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17 juillet 2025
MAURITANIE : OULD ABDEL AZIZ NE PAYAIT PAS LES FACTURES D'ELECTRICITÉ DE SES HABITATIONS
L'ancien président, bientôt convoqué par une commission parlementaire, devrait à la Société mauritanienne d'électricité (Somalec) pas moins de 160 millions d'anciennes d'ouguiyas
Depuis la dernière semaine d'avril, le nom de l'ex-président mauritanien a pratiquement élu domicile aux côtés des pavés de Une de la presse locale. Cité régulièrement dans le travail de la commission parlementaire qui enquête sur des biens mal acquis durant ses douze années de règne à la tête du pays, Mohamed Ould Abdel Aziz est cette fois-ci impliqué, documents à l'appui, dans des opérations de fraudes révélées par l'agence de presse locale Al Akhbar.
Le 28 avril dernier, l'organe indépendant lance en effet un pavé dans la mare lorsqu'il publie les copies de factures de la société mauritanienne d'électricité (Somelec) attestant que les nombreuses habitations et les unités industrielles que possède l'ex-locataire du palais présidentiel utilisent gratuitement et de manière illimitée l'énergie électrique. Le montant total indu s'élève à 162 millions d'anciennes ouguiyas (quelque 400 000 euros).
« Ce qui frappe dans la longue énumération de ces impayés est bien le nombre incroyable de biens de toutes sortes que possède encore actuellement cet ancien président qui a pillé son pays pendant toute la durée de son règne. Autant d'agissements sur lesquels enquête aujourd'hui une commission parlementaire », interpelle Al Akhbar, cité par la presse francophone mauritanienne.
Parmi les documents de la Somelec révélés au grand public, la facture du domicile du président à Nouakchott, dans le quartier Nasr, attestant que celui-ci utilisait l'électricité via un branchement non autorisé. Deux autres jonctions illégales avaient été effectuées également dans les maisons qui lui appartiennent dans la ville minière d'Akjoujt (centre-ouest), ajoute la même source.
Des unités agroalimentaires qui tournaient avec de l'électricité gratuite
La compagnie publique, relayée par Al Akhbar, indique par ailleurs que le service d'électricité « a été usurpé pour alimenter un espace appartenant à Ould Abdel Aziz à Tafirit, à l'est de Nouakchott ».
Mais la fraude révélée ne s'arrête pas là, puisque des unités agroindustrielles appartenant à l'ex-président utilisaient l'électricité du réseau public sans frais versés dans les caisses de la Somelec : d'abord une usine d'embouteillage et d'utilisation d'eau minérale ; une usine de produits de la pêche à Nouadhibou ; une zone de décorticage de riz dans le village de Rosso ; et enfin une station de pompage pour une ferme, toujours dans le village de Rosso et propriété d'Ould Abdel Aziz.
Pour rappel, le « dossier Somelec » comme celui de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) font désormais partie des dossiers de l'ancien pouvoir sur lesquels la commission parlementaire installée depuis février enquête aujourd'hui.
Son président et porte-parole, Lemrabott Bennahi, a annoncé le 20 avril dans une déclaration rapportée par nos confrères de RFI que Ould Abdel Aziz allait être convoqué « parce que quand même il a été responsable de ce pays pendant près d'une douzaine d'années. C'est la commission qui va juger le moment de sa convocation. Et c'est un travail parlementaire. Et le droit accorde au Parlement le droit de contrôler toute action gouvernementale qu'elle soit en cours ou qu'elle soit passée ».
AND GUEUSSEUM PROPOSE LE CONFINEMENT DE LA REGION DE DAKAR ET TOUBA-MBACK
L'Asas (Sutsas-SudtmSat-Sante/D and Gueusseum), dans son Manifeste du 1er Mai 2020, a mis l’accent sur des mesures préventives et d’éradication de la maladie
À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Cette année, la fête du Travail s’est déroulée dans une ambiance morose, à cause de la propagation du Covid-19 dans le monde et au Sénégal. C’est pourquoi, l’Asas (Sutsas-SudtmSat-Sante/D and Gueusseum), dans son Manifeste du 1er Mai 2020, a mis l’accent sur des mesures préventives et d’éradication de la maladie. Elle a dénoncé les lenteurs notées dans la mise en œuvre de certaines mesures pour lutter contre cette pandémie.
«L’Asas déplore la lenteur dans la prise et l’application de certaines décisions telles que l’obligation du port du masque, la mise à disposition des équipements de protection au niveau de tous les points de prestation de soins ; la non-implication de And Gueusseum, Alliance majoritaire, par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) dans la gestion de la crise tant au niveau national que régional», fulminent Mballo Dia Thiam et ses camarades.
«Face aux limites objectives du présent plan de riposte contre le Covid-19, il faut procéder au confinement de la région de Dakar et des agglomérations de Touba et Mbacké, épicentres de la maladie ; rendre obligatoire le port correct de masque dans la voie publique; ériger d’autres centres de traitement du Covid-19 en dehors des structures sanitaires déjà amputées de leur faible capacité d’accueil», propose l’Asas qui engage le ministre de la Santé et de l’Action sociale à protéger les travailleurs contre le Covid-19 et à recruter des contractuels des programmes Pnds et du Fonds GAVI dans la Fonction publique. Les syndicalistes exigent par ailleurs le relèvement de l’âge de la retraite à 65 ans pour les travailleurs de la santé et de l’Action sociale.
LE SUDETEN REVELE UN AUTRE SCANDALE A LA SENELEC
Excellec, c’est le nom de l’autre entreprise pointée du doigt par le Syndicat Unique et Démocratique des Travailleurs de l’Energie (Sudeten).
Alors que la polémique sur le contrat d’Akilee n’a pas encore livré tous ses secrets, un autre scandale présumé éclabousse la Société Nationale d’Electricité (Senelec). Même si le scandale Akilee est le plus célèbre parmi les contrats établis par l’ancienne Direction générale, relève le Syndicat unique et Démocratique des travailleurs de l’Energie (Sudeten), Excellec constitue un cas inique. Face à ces scandales à répétition, les syndicalistes interpellent l’Etat sur le choix des dirigeants des entreprises publiques comme la Senelec, dans l’optique d’asseoir une bonne gouvernance des deniers publics.
Excellec, c’est le nom de l’autre entreprise pointée du doigt par le Syndicat Unique et Démocratique des Travailleurs de l’Energie (Sudeten). En effet, dans un document intitulé manifeste du 1er Mai parvenu à «L’As», les membres du Sudeten estiment que le contrat liant Excellec et la Senelec est un scandale. Ils jugent inappropriée la démarche de la Senelec de produire des poteaux en béton. «La production de poteaux en béton n’est nullement en adéquation ni avec les besoins réels d’exploitation ni avec nos moyens logistiques nécessaires pour leurs manutentions et leurs implantations aux endroits indiqués.
Les poteaux en bois, moins coûteux, plus pratiques et partout utilisés dans le monde sont subitement devenus obsolètes», fulminent les syndicalistes. Selon eux, Excellec est un prête-nom à l’entreprise Myna qui travaillait déjà avec la Senelec dans d’autres secteurs. «Après avoir vécu l’amère expérience des contrats scandaleux de réhabilitation de réseau, de fourniture de transformateurs et poteaux en bois avec l’entreprise Myna, loin d’en tirer des leçons qui s’imposent, une nouvelle idylle est entamée avec le même opérateur qui change d’habillage sous le nom d’Excellec», révèlent les syndicalistes. Par ailleurs, le Sudeten souligne que ces scandales ont déclenché une sérieuse crise de confiance des travailleurs et de l’opinion à l’égard des dirigeants de Senelec, passés comme présents, à l’intérieur de l’entreprise avec des directeurs promoteurs, complices d’Akilee, comme à l’extérieur avec ces anciens directeurs ayant trouvé des planques juteuses.
«Ces responsables, assurés de l’impunité, ragaillardis par le mutisme des autorités de l’Etat, actionnent des activistes par presse interposée, pour prendre leur défense, déformer les faits et tromper l’opinion publique», indiquent les syndicalistes. Ils estiment que si les recommandations de la Cour des comptes avaient été suivies, cet opérateur n’allait plus mettre ses pieds à la Senelec. C’est pourquoi, ils réclament des audits indépendants pour faire la lumière sur tous les «contrats scandaleux» comme Akilee, Excellec et d’autres qui font l’objet de doutes et de suspicion sur leur transparence et leur régularité. S’agissant du contrat Akilee, les syndicalistes demandent tout bonnement sa résiliation en attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
«NOUS SALUONS LA POSITION DE L’ACTUELLE DIRECTION GENERALE SUR LE CONTRAT AKILEE»
Saisissant par ailleurs l’occasion de la Fête du Travail, les membres du Sudeten ont posé sur la table ses revendications parmi laquelle la retraite complémentaire. A cet effet, ils demandent à la Senelec de convoquer une rencontre d’échanges et d’informations regroupant les Partenaires Sociaux, la Direction des Ressources Humaines et Amsa assurances sur le contrat.
Toutefois à propos de ses acquis, le Sudeten se félicite d’avoir été le premier à dénoncer tous les scandales au niveau de la Senelec. Aussi, salue-t-il la position de l’actuelle direction générale de Senelec sur le contrat Akilee. Il l’invite à fournir des informations claires et complètes sur les contrats et sur tous les projets de développement du sous-secteur de l’électricité, à venir ou en cours de réalisation (incluant l’information sur les partenaires et les sources de financement).
Enfin, le Sudeten invite les dirigeants de la Senelec à pourvoir à la visibilité maximale des initiatives conjointes, tant en interne auprès du personnel qu’en externe à l’intention d’autres parties prenantes compétentes et de l’opinion publique. Les syndicalistes n’ont pas manqué d’appeler la direction générale à développer la culture d’entreprise, un catalyseur et un moyen de facilitation, pour maintenir la cohésion qui fait écho des aspirations profondes et des comportements responsables des personnes qui composent l’entreprise. En ces temps d’incertitudes et de défis à cause de l’impact du Covid-19, le Sudeten appelle à la solidarité, à l’unité et à la cohésion avec tous les secteurs en lutte au niveau de l’entreprise, du pays comme à l’international, avant de s’incliner sur la mémoire des victimes de la pandémie.
Par El Hadji Ibrahima Thiam
QUELLE SERA LA PLACE DE L’AFRIQUE DANS LA NOUVELLE CARTE MONDIALE APRES LE COVID-19 ?
L’Afrique berceau de l’humanité doit se tenir debout, s’imposer devant la scène internationale par sa capacité de résilience, faire valoir son savoir-faire, forcer son indépendance économique.
L’Afrique berceau de l’humanité doit se tenir debout, s’imposer devant la scène internationale par sa capacité de résilience, faire valoir son savoir-faire, forcer son indépendance économique. L’Afrique est appelée plus que jamais à prendre conscience et se redresser pour déjouer les complots, ourdis par les autres, enrobés de déclarations trompeuses de solidarité mais toujours dans l’intention sournoise de la maintenir et de la figer dans le gouffre de la misère.
Les africains doivent cesser de copier les situations des autres. Ils sont appelés à créer leur propre stratégie de sortie de crise et de développement. Il est regrettable et paradoxale, après soixante ans d’indépendance ‘’avortée’’, que nos intellectuelles, nos universitaires, nos leadeurs politiques avalisent aveuglement tout ce qui se passe ailleurs. Nous sommes servis, souvent, un discours vide de sa substance et de sa quintessence africaine qui nous revoit toujours à épouser l’idée des autres nations. Nos oreilles n’entendent que dire ‘’tel pays européen fait ou a fait cela’’ ou ‘’tel pays arabe a déclaré telle et telle chose’’ si comme sous sommes figés à dépendre totalement aux autres autant politique, économique et social que du dogme religieux. Le COVID-19 n'est pas la première pandémie dans laquelle l’humanité a survécu depuis 3,5 millions, date de son apparition sur la terre, et ne sera la dernière. La riposte africaine contre cette pandémie est généralement une copie conforme de ce que font les autres en l’occurrence du point de vue religieux. Il suffit qu’un pays arabe ou musulman ferme ses mosquées pour que nous fermions les nôtres. Il fallait ouvrir une concertation large entre les gouvernements et les autorités religieuses ; marabouts, Associations islamiques et islamologues avertis pour trouver un consensus avant de prendre la décision de mettre les lieux de culte sous scellé.
Les marchés, les banques, certains lieux publiques, les moyens de transport sont autorisés à fonctionner si les conditions d’hygiène et comportementales sont respectées comme le lavage des mains, le port de marques, la distanciation alors qu'on interdit aux fidèles de faire les mêmes pratiques dans les lieux de culte. Le destin commun de l’humanité Compte tenu du destin commun de l’humanité sur le plan économique et environnemental, le monde est interpellé pour asseoir une solidarité nationale et internationale.
La récession inévitable de l’économie mondiale provoquerait une crise grave dans les pays à faible revenu. Cette situation viendrait alors s’ajouter à la crise environnementale aigue due au non-respect, par certains pays industrialisés, des recommandations sorties des Conférences connues sous le vocable ‘’COP’’ qui recommande à ces états de limiter à 2°C le réchauffement planétaire qui prévalait dans le monde en 1850 à fin d’espérer à limiter l'augmentation généralisée des températures à 1,5°C)..
Certes, la décision prise par le G20 de suspendre pour un an le paiement des dettes de 76 pays dont 40 africains est salutaire mais elle est insuffisante ; il faut aller plus loin en les effaçant purement et simplement comme le demande pertinemment le Président Macky Sall, afin que l’humanité toute entière puisse jouir des richesses de ce monde suivant un partage équitable. Il faut définir un cadre moral et éthique autour de la conceptualisation du nouvel ordre mondial poste COVID-19 pour ne laisser personne en rade à cause de sa race, son origine, sa culture, son appartenance ethnique, ses convictions religieuses et son sexe.
L’Afrique est appelée plus que jamais à prendre son destin en main par différents moyens :
•Bâtir une économique solide, solidaire, homogène, résiliente basée sur les richesses nationales et continentales ; •Renforcer la coopération et impulser les échanges économiques et commerciaux et interafricains
•Asseoir une volonté politique en vue de promouvoir l’industrialisation continentale fondée sur la transformation de ses ressources naturelles ;
•Propulser l’agriculture et l’agrobusiness en veillant à la promotion de la consommation des produits locaux nationaux et africains.
• Autofinancer les projets d’envergure continentale.
•Favoriser la formation des jeunes dans la Science et la Technologie pour consolider leur employabilité. •Ecouter, avant la prise de décisions, l’avis des Scientifiques, des intellectuels, des penseurs et des Hommes avertis nationaux et continentaux.
•Favoriser l’éclosion des énergies intellectuelles continentales dormantes.
•Combattre la corruption, le gaspillage, la tyrannie, l’injustice, le népotisme, le tribalisme et le régionalisme. •Réveiller la conscience collective aux valeurs de l’homme noir.
En vérité, l’humanité traverse une épreuve rude qui menace sa survie. Elle sera d’autant plus grave si les Etats pauvres en l’occurrence africains n’arrivent pas à mutualiser leurs stratégies et leurs synergies pour profiter de l’allègement de leurs dettes publiques, pendant un an, et la création d’un fonds additionnel en vue d’impulser leur économie par la maitrise des services de la dette et la création des richesses.
Dr El hadji Ibrahima Thiam
Chercheur Tél 77.648.96.78
Par Cheikh Faye
GESTION DE LA COVID-19 PAR LE GOUVERNEMENT : BASES MALSAINES
L’apparente maîtrise de la situation, qui a prévalu au début, est en train de céder sa place à un scepticisme ambiant.
À la date du 28 avril, le Sénégal a enregistré 87 nouveaux cas positifs. Ce qui porte le nombre total de cas déclarés positifs, depuis le 2 mars 2020, à 823 dont 9 décédés et 517 sous traitement. L’apparente maîtrise de la situation, qui a prévalu au début, est entrain de céder sa place à un scepticisme ambiant.
Plusieurs spécialistes, dont la crédibilité professionnelle ne fait aucun doute, ont émis des mises en garde face à la probabilité d’une accélération de la propagation du virus dans les prochains jours. Ce qu’il faut prendre au sérieux quand on sait, maintenant, que 30 Districts sanitaires sont touchés sur les 79 que compte pays. Si une telle éventualité se produisait, la faute n’incomberait pas aux personnels de la santé.
Ils ont démontré leur compétence, fait preuve d’engagement et montré un sens du dévouement remarquable. Si nous sommes arrivés à cette situation faite de doutes et d’inquiétudes, c’est parce que, tout simplement, le Gouvernement est plutôt préoccupé par des questions accessoires aux relents pécuniaires et politiques : attribution de marchés, achats de biens et de services, distribution, etc.
Un modèle de financement qui aggravera le niveau d’endettement du pays déjà très élevé Toutes les activités relevant du Programme de résilience économique et sociale mis en place par le Gouvernement seront financées par le Fonds de Riposte contre les Effets du COVID-19 (FORCE-COVID-19) crée exclusivement à cet effet.
Le FORCECOVID-19 sera doté de 1 000 milliards de FCFA (1,7 $US), lesquels vont provenir de deux sources : l’État et les donations volontaires. Si ces dernières sont claires, car renvoyant aux sommes reçues au titre d’aides sans aucune contrepartie, le Gouvernement maintient un flou, à dessein, sur ce qui devrait être sa contribution.
S’il est vrai que les sénégalais et les entreprises en activité au Sénégal se sont montré très généreux, de même que l’Union européenne qui a fait un don non remboursable de 156 millions d’euros (100 milliards FCFA), l’essentiel des sommes reçues ou à recevoir par le FORCE-COVID19, sont et seront des prêts.
C’est ainsi que, le 2 avril 2020, Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, au profit du Sénégal, un crédit de 20 millions $US (12 milliards francs CFA). Le FMI lui a emboîté le pas, le 13 avril 2020, en approuvant un décaissement de 442 millions de dollars (près de 250 milliards FCFA) au titre de la facilité de crédit rapide et de l’instrument de financement rapide.
Au paravant, le 23 mars 2020, la BOAD avait accordé au Sénégal, à l’instar de tous les États membres de l’UEMOA, un prêt de 15 milliards de FCFA avec mise à disposition immédiate. Aujourd’hui, nous apprenons que le Sénégal vient de lever, avec l’appui de la BCEAO, 103 milliards FCFA après l’émission de bons du Trésor, dénommés «Bons Covid-19».
Il est donc établi, de façon claire et nette, que le Sénégal s’endettera, démesurément, pour faire face aux effets multiples et multiformes de la Covid-19. Ce qui n’est pas sans danger pour le pays. Déjà, avant que la covid-19 ne s’introduise au Sénégal, le montant total de la dette publique nominale s’élevait, en décembre 2019, à 9 114 milliards FCFA. Soit un taux d’endettement de 63,3% duPIB.Ce qui est très élevé et très proche du critère de convergence de l’UEMOA, fixé à 70 % du PIB.
Pour rappel, ce niveau d’endettement très élevé avait valu au Sénégal, il y a quelques semaines, un avertissement du FMI qui l’a enjoint de plus contracter de dette supérieure à 449 milliards FCFA d’ici à la fin de l’année. Face à cette situation, plus que difficile, la pandémie du coronavirus s’est révélée comme une aubaine pour Macky Sall et son Gouvernement. Ils n’ont pas hésité à s’engouffrer dans cette brèche pour faire sauter toutes les limites de l’endettement. Compter d’abord sur nos propres forces Cette façon de procéder de Macky Sall et de son Gouvernement constitue leur principale marque de fabrique : faire du ponce pilatisme.
Leur souci principal est de conserver leurs privilèges et de continuer à jouir du pouvoir. Voilà pourquoi ils ont choisi, sans réfléchir, la solution la plus facile et la plus conforme à leurs propres intérêts, mais la plus dangereuse pour le Sénégal : le creusement de l’endettement. Ils auraient dû commencer par une épreuve de rationalisation budgétaire en coupant dans le gras du fonctionnement de l’État : réduction drastique des fonds politiques, voire leur suppression, la dissolution des institutions et agences budgétivores qui ne servent qu’à recaser une clientèle politique (CESE,HCCT, etc.), la réduction du train de vie de l’État(la limitation du parc automobile de l’État, le gel des missions à l’étranger, l’arrêt des embauches dans la Fonction publique, suppression de toutes les activités sans plus value, etc.).
Pour économiser 7 milliards FCFA par an et consacrer les sommes amassées à la lutte contre les inondations, Macky Sall n’avait pas hésité à supprimer le Sénat. Aujourd’hui, on parle de lutte contre les effets de la covid-19, laquelle nécessiterait 1 000 milliards FCFA, il s’assoit sur ses privilèges et demande au peuple de trinquer. Trouvez l’incohérence, voire le sens de l’irresponsabilité ! (À suivre)
Cheikh Faye, Ph.D
Professeur / UQAC (Canada)
Membre de la Cellule de veille stratégique sur la Covid-19 République des Valeurs
KALIDOU FADIGA CRACHE SES VERITES
Accusé d’être entré dans le pays par voie terrestre avant d’être mis en quarantaine à Tambacounda, l’ancien international sénégalais est monté au créneau pour éclairer les Sénégalais.
Kalidou FADIGA n’a pas apprécié le traitement dont il a fait l’objet depuis jeudi sur les réseaux sociaux et autres sites internet. Accusé d’être entré dans le pays par voie terrestre avant d’être mis en quarantaine à Tambacounda, l’ancien international sénégalais est monté au créneau pour éclairer les Sénégalais.
«Kalidou Fadiga mis en quarantaine à Tamba» ! C’est la phrase qui faisait hier la Une de plusieurs sites, informant ainsi que l’ancien international avait rejoint le pays par voie terrestre. Face à l’ampleur de cette annonce dans un tel contexte, le principal concerné a emprunté les réseaux sociaux pour apporter des éclairages. «Décidément, la méchanceté et le mensonge dépassent les limites dans notre cher pays le Sénégal.
Depuis hier, des sites d’informations sénégalais rivalisent de contrevérités sur ma personne ! Pourtant, il aurait fallu un simple coup de fil pour vérifier ! De quoi s'agit-il ? Je suis rentré au Sénégal par voie terrestre. Respectueux des règles sanitaires strictes édictées par les autorités, j'ai subi tous les tests possibles sur le coronavirus qui se sont avérés négatifs (2 tests en 20 jours)», a posté l’ancien footballeur.
Selon les informations relayées sur la toile, l’ancien numéro 10 des «Lions» se trouvait au Bénin, avant de rallier le Sénégal, via le Mali. Et dans ce contexte de Covid-19, le risque est énorme. Mais «Khaly» avait déjà pris les devants, une fois dans la région orientale. «J'ai décidé de rentrer chez moi au Sénégal et non en Belgique. J'ai préféré mon pays et je me suis auto-confiné dans cette patrie que j'aime de tout mon cœur.
C'est en toute responsabilité que je suis allé auprès des autorités locales de Tambacounda dont le gouverneur Baldé, suite à quoi je suis resté confiné 14 jours. C'est le contraire qui aurait été irresponsable de ma part», a expliqué l’ancien joueur de Bruges (D1 Belgique). Conscient de la gravité de la pandémie, le vice-champion d’Afrique de 2002 a invité à plus de rigueur dans un contexte si particulier. «Les sites ont traité cette information sans la moindre vérification ! Vous décrédibilisez le noble métier de journaliste. L’heure est à l’information.
Comment allons-nous nous relever de cette crise ? Il faut se focaliser sur les initiatives incroyables des citoyens, du gouvernement et l’ensemble du corps médical sénégalais pour lutter contre la propagation du virus», a-t-il rappelé.
Dans une petite vidéo, il a montré son certificat médical, avec la mention «Testé négatif». Il a terminé ses propos par une pensée à tous ceux qui se battent pour barrer la route à cette maladie qui ne cesse de gagner du terrain. «Je salue les efforts consentis par le gouvernement et les différents corps médicaux... En ces temps de crise sanitaire, j'ai une forte pensée pour tous les malades et leurs familles et prie Allah de veiller sur eux», a ajouté l’ancien meneur de jeu des « Lions ».
« S’IL Y A UN DEBORDEMENT DES STRUCTURES SANITAIRES, ON IRA TOUT DROIT VERS LE CONFINEMENT…»
Selon le professeur Adama Faye, épidémiologiste, Il n’est pas impossible de laisser des malades victimes de Covid-19 à domicile pour une prise en charge extrahospitalière
Il n’est pas impossible de laisser des malades victimes de Covid-19 à domicile pour une prise en charge extrahospitalière. Toutefois, selon le professeur Adama Faye, épidémiologiste, « il faudrait s’assurer que les malades restent à domicile pendant en moyenne 14 à 21 jours peut-être plus sans sortir de la maison au risque de contaminer les populations ». Pour y arriver, il estime dans cet entretien accordé à Sud quotidien « qu’il faut convaincre et éduquer les populations ». Revenant sur le confinement total de la population, la blouse blanche dira tout simplement qu’à chaque situation, une stratégie adaptée. « Si le Sénégal se retrouve avec un nombre très élevé de cas et un débordement des services de réanimation, on sera obligé d’adopter la même stratégie que les autres pays à savoir le confinement total». Sur le débat sur l’immunité collective, le professeur Faye se veut prudent… Entretien.
Un débat se pose entre spécialistes entre le confinement total, le port généralisé de masques et disponibilité de masse. Qu’en pensez-vous?
Dans cette épidémie il faut apprendre des succès et des erreurs des pays qui sont en avance sur nous par rapport à la dynamique de l’épidémie. J’entends par avance des pays où l’épidémie a débuté avant nous. Pour endiguer une épidémie il faut rompre la chaine de transmission. Les pays qui ont réussi ont eu la même stratégie : tester, isoler, tracer et mettre en quarantaine. Les deux approches communes, c’est tester et tracer. La manière d’isoler les cas positifs ou les contacts varie d’un pays à l’autre. Dans certains pays, on demande aux cas confirmés de rester à la maison et on n’hospitalise uniquement que les cas graves. Au Sénégal, tous les cas sont hospitalisés. Il s’agit plus d’isoler le malade pour casser la chaine de transmission même s’il ne présente pas de signes car il continue de transmettre la maladie.
Est-il possible au Sénégal de laisser les cas positifs à domicile et de s’assurer qu’ils ne vont pas transmettre la maladie aux autres membres de la famille ?
En moyenne, les derniers résultats de la recherche montrent qu’un cas peut transmettre la maladie à 5,7 personnes. Au Sénégal, en moyenne, dans un ménage il y a 6 personnes. Et l’autre problème, c’est la communauté. Il faudrait s’assurer que les malades restent à domicile pendant en moyenne 14 à 21 jours, peut-être plus sans sortir de la maison au risque de contaminer les populations. Dans tous les cas, ils doivent adopter des comportements visant à protéger les autres. Je ne dis pas que cette stratégie n’est pas possible au Sénégal mais il faut convaincre et éduquer les populations. D’ailleurs, je pense qu’il faut qu’on déconstruise cette maladie en changeant la représentation sociale.
Le confinement total serait-il à l’ordre du jour avec l’évolution des cas confirmés avec plus de 500 sous traitement ?
Le confinement total est une stratégie extrême pour rompre la chaine de transmission. Les pays qui l’ont fait n’avaient pas le choix. Les services de réanimation étaient débordés et la létalité très élevée. C’était la seule solution pour faire souffler le système et surtout mieux se préparer. Cet objectif a été atteint pour plusieurs pays. Nous n’en sommes pas encore là et personne ne le souhaite. Mais il faut que cela soit clair, si le Sénégal se retrouve dans cette situation et un débordement des services de réanimation, on sera obligé d’adopter la même stratégie. Il faut que cela soit clair dans la tête de tous les Sénégalais. Le confinement total, c’est une réponse à une situation épidémique bien précise.
Quelle est la position du Sénégal dans le monde dans la réponse contre le coronavirus ?
Si on analyse bien l’évolution de l’épidémie à travers le monde, on se rend compte que l’un des facteurs majeurs de réussite de l’endiguement est le respect des directives et surtout la discipline des populations. Les pays où les populations sont disciplinées s’en sortent bien. Pour le Sénégal, la question qu’on peut se poser est la capacité du gouvernement à faire respecter les directives. Depuis ce que j’appelle le confinement régional, on ne devrait plus observer de cas dans certaines régions. C’est vrai que le gouvernement ne peut pas tout faire, il ne peut pas contrôler chaque Sénégalais. Donc, c’est ensemble que nous allons réussir ou échouer.
Les recherches ont-elles révélé d’autres formes de transmission de la maladie à part celles déjà connues comme par la toux et les éternuements ?
Les connaissances sur la maladie ont bien évolué. Maintenant, la recherche a montré qu’on peut transmettre la maladie rien qu’en parlant. Il y a aussi les cas asymptomatiques qui peuvent transmettre la maladie. Ce qui fait que le port du masque pour le grand public est devenu une stratégie incontournable. Dans tous les pays du monde, il est adopté. L’Etat doit prendre toutes les dispositions pour que les différents types de masque soient disponibles, particulièrement au niveau des structures de santé. Si tout le monde adopte le port de masque et les autres mesures édictées par le gouvernement, je pense qu’on pourra commencer à discuter sérieusement de la reprise des activités économiques et sociales. Car le problème n’est pas seulement sanitaire mais il est social et économique. Et même sur le plan sanitaire, il faut s’attendre à des conséquences sur la prise en charge des autres affections qui tuent plus que Civid-19.
Le Dr Thior soutient que les cas communautaires ne sont pas une catastrophe. Diriez-vous les choses ainsi ?
Les cas dits communautaires sont des cas qui ont échappé au contrôle. Cela suggère qu’il y a une circulation du virus dans la communauté et si le nombre devient important, il se pose le problème même du contrôle de l’épidémie. Car il faut signaler qu’au début de l’épidémie, il n’y avait pas de cas dits communautaires. Il est préférable de ne pas en avoir que de se retrouver avec un grand nombre. Il faut souligner qu’il y a une transmission pré-asymptomatique, c’est à dire avant l’apparition des signes et une transmission asymptomatique. Autant de facteurs qu’on ne contrôle pas bien chez les cas dits communautaires. Car j’imagine bien qu’ils sont diagnostiqués et non dépistés. Quant aux formes asymptomatiques, on ne les retrouvera jamais alors qu’ils continuent de transmettre la maladie
L’immunité collective serait-elle aujourd’hui à l’ordre du jour ?
Je pense qu’il faut être très prudent sur l’immunité collective. Cette stratégie est bien connue en Santé publique. C’est le principe même de la vaccination. En vaccinant 80 à 85% des enfants, ils pourront ainsi protéger les enfants non vaccinés. Mais dans le cadre de Covid-19, il faut d’abord discuter de l’immunité individuelle. L’OMS a attiré l’attention des pays sur le fait qu’à l’heure actuelle, aucune connaissance scientifique n’établit clairement le type, le niveau et la durée de l’immunité. Cette question de l’immunité est au centre du débat scientifique. Elle constitue une préoccupation majeure de l’industrie pharmaceutique dans la perspective de fabrication d’un vaccin. Il a été prouvé que la réponse immunitaire était liée à la gravité de la maladie, c’est à dire que les cas graves et ceux admis en réanimation ont une réaction plus importante que les autres. Le principal problème est que ce virus, nous ne le connaissons bien. Il est à sa première apparition. Il faut apprendre des autres pays. Il me semble que l’immunité collective était la stratégie adoptée par l’Angleterre au début de l’épidémie. Les autorités sont revenues sur cette décision du fait que l’épidémie devenait incontrôlable. Il est vrai que nous n’avons pas la même distribution de la population suivant l’âge. On ne connaît pas tous les effets de la maladie. Aux USA, on signale une survenue importante d’AVC chez les jeunes qui présentent Covid-19. En Angleterre et en France, on signale une possible association avec la maladie de Kawasaki chez les enfants. Donc, devant toutes ces incertitudes, le principe de précaution voudrait que l’on soit très prudent.
par Mouhamed Moustaphe Dieye
DE L’INANITÉ DES MESURES PRISES CONTRE LE COVID-19
Il ne peut exister de stratégie de communication qui ne tire son efficacité de l’observation et de la légitimité du terrain
L’observation est, dans le cadre de toute démarche de recherche, cette étape initiatrice et fondatrice du savoir. Elle est ce que les sciences sociales ont de commun avec toutes les autres sciences. Pour les sociologues et anthropologues, l'observation est un impératif catégorique que leur dicte la démarche sociologique. Mieux, l'observation des faits sociaux et l'analyse de données quantitatives issues du terrain induisent l'adoption d'une "attitude statistique" qu’E. Durkheim érige en règle méthodologique dans Les règles de la méthode sociologique et dans le Suicide.
Perçu ainsi, on admet que tout travail scientifique commence par des observations, et à ce sujet, un détour par l'histoire permet d'apprécier l'importance de l'observation telle qu'enseignée par la découverte, par hasard, de la théorie de la gravitation universelle. En effet, c'est en observant la chute d'une pomme que Newton donna à l'observation ses lettres de noblesse. Observer, analyser certains comportements des sénégalais face aux mesures prises par les autorités politiques en ces temps de pandémie et susciter leur réévaluation pour endiguer l’épidémie du COVID-19, tel est l’objectif de cette contribution.
Du risque de contamination créé au niveau des boulangeries
Ayant été établi que le virus peut se déposer sur tous les supports et y rester en vie plusieurs
jours, il a été interdit aux boutiquiers de vendre le pain de peur que, du fait du non-respect des mesures élémentaires d'hygiène au niveau de ces espaces lors de la manipulation des pains, ces lieux soient des vecteurs de propagation de la maladie. Les boulangeries devenaient ainsi les seules structures autorisées à servir le pain. Est-il pertinent de prendre une mesure pareille sans se poser les questions ci-dessous ?
- Existe-t-il suffisamment de boulangeries dans les quartiers pour éviter de créer l’effet inverse de ce qui est recherché ?
- Les habitudes alimentaires des sénégalais, en cette période de ramadan, sont-elles compatibles avec cette mesure ?
Voilà de simples questions qui auraient permis d’apprécier la pertinence de cette mesure.
En tout état de cause, l’observation révèle que :
- des queues interminables continuent de se former au niveau des boulangeries ;
- les marchés continuent de fonctionner comme si de rien n’était avec une forte promiscuité ;
- la distance sociale tant demandée n’est pas respectée.
Pourtant, cette situation dangereuse s'impose à notre regard à nous tous, mais aucune mesure de correction n'est prise pour désamorcer ces foyers potentiels de contamination communautaire si ce n’est un projet de vente de pain en ligne. Quand comprendront-ils que le Sénégal ne se limite pas à Dakar, que dis-je à Fann-Résidence
Bigre ! Que font-ils des statistiques ?
Tous les jours, tel un rituel, le ministre, son directeur de cabinet, la directrice générale de la santé ou un haut responsable du ministère de la santé, à une heure précise, prend rendez-vous avec les sénégalais, juste pour un court moment, pour les informer sur la situation du COVID-19 dans le pays. Il s’agit toujours de la même litanie : nombre de personnes testées, nombre de cas positifs, nombre de cas contacts, nombre de cas de transmission communautaire, nombre de guéris et nombre de décès. L’analyse de ces informations sur l’évolution de la pandémie au Sénégal, à la date du 27 avril 2020 donne ceci : sur 736 cas déclares positifs, 284 sont guéris, 01 évacué, 09 décès et 442 sous traitement[1].
En m’arrêtant sur le contenu et le déroulement des campagnes d’information et de sensibilisation sur le COVID-19, je ne peux m’empêcher de me demander à quoi servent ces statistiques ?
Cette question est intéressante puisqu’en désagrégeant ces statistiques, on obtient les profils suivant : sur les 9 décès, il y a 7 hommes et 2 femmes, 1 seule personne est âgée de 50 ans, 5 personnes ont entre 60 et 70 ans et 3 personnes se retrouvent dans la tranche d’âge entre 70 et 80 ans. Une simple moyenne arithmétique nous indique que la moyenne d’âge se situe aux environs de 68 ans ce qui signifie que toutes les personnes décédées du COVID-19 sont du 3ième âge. Si ce constat a été fait par les autorités compétentes, pourquoi aucune mesure n’a été prise pour repenser et réadapter la communication par rapport à cette cible constituée de personnes vulnérables. Au-delà de ce constat, il est établi que toutes les études qui ont été menées à travers le monde, particulièrement, celle publiée le 17 février 2020 par les autorités chinoises puis le 24 février 2020 par la revue médicale américaine Jama, montrent que le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge.
Si le taux de mortalité est presque nul chez les moins de 10 ans, le taux passe à 0,2% à moins de 39 ans puis à 0,4% chez les quadragénaires, 1,3% chez les 50-59 ans, 3,6% chez les 60-69 ans et 8% chez les 70-79 ans. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8%. Ces conclusions sont aussi confirmées par une étude britannique qui révèle que la gravité de la maladie était en moyenne beaucoup plus redoutable pour les plus de 60 ans[2] du fait aussi de la comorbidité. Nous savons aussi qu’au Sénégal, selon l’ANSD, le taux de prévalence de l’hypertension artérielle et du diabète chez les personnes du 3ième âge est respectivement de 26% et 5,9%.
On se demande, alors, face à ces évidences, quand est ce que les autorités changeront-elles d’axe de communication ? N’est-il pas temps de penser aux personnes âgées ? N’est-il pas urgent de concevoir une campagne de sensibilisation qui leur soit spécifiquement dédiée ? Ne devons-nous pas les protéger en leur demandant instamment de s’auto-confiner ?
Des motos-taxis jakarta : de l’impossibilité de respecter la distance physique
Il a été rapporté, à plusieurs reprises, à travers la presse des cas de contagion au coronavirus générés par les nouvelles formes de transport urbain en l’occurrence les motos-taxis qui, aujourd’hui, constituent une alternative face à une demande constante des populations en mobilité rapide, flexible et accessible. On sait que l’apparition du COVID-19 à Kolda est liée aux conducteurs de motos-taxis qui, en empruntant les frontières terrestres, ont transporté des Sénégalais, qui ont transité par le Libéria et la Guinée.
Il est ainsi avéré que, malgré l’interdiction de la circulation interurbaine, les conducteurs de motos-taxis violent les mesures prises et passent par des voies de contournement pour transporter des personnes d’une région à une autre. L’observation de ce mode de transport défie toute la théorie de la proxémie sociale puisqu’on est en plein dans le « mode proche » de la « distance intime ». Transportant parfois 2 ou 3 passagers, il faut admettre que la distance physique ne peut tout simplement pas être respectée et cette impossibilité exige une décision politique ferme et sans équivoque pour arrêter ce mode de transport qui, non seulement est un puissant vecteur de diffusion du virus entre les régions mais aussi de contamination entre les personnes.
Le Sénégal n’est pas la France où si ce n’est la départementale, c’est l’autoroute, ici, il y a une telle porosité des espaces et des territoires qu’il convient de mobiliser toutes les forces (police, gendarmerie, armée) pour traquer et sanctionner de manière exemplaire tous les contrevenants, l’enjeu est de taille. Au-delà de ce constat, ce qui est le plus incompréhensible et que rapporte la presse, c’est le fait que malgré l’arrêté ministériel interdisant cette activité, certains motos-taxis continuent de circuler et des chauffeurs irresponsables transportent clandestinement des voyageurs moyennant de fortes sommes d’argent.
Que dire des marchés, de Tilène à Sandaga, en passant par Fleurus, Abdou Karim Bourgi, Sandiniery, Paul Holle, quiconque s’y rend est abasourdi par la désinvolture des individus qui, face à l’évidente progression de la maladie, n’ont pas changé d’un iota leurs comportements.
Pour conclure, je voudrais rappeler ces propos de C. Bernard médecin et physiologiste qui, dans son ouvrage Introduction à l'étude de la médecine expérimentale écrivait dans le chapitre premier De l'observation et de l'expérience ceci : « Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale et qui après avoir constaté un fait, raisonne, expérimente et tire des conclusions ».
Devons-nous alors retenir qu’il ne peut exister de stratégie de communication qui ne tire son efficacité de l’observation et de la légitimité du terrain.
[1] Communiqué 57 du ministère de la santé et de l’action sociale
[2] L'étude du Lancet, conduite par des chercheurs d'Imperial College, de l'Université Queen Mary de Londres et de l'Université d'Oxford
AKILEE OUVRE SON COMPTEUR
Devant la polémique que suscite l’entente Senelec-Akilee, des responsables de cette société sénégalaise ont accepté de rouvrir le contrat. Ils se sont confiés à Sud Quotidien en livrant leur version des faits.
Devant la polémique que suscite l’entente Senelec-Akilee, des responsables de cette société sénégalaise ont accepté de rouvrir le contrat. Ils se sont confiés à Sud Quotidien en livrant leur version des faits.
L’affaire des compteurs dits «intelligents» qui lie Senelec et Akilee Sa (société anonyme sénégalaise), n’a pas encore livré toutes ses vérités. Signé le 11 février 2019 en pleine campagne électorale, entre Akilee Sa et l’ancien directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui avait reçu à l’époque, l’approbation de son conseil d’administration au sein duquel, siégeait l’actuel directeur général, Pape Mademba Bitèye, le contrat réserve bien des surprises aux Sénégalais. Et ce, d’autant que c’est l’actuel Dg de la Senelec qui est aujourd’hui à l’origine de la dénonciation de cette entente, tout en ouvrant une nouvelle brèche avec une entreprise israélienne du nom de Powercom.
Sud Quotidien qui a posé le débat dans sa livraison du jeudi 30 avril, revient avec de nouveaux éléments. Il s’agit d’une version de certains responsables de la société Akilee mais aussi, d’autres syndicats qui naviguent à contrecourant de Sudeten et de Sutelec, lesquels ont affiché leur désapprobation dudit contrat.
COMPTAGE INTELLIGENT ET VALORISATION DES DONNÉES
D’emblée, les responsables de Akilee qui ont pris langue avec Sud Quotidien ont tenu à préciser que «les activités menées par Akilee Sa ont été dès le début, explicitement identifiées comme tournant autour du comptage intelligent et de la valorisation des données pour offrir divers services à Senelec et à ses clients». Ainsi, dès le lancement d’Akilee, le 23 août 2017, la direction commerciale et celle de la distribution de Senelec ont exprimé «leurs besoins d’accompagnement pour améliorer l’expérience client et accroître la performance opérationnelle de Senelec». Nos sources soulignent d’ailleurs que les expressions de besoins respectives de la Senelec ont été formalisées à travers des «termes de références formels», marquant ainsi, le début des négociations sur tous les projets, tels que SmartSEN, AMI (le contrat en question) et AkileePay.
Autrement dit, les différents contrats signés avec Akilee ne sont donc que la résultante des besoins exprimés par les directions opérationnelles de Senelec et de la démonstration de capacité technique et opérationnelle d’Akilee sur la base des premiers projets qui lui ont été confiés, et pour lesquels Senelec, de ses propres dires, «a eu une totale satisfaction». A ceux qui pensent que le contrat a été paraphé dans la précipitation, nos sources soutiennent le contraire. «On a mis 2 ans à discuter pour finaliser ce contrat, avec plusieurs ateliers et des mémos établis par les directeurs techniques de Senelec», confient des responsables de Akilee.
LES TROIS GRANDS DOMAINES DE AKILEE
Nos sources ont aussi tenu à rappeler que «dès la signature du MOU, nous avions clairement exprimé notre objectif de viser 3 grands domaines». D’abord, la satisfaction de la clientèle par une transformation de leur expérience. Ensuite, l’optimisation de l’exploitation par des solutions dédiées à maîtriser les pertes et réduire les charges d’exploitation ; et enfin, par des solutions de maîtrise de la demande à travers le déploiement de solutions d’efficacité énergétique et de production énergétique renouvelable distribuée. Le tout intégré dans une centrale électrique virtuelle.
«Dans notre démarche, nous avons invité Senelec à étudier le modèle de sociétés comme ENEL, EDF, ENGIE, Total… qui sont toutes en train de se déployer dans les services énergétiques du futur, à travers la création de filiales dédiées. Par ailleurs, Senelec s’est définie une stratégie visant à diversifier ses revenus à travers trois véhicules qui ont la vocation de se déployer dans la sous-région et se positionner comme des champions dans les domaines de la production (ERS), de la distribution (Excellec) et du Comptage et des services intelligents (Akilee)», précisent aussi, nos sources.
Quant aux parts (34 % pour Senelec), les responsables de Akilee précisent aussi que «le choix a été fait de prendre des participations significatives en fonction des apports des parties mais, en évitant de donner l’image d’une Senelec qui se déploierait dans les autres pays». En effet, selon eux, «il serait très difficile pour Senelec, pour des raisons de souveraineté, mais également de fierté, de convaincre ses sociétés-sœurs de lui confier un quelconque projet comme ceux portés par ses filiales».
LES DATA, LE PÉTROLE DU XXIÈME SIÈCLE
Selon des responsables de Akilee, certains «cadres» de Senelec qui soutiennent que leur boite n’a pas besoin d’externaliser le marché des compteurs dits intelligents, font fausse route. Et pour cause, soutiennent-ils, «Akilee n’est pas un fabricant de compteurs, pas plus que Senelec ne l'est d'ailleurs. Elle s’approvisionne sur le marché, chez des acteurs de référence qui ont fait leurs preuves».
«Ce qui a poussé Senelec à développer des liens capitalistiques et contractuels avec Akilee, ce n’est certainement pas le souhait de s’approvisionner en compteurs, fussent-ils intelligents. L’essentiel est dans les data, c’est le pétrole du XXIème siècle», confient nos sources. L’enjeu pour Senelec serait donc de s’assurer qu’elle aura la maîtrise des données. «Lequel d’entre nous paye pour utiliser Google, Facebook, WhatsApp… ?», s’interrogent nos sources. «La raison en est simple, c’est qu’on ne paie pas en cash, mais en données à partir desquelles ces géants développent des services à haute valeur ajoutée. Le système SenAMI que nous avons conçu permet de s’assurer de la souveraineté sur le système et sur les données, au service de tous», révèlent-ils.
Avant de se poser les questions suivantes : «Pourquoi cela n’a pas été fait jusqu’à présent ? Pourquoi, c’est nous qui avons proposé de généraliser le comptage intelligent alors même que la stratégie initiale de Senelec était de limiter les compteurs intelligents aux quelques 10.000 clients grands comptes et d’équiper tout le reste (99,5%) de compteurs à prépaiement. Compteurs qui, en vérité, exposent encore plus Senelec à la fraude, parce qu’à l’heure actuelle, un client Woyofal n’a aucun autre contact énergétique avec Senelec, si ce n’est la livraison de l’énergie, et cela pose problème.
Pourquoi on n’a pas développé ces logiciels en interne ? Pourquoi à ce jour les quelques compteurs intelligents déployés sont venus avec un système entièrement fourni et géré par des Chinois ?»
Autant d’interrogations auxquelles les services de l’actuel directeur général de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, qui, lui, opte pour la piste israélienne, devraient apporter des réponses.
LA SOCIETE DAKAR DEM DIKK RISQUE GROS
En effet, là où des sociétés comme Aftu ont reçu de la part de l’Etat une subvention de 500 millions d francs Cfa par mois, la société Dakar Dem Dikk n’a pour sa part reçu que 600 millions par mois comme compensation de la part de l’Etat du Sénégal.
La société de transport Dakar Dem Dikk risque de tomber en faillite si la pandémie du Coronavirus dure longtemps au Sénégal. Cette entreprise a enregistré 95 % de pertes de recettes depuis le début de la crise. Espérant relancer la boite avec la subvention accordée par l’Etat pour compenser les pertes, la direction générale de cette société est finalement déçue par l’enveloppe que le gouvernement vient de dégager pour soutenir 3D.
En effet, là où des sociétés comme Aftu ont reçu de la part de l’Etat une subvention de 500 millions d francs Cfa par mois, la société Dakar Dem Dikk n’a pour sa part reçu que 600 millions par mois comme compensation de la part de l’Etat du Sénégal.
A cause des mesures des restrictions en matière de déplacement des populations prises par les autorités pour freiner la propagation du coronavirus, la société Dakar Dem Dikk a changé son emploi du temps. En plus du nombre réduit de places (moitié), les horaires de rotation ont connu de fortes modifications. L’intervalle de mise en circulation est compris entre 7h15 à 15h. Ce qui n’est pas sans conséquences pour la société de transport. Le réseau interurbain (Sénégal Dem Dikk) a été également suspendu depuis le début du couvre-feu au Sénégal.
Pour permettre à cette société de faire face à ses charges et de survivre après la pandémie du Covid 19 l’Etat avait promis de le soutenir. Aujourd’hui, 3D vient de recevoir une enveloppe du gouvernement. Mais selon nos sources ce montant est jugé «dérisoire» par la direction générale de Dakar Dem Dikk. «Cela ne suffit même pas pour notre petit déjeuner ! Mais ce n’est pas en période de guerre que les militaires vont entrer en mutinerie», a lâché un haut responsable de la société, joint au téléphone par Sud Quotidien.
En effet là où des sociétés qui n’ont pas les mêmes charges que 3D ont reçu de la part de l’Etat une subvention de 500 millions par mois, la société Dakar Dem Dikk n’a pour sa part reçu que 600 millions de francs par mois comme compensation de la part de l’Etat du Sénégal. Un montant jugé très peu par la direction de la société de transport sénégalais qui a enregistré 95 % de pertes de ces recettes durant cette période de pandémie.
Selon notre interlocuteur, la société versait 40 millions de recettes par jour. Mieux là où d’autres sociétés de transport travaillent par jour avec un chauffeur et un receveur de 5 heures du matin à 22 heures, DDD travaille avec 3 chauffeurs et 3 receveurs pour la même tranche horaire sans oublier les (RSP) -Réserves sans programmes- (des chauffeurs en stand by). Aussi ses dépenses en carburant sont estimées à 150 millions de francs Cfa par semaine. Si la pandémie perdure alors que l’Etat ne revient pas sur sa décision en augmentant la subvention, la société Ddd risquerait tout bonnement de mettre la clé sous le paillasson.