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17 juillet 2025
LA RIPOSTE EN FAST TROC
Où sont passés les 450 lits et autres matériels médicaux commandés bien avant l’apparition du premier cas zéro au covid-19 le 2 mars dernier au Sénégal et destinés à rendre fonctionnelles les structures sanitaires de Kédougou, de Sédhiou et de Kaffrine ?
Où sont passés les 450 lits et autres matériels médicaux commandés bien avant l’apparition du premier cas zéro au covid-19 le 2 mars dernier au Sénégal et qui étaient destinés à rendre fonctionnelles les structures sanitaires de Kédougou, de Sédhiou et de Kaffrine ? Mystère et boule de gomme !
Selon nos sources, face à l’urgence, l’Etat aurait procédé à un redéploiement de ce matériel. Ce qui explique d’ailleurs, la sortie du ministre de la santé et de l’action sociale annonçant l’octroi de 200 lits et des respirateurs à l’hôpital Dalal Jam. Sauf que les autorités sanitaires voudraient faire comprendre à l’opinion qu’il s’agit d’une commande récente. Une commande expresse qui démontre leur capacité de réactions en cette période de Covid-19.
«Les équipements acquis récemment ont effectivement été commandés en Chine. Et les autorités ont expressément dépêché un cargo entre les 18 et 22 avril 2020 pour enlever le matériel», soutient-on du coté du département de la santé et de l’action sociale. Pour s’en convaincre, notre interlocuteur précise même que: «plusieurs réunions ont été tenues entre les services du Ministère de la Santé, l’Armée de l’air et les équipes de Air Sénégal pour organiser l’acheminement de ces équipements». D’un coup de baguette magique, en un temps record, au moment où l’aéroport et le port sont fermés, les services d’Abdoulaye Diouf Sarr auraient réussi une opération inédite avec une célérité déconcertante. Mais quelle est alors la valeur réelle de ce matériel que l’entreprise française Ellipse Projects avait pourtant sous-traité avec la Sénégalaise de Construction et de Promotion immobilière (Scpi) de Cheikh Moustapha Mbacké ?
A en croire, nos confrères de Seneweb, près d'un tiers des marchés publics immatriculés dans le dernier trimestre de 2017 (octobre, novembre et décembre) a été passé par entente directe.
Nos confrères d'indiquer que, durant la période considérée, la commande publique a atteint 444,8 milliards de francs Cfa. Et sur ce montant, 110 milliards de francs Cfa concernent des marchés de gré à gré. Soit 25% de la commande publique.
Mieux, ce taux est dû pour beaucoup au marché de réalisation de quatre hôpitaux clés en main dans les localités de Touba (300 lits), Kédougou (150 lits), Sédhiou (150 lits) et Kaffrine (150 lits). Un marché représentant 95,7 milliards de francs Cfa et confié à Ellipse Projetcs, une société française d'ingénierie, de conception et réalisation de projets d'infrastructures clés en main.
Sauf que là aussi, il importe de relever que le chantier de construction du nouvel hôpital de niveau 3 de Touba marque le pas. A l’origine, quelques difficultés entre l’entreprise française Ellipse Projects dirigée par Olivier Picard à la Sénégalaise de Construction et de Promotion immobilière (Scpi) de Cheikh Moustapha Mbacké.
UNE «COMMISSION» DE DEUX MILLIARDS
Tout indique donc que les lits et les respirateurs remis à l’hôpital Dalal Jamm et ceux devant équiper l’ancienne aérogare «pèlerin» de l’aéroport Léopold Sedar Senghor provient d’une vieille commande faite à la société française Ellipse, attributaire du marché gré à gré de construction et d’équipements de 4 hôpitaux au Sénégal depuis 2017. Trois de ces hôpitaux (Kédougou, Sédhiou Kaffrine) doivent être livrés clefs en main en décembre prochain. Celui de Touba, à l’arrêt suite à un conflit entre la société française Ellipse Projects et les sous-traitants locaux, des dignitaires marabouts et élus de la ville de Touba, a repris poussivement, sans lisibilité quant aux délais de livraison. Une affaire de «commissions» de deux milliards de francs Cfa empochées par certains des protagonistes avant même le démarrage du projet avait été évoquée à l’époque.
Au regard de l’urgence et des impératifs de la riposte covid-19, il est fort compréhensible que l’Etat du Sénégal réoriente le matériel disponible, quitter à faire de nouvelles commandes pour équiper les hôpitaux initialement destinataires des équipements. Cependant, vouloir politiser, par une communication abusive, cette affaire pour en tirer, on ne sait quelles dividendes, est, on ne peut plus, inopportun et inapproprié.
LE CALVAIRE DES SÉNÉGALAIS BLOQUÉS À L'ÉTRANGER
"J'ai laissé ma fille de 6 ans. Aujourd'hui, on ne demande pas à l'État de nous affréter un vol. Tout ce qu'on veut, c'est une autorisation pour que Delta puisse atterrir et qu'on puisse rentrer chez nous. Toute notre vie est au Sénégal"
Depuis le 20 mars dernier, tous les vols en provenance et à destination du Sénégal sont suspendus. Les Sénégalais en déplacement ou en transit à l’étranger ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils sont officiellement 716 à travers le monde, n’ont aucune visibilité sur un retour et lancent un appel aux autorités.
Mariam était en vacances à New York avec son mari quand les frontières ont été fermées. Bloquée aux Etats Unis, comme une cinquantaine de ses compatriotes, cette mère de famille de 32 ans est désemparée.
« Ma famille est au Sénégal, explique-t-elle. J'ai laissé ma fille de 6ans. Aujourd'hui, on ne demande pas à l'État de nous affréter un vol. Tout ce qu'on veut, c'est une autorisation pour que Delta puisse atterrir et qu'on puisse rentrer chez nous. Toute notre vie est au Sénégal ».
«Le moral dans les chaussettes»
Quatorze Sénégalais ont pu être rapatriés de Turquie la semaine dernière et placés en quarantaine à leur arrivée. Pour les autres, « les négociations se poursuivent », indique le ministère des Affaires étrangères, qui souligne « les risques sanitaires » liés aux rapatriements.
En France, 237 ressortissants sénégalais sont coincés. Mamadou Diop était parti pour une formation à Metz dans l’est de la France et devait en principe rentrer cette semaine. « Parfois, le moral est dans les chaussettes, explique-t-il. Je suis dans un hôtel. Je suis venu avec une bourse donc je n'ai pas de soucis pour le moment. C'est rageant de voir que nos autorités n'arrivent pas à nous assister convenablement. Une aide de 500euros a été promise mais elle ne nous est pas encore parvenue. C'est surtout le retour qui nous importe. Et nous acceptons toutes les conditions de test s'ils veulent nous mettre en quarantaine ».
Mais les hôtels réquisitionnés pour les mises en quarantaine sont remplis aux trois quarts. Le Sénégal a passé le 1er mai la barre symbolique des 1000 cas testés positifs au coronavirus, avec 1024 cas confirmés : 658 patients sont sous traitement à ce jour, dont deux dans un état grave et neuf décès.
Le pays n’enregistre plus de cas « importés », autrement dit venant de l’extérieur, conséquence de la fermeture des frontières, décrétée jusqu’au 31 mai pour l’instant. Ce 2 mai, cela fera deux mois jour pour jour que le premier cas positif a été annoncé au Sénégal. Le ministre de la Santé et son équipe doivent faire le point sur le plan de riposte.
Par Dame Babou
ET L’AFRIQUE DANS UN MONDE POST-COVID-19 ?
Toutes les initiatives telles que la demande de l’annulation de la dette, le renforcement de l’OMS, l’appui au leadership de l’ONU, font partie de ce mécanisme qui maintient notre continent dans une situation d’assisté
Retenons bien ce chiffre 19. Covid-19 signifie en toutes lettres, New Corona Virus Disease of 2019 (maladie à virus du Corona 2019). Si le monde médical a tenu à donner à cette pandémie un nom précisément daté, cela veut dire que la famille des virus Corona est présente depuis des années. Mais le virus 19 est de loin, le seul capable à se propager à une vitesse supersonique à travers le monde. Comparé aux autres virus de la même famille, il a la particularité de provoquer un taux élevé de mortalité.
Il est également important de retenir qu’après cette pandémie, notre monde ne sera plus le même. Certains peuples vont en faire un puissant levier pour redémarrer leur histoire, tandis que pour d’autres ce sera une fois encore, une occasion de prouver leur capacité à rater le train du futur.
C’est pour cette raison, entre autres, son impact sur l’histoire et sur le futur de notre espèce sera unique. Et comme disent certains scientifiques, « on ne gaspille une crise, elle est trop précieuse ». Interrogeons-nous un peu. Comment l’Afrique se prépare – t-elle à tirer le maximum de bénéfices de cette grande opportunité que représente le Covid-19.
Pour identifier des pistes de réflexion dans ce sens, réinterrogeons l’attitude des dirigeants et des élites du continent face au dernier plus grand événement de l’histoire post deuxième Guerre mondiale. A la fin des années 80, le Mur de Berlin tombe. L’Occident nous présente cet événement comme une victoire totale d’une idéologie sur une autre.
Cet Occident dominé et dirigé par les Etats-Unis d’Amérique, jubilait d’avoir prouvé que son système de valeurs, basé sur le profit, venait de vaincre tous les autres systèmes proposés au monde entier. Et contrairement à ce que certains « analystes » ont voulu nous dire, ce n’était pas une victoire - sur le plan militaire-de l’Otan sur le Pacte de Varsovie, symbolisé par l’Armée Rouge de l’Union Soviétique. C’était plutôt le fait qu’une puissance militaire sans une épine dorsale de production de richesses économiques était vouée à l’échec. Quand cet événement d’une importance historique est intervenu, des parties du monde en dehors des deux zones qui se disputaient le leadership de notre planète ont réagi de différentes manières. Une grande partie des pays asiatiques comme ceux appelés les Dragons noirs, le Viêt-Nam, certains pays d’Amérique du Sud, ont saisi cette opportunité pour tracer leur propre voie vers l’émergence. Ces pays qui ont su tirer profit de cette nouvelle situation géostratégique, ont redécouvert une vérité qui date du début l’histoire des Hommes sur terre : ce ne sont ni les ressources naturelles, ni les richesses, encore moins l’aide bi ou multilatérale qui développent des pays. Ce sont plutôt les bonnes politiques publiques qui sont à la base et la base de la réussite des sociétés qui osent entreprendre, identifier les défis et les transformer en opportunités. Pendant que ces pays saisissaient l’occasion de choisir leur propre voie pour le futur, les dirigeants et élites d’Afrique étaient « assis », essayant d’identifier les vainqueurs pour profiter de leur victoire. Parmi ces dirigeants et cette élite d’Afrique qui étaient dans le camp des vainqueurs et sous la coupe de leurs maitres (mineurs ou majeurs) beaucoup d’entre eux se sont précipités pour renouveler leur allégeance. Les autres élites africaines qui étaient sous l’influence des Soviets vaincus, se sont précipitées pour aller taper furieusement à la porte de l’Occident triomphant et faire allégeance, non sans donner des gages.
WHAT A WASTED OPPORTUNITY ?
Il est évident que le monde post-covid-19 va changer les paradigmes de tout ce que nous considérions comme des évidences, dans la manière de gérer la vie des Nations et des entités géopolitiques et géostratégiques. Les priorités des populations dans les pays riches comme dans celles les pays pauvres ne seront plus entre les mains des dirigeants et les élites.
Ces priorités seront certainement centrées sur les questions de santé, de l’éducation, de création d’économies endogènes qui garantissent les besoins les plus élémentaires. Evidemment, si nous voulons répondre à ces nouveaux défis, nous ne saurions nous appuyer sur « nos amis traditionnels ». Où sont-ils allés durant cette période si particulière ? Ils n’ont certainement pas choisi de nous abandonner en situation de détresse. Il se trouve simplement que le Covid-19 vient de confirmer que ces « amis traditionnels » n’étaient en fait que des géants aux pieds d’argile. Malheureusement, pour certains membres de nos élites, sont comme Cuuc ag baayam Séq. Bi cuuc gisee Séq mu seen Caali daw, doom ja dakone, baay kii yaako gënë rëy. Loo koy ragale ? Mune ko doom, damaa nenu woon ca bamay gone. (Le poussin qui demande au coq, pourquoi tu as peur de l’épervier ? Tu es de loin plus fort que lui. La réponse du père : ma peur date notre enfance. Elle est psychologique).
Si demain, les peuples africains imposent (ce qui sera certainement le cas) que dans des zones comme la CDEAO, soit construits, en quelques années seulement, des milliers d’hôpitaux et centres de santé, des douzaines de laboratoires médicaux de référence, des milliers petites et moyennes entreprises de transformation de nos produis locaux, des douzaines d’universités dont les curricula seront basés sur les besoins de maîtrise de nos réalités , des besoins nos peuples, il ne sera certainement pas possible de compter sur nos « amis traditionnels », qui n’ont même pas eu les moyens de se procurer suffisamment de masques et d’appareils respiratoires pour prendre en charge leurs propres malades. C’est pourquoi toutes les initiatives, requêtes et propositions qui sont faites pour préserver le monde actuel tel qu’il est configuré pré-covid-19, devraient faire réfléchir les Africains. C’est comme si on nous disait « prenons les mêmes et recommençons ». Malheureusement, certaines de ces initiatives telles que la demande de l’annulation de la dette, le renforcement de l’OMS, l’appui au leadership de l’ONU, l’appel à des organismes comme l’Union européenne et d’autres organisations multilatérales, font partie de ce mécanisme qui maintient notre continent dans une situation d’assisté.
Le prêcheur de Sédhiou fait des ravages
Le cas communautaire connu pour être très mobile a fini de contaminer la quasi-totalité des membres de sa famille. Dans cette partie du Sénégal où les gens vivent en concession, monsieur D, prêcheur et enseignant en langue arabe, a contaminé plus de 50 personnes dont son épouse, ses enfants, ceux de ses frères. Le plus triste, c’est le cas d’un bébé de deux mois, fils de son jeune frère qui a été testé positif. La concession est mise en quarantaine, mais le village de Mankonomba ne l’est pas. Situé dans la commune de Oudoucar, dirigée d’ailleurs par un responsable du Pds, Sankoung Sagna, le village est mis en isolement par les environnants. Le personnel d’une radio communautaire également a été mis en quarantaine puisqu’il y avait été invité. Une situation assez compliquée du reste. Mais le maire se démène pour venir en aide aux populations. Ce qui est inquiétant, c’est que Sédhiou n’a pas la capacité de recevoir 56 cas. Une partie devra être ventilée entre Ziguinchor et Kolda. Une seule nouvelle rassurante, c’est que les personnes contaminées sont relativement jeunes (seule une dame est âgée de plus de 50 ans). D’ailleurs, il n’y a même encore de masques suffisants. C’est dire que le covid-19 a de beaux jours dans cette localité.
Affrontement à Nietty Mbaar
La tension était vive hier au quartier Nietty Mbar de la commune de Djidah Thiaroye Kaw. Hostiles au couvre-feu, des jeunes de ce quartier ont décidé de braver cette mesure avant d’affronter les forces de l’ordre. Il y a eu des échanges de jets de grenades lacrymogènes et de pierres. Les hommes en tenue ont procédé à de nombreuses arrestations du coté des jeunes qui risquent gros. D’autant que les policiers du Commissariat d’arrondissement de Thiaroye ont ouvert une enquête pour voir les soubassements de la révolte de ces jeunes. Nous y reviendrons avec plus de détails.
Mbaye Guèye offre une ambulance neuve
Répondant à l’appel du président de la République, l’Entreprise Mbaye Guèye (EMG) a apporté hier sa contribution dans la lutte contre le coronavirus à Thiès. Auparavant, Mbaye Guèye EMG a pris contact avec le Comité régional de gestion des épidémies de Thiès pour l’identification des besoins. C’est donc sur la base de ces besoins que le célèbre concessionnaire de voitures a offert au Comité régional de riposte une ambulance neuve totalement médicalisée, 5.000 masques chirurgicaux, 1.000 lots de gel hydro alcoolique. Et au moment où son Directeur général remettait le don au gouverneur Mouhamadou Moustapha Ndao, Mbaye Guèye EMG distribuait 50 tonnes de riz et 50 tonnes de sucre à la nouvelle mosquée de Médina Fall. Ce lieu de culte a été construit par Mbaye Guèye EMG sur fonds propres, pour une somme de plus de 60 millions Fcfa.
Le Cemga à Saint-Louis
Le chef d’état-major des Forces armées était dans la région de Saint-Louis pour s’enquérir du dispositif mis en place pour la sécurisation des frontières avec la Mauritanie, dans le cadre de la riposte contre le Covid-19.Ainsi, le Général Birame Diop s’est rendu à Ronkh avant de visiter le poste de l’unité des fusiliers marins commandos déployée à Rosso. D’après la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), le Général de corps aérien a clôturé tout ceci par une visite de courtoisie auprès du gouverneur de Saint-Louis.
L’appui de 500 millions Fcfa aux transporteurs jugé dérisoire
Les transporteurs interurbains des 14 régions vont se partager 500 millions Fcfa sur les 5,250 milliards alloués aux acteurs du transport dans le cadre de la résilience au Covid-19. Les transporteurs, notamment ceux de Tambacounda, trouvent dérisoire cette aide. Le président du regroupement des chauffeurs, Pape Niang, pense que leur secteur est le plus impacté par la pandémie du Covid-19. A l’en croire, chaque conducteur n’aura que 30.000 Fcfa. Il appelle le gouvernement à augmenter l’enveloppe. Aujourd’hui, ce qui les préoccupe le plus, dit-il, c’est comment faire pour que les chauffeurs coincés dans les régions à cause de l’Etat d’urgence retrouvent leurs familles. D’ailleurs à Ziguinchor, les concernés menacent d’entamer une grève de la faim.
L’ESP donne 1.500 litres de gel hydro-alcoolique à Guédiawaye
Les universités sont de plain-pied dans la lutte contre la pandémie du Covid-19. Elles continuent de produire en grande quantité du gel hydro-alcoolique pour venir en aide aux populations. En effet, après Dakar-Plateau, c’est au tour de la ville de Guédiawaye de recevoir 1500 litres de gel hydro-alcoolique de l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le maire de Guédiawaye Aliou Sall a reçu la dotation des mains du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Dr Cheikh Oumar Hanne a réitéré la détermination des universités et instituts de formation à participer efficacement à la lutte contre la pandémie du Covid-19. D’autres localités comme Touba et Pout vont également recevoir la même quantité de gel. Pour sa part, l’édile de Guédiawaye a salué l’engagement du monde universitaire. Par ailleurs, le ministre de l’Enseignement Supérieur a rappelé l’autonomie des universités quant à la reprise des cours. A l’en croire, les universités sont en train, chacune, de voir les mesures idoines pour la validation de l’année académique.
Drame au village Keur Cheikh Diané
Un enfant de 03 ans a été retrouvé mort calciné dans une case au village Keur Cheikh Diané, dans la commune de Ndoyène, localité située à une quarantaine de kilomètres de Darou Mousty. Cet incendie d’une rare violence a réduit en cendres la concession constituée de 04 cases. Les vivres et autres matériels n’ont pas été épargnés par les flammes. Les populations, dans la consternation, exigent l’implantation d’une caserne des sapeurs-pompiers dans la localité pour faire face à ces genres de sinistre.
40 agents de l’hôpital Baudouin en quarantaine
Le personnel de santé du centre de l’hôpital Baudouin est réduit. Pour cause, une patiente testée positive au Covid-19 qui a accouché récemment dans cette structure sanitaire. Ainsi, les autorités ont décidé de mettre en quarantaine une bonne partie du personnel soignant par mesure de prudence. Ainsi, ce sont 40 agents qui vont manquer à l’appel pendant la période d’incubation, à savoir 14 jours.
Deux jeunes mettent le feu sur un véhicule
S’agit-il d’un règlement de comptes ? En tout cas, tout porte à le croire. En fait, deux jeunes à bord d’un scooter ont mis le feu sur un véhicule stationné à Thiaroye Sur Mer hier, tard dans la soirée. Après leur forfait , ils ont pris la tangente pour disparaître dans la nature. Alertés, les sapeurs-pompiers ont trouvé le véhicule complétement calciné. Pour le moment, on ignore les motivations de ces pyromanes. La police a ouvert une enquête.
Le maire Bamba Fall obtient gain de cause
Ouf de soulagement pour le maire de la Médina, Bamba Fall. Après avoir été empêché par le sous-préfet de débloquer de l’argent en cette période de crise sanitaire pour venir en aide à la population médinoise, l’édile de la Médina ne va pas tarder a entré dans ses fonds. Quarante conseillers municipaux ont tenu un point de presse pour dire malgré la tentative de blocage du Sous Préfet, Djiby Diallo aidé par certains conseils, leur délibération pour le décaissement de fonds de résilience au Covid-19, a été validée par les autorités. Selon le 1er adjoint au maire, Gora Mbaye c’est une minorité qui voulait remettre en question la délibération avec l’appui du Sous Préfet. Le conseiller Abdoulaye Diop a dénoncé le comportement de leurs pourfendeurs. Pour lui, les conseillers doivent conjuguer leurs efforts pour combattre la pandémie au lieu d’entretenir un débat de politique politicien. Ainsi Bamba Fall obtient une autorisation spéciale de décaisser 187 millions. Mais il va prendre 125 millions dont 110 millions pour l’achat de vivres.
Le Fgts/a aussi
En l’absence de remise de cahiers de doléances à cause du Coronavirus, la Fédération générale des travailleurs du Sénégal/ Authentique (Fgts/A) a fait une déclaration pour étaler ses revendications. Son secrétaire général Cheikh Alassane Sène réclame une baisse des prix des denrées de première nécessité par leur subvention, la sauvegarde des emplois, l’ouverture de pourparlers entre gouvernement et syndicats d’enseignants sur leur plateforme revendicative et les préparatifs d’une reprise des cours le 02 juin.
Doléances de l’UDTS
Restons avec les syndicats pour dire que les doléances n’ont pas manqué même s’ils n’ont pas célébré la fête du Travail comme à l’accoutumée, le 1er Mai. A l’instar de ses camarades des autres syndicats, la secrétaire générale de l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal(Udts), Adja Mariama Diallo, a égrené ses doléances dans un manifeste. Elle veut un appui considérable du secteur informel, de l’enseignement privé, la motivation du personnel soignant et l’équipement des structures sanitaires, la relance des activités dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du tourisme et l’ouverture de négociations sérieuses sur l’avenir du système éducatif ainsi que le retour des apprentissages prévu le 02 juin.
Revendications de l’UTS
Ne quittons pas les syndicats pour dire que l’Union des travailleurs du Sénégal (Uts) dirigée par Aliou Ndiaye réclame aussi dans son manifeste le relèvement du plateau médical des structures sanitaires, la révision des conventions nationales collectives dont celles de l’agro-alimentaire et du transport routier, le soutien du secteur informel, le maintien des emplois et le renforcement de l’hygiène dans les entreprises, le renforcement des inspections du Travail pour le suivi de l’ordonnance numéro 001-20 20 du 08 avril 2020 interdisant les licenciements et la mise en chômage technique durant cette pandémie.
Revendications de la Cnts/Fc authentique
La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS/FC Authentique) a produit un manifeste, à l’occasion de la fête du Travail, dans lequel sont compilées ses doléances. La secrétaire générale de la Cnts/Fc Authentique, Bakhao Ndiongue, demande la valorisation des personnes vivant avec un handicap au sein des entreprises, le règlement des revendications des enseignants et des agents de la santé. Elle exige la réintégration des travailleurs de l’hôtel Faidherbe et de Satrec licenciés de manière abusive et le paiement de 23 mois d’arriérés de salaires aux travailleurs de l’entreprise Sigelec. Bakhao Ndiongue s’insurge contre le refus de certains employeurs de payer 70% du salaire à leurs travailleurs. Elle n’a pas manqué de s’inquiéter de la reprise des cours le 02 juin.
Pétition pour l’annulation de la dette
Le Président Macky Sall peut compter sur ses alliés sur son plaidoyer pour l’annulation de la dette des pays africains. La confédération pour le socialisme et la démocratie (CDS) et la convergence des écologistes du Sénégal ont initié une pétition dans ce sens. Le Coordonnateur de la conférence des leaders de la CDS, Pr Pape Demba SY, annonce que la pétition est déjà lancée en ligne. Pour les membres de la CDS, les scénarii-catastrophes se déclinent les uns après les autres, mais tous les spécialistes s’accordent, pour la première fois depuis 25 ans, sur une récession pour les pays d’Afrique subsaharienne. A les en croire, au plan agricole et alimentaire, la FAO avance que cette pandémie menace à la fois les vies et les moyens d’existence des populations. et que le risque d’une crise alimentaire est imminent si des mesures ne sont pas prises rapidement pour protéger les plus vulnérables, préserver les chaînes d’approvisionnements alimentaires mondiales et atténuer les effets de la pandémie sur l’ensemble du système alimentaire. Pour la CDS, cette situation plaide en faveur de l’annulation de la dette des pays africains.
‘’CAS POSITIF ISSU DE LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE’’ NE SIGNIFIE PAS ‘’CAS COMMUNAUTAIRE’
Il faut distinguer un « cas positif issu de la transmission communautaire » utilisé par le ministère de la Santé, d’un « cas communautaire » répété urbi et orbi par certaines autorités administratives, étatiques et politiques
La lutte contre le coronavirus est considérée, par plusieurs hauts dirigeants du monde comme une guerre. Ainsi, assimilée à une guerre du fait de ses conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses, la maladie COVID19 a provoqué un immense choc qui a secoué le monde jusque dans ses racines. Cette maladie a cloué les avions au sol, fermé les mosquées, les églises, empêché la célébration des mariages et les morts d’être accompagnées dans leur dernière demeure comme jadis etc. Ce qu’aucune guerre au monde au paravent n’a réussi à produire.
A l’instar de la maladie à virus Ebola, la maladie COVID 19 n’a pas échappé à une crise de langage. Les concepts liés à cette maladie ne sont pas bien compris par certaines personnes voir même par une partie du personnel de santé.
En effet, au début de la pandémie, quand le MSAS parlait de « cas importés » de la maladie COVID 19 » c’est dû par le simple fait que ces cas n’étaient pas autochtones. Lors que ces « cas importés » entrent en contact direct avec des personnes, du fait d’être en contact avec ces « cas importés » on les appelle « cas contacts ».
En parlant de « cas contacts » les spécialistes distinguent deux types de « cas contacts ». On parle de « cas contacts à haut risque » lors ces personnes sont entrées en contact direct avec les « cas importés » et on parle de « cas contacts à bas risque » quand les personnes ne sont pas entrées en contact direct avec les « cas importés ». Elles peuvent être des sujets « contact contact »
Lorsque les « cas contacts à haut risque » sont identifiés, ils sont mis en quarantaine et suivis par les services de santé. En plus d’être « des cas contacts », ils deviennent des « cas contacts suivis » durant deux semaines, le temps d’incubation de la maladie COVID19. S’ils développent des signes de la maladie, ils sont testés à la recherche du coronavirus. S’ils sont positifs, ils sont immédiatement pris en charge dans les centres de traitement. S’ils sont négatifs au test à la recherche du coronavirus au bout des deux semaines de mise en quarantaine, ils sont libérés.
Par une méthode aléatoire, lorsqu’une personne dans une structure de santé testée à la recherche du coronavirus s’avère positive sans qu’elle sache au contact de qui ou de quoi, elle a été contaminée, dans ce cas on parle de « cas positif issu de la transmission communautaire ». Il faut distinguer un « cas positif issu de la transmission communautaire » utilisé par le MSAS d’un « cas communautaire » répété urbi et orbi par certaines autorités administratives, étatiques et politiques. Sauf par inadvertance, le MSAS n’a jamais mentionné de « cas communautaire » dans ses communiqués de presse qui, au finish, n’existe pas en réalité.
En effet, dans le sens pour faire simple ou faire court ou par méconnaissance que les gens parlent de « cas communautaire » en lieu et place de « cas positifs issus de la transmission communautaire » qui sont un élément parmi tant d’autres que le MSAS communique quotidiennement aux populations par devoir et par fidélité à sa stratégie de transparence qu’elle s’est forgé elle-même début de cette pandémie. Alors pourquoi ne choisir parler que des « cas issus de la transmission communautaire » et mettre tout le reste à côté. Si les « cas issus de transmission communautaire » constituent une préoccupation des autorités sanitaires, est-ce que le dire en toute franchise sans rien cacher c’est faire peur à la population ?
C’est bizarre quand docteur Pape Moussa Thior dit déclare à la presse « Cesser de « polluer l’atmosphère avec les cas communautaires Qu’on laisse les cas communautaires circuler. Ils ne sont pas si graves qu’on veut les présenter. Qu’on arrête de faire peur aux gens ». Puis il ajoute lorsqu’un cas positif est connu, c’est fini il est identifié et ses contacts aussi.
Succinctement, ce que docteur Pape Moussa Thior doit comprendre si « un cas positif issu de la transmission communautaire » est connu et que ses contacts identifiés, le problème n’est pas encore fini car il reste à déterminer qui, ou quoi est à l’origine de sa contagion. A mon humble avis, on ne peut pas et on ne doit pas les banaliser eu égard au potentiel de contagiosité du coronavirus, du nombre limité en lit de nos hôpitaux, de respirateurs et de personnes âgées « cormorbitaires »
Dans la même logique que son intervention, docteur Pape Moussa Thior déclare « beaucoup de gens dits morts du coronavirus, sont morts d’une autre maladie ».
Si docteur Pape Moussa Thior avait pris le soin de définir le contexte dans lequel il parlait, cela aurait été très intéressant dans l’analyse. Mais hélas. Au Sénégal, rien ne l’autorise à affirmer ça. Nous n’avons pas encore atteint ce nombre de décès au point de s’inquiéter sur le nombre de décès. Que Dieu nous en garde !
A t’-il des preuves de ce qu’il avance ?
A-t-il fait une étude sur le nombre de décès pour conclure que beaucoup de personnes sont dites mortes du coronavirus alors qu’elles sont mortes d’autre chose ?
Doute-t-il de l’honnête de ces collègues médecins ?
Est-il plus professionnel que ces collègues médecins ?
Bien sûr que non. Dans la même intervention médiatique, docteur Pape Moussa Thior s’est plaint du fait que « tout notre système sanitaire soit concentré dans la traque contre le coronavirus comme si c’était la seule maladie qui existe au Sénégal, pendant que d’autres comme le paludisme et la grippe font des ravages partout dans les régions ».
Ce n’est pas propre au Sénégal si tout le système de santé est mobilisé pour une seule maladie. Pour rappel, c’est avec l’expérience de la maladie à virus Ebola que les autorités sanitaires ayant constaté le phénomène ont mis en place le Centre de Secours d’Urgence Sanitaire avec l’appui des Etats Unis d’Amérique.
Par ailleurs, on a observé le même phénomène en France, en Grande Bretagne, en Italie et en Espagne que sais-je encore. Le phénomène est mondial et s’est manifesté à des degrés variés selon les pays. En ce qui nous concerne au Sénégal, le système s’est adapté et s’adaptera à toutes les situations.
On ne doit pas tirer sur une ambulance qui transporte des blessés à l’hôpital quand on a la pleine conscience qu’elle transporte des personnes qui ont besoin d’une prise en charge en urgence.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
par Mamadou Diaw
LA FAILLITE DE LA RÉPONSE COMMUNAUTAIRE DANS LA LUTTE CONTRE LE COVID-19
Les autorités administratives et les maires ont supplanté les leaders communautaires qui sont, ô combien utiles, dans la mobilisation communautaire
Les crises sanitaires ont façonné l’évolution de l’humanité. Celle présente, liée à l’épidémie de COVID-19, ne dérogera pas à la règle en ce qu’elle montre les limites du positivisme et du rationalisme qui fondent les politiques néolibérales et les courants scientifiques dominants qui gouvernent le monde ; et remet en cause notre rapport au monde.
Cependant, chaque crise, qu’elle soit sanitaire ou autre, fournit des leçons pouvant servir à prévenir et gérer de futures crises si tant est qu’on puisse les déchiffrer.
Dans un texte récemment publié, le Dr Amadou Aly Pam nous rappelle que la quarantaine, le confinement, les cordons sanitaires, la surveillance policière et les vaccinations forcées ont été les principales mesures de lutte contre les épidémies de peste, de fièvre jaune et de choléra qui ont frappé le Sénégal pendant la période coloniale. Il importait, davantage pour les autorités coloniales, de protéger les populations françaises grâce à des mesures d’endiguement des populations indigènes considérées comme vecteurs de maladies.
Face aux résistances, refus et dissimulations qu’ont entrainé ces mesures par contrainte forcée, le colonisateur a dû recourir en 1906 à l’utilisation d’Auxiliaires Indigènes de Santé qui sont des intermédiaires entre les services de santé coloniaux et les populations, avec pour mission «de prendre part dans les soins à donner aux indigènes, de pénétrer dans leur vie intime, de gagner leur confiance et d'acquérir sur eux l'influence sur laquelle nous comptons pour faire pénétrer chez les populations noires les premières notions de l'hygiène», tel qu’il ressort d’une lettre du Gouverneur Général de l’époque.
L’on retrouve les mêmes mesures administratives et de police dans la présente gestion du COVID-19 au Sénégal, à part les vaccinations forcées qui ont laissé la place à une gestion des cas par un personnel de santé dévoué, compétent et empathique qui ne soigne pas surtout pour savoir, mais d’abord pour guérir. Cependant, nous ne pouvons pas manquer de nous interroger sur la prééminence des mesures administratives et policières dans la stratégie de prévention du COVID-19 qui ont entrainé des réactions de défiance (exemple des jeunes de la Médina), de refus, de déni et de dissimulation.
Malheureusement, nous constatons, pour le déplorer, l’absence d’ancrage communautaire des stratégies de communication pour la prévention du COVID-19 ajoutée, à une cruelle absence d’engagement communautaire devant permettre de déboucher sur la réponse communautaire tant attendue. Il s’agit-là d’un véritable paradoxe, car nos villes et villages regorgent de comités de santé (devenus comités de développement sanitaire) et de Comité de Veille et d’Alerte Communautaire (CVAC) ; et disposent de milliers d’agents de santé communautaires ou de relais polyvalents, de milliers de leaders communautaires qui, malheureusement, sont tous aux abonnés absents dans la prévention du COVID-19. Seules quelques bajenu gox se font entendre mais de manière isolée. Les autorités administratives et les maires ont supplanté les leaders communautaires qui sont, ô combien utiles, dans la mobilisation communautaire.
Les CVAC constituent la grande déception dans la mesure où leur vocation première, comme l’indique l’acronyme, est de jouer un rôle de veille et d’alerte en cas d’épidémie. Donc ils étaient tout à fait indiqués pour catalyser et porter la réponse communautaire qui fait tant défaut dans la lutte actuelle contre le COVID-19. Cette incongruité est à mettre sur le compte de l’approche communautaire des projets de santé basée sur la participation en tant que moyen pour atteindre leurs objectifs de santé, plutôt qu’une participation habilitante comme processus qui peut favoriser l’empowerment, compris comme une capacitation en termes d’apprentissage de l’autonomie, un accès à la dignité et à la responsabilité, et une prise de contrôle de leur propre vie de la part des populations.
Il est à déplorer que les CVAC et autres comités ne disposent pas d’une réelle autonomie, obligés qu’ils sont de dépendre de la perfusion financière des projets pour disposer des perdiem qui motivent la participation de leurs membres ; et de répondre à leur injonction de participation. Il s’agit-là d’un véritable gâchis !
Une des leçons à tirer de la pandémie du COVID-19 est que les projets de santé, financés à coup de milliards, devront nécessairement revoir leurs approches communautaires et leurs stratégies de communication pour le changement social et comportemental, coûteuses et inefficaces car trop linéaires, dirigistes, messagistes et centrés sur les individus en ignorant le système culturel dans lequel ils baignent.
Dr Mamadou Diaw est spécialiste en engagement communautaire
par Serigne Filor
L'AFRIQUE ET LE COVID-19, À QUOI POUVONS-NOUS NOUS ATTENDRE AU LENDEMAIN ?
La logique voudrait que l’on se fixe des objectifs dont les atteintes seront profitables pour tous. Les « décideurs » doivent cesser de se réjouir de la pitance donnée par le FMI et la banque mondiale qui veulent faire de nous des « quémandeurs »
La pandémie du Covid-19, crise inédite de par sa nature, a chamboulé toutes les dynamiques d’évolution des économies du monde (celui-ci a connu, avec cette épidémie, une certaine « démocratie de la létalité »). En effet, malgré que chaque pays du monde mette en place un dispositif de riposte contre ce virus, assez rigide de par les coûts humains et matériels qu’il demande, celui-ci continue librement d’étancher sa « soif d’âmes » en abattant chaque jour des milliers de personnes à travers le monde. Ainsi, les seules « mesures prises pour atténuer la contagion et préserver des vies humaines a des conséquences négatives sur l’activité économique mais doivent être considérées comme un investissement important dans la santé humaine et économique à long terme ». Ces coûts sont supportés par des économies. Certaines d’entre elles ont une capacité de résilience importante (celles de la plupart des pays « développés ») tandis que d’autres (celles d’un grand nombre de pays « en voie de développement » que l’on rencontre davantage en Afrique) sont moins résilientes. Notons, pour écarter toute ambiguïté relative à la compréhension du terme « résilience économique », qu’en dépit de certains décalages de point de vue par rapport à ce concept chez les auteurs qui ont eu à en fournir des définitions (les facteurs pris en compte pour le définir se différencient chez eux), nous retenons que la résilience d’une économie est sa capacité à maintenir sa production autour du potentiel suite à des chocs.
Selon FMI, l’économie mondiale devrait connaître une forte contraction de 3% en 2020 et croître de 5,8% en 2021. Les économies occidentales, nos « références », subissent de plein fouet, toutes sans exceptions, les conséquences de cette crise. Notre chère amie, la France, n’est pas en reste, si on s’en remet aux propos de Tristan-Pierre Maury, professeur d’économie à l’Edhec, sur le quotidien Affiches Parisiennes: « En cette période de confinement, l’activité française est réduite d’un tiers. Chaque mois de confinement coûte environ 70 milliards d’euros soit à peu près 3% du PIB ». Les petites entreprises comme les grands groupes français sont touchés par la crise ; « le CAC40 a perdu un quart de sa valeur depuis le début de la crise tandis que les TPE (toute petite entreprise) sont en grande difficulté ». Les prévisions faites autour du PIB ne sont pas aussi favorables : l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a pronostiqué le 1er avril une baisse minimum de 6% alors que FMI prédit le 9 avril une chute de 7,2% et le Gouvernement français a annoncé une chute de 8% le 14 avril, selon toujours les Affiches parisiennes. Le choix d’un tel pays pour illustrer les conséquences de cette pandémie sur les économies occidentales pourrait être sévèrement condamné, mais assez compréhensible pour un panafricaniste qui nous dirait que nous avons une liaison avec la France jugée inévitable par nos dirigeants et telle qu’elle est notre « référence » sur tous les aspects de la vie sociale, sociétale, économique, politique,…
Quant aux pays africains, aux économies qui boitent, faibles dans la tendance, les statistiques fournies par des entités trop occupées à fournir des simulations d’une atteinte d’objectifs économiques visés depuis longtemps en Afrique, à une époque où même ma grand-mère, à peine s’appuyant sur une canne pour marcher n’était pas encore née (pour ne pas citer FMI, Banque Mondiale,…), ne font pas trop voir la moindre blancheur des dents d’un africain conscient. Ainsi, dans un communiqué de presse de la banque mondiale publié le 09 avril 2020 dans le site de cette institution, on nous informe déjà que la pandémie de Covid-19 entraîne l’Afrique subsaharienne vers sa première récession depuis 25 ans ; cette crise « risque également de provoquer une crise alimentaire en Afrique, la contraction de la production agricole risquant d’atteindre entre 2,6% dans le scénario optimiste jusqu’à 7% en cas de blocages commerciaux… Les importations de denrées alimentaires vont elles aussi fortement reculer passant de 13 à 25% plombées par des coûts de transaction plus élevés et une demande intérieure en baisse ». Et tant d’autres informations qui témoignent, selon eux, l’urgence pour nous autres pays africains d’adopter des mesures pour « sauver » nos économies. Le FMI, de son côté, approuve une « aide » près de 900 millions de dollars, soit plus précisément 886,2 millions de dollars à la Côte d’Ivoire (je rappelle qu’Alassane Dramane Ouattara est le Président de la Cote d’Ivoire et Président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, celui que les panafricanistes accusent d’être animé d’un sentiment de contentement inédit du seul fait d’avoir serré la main à Macron) et lance avec la banque mondiale un appel commun stipulé comme suit : « Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et des dirigeants africains ont appelé vendredi 17 avril à une rapide action internationale pour aider les pays d’Afrique à faire face à l’épidémie de coronavirus qui va provoquer cette année une contraction de 1,25% de l’économie du continent, un peu plus bas inédit ».
La plupart des pays d’Afrique voient leur croissance économique future fauchée par les effets de cette crise. L’agence de presse sénégalaise (APS) nous rappelle que l’économie sénégalaise qui espérait réaliser un taux de croissance de 6,8% à la fin de cette année n’en connaitra que 3% (d’après les propos de Son excellence M. Macky Sall lors du précédent discours à la nation). C’est la même tendance pour la majeure partie des pays africains.
Au vu de toutes ces situations défavorables pour l’Afrique, loin de se conformer aux multiples prédictions tournant autour d’un lendemain africain funeste et sombre tenues par les institutions « bidon » pilleuses, nous pouvons dire sans la moindre ambigüité que la Covid-19 n’a pas été gentille pour l’Afrique comme tant d’autres pays figurant sur sa « carte d’exploration ». Cette situation ne demeure pas totalement méconnue. Ce qui l’est, c’est ce lendemain africain que certaines institutions aptes à mal poser les problèmes africains pour en proposer d’odieuses solutions s’attèlent à décrire. Nous autres dignes fils de l’Afrique, sommes assez légitimes pour proposer nous-mêmes des solutions relatives à la « redynamisation » des économies africaines. C’est carrément insensé, voire immoral, de s’attendre à des solutions proposées par un sadomasochiste occidental, un bipède balloté par les mêmes déséquilibres de la vie, alors que nous avons là une intelligentsia africaine (dont je ne figure pas d’ailleurs) capable de les fournir par le biais de la seule « provocation intellectuelle » utile.
Tout d’abord, il faut noter que les économies africaines d’après-crise ne devront pas être celles précédentes ou jusque-là adoptées par les pays africains bâties sur une rigide dépendance à l’extérieur qui nimbe tout d’un coup leurs diverses potentialités. Il faudrait penser à mettre en place des économies qui se foutent de la « norme anormale » établies par les économies occidentales prescrivant inconsciemment pendant longtemps la non prise en compte des normes environnementales dans les actions de développement à poser. Les économies à mettre en place devront également être résilientes telles que la résilience sera définie en prenant en considération les secteurs les plus intéressants de la vie sociale des pays africains, à savoir la santé, l’éducation,… en augmentant leur capacité de résistance par le biais d’investissements de masse qui seront faits par les pouvoirs publics. A l’heure où la technologie offre de nombreux avantages, l’éducation et l’enseignement supérieur ne devraient pourtant pas connaître un arrêt définitif inévitable dans certains pays africains provoqué par cette crise. Hélas ! C’est chose remarquée. Un déséquilibre parmi tant d’autres que les « nouvelles économies » seraient aptes à résorber sans grand effort.
Ensuite, il convient aussi pour les pays africains de se fixer des objectifs conformément aux défis qu’ils ont à relever, par ordre de prépondérance économique et sociale, de s’établir des dynamiques d’évolution authentiques et d’éviter de se perdre dans une spirale « dictature du comparatisme », dans une certaine littérature utilisée par Pr Felwine SARR. Ainsi n’avonsnous pas besoin de la construction de monuments et d’autres futilités dans un pays où la faim frappe des milliers de citoyens. De la même manière, l’aveugle n’a nullement besoin d’une télévision pour des besoins d’informations, il a justement besoin d’une radio, pour écouter, savoir ce qui se passe dans le monde. Cela pour dire tout simplement que les Etats africains habilités à prendre des décisions pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations doivent élaborer des politiques économiques aptes à répondre aux rationnelles exigences de celles-ci. Le recours à l’économie de débrouille, largement développée par Serge Latouche dans son ouvrage intitulé « Entre mondialisation et décroissance : l’autre Afrique » et dont les performances peuvent se juger à travers la frugalité (la simplicité dans la consommation) qu’elle préconise, doit être fait car étant une réelle alternative pour atteindre ces objectifs. L’adéquation de ce type d’économie avec le contexte africain peut être vue du seul fait que dans les pays africains le lien social et la stabilité politique sont au rendez-vous ainsi que son aspect quelquefois informel. Il faudrait encourager la consommation locale. Et que les Etats eux-mêmes élaborent, d’un autre côté, des politiques qui seront dans une droite de soutenir les transformateurs et les entreprises nationaux comme, par exemple, au lieu de mettre en vigueur des législations strictes qui les mènent souvent vers la faillite, ils pourraient être tolérables et essayer de tirer ce qu’il y a de nécessaire pour eux et pour leurs pays dans la plupart de leurs activités souvent informelles.
Enfin, il faut retenir que nous pouvons nous attendre à une Afrique meilleure si l’on commence désormais à tirer des leçons de cette crise. Les gouvernements des pays africains devront se rendre compte de leurs faillibilités et prendre des décisions fermes pour les corriger.
L’économie dont les pays africains ont besoin est singulière et se détache de toute comparaison avec celles que nous jugeons performantes car, disons-le, l’Afrique est un continent particulier ; elle a su établir la vie humaine en société. La logique voudrait que l’on se fixe des objectifs dont les atteintes seront profitables pour toutes les populations. Pour faire donc régner la logique, les « décideurs » doivent cesser de se réjouir de la pitance donnée par le FMI et la banque mondiale qui veulent plus que jamais faire de nous des « quémandeurs », d’évaluer comme une réussite l’accord avec la France et d’autres pays. La corruption, la captation et les malversations devront également être anéanties, supprimées de notre existence dans l’Afrique d’après-crise.
En définitive, la Nouvelle Afrique devra être celle telle que les vices africains seront absents, les influences négatives exterminées et les liens de dépendance coupés. Ainsi, l’on laissera le travail et la détermination déterminer son devenir, conformément aux divins consentements.
LE PRÉFET DE DAKAR FIXE LES NOUVELLES RÈGLES
Les marchés étant des lieux de rassemblement favorisant la transmission communautaire du covid-19, les autorités administratives de Dakar ont décidé d’y corser les mesures de lutte contre l’épidémie.
Les marchés étant des lieux de rassemblement favorisant la transmission communautaire du covid-19, les autorités administratives de Dakar ont décidé d’y corser les mesures de lutte contre l’épidémie. Après une rencontre avec les différents acteurs du secteur, le préfet de Dakar a pris plusieurs décisions.
Désormais, dans les marchés, les commerces de produits alimentaires ne seront ouverts que les lundi, mercredi et vendredi. Pour les autres commerces et activités non alimentaires, ils seront ouverts les mardi et jeudi seulement. Par ailleurs, les marchés seront fermés totalement les samedi et dimanche.
Pour les grandes surfaces, il sera procédé à la limitation de la présence simultanée de clients dans les enceintes.
Au cours des débats, les participants ont sollicités la présence de forces de l’ordre pour aider les agents municipaux afin de faire respecter des gestes barrières. Ils ont aussi sollicité l’accompagnement de l’Etat à l’image de ce qui a été annoncé pour les autres secteurs notamment le transport public.
L’ÉPIDÉMIE NE FAIBLIT PAS
"Ces trente derniers jours, le nombre de cas positifs a plus que quintuplé, passant de 190 cas à 1024 entre le 02 avril et aujourd’hui, avec une augmentation des cas dits communautaires’’, a déclaré Diouf Sarr, lors du point mensuel sur la pandémie
L’épidémie de coronavirus apparue au Sénégal il y a deux mois ‘’ne faiblit pas’’, a souligné samedi le ministre de la Santé qui appelle à un ‘’engagement plus marqué, en particulier des communautés’’ dans la lutte contre la maladie.
’’Le constat majeur est que l’épidémie ne faiblit pas. En effet, ces trente derniers jours, le nombre de cas positifs de covid-19 a plus que quintuplé, passant de 190 cas à 1024 entre le 02 avril et aujourd’hui, avec une augmentation des cas dits communautaires’’, a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr, lors du point mensuel sur la situation de l’épidémie.
91 nouvelles contaminations au covid-19 ont été rapportées ce samedi, ce qui porte à 1115 le nombre total de personnes infectées depuis l’apparition de la maladie au Sénégal, il y a deux mois jour pour jour.
Si les mesures et les stratégies de riposte jusque-là ‘’mises en œuvre par le gouvernement ont permis de garder la situation sous contrôle’’, le ministre souligne néanmoins que ‘’la progression de la maladie, qui touche désormais 11 régions sur 14, indique clairement qu’il faut engagement plus marqué, en particulier des communautés’’.
Il avait à ses côtés la directrice de la Santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, le directeur du centre des opérations d’urgence, Docteur Abdoulaye Bousso, le Pr Moussa Seydi, Coordonnateur national de la prise en charge médicale des patients, le Directeur de l’Institut Pasteur et le Directeur du Samu national.
Selon lui, ‘’seul une application rigoureuse des mesures, tirée d’une grande discipline individuelle collective, peut nous permettre de vaincre le coronavirus et de mettre fin à ses ravages sur notre société’’.
Au lendemain de la célébration de la Fête du Travail, les ‘’premiers mots’’ du ministre sont allés aux travailleurs de la santé en ‘’première ligne’’ dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
’’Les personnels de santé et de l’action sociale, toutes professions confondues, partout sur le territoire, dans le public comme dans le privé, sont mobilisés et déterminés à freiner la propagation du virus’’, a-t-il dit.
Le ministre a salué ‘’leur professionnalisme et leur courage’’, sans oublier ‘’les autres acteurs impliqués dans la riposte’’.
Il a exhorté tous ces acteurs à ‘’maintenir haut le niveau d’engagement et de détermination dont ils font montre depuis le début’’.
Abdoulaye Diouf Sarr a dit avoir ‘’constamment’’ une pensée pour les personnes décédées du covid-19 et présenté ses ‘’sincères condoléances’’’ à leurs familles et à leurs proches.
Il a assuré que le ministère de la Santé ‘’adapte nécessairement la stratégie de riposte à l’évolution de l’épidémie, conformément aux orientations’’ du chef de l’Etat.
Ce qui explique, selon lui, la forte augmentation du nombre de tests de diagnostic, le renforcement des capacités d’alerte, de détection, d’isolement mais aussi de traitement.
Abdoulaye Diouf Sarr qui remercié et encouragé les membres du Comité national de Gestion des Epidémies et du Groupe opérationnel leur a demandé ‘’d’intégrer dans leur stratégie la prise en charge extra hospitalière des cas asymptomatiques’’.
‘’La dynamique multisectorielle et multi acteurs est un atout majeur que nous devons préserver et consolider. Elle a permis une collaboration remarquable entre les différents acteurs de l’Etat, des collectivités territoriales, de la société civile et du secteur privé’’, a-t-il dit.
Le ministre a remercié le présidence de la République pour ‘’son soutien constant, mais aussi l’ensemble des composantes de la société sénégalaise ainsi que les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement’’.
Il a invité à ‘’plus de vigilance et au respect scrupuleux des prescriptions données’’ par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.