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17 juillet 2025
TOUT EST PREVU POUR LE SACRE DE SADIO MANE ET LES REDS
La saison de football devrait bien se poursuivre en Angleterre, malgré la propagation du covid-19. Le gouvernement britannique a déjà dessiné les contours de la reprise, avec une batterie de mesures.
La saison de football devrait bien se poursuivre en Angleterre, malgré la propagation du covid-19. Le gouvernement britannique a déjà dessiné les contours de la reprise, avec une batterie de mesures. Dates, lieux, programmation tv et protocole à respecter, tout est calé. Sadio Mané et les Reds de Liverpool peuvent recommencer à y croire.
La pandémie du Covid-19 a eu raison des nombreuses activités sportives qui étaient prévues un peu partout dans le monde. Entre reports et annulations, dirigeants et autres responsables ne savent plus quelle décision prendre. En France, le gouvernement a préféré mettre fin au championnat, offrant ainsi le titre au PSG de Idrissa Gana Guèye. Une mesure tant décriée, surtout du côté des formations qui devront évoluer dans des divisions inférieures la saison prochaine. Mais la ministre en charge des Sports est formelle. «Il faut penser à l'intérêt général du football. Si des clubs veulent aller en conciliation devant le CNOSF ou aux tribunaux, ils iront. Mais j'en appelle à la responsabilité de chacun», a tranché Roxana Maracineanu. Et du côté de l’Angleterre, le débat est tout autre. La reprise se prépare à grands pas.
20 CLUBS APPROUVENT LE «PROJECT RESTART» !
Les clubs anglais veulent finir le job. Alors que l’Angleterre est touché de plein fouet par le Covid, les actionnaires de clubs se sont retrouvés pour étudier les pistes d’une reprise. Selon des informations rapportées par «The Times», l'idée de terminer la saison à huis clos, avec un nombre limité de stades, a été avancée. Des affirmations confirmées par le «Telegraph» qui donne même plus de détails. «Il n’y aura plus de matchs à la maison ni à l’extérieur. Les journées restantes se joueront sur terrain neutre, à huis clos. Ainsi, 8 à 10 stades seront sélectionnés, en fonction de différents critères», rapporte le tabloïd anglais. Dans leur volonté d’éviter les regroupements aux abords des stades, les autorités ont mis en avant deux autres critères. Il s’agit de la situation sanitaire de la région, mais aussi de la distance pour les supporters des deux clubs opposés. Une proposition approuvée par les 20 clubs de l’élite anglaise.
REPRISE LE 12 JUIN, TEST JOUEURS ET STAFF, RETRANSMISSION
Même si le dernier mot revient au gouvernement britannique qui doit approuver ou non, la date pour la reprise a été calée au vendredi 12 juin. Et selon «SkySports», le championnat ne devrait pas alller au-delà du lundi 27 juillet. Ce qui représenterait ainsi sept semaines pour boucler les neuf journées restantes. Et pour ce faire, d’importantes mesures sont déjà prises. Pour limiter les risques de contamination entre les joueurs et les staffs, des tests seront effectués. Toujours au niveau des mesures, la Premier League travaille sur un protocole de retour à l'entraînement dans lequel les «joueurs se déplaceraient individuellement vers et depuis les terrains d'entraînement et arriveraient habillés de leur tenue». Avant les matchs, des vestiaires supplémentaires seraient mis à disposition pour faire respecter la distance sociale. Des dispositions similaires seraient également mises en place pour les échauffements d'avant-match. Le côté diffusion a également été abordé. Ainsi, sur les 92 matches restants, ils espèrent en retransmettre environ la moitié en direct. Et des dispositions particulières ont été prises pour les journalistes, tout comme les personnes qui auront le privilège d’assister à ces rencontres. «Jusqu'à 400 personnes, médias compris, seraient autorisées à assister aux matchs, une fois testées négatif au Covid19», précise «The Telegraph».
L’ESPOIR DE SACRE RENAIT POUR MANE ET LIVERPOOL
L’idée d’une reprise du championnat anglais redonne espoir aux fans de Liverpool. Solide leader de Premier League après 29 journées disputées, Liverpool (1er, 82 pts) peut de nouveau espérer mettre fin à sa longue disette. Privé de titre depuis 1990, le club de la Mersey pourrait mettre fin à 30 ans d’attente. Le sacre des Reds ne serait que logique, vu la folle saison réalisée par Sadio Mané et ses coéquipiers. Sur les 29 rencontres, l’équipe de Jürgen Klopp n’a perdu qu’une seule rencontre (contre Watford de Ismaïla Sarr, avec un doublé et une passe décisive du Sénégalais). Au niveau chiffres, c’est monstrueux. Liverpool affiche 27 victoires, 1 match nul, 66 buts marqués, pour seulement 21 encaissés. Des statistiques qui prouvent à suffisance la domination des Reds au niveau local. Auteur de 18 buts dont 14 en championnat, Sadio Mané a été un élément majeur du parcours du club anglais. Que ça soit dans la conception comme dans la finition, l’international sénégalais a répondu au rendez-vous. Eliminé de la Ligue des Champions (l’UEFA devra décider de la suite ou non de la compétition), il n’attend que ce titre pour conclure sa belle saison. Avec 25 points d’avance sur son dauphin Manchester City (2ème, 57 pts), c’est pratiquement dans la poche. En attendant la décision finale du gouvernement, les Reds peuvent encore y croire.
ITALIE : KOULIBALY ET NAPLES DANS L’ATTENTE !
En Serie A, Kalidou Koulibaly et les siens ont de fortes chances de reprendre la compétition. Pays fortement touché par la pandémie, l’Italie avait suspendu toutes activités sportives, à l’instar de plusieurs autres pays. Mais hier, le Ministère de l'Intérieur a autorisé les entraînements individuels pour les sports collectifs. Une mesure prise, après consultation du comité scientifique. « Tous les individus dans le pays peuvent pratiquer un exercice physique dans les espaces privés et publics, en respectant les règles sanitaires de distanciation », rapporte un communiqué du gouvernement italien. Ce qui signifie en d’autres termes que les clubs professionnels peuvent reprendre les entraînements dès demain. Classé 6ème, à 15 points du podium, Naples (39 pts) devra en cas de reprise batailler ferme pour accrocher une place européenne. Alors qu’il est déjà annoncé sur le départ, Kalidou Kouliblaly, lui, tentera de terminer sur une bonne note. Ce qui permettrait au défenseur international sénégalais de quitter l’Italie par la plus grande porte.
ALLEMAGNE : SANE ET SCHALKE PAS ENCORE EDIFIES !
En Allemagne, c’est encore le flou pour Salif Sané et ses coéquipiers. Alors qu’une reprise était annoncée pour le 9 mai prochain, la Chancelière Angela Merkel en a repoussé l’échéance. Dans un entretien qu’il a accordé hier au quotidien Bild, le ministre de l'Intérieur a évoqué la question. Il se dit certes favorable à la continuité de la Bundesliga en mai, mais avec certaines conditions. «Je trouve le calendrier proposé par la Ligue allemande de football (DFL) plausible et je soutiens un redémarrage en mai. S’il y a un cas de coronavirus au sein d’une équipe ou de son encadrement, le club dans son ensemble et éventuellement aussi l’équipe contre laquelle il a jouée en dernier, devront se mettre en quarantaine pendant deux semaines. Il continuera donc à y avoir des risques pour le calendrier et pour le classement», a prévenu Horst Seehofer dans les colonnes du quotidien allemand. Au niveau de la Bundesliga, les clubs sont autorisés depuis le 6 avril à s'entraîner de manière adaptée. A noter que l’UEFA a demandé aux ligues de donner une décision définitive avant le 25 mai prochain. Et dans plusieurs pays, la tendance est à l’optimisme.
89 NOUVEAUX CAS, 43 PATIENTS GUÉRIS
Le ministère de la Santé a annoncé lundi la guérison de 43 patients et la détection de 89 nouveaux cas de Covid-19, portant à 1.271 le nombre total de contaminations au Sénégal depuis le 2 mars.
Dakar, 4 mai (APS) - Le ministère de la Santé a annoncé lundi la guérison de 43 patients et la détection de 89 nouveaux cas de Covid-19, portant à 1.271 le nombre total de contaminations au Sénégal depuis le 2 mars.
Les nouvelles contaminations proviennent de 807 tests, avec un taux de positivité de 11,02%, a précisé le docteur Marie-Khémesse Ngom Ndiaye, la directrice générale de la santé. Publiant le dernier bilan de la pandémie de coronavirus au Sénégal, elle a dit qu’il y a eu 86 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et trois cas causés par la transmission communautaire.
Deux des cas de transmission communautaire ont été recensés à La Médina, un quartier de Dakar, et un autre à Mbour (ouest).
Selon Mme Ndiaye, 43 patients viennent d’être déclarés guéris, et un autre, âgé de 58 ans, est décédé lundi matin. C’est le 10e décès causé par le Covid-19 au Sénégal, selon le ministère de la Santé, lequel précise que 415 personnes ont recouvré la santé et un autre a été évacué dans son pays.
A ce jour, 845 patients sont traités du Covid-19 au Sénégal, et six d’entre eux, se trouvant dans un état jugé préoccupant par les services sanitaires, sont en réanimation à l’hôpital de Fann et à l’hôpital Principal, à Dakar, selon Mme Ndiaye.
DR ABDOULAYE BOUSSO DU COUS AUDITE LES LIEUX
Ainsi, l’urgentiste s’inquiète de la multiplication des clusters (foyer de contamination). Le patron du Cous a rassuré toutefois que sur chaque site « une équipe médicale sera déployée 24 h sur 24 et une ambulance médicalisée sera positionnée sur place ».
2 mois d’épidémie pour un bilan en hausse. Lors du point de presse conjoint avec le ministre de la Santé et de l’action sociale, le directeur du Centre des œuvres d’urgence sanitaire (Cous), Dr Abdoulaye Bousso, a fait remarquer que le nombre de personnes dépistées positivement à Covid-19 a été multiplié par 6, soit 1182 cas à la date du dimanche 3 mai 2020, dans 11 régions et 33 districts du pays. De même, le nombre de décès a fortement augmenté, soit d’un (1) seul cas à 9 cas de décès à la date d’hier.
Ainsi, l’urgentiste s’inquiète de la multiplication des clusters (foyer de contamination). Le patron du Cous a rassuré toutefois que sur chaque site « une équipe médicale sera déployée 24 h sur 24 et une ambulance médicalisée sera positionnée sur place ».
« Nous sommes à 1115 cas et si on voit par rapport à notre dernier point du 2 avril, le nombre de cas est multiplié par 6 et là nous constatons effectivement que l’épidémie est en train de se développer dans le pays », a déclaré Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Cous. Il a établi en outre que le nombre de personne guéris a été « multiplié par 6 » mais, « nous ne nous attardons pas trop » sur ces chiffres car, « c’est vrai que c’est important et c’est très gratifiant pour le personnel de santé d’avoir des guéris. Mais le focus surtout, c’est sur le nombre de nouveaux cas et notre combat, c’est vraiment de réduire le nombre de nouveaux cas » a-t-il souligné. En ce qui concerne le taux de létalité du Covid-19 au Sénégal depuis le début de l’épidémie, le bilan est ponctué d’inquiétude. « Le mois dernier, nous étions à 1 cas et à l’instant, nous sommes à 9 cas donc pendant le mois d’avril, nous avons eu a enregistré 8 décès » a renseigné le patron du Cous.
Face à l’équation de l’endiguement de propagation du virus, la bataille est loin d’être remportée. De « 7 régions touchées, nous sommes passés à 11 régions touchées. Et pour les districts, nous étions à 24 districts touchées et nous passons également à 33 districts sur 79 districts. Donc, 41,7% de nos districts sanitaires sont touchés actuellement » a informé Dr Abdoulaye Bousso.
Et de poursuivre : « En termes d’information sur la proportion de contamination par rapport au genre, c’est à peu près égal. Nous avons 52,22% d’hommes qui ont contracté la maladie contre 47,78% de femmes ». Ajoutant que la tranche d’âge la plus touchées est celle qui se situe entre 25 ans et 45 ans. « Les enfants entre 0 et 4 ans représentent 5,2% des cas de contaminations et la tranche d’âge de 60 ans et plus représente plus de 10,4% », a précisé le spécialiste.
L’INCIVISME DE CERTAINES PERSONNES, HANDICAP LA RIPOSTE
Par ailleurs, Dr Abdoulaye Bousso, a fait remarquer que l’incivisme de certaines personnes a entrainé la multiplication des clusters (réseau de contamination, Ndlr). « Une chose assez particulière dans cette épidémie, c’est l’existence de clusters. Nous avons des patients qui contaminent beaucoup de personnes et aujourd’hui, nous avons puis identifié 14 clusters qui, eux seuls, sont responsables de plus de 20% des cas. Nous avons des patients qui ont contaminé 28 personnes par exemple et ça, c’est vraiment particulier et dans l’hypothèse, c’est un peu notre mode de vie qui pourrait l’expliquer » a-t-il regretté. Et de poursuivre : « nous avons des contaminations dans les familles, des fois autour des chefs religieux, mais nous avons eu également des cas de contamination professionnelle dans un centre d’appel qui a créé un cluster ».
La stratégie n’a pas changé, a indiqué le patron du Cous lors du point de presse conjointe avec le ministre de la Santé et de l’action sociale, le samedi 02 mai. « Nous sommes à 9701 cas contacts suivis par les services sanitaires depuis le début de l’épidémie au Sénégal et au 30 avril, nous sommes en train de suivre 5226 cas contacts et c’est évolutif » a renseigné Dr Bousso. Et d’ajouter : « au niveau des laboratoires, nous sommes à 17787 tests de laboratoire dont essentiellement la majorité faite par l’Institut Pasteur. Et je dois préciser que la stratégie est restée la même depuis le début. Ce que nous essayons de faire, c’est prendre en charge les cas suspects et également tous les cas positifs. Donc c’est des cas contacts que nous dépistons au maximum et ce qui explique qu’aujourd’hui, nous avons plus de cas ».
OUVERTURE DES SITES DE TRAITEMENT EXTRA HOSPITALIÈRE
En outre, la montée en flèche de la courbe des personnes testées positivement risque de suffoquer les établissements de santé et pour une approche de solution, le directeur du Centre des œuvres d’urgence sanitaire (Cous) a indiqué « sur la prise en charge extra hospitalière, l’objectif est de ne pas perturber nos établissements de santé. C’est de ne pas faire de nos hôpitaux, des hôpitaux Covid, ce qui peut porter préjudice aux autres maladies ».
Et de rassurer : « c’est pourquoi nous avons reçu des instructions du ministre de la Santé et de l’action sociale pour mettre en place ces prises en charge extra hospitalière, ce qui ne va pas faire baisser la qualité de la prise en charge et cela est très important. Et pour cette catégorie de prise en charge, c’est pour des cas qui sont peu symptomatiques et asymptomatiques. Une équipe médicale sera déployée 24 h sur 24 et une ambulance médicalisée sera positionnée sur place sur ces sites. Et aujourd’hui, on estime à 400 lits disponibles au niveau de ces sites ».
Et d’informer qu’après avoir été « informé sur certain retard de prise en charge des patients », le ministre a donné des instructions pour que la situation puisse être rapidement corrigée. En ce qui concerne les sites de traitement extra hospitalier dont près de 400 lits sont mis à disposition, il a informé qu’i s’agit : « des hangars des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, de la base aérienne de Thiès mais également du centre des armées de Gueréo ».
«LES ECOLES CORANIQUES QUI FONT PARTIE DE LA CARTE SCOLAIRE BENEFICIENT DE CERTAINES INTERVENTIONS»
La situation des enfants, notamment dans les écoles coraniques et ceux de la rue en cette période de pandémie de coronavirus, reste très préoccupante pour les autorités publiques et les organisations de protection de l’enfance, en particulier l’Unicef
La situation des enfants, notamment dans les écoles coraniques et ceux de la rue en cette période de pandémie de coronavirus, reste très préoccupante pour les autorités publiques et les organisations de protection de l’enfance, en particulier l’Unicef. Invitée hier, dimanche 03 mai 2020, de l’émission Jury du dimanche sur les ondes d’Emédia, la représentante de l’Unicef à Dakar, Sylvia Danailov, a précisé que certaines écoles coraniques figurant sur la carte scolaire reçoivent des avantages de la part de son organisation.
«Nous, on travaille directement avec le ministère de l’Education nationale et avec d’autres ministères pour avoir la situation des enfants. Les écoles coraniques qui font partie de la carte scolaire au niveau du Sénégal bénéficient de certaines interventions. Les écoles ayant fermé, certains de ces daaras qui sont inscrits dans la carte nationale scolaire ont aussi fermé. Certains des enfants sont rentrés chez eux, d’autres sont restés et sont accompagnés par une aide alimentaire, des kits sanitaires etc.» a renseigné Sylvia Danailov qui était l’invitée hier de « Jury du dimanche ».
Poursuivant sur la fermeture des écoles coraniques, Sylvia Danailov dira par ailleurs qu’ « il y a vraiment une action décisive qui est menée par le ministère de la Femme, famille, genre et protection de l’enfance mais aussi avec beaucoup d’autres acteurs notamment le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et de l’action sociale, et beaucoup des partenaires comme l’Unicef, pour identifier ces situations et soutenir le retour volontaire des enfants auprès de leurs familles. Et là, nous collaborons avec les maîtres coraniques, avec toutes les forces de la société. Par exemple au niveau décentralisé, nous avons dans tous les départements des comités départementaux de protection de l’enfance ».
Mme la représentante de l’Unicef au Sénégal fera remarquer dans la foulée : « Nous accompagnons tous les acteurs pour pouvoir identifier ces situations où les enfants ne sont pas dans des conditions dans lesquelles ils devraient être et pouvoir les accompagner à rentrer dans leurs familles. L’action est urgente pour ces enfants-là, mais on a besoin de beaucoup de moyens. Parce que vous imaginez bien que chaque enfant doit être accompagné individuellement et ça, c’est vraiment un travail sur lequel nous sommes en train d’aller de l’avant ».
Interpellée sur le phénomène des enfants de la rue et leur accompagnement, la représentante de l’Unicef indiquera que « la grande préoccupation pour nous, c’est les enfants qui ne sont pas avec leurs parents et les différentes situations. Et il est vrai que les enfants de la rue qui étaient dans la rue sont en situation d’urgence de soutien. Et là nous avons travaillé avec le gouvernement, des structures, des organisations non gouvernementales, pour obtenir des opportunités à ces enfants afin de les accompagner soit de pouvoir identifier d’où ils viennent, de les accompagner chez eux ou bien soutenir des structures pour les recueillir ».
Concernant le résultat de l’opération du retrait d’enfants, Mme Danailov se veut prudente : « Il y a des résultats, ça va lentement et c’est en cours. Nous avons besoin de plus de capacités, nous avons besoin de plus de travailleurs sociaux, nous avons besoin de plus d’investissement, la communauté internationale se mobilise pour soutenir le gouvernement».
Et de conclure en se félicitant de la décision du gouvernement, lors du Conseil des ministres de mercredi passé, de mettre en place des mesures de protection sociale pour la protection des enfants en situation difficile.
SUSPICIONS SUR DES COMMANDES
Deux commandes pour les mêmes produits. C’est ce à quoi on assiste dans la lutte contre la propagation du coronavirus entre le Ministère de la Santé et de l’Action sociale et la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA)
Deux commandes pour les mêmes produits. C’est ce à quoi, on assiste dans la lutte contre la propagation du coronavirus entre le Ministère de la Santé et de l’Action sociale et la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna). Alors que dans un communiqué supposé envoyé par l’intersyndicale de la PNA, ce dernier crie au “scandale”, le département de la santé s’emmêle les pinceaux dans ses réponses. Dans le même temps, la directrice de la PNA affiche la capacité de sa structure à honorer ses engagements sur toutes les commandes. Ce qui installe encore une suspicion au sein de ce département qui est déjà empêtré dans une autre commande de matériel livré en 48 heures.
L ’Intersyndicale de la Pharmacie nationale d’approvisionnement dénonce une «nébuleuse» dans la commande passée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale pour l’acquisition de masques, de charlottes, de thermoflashs, Epi, de casaques et de gants pour une valeur de 2 milliards de F CFA dont une première cargaison a été déjà livrée. C’est ce que révèle le site seneweb.com que nous avons visité. La même source d’ajouter : «notre surprise est d’autant plus grande que la Direction de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère a commandé les produits sans aucune harmonisation avec la Pna qui, a déjà lancé une commande pour ces mêmes produits sur instruction du ministère de la Santé». Une situation qui a installé un malaise entre les deux entités. Car, selon les professionnels du secteur de la Pna «la commande du ministère de la Santé a été faite par le biais d’un privé (une gérante d’agence de voyage, Ndlr), à qui on a donné les moyens de l’État sans aucun respect des règles et procédures». Et de poursuivre : «ce choix, sans aucun doute, va causer des difficultés énormes à la Pna qui a déjà passé plus de cinq milliards de commande sur la base d’expression de besoins faite par les services techniques du ministère de la santé et de l’action sociale. Un stock d’une valeur d’un milliard est déjà dans les magasins de la Pna et deux milliards sont en cours de réception».
L’INTERSYNDICALE NIE LA PATERNITÉ DU COMMUNIQUÉ
Selon des responsables de l’intersyndicale de la PNA, notamment des membres du bureau exécutif, joints au téléphone, le communiqué publié par Seneweb.com n’émanerait pas de leur entité. «Si vous êtes en possession du communiqué publié par Seneweb, vous verrez qu’il n’a pas été signé. De ce fait, on ne peut pas nous imputer la paternité de ces propos». Et de poursuivre : «si c’était le cas, la presse l’aurait en sa possession».
Toutefois, d’autres sources ont bien confirmé l’information en précisant qu’il s’agissait même d’une lapalissade. «Les deux commandes sont une réalité. Aucune des deux parties ne va le démentir. Le ministère de la Santé a fait l’annonce de la réception d’un premier lot qui n’est pas celui de la Pna. Maintenant, reste à savoir où se trouve le problème. Qu’est ce qui explique ce doublon ?». A la question de savoir, si la commande de tels produits devrait relever de la compétence exclusive de la Pharmacie nationale d’approvisionnement, des sources de la Pna confirment et soutiennent : «en dehors des médicaments, la Pna assure l’acquisition de matériels essentiels aux structures sanitaires publiques mais aussi le stockage, la distribution et le suivi des produits de santé».
LE DOUBLE DISCOURS DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Au ministère de la Santé et de l’Action sociale, on ne nie pas cette commande faite pour une «meilleure prise en charge» de son personnel sanitaire. Selon des sources de ce département, le ministère n’a pas obligé de passer par la Pna. «Il n’y a pas de scandale dans cette affaire, c’est une question de responsabilité et ils le savent très bien. La commande a été faite dans la plus grande transparence (sic) et dans la plus grande légalité et ce n’est pas la première fois que la tutelle procède à l’achat des équipements pour le compte des agents de la santé». Une affirmation qui est en porte-à-faux avec des propos tenus par le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr chez nos confrères de la 7TV, au début de la pandémie de Covid 19 au Sénégal. Il avait déclaré : «C’est la pharmacie nationale d’approvisionnement qui effectue les provisions en matériels essentiels comme les gels et autres et cela passe par des procédures très claires»
LA RÉPONSE DE LA DIRECTION DE LA PNA
La direction de la Pharmacie nationale d’approvisionnement a refusé de verser dans la polémique. Docteur Annette Seck Ndiaye que nous avons joint confie : «nous avons honoré toutes nos commandes et avons assuré la livraison dans les établissements publics de santé (EPS), les régions médicales et les centres épidémiologiques et des hôpitaux. Nous embarquons les commandes et le transfert de chaque région jusqu’à Tambacounda. Nous faisons de notre mieux pour assurer une couverture et une disponibilité des produits essentiels ». Sur la commande parallèle faite par le ministère de la santé et de l’action sociale, le docteur Annette Seck Ndiaye répond, «s’il y a des commandes faites ailleurs, on ne s’en occupe pas. Ce que je peux vous dire, c’est que nous sommes capables d’- honorer nos engagements».
Par Henriette Niang Kandé
LIBRE CIRCULATION DES JOURNALISTES, ENCORE UNE EXCEPTION SENEGALAISE !
Sénégal, notre beau pays, terre de paradoxes par excellence et terreau d’intrigantes « innovations», où rien ne se passe comme ailleurs! Prenons l’exemple des télévisions qui s’étaient vues sommer de faire porter des masques sur leurs plateaux
Sénégal, notre beau pays, terre de paradoxes par excellence et terreau d’intrigantes « innovations», où rien ne se passe comme ailleurs! Prenons l’exemple des télévisions qui s’étaient vues sommer de faire porter des masques aux journalistes, animateurs et invités sur leurs plateaux. Du jamais vu nulle part ailleurs dans le monde, y compris dans les pays à très fort taux d’infection et de mortalité.
Des émissions sont produites à domicile, et via des supports technologiques permettant à des intervenants d’y participer en toute sécurité. Les émissions de plateau, enregistrées ou en direct, respectent la distanciation et les gestes barrières recommandés, sans que les participants ne s’exhibent masqués. Il aura fallu la réaction combinée du président du Conseil des Editeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et du président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), pour amener les autorités à condescendre....
L’épisode de l’exclusion des journalistes des catégories professionnelles bénéficiaires d’un coup fil par arrêté ministériel, leur permettant de circuler sans restrictions par ces temps d’état d’urgence et de couvre-feu se prolonge, avec «l’innovation» du ministère de l’Intérieur, consistant à numériser les données à fournir par les journalistes, afin de pouvoir disposer d’une autorisation de circuler électronique. La mesure suscite crainte et appréhension chez les professionnels, notamment l’éventualité d’être repérables, traçables et localisables à tout moment. Hormis le risque d’intrusion dans la vie privée, c’est au plan professionnel que se pose la question d’une possible interférence de Big Brother. Imaginez un(e) journaliste, travaillant sur un sujet sensible avec des sources, des contacts requérant anonymat et protection, pour diverses raisons. Quelles garanties peuvent lui être données que « l’œil de Moscou » ne suivra pas ses moindres déplacements, faits et gestes?
La «fatwa» contre la télé, outre la méprise qu’elle surligne, renseigne subrepticement sur le profil psychologique de certains des dirigeants et fonctionnaires de l’Etat, avec une conception et une pratique étriquées des attributs et prérogatives de la puissance publique, ne retenant que le monopole de la contrainte qui lui est attachée, au détriment de la doctrine de service public qui lui est opposable à juste titre.
D’un point de vue purement administratif, il incombe à l’Etat moderne de garantir et sécuriser le droit à l’information des citoyens, en s’assurant de l’effectivité des conditions et modalités de jouissance de cette liberté fondamentale, fondatrice de la liberté de la presse, et du recours à différents outils disponibles pour la défense et l’illustration de cette disposition universelle, normée et codifiée. Notre pays est-il si exceptionnel au point de se signaler aussi singulièrement à la face du monde, à travers des mesures régressives voire répressives ? Qu’avons-nous que le reste du monde n’a pas, pour justifier une certaine idée de «l’exception sénégalaise » galvaudée et ressassée à souhait? Le plus curieux dans cette histoire de «télévision masquée », anxiogène, c’est que les rédactions des radios, journaux et presse en ligne, sont superbement exclues du champ de ce contrôle rigoriste. La magie de la télévision sans doute ! Le débat sur le rôle et la fonction des médias dans la société est d’une actualité et d’une acuité brûlantes.
En rappeler les termes pourrait permettre d’en cerner les contours, les enjeux d’aujourd’hui et de demain, dans une perspective sociétale globale. « La radio annonce, la télévision montre, la presse explique », pontifiait-on à l’ère d’Emerc, l’Homme Emetteur-Récepteur, pour les familiers de l’approche théorique de la communication du Canadien Jean Cloutier. La presse écrite, qui a donné son nom devenu générique à l’activité de collecte, de traitement (production) et de diffusion de masse d’informations, de sujets éducatifs, de thématiques, de divertissement, tous moyens confondus, est sommé de se numériser, en s’inscrivant -en s’inclinant selon les puristes de l’écriture graphique- dans la dynamique de la convergence numérique qui permet de produire, d’aspirer et de diffuser sur un même canal, internet, satellite et tout réseau répondant aux normes du protocole IP.
Ainsi les différentes fonctions des médias classiques et des nouveaux médias peuvent-elles être agrégées dans des plateformes numériques, qui proposent une offre globale et pluraliste tout en respectant la segmentation des besoins dans l’espace numérique intégré. Les évolutions actuelles et futures des besoins en information et de la constellation d’offres de toutes natures, de toutes origines, obligent à d’autres rapports sociaux, à commencer par une redéfinition de la conception et de l’expression des missions régaliennes des détenteurs de pouvoir, au regard de l’irruption d’une nouvelle citoyenneté biberonnée à la conscience discursive et à la conscience critique. Les citoyens ne sont plus assimilables à des masses populaires à « gérer » par la contrainte, mais des agents à la fois proactifs et interactifs, détenteurs d’un pouvoir de légitimation voire d’habilitation.
C’est fort d’une telle compréhension du mouvement qui dessine des trajectoires à vitesse grand V que les médiations doivent être appréhendées, dès lors qu’elles intègrent en les dépassant, la simple fonction de relais ou pourvoyeurs de contenus. La problématique d’une citoyenneté s’exprimant par l’action individuelle et collective d’agents compétents, engagés dans la recherche et dans la production de sens est à envisager aussi bien par les professionnels des médias, que par les acteurs politiques et sociaux, «The Powers That Be», (les pouvoirs établis, institutionnels, économiques, spirituels, occultes, etc.).
Alors dialoguons pour développer des acquis à même d’intégrer les dynamiques qui travaillent nos sociétés interpellées et potentiellement solubles dans une société globale de l’information qui nous laissera encore sur les bords de ses autoroutes que nous devons pourtant impérativement emprunter avec pour bagages notre part d’humanité, d’innovation et de créativité.
C’est là tout notre défi.
Dans un entretien croisé avec Jean Charles Biagui et Maurice Soudieck Dione, Sud quotidien revient sur la situation politique du Sénégal en contexte de Coronavirus
Le constat semble unanime. Avec la situation pandémique du Covid-19, tous les grands leaders politiques, à l’image d’Idrissa Seck de Rewmi, de Khalifa Sall de Taxawu Senegaal, de Me Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (Pds) et autres se retrouvent aux abonnés absents dans l’animation du débat politique, la fidélisation de leur base électorale et/ou la mobilisation politique. L’Assemblée nationale, autre sphère de confrontation et/ou d’existence politique, est elle-aussi «confinée», après le vote de la loi d’habilitation. Que dire du dialogue politique, dont la reprise est incertaine ? Par conséquent, seul le président Macky Sall et son gouvernement sont en train de dérouler, sommes-nous tentés de dire. Cette situation n’avantage t-elle pas plus le pouvoir en place que l’opposition? Macky Sall n’est-il pas, politiquement parlant, en train de tirer profit de cette situation de Covid19, surtout avec la distribution de l’aide alimentaire aux familles vulnérables? Si le président Macky Sall parvenait à bien gérer la crise, cela ne pourrait-il pas être une sorte de plus-value politique, si jamais il songeait au troisième mandat ? Autant de questions que Sud quotidien a soumis, dans un entretien croisé, à des Enseignants Chercheurs, notamment Jean Charles Biagui de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, et Maurice Soudieck Dione, Docteur en Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Peut-on dire que seuls le président Macky Sall et son gouvernement sont en train de dérouler, contexte de Covid-19 obligeant ?
Jean Charles Biagui : « Nous sommes dans un contexte politique unidirectionnel. Autrement dit, une situation dans laquelle l’initiative et l’activité politiques sont monopolisées par les mêmes acteurs, plus précisément par l’Exécutif. Les acteurs politiques de l’opposition et ceux de la société civile estiment à tort que le Covid-19 est incompatible avec des propos contestataires et le pluralisme des idées. Certains parmi ceux qui se réclament de la société civile sont d’ailleurs beaucoup plus préoccupés par les strapontins octroyés généreusement par le pouvoir. Ce n’est pas la mission de la société civile d’intégrer les institutions étatiques…Lorsque les partis politiques n’occupent plus l’espace public, lorsque ceux qui se revendiquent de la société civile s’inscrivent dans une course aux postes dans l’appareil d’État ou estiment que leur rôle est de suppléer l’Etat au lieu de chercher à l’influencer, lorsque le parlement ne contrôle pas les gouvernants et ne prend aucune initiative, l’Exécutif n’a plus aucune contrainte. Le Covid-19 a conduit à la mise en place d’un contexte de pensée quasi unique. Les seules controverses semblent pour le moment ne concerner que la distribution des denrées alimentaires. Sur le plan de la gestion sanitaire de la crise, il existe malheureusement très peu de débats. Les opposants se sont emmurés dans un silence qui ne se justifie pas… et sont en train de commettre une erreur de communication politique.
Maurice Soudieck Dione : « Naturellement, c’est le Président Sall qui déroule avec son Gouvernement. Mais il faut comprendre le terme «dérouler» au sens figuré sous l’angle de cordonner et d’organiser la lutte contre le Covid-19, qui est une bataille de toute la Nation contre un fléau ; et non pas «dérouler» dans le sens d’une lutte avec des adversaires politiques roulés dans la farine ou dans la poussière ».
Cette situation n’avantage t-elle pas plus le pouvoir en place que l’opposition ?
Jean Charles Biagui : « C’est surtout l’avenir qui nous le dira. Pour le moment, le pouvoir semble être en position de force. Mais à moyen et à long terme, tout dépendra de la gestion de la crise par le gouvernement. Si les mesures sur le plan sanitaire et social ne permettent pas de normaliser rapidement la situation, le pouvoir pourrait beaucoup perdre de sa crédibilité actuelle déjà mise à rude épreuve par une stratégie sanitaire qui n’a pas encore porté ses fruits et par les supposés scandales concernant les marchés des denrées alimentaires. Il s’y ajoute que la distribution de ces dernières risque aussi de ternir l’image du gouvernement si les véritables bénéficiaires sont écartés au profit de la clientèle politique. A ce titre, le contexte actuel ressemble à une perche tendue à l’opposition. Elle peut et elle doit la saisir pour revenir dans le jeu politique qu’elle n’aurait jamais dû abandonner.
Maurice Soudieck Dione : « En fait, il faut dire que dans la situation actuelle, il y a comme une sorte de brouillage voire de gommage des aspérités, contradictions et clivages politiques, notamment en ce qui concerne cette distinction/différenciation entre une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose, en ces temps particuliers qui nécessitent la mobilisation de toutes les énergies, de tous les moyens et de tous les efforts. Il y a aussi un impératif catégorique à conserver un état mental et psychologique de qualité pour combattre la maladie et travailler tous ensemble à sortir de la crise sanitaire. Ce devoir impérieux d’unité et de solidarité exige des acteurs le sens du dépassement au profit des intérêts supérieurs et transcendants de toute la collectivité nationale. Il faut encore préciser à ce niveau que les opposants qui s’aventureraient à critiquer avec virulence le régime dans ces moments extrêmement difficiles que traverse le pays, pourraient être désavoués et déconsidérés comme n’étant mus que par des intérêts personnels et partisans, et donc frappés d’une incapacité certaine à s’élever à la dimension des enjeux et de la gravité de l’heure.
Macky Sall n’est-il pas, politiquement parlant, en train de tirer profit de cette situation de Covid19, surtout avec l’aide alimentaire ?
Jean Charles Biagui : « La stratégie visant à distribuer une aide alimentaire a aussi des effets négatifs en termes de communication. Elle révèle à la face du monde un pays où la faim est loin d’être vaincue. Dans une certaine mesure, elle bat en brèche l’idée d’une société en émergence, l’idée d’un pays autosuffisant en riz. Les slogans du gouvernement sénégalais apparaissent ainsi au grand jour sans réelle consistance. L’aide alimentaire d’urgence est quelque part un aveu d’échec des politiques publiques de ces dernières années. Elle montre l’image d’un pays ou deux sacs de riz constituent une aubaine et un enjeu pour la plupart des ménages. Dans le même ordre d’idées, la demande d’annulation de la dette adressée aux bailleurs est un autre aveu de taille. Le gouvernement souligne par cet acte le caractère insoutenable de la dette et plus grave il semble nous dire que les dollars empruntés à notre nom n’ont pas permis de prendre en charge nos préoccupations sociétales. Au lieu de rompre avec le cycle infernal de l’endettement, nos gouvernants veulent saisir l’opportunité que leur offre le Covid-19 pour s’inscrire dans un autre cycle d’endettement.
Maurice Soudieck Dione : Le Président Sall tire naturellement profit de la situation en termes d’affirmation de son leadership sur le plan national et même international. Sur le plan national, il se pose et s’impose comme le chef principal autour de qui tous sont mobilisés pour les besoins de cette lutte contre l’épidémie. Le Président Sall bénéficie également d’un effet de solidarité grégaire, qui fait que face à un péril extérieur, la société a tendance à se souder, à faire montre de cohésion pour affronter le danger. Mais ces dividendes politiques engrangés peuvent être vite dissipés au sortir de la crise ; en ce moment, les difficultés économiques et sociales vont retomber sur le régime. Car il faut dire aussi que le Covid-19 a mis en évidence les carences et insuffisances du régime à bien des égards. Sur l’endettement à outrance du pays, surla négligence du service public de la santé, sur les questions relatives à l’utilisation pertinente des ressources publiques pour financer des investissements prioritaires et productifs. En ce sens, les infrastructures de prestige comme le TER, les infrastructures sportives coûteuses, le Centre international de conférence Abdou Diouf presque tout le temps fermé, après avoir englouti 53 milliards, pendant que les universités Amadou Makhtar Mbow et du Sine-Saloum sont en chantier depuis plusieurs années, en sont quelques illustrations… Au plan communicationnel, par rapport à la distribution de l’aide alimentaire d’urgence, on a vu le Président Sall défiler au port et passer en revue les tonnes de riz à distribuer ! Il y a là une politisation et une personnalisation de l’aide, comme s’il s’agissait d’une aumône qui dépendait du bon vouloir du Président et comme si les ressources utilisées lui appartenaient. De ce point de vue, on retrouve à travers une lecture sémiologique les tares de notre système politique, à savoir d’une part l’hyper-présidentialisation, autrement dit la concentration excessive et pernicieuse de tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, et le néo-patrimonialisme, c’est-à-dire une confusion entre ressources publiques et ressources privées sous la férule d’un chef autoritaire qui en use et en abuse. Il faut également mettre en évidence les soupçons de scandales dans l’attribution des marchés des denrées et du transport ; ce qui est de nature à entacher l’image du régime surtout dans un contexte pareil de crise.
Si le président Macky Sall parvenait à bien gérer la crise, cela ne pourrait-il pas être une sorte de plus-value politique, en cas de… tentative de troisième mandat ?
Jean Charles Biagui : « La question du troisième mandat est une question d’ordre constitutionnel. Dans la lettre et dans l’esprit de la charte fondamentale, il n’est pas possible de faire plus de deux mandats consécutifs. Par conséquent, la gestion de la crise actuelle ne peut pas servir d’instrument de légitimation à une impossible candidature sur le plan juridique et politique. Si les stratégies de gestion de la crise portent leurs fruits, il est clair que le pouvoir pourrait en tirer un grand profit. Pour l’heure, nous n’en sommes pas encore là. Au contraire, la crise s’intensifie. Le nombre de personnes infectées du Covid-19 est en constante augmentation. Les cas communautaires se multiplient. L’économie est affectée. Les écoles, les universités et les lieux de culte sont fermés sans que le gouvernement ne puisse nous dire la date effective de leur réouverture. Le pouvoir joue sa crédibilité avec cette crise. Celle-ci montre, s’il en était encore besoin, le grand dénuement des installations hospitalières surtout à l’intérieur du pays. Le personnel médical qui fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions bénéficie d’un traitement salarial qui a longtemps fini de les démotiver. Tout cela était déjà connu des Sénégalais, mais le coronavirus a davantage mis en exergue cette réalité qu’il est impossible de cacher.
Maurice Soudieck Dione : « Je ne pense pas que cela puisse servir le Président Sall dans la perspective d’une troisième candidature. Il faut préciser qu’il y a depuis la Constitution du 22 janvier 2001, une constante dans la limitation des mandats à deux. Dans la controverse de 2011-2012 sur la troisième candidature du Président Wade, le principe de la limitation des mandats à deux n’était pas en cause, car le problème juridique était de savoir si le premier mandat du Président Wade (2000-2007) obtenu sous l’empire de la Constitution du 7 mars 1963 devait être comptabilisé ou non dans le nombre de mandats exécutés. Le peuple sénégalais a écarté vigoureusement cette hypothèse de troisième mandat en sanctionnant lourdement par les urnes le Président Wade et son régime en 2012. Avec un lourd tribut en pertes de vies humaines dans une élection de fortes tensions, qui a porté le Président Sall au pinacle ; celui-là même qui a initié le référendum de 2016. Cette consultation populaire n’a pas changé totalement l’ordre constitutionnel, mais a simplement réformé la Charte fondamentale en vigueur, notamment en son article 27, duquel il appert que « Nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs ». Benno Bokk Yaakaar, la coalition qui soutient le Président Sall a fait campagne en 2016 au référendum pour faire voter oui. Le Président Sall lui-même a affirmé le 31 décembre 2018, alors qu’il était en quête de réélection, qu’il lui restait un seul et dernier mandat si le peuple portait son choix sur lui en 2019, avant de revenir le 31 décembre de la même année répondre par «ni oui ni non » sur la question de la troisième candidature. En définitive, tordre cette règle de la limitation des mandats à deux peut être de nature à installer l’instabilité et ouvrir des lendemains incertains pour le pays. Il y a aussi qu’une troisième candidature ne débouche pas inéluctablement sur un troisième mandat. Or, la manière dont les dirigeants quittent le pouvoir est cruciale pour leur vie après le pouvoir. Créer une confrontation à l’issue de laquelle on risque de sortir par la petite porte en mobilisant une majorité du peuple contre soi, n’est pas une manière judicieuse de se libérer du pouvoir encore moins de rentrer dans l’histoire.
UN NOUVEAU DÉCÈS, LE 10ÈME DEPUIS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE
Un patient souffrant du Covid-19 est décédé ce lundi à l’hôpital Principal de Dakar, portant à 10 le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal
Dakar, 4 mai (APS) - Un patient souffrant du Covid-19 est décédé ce lundi à l’hôpital Principal de Dakar, portant à 10 le nombre de décès causés par cette maladie au Sénégal, a annoncé le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
‘’Le Sénégal vient d’enregistrer son dixième décès lié au coronavirus. Il s’agit d’un homme âgé de 58 ans’’, affirme le ministère dans un communiqué reçu à l’APS. Le patient est décédé à 6h 30, indique la même source.
Le Sénégal a enregistré son premier décès lié au nouveau coronavirus le 31 mars, en la personne de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille.
A ce jour, le pays compte 1.182 cas de Covid-19, dont 372 ont guéri de la maladie. Parmi les personnes hospitalisées, 10 sont décédées, et une autre évacuée vers son pays. Au total, 800 patients sont toujours sous traitement dans les différentes structures de prise en charge de la maladie.
Macky proroge de l’Etat d’urgence pour 30 jours
Le président de la République proroge à nouveau l’état d’urgence décrété dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Macky Sall a jugé nécessaire de prendre un décret pour le maintien de l’état d’urgence puisque la pandémie n’a pas encore atteint son pic au Sénégal. En plus, pour le moment, il n’existe pas de prévision sur la durée de la pandémie. Ainsi, le chef de l’Etat a pris un décret pour proroger l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire pour 30 jours.
Clin d’œil aux écoliers
Restons avec le président de la République qui, malgré la montée en flèche des cas du coronavirus, rassure les parents d’élèves sur la poursuite de l’année scolaire. S’adressant aux parents, enseignants, étudiants et élèves, Macky Sall dira sur sa page Facebook : «J’imagine votre inquiétude face à la situation inédite que traverse l’école liée au Covid-19». Il dit partager avec eux l’espoir d’une reprise progressive et maîtrisée dans le respect des mesures édictées.
Pr Seydi répond brièvement au Dr Thior
Apparemment, le professeur Moussa Seydi a en travers de la gorge les critiques formulées par l’expert en santé publique, Dr Pape Moussa Thior. Ce dernier avait demandé qu’on laisse circuler le virus du Covid19. Lors du point mensuel de samedi dernier, Pr Moussa Seydi ne l’a pas raté. Tout au moins, il a répondu brièvement au Dr Thior en indiquant que face à la multiplication des cas de Covid-19 dans le pays, il n’est pas souhaitable de laisser circuler le virus. Si on n’avait pas pris les mesures édictées dans l’actuel plan de riposte, dit-il, ce serait la catastrophe. Surtout que l’expérience a montré que des patients testés négatifs, sortis de l’hôpital, ont été à nouveau testés positifs. La prudence voudrait qu’on agisse de la sorte, vu que la maladie peut toucher la personne à plusieurs reprises, a déclaré Pr Seydi qui estime qu’il aura l’occasion de revenir sur ce débat à travers d’autres tribunes.
Thiès enregistre 6 nouveaux cas dont 1 communautaire
Thiès a encore eu sa part dans le lot des 62 cas confirmés au coronavirus, contenus dans la situation dressée hier dimanche par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Le département a en effet enregistré 6 nouveaux cas dont 5 cas contacts faisant partie des 990 suivis et un, issu de la contamination communautaire. Les 5 cas contacts sont localisés à Pout et proviennent du champ de contamination de la marchande de légumes de Diender. Quant au cas communautaire, renseignent nos sources, il s’agit d’un jeune de 18 ans environ, habitant les HLM route de Dakar. Après avoir senti une anosmie (perte de l’odorat) et une agueusie (perte du goût), il a lui-même câblé le dispositif de veille pour donner sa situation, avant de se déplacer personnellement dans un hôtel de la place où sont confinés des contacts. Et c’est là que des prélèvements ont été effectués et ils sont revenus positifs. Il est pris en charge au tout nouveau centre de traitement de Thiès sis au Centre Hospitalier Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène. Les investigations épidémiologiques ont été certainement menées par les autorités sanitaires, pour identifier ses différents contacts et les mettre en quarantaine.
Vol d’un bébé au centre de santé de Keur Massar
Les autorités sanitaires de Keur Massar vivent dans la tourmente depuis samedi. En effet, une femme qui venait d’accoucher dans ce centre de santé a eu le malheur de tomber sur une usurpatrice vers 4h du matin. Cette dernière qui s’est présentée comme une sagefemme a pris le bébé, prétextant qu’elle allait lui faire les premiers soins, avant de prendre la poudre d’escampette avec le nouveau-né. La voleuse est activement recherchée par la gendarmerie. Affaire à suivre.
Les félicitations du Pr Didier Raoult
Le professeur Didier Raoult suit avec attention le travail du Pr Moussa Seydi et de son équipe qui traitent les malades du coronavirus avec la chloroquine. Suite aux résultats obtenus par le Pr Seydi, le Pr Didier Raoult a fait un tweet pour saluer «le beau travail des équipes médicales sénégalaises». Il ajoute que les autorités algériennes, marocaines, turques et tant d’autres rapportent l’efficacité d’un traitement qu’ils ont très tôt proposé à leurs patients.
Arrestation de 4 personnes pour vol à Mbour
Le slogan «Restez chez vous» ne semble pas être compris par certaines personnes. Des malfaiteurs profitent du couvre-feu pour se faufiler dans la pénombre afin de commettre leurs forfaits. En fait, dans la nuit du 02 au 03 mai, une bande de malfaiteurs a été surprise en train de commettre un vol. Les éléments de la Police de Mbour qui faisaient la ronde ont arrêté 4 individus parmi les malfaiteurs, la main dans le sac.
Chanvre indien
Restons avec les éléments du commissariat de Police de Mbour pour dire que dans la nuit du 02 au 03 mai, les limiers ont mis la main sur deux personnes en détention de l’herbe prohibée. Durant cette période de Ramadan, nombreux sont des usagers du chanvre indien qui violent le couvre-feu. Après la rupture du jeûne, certains qui cachent à leurs familles leur addiction au chanvre indien préfèrent sortir se balader pour griller tranquillement leurs joints. Deux personnes ont eu la malchance de tomber dans les filets de la police. Toutes les deux ont été arrêtées et seront déférées au parquet pour détention et usage de chanvre indien.
Fin de confinement pour 22 pêcheurs
Les autorités sanitaires de Mbour ont levé la quarantaine des 22 pêcheurs qui étaient revenus d’une campagne en République de Guinée, après 15 jours de confinement. Tout ce beau monde qui était logé dans un hôtel a donc pu recouvrer la liberté. Toutefois, certains d’entre eux continuent de ruminer leur colère. Ils disent être victimes d’une stigmatisation, parce qu’ils ne sont pas porteurs du virus.
Les motos Jakarta indésirables à Saly
Avec les mesures restrictives prises par les autorités, les motos Jakarta ont perdu du terrain. Dans la commune de Saly où ils assuraient le transport entre l’entrée de Saly et Saly Joseph, ils ont été chassés. Du coup, comme beaucoup de conducteurs de taxi, ils sont aussi affectés par la crise.
Les «Tata» de Mbour immobilisés
Les nouvelles mesures prises par l’Etat dans le cadre de la croisade contre le coronavirus, imposant le nombre de places assises, ne sont pas du goût des chauffeurs. Cette mesure qui a entrainé une baisse des recettes a poussé les chauffeurs de bus Tata à garer leurs véhicules. On se se rappelle que le commissaire Mandjibou Lèye avait interdit l’utilisation des nattes sur lesquelles s’asseyaient les clients n’ayant pas un siège assis.
La Caisse de sécurité contribue à hauteur de 100 millions
L’Etat continue de recevoir les contributions de généreux donateurs qui veulent participer à l’effort de guerre contre le Covid-19. A l’image de nombreuses boites, la Caisse de Sécurité Sociale (Css) a décaissé 100 millions Fcfa pour venir en appoint à l’Etat dans son plan de riposte contre le coronavirus. En effet, par le biais de son Pca Mademba Sock et de son directeur général Assane Soumaré, la Css a remis un chèque de 100 millions Fcfa au ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo.
Mbao doté d’ambulances
Les difficultés liées à l’évacuation des malades ne seront plus qu’un vieux souvenir au niveau de la Commune de Mbao qui ne disposait que d’une seule ambulance pour 05 postes de santé. Le maire Abdoulaye Pouye a réceptionné samedi dernier 04 autres ambulances pour les autres postes de santé avant d’octroyer 15 mille masques. Une action sociale magnifiée par le Médecin-chef du District sanitaire de Mbao, le Sous-Préfet de l’Arrondissement de Thiaroye et les populations de la localité. La cérémonie de remises des clés s’est déroulée dans la sobriété, en présence de délégués de quartiers, imams et chefs coutumiers. Mbao a déjà enregistré 12 cas de covid-19 dont 01 communautaire.
Mansour Faye à Kédougou
Retour aux sources pour le frangin de la première dame. D’après une note parvenue à L’As, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, monsieur Mansour Faye, se rendra ce lundi 4 mai 2020 dans la région de Kédougou, pour une visite de supervision du dispositif mis en place dans le département de Salemata, par les acteurs locaux, en vue d’assurer une distribution équitable et rapide des kits alimentaires. Cette distribution aura lieu dans chaque commune suite à la stabilisation et validation des listes des ménages. D’après cette même source, le département de Salemata servira de phase test pour l’acheminement et la distribution des kits alimentaires dans les zones les plus éloignées. Pour la petite histoire, Mansour Faye a fait une partie de son enfance dans cette région périphérique qu’il retrouve.
Médina Gounass chope le virus
La cité de El Hadj Mamadou Seydou Bâ enregistre ses premiers cas de coronavirus. Il s’agit de cas contacts d’un boutiquier contaminé par la Guinéenne. Le médecin chef du district sanitaire de Vélingara, Dr Oumar Sané, a tenu un point de presse pour faire la situation sanitaire liée à la pandémie du COVID-19. D’après lui, il y a eu au total 18 cas enregistrés dans le département, 8 des cas sont importés et les 10 sont des contacts suivis dont 9 testés à la cité religieuse Médina Gounass et 1 à Kalifourou, à la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée Conakry. Par ailleurs, Oumar Sané renseigne que les 7 cas qui avaient importé la maladie au Sénégal le 03 avril dernier sont déclarés guéris et sont sortis de l’hôpital, alors que 107 personnes sont en quarantaine dans le département de Vélingara.
Hommage de l’Appel aux travailleurs des médias
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) exhorte les organisations professionnelles des médias à plus de vigilance et de synergie d’actions. Pour les membres de cette association, la liberté d’expression et de presse n’est pas à négocier même en temps de crise, quelles que soient les concessions consenties. Selon l’Appel, l’heure n’est certes pas à la célébration de cette Journée, quand bien même elle rend hommage à tous les travailleurs du secteur des médias sans discrimination.