SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 septembre 2025
LE MALI FACE À L'INCERTITUDE
Fermeté et dialogue du côté du président, appel à poursuivre la mobilisation chez ceux qui réclament sa démission : les positions sont figées au lendemain des troubles quasiment insurrectionnels dont Bamako portait les stigmates à son réveil samedi
La capitale malienne a connu vendredi sa pire journée de turbulences civiles depuis des années, marquée par au moins deux morts selon un nouveau bilan et des attaques contre des symboles aussi éminents du pouvoir que le Parlement et la télévision nationale.
Ces évènements aux lendemains imprévisibles ajoutent à la volatilité d'une situation qui alarme les alliés du Mali, inquiets d'un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a tenu dans la nuit un message de fermeté et de dialogue.Il maintiendra la sécurité "sans faiblesse aucune", mais il est prêt à faire tout ce qui est "en (son) pouvoir en vue d’apaiser la situation".
Depuis le début de la crise il y a quelques semaines, aucune de ses ouvertures n'a apaisé la contestation qui, au contraire, a pris sa tournure la plus violente vendredi.
La coalition hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile qui mène le mouvement a exhorté les Maliens, dans un communiqué, "à maintenir et à renforcer cette mobilisation jusqu’à l’atteinte de l’objectif qui est et demeure la démission" du président.
Ce mouvement dit du 5-Juin devrait préciser ses intentions lors d'une conférence de presse prévue samedi après-midi.Celle-ci risque d'avoir lieu sans deux de ses principaux chefs, Issa Kaou Djim et Clément Dembélé, interpellés vendredi soir selon la coalition.
Comme annoncé par avance, certains leaders ont explicitement donné le signal de la "désobéissance civile" vendredi, après le rassemblement de milliers de personnes réclamant la démission du chef de l'Etat.
Des foules d'hommes ont alors attaqué l'Assemblée nationale, saccagant et pillant des bureaux.
Ils s'en sont pris aussi au siège de la télévision nationale, qui a interrompu ses programmes.
"Le dégât matériel est considérable ici: six véhicules calcinés, sept véhicules dont les vitres ont été brisées.L’appareil de numérisation des archives volé (alors que c'était) un nouvel appareil, le serveur du journal télévisé et d’autres appareils endommagés", a dit samedi à l'AFP le directeur général de la radio-télévision, Salif Sanogo.
- Washington préoccupé -
Des membres des forces de sécurité ont ouvert le feu pour dégager l'Assemblée et la radio-télévision.
Les heurts ont fait deux morts et plus de 70 blessés, dont plusieurs graves, selon un nouveau bilan officiel hospitalier.
La télévision a depuis recommencé à émettre.Des dizaines d'hommes des forces de sécurité se trouvaient dans sa cour samedi.
L'Assemblée avait elle aussi été évacuée de tout manifestant samedi matin.Mais la capitale, relativement préservée des violences d'une autre nature qui endeuillent par ailleurs le nord ou le centre du Mali, affichait samedi matin les stigmates de cette poussée quasiment insurrectionnelle.
Les routes étaient couvertes de cailloux et parsemées des restes de barrages dressés la veille par les manifestants, ainsi que des carcasses calcinées des abris des policiers chargés du trafic.
Occupés tard dans la nuit, deux des trois ponts reliant les deux parties de la capitale par dessus le fleuve Niger, axes cruciaux de circulation, ont été libérés.Mais les débris de la manifestation ont provoqué l'engorgement du pont des Martyrs.
Des manifestations ont été rapportées dans d'autres villes du pays.
Il s'agissait de la troisième manifestation depuis juin à l'appel de cette coalition qui canalise une multitude de mécontements dans l'un des pays les plus pauvres du monde: mécontentement contre la dégradation sécuritaire et l'incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l'Etat, ou encore le discrédit répandu d'institutions suspectes de corruption.
Les élections parlementaires de mars-avril et l'invalidation d'une trentaine de résultats par la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir, passent pour avoir cristallisé les colères.
"Les évènements à Bamako sont préoccupants", a tweeté l'envoyé spécial américain pour le Sahel, Peter Pham, "tout changement extraconstitutionnel de gouvernement est hors de question".
132 NOUVELLES CONTAMINATIONS ENREGISTRÉES
Les autorités sanitaires ont fait état samedi de 132 nouvelles contaminations à la COVID-19 au cours des dernières 24 heures, portant à 8014 le nombre total de cas positifs enregistrés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier.
Dakar, 11 juil (APS) - Les autorités sanitaires ont fait état samedi de 132 nouvelles contaminations à la COVID-19 au cours des dernières 24 heures, portant à 8014 le nombre total de cas positifs enregistrés au Sénégal depuis l’apparition de la maladie le 2 mars dernier.
Selon le directeur de la Prévention, Mamadou Ndiaye, 790 tests virologiques ont été réalisés ces dernières 24 heures pour 132 cas positifs enregistrés, parmi lesquels 91 "cas contacts" suivis par les services sanitaires et 41 contaminations relevant de la transmission communautaire, à Dakar et dans plusieurs régions.
Guédiawaye en compte 4, autant que Gand-Yoff 4, les communes de Keur Massar, Mbao et les Parcelles Assainies comptent chacune 3.
Il y a aussi Liberté 4 (2), Ouakam (2), Rufisque (2), Thiès (2), Cité CPI (1), Diamniadio (1), Dieuppeul (1), Front de Terre (1), Gibraltar (1), Kaolack (1), Khombole (1), Liberté 6 (1), Mamelles (1), Nord-Foire (1), Ouagou-Niayes (1), Patte d’Oie (1), Pikine (1), Richard Toll (1), Scat Urbam (1) et Touba (1).
Aucun décès n’a été enregistré au cours de cette période mais 30 cas graves sont admis en réanimation, a indiqué le directeur de la Prévention, lors du point quotidien sur la situation de la COVID-19.
Il a signalé que 70 patients ’’contrôlés négatifs’’ ont recouvré la santé, avant d’ajouter que le Sénégal comptabilise à ce jour 8014 contaminations au coronavirus dont 5.381 patients guéris contre 145 décès et 2487 encore sous traitement.
LA PROVINCE ECCLESIALE DE DAKAR COMPTE ROUVRIR LES EGLISES EN AOUT
Après 4 mois d’interruption des célébrations à caractère public dans les églises, la Province ecclésiale de Dakar qui maintient toujours cette décision est en train de mener des réflexions pour se mettre dans une perspective de la reprise du culte .
Après 4 mois d’interruption des célébrations à caractère public dans les églises, la Province ecclésiale de Dakar qui maintient toujours cette décision est en train de mener des réflexions pour se mettre dans une perspective de la reprise du culte et des activités pastorales. A cet effet, elle prévoit de lever, aux environs du 15 août 2020,la suspension des offices religieux à caractère public à condition que la situation de la pandémie dans notre pays se stabilise.
Les Évêques de la Province ecclésiale de Dakar disent ressentir un manque après plusieurs mois de fermeture des églises au même titre que les fidèles chrétiens. Toutefois, à leurs yeux, ce vide ne justifie pas l’ouverture de leurs lieux de culte. Car, en ce moment, notent Monseigneur Benjamin Ndiaye et les autres évêques, la situation actuelle est délicate et demande prudence et sagesse. « C’est pourquoi, malgré notre soif commune de retrouver le chemin de nos églises, Nous, vos Pères Évêques, vous exhortons encore à la patience dans la Foi et dans l’Espérance. La situation actuelle, de par les avis que nous avons pu recueillir, ne milite pas en faveur d’une ouverture immédiate de nos églises pour le Culte », indique le communiqué reçu à « L’As ».
Toutefois, après plusieurs mois de sacrifices, l’Eglise dit comprendre avec les fidèles la lourdeur de vie qu’une pareille situation occasionne dans le vécu ordinaire des activités religieuses, notamment avec la privation des belles et ferventes assemblées eucharistiques. En effet, informent les Evêques de la Province ecclésiale de Dakar, à l’heure actuelle, compte tenu de la gravité de la situation, ils se sont ouverts à certains spécialistes dans le domaine de la santé pour mieux apprécier la situation et aller de l’avant.
A cet effet, font-ils savoir, il ressort de leurs avis que la communication quotidienne du Ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de persistance de nouvelles contaminations. Mieux, relèvent les Evêques, elle fait aussi remarquer d’une part la propagation de la maladie dans des zones et contrées initialement épargnées et d’autre part, l’allure stationnaire de la courbe de 9% et 10% des sujets testés, allure qui pourrait connaître une recrudescence dans les jours ou semaines à venir.
Toujours dans cet esprit, notent-ils, il y a aussi la nécessité d’évaluer la pandémie après la réouverture des marchés, la reprise du transport interurbain, la réouverture des classes et la levée de l’état d’urgence. Mieux, remarquent-ils, ces spécialistes de la santé décèlent une tendance à un certain relâchement des populations par rapport aux «gestes barrières» que requiert la lutte contre la Covid-19.
Ainsi que la probabilité d’une seconde vague de contamination pouvant conduire à un reconfinement. De ce fait, lit-on dans la note, dans une perspective d’une reprise ultérieure du Culte et des activités pastorales, aux environs du 15 août 2020 peut-être, si la situation se stabilise, les Pères Evêques demandent aux Communautés paroissiales de mener déjà une réflexion pastorale sur les mesures sanitaires adaptées à chaque localité.
Cette démarche inclusive, à leurs yeux, veut mettre tous les fidèles chrétiens en face de leurs responsabilités dans la lutte commune contre cette pandémie de Covid-19. Enfin, en attendant que la situation s’apaise, l’Archevêque Métropolitain Monseigneur Benjamin Ndiaye et les Evêques de la Province Ecclésiale de Dakar ont invité les fidèles à prier en toutes circonstances, en respectant les normes de sécurité sanitaire.
L'APR GARDE LE SILENCE SUR LES ATTAQUES CONTRE AMINATA TOURE
Le mouvement « les Amis de Mimi Touré » de Thiès est très remonté contre ceux qui s’attaquent à la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(CESE)
Depuis quelque temps, des attaques gratuites sont régulièrement perpétrées contre Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). C’est en tout cas l’avis du mouvement « les Amis de Mimi Touré » de Thiès, qui s’est par ailleurs interrogé sur le silence du parti, avant de « convoquer » la commission de discipline.
Le mouvement « les Amis de Mimi Touré » de Thiès est très remonté contre ceux qui s’attaquent à la Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(CESE). Malick Dieng, membre du cabinet de la Présidente du CESE et coordonnateur du mouvement s’est par ailleurs interrogé sur le silence de l’Alliance Pour la République (APR), devant une telle situation. Il a martelé que de la même manière que la commission de discipline de l’APR a statué avec pertinence sur l’affaire Moustapha Cissé Lô, elle doit s’intéresser au cas des auteurs de ces attaques gratuites contre la Présidente Mimi Touré, ne serait-ce que pour promouvoir durablement la discipline de parti. Pour lui, c’est à la fois nauséabond et inélégant pour un responsable du parti, de passer tout son temps à attaquer des frères et des sœurs de parti, tout en acceptant les quolibets de l’opposition. D’après lui, c’est une posture indigne d’un responsable digne de ce nom et la hiérarchie doit prendre ses responsabilités, en mettant en œuvre les mesures de discipline adéquates.
Revenant sur les faits, il affirme que des responsables posent des actes totalement contraires aux intérêts et à la ligne de conduite de l’APR et le Président Macky Sall ne mérite pas une telle attitude. Selon lui, Macky Sall a été la cible de toutes les attaques imaginables, mais il n’a jamais versé dans la polémique et tous les responsables qui s’identifient à lui devraient adopter la même ligne de conduite, tout en consacrant tout leur temps à leur devoir politique, qui est d’aller sur le terrain pour défendre le bilan du Président Macky Sall.
Après avoir agréé la décision d’exclusion de Moustapha Cissé Lô, il s’est encore insurgé contre les attaques perpétrées contre Aminata Touré Président du CESE. Sur ce plan, il affirme que c’est Bara Ndiaye, Directeur Général de la Maison de la Presse, qui est l’auteur de ces attaques au quotidien et selon lui, il faut que cela cesse. Il ajoute : «Je prends l’opinion à témoin, les Amis de Mimi Touré à Thiès répondront désormais, du tac au tac, à toute attaque perpétrée contre la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Les insanités jetées sur Mimi Touré relèvent d’une question de politique politicienne qui appelle à une violente riposte politique, à la dimension du forfait commis.»
«KAYAR» MENACEE PAR LE «MASSACRE» DE LA BANDE DES FILAOS
Le cas de Kayar a été longuement discuté, hier, lors du «SNSUMMIT CLIMATE», un forum virtuel dédié au climat.
Hier, le Président de la Commission jeunesse de la ville de Kayar, Cheikh Guèye, a animé un forum virtuel dédié exclusivement au climat et dénommé «SN SUMMIT CLIMATE». A cette occasion, il est revenu sur le danger causé par la coupe de la bande des filaos provoquant ainsi une avancée inquiétante de la mer et la réduction de la zone de parcage des pirogues, mais aussi la salinisation des sols qui risque de tuer l’agriculture dans le terroir.
Le cas de Kayar a été longuement discuté, hier, lors du «SNSUMMIT CLIMATE», un forum virtuel dédié au climat. Le président de la Commission jeunesse de ladite ville, qui animait la session, est largement revenu sur l’avancée de la mer dans la zone. Cheikh Guèye a ainsi alerté en indiquant que la situation s’est aggravée ces trois dernières années. Même s’il admet que cela est dû en partie au réchauffement climatique, il précise cependant que la main de l’homme y est pour quelque chose, pointant du doigt certaines pratiques des populations locales. Celles-ci accentuent le danger en agressant les côtes, affirme le sieur Guèye.
A l’en croire, la bande de filaos érigée entre 1980 et 1984 grâce à un programme américain se dégarnit de jour en jour à cause de la coupe des arbres. «Un massacre» qui, selon Cheikh Guèye, a accéléré l’avancée de la mer dans la localité. D’ailleurs, il informe que la zone de débarquage des pirogues s’est carrément rétrécie ces dernières années. Avant d’attirer l’attention sur le fait que la mer avance plus dans les parties déboisées de la Commune que dans les autres non déboisées. «Le massacre des filaos est un crime. Cette bande a été pourtant installée pour protéger les populations contre la furie des eaux. Maintenant, si nous-mêmes qui sommes censés la protéger, nous l’agressons, nous nous exposons de façon directe ou indirecte à un désastre environnemental », soutient le président de la Commission jeunesse de la ville.
Pis, il souligne qu’en plus d’être une zone de pêche, Kayar est une zone d’agriculture, de maraîchage et d’horticulture. «Kayar produit plus de 80 000 tonnes de pommes de terre par an. Le marché de légumes de Keur Anta Ndoye sis dans la localité fait partie des deux plus grands lieux de commerce de légumes du Sénégal», souligne-til.
Toutefois, Cheikh Guèye déplore le fait que les habitants coupent les filaos pour aménager des champs, dans la mesure où, une fois les filaos coupés, ce n’est pas sans conséquence dans les activités agricoles. Car, ajoute-t-il, il sera impossible de fixer la dune et par ricochet, les sols vont être salés. La preuve, le village de Ndiokhob fait face actuellement à d’énormes difficultés pour s’adonner à l’agriculture du fait de la salinisation des sols, a fait constater Cheikh Guèye.
BOULIMIE FONCIERE
En outre, il a été relevé une boulimie foncière dans l’espace où les gens se précipitent pour construire des habitations, non loin de la mer, en courant le risque d’être des sinistrés dans les prochaines années, du fait de la furie des vagues. «Cette bande est vitale et elle mérite d’être protégée. Nous sommes en train de nous battre pour reboiser. Et nous comptons aller jusqu’au bout de notre logique », a fait savoir le président de la Commission de la jeunesse qui renseigne que Kayar est entouré, du nord au sud et à l’est, par la bande des filaos ; et à l’ouest par la mer. «Mais aujourd’hui, la partie Est de Kayar a perdu toute sa verdure et celle du Sud est en train d’être dégarnie petit à petit. Seule la partie Nord de Kayar résiste pour le moment», relève-t-il. Pour sauver la face, il estime que la jeunesse s’est organisée avec des activités d’embellissement de la plage, de reboisement des filaos et de plantations de cocotiers afin de préserver la plage et la biodiversité.
A noter que Kayar est une petite ville côtière du Sénégal située à environ 58 km au nord de Dakar, et possède l’un des plus importants ports de débarquement du pays. La pêche artisanale y est la principale activité. Chaque soir, des centaines de pirogues déchargent sur la plage des tonnes de poissons qui nourrissent la population de la presqu’île du Cap-Vert. C’est aussi un village où on a noté ces dernières années de nombreuses tentatives d’émigration clandestine.
LE FORUM CIVIL MET SUR LA TABLE DU GOUVERNEMENT UNE BATTERIE DE PROPOSITIONS
A l’instar de plusieurs Etats et organisations de la Société Civile du continent, le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, célèbre aujourd’hui la Journée Africaine de prévention et de lutte contre la corruption.
Ce 11 juillet marque la célébration de la Journée Africaine de prévention et de lutte contre la corruption. A cette occasion, plusieurs Etats et organisations de la Société Civile du continent marquent la Journée par des propositions pour faire avancer la lutte contre la corruption. A cet effet, le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, met sur la table du gouvernement de nombreuses recommandations.
A l’instar de plusieurs Etats et organisations de la Société Civile du continent, le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, célèbre aujourd’hui la Journée Africaine de prévention et de lutte contre la corruption. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», Birahime Seck et ses camarades mettent sur la table du gouvernement plusieurs recommandations pour faire avancer la lutte contre la corruption qu’ils assimilent à une autre forme de pandémie aussi dévastatrice que la Covid-19. Ainsi, ils recommandent à l’Etat du Sénégal de rendre effective la mise en œuvre de la Convention de l’Union Africaine pour la Prévention et la lutte contre la Corruption, et de ratifier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance adoptée le 30 janvier 2007 à Addis Abeba.
En outre, Birahime Seck et compagnie invitent le gouvernement à finaliser les textes sur le cadre général de l’éthique et de la déontologie dans la Fonction Publique. Ils exhortent aussi le pouvoir à transformer la CREI en Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) ou à mettre en place un Parquet financier national. Toujours dans ses recommandations, le Forum Civil propose au gouvernement de renforcer la spécialisation du Pôle financier rattaché auprès du procureur de la République, de fixer des règles d’évaluation objective et de gestion des carrières des magistrats et, soulignent-ils, d’assurer l’autonomie budgétaire de certaines juridictions avec obligation de reddition des comptes.
Birahime Seck et ses camarades souhaitent également l’adoption d’une loi sur le financement des campagnes électorales et des partis politiques ainsi qu’une loi sur les conflits d’intérêts. S’agissant de la déclaration de patrimoine, le coordonnateur du Forum Civil et Cie invitent le gouvernement du Sénégal à accélérer la révision de la loi.
«DEPUIS TROIS ANS, LE SENEGAL RESTE DANS LA ZONE ROUGE»
Revenant sur la note attribuée au Sénégal par rapport à la lutte contre la corruption, Birahime Seck et ses camarades renseignent que le score du Sénégal a cessé de progresser depuis 2016. «Depuis trois ans, le Sénégal reste dans la zone rouge, avec le même nombre de points (45/100)», affirment les membres du Forum Civil. Pourtant, rappellent-ils, «dans son discours du 03 avril 2012, le président de la République avait pris l’option d’être guidé par un souci de transparence, de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, de lutte contre la corruption et la concussion.
C’est dans cette logique que l’Office national Anticorruption (OFNAC) avait été créé, le Code de Transparence de la gestion des Finances Publiques adopté, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) réactivée et la Cour des comptes réformée, avec notamment l’institution d’un Parquet général». Et d’après le Forum Civil, ces mesures avaient permis de faire évoluer positivement la note du Sénégal dans l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) publié par Transparency International.
NEWCASTLE INSISTE SUR KALIDOU KOULIBALY, MALANG SARR PISTE PAR ARSENAL
Newcastle veut à tout prix convaincre Kalidou Koulibaly de rejoindre ses rangs. Le club anglais a mis une grosse somme d’argent sur la table de Naples pour s'attacher les services du roc sénégalais. Du côté de la France, Malang Sarr est pisté par Arsenal.
Newcastle veut à tout prix convaincre Kalidou Koulibaly de rejoindre ses rangs. Le club anglais a mis une grosse somme d’argent sur la table de Naples pour s'attacher les services du roc sénégalais. Du côté de la France, Malang Sarr est pisté par Arsenal.
Les joueurs de l'équipe nationale du Sénégal animent le marché des transferts. Mais le nom qui revient le plus est celui de Kalidou Koulibaly. Le défenseur central est annoncé tantôt en France, tantôt en Angleterre. Mais c'est au niveau de la Premier League que les équipes se bousculent pour s'attacher les services du défenseur sénégalais. Liverpool, Manchester City, Manchester United ou encore Newcastle sont intéressés par le profil du roc sénégalais. Les «Magpies» ont relancé récemment le dossier après une première tentative infructueuse. Le club anglais qui tient à se renforcer sur le plan de la défense a fait du Sénégalais sa priorité, malgré son «accord de principe» avec City. Le club du «Tyneside» est prêt à mettre la main à la poche pour payer la somme demandée par le président de Naples.
En difficulté en championnat (13ème, 43 pts), le club anglais veut récupérer le joueur de 29 ans et en faire son nouveau défenseur vedette. En effet, le capitaine des Napolitains a des aptitudes pour évoluer en Angleterre. Du haut de son 1m96, le joueur formé à Metz sera apte au football anglais qui a toujours un aspect physique important dans le jeu. Mais force est de constater que l’équipe dirigée par Steve Bruce n'est pas la seule à vouloir s’attacher les services du défenseur. Manchester City ou encore Liverpool reviennent toujours à la charge. Et ils n'ont pas encore dit leur dernier mot. En effet, le journaliste du «Times», Duncan Castles, qui s'exprimait sur le plateau du Transfert Window Podcast, a annoncé que l’ancien joueur de Genk rejoindra prochainement Manchester City pour un prix estimé à 80 millions d’euros.
LE SUCCESSEUR DE KOULIBALY CONNU à NAPLES
Le club italien se penche déjà sur le départ de Kalidou Koulibaly. Naples qui ne cache plus son intention de vendre son défenseur a ciblé son potentiel remplaçant. En effet, si l'on en croit «Meridian Sport», les Napolitains auraient désigné Nikola Milenkovic comme le successeur du Sénégalais chez les Azzurri. Âgé seulement de 22 ans, le défenseur serbe ne cesse de monter en puissance. Titulaire indiscutable sur la charnière des Violets, il est le profil idéal pour remplacer le Sénégalais dans l'effectif de Gennaro Gattuso. Avec la crise de la pandémie, la valeur de l'international Serbe a chuté. Aujourd’hui, le prix de son transfert est estimé environ à 30 millions d’euros. Considéré comme l’un des meilleurs à son poste, le roc sénégalais devrait rapporter, grâce à sa vente, un grand coup pour Aurelio De Laurentiis. Ce dernier qui avait dans le passé refusé des offres inférieures à 100 millions d’euros a revu ses intentions à la baisse. Et il serait même prêt à vendre son défenseur aux alentours de 80 millions d’euros. D’autant que le club italien veut également renouveler son effectif en vue de la prochaine saison et compte sur le transfert de Kalidou Koulibaly pour arriver à ses fins.
ARSENAL PISTE MALANG SARR
Après avoir refusé de prolonger son contrat, Malang Sarr est désormais un joueur libre sur le marché des transferts. Après des intérêts dévoilés en Allemagne et en Italie, c'est au tour d'un cador anglais de s'intéresser au joueur formé à Nice. Selon «Marca», Arsenal aurait tenté une première approche, assortie d'une proposition de contrat afin d'enrôler le jeune d’origine sénégalaise.
KREPIN DIATTA EN ALLEMAGNE
Auteur d’une saison prolifique, le capitaine du FC Metz va quitter le club lorrain. Et il pourrait rejoindre l'Angleterre pour poursuivre sa carrière. D’après la presse britannique, Tottenham serait prêt à passer à l'action pour s’offrir les services du joueur formé à Génération Foot, (Sénégal). Le club anglais serait prêt à débourser la somme de 49 millions d'euros pour faire signer le natif de Thiès. Du côté de la Belgique, le nom de Krépin Diatta revient toujours dans le marché des transferts du côté de la Bundesliga. Le profil du milieu de terrain sénégalais intéresse l’équipe de Herta Berlin et les dirigeants du club seraient prêts à mettre la somme de 20 millions d’euros pour s’offrir l’enfant de Ziguinchor. Auteur d’une bonne saison avec le club Bruges (34 matchs, 8 buts et 4 passes décisives, le joueur de 21 ans serait une priorité des Bleu et orange.
LES ELUS LOCAUX EXIGENT LA RESTITUTION DES GAZELLES
Abdou Karim Sall, le ministre de l’Environnement, a outrepassé les règles du couvre-feu pour transférer les 6 gazelles Oryx dans sa réserve personnelle.
Abdou Karim Sall, le ministre de l’Environnement, a outrepassé les règles du couvre-feu pour transférer les 6 gazelles Oryx dans sa réserve personnelle. C’est ce qu’ont dit le maire de Ranérou et le président du Conseil départemental. Ils demandent une compensation financière pour les deux gazelles mortes et la restitution des autres restantes.
Il y a du nouveau dans l’affaire des gazelles Oryx transférées de Ranérou à la réserve personnelle du ministre de l’Environnement. Qui est chargé de veiller à la protection de cette espèce. D’après les explications du président du Conseil départemental de Ranerou Ferlo et du maire de Ranérou, les 6 gazelles Oryx ont été transférées en plein couvre-feu. Les deux élus locaux ont affirmé ne pas être au courant de la manœuvre.
En résumé, ces gazelles ont été sorties de Ranérou en douce. «Lors de sa venue, nous l’avons accueilli à 7 heures du matin. Le soir, on voit des convois partir sans que l’on ne sache ce qu’ils transportent. C’est après qu’on a su qu’ils étaient là pour les Oryx», a expliqué le maire de Ranérou à la Tfm. Harouna Ba interpelle le président de la République pour élucider cette affaire. «Nous avons manifesté notre mécontentement. Il (Ndlr : le ministre Abdou Karim Sall) doit savoir que ces gazelles sont une propriété publique. Même si nous militons dans le même parti, il doit savoir qu’on n’est pas d’accord. Il doit les restituer. Il doit savoir que c’est un don d’Israël. Elles étaient 10 au début, maintenant les gazelles sont au nombre de 500 dans le département. Une personne, qui plus est un ministre de la République, ne peut pas faire main basse sur ces gazelles», a déclaré le maire de Ranérou. C’est le même son de cloche chez le président du Conseil départemental.
Pour Aliou Dembourou Sow, le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, à défaut de restituer toutes les 6 gazelles car 2 sont mortes, doit ramener les 4 et payer une amende pour compenser les 2 pertes. «Ça peut être paradoxal de dire qu’on n’était pas au courant. C’est en plein couvre-feu que les gazelles ont été transférées. Il y a eu par la suite des gazelles qui sont mortes. Nous dénonçons cette pratique et demandons au président de la République de tirer cette affaire au clair. Ce n’est visiblement pas le seul à le faire. Nous avons entendu que d’autres ministres ont voulu transférer des gazelles dans leurs réserves privées. Nous voulons qu’il (Abdou Karim Sall, ndlr) ramène les gazelles et paye pour celles qui sont mortes au cours du transfert.»
Pour se défendre, le ministre de l’Environnement, chargé de protéger cette espèce, a expliqué que les gazelles ne lui appartiennent pas. C’est pour les protéger de la consanguinité qu’il les a transférées dans sa réserve personnelle. Le colonel Moumar Guèye, ancien administrateur de parcs nationaux, a demandé l’ouverture d’une enquête. Pour le moment, aucune autorité, à part Abdou Karim Sall, n’a jugé nécessaire de réagir.
AMADOU HOTT SUR LES TRACES DES 200 MILLIARDS
Le ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, veut avoir un retour sur la phase opérationnelle du Programme de résilience économique et sociale (Pres).
Le ministre de l’Economie, de la coopération et du plan, veut avoir un retour sur la phase opérationnelle du Programme de résilience économique et sociale (Pres). Pour cela, Amadou Hott a fait un tour dans les Petites et moyennes entreprises (Pme) au Nord du Sénégal.
Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a effectué les jeudi et vendredi derniers, une visite dans la région de Saint-Louis, pour s’enquérir de la mise en œuvre du mécanisme d’appui aux entreprises impactées par le Covid-19.
En effet, dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (Pres), l’Etat a dégagé une enveloppe de 200 milliards de francs Cfa pour perfuser les Pme en difficulté du fait de la pandémie. La Société d’exploitation des ressources industrielles et commerciales (Seric), qui s’active dans la production de riz, de pomme de terre…, a accueilli en premier la délégation ministérielle. L’autre étape de la visite de Amadou Hott a été la Compagnie agricole de Saint-Louis (Casl), spécialisée dans la production rizicole. La troisième entreprise qui a été visitée, c’est Vital du Groupe Zenil, qui dispose d’une unité de transformation de riz paddy de trois lignes et commercialise son produit sous la marque «Rixel». «A ce stade du processus, j’ai jugé nécessaire d’effectuer des visites de proximité auprès des entreprises ayant bénéficié du mécanisme afin d’avoir un retour sur sa phase opérationnelle», a soutenu Amadou Hott à travers un communiqué.
Le ministre dit avoir été impressionné par la qualité du travail abattu par ces entreprises qui emploient, à elles trois, plus de 800 employés. «Je salue le leadership de la Bnde qui a fortement adhéré au dispositif en accompagnant beaucoup d’entreprises. Je salue également le soutien technique très apprécié du Fongip», a-t-il dit.
Les entreprises ont partagé avec lui leurs contraintes liées à la fiscalité, à la concurrence déloyale, à l’accès au financement, au coût des facteurs de production, etc. Amadou Hott a assuré à ses hôtes que l’ensemble de leurs préoccupations feront l’objet d’échanges avec ses collègues du gouvernement en charge des Finances et du budget, de l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie, entre autres, dans le cadre du Plan de relance de l’économie nationale (Pren) en cours d’élaboration par ses services. La journée d’hier a été marquée par d’autres rencontres, notamment à la société de microfinance, Freprodes, entre autres.
Cette dernière a bénéficié d’une ligne de financement de 200 millions Cfa à travers le Fongip pour le soutien des Tpe affectées par la crise dans le cadre du Prees. Amadou Hott a terminé sa tournée par la rencontre avec les organisations professionnelles du secteur privé local et des chefs d’entreprise de Saint-Louis
«CETTE PAUVRETE ENDEMIQUE, LA VIOLENCE, LA DROGUE… C’EST L’ESCLAVAGE QUI EST A LA BASE DE TOUT»
Selon le Dr Ibrahima Seck, directeur de Recherche dans ce musée de l’esclavage qu’est la Whitney Plantation, les racines de tout ce mal se trouvent dans le long chemin qui a mené nos ancêtres dans les plantations du Sud des Etats-Unis
Des noirs tués impunément dans la rue par les Forces de l’ordre, la liste des victimes est longue avant que l’assassinat de George Floyd ne mette le feu aux poudres. Selon le Dr Ibrahima Seck, directeur de Recherche dans ce musée de l’esclavage qu’est la Whitney Plantation, les racines de tout ce mal se trouvent dans le long chemin qui a mené nos ancêtres dans les plantations du Sud des EtatsUnis. A la place du rêve américain tant vanté, le chercheur dévoile la face hideuse de cette Amérique dont le système éducatif est le pire des systèmes et où la pauvreté endémique, la violence, la drogue sont les seuls héritages de l’esclavage.
Qu’est-ce que La Whitney Plantation et comment vous êtes arrivé là-bas ?
Le Whitney plantation, c’est une vieille plantation d’indigo du 18ème siècle. Ensuite, elle est devenue une plantation sucrière au 19ème siècle. Le nom Whitney est très récent, il date d’après la guerre civile, donc après 1865. Mais le nom traditionnel est celui du fondateur de la plantation et c’était l’habitation Haider. C’était un immigrant Allemand qui était arrivé en Louisiane en 1721. Il faisait partie des milliers de laboureurs allemands qui avaient été recrutés par la compagnie française des Indes occidentales pour devenir des colons. Parce qu’il n’y a pas de colonisation sans colons, bien sûr ce sont des gens qui ont pu acquérir à la longue de nombreux esclaves surtout provenant de la Sénégambie et se sont enrichis. Donc Whitney Plantation est devenue aujourd’hui un musée de l’esclavage. La plantation a été mise en vente aux enchères en 1999 et cette fois-ci c’est un avocat qui se trouve être un ami à moi qui a acheté la plantation et qui m’a demandé d’être le directeur de Recherche. Je l’ai rencontré en l’an 2000, j’étais en visite en Louisiane avec le maire de Gorée, feu Urbain Diagne dont j’étais un de ses conseillers culturels. C’est là que j’ai rencontré John Cummings qui venait juste d’acheter la plantation et on a commencé à travailler. Donc ça fait 20 ans que je travaille avec ce musée-là.
Quel rôle est dévolu à ce musée ?
C’est d’être un musée de l’esclavage. Il y a tellement de plantations vraiment splendides avec de très belles maisons de maître. Les gens qui ont de l’argent y vont pour se marier. Mais on ne parle que de la splendeur, de l’opulence de ces plantations, des richesses de ces maîtres et rien pour les pauvres Africains et leurs descendants qui avaient tout construit. Ils ont construit ces plantations-là, la richesse, c’est eux qui l’avaient produite. En même temps qu’ils étaient des esclaves malmenés et maltraités, ils produisaient des richesses. Ils ont aussi produit des cultures. Parce que l’histoire de l’esclavage, ce n’est pas seulement une histoire économique, c’est une histoire culturelle, une histoire des civilisations. D’ailleurs, moi je considère que cette histoire des esclaves qui ont été déportés en Amérique est une histoire glorieuse. C’est eux qui ont bâti les économies et cultures partout dans le monde, que ce soit en Amérique mais aussi dans les terres d’islam : Proche-Orient, Moyen-Orient, Espagne musulmane jusqu’en Inde.
Au niveau de cette plantation, vous montrez le mode de vie des esclaves ?
Oui d’abord ce qu’on appelle aujourd’hui de l’histoire publique, c’est-à-dire une histoire qui est à la portée de tout le monde que ce soit le petit enfant, les gens qui ne sont pas si bien éduqués à l’école occidentale, les chercheurs, tout le monde y trouve son compte. Donc c’est quelque chose de très pragmatique, une histoire qui montre d’abord pourquoi il y a eu esclavage. Il n’y a pas de secret, ce sont des gens qui voulaient s’enrichir et les esclaves ont fait mieux que de les enrichir, ils ont défini aussi leur culture. Donc on montre les fondements de l’esclavage mais aussi on explique d’où ils étaient venus les Africains. A quelle date ils étaient venus ? Qui étaient-ils ? A quelle ethnie ils appartenaient ? C’étaient des nègres de Nation Sénégal, des Wolofs, des nègres de Nation pulaar, des Fulbe, des nègres de Nation sérère, Bambaras, Mandingues, Naar. Bien sûr il y a une partie économie, c’est l’axe central mais aussi au-delà de l’économie, on rappelle aux visiteurs que l’histoire de l’esclavage, ce n’est pas seulement une histoire de déportation, une histoire économique mais aussi c’est une histoire culturelle. Ces gens ont amené leur langue, leur religion, leurs noms, leurs onomastiques, c’est-à-dire les noms qu’on donne aux enfants. Ils ont amené leurs nourritures, leurs cuisines, leurs croyances diverses, leurs contes. Donc c’est dire qu’il faut que les gens comprennent c’est quoi l’esclavage.
Et c’est quoi l’esclavage ?
C’est une histoire glorieuse. Très souvent on a tendance à mettre l’accent sur le côté horrible, les guerres en terre africaine pour fabriquer les esclaves, les longues marches jusqu’au Donjon de Gorée, d’Elmina au Ghana, de Ouidah, la traversée de l’océan, les morts, la promiscuité, le travail pénible au rythme du fouet, toutes sortes de maltraitance, l’esclavage ce n’est pas seulement ça.
Il y a une partie plus glorieuse ?
Nous avons intérêt à étudier ça et à ce que nos enfants apprennent cela. Que les Afro-Américains l’apprennent, que les fils de toubabs (blancs) l’apprennent aussi pour savoir ce qu’ils doivent à l’Afrique, ce qu’ils doivent à ces Africains, à ces Afro-Américains.
Cette partie glorieuse, c’est la participation de tous ces esclaves à l’économie de ces pays ?
Tout le monde aime la culture américaine mais l’Amérique que nous aimons a été bâtie par des esclaves, c’est l’Amérique du blues, du jazz, du rock and roll, une manière de marcher et même une manière de s’habiller aujourd’hui, une manière de parler. Tout ça c’est sorti des plantations.
Et qui sont les visiteurs qui viennent à la plantation ?
Ce sont des gens qui viennent de partout, de la Nouvelle Orléans, des paroisses voisines, de tous les Etats-Unis. Et beaucoup de groupes d’enfants, d’élèves du lycée jusqu’à l’université. Les gens prennent l’avion et même des gens qui viennent d’Europe, du Japon, de l’Allemagne, de partout. Quelques arrivées de l’Afrique mais ce sont des gens qui, par hasard, se retrouvent à la Nouvelle Orléans et qui entendent parler du musée de l’esclavage et qui viennent le visiter. Une fois, j’ai reçu l’association des maires francophones avec l’ancien Président du Bénin, Nicéphore Soglo. Une fois c’est la famille de Eva Marie Coll Seck qui est venue me rendre visite. Moins d’Africains quand même parce que les Africains n’ont pas d’argent, ils ne voyagent pas.
Mais est-ce qu’ils s’intéressent aussi à cette histoire-là ?
Mais il faut qu’on les intéresse à cette histoire. Ils vont à Gorée n’est-ce pas ? Les écoles vont à Gorée, parce que Joseph Ndiaye a fait un excellent travail de mémoire. Moi, ma mission c’est de continuer son travail en Amérique et ça marche très fort. Notre musée est à l’origine d’une révolution naissante qui fait que toutes les anciennes plantations en Louisiane et un peu partout jusqu’en Caroline du Sud, jusqu’aux grandes plantations qui appartenaient aux anciens Présidents comme George Washington, John Jameson, James Madison, tous ces gens-là ont changé leur scripte et parlent maintenant de l’esclavage mais c’est nous qui avons fait le premier pas.
Quand vous dites qu’il y avait des Wolofs, des Peulhs, est-ce que vous avez pu identifier des Sénégalais avec leur origine tracée ?
Oui beaucoup. Je donnerais l’exemple de Samba Banbara. Il était un maître de langue. Quand tu vas au Fouta, quand tu entends les gens parlaient de mérlangua, c’est la déformation de maître de langue. Aujourd’hui, on parle de coxeur. C’est quelqu’un qui était un interprète, un facilitateur du Commerce pour la compagnie des Indes occidentales qui faisait la navette entre Saint-Louis et le pays de Ngalam, là où la Falémé et le fleuve Sénégal se rencontrent. Il y avait le Fort Saint Joseph ou convergeaient les caravanes d’esclaves. Les gens amenaient aussi du mil, Dr Ibrahima Seck, Maître de conférences titulaire au département d’histoire de l’université de Dakar, directeur de Recherche à Whitney Plantation, Louisiane Des noirs tués impunément dans la rue par les Forces de l’ordre, la liste des victimes est longue avant que l’assassinat de George Floyd ne mette le feu aux poudres. Selon le Dr Ibrahima Seck, directeur de Recherche dans ce musée de l’esclavage qu’est la Whitney Plantation, les racines de tout ce mal se trouvent dans le long chemin qui a mené nos ancêtres dans les plantations du Sud des EtatsUnis. A la place du rêve américain tant vanté, le chercheur dévoile la face hideuse de cette Amérique dont le système éducatif est le pire des systèmes et où la pauvreté endémique, la violence, la drogue sont les seuls héritages de l’esclavage. «Cette pauvreté endémique, la violence, la drogue… c’est l’esclavage qui est à la base de tout cela» Propos recueillis par Mame Woury THIOUBOU - mamewoury@lequotidien.sn «Je considère que cette histoire des esclaves qui ont été déportés en Amérique est une histoire glorieuse» www.lequotidien.sn Le Quotidien n Samedi 11 - Dimanche 12 Juillet 2020 N° 5214 HORIZON 7 CMJN du riz, de l’or, des plumes d’Autriche, de l’ivoire et Samba Bambara était un interprète. Il a commis un crime passionnel à SaintLouis. Il a tué sa femme apparemment et s’est retrouvé esclave en Louisiane mais il est resté interprète pour le Conseil supérieur de la Louisiane en 1722. En 1731, il fomente une conspiration pour faire tomber le régime français pour prendre possession de la colonie et d’après le gouverneur Perrier qui était le gouverneur français de la Louisiane, il y avait au moins 400 Bambara qui étaient impliqués plus d’autres nationalités. Le complot a été découvert ainsi que l’insurrection qui devait éclater pendant la messe de minuit le 24 décembre 1731. Samba Bambara a été exécuté avec ses compagnons.
Et il venait d’où précisément ?
C’était un Bambara de Saint-Louis. L’autre exemple, c’est un Peulh. Il a été vendu à la Nouvelle Orléans en 1788.Il a été capturé la même année ici dans une guerre entre le Fouta-Djalon et le Gabou. Abdourahmane Barry était un prince. Il a fait 40 ans comme esclave à Natchez sur le fleuve Mississipi. Il a été libéré au bout de 40 ans. Ils l’ont ramené au Liberia qui était une colonie américaine. Il est mort à Monrovia avant de retourner à Timbo, son village natal. Il y a avait aussi beaucoup de Wolofs. Il y en a un qui s’appelait Thioukou. Les esclaves étaient utilisés aussi pour faire la guerre. Tous ces gens qui venaient de l’Afrique de l’Ouest pour la plupart, c’étaient des guerriers, des gens aguerris. L’histoire des tirailleurs ne date pas de maintenant. Tchioukou a été recruté par Bainville. Il était esclave et accompagnait Bainville dans les campagnes contre les Indiens. Avec sa bravoure, il a été libéré et il y avait sa femme Marie Arame qui était esclave et il a demandé qu’elle soit libérée aussi. Mis il fallait qu’il travaille 7 ans dans l’Hôpital de la charité où sa femme était employée. Il le faisait pour payer la liberté de sa femme. Ils étaient tous les deux des Wolofs.
Une fois sur place, ces esclaves ont changé de nom ou bien ?
Non, ils gardaient leurs noms africains. Il y a des Samba, des Yéro, Coumba, Penda, Sira, Ndiémé, Bougouma, Sophi Naar, Marie Gawlo… Ce sont des noms que l’on trouve à profusion dans les archives. Je suis en train d’ailleurs de travailler sur un livre que j’espère pouvoir publier avec le Musée des civilisations africaines sur la culture afro créole de Louisiane.
Est-ce que les Américains sont à l’aise avec leur passé ?
Ils ne sont pas à l’aise mais il faudrait qu’on leur apprenne à être à l’aise avec ça. Bien que quand on commette tellement de crimes comme ça, on est toujours gêné et on traîne cette mémoire. Il faut que quelqu’un les aide à transcender ça. Parce que les réparations, ce n’est pas de dire qu’on va payer aux Noirs toutes les richesses qu’ils ont produites sans être payés.
Donc vous êtes d’accord pour qu’il y ait une réparation ?
On parle d’un contexte de Covid 19. Les gens qui meurent aujourd’hui, ce sont des Afro-Américains, des pauvres qui n’ont rien. Donc, les réparations bien sûr, c’est ça. Il faut qu’ils soient dédommagés. Il y a une minorité à l’aise mais la grande majorité est dans la misère proverbiale. J’ai fait plus de 20 ans aux Etats-Unis. Je sais ce que vivent ces gens-là. Cette pauvreté endémique, la violence, la drogue… C’est l’esclavage qui est à la base de tout cela. Il y a des gens qui s’y plaisent parce que c’est rentable pour eux. Le système américain en profite jusqu’à présent parce que c’est une main d’œuvre corvéable à volonté. Ils accaparent les terres. Même aujourd’hui, on leur vole leurs maisons. Quand tu as de l’argent aux Etats Unis, tu peux acheter tout ce que tu veux. Il suffit de faire monter les impôts sur l’habitation et les gens ne peuvent plus payer, ils déménagent. Mais le maître de la réparation, c’est l’éducation. Sans éducation, il n’y a pas réparation.
Pour les pays africains, à quel genre de réparation doit-on s’attendre ?
L’Afrique est ce que j’appelle une portée de vipère. La vipère est ovovivipare. L’éclosion se passe dans le ventre de la vipère et elle meurt. Les petites vipères se nourrissent de la chaire de leur mère et deviennent elles-mêmes vipères. Toute l’Humanité est sortie de l’Afrique et cette Humanité mange l’Afrique, surtout les Européens. C’est l’Afrique qui nourrit le monde. Ce sont les Africains qui ont été déportés qui ont construit ces économies, ces cultures… Quand on parle de la dette de l’Afrique, la France devrait avoir honte de dire aux Etats africains : ‘’vous me devez de l’argent’’. La même chose est valable pour l’Angleterre, les Etats-Unis. Bien sûr qu’on doit des réparations aux Africains. Il y a des gens ainsi que les Afro-américains, qui posent mal les problèmes en disant que les Africains ne doivent pas parler de réparation parce que c’est leurs propres ancêtres qui les ont vendus. Mais dans quel contexte ? Nos forêts sont pillées, nos richesses volées. Bien sûr, sur place il y a des complicités. Mais l’Afrique ne doit pas payer pour tous ces bouffeurs d’espoir. A l’époque, il y avait des royautés et les rois étaient complices aussi. Dans ce contexte, il y avait un système contre un autre qui est plus fort. Si tu ne participes pas, tu es mort. Il faut s’informer du mécanisme de la traite des esclaves pour le comprendre. Il y a des gens qui ont dit non à l’esclavage. En fait, c’est nous qui avons vendu nos ancêtres mais moi je n’accepte pas qu’on dise que pendant 400 ans, les Blancs sont venus pour prendre nos parents et que je n’ai jamais agi. Cela veut dire que je suis un imbécile. J’ai bien participé à cette misère mais quelles sont les conditions de ma participation et qu’est-ce qui m’a poussé à le faire ?
Mais il y a cette rancœur des Afro-Américains à l’encontre des Africains…
C’est parce qu’ils sont mal éduqués. Le système éducatif américain est le pire des systèmes éducatifs. C’est un système raciste qui n’apprend pas la vérité à ses enfants. L’Afro-Américain n’est pas éduqué pour avoir l’amour de soi-même. Il est éduqué pour être aliéné. Et c’est justement pour haïr l’Afrique parce qu’on sait que s’il n’est pas complètement détaché de l’Afrique, il ne va jamais se redresser pour dire non. Mon travail aux Etats Unis, c’est de casser cette barrière et j’espère le faire pour le reste de ma vie.
Il y a une prise de conscience avec la naissance de ces mouvements de revendication comme Black Lives Matter…
Oui ce sont des mouvements de prise de conscience qui draînent beaucoup de gens. Black Lives Matter est né à la suite de l’assassinat gratuit et odieux d’un jeune noir dans les rues d’Amérique (Trayvon Martin). Le système éducatif américain est cruel et l’Amérique court à sa propre destruction en maintenant cette discussion. Ils ont intérêt à le réformer. La preuve, ce système est si mauvais qu’il a généré un monstre qui s’appelle Donald Trump. N’oublies pas de mettre ça dans ton journal ! L’Amérique court à sa destruction si elle ne se réforme pas son système éducatif.
Le pays est au bord de l’implosion avec le Covid-19. On voit des images qui montrent des centaines véhicules qui attendent de l’aide alimentaire dans les grandes villes. Ce n’est pas une image qu’on avait l’habitude de voir aux Etats-Unis…
Pourtant c’est une image qui a déjà existé à plusieurs reprises, notamment à La Nouvelle Orléans après l’ouragan Katrina. J’y étais quand l’ouragan frappait. L’Amérique est un pays de paradoxes. Quand on nous chante cette grande puissance… Ce n’est pas une puissance. On disait que la Chine est un géant aux pieds d’argile mais c’est véritablement l’Amérique qui l’est.
L’implosion est proche ou pas ?
On ne sait jamais. Cela viendrait d’où ?
On pensait qu’avec Obama, cela allait venir…
Obama est le fruit d’une grande frustration. Quand les Républicains ont repris le pouvoir des Démocrates, ils ont renoué avec leurs vieilles habitudes de tuer des dirigeants, de bombarder des pays comme l’Irak. Cette grande frustration a été à l’origine de l’élection de Obama. C’est aussi un homme qui a été mis en place par le système. C’est le système qui décide, pas les individus. La preuve, Obama lui-même a été rendu complice de la destruction de la Lybie. Il était là quand l’Armée américaine, avec Sarkozy, a contribué à la destruction de la Lybie et à l’assassinat lâche de Kadhafi. C’est un problème de système, pas de personne. Et la couleur de la personne importe peu. C’est le système qu’il faut réformer. C’est un système inhumain.
Est-ce que les Américains en sont conscients ?
Ils le sont. Les pauvres en tout cas. Ceux qui contrôlent le pouvoir savent ce qu’ils sont en train de faire et c’est d’accumuler des richesses. Ils ne veulent même pas que les américains puissent se soigner quand ils sont malades. Un pays qui peut investir des milliards de dollars dans la guerre et qui ne peut même pas soigner ses enfants quand ils sont malades, c’est un système qui est appelé à disparaître. Même leurs vétérans qui sont mutilés, il y en a tellement qui finissent dans la rue. J’en connais beaucoup à la Nouvelle Orléans. Au Sénégal on a l’habitude de donner l’aumône, moi j’ai mes vétérans à moi à qui je donne de l’argent tous les jours.