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26 septembre 2025
par Jean Pierre Malou
LE SILENCE INTRIGANT DES CHEFS D’ETAT À PROPOS DE L'ECO
Le 1er juillet dernier, devait entrer en vigueur la nouvelle monnaie Eco dans l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Depuis lors que nenni ! Est-ce la terreur de la pandémie de la Covid-19 qui est passée par là ?
Le 1er juillet dernier, devait entrer en vigueur la nouvelle monnaie Eco dans l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Depuis lors que nenni! Est-ce la terreur de la pandémie de la Covid-19 qui a changé la donne au point qu’aucune communication de la part des chefs d’Etat n’ait été jusqu’ici faite pour expliquer cette décision politique aux populations?
Difficile à l’heure actuelle de dire avec exactitude à quand l’effectivité de la mise en circulation de la nouvelle monnaie Eco dans l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa). En effet, cette monnaie devait initialement entrer en vigueur à partir du 1er juillet 2020. Mais, jusqu’ici que nenni! Le plus étonnant, c’est le silence de cathédrale des dirigeants de cet espace communautaire. Et pourtant, le 20 mai dernier, le gouvernement français a adopté en Conseil des ministres le projet de loi qui entérine la fin du franc Cfa.
Cet acte validait de facto celui du président Emmanuel Macron qui, lors d’une conférence de presse conjointe à Abidjan (Côte d’Ivoire), le 21 décembre 2019 avec Alassane Ouattara, annonçait en grande pomme et à la surprise générale que le franc Cfa allait disparaitre de l'Afrique de l'Ouest. «Par un accord avec les autres chefs d'Etat de l'Uemoa, nous avons décidé de faire une réforme du franc Cfa», avait dit le président Ivoirien. Entre temps, la pandémie à coronavirus a changé la donne et bousculé tous les agendas. En vérité, l’incertitude est devenue la nouvelle norme. Face à cette volonté politique voulue et actée par la France en donnant le feu vert, les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest ont suffisamment matière à réflexion pour communiquer aux populations sur cette décision politique d’autant plus que celles-ci étaient en marge des négociations entre la France et leurs dirigeants.
A ce jour, pas un seul chef d’Etat de l’Uemoa n’a fait de déclaration pour expliquer à ses concitoyens ce qui va réellement changer avec la nouvelle monnaie. Certes, même sur le plan de la circulation monétaire, rien ne va changer, il est bon d’expliquer aux populations les changements institutionnels. Parce qu’avec cette monnaie, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) reste le principal responsable de l’émission des réserves et de la gestion monétaire. A défaut de tout cela, la Bceao doit communiquer. Et pourtant, malgré toutes ces difficultés de mobilité, les conditions technologiques leur offrent cette opportunité d’échanges entre chefs d’Etats sur cette question. Mais, on constate pour le déplorer, un silence de mort.
QUAND L’OCI RENFORCE L’ACCAPAREMENT DU DPM
Focus sur des zones déclarées non aedificandi mais qui sont paradoxalement devenues des titres fonciers, toujours en violation flagrante des textes réglementaires et législatifs du pays
Dans ce troisième et dernier jet, le journaliste-écrivain, Pape Samba Kane met le curseur sur des zones déclarées non aedificandi mais qui sont paradoxalement devenues des titres fonciers, toujours en violation flagrante des textes réglementaires et législatifs de notre pays. Une situation qui s’est exacerbée avec l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en 2008 au Sénégal. 12 ans après notre confrère emprunte le même circuit pour mettre à nu l’accaparement des terres par les régimes politiques successifs.
Fann Höck et une partie de Fann Résidence souffrent des mêmes problèmes d’enclavement que la Gueule Tapée et Médine, mais en connaissent d’autres tenant à la santé de leurs habitants, notamment les insomnies et autres troubles liés aux nuisances sonores induites par les vrombissements des voitures roulant à grande vitesse sur cette Corniche naturellement dévolue à une allure de promenade. Personne ne respecte la consigne des 60 km/heure réglementaires difficilement applicable, et même paradoxale sur une infrastructure ayant pour justifications de rendre facile et rapide l’accès au centreville, de rendre fluide la circulation des voitures sortant du plateau aux heures de pointe.
La nuit, les deux voies avec leurs largeurs incitatives sont naturellement considérées par certains usagers comme des circuits automobiles. Et ça vrombit dans les maisons que les trottoirs de la Corniche viennent taquiner, certaines se situant à moins de quatre mètres de la route qui est venue les trouver là. Cette veuve désirant garder l’anonymat- elle estime qu’elle s’est déjà assez fait remarquer en ayant apostrophé un jour le maire Dakar en visite des chantiers- trouve que « la façon dont ils ont traité les riverains que nous sommes prouve que ces gens n’ont aucun sens des responsabilités.
À qui on va se plaindre maintenant ? Et pourquoi ? Est-ce qu’ils vont mettre un agent derrière chaque automobiliste ? » Ses griefs ne portent pas seulement sur les bruits, mais aussi sur les émissions polluantes de gaz des pots d’échappement « que les vents amènent jusqu'à nos chambres » se plaint-elle. Peu après Soumbédioune, venu s’installer plus près de la mer que la Cour de cassation, plus massif et plus laid que le bâtiment abritant l’institution judiciaire, le parc d’attractions Magic Land, autorisé par les socialistes, aujourd’hui couvé par les libéraux, a privatisé plus de deux cents mètres de plages et criques, les soustrayant aux activités économiques, rituelles et de plaisance de populations riveraines n’ayant pas les moyens de se payer la piscine et les autres loisirs de son voisin, le Terrou-bi.
Libanais, comme les promoteurs de Magic Land, les propriétaires du Terrou-bi (deux restaurants, bars, night-club, piscine, casino et salle de machines à sous), les Rahal sont en train d’étendre leurs activités à l’hôtellerie avec la bénédiction des pouvoirs publics, en faisant main basse sur un site stratégique destinée à la surveillance et à la protection de la faune maritime, et par ricochet, sur une petite plage, quasi-réserve naturelle, une zone de ponte pour une espèce protégée de tortue marine. Or, selon un document tout ce qu’il y a d’officiel, cet animal (il s’agit de la tortue caouanne, qui n’atteint sa maturité pour pouvoir pondre et perpétuer l’espèce qu’à l’âge de 30 ans), déjà mis en danger pour les vertus curatives prêtées à sa chair en médecine traditionnelle, est menacé de disparition par divers facteurs dont le document énumère les trois suivants :
« - l’Abandon de grumes, et l’éclairage artificiel du littoral et en mer ;
- la pratique de certaines activités, telles que : les ports, l’exploitation minière, l’encombrement des plages par les véhicules, le tourisme...
- la destruction des habitats marins avec l’urbanisation littorale »
(Rapport national sur l’état de l’environnement marin et côtier. Direction de l’Environnement et des Établissements classés - 2006).
Les gardes forestiers, que l’extension du Terrou-bi a contraint au déguerpissement, avaient pourtant pu, grâce à leur voisinage avec les pêcheurs traditionnels, sensibiliser ces derniers à la protection des tortues de mer, notamment celle-ci, appelée Mawo en wolof. Aujourd’hui, quand ils en prennent une au large, vers les ilots Sarpan, ils la remettent à la mer, en dépit de sa réputation, en tant que mets, parce qu’il serait un puissant aphrodisiaque.
À partir de quel point les agents des Eaux et forêts vont-ils désormais organiser leurs rondes en zodiaques sur l’océan pour surveiller la faune protégée ? Et, à l’occasion, porter secours aux pêcheurs artisanaux sur leurs frêles embarcations ? Je doute que ceux qui ont donné leurs agréments pour l’extension du Terrou-bi et la construction de son hôtel se soient souciés de telles interrogations (NDA : près de dix ans après, juste après la plage de Soumbédioune, avant la Cour suprême, un bâtiment a été construit pour être affecté aux Eaux et forêts).
Sinon, ils n’auraient certainement pas délivré les mêmes autorisations aux promoteurs de l’immense et lumineux complexe immobilier (il faut voir les maquettes sur le site) en construction sur la plage, moins d’un kilomètre plus loin, par le groupe Teylium.
Juste après la Place du Souvenir africain, avec son architecture légère, ses lignes courbes, sa masse en grande partie transparente qui s’intègre assez harmonieusement a son environnement, l’ouvrage cher au chef de l’État du Sénégal (Abdoulaye Wade à l’époque), comporte cependant une esplanade en forme de carte géographique de l’Afrique construite sur les rochers, quasiment au-dessus de l’eau. On a la très nette impression que cette plateforme est déjà sous la menace de l’érosion, voire, plus sûrement d’une brutale poussée de vagues en marée haute, ou lors de ces montées d’eau imprévisibles que connaît la mer en ces endroits (NDA : ce qui est dit ici se vérifie tous les jours qui passe, il suffit d’y faire un tour).
Encore un ensemble de villas luxueuses destinées a la vente par un promoteur privé privilégié auquel on a vite fait d’offrir des pans entiers de plages sous les falaises, parce qu’à l’instar de tous les autres, y compris ceux du Terrou-bi, il avait inscrit son projet dans les ambitions des organisateurs du sommet de l’OCI de loger certains de leurs hôtes dans des villas de luxe.
Le fait qu’aucun des constructeurs d’hôtel, de clinique, et de villas sur ces sites privilégiés n’ait pu achever son chantier à temps (certains au moment où ces lignes étaient écrites construisaient encore NDA) peut faire légitimement penser à une tromperie délibérée sur les délais donnés aux responsables de l’Anoci, rien que pour obtenir les autorisations nécessaires. Mais on peut se demander s’il fallait le prétexte de l’OCI pour voir l’accaparement a des fins privées du Domaine public maritime prendre des allures de foire, et même si c’est avec l’avènement du pouvoir libéral que la spéculation s’est accélérée, force est de reconnaître que le cas de Mermoz-est, face a «Atépa Technologies» est la preuve que le régime précédent ne s’est pas privé de servir sa nomenclature sur les terrains du Domaine public maritime.
Et très souvent à des fins spéculatives d’enrichissement personnel. Les 10 000 mètres carrés que constituent ces terrains, allant de la trémie se trouvant a hauteur d’ « Atépa Technologies », au prochain rondpoint aux deux stèles recouvertes de céramique, et dont prés de la moitie était classée non aedificandi, sont aujourd’hui presque entièrement bâtis et habités par des gens qui les ont achetés.
Certains pouvant brandir des Titres fonciers. Vous vous demandez peut-être comment des terrains ayant pareils statuts peuvent bénéficier de Titre foncier ? Eh bien, nous aussi. Et nous étions loin d’imaginer la réalité racontée par une de nos interlocutrices, architecte, elle aussi. Elle a eu pour client une notabilité de l’ancien régime disposant d’un permis d’occuper sur quelques milliers de mètres carrés de terrain non aedificandi qu’il avait entrepris de morceler au grand étonnement de la technicienne. Quelle ne fut sa surprise, quelques années plus tard, l’alternance étant intervenue, de retrouver son client et de constater que le non aedificandi était devenu TF, certainement muté en violation de toute éthique –ne parlons pas de la loi -, entre peut-être les deux tours de février et mars 2000
12 ANS APRÈS, NOUS AVONS EMPRUNTÉ LE MÊME CIRCUIT
Sur le même circuit, douze ans, après, quelques surprises face à ce que sont devenues nos vieilles connaissances, enfants avortés de l’ANOCI, et prématurés mis sous couveuse et devenus de beaux et riches bâtiments ou encore se débattant pour émerger de leur semi-coma ; et un certain effarement devant le fait que, sans bruit, depuis 2012, ont poussé sur le même circuit, ici ou là, de véritables cités côtières, avec un nombre notable de résidences vouées à la spéculation immobilière de luxe, de résidences privées à jouissance personnelle et des inévitables sites hôteliers. Tout d’abord, le Lagon II a étendu sa privatisation de la plage, en plantant des cactus, végétation plus dissuasive certes que tout grillage, mais qui fait genre et dissimule bien leur intention de s’approprier ce qui est, selon la loi, le bien d’autrui.
Autrui étant le public, les populations. L’ex-Nianing est encore un chantier pour ce qui est vraisemblablement un complexe de loisir, hôtel restaurant, piscine ; avec un gardien peu coopératif devant. La piscine de l’hôtel Teranga ‘aujourd’hui Pullman), située en dehors du bâtiment principal, alors discret, a pignon sur rue aujourd’hui, avec une enseigne ostensible en bleu et blanc « Teranga Beach », inutile de préciser que la plage en contrebas n’accueille plus aucun promeneur. Plus loin, Terrou Baye Sogui a résisté aux convoitises d’alors, et échappe encore aujourd’hui - alors que rien n’a changé dans la gourmandise en terres côtières des en haut d’en haut, au contraire – à la colonisation économico-affairiste.
Sûrement la protection de Mame Coumba Bang ; enfin, espérons-le. Une longue accalmie, due certainement au terrain accidenté sur cette partie de la côte, offre un répit, en paysage encore semi-sauvage sur le rivage, auquel font face l’ambassade et résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, celle de Belgique, puis l’ancienne résidence des Premiers ministres sous les socialistes, jusqu’au vieil hôtel Savannah que nous connaissons déjà. Ici, une nouveauté frappante, aux limites des bâtiments de l’établissement, où pouvait encore au moment où nous réalisions cette enquête, en 2008, se glisser un promeneur intrépide, un grillage a été installé sur plusieurs centaines de mètres, jusqu’au lieu où, dans le cadre du sommet de l’Anoci, devait s’ériger ce fameux Eden Rock installé sur les rochers de la plage que surplombe la résidence de l’Union européenne. Cet hôtel au nom paradisiaque est aujourd’hui l’exemple parfait de ce que nous avons appelé les fantômes de béton gris ; enfant avorté des projets du sommet, il est devenu un squat. Ceux qui l’occupent doivent être très débrouillards, ou peut-être très introduits : ils ont de l’électricité, sommairement installée certes, avec des fils qui pendent dehors et, quand nous passons là, un occupant qui fait ses ablutions sur la terrasse sommaire en zinc galvanisé d’un des bâtiments qui composent l’ensemble.
Passée cette étape, la fameuse « Clinique de la Vision » est achevée, rebaptisée « Clinique Belle Vue » ; ses promoteurs, moins mis sous pressions par les délais, ont eu l’inspiration plus poétique pour dénommer leur bijou. Clinique déjà opérationnelle, le beau bâtiment – on est loin de l’avorton à la survie incertaine de 2008 - s’est donné un jumeau : «Résidence Belle Vue». La clinique ophtalmologique s’est découverte une vocation pour le tourisme de luxe, on dirait! Je me demande si les propriétaires de Belle vue vont goûter le voisinage, mais tout à côté d’eux, est en train de pousser un gros machin qui n’était pas là en 2008, au moins quatre étages encore inachevés, mais du solide, qui surplombe leurs résidence et clinique, bâtiment bas qui se la jouent modernistes. Le nouveau gros machin a tout l’air d’un futur hôtel (ici, nous sommes passés en voiture, au ralenti d’ailleurs, mais le panneau indicateur de l’objet des travaux est illisible ; nous ne voudrions pas nous avancer sur ce phénomène, mais plusieurs parmi les dizaines de nouvelles constructions sur cet axe corniche est-ouest, soit dissimulent cet indicateur réglementaire, soit en négligent la clarté exigée).
Après, rien à signaler (que di classique que nous connaissons déjà), jusqu’à l’avenue des Jambars qu’occupe le camp Dial Diop. Elle se termine à gauche du camp par un cul-de-sac où il y avait une poche qui permettait de voir la mer. Eh bien, il n’y a plus de poche. Presque achevée, l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest, département d’enseignement supérieur de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc (ici le panneau est honnête, toutes indications utiles réglementaires y sont inscrites) occupe une partie de l’espace ; l’autre est un chantier loin de l’achèvement, dont on ne sait pas grandchose. Les deux, peut-être à bonne distance de la rive qu’ils surplombent, participent à cet étouffement de Dakar ayant pris ces proportions qui énervent tout le monde ces jours-ci.
De l’autre côté - l’extrémité droite du camp qui ferme l’avenue -, c’est la foire à la construction. Les chantiers restés inachevés en 2008 ont repris de plus belle, et les nouvelles constructions poussent ; sur cette bretelle, une sorte de demi-cercle, qui, contournée, mène à l’ancien Club des Antilles dont nous avons parlé, le chantier qui fissurait la route selon l’architecte Annie Jouga (voir article introductif) est quasi achevé ; mais il a des voisins sur les chantiers desquels l’activité est frénétique. On dirait que la levée de bouclier médiatique de ces dernières semaines a fouetté, sur tout le parcours, nous allons le constater jusqu’aux Almadies, l’ardeur des promoteurs : « vite, finissons-en ! Avant que cette meute d’activistes, journalistes et autres enragés ne mette du sable dans notre couscous », semble être le mot d’ordre. Rien à signaler de nouveau sur plusieurs centaines de mètres, jusqu’à la porte du millénaire, sauf ce grand espace qui fait face à l’ambassade du japon et destiné à l’érection du Mémorial de Gorée, vide.
Autant les projets entrepreneuriaux et individuels privés vont vite, les chantiers d’utilité publique initiés par l’Etat traînent en longueurs qui souvent signent leur mort prochaine. Espérons que ce ne sera pas le cas pour ce mémorial qui résiste au temps depuis son initiateur, Diouf. Et a résisté à Wade –qui avait presque réussi, pour d’autres desseins, à mettre la main sur l’espace qui donne une vue panoramique sur le large vers l’Îlot Sarpan – grâce à la pugnacité de son maître d’œuvre, le poète Amadou Lamine. Il semble que le président Macky Sall, lui, est déterminé à en commencer et achever la construction. En descendant un peu plus vers l’ouest, un panneau signale clairement, à hauteur du cimetière de la Médina, des travaux pour un ouvrage d’assainissement des eaux usées ; l’État ses maîtres d’œuvre respectent scrupuleusement ce volet de la réglementation, contrairement à beaucoup de privés. Cette dernière observation sied parfaitement pour introduire le deuxième volet de cette conclusion. Car, à partir du tunnel de Soubédioune, jusqu’au rond-point qui fait jonction entre la rue de la résidence privée de Macky Sall et la Corniche, nous n’avons de bâtiments considérables que des vieilles connaissances déjà visitées en 2008. Mais à partir de là, on se rend bien compte qu’après le régime libéral, la curée s’est poursuivie de plus belle. Et jusqu’aux Almadies.
LE MAIRE DU BORD DE MER
Nous allons commencer par là-bas, pour descendre faire la jonction avec ce fameux rond-point et ce qui se passe en contrebas pour finir cet article qui, comme rien que peut contenir un seul journal, ne peut faire le tour de cette ruée vers les terres du littoral dakarois. L’hôtel des Almadies, anciennement Club Med., jadis était caché de la vue depuis le goudron par une végétation dense faite d’arbres et de bosquet, une sorte de forêt en miniature qu’il fallait contourner pour accéder au lieu. Eh bien, cette végétation a été rasée proprement et des chantiers ont commencé à y pousser. Le problème avec ces abus, c‘est qu’ils sont toujours le fait de gens puissants ou protégés par des puissances politiques, tellement que personne ne pense à protester.
À côté de ces chantiers pas encore très avancés, en poussant vers ce lieu de résidence composé de containers habitables qu’occupèrent des festivaliers lors du fameux Fesman de Wade, poussent deux autres chantiers sans indication d’objet visible. Puis vient le campement des festivaliers, longtemps resté en place, et plus pour beaucoup de temps, car les conteneurs ont été déplacés, le terrain déblayé et des engins destinés à des travaux de construction sont en place. Suit la chaîne des hôtels et restaurants de standings différents de la fameuse bretelle menant au lieu de prière des Layènes, et qui commencèrent tous par ces baraquements précaires pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui –nous en avons déjà parlé ...
Toutes les poches qui restaient de cette longue corniche sont aujourd’hui bouchées à la vue, entravant la circulation de l’air du large dans le quartier des Almadies. Dans le lot des constructions plus ou moins achevées, remarquables, des appartements destinées à la location. Et pour ça, les indications en gros caractères bien rouges sont très nettement visibles : «A LOUER». Sur tout le long, une seule construction d’utilité publique, la nouvelle direction de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne (Asecna) ; un bâtiment très bas. Au sortir de cette nouvelle agglomération, certes petite, tournons à droite comme pour aller vers la ville. À moins de cent mètres du rond-point - face à l’agencesiège de la Bank of Africa (BOA), de l’autre côté de la route -, construite en creusant la roche, au-dessous du niveau du terreplein la surplombant, une vieille connaissance sortie de terre avec l’Anoci et restée inachevée jusqu’il y a très peu de temps. Aujourd’hui, cette léthargie semble avoir pris fin, l’espace occupé s‘est élargie d’autres dépendances, et un coup de pinceau d’une peinture d’un beige discret colore l’édifice. On nous l’avait annoncée, dans la folie des grandeurs de l’Anoci, à l’instar de « Belle Vue » de l’autre côté, comme « une clinique de haut niveau ». Ses promoteurs, selon la clameur publique alors, étaient des Espagnols. Nous le comptions, il y a peu, douze ans après parmi les « fantômes en bétons gris », squatté par cette population interlope qui hante ces lieux qui s‘étendent jusqu’aux rivages derrière la mamelle - celle qui reste des deux, après que la première, comme un sein cancérigène, a subi une ablation, remplacée comme une prothèse par ce fameux et controversé Monument de la Renaissance, cauchemar des défenseurs de l’environnement.
Sur tout cet espace, qui exhibe de fières vielles connaissances, bien loin de la DPM - la clinique des Mamelles, le restaurant La Calebasse, la Pharmacie des Mamelles, tous visibles e la route - le passant ne devine pas que derrière, à part au moins quatre gros bâtiments qui n’étaient pas là il y a douze ans, et sont eux aussi visibles de la rue, a poussé une cité, pas loin du rivage, avec des immeubles en béton de plusieurs étages, dont certains sont franchement laids. Ils ont pris la place de maisons rupestres, certes, mais bien jolies et basses qui ne privaient pas la ville d’air, sûrement rachetées à leurs propriétaires ou à l’État par de riches parvenus.
Pour ceux qui connaissent le coin, c’est tout à côté des bureaux de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), bâtis sur les rochers. Le rivage, tout en contrebas de l’OIM, est colonisé par un restaurant huppé tenu par un Italien, et généralement fréquenté par des étrangers. Les vagues qui frappent à trois ou quatre mètres arrosent régulièrement sa terrasse. La plage qu’il surplombe, encore fréquentée par le tout-venant, gageons-le, ne le sera plus bien longtemps.
La prochaine étape de ce parcours à rebours sera donc cette plaie béante qu’un privé, sinon inconscient, au moins étourdi, a creusée au bas de la Mamelle qui reste et qui porte le phare, objet et point de départ de l’énorme levée de boucliers médiatique de ces dernières semaines, animée par des activistes, mais qui horripile tout le monde. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase trop plein des abus subits par le littoral du point de vue foncier, mais aussi sociologique, environnemental et …moral. On va arrêter l’inépuisable recensement de ce qui s’est fait sur ce Domaine public maritime d’infaisable, parce qu’inacceptable, en indiquant que de La Pointe des Almadies au rond-point voisin de la résidence privée du Chef de l’État - où, sur les berges et les hauteurs qui les surplombent a poussé un vrai quartier, avec ici aussi plein de maisons À LOUER - s’est érigée une cité dont il serait intéressant que les services de l’État nous donnent le nombre d’habitants. Il friserait ou dépasserait celui de certains gros bourgs. Si ses bienheureux habitants, qui pompent l’air pur marin sans scrupule –avec au moins la complicité des autorités d’hier et d’aujourd’hui – poussent loin la hardiesse dont ils ont fait montre pour coloniser le bien d’autrui (le Domaine PUBLIC maritime) ; ils pourront réclamer l’érection de leur cité en commune. Et bientôt éliront le maire du bord de mer. Et ainsi ils feront prendre à leurs édiles un arrêté interdisant leurs plages aux manants de Tilène, Gueule Tapée, Ouakam Ngor.
Sérieusement : si cette curée n'est pas arrêtée, et certains grossiers accaparements réparés, on peut craindre qu'elle mène à une rupture du Contrat social dans notre pays. Pire, la nature qui sait être patiente, pourrait un jour décider de récupérer ce qui lui appartient. Tous ceux qui habitent à la Médina, à la gueule Tapée ou à Fann et même Fass depuis assez de temps pour avoir vu certains phénomènes naturels, qui menèrent la mer, par vagues furieuses, loin dans les terres de ces quartiers, obligeant leurs habitants à aller au marché en pirogues, savent qu’il n’y a rien d’exagéré à envisager pareille catastrophe, aujourd’hui que la moitié peut-être, de l’économie dakaroise est construite sous le nez de Leuk Daour, génie tutélaire de Dakar.
«LA COVID-19 A RENDU ENCORE PLUS DIFFICILE LA MISE EN ŒUVRE DE NOTRE MANDAT»
Mankeur Ndiaye, représentant spécial du secrétaire général des nations unies et chef de la Minusca, a répondu aux questions de Sud Quotidien
Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal sous Macky Sall, ambassadeur du Sénégal à Bamako au Mali sous le Président Abdoulaye Wade et à Paris sous le magistère de Président Sall, actuellement Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique, a répondu aux questions de Sud Quotidien. L’ancien chef de la diplomatie sénégalaise parle, tour à tour, de la gestion de la pandémie de la Covid-19 par le système des Nations-Unies, notamment du rôle de l’Oms, l’impact de cette pandémie en Centrafrique, l’exécution du mandat que lui a confié le Conseil de sécurité, mais également sur la situation politico-militaire dans ce pays où il est à la tête de la Mission de l’ONU (la Minusca). L’ancien ministre de Macky Sall n’a pas non plus manqué de jeter un regard sur la situation au Sénégal et son éventuel retour aux affaires.
M. le Représentant Spécial, depuis le début de la pandémie de la Covid-19, la Communauté internationale est particulièrement interpellée. Il est notamment reproché à l’Organisation mondiale de la santé, de n’avoir pas exercé son rôle de leadership dans cette crise. Partagez vous une telle opinion ?
Comme l’a toujours souligné le Secrétaire général, ce qu’il faut aujourd’hui c’est l’unité et la solidarité, au moment où la pandémie vient de franchir la barre des 500.000 morts dans le monde. Ici, en République Centrafricaine (RCA), la MINUSCA et toute la famille des Nations Unies travaillent sous la coordination de l’OMS en ce qui concerne notre réponse à la COVID-19 en appui aux autorités centrafricaines. C’est un appui extrêmement important mis en place bien avant le 14 mars 2020, date de l’apparition du premier cas de COVID-19 en RCA, et apprécié à sa juste valeur par les autorités centrafricaines. Il porte aussi bien sur la coordination avec le Ministère de la Santé, la mise à disposition de ressources pour la réponse sanitaire telles que la construction de centre de triage et d’isolement des malades, la sensibilisation et la distribution de matériels divers, y compris des kits d’hygiène et de l’eau. La MINUSCA a décidé d’orienter près de 3 millions de dollars de ses fonds programmatiques et des projets de lutte contre le COVID-19. Au moment où je vous parle plus de 15 millions de dollars US ont été dépensés rien que pour le mois de juin pour faire face à l’impératif de réajustement de nos stratégies et de prise en charge de notre plan de contingence aussi bien pour la survie de nos opérations et programmes que de notre personne.
Comment les opérations de maintien de paix se déroulent-elles en cette période de pandémie ?
La pandémie de la COVID-19 a rendu encore plus difficile la mise en œuvre de notre mandat. D’abord au plan militaire, les rotations des différents contingents de la Force ont dû ralentir puis être stoppées avant de reprendre ces dernières semaines mais en respectant toutes les consignes de l’OMS et du ministère de la Santé. Ce qui se traduit par une mise en quarantaine des relèves de différents contingents arrivés récemment sur le sol centrafricain. Concrètement au lieu que ces contingents soient immédiatement disponibles pour être déployés sur le terrain, ils passaient 21 jours de quarantaine selon les textes en vigueur dans le pays. Les activités programmatiques prévues de longs mois ont été mises en veilleuse et les fonds redirigés pour la lutte contre le COVID-19. Mais sous la direction stratégique du leadership de la Mission et en consultation avec le Quartier Général avec les orientations du Secrétaire Général des Nations Unies, nous avons maintenu le cap sur la mise en œuvre du mandat malgré le contexte sanitaire difficile de l’heure. Ainsi, j’ai instruit la section électorale de la MINUSCA à appuyer fortement l’Autorité Nationale des Elections (ANE) pour que les échéances du calendrier électoral soient respectées. Et pour minimiser l’impact de la pandémie sur notre personnel, nous avons organisé le télétravail pour tous dans les limites des contraintes techniques, afin de diminuer l’empreinte physique des employés dans les bureaux. Et avec les fermetures de frontières et la suspension des vols commerciaux plusieurs de nos staffs restent toujours bloqués à l’extérieur. Tout cela a rendu beaucoup plus complexe la mise en œuvre de notre mandat.
Comment, dans un contexte de pandémie de Covid 19, de fragilité institutionnelle et de multiplicité des acteurs, la Minusca gère-t-elle le mandat qui lui est confié par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies ?
La mise en œuvre du mandat de la MINUSCA exige une concertation permanente avec les différents partenaires, le premier d’entre eux étant le gouvernement centrafricain. En tant que Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, j’ai une rencontre hebdomadaire avec le Chef de l’Etat pour discuter du mandat et des défis de la RCA. Mes Représentantes spéciales adjointes, le Commandant de la Force et le Chef de la composante Police de la MINUSCA sont également en contact permanent avec d’autres membres du gouvernement. Cette interaction est également menée dans les préfectures, avec les hommes et les partis politiques, la société civile, les entités religieuses, les femmes, les jeunes, etc. Tous les sujets sont évoqués et bien évidemment la situation politique et les prochaines élections.
Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de l’Accord de paix signé à Bangui le 6 février 2019 ?
L’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en RCA, signé il y a 14 mois, a d’abord entrainé une baisse de la violence dans le pays et a permis la poursuite du programme de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration) dans l’ouest de la RCA. Un gouvernement inclusif a été formé et des représentants des groupes armés signataires ont rejoint l’administration publique. Malheureusement, les violations n’ont pas tardé, provoquées notamment par le FDPC (dont le leader Abdoulaye Miskine est désormais sous sanction des Nations Unies), le 3R, l’UPC, le FPRC et le MNLC. Il s’agit de violences contre les populations, les forces de défense et de sécurité et des casques bleus ainsi que l’implantation dans de Nouvelles zones, ce qui est contraire à l’APPR-RCA. La MINUSCA, en tant que facilitateur, les garants que sont l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ainsi que le Gouvernement poursuivent leurs efforts en engageant les groupes armés auteurs des violations afin de respecter leurs engagements. L’APPR-RCA reste la seule voie pouvant permettre au pays de tourner la page de la crise mais il faut que les signataires, notamment certains groupes armés respectent leurs engagements. Il faudra aussi que la classe politique, la société civile, la presse et l’opinion publique en général s’approprient et soutiennent cet accord de paix. Je me réjouis que l’appel du Secrétaire General pour un cessez-le-feu mondial lancé le 23 mars 2020 que j’ai relayé par un communiqué en date du 25 mars ait été suivi d’effet avec l’adhésion expresse de groupes armés signataires et pas des moindres. Quant à la MINUSCA, tout en jouant pleinement son rôle de facilitateur, elle continue à exécuter son mandat de protection des civils et des institutions, y compris en utilisant la force. C’est dans ce cadre que la Force de la MINUSCA mène depuis le 17 juin 2020, une opération militaire coordonnée avec les Forces Armées Centrafricaines contre le 3R dans le nord-ouest.
Parlons maintenant du Sénégal. Quelle est votre lecture de la situation politique, économique et sociale dans le pays ?
En tant que fonctionnaire international j’ai un devoir de réserve. Ce sont là effectivement des questions que je suis de loin et qui m’intéresse en tant que citoyen sénégalais et aussi comme vous le dites en tant qu’ancien ministre des affaires étrangères de mon pays. Je reste bien entendu en contact permanent avec le Président de la République, des amis politiques et des amis tout court pour échanger avec eux sur la situation du pays, de la région et du continent et sur la contribution que je pourrais être appelé à faire à la fin de ma mission onusienne.
Mankeur Ndiaye ambitionne-t-il de revenir aux affaires au Sénégal ou préfère-t-il se consacrer à sa carrière internationale aux Nations Unies ?
Je suis le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA depuis février 2019 afin de mettre en œuvre le mandat du Conseil de sécurité, à travers la résolution 2499. Toutefois, le Sénégal reste le pays qui m’a tout donné. Je lui dois donc tout en retour. En servant les Nations Unies, je sers également le Sénégal qui en est un membre éminent. Et qui, depuis 1960, déploie des contingents dans les opérations de L’ONU à travers le monde. Bien sûr que je reste à la disposition de l’Etat en ma qualité de haut fonctionnaire, tout en continuant à assumer des responsabilités importantes pour le Secrétaire Général des Nations Unies qui a bien voulu me confier la direction de la MINUSCA
APR, LES DÉFIS DU PRÉSIDENT
La structuration horizontale du parti qui met tout le monde, militants et responsables, sur la même ligne au service et aux ordres d’un seul et unique chef de guerre, en l’occurrence Macky Sall, a montré ses limites
Nando Cabral GOMIS et Jean Michel DIATTA |
Publication 11/07/2020
La vie de l’Alliance pour la République (Apr), créé le 1er décembre 2008 par l’actuel président de la République avec certains de ses anciens camarades du Parti démocratique sénégalais (Pds), est tout sauf un long fleuve tranquille. La structuration horizontale du parti qui place son président Macky Sall comme la seule constance alimente depuis sa création des dissensions parfois sous fond d’invectives entre responsables dont la dernière en date est celle avec la diffusion des enregistrements audios de Moustapha Cissé Lô.
L'affaire de la diffusion des enregistrements audios dans lesquels, Moustapha Cissé Lô, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et membre fondateur du parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr), tenait des propos déplacés contre certains de ses camarades de parti dont le président Macky Sall remet au goût du jour le débat sur l’organisation de cette formation politique.
Créé le 1er décembre 2008 par l’actuel président de la République avec certains de ses anciens compagnons du Parti démocratique sénégalais (Pds), poussés avec lui à la porte de la formation de Me Abdoulaye Wade, dont Moustapha Cissé Lô, l’Apr a toujours fonctionné comme une véritable armée mexicaine. Sa structuration horizontale qui met tout le monde, militants et responsables, sur la même ligne au service et aux ordres d’un seul et unique chef de guerre, en l’occurrence Macky Sall président du parti, avait fini de montrer ses limites.
En effet, du fait de l’absence de cadre ou d’organe de concertation interne, c’est sur la place publique que le linge sale de cette prairie marron et beige est lavé. Depuis 2012, difficile de rester un mois sans que la presse ne fasse écho d’une guéguerre entre responsables de l’Alliance pour la République ou d’attaques de ces derniers contre les adversaires politiques du président, parfois sur fond d’invectives. Et cela dans l’indifférence totale du commandant en chef de l’Apr. Déjà en 2013, on se rappelle des attaques de Mahmout Saleh, ministre conseiller auprès du président de la République contre Me Alioune Badara Cissé, ministre des Affaires étrangères et numéro 2 de l’Apr traité d’«opportuniste» et «traitre» qui «parasite la légitimité de Macky Sall».
À peine cette page tournée avec l’éviction d’Alioune Badara Cissé de son poste de chef de la diplomatie sénégalaise et de coordonnateur de l’Apr, une autre bataille par presse interposée sur fond d’accusation d’enrichissement illicite s’ouvre entre les députés Moustapha Cissé Lô, 1er Vice-président de l’Assemblée, et son collègue et camarade de parti, Farba Ngom, maire des Agnams. Il faut également souligner pour le cas de Moustapha Cisse Lô que l’homme est un adepte de la violence verbale qui tire à cœur joie sur tout ce qui bouge sous le regard bienveillant de son «ami» et «président» qui semble même prendre du plaisir dans ce qu’il fait au regard de sa fulgurance ascension politique qui l’a propulsé jusqu’à la tête du parlement de la Cedeao.
Dans la liste des victimes de ses injures, on y trouve en plus des camarades de parti, des adversaires politiques du président de la République dont le leader de Pastef, Ousmane Sonko, qui a été traité de rebelle après avoir été insulté de père. Toujours dans ce registre des attaques sous fond d’invectives menées par des responsables du parti au pouvoir, on peut aussi citer Hamath Suzanne Kamara, responsable de l’Apr et membre du réseau des enseignants dudit parti.
En janvier 2016, ce dernier s’était levé en pleine session de questions d’actualité au gouvernement pour abreuver d’injures le député Me El Hadji Diouf dont le seul tort a été de revendiquer avec certains de ses collègues leur droit à un groupe parlementaire. Ni l’un ni l’autre n’a été sanctionné ni politiquement encore moins pénalement pour ces actes posés qui sont pourtant punis par le code pénal. Mais, il a fallu attendre la diffusion de ces enregistrements audios qui sonnent comme le retournement du soldat mercenaire contre son général pour voir enfin la machine des sanctions politiques se mettre en marche contre le désormais ex-militant de l’Apr, Moustapha Cissé Lô.
... et des enquêtes de moralité
Le régime du président Macky Sall est émaillé par de nombreux heurts entre hauts fonctionnaires de l’Etat. Les dernières sorties déplacées de hauts responsables de la mouvance présidentielle, tout comme les collisions entre Secrétaires d’Etat et ministres de tutelle sur fond d’insubordination ont fini de poser avec acuité la lancinante question des enquêtes de moralité nécessaires pour la nomination à certains postes de responsabilité.
La scène est surréaliste. Des propos déplacés, à la limite, orduriers d’un Haut dignitaire du régime ont fait le tour de la toile donnant un sacré coup à l’image du gouvernement. Le plus triste est que cela ne semble surprendre personne, dans la mesure où les Sénégalais sont habitués à ce genre de propos au ras de pâquerettes, ou à de heurts entre responsables du régime du président Macky Sall.
L’on se rappelle de la Secrétaire d'État, Mme Fatou Tambédou, qui avait profité de la tribune de l'Assemblée nationale et des caméras et micros des radios et télévisions pour régler ses comptes à son ministre de tutelle, en l’occurrence Diène Farba Sarr. Si ce n’est Fatou Tambédou et Diène Farba Sarr, le duel à fleurets mouchetés est entre Souleymane Jules Diop alors secrétaire d'État des Sénégalais de l'extérieur et son patron, le ministre Mankeur Ndiaye. Le ministre et le Secrétaire d’Etat se sont donné en spectacle et cela avait fini par déborder dans les médias.
Souleymane Jules Diop s’en était pris violement, dans les réseaux sociaux, à Mankeur Ndiaye. Ce qui n’avait laissé aucun choix au chef de l'État que de le limoger, le 18 août 2015, du poste de secrétaire d'État en charge des Sénégalais de l'extérieur. Mais cela n’a duré que le temps d’une rose parce qu’il a été recasé quelques temps après comme ministre en charge du Programme d'urgence de développement communautaire (Pudc). Des exemples de ce genre foisonnent avec le régime de Macky Sall. Que dire en effet du duel entre Moustapha Diop et Mariama Sarr ? Quid des rapports tendus entre Youssou Touré et Serigne Mbaye Thiam, anciennement ministre de l’Education ?
A ne pas oublier le clash entre Yakham Mbaye et Mouhamadou Makhtar Cissé, directeur de Cabinet du président de la République, ou encore le ministre de la Culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye, et son secrétaire d'État, Yakham Mbaye. Autant de différends et autres dissensions causés par des refus de subordination vis-à-vis de la hiérarchie, qui ont fini de persuader les observateurs que le président Macky Sall procédait à des nominations par défaut, tellement certains d’entre eux étaient des novices dans ces fonctions importantes et que les écarts de langages font florès.
Par Calame
CERCLE D'INSTABILITÉ
Il se dévoile comme une ceinture d’instabilité qui commence à s’installer dans notre sous-région. Et ces tensions politiques ne vont qu’aggraver la crise économique qui pointe à l’horizon comme conséquence de la pandémie de Covid-19
Composé de membres de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, le mouvement du 5 juin a organisé hier vendredi son troisième grand rassemblement pour réclamer la démission du chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta. La manifestation qui a rapidement dégénéré s’est soldée par au moins un mort et des dizaines de blessés.
L’opposition regroupée autour du M5 ne se contente plus de réclamer la nomination d’un nouveau Premier ministre, la dissolution de la nouvelle Assemblée nationale contestée depuis les législatives d’avril. Les revendications se sont radicalisées avec l’exigence de la démission du chef de l’État, redevenue de facto la priorité des priorités pour l’opposition, reléguant ainsi à l’arrière-plan les revendications antérieures, à savoir la dissolution de l’Assemblée nationale (un des principaux facteurs de la crise), et de la Cour constitutionnelle (qui a entériné la fraude électorale en installant les députés frauduleux).
La situation sociopolitique actuelle du pays est plus que jamais incertaine avec la proposition de dialogue du président IBK appelant à la mise en place d’un gouvernement national. Après cette journée de contestation rythmée par le saccage de plusieurs édifices publics et la mise à sac de l’Assemblée nationale, dans une adresse à la nation, le président Ibrahima Boubacar Keita a signifié à ses compatriotes sa « volonté de poursuivre le dialogue et réitéré sa disposition à prendre toutes mesures qui sont en son pouvoir en vue d’apaiser la situation » .
Dans un communiqué, le M5 après avoir félicité le peuple malien pour sa mobilisation exceptionnelle, lui demande « de ne pas céder à,la provocation » et l’exhorte « à demeurer mobilisé et déterminé …jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens ».
En Guinée Conakry opposition et pouvoir sont à couteaux tirés. Le double scrutin (élections législatives et référendum) boycotté par l’opposition et suspecté de nombreuses fraudes ne sont pas pour arranger les choses. La situation risque d’être de plus en délétère avec la candidature probable de Alpha Condé à un 3e mandat , le 5 aout prochain , date à laquelle le parti au pouvoir va désigner son candidat.
En Côte D’ivoire, le décès du candidat désigné va certainement rebattre les cartes avec le retour probable du président Alassane Ouattara aux manettes face à Bédié. La bataille tant redoutée entre les deux anciens alliés risque par conséquent de faire mal.
En Guinée Bissau la situation politique, malgré une accalmie relative est grosse de dangers. En s’installant en février 2020 , le Umarro Sissoco Emballo avait à ses côtés le chef d’Etat-Major général et son adjoint et le chef de l’Armée de l’air , les deux derniers faisant l’objet de sanctions des Nations Unies et de l’Union européenne pour leur participation au coup d’Etat de la cocaïne en 2012. Aussi les militaires trafiquants semblent-ils de retour aux commandes de l’économie de la cocaïne. Eclipsée par la pandémie de Covid-19 , la crise électorale que vient de traverser la Guinée Bisau en début d’année n’en demeure pas moins inquiétante.
Au Burkina Faso le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré doit être officiellement investi aujourd’hui, samedi 11 juin, par son parti, pour briguer un nouveau mandat à la présidentielle pandémie. Ce pays est lui aussi soumis à une grande instabilité du fait de la récurrence des attaques islamistes et voit des pans importants du territoire national qui sont soustraits à son contrôle
Ainsi, il se dévoile comme une ceinture d’instabilité qui commence à s’installer dans notre sous-région. Et ces tensions politiques ne vont qu’aggraver la crise économique qui pointe à l’horizon comme conséquence de la grave crise sanitaire née de la pandémie de Covid-19. Il s’y ajoute que les graves crises sécuritaires au Mali, au Burkina, Au Niger, la présence de forces islamistes, le danger de l’économie de la cocaïne, font craindre pour la stabilité politique, économique et sociale de la sous-région.
Moustapha Cissé Lo introuvable
Le président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby) tient à laver l’honneur de sa femme qui a été accusée par Moustapha Cissé Lo d’avoir bénéficié de marchés de la part des autorités publiques. Ce qui n’est pas du goût de Aymérou Gningue qui a commis un pool d’avocats pour traduire Moustapha Cissé Lo en justice. Ses conseils ont saisi un huissier qui a procédé à la transcription des propos de Moustapha Cissé Lo depuis lundi passé. Mais l’huissier n’a pas toujours retrouvé El Pistolero pour lui remettre la sommation interpellative. Il s’est rendu chez lui jusque tard le lundi. Il y est retourné le mardi et le mercredi sans apercevoir l’ombre de l’ancien président du Parlement de la Cedeao. Finalement, avec l’accord des avocats de Aymérou Gningue, l’huissier a déposé l’acte de dénonciation à la préfecture, comme l’indique la loi, en laissant le procès-verbal de transcription. Maintenant à charge pour le Préfet de Dakar de remettre la sommation interpellative à El Pistolero. Seulement, l’huissier n’aura pas l’opportunité d’interpeller directement Moustapha Cissé Lo pour savoir s’il confirme ou infirme ses propos sur la bande sonore. Désormais, les conseils de Aymérou Gningue ont jusqu’à six mois pour déposer la plainte contre le désormais ex-responsable de l’Apr.
5e décès lié à la Covid-19 à Kaolack
La pandémie au coronavirus progresse dans la région de Kaolack. Elle continue également de faire des victimes. En effet, les autorités médicales de la capitale du Saloum ont annoncé hier le décès d’un patient interné au centre de traitement des épidémies (CTE). Ce qui porte le nombre à 5 morts liés au coronavirus. Depuis le début de la pandémie, Kaolack cumule 73 cas positifs. Les autorités sanitaires renseignent également que 3 malades de Kaolack internés au centre de traitement des épidémies (CTE) de Kaffrine sont déclarés guéris. Cependant, 03 nouveaux malades de Kaolack ont été admis hier au centre de Kaffrine. Au total, 09 malades sont actuellement suivis à Kaffrine dont 07 dans le CTE et 02 à domicile. La région de Kaffrine compte 08 cas dont 05 guéris. .
Le corps sans vie du conducteur de camion retrouvé
Un camion avait dérapé mercredi dernier au Môle 10 du Port Autonome deDakar (PAD) avant de se retrouver dans l’eau. Un des occupants du camion a été retrouvé quelque temps après par les sapeurs-pompiers. Mais le conducteur était introuvable. Eh bien, le corps sans vie du conducteur du camion a été retrouvé hier par les sapeurs-pompiers qui n’avaient pas arrêté les recherches. La dépouille du conducteur est déposée dans une structure sanitaire. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de l’accident.
La désobéissance civile vire à la violence au Mali
Cela commence à dégénérer au Mali. La désobéissance civile de l’imam Mahmoud Dicko a viré à la violence hier. Furieux, des jeunes ont saccagé l’Assemblée nationale et brulé des véhicules ainsi que le siège de la radio télévision publique. Le bilan des échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre est d’un mort et de plusieurs blessés. Les dirigeants de ces protestations feront face à la presse ce samedi. Déjà, ils tiennent le président Ibrahima Boubacar Keita pour responsable de la violence.
Le message du président Ibrahima Boubacar Keita
Restons avec les manifestations violentes au Mali pour dire que le chef de l’Etat est aussitôt monté au créneau. Dans son message au peuple, Ibrahima Boubacar Keita dira que c’est le cœur serré qu’il s’adresse aux populations pour regretter les scènes de violence et de saccage ainsi que les tentatives d’occupation des Institutions et services stratégiques auxquelles. A l’en croire, le bilan et les circonstances exactes des pertes humaines et matérielles reste à établir. Il a d’ailleurs diligenté une enquête à cette fin. Toutefois, Ibrahima Boubacar Keita exprime sa compassion aux familles des victimes ainsi qu’aux citoyens dont les biens ont été pillés. Il rappelle que, c’est au nom de l’Etat de droit que les pouvoirs publics ont autorisé la manifestation d’aujourd’hui du M5 RFP, malgré les incitations à la violence véhiculées par les messages de certains responsables de ce mouvement. Ainsi, précise-t-il, c’est au nom de ce même Etat de droit qu’il l’incombe d’assurer la sécurité des biens, des citoyens et des Institutions et cela sera fait, sans faiblesse aucune. Par ailleurs, il tère sa volonté de poursuivre réi dialogue et de prendre toutes le mesures qui sont en son pou- les en vue d’apaiser la situation.voir
Le Conseil départemental Louga au chevet de la Mac
La pandémie du Coronavirus continue son implantation dans les différentes régions du Sénégal.ALouga, elle a fini de s’installer mais depuis quelques semaines aucun cas n’est enregistré. Cependant, certains individus notamment les pensionnaires de la Mac rencontrent des difficultés inhérentes à la nourriture. Cette situation préoccupe fortement le président du Conseil départemental, Amadou Mberry Sylla. Il a offert un important don composé de 40 ventilateurs, de cartons de savon, d’eau de javel, de gel hydro alcoolique, des thermo flash et une tonne de riz. Une manière de contribuer à la protection des détenus de la Mac de Louga. Ce geste du conseil départemental a été magnifié par la direction de la Mac. Le gouverneur Bouya Amar qui a présidé la cérémonie a félicité le président Mbérry Sylla et son équipe qui sont toujours à côté des populations.
Les jeunes de Mbao s’offrent en chair à canon
La polémique dans le département de Pikine est loin de connaître son épilogue. Les jeunes Mbaois se disent déçus par le ministre Abdou Karim Sall qui les avait réconfortés lorsqu’il les avait reçus le 23 juin 2020, en affirmant que «la procédure de déclassement de la forêt n’est pas encore enclenchée à ce jour, et qu’il s’érigerait lui-même en bouclier contre ce projet pour défendre les intérêts de Mbao». Le coordonnateur de cette plateforme, M. Guirane Diène, a exprimé sa désolation. « A notre grande surprise, nous avons découvert que c’est lui qui a instruit, par acte numéro 2311 du 15 juin 2020, le gouverneur de Dakar pour la convocation de la commission régionale de conservation des sols », dit-il. Le coordonnateur avance que « dans ladite lettre, le ministre de l’Environnement fait état d’une lettre numéro 814 du 19 décembre 2019 du maire de la ville de Pikine pour la mise à disposition d’un site de 10 hectares localisé dans la forêt classée de Mbao pour érection de cimetière ». Par ailleurs, si l’on en croit Babacar Guèye, vice-coordonnateur de la plateforme, « le ministre a manqué de courage lors de l’audience, parce qu’il savait en âme et conscience qu’il avait trahi les principes environnementaux, en tant que premier protecteur de l’environnement. C’est pourquoi il les a bluffés». M. Guèye reste ferme sur sa position : « il n’y a pas opportunité de toucher la forêt classée pour un cimetière, sachant qu’il y a un site déjà déclassé à Pikine ouest et qui fait office de cimetière de cette localité, et qu’une seule extension règlerait le problème sur une superficie de 6 ha. Les membres de la plateforme pensent aussi que le cimetière mixte de Guédiawaye réglerait le problème dans la mesure où Pikine et Guédiawaye ont le même bloc de territorialité, avance le vice-coordonnateur. Les membres de la plateforme Développement durable de Mbao interpellent le président de la République qu’ils veulent se donner en chair à canon
4 membres de Urgences Panafricanistes arrêtés
De jeunes activistes ont mis à exécution leur menace de rebaptiser la place Faidherbe de Saint-Louis. Une manière de faire tomber un pan de la colonisation. Quatre jeunes membres de l’ONG Urgences Panafricanistes Sénégal ont effectué une descente hier sur la place avec des posters de Cheikh Ahmadou Bamba qu’ils ont collés sur la statue. Seulement, la police qui surveille les lieux a interpellé Cheikh Ousmane Diallo, Cheikh Tidiane Seck, Thierno Hamidou Baldé, Mouhamed Moustapha Dieng. Même si ses membres sont en garde à vue au commissariat de police de Saint-Louis, Urgences panafricanistes crie victoire. Désormais, indique l’Ong, la place est rebaptisée Cheikh Ahmadou Bamba en reconnaissance de son combat contre la colonisation. Ils préviennent que la jeunesse africaine n’acceptera pas que ses bourreaux d’hier deviennent ses héros d’aujourd’hui.
AIBD prêt à accueillir les vols internationaux
Le Sénégal est fin prêt pour accueillir les premiers vols internationaux après quatre mois de fermeture de ses aéroports. Le ministre des Transports Aériens et du Tourisme, Alioune Sarr, a annoncé que toutes les dispositions étaient prises à l’Aéroport International Blaise Diagne pour la réouverture des frontières aériennes le 15 juillet 2020. Alioune Sarr a instruit ses collaborateurs de procéder à une dernière inspection et de contrôle de l’AIBD, avant l’ouverture des frontières aériennes. A l’en croire, la mission consiste à s’assurer de la mise en œuvre effective par les différentes parties prenantes des dispositions du protocole sanitaire, pour limiter les risques de contamination et de propagation de la Covid-19.
Décès du célèbre transporteur Ndiaga Ndiaye
Une figure emblématique du secteur des transports routiers s’en est allée hier. Le célèbre transporteur dont les cars portent le nom, El hadji Ndiaga, est décédé hier à Dakar à l’âge de 89 ans. Avec sa disparition, témoigne le ministre des Transports Terrestres Me Oumar Youm, le Sénégal perd un pionnier et une référence, imbu des valeurs de citoyenneté, qui a œuvré, toute sa vie durant, au développement d’un transport responsable au service des populations. Le ministre s’incline avec respect devant sa mémoire et adresse, au nom du président de la République, ses condoléances émues à sa famille éplorée. El hadji Ndiaga Ndiaye sera inhumé ce samedi à Darou Mousty.
Zahra Iyane Thiam soutient Marième Faye Sall
La plateforme des femmes And Jéego présidée par la ministre de la Microfinance a été sensible aux propos du député Moustapha Cissé Lo contre Marième Faye Sall. Face à la presse hier, les femmes membres de ladite plateforme ont exprimé leur soutien à la Première dame. Par la voix de Monique Faye Thiam, par ailleurs présidente des femmes Catholiques de l’Afrique, elles soutiennent qu’elles ne peuvent passer sous silence toute violence, notamment verbale et de surcroît publique, exercée sur n’importe quelle femme. Elles apportent leur soutien à la Première dame Marième Faye Sall qui a fait l’objet d’attaques virulentes, selon Mme Thiandoum. Ainsi, le comité exécutif de la plateforme «And Jéego» condamne les propos malveillants dont Marième Faye Sall fait l’objet ces temps ci et l’encourage pour toutes les actions bienveillantes qu’elle mène au sein des familles et de toute la société. Pour les membres de la Plateforme, la Première dame est un modèle de femme sénégalaise, pieuse, dévouée à sa famille, à son prochain, attentionnée et qui ne prononce jamais de paroles blessantes à l’endroit de qui que ce soit.
Le rappel du ministre de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur vient en appoint à son collègue de la Santé et de l’Action Sociale qui est apparemment éprouvé par les rappels au respect des mesures barrières. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Aly Ngouille Ndiaye invite les populations au respect des mesures barrières. Le ministre de l’Intérieur demande aux Sénégalais de porter les masques dans les endroits et établissements recevant du public, de se laver les mains régulièrement, de respecter la distanciation physique et de limiter les rassemblements
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ESCALADE DE LA VIOLENCE À BAMAKO
La capitale malienne a connu vendredi sa journée la plus tendue depuis près d'un an, lors d'une nouvelle manifestation contre le président IBK, qui a dégénéré, avec au moins un mort, 20 blessés et des attaques d'édifices publics, dont le parlement
Bamako a connu vendredi sa journée la plus tendue depuis près d'un an, lors d'une nouvelle manifestation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui a dégénéré, avec au moins un mort et 20 blessés et des attaques d'édifices publics, dont l'Assemblée nationale.
Il s'agissait de la troisième grande manifestation organisée en moins de deux mois par la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d'hommes politiques et de la société civile, qui conteste le président Keïta, au pouvoir depuis 2013.
Cette contestation, emmenée par l'imam Mahmoud Dicko, réputé très influent, fait craindre aux partenaires du Mali une aggravation de l'instabilité d'un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires.D'autant plus que depuis 2015, le Burkina Faso et le Niger voisins sont en proie aux mêmes phénomènes.
"Nous avons enregistré 20 blessés (et) un mort à la morgue", a déclaré à l'AFP le Dr Yamadou Diallo, en service aux urgences de l'hôpital Gabriel Touré, dans la capitale.Le décès a été confirmé à l'AFP par un responsable de la Primature.
Après le rassemblement, des manifestants ont attaqué le siège l'Assemblée nationale.
"Plusieurs bureaux ont été saccagés, des documents détruits, des biens emportés", a déclaré à l'AFP un responsable de l'institution."les forces de l'ordre ont été obligées de tirer", a-t-il ajouté.
Les deux chaînes de la télévision publique malienne ORTM ne diffusaient plus vendredi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les causes de cette interruption n'étaient pas connues dans l'immédiat, mais elle s'est produite après que des manifestants, à l'issue du rassemblement, se sont dirigés vers le siège de la radio et de la télévision publiques, dont ils ont occupé la cour, selon des journalistes de l'AFP.
D'autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.Des manifestants ont érigé des barricades sur un de ces ponts alors que des voitures étaient contraintes de dévier de la circulation, selon les mêmes sources.
Des incendies sporadiques se sont déclarés en différents endroits où des pneus ont été brûlés.
- "Désobéissance civile" -
Auparavant, des milliers de manifestants s'étaient retrouvés vendredi après-midi après la grande prière musulmane, deux jours après un discours du chef de l'Etat visant à désamorcer les tensions.
"Le président de la République a déçu dans son dernier discours", a déclaré à l'AFP Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation."Nous ne voulons plus de ce régime", a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow.
"Tout le monde a parlé au président", a déclaré Issa Kaou Djim, un autre responsable de la contestation pendant la manifestation."Maintenant, on ne le considère plus comme président.Mais tout ce que nous allons faire se fera dans le cadre démocratique et républicain", a-il poursuivi.
Des responsables de la contestation ont par ailleurs réitéré vendredi leur appel à une désobéissance civile, dans un document en dix points dans lequel ils précisent les actions à mener.
Parmi celles-ci figurent le mot d'ordre de "ne plus payer aucune amende ou contravention pendant cette période" dont la durée n'a pas été précisée.
Le document mentionne aussi le blocage de l'entrée des services de l'Etat sauf ceux liés à la santé, l'occupation des carrefours et la mise en place de "brigades mobiles de communication pour le cas où internet serait coupé ou ralenti".
Le président Keïta a vainement tenté dans son discours mercredi soir un apaisement, en ouvrant la voie à un réexamen de l'inversion par la Cour constitutionnelle des résultats d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l'actuelle crise politique.
M. Keïta a laissé entendre qu'une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui a profité à une dizaine de membres de sa majorité, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.
Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.