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21 juillet 2025
LE MAL DES LOIS SANS LENDEMAIN
Face aux lobbies religieux, économiques et sociaux, l’Etat, à des fins politiques, voire politiciennes et pour des motifs financiers, renonce à l’application de certaines lois dont les effets positifs ne souffrent pourtant d’aucune contestation possible
En principe, nul n’est censé ignorer la loi. En réalité, tout le monde l’ignore. Même le gouvernement qui, quand il s’agit d’élaborer des textes, de ratifier des traités, fait office d’un grand champion en Afrique et même dans le monde. Mais quand il s’agit de les mettre en œuvre, le Sénégal se retrouve à la queue du classement.
Dans la jungle, c’est la loi du plus fort. Dans les sociétés civilisées, c’est plutôt le règne de la règle de droit. Laquelle régit les rapports entre les individus, mais aussi entre l’Etat et ces derniers. Au Sénégal, des lois sont votées à tort et à travers. Mais souvent, elles sont rangées au placard. Face au veto des lobbies religieux, économiques et sociaux, l’Etat, à des fins politiques, voire politiciennes et pour des motifs financiers, renonce à l’application de certaines lois dont les effets positifs ne peuvent souffrir d’aucune contestation sérieuse.
Le ras-le-bol des enseignants du supérieur
Ce n’est pas le chargé de revendications du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) qui dira le contraire. Il s’appelle David Célestin Faye. Il est presque au bord de l’effondrement, quand il parle des menaces permanentes de grève dont fait état son organisation. La voix étreinte, il déclare : ‘’Je vous assure hein… Ne croyez pas que nous allons en grève de gaieté de cœur. Bien au contraire !’’ Très dépité et amer, il explique que le dernier préavis du Saes n’a pour finalité, ni plus ni moins, que de demander au gouvernement de respecter, d’appliquer les lois qu’il s’est volontairement dotées. Parmi ces dernières, il y a le décret 2016-1805 abrogeant et remplaçant celui de 2013 relatif à l’orientation et à l’inscription des bacheliers dans les universités publiques et les établissements publics d’enseignement supérieur.
Lequel était motivé par les nouvelles dispositions contenues dans la loi 2015-26 du 28 décembre 2015. Aujourd’hui encore, ni l’un ni l’autre ne sont effectifs. Ce qui eut le mérite de placer les syndicalistes du Saes dans tous les gonds. Ces derniers, qui ne tolèrent pas du tout que l’Etat s’assoie sur ses propres lois, promettent d’être sans état d’âme, car il est hors de question de laisser les pouvoirs publics continuer de violer la législation. ‘’Nous prenons l’opinion publique à témoin. Nous avons tout fait pour amener l’Etat à la raison. Nous discutons depuis 2017, mais l’Etat continue de trainer. Or, c’est lui qui a fait sa proposition, qui l’a fait voter à l’Assemblée nationale par sa majorité, qui a fait prendre le décret. Pourquoi, depuis 2016, on refuse de passer à l’ultime étape qui consiste en son application effective ? Encore une fois, nous ne tirons aucun profit financier de cette loi, mais il y va de la qualité du service de l’enseignement supérieur qui nous intéresse au plus haut point’’, a dénoncé Célestin avec vigueur, le week-end dernier.
Outre le recrutement des recteurs par appel à candidatures, ces textes prévoient que l’orientation des étudiants doit se faire en collaboration avec les services pédagogiques des universités et selon les places disponibles.
Les ravages du péril plastique
Pendant que les enseignants bandent les muscles pour réclamer l’effectivité des lois régissant le secteur de l’éducation, d’autres secteurs pleurent les lois qui leur avaient, pourtant, donné tant d’espoir. Dans le domaine de l’environnement, ils étaient nombreux à applaudir des deux mains l’adoption de la loi 2015-09 du 21 avril 2015, relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques.
Si, aux premiers jours de son entrée en vigueur, le 4 janvier 2016, il était devenu difficile de trouver de petits sachets, aujourd’hui, les sachets pullulent comme des champignons, partout à travers le territoire national.
Dans un article du célèbre journal américain ‘’The Gardian’’ intitulé ‘’Where does your plastic go ?’’, repris par Greenpeace, en juillet dernier, il était révélé que le Sénégal était une des destinations privilégiées des déchets plastiques américains. ‘’Le Sénégal aurait, à lui seul, importé mille tonnes de déchets plastiques par mois, au cours des trois premiers mois de cette année. Une décision qui, selon la même source, fait suite à l’interdiction d’entrée des déchets plastiques en provenance des Etats-Unis, par la Chine’’, dénonçait l’ONG, non sans regretter que cela allait à l’encontre de la volonté affichée par le gouvernement sénégalais.
En outre, si ces dernières années, les échanges entre la Turquie et le Sénégal ont évolué de manière exponentielle, les gouvernements le doivent aussi au plastique qui figure parmi les produits les plus importés avec le fer, les barres en acier, entre autres. Parallèlement aux importations qui augmentent d’année en année, il y a aussi l’industrie nationale qui continue sa production, malgré les vociférations du gouvernement. Dans la même période, l’Etat, qui peine à appliquer sa législation a minima, tente de faire croire qu’il va passer à une vitesse supérieure, en interdisant tout bonnement tous les sachets plastiques, de même que les gobelets, les assiettes à usage unique et des couverts.
Le gouvernement, par le biais de son ministre Abdou Karim Sall, jure d’être ferme sur son application, à partir du 4 avril prochain.
Tabac, la loi impossible à appliquer
Pour leur part, les combattants du tabac risquent, également, de pousser des cheveux blancs, avant d’entrevoir un début d’application de la loi n°2014-14 du 28 mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac. Il a fallu trois longues années, après moult plaidoyers auprès d’organismes internationaux et nationaux, notamment les religieux, pour en voir les décrets d’application. Dans ses dispositions, cette loi interdisait, notamment, la vente du produit à 200 m des écoles, universités, centres de formation, structures sanitaires, entre autres. Aussi, prévoyait-elle une autorisation préalable quant à la fabrication et la commercialisation du tabac. Entrée en vigueur le 26 août 2017, la loi n’est toujours pas effective.
Ainsi, le processus d’encadrement de l’usage du tabac, impulsé depuis 2005 avec la ratification, par le Sénégal, de la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte anti-tabac, n’a toujours pas produit les résultats escomptés. Cette semaine encore, la Ligue sénégalaise contre le tabac a rué dans les brancards pour rappeler au gouvernement la nécessité d’appliquer cette loi dans toute sa rigueur.
Le mirage des locataires
C’était en 2014. Le gouvernement venait de faire adopter, à grand renfort médiatique, la loi 2014-03 du 22 janvier 2014 portant sur la baisse des prix du loyer. Ce qui était présenté comme une urgence sociale, est plutôt devenu un cauchemar national. Au lieu de faire baisser le loyer, le texte a, dans certains cas, contribué à son renchérissement. Les bailleurs ont profité des failles de la nouvelle législation pour sortir leurs clients et relouer leurs immeubles à des coûts encore plus élevés.
Dans son exposé des motifs, le gouvernement expliquait : ‘’La situation difficile pour les ménages, induite par la cherté des loyers, fait qu’il devient nécessaire, afin de préserver l’ordre public, de procéder à une diminution des taux des loyers en termes de pourcentage. Ceci permettra aux Sénégalais, pour qui la méthode d’évaluation basée sur la surface corrigée est difficile à mettre en œuvre, de pouvoir profiter des baisses induites par la modification des textes régissant la matière.’’
Aujourd’hui, plus que jamais, les locataires du Sénégal souffrent énormément à cause du prix exorbitant de l’immobilier.
Déclaration de patrimoine, cette chimère
Feu Mouhamadou Mbodj ne doit pas être content de son ‘’allié’’, le président de la République Macky Sall. Le Forum civil, son organisation qui avait beaucoup œuvré pour la mise en place de l’Ofnac via la loi 2012-30 du 28 décembre 2012, de la loi sur la déclaration de patrimoine via la loi 2014-17 du 2 avril 2014 et ses décrets d’application, continue encore de se battre pour demander l’effectivité de ces dispositions.
Aux termes de cette législation en vigueur sur la déclaration de patrimoine, tout ordonnateur de recettes et de dépenses, et tout comptable public dont le niveau d’opérations porte sur un total annuel supérieur ou égal à un milliard de francs CFA, doit être assujetti à cette obligation. Depuis son entrée en vigueur, cette loi est confrontée à beaucoup d’obstacles. Tout comme la loi sur l’Ofnac qui ne fait plus rêver, à cause d’une gestion discréditée de ladite institution. Même le respect de la loi par le président de la République a soulevé des vagues, au lendemain de sa réélection à la magistrature suprême.
Macky Sall a-t-il fait sa déclaration de patrimoine ? L’on ne saurait le dire, puisque cette dernière n’a pas été, cette fois, rendue publique, comme en 2012 et conformément aux prescriptions légales.
Pourquoi autant d’insuffisances ?
Entre l’enclume des bailleurs et partenaires internationaux, et le marteau de certains lobbies socioreligieux, l’argent des industriels grands commerçants, l’Etat semble dans un dilemme permanent. Epinglé dans presque tous les rapports de Human Rights Watch et de l’ONUDC, le Sénégal peine à sortir les enfants de la maltraitance. Pourtant, des lois existent depuis les années 2000, pour lutter contre l’exploitation de ces couches vulnérables de la société.
Un autre projet portant sur le statut des ‘’daara’’ dort dans les tiroirs du chef de l’Etat, depuis 2013. Mais ce dernier semble un peu frileux, face au bouclier que constituent les religieux, hostiles à tout bouleversement dans ledit secteur. En attendant que l’Etat prenne son courage à deux mains, les enfants, dans certains ‘’daara’’, continuent de mourir.
Par ailleurs, pour ce qui est des manquements, notamment l’application de la loi sur le tabac, les sachets plastiques, entre autres, l’Etat va devoir non seulement faire face aux lobbies économiques, mais aussi et surtout renoncer aux mannes financières non négligeables qu’il tire de ces produits…
Ainsi donc, la violation de la loi s’avère la seule ‘’loi’’ qui ne souffre d’aucune violation.
par Charles Faye
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ARRÊTONS LES FRAIS !
Près de 500 milliards de francs CFA, dépensés en 19 ans, dans des bolides et autres V8, sans compter les notes d’entretien et réparation, et la facture salée du carburant, tous payés par le contribuable - Et ça se dit ministres, hommes d’Etats, patriotes
Je ne sais plus où est-ce que j’ai lu que la patriotisme est la source du sacrifice, et que par cette seule raison, il ne compte sur aucune reconnaissance quand il fait son devoir, mais je sais que bon nombre de nos ministres, directeurs d’agences et d’autres structures publiques et parapubliques ne sont que des zigotos. De la peccadille. Du menu fretin social.
Je ne me gênerai pas pour dire les choses et sans gant. De manière triviale, afin de descendre dans le ghetto de leur vulgaire résurgence, nourrie à l’envie, par le pauvre contribuable qui, n’a que ses yeux, pour pleurer leur misère philosophique, la faillite de leur engagement, leur manque de patriotisme.
Près de 500 milliards de francs CFA, dépensés en 19 ans, dans des bolides et autres V8, sans compter les notes d’entretien et réparation, et la facture salée du carburant, tous payés par le contribuable, à qui je me garderai de coller une étiquette renvoyant à trois lettres, que nous entendons pourtant tous, tant il tambourine dans nos têtes, Et ça ce dit ministres, hommes d’Etats, patriotes !
Merci le Macky d’avoir arrêté les frais, mazouté la magouille, mis la main dans le cambouis et envoyé tout ce bazar chez les mécanos pour la pose d’un disque frein. Les huiles ne sont pas toujours ce qu’on croit ! Loin s’en faut !
Et ce sont ces mêmes vérités, cassantes certes, mais absolument nécessaires pour qui veut avancer, qui doivent être mises en avant dans nos eaux territoriales.
On ne peut parler de souveraineté nationale quand on est incapable d’assurer le minimum de surveillance, sur terre, dans les airs et en mer.
Comment pourrait-on protéger les pêcheurs sénégalais et en particulier ceux de Guet-Ndar, si la zone de pêche nationale est vampirisée par la pêche industrielle en haute mer, parce que dépourvue d’infrastructures et moyens logistiques nécessaires.
Bien sûr que face à de telles insuffisances et confronté à l’érosion côtière, à la brèche de Saint-Louis, à la thèse de la pauvreté paralysante convoquée par le dispositif central et sécuritaire, l’Etat ne peut que consommer la furie de ses administrés et constater les morts par balle dans les eaux mauritaniennes.
Fort heureusement, les dernières retrouvailles sénégalo-mauresques à Nouakchott, ont donné les fruits de la maturité. Du moins, je l’espère, parce que toute autre vision centriste ne serait que perte de temps, et par conséquent, inappropriée dans ce monde qui change et ne pardonne aucune erreur stratégique.
C’est dire ce que le Sénégal et son peuple attendent de leur élite. Au regard de ce qu’il y a à faire pour se rapprocher de l’exemple rwandais, que je me refuserai de prendre en exemple, ce sont des pas de géants qu’il nous faut faire.
Mais pour le moment, je me contenterai de ce coup de pied du Macky. J’adore ! Encore quelques uns et le pays émergera !
Joummah Moubarrak et bon week-end à tous !
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LA LENTE LUTTE CONTRE LE PLASTIQUE
Plus de 200.000 tonnes de déchets plastiques sont produites au Sénégal chaque année. Où vont les bouteilles, tasses de café ou encore les sachets d'eau souvent jetés dans la rue ?
Plus de 200.000 tonnes de déchets plastiques sont produites au Sénégal chaque année. Où vont nos bouteilles, tasses de café ou encore les sachets d'eau souvent jetés dans la rue ? Un grand reportage signé par les Reporters Moussa Ngom Assane Fall et Demba Dieng revient sur l'impact de ces rejets plastiques.
Vous pourrez suivre leur immersion en milieu pastoral à Dahra Djolof. L'ingestion de plastique y est un phénomène très répandu qui affecte le bétail et occasionne des pertes non négligeables pour le secteur. Ce n'est pas la seule nuisance due au plastique. Ses conséquences dramatiques sur l'environnement mobilisent de plus en plus l'opinion publique sénégalaise.
Pour ne pas être en reste par rapport à cette lutte mondiale, l'Etat du Sénégal vient d'adopter une nouveau texte avec un champ d'interdiction du plastique encore plus large. La loi entrera en vigueur le 20 avril 2020. Selon les autorités, toutes les mesures ont été prises pour que la nouvelle législation ne connaisse pas le même sort de la précédente loi de 2015 qui a connu un grand échec.
"DES PRÉSIDENTS FONT 3, 4, 5 MANDATS, MAIS QUAND C'EST LE CAS DE LA GUINÉE, ÇA DEVIENT UN SCANDALE"
Une réplique digne du parlement du rire. 81 ans et premier magistrat de Guinée depuis 2010, c’est pourtant avec le plus grand sérieux que Condé répond aux interrogations sur son projet de nouvelle constitution
Une réplique digne du parlement du rire. 81 ans et premier magistrat de Guinée depuis 2010, c’est pourtant avec le plus grand sérieux que le Pr Alpha Condé répond aux interrogations sur son projet de nouvelle constitution. Il dit être fondamentalement contre les adeptes « d’une démocratie à géométrie variable » qui ne comprennent pas la nécessité d’un référendum constitutionnel dans le pays.
Le président n’a rien perdu de sa verve : « Ils soutiennent des présidents qui ont 3, 4, 5 mandats, […] beaucoup de pays ont changé de constitution et c’est passé comme une lettre à la poste, mais quand il s’agit de la Guinée… » dénonce-t-il, affirmant qu’il faut défendre un principe de façon générale, et non en fonction de certains intérêts.
La situation est relativement tendue depuis que le gouvernement a annoncé en septembre 2019 la tenue prochaine d’un référendum pouvant mener à une modification de la constitution. Alpha Condé refuse toute ingérence étrangère dans ce dossier : « Moi, je n’ai pas été élu par la France, ni par quelqu’un d’autre, j’ai été élu par les Guinéens ».
QUAND DES LYCÉENS DE DAKAR SE PRIVENT DE TOILETTES
Face à la vétusté ou au manque d’hygiène des lieux, certains élèves se privent de faire leurs besoins malgré eux. Et pourtant, selon un médecin urologue, une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures…
A l’école certains élèves préfèrent ne pas se rendre aux toilettes parfois durant une journée entière. Face à la vétusté ou au manque d’hygiène des lieux, certains élèves se privent de faire leurs besoins malgré eux. Et pourtant, selon un médecin urologue, une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures…
Au lycée Blaise Diagne la pause de 10h rend bruyante la cour. Les groupes d’élèves se déchaînent et des foules irréfléchies se forment à des millimètres près. Les discussions et les railleries mêlées aux éclats de rire déchirent l’atmosphère. Certains élèves s’éloignent des débats préférant se ruer vers les toilettes pour soulager leur vessie avant la fin de la courte pause de 15 minutes.
Au fond de la cour, derrière les bâtisses de la grande école, les toilettes exercent un attrait particulier de par sa présentation.
« Toilettes Hommes Interdit aux Femmes », a-t-on inscrit en caractère capitale sur le mur avec une flèche marquant la différence entre les W.C des garçons et des filles.
Au seuil des toilettes, la forte odeur émanant des cabines pique les yeux. Rester dans ces lieux est un défi. Ainsi, les élèves y entrent et sortent presque en courant.
A côté, une dizaine de cabines servent de lieu de soulagement pour les filles. Les toilettes sont presque vides, les portes grandement ouvertes attendant des assaillantes. Elles n’attirent pas autant de monde car la pause a tiré à sa fin.
A plusieurs mètres des lieux, deux jeunes filles en classe de Première profitent de l’absence du professeur pour manger à plein gosier leur petit déjeuner.
«J’utilise les toilettes de l’école certes mais lorsque j’ai mes menstrues je n’y pense même pas », explique Nafi D. entre deux bouchées de pain. «Je préfère attendre d’arriver chez moi», poursuit-elle sous l’approbation de son amie Fatou N.
«Je ne suis pas à l’aise dans les toilettes honnêtement», lâche cette dernière en grimaçant légèrement. L’hygiène des toilettes est mise en cause par les deux filles.
« C’est pire lorsque parfois il n’y a qu’une cabine opérationnelle. On est obligé de faire le rang pour y aller et là je préfère rentrer chez moi », appuie Aïssatou qui ne compte pas aller dans les maisons aux alentours.
La journée continue favorise la rétention urinaire
Dans la plupart des écoles, les heures de cours sont enchaînées avec des pauses d’une quinzaine de minutes entre les cours.
« Depuis deux ans je suis dans cette école, je n’ai jamais mis les pieds aux toilettes », jure Abdou Lahad G. En plus du manque d’hygiène évoqué par le jeune homme, il ne souhaiterait pas interrompre ses cours pour aller aux toilettes. Pour ne pas fréquenter les cabines scolaires, le jeune homme «limite» ce qu’il mange la journée.
« Nous avons cours de 8h à 16h avec des pauses de quinze minutes. Nous ne pouvons pas aller manger, boire et faire nos besoins dans cet intervalle et même parfois le prof grignote sur la pause», confie Mouhamed S., un jeune élève de première en ajustant ses lunettes.
Sa stratégie c’est d’aller au petit coin juste après le début des cours. Selon lui, à cette heure, vers 8h 15, les toilettes sont encore propres car elles viennent d’être nettoyées sinon le reste de la journée, il garde ses besoins jusque chez lui.
A quelques kilomètres du lycée Blaise, se trouve le lycée Mixte Maurice Delafosse. De l’avis de Marième D., «si je dois terminer tôt ou si je suis en devoir ou en cours je préfère ne pas aller aux toilettes et attendre d’arriver chez moi », lance-t-elle en fermant le dernier bouton de sa chemise.
La rétention urinaire est un fait très récurrent dans les établissements. Le souci de rater quelques minutes du cours, l’hygiène des toilettes sont autant de facteurs qui retiennent certains élèves d’aller se soulager.
DR ISSA LABOU, UROLOGUE A L’HOGIP
La rétention urinaire conduit à des infections
Ne pas soulager intentionnellement sa vessie mène à des complications du système urinaire surtout sur le long terme.
De l’avis du spécialiste exerçant à l’Hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff, Issa Labou, de plus en plus de femmes présentent des infections urinaires. C’est signe que la rétention urinaire est un problème récurrent chez les femmes bien qu’elles ne soient pas les seules concernées.
La cause, dans beaucoup de lieux, les toilettes ne sont pas adaptées aux femmes. Sachant qu’une personne adulte doit vider sa vessie toutes les quatre heures.
Les infections urinaires constituent la conséquence directe, mais bien plus grave : «garder ses urines favorise la pullulation des microbes dans la vessie et crée des infections à répétition. Ça peut se propager sur les reins », explique l’urologue.
Toujours selon lui, « il y a une autre complication : la distension vésicale ». Il s’agit de la diminution de la force musculaire de la vessie qui intervient lors de la poussée de l’urine. La distension vésicale, à son tour, fait que les urines restent dans la vessie. Tout ne sera pas évacué. «Des calculs urinaires aussi peuvent se retrouver dans la vessie », ajoute-t-il.
Le spécialiste ne manque pas de souligner que l’impact est le même aussi bien pour les filles que les garçons.
par Jean-Baptiste Placca
SAVOIR VIVRE EN COMMUNAUTÉ...
Ce qui est préoccupant, ici, c’est que ce Nigeria peu respectueux des règles communes est censé être la locomotive, pour l’Eco, la monnaie commune ouest-africaine - Vouloir soumettre les plus faibles n’est pas le leadership que recherche l’Afrique
Il arrive des moments où les puissants d’un temps, pour se relever, doivent s’appuyer sur les petits pays. L’oublier, c’est perdre tout sens de l’Histoire.
Depuis six mois, le Nigeria a fermé ses frontières avec ses voisins, dont deux, le Bénin et le Niger, sont membres, comme lui, de la Cedeao. Une communauté dont la marque de fabrique était, jusque-là, la libre circulation des personnes et des biens. En dépit de tous les efforts diplomatiques et des pressions amicales, rien n’y fait. Le Nigeria campe sur sa fermeté. Comment expliquer cela ?
Il arrive, lorsque la situation économique des pays est difficile, que certains dirigeants tentent de trouver des causes lointaines. Lorsqu’il a pris le pouvoir par un coup d’Etat en 1983, quelques Nigérians s’en souviennent sans doute, le général Buhari avait proscrit la plupart des mouvements de capitaux vers l’extérieur, et il avait interdit la sortie du territoire à de nombreuses personnalités et même à quelques catégories socio-professionnelles spécifiques. Dans un Nigeria désormais démocratique, de telles méthodes seraient évidemment moins aisées, sinon impossibles. Alors, pourquoi pas les voisins ? Ils ont bon dos ! Non pas qu’ils soient irréprochables. Mais, cette contrebande profite probablement autant, sinon davantage à des intérêts privés à l’intérieur du Nigeria qu’aux sous-traitants, dans les pays voisins.
Vous le savez sans doute : le chef de l’Etat burkinabè était, hier vendredi, à Abuja, mandaté par ses pairs, pour tenter de sensibiliser le président Buhari sur tout le tort que sa décision unilatérale cause à l’image de la Cedeao. Mais lorsque l’on lit et relit le message que le président Roch Marc Christian Kaboré a posté sur les réseaux sociaux à l’issue de cette visite, on devine qu’il s’est, au minimum, heurté à un mur.
Un mur ?
Oui. Parce que, quels que soient les interlocuteurs, le président Buhari aligne toujours les mêmes conditions, qu’il pose, pour rouvrir les frontières. « Je salue, dit le président du Faso, le leadership de mon homologue et frère, et l’assure de ma détermination à œuvrer avec lui à l’effectivité de la libre circulation dans l’espace Cedeao ». Quel diplomate ! Thomas Sankara aurait été à la place du président Kaboré, que, probablement, il aurait formulé la chose de la sorte : « Nous avons une communauté qui a réussi, plus que toute autre sur ce continent, dans le domaine de la libre circulation des personnes et des biens. Vous, avec vos mesures unilatérales, vous voulez détruire tout cela. Nous ne vous laisserons pas faire ! »
Pourquoi Sankara parlerait-il ainsi ?
Parce que le comportement des Nigérians est, au minimum, agaçant. Si vous ne voulez pas que certains produits entrent sur votre territoire, il vous appartient de déployer vos services de douanes et de police aux frontières, pour refouler ou saisir tout ce qui est illégal. Il suffit, parfois, de saisir quelques quantités 'importantes' de marchandises, pour que les contrebandiers, effrayés et déstabilisés par le manque à gagner, renoncent, peu à peu à leur forfait. La preuve n’a pas été faite que ce sont les Etats voisins qui organisent la contrebande en direction du Nigeria. Et les commanditaires, à coup sûr, ne sont pas tous au Bénin, au Niger, au Tchad ou au Cameroun. Au Nigeria, certains des bénéficiaires de ces contrebandes font peut-être même partie de ces nombreux milliardaires en dollars qui peuplent ce pays, et s’inventent des épopées, pour impressionner une jeunesse qui ne rêve qu’à devenir riche.
Ce qui est préoccupant, ici, c’est que ce Nigeria peu respectueux des règles communes est censé être la locomotive, pour l’Eco, la monnaie commune ouest-africaine.
En quoi est-ce préoccupant ?
Comme dit le chansonnier, ce n’est pas dans les livres que l’on apprend à vivre en communauté ! Il est évident qu’aucun peuple ouest-africain ne peut avoir envie de partager la même monnaie avec un leader cyclothymique, capable de s’affranchir, quand cela lui prend, des règles communes. Cette monnaie ouest-africaine est incontestablement le prochain, le plus important défi à relever par la Cedeao. Et, pour que ceci se fasse dans la sérénité, il faudra nécessairement, à la tête du Nigeria, un grand président, panafricaniste, qui comprenne qu’il vaut parfois mieux perdre un peu dans l’immédiat, pour gagner davantage, dans le futur.
Dans une union, une communauté économique et politique, les plus grands, les plus forts, ne sont pas autorisés à faire ce qu’ils veulent, et surtout pas à humilier et à écraser les petits.
Vouloir soumettre les plus faibles n’est pas le leadership que recherche l’Afrique. Le fort se distingue par son altruisme, par l’intérêt qu’il porte aux autres, bref, par cette envergure faite de générosité, que l’on appelle le panafricanisme.
Et sur ce continent, aucun pays n’est pauvre pour toujours, et aucun n’est riche à jamais.
LA PETITE PHRASE DE MACRON QUI AGACE À YAOUNDÉ
« Je vais appeler la semaine prochaine le président Biya et on mettra un maximum de pression pour que cette situation cesse » - Jamais Biya, au pouvoir depuis 1984, n’a fait l’objet d’une ton aussi direct de la part d’un président Français
« Je vais appeler la semaine prochaine le président Biya et on mettra un maximum de pression pour que cette situation cesse » Cette petite phrase de Emmanuel Macron, prononcée samedi 22 février 2020 au Salon de l’Agriculture, en réponse à la question d’un activiste de la Brigade anti-sardinards (Bas) sur la situation en zone anglophone, a irrité à Yaoundé. Jamais Paul Biya, au pouvoir depuis 1984, n’a fait l’objet d’une ton aussi direct de la part d’un président Français.
Faut-il conclure qu’avec la tuerie de Ngarbuh dans le Nord-ouest du Cameroun, l’Elysée se soit résolu à exercer des pressions supplémentaires sur le président Biya, à la tête d’un pays central dans l’échiquier du dispositif français en Afrique? Loin du langage convenu d’un François Hollande, l’actuel président, semble par moment s’affranchir d’une langue de bois bassinée sous forme d’éléments de langage par les services de Franck Paris, un Jeune monsieur Afrique nettement gêné sur le terrain par les réseaux plus classiques de Jean-Yves le Drian.
« Je ne veux pas qu’on se voit à Lyon tant que j’ai un kamto pas libéré », a-t-il révelé sur la libération du principal opposant à Paul Biya libéré en octobre 2019 après 10 mois de prison. Des propos qui ne manqueront pas de susciter l’indignation des souverainistes africains et camerounais qui font feu de tout bois avec le concept de la non ingérence. Emmanuel Macron en est en tout cas conscient : «La France a un rôle compliqué en Afrique, quand la France dit : ‘tel dirigeant n’a pas été démocratiquement élu’, les Africains nous disent ‘de quoi vous mêlez-vous?’… Moi, je mets la pression sur chacun; je travaille avec l’Union africaine pour mettre la pression« , a ajouté Emmanuel Macron, en faisant valoir que « ce n’est pas la France qui peut faire la démocratie au Cameroun, ce sont les Camerounais« .
Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants. Selon l’ONU, qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.
Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3 000 morts et 700 000 déplacés.
LE RISQUE DU SURENDETTEMENT
Le Fonds Monétaire international recommande de freiner les dépenses publiques et d'accélérer le recouvrement des recettes. Un franc CFA sur dix prévu dans le budget n’est pas arrivé dans les caisses de l’Etat
Le Sénégal s’endette plus rapidement que prévu, estime un rapport du Fonds monétaire international, rédigé en décembre et publié ce mois-ci en français. La dette publique représente près de 64% du Produit intérieur brut, un seuil inquiétant d’après le FMI. Qui a fait passer le Sénégal dans une nouvelle case, celui des pays au risque de surendettement « modéré » et non plus « faible ».
Les graphiques du FMI ne font pas de cadeau à l’Etat du Sénégal. La dette publique totale a presque doublé depuis 2012, au début du premier mandat du président Macky Sall. Un peu plus de 30% du PIB pour atteindre la barre des 60% en 2019 d’après les projections du FMI.
L’institution note plusieurs dépenses importantes liées au Plan Sénégal Emergent, qui vise à construire de nombreuses infrastructures. Ces investissements sont responsables de l’endettement. Responsables aussi ces achats d’avions flambants neufs pour la compagnie Air Sénégal à partir de 2018, tout comme la volonté de subventionner l’électricité. Les déficits de l’opérateur national, la Senelec représentent chaque année près d’1% du PIB.
Le Fonds Monétaire international recommande de freiner les dépenses publiques et d'accélérer le recouvrement des recettes. Un franc CFA sur dix prévu dans le budget n’est pas arrivé dans les caisses de l’Etat. Le président Macky Sall a pris des mesures ces dernières semaines, en augmentant le prix de l’électricité. Ou, plus symbolique ce mercredi, en gelant l’acquisition de véhicules par les administrations.
LE SILENCE DE MACKY INQUIETE NOO LANK
La plateforme «Noo Lank», qui réclame depuis plusieurs mois maintenant l’abandon de la mesure de hausse du coût de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna, est estomaquée par l’indifférence du chef de l’état par rapport à ses revendications
La plateforme «Noo Lank», qui réclame depuis plusieurs mois maintenant l’abandon de la mesure de hausse du coût de l’électricité et la libération de Guy Marius Sagna, est estomaquée par l’indifférence du chef de l’état par rapport à ses revendications. Face à cette situation, indiquent Aliou Sané et Cie, un de leurs camarades prendra part ce mois-ci à la session de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur les droits humains pour plaider la cause de Guy Marius Sagna. «Noo Lank» qui animait hier un point de presse appelle les Sénégalais à répondre massivement à sa marche du vendredi 28 février pour continuer la lutte.
Le collectif «Noo Lank» est profondément outré par l’indifférence du Président Macky Sall par rapport à leurs revendications. Il a tenu hier un point de presse pour manifester son rasle-bol. En dépit de leurs nombreuses manifestations pour la libération de Guy Marius Sagna et l’abandon de la hausse du prix de l’électricité, s’offusque le porte-parole du jour, Antoinette Turpin, les membres de «Noo Lank» n’ont eu droit, de la part de Macky Sall et de son gouvernement, qu’à du mépris total. Aliou Sall et Cie estiment que la non-réaction du chef de l’Etat aux multiples appels pour demander l’élargissement de Guy Marius Sagna et d’annuler la hausse des prix de l’électricité ont fini de révéler que ce dernier n’écoute pas. N’empêche, «Noo Lank» refuse d’abdiquer et demande au «président de la République, Macky Sall de dire au ministre de la justice Malick Sall de dire au doyen des juges Samba Sall de mettre fin à l’arbitraire de la détention de Guy Marius Sagna».
Refusant de se laisser abattre par le désespoir, Antoinette Turpin pense que le locataire du Palais de l’avenue ex-Roume arrêtera d’écouter ceux qui l’encouragent dans ce qui ressemble à de la surdité pour écouter la demande légitime des Sénégalais. «Noo Lank ne vas pas laisser Macky Sall garder arbitrairement leur camarade Guy Marius Sagna en prison. Nous allons poser le combat à l’extérieur du pays. Les organisations de défense des droits de l’Homme s’alliera avec Noo Lank pour entamer les travaux qui vont nous mener à saisir la Cour de Justice de la Cedeao, mais aussi l’ONU», renseigne Antoinette Turpin.
Renchérissant, Aliou Sané informe qu’un de leurs camarades va prendre part à la session de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les droits de l’Homme du 24 février prochain pour poser la question de la détention de Guy Marius Sagna en prison. Par ailleurs, les responsables des «Noo Lank» ont soulevé la question de la gestion des deniers publics en s’attardant notamment sur les derniers rapports de la Cour des Comptes qui épinglent beaucoup de personnalités étatiques. «Les rapports de la Cour des Comptes ont cité plusieurs membres du régime dans la prédation éhontée des ressources publiques, pendant que les Sénégalais des villes et des campagnes souffrent du système éducatif et d’un système sanitaire au bord du gouffre», se désole Antoinette Turpin. Et cette dernière de trancher : «Les Sénégalais crient leur calvaire et exigent que la justice fasse librement son travail et que les responsables de crimes économiques soient sanctionnés et les deniers retournés au peuple.»
«ON N’A PAS DE SENS INTERDIT AU SENEGAL»
Le 28 février prochain, les membres de «Noo Lank» vont encore battre le macadam dans les rues de la capitale pour exprimer leurs sempiternelles revendications. Les marcheurs s’ébranleront de l’échangeur de Nord Foire pour aller au rondpoint Liberté 6. Interpellé sur le choix de cet itinéraire, Aliou Sané estime qu’ils n’ont pas de sens interdit au Sénégal. «On a manifesté sur la Place de la Nation vers le rond-point de la RTS. La dernière, fois on a marché sur l’avenue Cheikh Anta Diop vers le rond-point de la Poste de Médina. Cette fois-ci aussi, l’itinéraire choisi fait partie du Sénégal et ceux qui sont là-bas sont des citoyens comme nous. C’est pour cela qu’on a jugé nécessaire de choisir cet itinéraire.» Désormais, dit-il, c’est à l’autorité d’encadrer la marche.
Pour ce qui est de l’autorisation de la marche, le coordonnateur du mouvement Y en a Marre déclare : « Nous sommes dans un régime de déclaration et non de l’autorisation. Nous avons déposé notre lettre d’information sur la table du préfet ; maintenant, c’est à l’autorité de prendre ses dispositions et d’encadrer la manifestation.» En attendant l’autorisation de la marche, les animateurs de «Noo Lank» appellent tout le peuple sénégalais à les rejoindre le vendredi 28 février à partir de 15h.
«UN ENGAGEMENT DANS LE SILENCE EST SYNONYME DE DESENGAGEMENT»
«Chaque prêtre ne prêche que pour sa chapelle», comme le dit l’adage. Dans cette optique, la Convergence des Cadres Républicains (Ccr) a organisé une conférence-débat autour de l’ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly : «Sénégal, l’histoire en marche»
La Convergence des cadres républicains a organisé une rencontre, hier, pour explorer l’ouvrage de leur frère de parti, Abdou Latif Coulibaly. Cette conférence était une tribune pour parler de bilan et de perspectives au sein de l’Apr mais aussi des actions politiques avec le président de la République, Macky Sall.
«Chaque prêtre ne prêche que pour sa chapelle», comme le dit l’adage. Dans cette optique, la Convergence des Cadres Républicains (Ccr) a organisé une conférence-débat autour de l’ouvrage d’Abdou Latif Coulibaly : «Sénégal, l’histoire en marche». L’auteur du livre a été le conférencier. A l’en croire, ce n’est pas de la propagande, mais juste un témoignage sur les progrès que le Sénégal a enregistrés. «J’ai participé à une action gouvernementale et j’ai eu la chance d’être un observateur pendant 7 ans. Ce livre est le fruit de mon observation», souligne-t-il avant d’ajouter : « un engagement dans le silence est synonyme de désengagement». Selon Abdou Latif Coulibaly, ce livre résiste à toutes ces images négatives et aux idées toutes faites sur la gouvernance de Macky Sall et de ses collaborateurs. Il refuse de croire que le destin de l’Afrique est en péril.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, Coordonnateur de la Ccr, par ailleurs, ministre de la Santé et de l’Action Sociale, l’heure était venue de démontrer que le Sénégal est en marche. «Il me semble important aujourd’hui de savoir effectivement à partir de ce livre que le Sénégal des profondeurs a bougé en termes de lignes de démarcation, en termes de progrès. Il faut dire aussi que le Sénégal des zones urbaines a beaucoup évolué. Autrement dit, la problématique de l’équité a traversé le bouquin de notre camarade», dit-il. Dans la présentation de son œuvre, Abdou Latif Coulibaly a fait des rappels historiques d’évènements politiques au Sénégal avant de revenir sur le contexte dans lequel Macky Sall est venu au pouvoir. Il estime que les arbitres de ce débat sont des journalistes et la société civile. Toutefois, il dit ne pas comprendre la position de certains acteurs de la presse au Sénégal et à l’étranger.
Ainsi, n’a-t-il pas manqué de démonter l’enquête menée par la chaîne BBC sur les hydrocarbures du Sénégal impliquant le frère du président de la République, Aliou Sall accusé de corruption. Dans ce contexte marqué par le débat public sur la gouvernance du Président Macky Sall, le coordonnateur de la Ccr invite ses camarades à monter au créneau pour défendre le «bilan positif» de leur leader. Et le député Abdou Mbow d’ajouter : «La meilleure réponse au débat, c’est d’organiser des rencontres de ce genre». Abdoulaye Diouf Sarr assure que cela se fera de façon périodique. « Nos cycles de conférences-débats vont démarrer parce que c’est dans les cercles de cette nature qu’on peut véritablement apporter la preuve que le Sénégal marche pour éviter toute interférence qui peut quelque part dénaturer la réalité», dit le maire de Yoff.