Kalidou Koulibaly se dirige vers un été agité, avec les nombreux clubs qui s’agitent pour le faire signer. En plus du PSg (D1 France), Newcastle, Everton, Manchester United et même Tottenham rêvent également du Sénégalais. Et à en croire le spécialiste mercato de Sky Italia, Gianluca Di Marzio, l’actuel joueur de Naples devrait rejoindre l’Angleterre.
A l’image de Sadio Mané dont le nom est associé au Real Madrid de Zinedine Zidane, Kalidou Koulibaly lui aussi connaîtra un mercato mouvementé. En Italie depuis 2014, l’international sénégalais est sur le point de changer de cap. Et des prétendants, il n’en manque pas. Après l’intérêt du FC Barcelone et du PSG, c’est au tour des formations anglaises d’entrer dans la danse. Manchester United, Everton, Tottenham ou encore Newcastle convoitent tous l’ancien Messin. Lors de son passage à Manchester United, Jose Mourinho avait souhaité avoir le Sénégalais dans son effectif. A l’époque, le club anglais avait même formulé une offre estimée à plus de 100 millions d’euros au président napolitain Aurelio De Laurentis. Mais ce dernier qui est un dur en affaire l’avait décliné. Aujourd’hui sur le banc de Tottenham, le technicien portugais a remis le dossier sur la table. Et à en croire le journaliste italien Gianluca Di Marzio, la piste est très sérieuse. «Koulibaly pourrait être l’une de leurs plus importantes cibles. Ses agents s’entendent très bien avec le propriétaire de Tottenham», a fait savoir ce spécialiste mercato de la chaîne Sky Italia. Outre Tottenham, Everton de Carlo Ancelotti est également en embuscade. Le défenseur sénégalais qui a eu à travailler sous les ordres de ce dernier ne serait pas en terrain inconnu, s’il arrivait à signer chez les Toffees. Mais on est encore loin de là. « En plus de Tottenham, Carlo Ancelotti le veut à Everton », a lâché le journaliste italien.
NEWCASTLE FORMULE UNE PREMIERE OFFRE !
Newcastle ne manque pas d’ambitions. En passe d’être vendu pour 340 millions d’euros au PCP Capital Partners, une société accompagnée par le Saudi Public Investment, le club anglais rêve de bousculer la hiérarchie et jouer les premiers rôles en Premier League. Et parmi les joueurs convoités par les Magpies, il y a Kalidou Koulibaly. En fin de semaine, un premier contact avait été annoncé. Mais les choses semblent aller trop vite. Selon les informations relayées par Le 10Sport, l’international sénégalais aurait déjà reçu une proposition salariale estimée à 12 millions d’euros. C’est presque le double que ce dernier gagnait avec son club italien de Naples. Rien n’a filtré par rapport au contrat. Mais à 28 ans, l’ancien joueur de Genk (D1 Belgique) pensera sans doute à s’inscrire dans la durée. « La probabilité que Koulibaly arrive en Premier League est très élevée. Ses agents ont de très solides contacts avec les clubs de Premier League », renseigne Di Marzio de Sky Italia. Désormais décidé à libérer son défenseur, le président napolitain attendrait au moins 100 millions d’euros pour entamer les négociations.
LE PSG N’A PAS DIT SON DERNIER MOT !
Au rang des prétendants, il y a aussi le PSG. Le club français qui cherche un éventuel successeur à Thiago Silva (le Brésilien a entamé des discussions avec les dirigeants pour une prolongation) songerait en priorité au roc sénégalais. « Même si Koulibaly représente le Sénégal, il est à l’origine français. Et l’idée de rejoindre son pays natal pourrait le tenter. Et le récent achat d’un appartement à Paris par le footballeur serait un élément important à prendre en considération », avance ESPN. Autre élément qui pourrait faciliter les choses, l’agent de l’ancien Messin entretiendrait d’excellentes relations avec Leonardo, directeur sportif du champion de France en titre. Et côté sportif, rejoindre le PSG permettrait au défenseur sénégalais de disputer la Ligue des Champions la saison prochaine. Des éléments de taille qui pourraient grandement faciliter les négociations. Avec sa belle santé financière, le PSG dispose assez d’astuces pour s’asseoir à la table et faire face au teigneux Aurelio De Laurentis qui ne cesse de varier dans ses positions. Réputé coriace dans les affaires, le sulfureux dirigeant italien a une fois de plus changé d’avis. Après avoir qualifié le Sénégalais « d’intransférable », il avait déclaré attendre au moins 70 millions pour aborder le sujet de transfert de son défenseur. Conscient de ce qu’il pourrait tirer, surtout avec les prestigieux prétendants, De Laurentis a revu son offre à la hausse. Il fixe désormais la barre à au moins 100 millions d’euros. Il reviendra désormais aux clubs intéressés de s’aligner.
LA COALITION DES CONFEDERATIONS SYNDICALES PLAIDE POUR PLUS D’INVESTISSEMENTS DANS LA SANTE
La Cnts/Fc, la Csa, Cnts, l’Udts, l’Unsas invite l’Etat à investir davantage dans la santé communautaire et sur les ressources humaines du secteur
En prélude à la commémoration de la journée internationale du Travail prévue le 1er mai 2020, la Coalition des Confédérations Syndicales de Travailleuses et de Travailleurs regroupant la Cnts/Fc, la Csa, Cnts, l’Udts, l’Unsas invite l’Etat à investir davantage dans la santé communautaire et sur les ressources humaines du secteur. Dans leur manifeste prévu pour la fête du Travail, le Cartel syndical relève les nombreuses contraintes qui freinent le bon fonctionnement du mouvement syndical au Sénégal.
La célébration de la fête du 1er mai intervient cette année dans un contexte exceptionnel marqué par la pandémie du coronavirus avec son lot de conséquences dont de nombreuses pertes en vies humaines et le présage d’un avenir incertain pour l’économie mondiale. Dans son manifeste parvenu hier à «L’As», la Coalition des Confédérations Syndicales de Travailleuses et de Travailleurs, affectée gravement par cette crise, plaide pour plus d’investissements dans le secteur sanitaire.
Pour le regroupement des centrales syndicales les plus représentatives du Sénégal, les Etats devront penser à accroître les investissements dans les secteurs de la Santé et de l’Action sociale face à cette situation. Pour les syndicalistes, la paix universelle et durable ne peut être obtenue que sur la base de la justice sociale, l’équité, la coopération, le développement, l’égalité des chances et la prospérité, D’où la nécessité, disent-ils, de réaliser «l’inclusivité» et la durabilité des investissements en les articulant avec les programmes de développement durable. Ils saluent toutefois les importantes mesures incitatives prises par le Gouvernement «pour soutenir financièrement les entreprises à faire face à la crise, et sur le plan social, protéger les travailleurs à travers la promulgation de l’Ordonnance n° 001-2020, du 08 avril 2020, aménageant des mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid19».
Mais au-delà de l’Etat du Sénégal, la Coalition des centrales syndicales interpelle également l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et lui suggère de réviser à la hausse ses normes relativement aux dépenses de santé publique dans le budget global de ses Etats membres. La Coalition des Confédérations Syndicales de Travailleuses et de Travailleurs du Sénégal pense d’ailleurs que l’heure est à une nouvelle approche de gouvernance des relations professionnelles menées de manière très élargie avec les différents acteurs. «C’est seulement une telle approche qui donne tout son sens et sa portée au dialogue social afin de mieux gérer la situation, notamment dans sa dimension post-crise Covid-19», indique la coalition.
CONTRAINTES QUI FREINENT L’ELAN UNITAIRE DU MOUVEMENT SYNDICAL…
Dans leur manifeste du 1er mai 2020, les centrales syndicales rappellent les nombreuses contraintes qui handicapent l’élan unitaire du mouvement syndical sénégalais. Ces contraintes, expliquent-elles, sontliées à la dispersion de leurs forces et à la désunion de leurs entités fondatrices, notamment le mouvement ouvrier et l’élite engagée. «Le regroupement depuis quelques années des cinq centrales syndicales des travailleurs au sein d’une même Coalition des centrales syndicales du Sénégal(Ccss) est une initiative à saluer», soulignent-elles. D’autant qu’elles sont conscientes que c’est en mutualisant leurs forces que «leurs interventions seront plus porteuses et restitueront ainsi au mouvement syndical sa puissance».
BILAN JUGE ELOGIEUX
Revenant sur son bilan, la coalition des Confédérations Syndicales des travailleurs et Travailleuses le juge élogieux. Et de rappeler l’augmentation sensible de la prime de transport, la revalorisation du SMIG horaire porté de 209,10 FCFA à 333,808 FCFA, et l’augmentation généralisée des salaires de 8% de la 1ère à la 3e catégorie ; de 5% au-delà de la 4e catégorie. En plus de ces acquis importants, il y a la signature de la nouvelle convention collective nationale interprofessionnelle, l’adoption des conventions collectives de branche du nettoiement, de l’enseignement privé, de la sécurité privée, de la presse et du pétrole. Enfin, on peut citer également la mise en place du fonds de garantie de l’assurance maladie obligatoire, la mensualisation et la revalorisation des pensions de retraite, l’instauration de la pension minimum de retraite et la mise sur pied du conseil supérieur de la Fonction publique locale.
PASTEF DEPLORE «L’IMPROVISATION» DE L’ETAT
Le Mouvement National des Cadres Patriotes doute sérieusement de la faisabilité de l’utilisation du numérique pour sauver l’année académique, suite à la crise sanitaire du Covid-19
Le Mouvement National des Cadres Patriotes (Moncap) doute sérieusement de la faisabilité de l’utilisation du numérique pour sauver l’année académique, suite à la crise sanitaire qui a poussé l’Etat à procéder à la fermeture systématique des Etablissements d’Enseignement Supérieur (EES) publics et privés pour endiguer la pandémie du Covid-19. «Pour sauver l’année académique (2019-2020), comme à ses habitudes, l’Etat du Sénégal, dans la précipitation et l’improvisation, agite le recours immédiat au numérique à travers les plateformes existantes et les cours déjà mis en ligne», s’insurgent les cadres patriotes dans un communiqué.
Selon Bassirou Diomaye Faye et ses camarades, la mise en œuvre effective du numérique suscite beaucoup d’interrogations. «Comment peut-on prétendre poursuivre des activités pédagogiques en cette période de vacances forcées où la majeure partie des étudiants habite parfois dans des contrées pauvres et reculées dépourvues d’électricité avec la persistante problématique de la fracture numérique? Comment tous ces enseignants et étudiants confrontés au manque d’outils informatiques adéquats et n’ayant subi aucune formation pour l’utilisation des plateformes en ligne pourront-ils s’adapter à cette nouvelle situation à laquelle ils ne sont pas préparés ?
Les préalables ne devaient-ils pas être installés à la base (primaire, moyen et secondaire) pour un glissement naturellement moins préoccupant en de pareilles circonstances ?» se demandent les cadres de Pastef qui estiment qu’il ne fallait pas attendre seulement que la pandémie du Covid-19 apparaisse pour recommander des plateformes déjà fonctionnelles. Un tantinet pessimiste, ils se demandent ce qu’il en serait des travaux pratiques qui nécessitent la manipulation d’objets dans les domaines des sciences et de la formation professionnelle. «Au cas où la pandémie continuerait à gagner du terrain, quels procédés d’évaluation préconiser pour les apprenants ? Que dire des apprenants qui seraient bien partis pour être les victimes de leur inadaptation ?» s’inquiètent Bassirou Diomaye Faye et ses camarades.
Raison pour laquelle la Commission Enseignement Supérieur et Formation Professionnelle (Cesfp) du Moncap appelle les autorités étatiques à faire face à leurs responsabilités dès à présent. Ces dernières doivent, selon les patriotes, éclairer les parents, enseignants, étudiants et partenaires en prenant des dispositions concrètement applicables, adossées à un échéancier, quelle que soit la situation qui se présentera au lendemain de la date butoir. «Le gouvernement du Président Sall a pris des résolutions inspirées de l’une des recommandations fortes de la Concertation Nationale sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur au Sénégal (Cnaes) relative à l’utilisation du numérique dans l’enseignement supérieur en 2013».
Dans ses réformes succinctes, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) a placé le numérique au centre de l’enseignement supérieur par des programmes qui incluent l’interconnexion des établissements, le programme «un étudiant un ordinateur», la promotion de l’enseignement à distance à l’Université Virtuelle du Sénégal (Uvs) et dans les universités publiques.
L’Etat a aussi contracté un prêt d’environ 110 millions de dollars (66 495 000 000 FCFA) à travers le Projet de Gouvernance et de Financement de l’Enseignement Supérieur (PGF SUP) avec des signatures de Contrats de Performance (CDP), et a déclaré avoir investi 436 627 355 000 FCFA dans l’enseignement supérieur entre 2012 et 2019’’, soulignent le Moncap. Malheureusement, d’après les patriotes contre toute attente, la majeure partie de ces projets n’a pas abouti avec parfois des objectifs dévoyés.
Selon eux, Le projet « un étudiant un ordinateur » n’a touché qu’une partie infime des étudiants depuis 2013. ‘’La formation des acteurs n’est pas généralisée. L’interconnexion des établissements fait défaut. L’UVS peine à fonctionner correctement. Depuis 2015, seuls 03 des 50 Espaces Numériques Ouverts (ENO) prévus ont été effectivement construits et achevés, 10 ENO fonctionnent provisoirement dans des bâtiments loués et 37 sont au stade de projets malgré les financements disponibles.
Les financements du PGF SUP n’ont pas aidé à l’acquisition des équipements technologiques prévus dans les projets. Malheureusement, le projet Smart Sénégal Elearning entre la Chine et le Sénégal qui devait équiper les universités dans ce cadre depuis 2018 fait face à des lenteurs. Des chapiteaux ont été érigés à hauteur de 300 millions FCFA en lieu et place de bâtiments dans les EES publics’’, s’alarment-ils. Ils estiment en outre que l’Etat a pris des initiatives probantes dans la mise en pratique du numérique au service de l’enseignement supérieur. Mais il a failli, signalent-ils, dans la mise en œuvre des recommandations et des mesures adoptées pour que l’on assiste aujourd’hui à ce qui ressemble beaucoup plus à une entreprise de tâtonnement de la part du gouvernement. ‘’L’agitation ponctuelle et tout bricolage entretenu pour la poursuite des cours en forçant la porte du numérique sans les pré-requis ne seraient que du test sur des sujets (apprenants et enseignants) qu’il ne faut surtout pas sacrifier d’avance’’, renchérissent les camarades d’Ousmane Sonko dans le communiqué.
par Thierno Bocoum
COVID-19: LE PEUPLE DOIT SAILLIR FACE A UN ETAT QUI A FAILLI
La situation épidémique liée au COVID-19 est de plus en plus inquiétante. La pathologie gagne gravement du terrain. Les citoyens doivent davantage s’impliquer, chacun doit en faire une affaire personnelle.
La situation épidémique liée au COVID-19 est de plus en plus inquiétante. La pathologie gagne gravement du terrain. Les citoyens doivent davantage s’impliquer, chacun doit en faire une affaire personnelle. - Que les porteurs de voix, les dignitaires et les leaders d’opinion s’impliquent davantage, dans le cadre de la communauté.
- Que chaque citoyen soit le gendarme de son prochain. Sensibilisation et vigilance doivent rythmer nos relations quotidiennes. Sensibiliser sur les bonnes pratiques, dénoncer les mauvaises pratiques. - Que chaque citoyen respecte les mesures barrières et les fasse respecter à son cercle d’influence (famille, quartier, groupes sociaux...)
Il est temps de créer une majorité d’action dans une démarche communautaire pour faire face à l’évolution du virus. L’Etat sénégalais a failli.
Le président de la République a très tôt montré sa préférence entre le riz et les masques, entre le sucre et l’équipement du personnel de santé, entre l’huile et la rénovation d’un service de réanimation comme celui de Ziguinchor dont l’abandon a été récemment décrié par le professeur Seydi. Il a préféré aider, en majorité, des démunis à la place des impactés.
Des démunis qui l’ont été hier, qui le sont aujourd’hui et qui le resteront demain si des réformes structurelles majeures ne touchent pas leurs conditions de vie. Au moment où de véritables impactés sont laissés en rade notamment 80% de la population active qui est concentrée dans le secteur informel.
Face à un triomphalisme béat dès le début de l’épidémie avec l’insistance sur le taux de guérison et sur une certaine exception sénégalaise en terme de maîtrise de l’évolution du virus, la réalité nous rattrape. Le Sénégal fait partie aujourd’hui du top 10 des pays où la propagation du virus est le plus rapide. Il est donc clair que l’Etat Sénégalais a péché dans les stratégies et dans l’ordre de priorité face à des moyens financiers et techniques limités.
Cependant, l’Etat reste toujours au début et à la fin de tout processus décisionnel. Cet État doit alors se ressaisir. Il faudra qu’il travaille à soutenir les relais sociaux pour une gestion communautaire du virus et à renforcer son système sanitaire pour faire face à un rush dans les structures de santé. Il faudra également mettre à la disposition des populations suffisamment de masques et veiller au respect scrupuleux de la distanciation physique.
A l’état actuel de l’évolution du virus, il revient particulièrement aux populations de redresser la pente en s’impliquant davantage dans la sensibilisation et le respect des mesures barrières.
Thierno Bocoum
President du mouvement AGIR
Par Mamadou Ndione
AGIR COMME LE COLIBRI PLUTOT QUE DE…
Dans une tribune écrite sans doute avec « l'effet ramadan », mon jeune frère Thierno Bocoum s’attaque à la stratégie mise en place par le Sénégal.
Dans une tribune écrite sans doute avec « l'effet ramadan », mon jeune frère Thierno Bocoum s’attaque à la stratégie mise en place par le Sénégal. Ironie du sort, des pays européens comme la France depuis hier 28 avril 2020 copient sur notre démarche en décidant de traquer enfin les contacts des cas détectés pour les isoler, les tester et les traiter afin d'éviter la spirale de l'augmentation exponentielle.
Mon jeune frère Thierno Bocoum semble oublier que le Sénégal a depuis le début opté pour une identification des contacts, leur isolement, leur suivi, leur test, l'hospitalisation des patients issus de ces tests et la libération des cas jugés négatifs. Si nous n’avions pas procédé ainsi, nous aurions depuis lors basculé dans une situation intenable. Mon jeune frère Thierno semble oublier que le Sénégal applique depuis plusieurs jours l'interdiction du transport entre les régions. Il semble avoir oublié que les transports en commun au Sénégal ont l’obligation de ne prendre que la moitié des passagers autorisés avec en sus une obligation de port de masques et le respect des distances sociales. C'est hier 28 avril qu'un pays comme la France a pris des mesures similaires annoncées par son Premier Ministre Edouard Philippe trois mois après ses premiers cas.
Bocoum Thierno semble oublier que notre pays, dans le cadre de l'état d'urgence a donné pouvoir d'appréciation aux sous-préfets, préfets et gouverneurs. Ces derniers tous les jours prennent les décisions qui s’imposent dans leur contexte notamment sensibilisation, accompagnement des collectivités locales, fermeture si nécessaire des marchés et zones à risques et répression sans concession contre ceux qui violent les dispositions mises en place dans le cadre de cette lutte contre COVID 19. Il sera difficile de bloquer tous ceux qui violent tous les jours les dispositions et mesures édictées.
L’État agit depuis le début sur la sensibilisation et la ferme répression en cas de violation des règles. D’ailleurs un impressionnant nombre de véhicules et de personnes qui ont tenté de violer les règles ont été mis au arrêt pour décision de justice à prendre. Thierno qui parle de triomphalisme béat semble avoir oublié que l'Autorité a dit et redit que nous ne devons pas verser dans le triomphalisme et que le combat est d’abord communautaire. L'Autorité a joué sur les registres de la santé, du social et de l'économique parce que cette crise n'est pas que sanitaire.
Dans l’allocation des moyens financiers, l’Autorité à privilégier le volet riposte sanitaire dans la mise en place du budget. Thierno semble avoir oublié que dans la stratégie nationale, le réseau des relais communautaires appelé « Bajjenu Gox » travaille dans les coins et recoins du pays à côté des populations. Profiter de l'augmentation des cas communautaires et de leurs corollaires en termes de contacts pour dire que nous avons échoué me paraît injuste. Je crois qu'à l'heure actuelle, nous devons tous agir sur l'individu pour en appeler à la prise de conscience collective par un changement de comportement. Cette façon insidieuse consistant à dédouaner l’individu et à charger l’État central n’est pas à mon avis une attitude sereine et productive. Cela pourrait même en rajouter à des formes d'incivisme qui ne feront que compliquer l'atteinte de l'objectif de sensibilisation collective.
Dans un Monde où les systèmes sanitaires, sociaux et économiques des USA, de l'Europe et même de la Chine ont été fortement secoués, l'heure en Afrique doit être beaucoup plus à la sensibilisation collective sur les gestes barrières pour endiguer la propagation du virus qu’à la 1vaine polémique. Ce chantier de la sensibilisation collective n'est pas le monopole de l'État central. Nous sommes tous concernés et devons agir plutôt que de ...
Le Sénégal n’est pas dans le triomphalisme comme l’écrit Thierno Bocoum. Nous sommes humblement et de façon énergique dans un combat où chacun des seize millions de Sénégalais est un soldat derrière un seul commandant. En définitive, chacun doit « faire sa part » à l’instar du colibri de la fable amérindienne amenant de l'eau par son bec au moment où les autres étaient passifs devant le feu de brousse. Le colibri était dans la citoyenneté d'abord. C’est à ce test de citoyenneté qu’invite d’abord cette pandémie COVID-19 qui nous met tous dans des positions de potentielles victimes si collectivement nous ne nous dressons pas ensemble pour appliquer à la lettre les mesures prises par l’Autorité.
Par Mamadou NDIONE DG du COSEC
L’ETAT «DECONFINE», LES ELEVES EN CLASSE D’EXAMEN
La reprise des enseignements et apprentissages est prévue le 02 juin 2020 pour les élèves en classe d’examen
C’est le déconfinement progressif dans les écoles et universités du Sénégal. La reprise des enseignements et apprentissages est prévue le 02 juin 2020 pour les élèves en classe d’examen. Tout comme, informe-t-on dans le communiqué du conseil des ministres d’hier, mercredi 29 avril, il est recommandé aux académies, de réfléchir sur les modalités de reprise globale des enseignements dans la période du 02 et le 14 juin 2020
Eviter une année blanche ou une année invalide ! C’est ce à quoi s’attèle, l’Etat du Sénégal. Sans l’affirmer, il engage une sortie de confinement partiel décrété et prolongé jusqu’au 04 mai. Ce déconfinement concerne toutes les écoles et universités du Sénégal, mais pas tous les 3.510.991 apprenants (du Public et du Privé) et certainement les 96.649 enseignants. En effet, les 16.235 écoles et établissements accueilleront uniquement les élèves en classe d’examen. Ce sera à compter à du 02 juin 2020 pour les potaches appelés à participer aux examens nationaux notamment le Baccalauréat, le Bfem et le Cfee.
Dans les universités, il a été demandé aux académies, de réfléchir sur les modalités de reprise globale des enseignements dans la période du 02 et le 14 juin 2020. Cette démarche a été arrêtée hier, mercredi 29 avril, à l’occasion du conseil des ministres. Cette timide reprise entre en cohérence avec le plan de crise conçu par les autorités en vue de rompre la chaîne de transmission du COVID-19.
Compte tenu de la prolongation de la mesure de suspension des enseignements jusqu’au 4 mai 2020, l’école a enregistré un déficit horaire d’environ 136 heures, en plus 29 heures soit 05 jours ouverts étant entendu que les fêtes du premier semestre devaient porter sur la période du 20 mars au 06 avril. Sans compter le gap horaire occasionné par les grèves des syndicats d’enseignants, le quantum horaire aura pris un sacré coup.
Les 1296 heures, réparties en 03 trimestres avec respectivement 371 heures, 386 heures et 539 heures pour les 1er, 2e et 3e trimestres (avec le mois de juillet), sont désormais plus d’actualité. Tout comme d’ailleurs les dates retenues pour les évaluations nationales. L’examen du certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) combiné au concours d’entrée en 6e étaient prévus les 16 et 17 juin 2020 sur l’étendue du territoire.
L’examen de Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) avait été calé à partir de 14 juillet 2020 et celui du bac à partir 01 juillet. A la considération de la décision prise en conseil des ministres, le calendrier des examens et concours devrait connaître inéluctablement des changements. Les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur devront s’y pencher avec les acteurs, pour trouver de nouvelles dates. La majorité des élèves dans les classes intermédiaires devront prendre leur mal en patience avant de reprendre le chemin des écoles.
LES EXIGENCES DU SIENS
Le syndicat des inspectrices et inspecteurs du Sénégal avait dégagé un certain nombre de prérequis pour une reprise effective et réussie des enseignements-apprentissages dans les écoles. Le Siens préconise la systématisation des tests à tout le personnel (enseignant et apprenants) pour s’assurer de leur statut sérologique en vue d’une prise en charge rapide des cas probants, la distribution et le port de masques obligatoire pour tous (enseignants comme apprenants) et la scission de chaque classe pédagogique en autant de groupes que nécessaire pour respecter le principe de distanciation sociale d’1.5m à 02 m entre tables-bancs, et désinfecter chaque classe physique obtenue avant la reprise effective.
«J’AVAIS ENVIE DE FAIRE EN SORTE QUE CE CORPS, UNE FOIS OUVERT AUX FEMMES, NE SOIT PLUS REFERME»
Présidente de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), Aby Diallo, poursuit son combat pour la reconnaissance des droits des femmes. Un pari engagé alors qu’elle était dans la Police nationale
Présidente de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), Aby Diallo, poursuit son combat pour la reconnaissance des droits des femmes. Un pari engagé alors qu’elle était dans la Police nationale. En fait, elle fut une des premières femmes à la tête de ce corps. Ses batailles d’aujourd’hui prolongent ses combats d’hier. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir intégrer la Police ?
Je ne suis pas entrée dans la police par vocation. Je voulais être magistrat. J’ai fait des études en Droit jusqu’à la maitrise. A l’époque, pour être magistrat on était admis sur titre après la Licence en Droit l’Ecole de magistrature (Enam). Mais en 1978-1979 on a commencé à instaurer un concours d’entrée. La première année, il n’y avait que dix places et cela n’a pas marché pour moi. Mais comme je suis fille de policier, ma famille m’a poussé à faire le concours de commissaire en 1980, quand une loi a réformé l’entrée dans les corps de comme la police pour l’étendre aux candidatures féminines. Dans un premier temps je voulais attendre encore. Mais comme j’avais l’encouragement de la famille, je me suis lancée. C’était assez sélectif, mais j’ai réussi.
Ce n’était pas votre vocation, mais elle vous a mené loin. Qu’est-ce qui explique cette réussite dans la Police ?
Encore une fois ce n’était pas mon premier choix de devenir commissaire de police. A l’époque, il n’y avait pas de femmes dans ce corps. Mais j’ai vite eu la pleine conscience que j’étais une pionnière dans un métier alors réservé aux hommes. J’étais consciente de ce que je devais faire. C’est-à-dire assumer une responsabilité historique, en pensant que l’avenir allait aussi dépendre de mes performances. Je suis entrée avec conviction à l’Ecole nationale de police (Enp) et elle ne m’a jamais quitté. Avec un encadrement et une formation adéquate, j’ai pu commander. J’avais envie d’assumer et de faire en sorte que ce corps, une fois qu’il est ouvert aux femmes, ne soit plus fermé.
Avez-vous bénéficié de privilèges dans votre formation ?
Je n’ai pas eu de privilège dans la formation. Quand nous faisions le concours, nous étions deux femmes à être admises. Deux jeunes dames mariées et vivant avec leurs époux. A l’Enp, le régime de l’école était l’internat, la seule dérogation dont nous avons bénéficié c’est l’externat. Et cela veut dire que nous étions à l’école de 6 heures du matin jusqu’à 18 heures. A 6 heures, nous devrions être à l’école faire le sport comme tout le monde avant d’entrer en salle de cours. Je pense qu’on a la même formation et la même rigueur dans tout le circuit.
Avez-vous été victime d’un traitement discriminant à cause de votre féminité ?
Non. La police, c’est comme l’armée. C’est un corps hiérarchisé. C’est le grade qui prime dans les relations professionnelles. Personnellement, je n’ai pas subi de discrimination. J’ai eu le privilège d’entrer dans la plus haute hiérarchie, le corps de commissaire de police. Nous n’avons donc pas rampé. J’avais la maitrise de Droit avant de faire le concours et avec mes autres collègues qui étaient du même niveau on n’a pas trop souffert. Mais il faut savoir que dans le commandement on entre en tant que femmes, mais quand on commande on oublie qu’on est femme. C’est le commissaire qui parle à ses hommes. On ne voyait que le grade et le commandement.
Qu’est-ce qui vous le plus marqué dans votre carrière ?
Je ne peux pas en parler en raison de l’obligation de réserve. Mais, il y a eu de situations extraordinaires comme les événements politiques de 1988 (Ndlr : contestations et troubles post-électoraux) et même en 1987 (Ndlr : grève dans la police et radiation de milliers d’agents). Ces événements me marquent jusqu’à présent. J’étais commissaire au commissariat centrale de Dakar. J’ai eu à mener des auditions de personnalités sur des questions politiques, des questions de sécurité. J’ai pas mal d’anecdotes. Mais l’obligation de réserve ne me permet pas de tout dire.
Quel regard portez-vous sur la présence féminine dans les rangs ?
Avec ma collègue Codou Camara, nous qui sommes les premières femmes de la Police, nous nous sommes toujours dits que nous avions une responsabilité historique. Il ne fallait jamais prêter le flanc, ne jamais donner l’occasion qu’on dise : «c’est parce que c’est une femme que la mission n’a pas été bien menée ». Notre doyen Amath Khary Béye, qui était directeur de l’Ecole de police à l’époque, nous avait dit le jour de la sortie de notre promotion : «Rappelez-vous toujours que le jour où devant une mission vous vous diriez que nous sommes des femmes, ce jour-là vous avez échoué. Vous devrez rendre les épaulettes et rentrez chez vous». Ce conseil ne m’a jamais quitté. J’ai eu à gérer des situations compliquées à Saint-Louis où j’ai été la première femme commissaire de police, en tant que commissaire d’arrondissement de Sor. J’ai eu à assurer la sécurité pendant les événements d’avril 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Bien après, il y a eu des événements plus ou moins similaires, mais de moindre ampleur avec le quartier de Guet Ndar. Mais jamais je n’ai mis les hommes devant et moi en arrière.
Avez-vous connaissance de promotionnaires ou d’autres policières qui ont eu à s’illustrer dans la profession ?
Des femmes ont été dans le système des Nations Unies comme Aminata Thiaw. Elle a marqué de façon pertinente ses missions. Ma collègue, avec qui j’ai été première femme commissaire, Codou Camara, a été aussi dans le système des Nations Unie comme formatrice. Elle a été la première femme africaine et Sénégalaise à avoir été décorée de la Médaille des Nations Unies. Récemment on a eu l’adjudant Seynabou Diouf, qui a eu être décorée de la Médaille des Nations Unies. D’une manière générale, les femmes sont brillantes dans la police. On pas sur le dos des faits scandaleux qui portent atteinte à l’image de la femme. Les jeunes que nous suivons maintiennent le flambeau très haut.
POLICE, LA PERCÉE SILENCIEUSE DES FEMMES VERS LES SOMMETS
Leurs périodes de passage à la Police sont différentes, leurs responsabilités aussi, les femmes, surtout celles qui ont atteint des postes de responsabilités importants, ont marqué l’histoire de la police nationale
En 2019, la Commandant Seynabou Diouf de la Police nationale du Sénégal a été élue Meilleure policière du système des Nations Unies, pour son service au sein de la MONUSCO à Goma, dans le Nord-Kivu. Ce n’est pas la première fois qu’une telle distinction est décernée à une Sénégalaise. Seynabou Diouf est la deuxième à être honorée, après la Commissaire divisionnaire Codou Camara, en 2015. Auparavant, l’Inspectrice générale de Police, Anna Sémou Faye, a passé plus de 2 ans à la tête de ce corps. Une autre première dans l’histoire du Sénégal. Toutefois, pour la Commandant Seynabou Diouf, la distinction onusienne arrive donc comme une fleur de plus dans un parcours riche d’une quarantaine d’années dans cette institution, depuis que les Commissaires Aby Diallo et Codou Camara en ont ouvert les portes aux femmes. Leurs parcours ne sont pas isolés et montrent que les femmes frappent avec bonheur et honneurs aux portes de ce corps.
Leurs périodes de passage à la Police sont différentes. Leurs responsabilités aussi. Mais pour le journaliste et analyste des questions de défense et de sécurité Pape Sané, les femmes, surtout celles qui ont atteint des postes de responsabilités importants, ont marqué l’histoire de la Police nationale du Sénégal. «Les femmes ont su imprimer sa marque partout où elles sont passée dans ce corps. Elles ont aussi fait montre d’un leadership certain», opine-t-il. Les exemples ne manquent pas pour l’illustrer. Depuis, le Commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Aby Diallo, ancienne Directrice des passaports et titres de voyages, qui a été l’initiatrice du Bureau des passeports au Commissariat de Dieuppeul («c’est elle qui a eu à faire les démarches. C’est elle qui a eu à convaincre les partenaires et à monter l’infrastructure»), le képi se porte ainsi avec bonheur sur la tête des femmes.
L’empreinte des femmes dans le corps de la Police c’est aussi, souligne Pape Sané, des agents comme Joséphine Sarr Diallo, qui a eu à être commissaire central de Dakar. Ou encore Aby Diallo, qui fût Directrice de la Police de l’air et des frontières. Mais surtout Anna Semou Faye, ancienne Directrice de la Police judiciaire. Elle reste aussi la seule femme à avoir étrenné le grade d’Inspectrice générale de Police et la seule Directrice générale de la Police nationale. Beaucoup n’ont pas eu à atteindre ce grade, mais cela n’a pas été un obstacle dans la persévérance des femmes, dont certaines ont fait la fierté de ce corps. «Avant la refonte du statut de la Police (entamée en 2000 sous le général Mamadou Niang et terminée en 2009), il y avait deux corps des Commissaires de Police. Le corps des Officiers de Police et le corps des Inspecteurs. Une femme comme Khary Sidibé, qui a dirigé les Commissariats de Bel-Air et de Reubeuss alors qu’elle était Officier de Police, a ainsi rempli des tâches à la hauteur de celles des Commissaires de Police ou en a fait plus. Ça prouve qu’elle était une battante», rapporte Pape Sané.
«DANS LES EFFECTIFS, LES FEMMES PLUS PERFORMANTES QUE LES GARÇONS»
Cheikhna Keita, président du Mouvement national des policiers à la retraite du Sénégal, tous corps confondus, n’a que de bons mots pour parler de la féminisation de la Police. Il la salue et regrette même le fait qu’elle a tardé à se matérialiser. «Le Sénégal a mis du temps à recruter des femmes. Dans les effectifs, on s’est rendu compte qu’elles sont plus performantes que les garçons.. La Police avait besoin de ces femmes parce qu’elles sont plus ouvertes, plus dynamiques. Et même dans la circulation, quand vous êtes interpellé par une femme, vous savez qu’elle est là pour vous appliquer la loi. En plus, elles ne sont pas aussi venues à la Police par hasard. Elles ont plus de diplômes que les hommes. Or c’est la compétence que nous demandons à notre Police», souligne-t-il.
M. Keïta déplore qu’elles soient moins représentées que les hommes dans les effectifs. «Les femmes ont un quota moindre. Nous devons faire de sorte que l’autorité puisse créer un équilibre. On a besoin d’elles pour que la Police retrouve sa place des années avant la radiation (Ndlr : 1987). Je veux dire la première en Afrique». Ce déséquilibre, malgré leurs compétences, se mesure aussi dans leur présence au niveau des instances internationales. «Dans les missions onusiennes, sur 142 éléments il y a que 7 ou 8 femmes. Ce n’est pas normal», déplore M. Keïta.
Avec la création de quotas, on aurait pu penser à un problème de niveau. Mais, ce sont des femmes aux têtes bien faites qui frappent désormais aux portes. M. Keïta pense néanmoins qu’une discrimination (positive) doit leur ouvrir davantage les rangs. «Demander aux femmes ayant le niveau du Bfem de passer par l’Armée avant d’intégrer la Police doit être revue. L’ancien président Abdoulaye Wade avait supprimé cette barrière pendant 5 ans. Il va falloir revenir sur cela. Il faut faire en sorte que les femmes viennent en force dans la Police », préconise M. Keïta.
LES FEMMES DANS LA SECURISATION DES PERSONNES ET DE LEURS BIENS : Près d’une trentaine de Commissaires pour relever des défis
En cette période ou la pandémie du Covid-19 dicte ses lois, un couvre-feu est instauré de 20h à 6h du matin. Les Forces de défense et de sécurité sont appelées à faire respecter la mesure. Parmi celles-ci, figure des femmes Commissaires de Police. Elles sont aux premiers rangs dans ce combat, comme dans bien d’autres. A la Médina, quartier populeux, où des jeunes défient parfois le dispositif sécuritaire, c’est une dame qui est aux commandes. Le Commissariat de Thiaroye, en banlieue dakaroise, est dirigé par une femme. Le Commissariat de Police de l’île à Saint-Louis est également commandé par une femme. Ailleurs, c’est le même constat. Des commissariats de zones stratégiques sont dirigés par des dames. C’est le cas de Dieuppeul, Dakar-Plateau, Guédiawaye, entre autres.
Des femmes sont aussi à la tête de départements. Ainsi, la Brigade des mœurs, la Brigade touristique, la Division de la cyber-sécurité sont toutes sous la Direction de femmes. Elles ont également une présence remarquable au niveau des services de renseignements. Un des quatre Commissariats spéciaux que compte le Sénégal, est dirigé par une dame. En somme, elles sont presque une trentaine de Commissaires dans les rangs pour bien assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
A côté des femmes commissaires, des agents s’illustrent aussi de manière remarquable dans l’exécution des tâches. En mars 2019, invitée sur le plateau du Grand Jury de la Radio futurs medias (Rfm), l’ancienne patronne du Bureau des relations publiques de la Police nationale, la Commissaire Tabara Ndiaye, avait indiqué qu’il y avait à l’époque environ 500 femmes dans le corps.
MEILLEURE POLICIERE DE L’ANNEE 2019 : Commandant Seynabou Diouf, la fierté onusienne
«Nous sommes vraiment fiers de vous. Vous faites honneur à votre pays. Vous faites honneur au maintien de la paix, aux Nations Unies et vous êtes une source d’inspiration pour tout le monde. Vos collègues, pour nous tous ici de New-York et pour les populations vulnérables que vous contribuez à protéger. Vous avez toutes nos félicitations et toute notre gratitude». C’est la Commansant Seynabou Diouf, une policière sénégalaise lauréate 2019 du Prix de la Policière des Nations Unies pour son service au sein de la Mission des Nations des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) à Goma, dans le Nord-Kivu qui revait ainsi les honneurs de l’Onu. C’était à New York, au siège des Nations Unies, le 5 novembre 2019, lors de la réception du prix onusien de la Policière de l’Onu de l’année 2019.
La distinction lui a été remise par le Chef des Opérations de la Paix de l’Onu, Jean-Pierre la Croix. Elle récompensait une carrière bâtie sur un terrain d’habitude réservé aux hommes. Sur le site Onuinfos, elle témoigne, dans une vidéo : «J’ai rejoint la Police nationale sénégalaise, le 15 octobre 1985. C’était avec un jour de retard. Ils avaient ouvert les classes le 14 octobre, mais avaient oublié qu’il y avait une femme recrutée : moi. Les années précédentes, il n’y avait jamais eu de recrutement féminin dans cet ordre des gardiennes de la paix. Si le corps de la Police était ouvert aux Officiers, aux Inspecteurs et aux Commissaires, le reste était fermé aux femmes. Ce n’est que le lendemain qu’on a appelé pour dire qu’il y avait une femme dans la promotion et qu’elle n’était pas encore là. Le 15 octobre 1985, j’ai rejoint les rangs, un jour après les hommes».
Officier de Police avec une expérience de plus de 33 ans dans divers domaines, son souhait n’était pas tout d’être une policière. Issue d’une famille élargie, elle voulait être docteur. De brillantes études ont balisé cette profession de foi. Mais, voulant être au chevet d’un père fonctionnaire qui était sur le point d’aller à la retraite, elle a mis un terme à son souhait de devenir médecin. La Police lui tend alors les bras. Avec deux options au choix : le concours des Officiers et celui des Gardiens de la paix. Le second lui réussit.
Réservé jusqu’alors aux hommes ayant accompli le service militaire, il allait cette fois consacrer sa «première dame», en la personnes de Seynabou Diouf. «La formation a été dure. Les exigences étaient hautes. On demandait à une femme de faire au moins 1 m 65 contre 1 m 80 pour les hommes. Physiquement c’était demandant. On est sortis avec deux majors, dont moi-même et un autre homme. Depuis lors, je n’ai jamais cessé de vouloir m’imposer un comportement strict pour pouvoir donner envie aux jeunes femmes de rejoindre la Police nationale».
Ce prix des Nations unies dont elle est la 2ème sénégalaise à recevoir, après la Commissaire divisionnaire Codou Camara, en 2015, illustre son parcours et ses sacrifices. Elle honore également le Sénégal qui compte parmi les cinq principaux pays contributeurs de personnel féminin de Police au monde dans les Forces onusiennes.
DIRECTRICE DE LA POLICE NATIONALE : Anna Semou Faye, la dame au sommet du commandement
Le 21 octobre 2015, dans l’enceinte de l’école nationale de la police et de la formation permanente, Anna Sémou Faye cède son fauteuil de directeur de la Police nationale. Pour lui succéder, le commissaire Oumar Mal. Mme Faye venait de boucler 2 ans et 2 mois de magistère et sa carrière constituait un repère dans les annales du Sénégal. «M. Macky Sall m’a élevée à un niveau jamais atteint par une femme dans ce pays», notait-elle dans son discours d’adieu.
A sa suite, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique d’alors, M. Abdoulaye Daouda Diallo, qui présidait la cérémonie, lui portait une «couronne de fleurs» : «Durant 26 mois, connue et appréciée par ses qualités de rigueur, sa riche expérience, son engagement constant pour la bonne cause et sa grande capacité de travail, Anna Sémou Faye a écrit des lettres de noblesse dans les plus belles pages de l’histoire de la police. Elle est la première femme à diriger de main de maître cette prestigieuse institution».
Le commissaire Oumar Mal remplaçait donc une référence. Il reconnaissait ainsi : «Elle a écrit l’une des plus belles pages de la police. C’est un honneur pour moi de la remplacer en vue de poursuivre son œuvre écrite en lettres d’or dans les annales de la police».
Pour le journaliste et analyste des questions de défense et de sécurité, Pape Sané, «le passage d’Anna Semou Faye à la tête de la police a suffisamment prouvé que les femmes étaient de grandes meneuses.
ENTREE DES FEMMES DANS LA POLICE : Médoune Fall, le précursseur
L’entrée des femmes dans la Police a commencé avec Médoune Fall, ministre de l’Intérieur entre janvier 1981 et avril 1983 sous le magistère du président Abdou Diouf. Les premières femmes à accéder au corps sont le commissaire Aby Diallo et Codou Camara. Après elles, Pape Sané, indique que la promotion de l’ancienne directrice de la police, Anna Sémou Faye a en suivie. Seulement, ajoute-t-il, à la décision de Médoune Fall, d’intégrer les femmes dans la Police, les corps subalternes comme les gardiennes de la paix, n’étaient pas concernés. Il a fallu explique-t-il, l’arrivée d’Ibrahima Wone (successeur de Médoune Fall au ministère de l’Intérieur) pour que les portes de ce corps soient ouvertes aux femmes. « L’une des premières à faire ce concours est de la 20éme promotion. Elle s’appelle Seynabou Diouf, récemment décorée comme policière de l’Onu, alors qu’elle était en mission au Congo », affirme-t-il.
LE SUDETEN, LE SYCAS ET LE SUTELEC LIVRENT LES DESSOUS D’UN «SCANDALE»
De tous ces contrats, c’est celui d’Akilee qui suscite beaucoup plus d’interrogations et d’incompréhensions de la part des travailleurs.
Trois syndicats de la Senelec ont dénoncé énergiquement le contrat avec Akilee. Il s’agit du Syndicat unique et démocratique des travailleurs de l’énergie (Sudeten), le Syndicat des cadres de Senelec (Sycas) et le Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec). Dans une note dont Sud Quotidien a obtenu copie, le Sudeten se démarque de : «la politique de désengagement et de désintégration avec le transfert et l’externalisation des principales activités de la Senelec à de nouvelles entités comme PROQUELEC, AKILEE, EXCELLEC, etc.) alors qu’il n’est démontré nulle part que cela signifie plus de performances dans les résultats et la baisse des coûts d’accès à l’électricité».
De tous ces contrats, c’est celui d’Akilee qui suscite beaucoup plus d’interrogations et d’incompréhensions de la part des travailleurs. Selon ledit syndicat: «Ce contrat est établi en faveur d’une entreprise qu’on nous a présentée comme étant au départ une filiale mais, à l’arrivée, Senelec ne détient qu’une participation dite minoritaire de blocage de 34% sur le capital, soit 300 millions de FCFA, versés par Senelec sur un capital de 882,4 millions du capital d’Akilee ne devrait pas autant peser, si le restant du capital estimé à plus de 582,4 millions soit 66% intégralement versés par les autres actionnaires dont nous aimerions bien savoir qui ils sont».
Et le Sudeten de se poser la question de savoir, «comment Senelec en si petite position de minorité puisse autant compter pour la vie de cette dite “Start -up”?».
Poursuivant, il se demande comment la Senelec a-t-elle pu accepter de confier toute sa stratégie de comptage à Akilee avec les changements très rapides dans le domaine des intelligences artificielles (Ia), sur une durée de dix ans, pour un contrat de 187 milliards ? Et le syndicat de se demander : «Comment Senelec peut-elle dépenser autant en argent, matériels et ressources humaines pour ne récolter que la part congrue des bénéfices, si bénéfices il y a? » Et d’en dégager : «la pertinence de savoir qui sont les véritables bénéficiaires de ce grossier montage juridico financier maquillé par un saupoudrage technologique».
Enfin le Sudeten de considérer «la kyrielle de facilités accordées à Akilee à travers les obligations de Senelec comme un scandale qui frise le hold-up au regard du dispositif en ressources, à savoir la mise à disposition du personnel technique (installations des compteurs et équipements), la mise à la disposition de l’infrastructure de stockage des données, la mobilisation de toutes les ressources requises pour mettre en œuvre les orientations données par Akilee, l’assurance du stockage de l’ensemble des équipements accessoires livrés par Akilee ainsi que leur sécurité et leur intégrité physique entre autres et le financement des comptages déjà effectué avec le PASE, à contrario, Akilee se charge de livrer le système, faire la pose des compteurs (par des agents Senelec), mettre en place un centre de supervision etc.».
Le Sycas interpelle les organes de contrôle
Considérant le contrat visé en objet sous les angles de la genèse, de la rédaction, de la signature, et de la réalisation des engagements contractuels réciproques, de nombreuses questions, afférentes à la régularité et à l’opportunité dudit contrat qui sont soulevées par divers acteurs impliqués directement ou indirectement, le Syndicat des cadres de la Senelec (SYCAS) «exige aux organes de contrôle de l’Etat (Cour des comptes, Ige, Ofnac, Armp… d’assurer la plénitude de leurs responsabilités en déclenchant les missions appropriées et relevant de leurs prérogatives. Ceci dans l’intérêt d’élucider ces questions afin de lever tout équivoque et de rassurer, tout un chacun sur les véritables enjeux de cette affaire».
Le Sutelec parle de deal savamment orchestré
Dans cette campagne de dénonciation, le Sutelec aussi, à travers une note d’information parle de «scandale» de contrat entre Senelec et Akilee.
Cette nébuleuse, souligne le syndicat, «fait fi de tous les principes en matière de bonne gouvernance notamment la transparence». Selon le document: «Ce gré à gré qui ne dit pas son nom, signé sur une période de 10 ans à l’encontre des intérêts de Senelec, risque de compromettre tous les efforts déployés jusqu’ici, pour assurer la continuité du service public de l’électricité. Depuis la signature du contrat en février 2019, le Sutelec n’a cessé d’alerter les autorités sur la nécessité de faire la lumière sur ce contrat entre autres». Ce qui va pousser le syndicat à parler de «Akileegate».
Par conséquent, dans le souci de préserver cet outil si indispensable pour le développement du pays, le Sutelec dira: «n’avoir jamais lâché du lest pour que toute la lumière soit faite sur les conditions de ce contrat taillé sur mesure». En outre, le syndicat liste ses préoccupations qui s’articulaient autour de «l’expertise de Akilee sur le domaine de l’électricité notamment l’exploitation commerciale pour que le chiffre d’affaires de Senelec lui soit confié, la pertinence et l’opportunité du contrat si on sait que Senelec, en interne, regorge de compétences aptes à faire le travail confié à Akilee, le respect des procédures en matière de passation de marchés, l’impact du contrat sur l’outil de travail et sur les emplois, et le statut de Akilee au niveau de la Senelec».
UNE AFFAIRE, MILLE QUESTIONS !
Signé le 11 février 2019, le contrat entre la Senelec, pilotée à cette époque par Mouhamadou Makhtar Cissé, et Akilee (S.A d’un capital de 882.400.000 FCFA détenu à 34% par Senelec et 66% par les promoteurs sénégalais), est source de moult questionnements
Signé le 11 février 2019, le contrat entre la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), pilotée à cette époque par l’actuel ministre de l’Energie, Mouhamadou Makhtar Cissé, et Akilee (société anonyme de droit sénégalais doté d’un capital de 882.400.000 FCFA détenu à 34% par Senelec et 66% par les promoteurs sénégalais), est source de moult questionnements. Là où d’aucuns soutiennent que ce type de contrat mérite d’être «cassé» parce que «nébuleux», que la Senelec n’a nullement besoin d’externaliser pour l’obtention de compteurs dits «intelligents», d’autres suspectent par contre de hauts responsables de l’Etat d’être à la manœuvre. Ils sont crédités de vouloir contracter avec la société israélienne «Powercom », en lieu et place de Akilee qui menacerait certains de leurs acquis. Il est aussi question rivalités entre de hauts responsables politiques qui auraient des ambitions présidentielles. C’est dans cet imbroglio indescriptible qu’interviennent les trois syndicats de la Senelec. Sud Quotidien tente de démêler l’écheveau.
Après les péripéties vécues avec son ancien Directeur général, Pape Dieng, qui était en même temps son fournisseur de compteurs, voilà que la Senelec est en train de se débattre dans une nouvelle affaire, l’opposant cette fois-ci à Akilee Sa, une société technologique de services énergétiques créée en 2017. L’ancien Dg et actuel ministre du Pétrole et des Energies, Mouhamadou Makhtar Cissé, avait jugé utile d’engager cette collaboration pour, confie-t-on, «venir à bout des nombreux délestages et autres vols d’électricité estimés à 30 milliards par mois».
Des sources proches de l’ancien DG font remarquer que pour des raisons de procédure de marché, ce dernier «avait utilisé une autre disposition réglementaire, l’autorisant à signer par entente directe avec Akilee». Et cela avec la bénédiction du Conseil d’administration dans lequel siégeait son proche collaborateur de l’époque, Pape Demba Biteye, actuel Dg de la Senelec.
«C’est Mouhamadou Makhar Cissé en personne qui a porté son choix sur Bitèye. Le Président Sall avait pensé à une autre personne», révèlent nos sources. Que s’est-il alors passé pour que Pape Demba Bitèye, devenu directeur général de la Senelec, décide de revoir ce contrat dépassé sous ses yeux en conseil d’administration ? Sud Quotidien a tenté de démêler l’écheveau.
Dans le préambule du contrat, on parle d’EDF, d’absence de stratégie de la Senelec, de compteurs intelligents, de facilitation de l’exploitation, de la distribution, de la mise à niveau de leviers pour optimiser les investissements, de performances techniques jamais égalées.
La première question qui vient à l’esprit est de savoir comment se fait-il que la société i-NES, créée en 2013, après avoir développé des solutions et innovations en trois ans (2014-2016), puis reconvertie Akilee, soit devenue une référence dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, au point d’être éligible?
Ensuite, comment se fait-il qu’après quelques années d’existence une start-up peut-elle être aussi liquide ? Qu’en est-il de toute l’ingénierie apportée par Akilee, en termes de performance, alors qu’en 2019, plus de 100 milliards avaient été alloués à la Senelec comme subventions ?
Voilà autant de questions que se posent les plus avertis.
UN CONTRAT SIGNE EN PLEINE CAMPAGNE PRESIDENTIELLE
Signé le 11 février 2019, alors que le pays était en pleine campagne présidentielle, le contrat questionne : Qu’est ce qui le motive ? Sans compter que tout cela a des relents de l’affaire Hydro-Québec-Elyo, lequel on s’en souvient, était entré dans le capital de la Senelec de justesse, devançant EDF, qui proposait 26,89 euros (17.639 francs CFA) par action, un contrat signé par Abdou Diouf et rompu par Abdoulaye Wade avec toutes les conséquences financières qui s’en sont suivies. Une rupture de contrat à un coût, souvent très exorbitant, en plus de détériorer l’image du pays.
POWERCOM MIEUX OFFRANT
Selon des sources dignes de foi, le groupe israélien Powercom est depuis quelque temps en opération de séduction à la Senelec. Il serait mieux offrant que Akilee, en termes de retombées pour des «cadres» qui avaient créé plusieurs sociétés annexes en relation de travail avec la Senelec. C’est le cas notamment des releveurs des compteurs… Un ancien directeur de la Sénégal, serait à la baguette pour faire passer la commande israélienne.