Macky freine ses lieutenants
Le riz de Mansour Faye commençait à faire du bruit avec les histoires de marchés de gré à gré. Avant même que la clameur ne s’estompe, des politiciens avaient pris le relai en distribuant du riz à leurs militants de manière ostentatoire. Il s’en était ensuivi une confusion totale due à la rivalité entre responsables. D’après des sources de « L’As », c’est pour ainsi mettre un terme à ce charivari que Macky Sall leur a tous demandé de faire un stand-by et de laisser d’abord les autorités administratives mener le travail de distribution des vivres aux impactés du covid-19. En clair, il leur a demandé de suspendre leurs distributions en attendant que le gouvernement entame son opération pilotée par l’armée et l’administration territoriale.
L’imam de Pété Niébé positif au covid-19
Situé à 5 kilomètres de la commune de Goudiry, le village de Pété Niébé est devenu tristement célèbre avec une multiplication de cas de coronavirus. Depuis que le chef religieux de Kanehanebé a contaminé des ressortissants de cette bourgade, le foyer a quitté le premier village pour s’installer dans le village de Pété Niébé. La courbe monte à une vitesse vertigineuse. Déjà 44 cas contaminés dans un village de quelques centaines d’habitants. D’après des informations de L’As, l’imam du village fait partie du lot des 16 cas positifs d’hier. C’est dire donc que Pété Niébé est une poudrière. C’est que dans ce village, les populations refusent de se soumettre aux mesures sanitaires. De pseudos intellectuels continuent de manipuler les populations qui ont même refusé de fermer la mosquée. Confinés, les habitants parlent de stigmatisation et menacent de manifester. L’autorité administrative a dû menacer de fermer la mosquée de force pour leur faire entendre raison. Seulement, ils sont têtus et continuent de vivre comme si de rien n’était. Le préfet a d’abord usé de la diplomatie, mais visiblement, ils refusent toujours de se plier. « L’As » a appris que les meneurs de cette rébellion pourraient être convoqués par la gendarmerie ce matin. L’heure est vraiment grave.
La dame positive au Covid-19 à Pout
On en sait un peu plus sur la dame testée positive au coronavirus à Pout. Il s’agit en réalité d’une habitante de Diender qui a séjourné au centre de santé de Pout, après avoir commencé à développer les signes de la maladie. C’est d’ailleurs au niveau de cette structure sanitaire que des prélèvements ont été faits avant de revenir malheureusement positifs. La dame est une vendeuse de légumes qui allait régulièrement au marché Castor de Dakar pour écouler ses produits. C’est certainement là-bas qu’elle a chopé le virus. Pour l’heure, environ 35 personnes ont été en contact avec la dame. Tous ces contacts sont originaires pour la plupart de Diender et environs. Ils ont été mis en quarantaine. En ce qui concerne la localité de Diender, la nouvelle a été accueillie comme une bombe et les populations se sont ruées aussitôt vers le port de masque, avant de s’auto-confiner.
Opération retour des talibés
L’opération retour des talibés auprès de leurs parents a été lancée hier par Mouhamadou Moustapha Ndao, gouverneur de la région de Thiès. Cette initiative a été conduite par le Comité Départemental de Protection de l’Enfant(CDPE). Selon le Gouverneur, il a été jugé plus sûr de faire retourner les talibés chez leurs parents pour mieux les protéger de la maladie. L’opération a été lancée à Kawsara chez un Serigne Daara qui a accepté que ses talibés soient remis à leurs familles. Et à bord de deux cars Ndiaga Ndiaye, les enfants ont pris le départ vers Touba Toul, Touba, Mbacké, Tambacounda et Kaolack. Selon le Gouverneur, le choix des Daara est pour le moment basé sur le volontariat, mais il n’est pas exclu de recourir à la force. Le Serigne Daara de Kawsara qui s’est porté volontaire pour le convoyage de ses talibés a reçu des moyens d’accompagnements, notamment des denrées alimentaires et des produits d’hygiène, après qu’ils ont été tous testés. Et à leur arrivée, renseigne le chef de l’Exécutif régional, ils seront mis en quarantaine pendant 14 jours au moins pour éviter qu’ils infectent leurs familles. La même opération s’est également déroulée à Tivaouane et Mbour.
Un homme retrouvé mort
Un homme d’un âge très avancé a été retrouvé hier au quartier Nguinth de Thiès. Selon des témoins, il marchait tranquillement aux environs de 11 heures, avant de s’écrouler subitement, et de rendre l’âme. Une situation qui a fait peur aux riverains, dans ce contexte de pandémie du coronavirus. Informés du drame, la police et les sapeurs-pompiers ont débarqué, pour procéder aux constats d’usage et à l’évacuation du corps sans vie à la morgue du centre hospitalier régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. Mais auparavant, les éléments du service d’hygiène ont procédé à la désinfection du corps et du lieu du décès.
Le Sénégal commande le Covid-Organics de Madagascar
Des Sénégalais goûteront sans doute au Covid-Organics, un remède contre le coronavirus à base de tisane, trouvé par des chercheurs malgaches. Le Président malgache, Andry Rajoelina, a reçu les félicitations de son homologue sénégalais pour le remède traditionnel amélioré : le Covid-Organics. Le Président Macky Sall ne s’est pas limité aux félicitations, d’après le Président Rajoelina, puisqu’il a lancé une première commande. Pour le Président malgache, l’Afrique agit et se protège contre le Covid-19. Il remercie le Président Sall pour leurs échanges et sa confiance. Pour sa part, Macky Sall se félicite de l’échange fructueux avec le Président Rajoelina sur le partage d’expériences et de bonnes pratiques dans la lutte contre le Covid-19. Il n’a pas manqué de saluer les efforts de Madagascar dans la recherche de solutions thérapeutiques que le Sénégal suit avec intérêt.
L’appel de Macky Sall à la jeunesse
Restons avec le Président Macky Sall qui lance un appel à l’endroit des jeunes du pays dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Dans un tweet, le chef de l’Etat dira que «miser sur sa jeunesse, c’est miser sur l’avenir de sa Nation». Ainsi, il exhorte particulièrement les jeunes du Sénégal et d’ailleurs à redoubler d’efforts dans la lutte contre le Covid-19 et encourage les nombreuses initiatives de solidarité et de sensibilisation.
Coordination des inspecteurs d’Académie
Un document attribuant à la coordination des inspecteurs d’Académie des propositions sur l’achèvement de l’année scolaire circule dans les réseaux sociaux. Le document est intitulé «contribution du niveau déconcentré à la réflexion en cours sur l’impact du Covid-19 dans le secteur de l’Education». La coordination des inspecteurs d’Académie réfute la paternité de cette contribution. Elle précise que le document n’a rien d’officiel et n’est qu’un Draft de contribution, au même titre que toutes les autres contributions en cours des acteurs et partenaires de l’Education.
Des enclos de moutons, de vaches… au marché Sandicat
Qui l’aurait cru ? Le marché de fruits « Sandicat» de Pikine est dans l’anarchie totale à cause de certains commerçants. Ces derniers qui font fi des normes domestiques en matière d’élévation d’animaux ont aménagé partout dans le marché des enclos de moutons, de vaches, de chèvres et des poulaillers. Une pagaille constatée par le sous-Préfet de l’Arrondissement de Pikine-Dagoudane, Omar Sagna Ndiaye lors de l’opération de désencombrement de la rue Mbaye Gakou du marché bitumée depuis 2010, mais jamais utilisée par les automobilistes. Car elle est occupée par les commerçants qui, dans le passé, se sont affrontés violemment avec les riverains.
Arrestation de chauffeurs à Ziguinchor
La prochaine fois, ils vont y réfléchir à deux fois avant de sortir la nuit. Quatre conducteurs ont été déférés au parquet de Ziguinchor pour violation de la loi sur l’état d’urgence assortie du couvre-feu par les limiers du Commissariat central. Leur arrestation a été facilitée par une collaboration franche des forces de défense et de sécurité qui veillent de jour comme de nuit. Des sources de «L’As» renseignent que ces chauffeurs, en provenance de la Guinée Bissau, se livraient au transport clandestin de personnes vers Ziguinchor. Ils empruntaient des raccourcis pour échapper à la vigilance des forces de sécurité. Mais, ils sont tombés sur une patrouille de l’Armée qui les a interpellés. Mis à la disposition de la Police des frontières qui a alerté les limiers de Ziguinchor, les quatre chauffeurs sont déférés au parquet au terme de leur garde à vue.
Un élève tue son ami d’un coup de couteau à Koungheul
Un élève a poignardé mortellement son ami à l’aide d’un couteau hier, à la suite d’une banale histoire. Le drame a eu lieu au quartier Maali, de la commune de Koungheul. M.Kobar, le mis en cause, est âgé de 17 ans et élève au lycée de Koungheul. Sa victime, G. Niang, élève aussi au lycée de Koungheul, a 16 ans. M. Kobar a poignardé son ami à la gorge. Ce dernier s’est vidé de son sang avant de rendre l’âme au cours de son évacuation au district sanitaire de Koungheul par les sapeurs-pompiers. La gendarmerie a ouvert une enquête, après avoir arrêté M. Kobar.
Le robot «Dr CAR»
Les étudiants de l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp) de Dakar n’ont rien à envier à leurs camarades des pays développés. Ils se sont encore distingués dans l’innovation. Ces étudiants viennent de créer le robot «Dr CAR» qui peut se déplacer dans les chambres des patients mis en quarantaine, pour prendre leurs températures, leur livrer des médicaments et de l’alimentation, etc. Les étudiants ont présenté l’appareil hier au Directeur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (Cous), Dr Abdoulaye Bousso et ses collaborateurs. Ce robot permet ainsi de réduire les risques de transmission du virus du patient aux agents de santé. L’appareil, doté de caméras, est piloté à travers une application à distance. Le robot est aussi en mesure de parler les langues comme le wolof, le français, l’anglais et le pulaar. Ainsi l’équipe compte-t-il y intégrer d’autres langues dans les prochaines semaines.
396 millions de la Chambre Américaine de Commerce au Sénégal
Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a reçu hier, des mains de l’ambassadeur des États-Unis à Dakar, Tulinabo Mushingi, la contribution de la Chambre Américaine de Commerce au Sénégal (AmCham) et d’autres entreprises américaines qui opèrent dans le pays, dans la lutte contre le Covid-19.Tulinabo Mushingi a remis 396 043 805 Fcfa en nature à Amadou Hott. L’ambassadeur Mushingi a félicité l’AmCham qui a facilité la remise des dons du secteur privé américain au Sénégal pour faire face au Covid-19. A l’en croire, ces dons «sont un témoignage de leur engagement vis-à-vis du Sénégal et des valeurs américaines profondément enracinées d’assistance aux personnes dans le besoin».
La Gambie ne compte que 3 patients du Covid-19
Le ministre gambien de la Santé, faisant hier le point du jour, a indiqué que 4 des 7 patients en traitement sont guéris du Covid19, d’après le correspondant de «Iradio».Ainsi, il ne reste donc plus que trois patients encore sous traitement dans le pays du Président Adama Barrow. Toutefois, le ministre de la Santé a précisé que même guéris du Covid-19, ils seront suivis par les autorités sanitaires pour éviter une rechute. Pourtant, la Gambie n’a pas traité les malades avec le protocole de Dr Raoult, notamment l’hydroxychloroquine. Les autorités sanitaires de la Gambie préfèrent se conformer aux injonctions de l’OMS qui n’a pas encore reconnu l’usage de ce protocole. Par ailleurs, il informe de l’arrestation d’un Sénégalais à la frontalière au sud entre la Gambie et le Sénégal. Notre compatriote tentait de s’introduire clandestinement en Gambie.
Moustapha Diop recadre le débat
Le ministre du Développement Industriel, Moustapha Diop et son collègue du Commerce, ont sorti un arrêté encadrant la fabrication des masques. Le texte stipule que toute fabrication de maques doit répondre à des normes, mais aussi être soumise à 1a procédure de certification.
par Abdou Latif Coulibaly
L'EXERCICE PÉRILLEUX D'UN DROIT D'EXCLUSION
Alioune Tine, si tu permets, je souhaiterais débattre avec toi au sujet de ta volonté de voir exclus du Comité de suivi du Fonds Covid-19, l’Assemblée, le Cese ainsi que le HCCT
Alioune Tine, si tu permets, je souhaiterais débattre avec toi au sujet de ta volonté de voir exclus du Comité de suivi du Fonds Covid-19, l’Assemblée nationale (An) le Conseil économique, social et environnemental (Cese) ainsi que le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Si tu permets, je souhaiterais insister sur l’idée que nous avons eu, tous les deux, étant de la même génération, la bonne fortune, depuis notre tendre jeunesse, de vivre en démocratie. Ainsi, pour animer ce débat que je propose, je souhaite d’abord dire quelques mots sur la démocratie, avant d’expliciter ma position sur la question que vous avez évoquée et dont les réponses qui lui sont opposées donneront corps à mon texte.
Je suis conscient de la signification spécifique que Winston Churchill, ancien Premier ministre de la Grande Bretagne, alors en guerre contre le nazisme, donne avec une forte connotation négative de la notion de démocratie, dans son célèbre et légendaire aphorisme : « la démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ».
Pour être positif, à chaque fois que cette définition me vient à l’esprit, me prend alors l’envie de lui opposer l’idée que la démocratie est le meilleur système politique qui soit ! Le seul qui permet le mieux, et de loin, d’entretenir et de sublimer le contrat social qui organise notre existence comme communauté humaine vivant dans un Etat, dans le sens que donnent à la notion les penseurs John Lock et Jean Jacques Rousseau.
Pour faire court, toi comme moi savons que ces deux penseurs parlent d’un contrat social précédé d’un État nature auquel se substitue l’État moderne marqué par une contractualisation basée sur la mise en place de règles organisant l’égalité politique, sociale et civile de tous les citoyens. Pourquoi alors les députés de la nation, les membres du Cese, comme ceux du Hcct n’auraient pas les mêmes droits que ceux qui opèrent dans le Comité de suivi au nom des organisations de la société civile et d’autres personnes venant d’autres secteurs ?
La démocratie n’existe et ne prospère que sur la base d’un respect strict de toutes ces règles ci-haut évoquées et fondant les droits et devoirs des uns et des autres. Chacun de nous se doit de les respecter, voire de les sacraliser, afin de mieux les sublimer, pour éviter ainsi à nos sociétés de tomber dans l’anarchie et le chaos. L’autorité politique qui exerce le pouvoir est tenue, plus que toute autre entité ou citoyen ou groupes de citoyens, de respecter et de sublimer de telles règles. Cela dit, chacun de nous est tenu par cette vérité démocratique impérieuse.
Ainsi, au risque de fragiliser, voire de décrédibiliser toutes les bases et soubassements de la démocratie, quelqu’un peut en arriver par idéologie, par amertume ou par aversion à l‘égard d’une politique d’ensemble, à encourager, à son insu parfois, la destruction de cet équilibre social, politique et civil que nous devons à la mise en ordre de notre espace de vie, par le biais des règles et des lois régissant notre communauté et le fonctionnement de la démocratie.
Alioune, je t’ai lu et crois t’avoir bien compris. Tu permets que je te le dise très amicalement : tu t’es trompé. Oui, mon cher frère, tu t’es trompé de bonne foi, j’ajoute, dans ta périlleuse tentative d’exercer un droit d’exclusion qui te reviendrait, à l’encontre de citoyens désignés par le Chef de l’État, pour faire partie du Comité de suivi du Fonds Covid-19. A quel titre d’abord et sur la base de quoi et en faveur de quelle règle, préconises-tu cette exclusion ? J’ai eu énormément de mal à te saisir ? J’en suis finalement venu à me dire que c’est toute la beauté et tout le charme de la démocratie qui sont ainsi faits. Elle est charmante la démocratie, en ce qu’elle permet à chacun de nous, comme je le fais, de prendre la parole pour dire ce qu’on pense, avec le droit de se tromper, sans aucune conséquence notable.
Le mardi matin, 20 avril 2020, j’ai lu avec intérêt dans les colonnes du journal Sud quotidien un entretien du Fondateur d’Africa Jom Center, Alioune Tine, qui dit être d’accord pour la nomination du général François Ndiaye, à la tête du Comité de suivi du Fonds Force Covid-2019. Selon ce que rapporte le journaliste, il ne serait cependant pas en phase avec la composition du reste de l’équipe. Et Alioune d’expliquer : « la nomination du général ne pose pas de problèmes. Ce qui me préoccupe, c’est qu’on ressent, dans la composition, les gens de l’Assemblée nationale, le Haut conseil de collectivités territoriales, le Conseil économique social et environnemental ».
L’activiste Alioune Tine n’est pas à une contradiction près dans son propos : comment peut-il préconiser l’exclusion des représentants de trois institutions de la République du Comité de suivi du Fonds Force Covid-19, à savoir l’Assemblée nationale, le Conseil économique social et environnemental, le Haut conseil des collectivités territoriales et soutenir en même temps l’idée ci-après : « au moment où nous sommes dans le cadre d’une politique d’union nationale de lutte contre le Covid-19, il me semble qu’on doit avoir des pratiques innovantes permettant d’impliquer tout le monde. C’est-à-dire, toutes les compétences, toutes les bonnes volontés inhérentes à cette entreprise. »
En disant cela, il considère, par conséquent, qu’il n’existe pas des compétences et des bonnes volontés dans ces trois institutions républicaines exclues du Comité de suivi par ses soins. Rien ne peut expliquer que l’activiste affiche une telle défiance, pour dire le moins, à l’égard de ces institutions républicaines.
Un manque d’égard que rien ne peut justifier. Il arrive à certains activistes, acteurs de la société civile en particulier, de vivre dans une bulle, ils y vivent tellement en hibernation qu’ils coupent d’avec le réel. Ils restent dans cette hibernation sous l’emprise d’une idéologie mortifère et en arrivent ainsi à croire qu’ils tiennent, de l’on ne sait qui, un impérium absolu leur donnant le droit d’inclure ou d’exclure des citoyens.
La preuve d’un manque d’humilité inquiétant. Je me garderai bien de confondre Aline Tine dans ce lot d’activistes manquant d’humilité. Toutefois, on notera que parfois un engagement plein, sincère et entier peut dérouter et faire perdre pied sur le réel à son auteur. Quel qu’il soit, et si utile soit-il, un engagement ne saurait conférer à nul activiste une licence lui permettant de produire des classifications sur les citoyens, autorisant la distinction de catégories de citoyens empêchés ou autorisés, d’autres qui seraient exclus ou inclus. Et d’identifier ainsi par ce biais des Sénégalais éligibles à des tâches publiques, des prétendants légitimes aux honneurs que confère l’Etat. Et d’autres qui en seraient exclus.
Cette façon d’organiser la vie publique serait la pire thérapie à appliquer à une démocratie qui serait en panne d’innovations porteuses de réels progrès sociaux, économiques et politiques. Cette manière de concevoir l’organisation de l’espace public repose sur un culte outrancier de l’entre-soi qui prône naturellement l’exclusion. Cet entre-soi postule l’idée qui veut que ne soient dignes de participer, de prendre part au débat et à l’animation de la contradiction démocratique que ceux avec qui on partage le même point de vue et la même vision des choses.
Ce qui est, de toute évidence, en nette contradiction avec la philosophie des combattants des droits de l’homme. Nul Sénégalais n’oserait contester ce statut de combattant à Alioune Tine. La mise en avant d’un souci de sa part d’assurer par l’exclusion préconisée une innovation n’est qu’un paravent tentant de masquer un subjectivisme politique qui ne dit pas son nom. Des raisons tenant à la fois d’un souci de cohérence politique et légale expliquent la présence de ces trois institutions dans le Comité de suivi. Pour l’Assemblée nationale d’abord, on rappelle que cette institution est investie d’une mission constitutionnelle de contrôle et d’évaluation des politiques publiques.
Ne serait-ce qu’à ce titre, sa présence est souhaitable et normale. Le contexte actuel impose également cette présence, car la loi d’habilitation votée et au titre de laquelle l’Exécutif intervient et pose des actes de gouvernement, prévoit que tous les actes posés à la faveur de cette loi devront à terme être validés et ratifiés par l’Assemblée nationale. Ainsi, dès lors que celle-ci a l’opportunité de surveiller de plus près ces actes, pourquoi alors lui contester sa présence au sein du Comité de suivi ?
Concernant le Conseil économique, social et environnemental, on rappelle que cette institution joue un rôle de conseil, selon la Constitution. Cette deuxième assemblée constitutionnelle du Sénégal est en effet saisie, obligatoirement pour avis, par le Président de la République pour les projets de loi de programme et de plan à caractère économique, social ou environnemental. Mieux, elle contribue à l’évaluation des politiques publiques à caractère économique, social ou environnemental.
Quid du Hcct dont la mission consiste à « renforcer la participation active des acteurs territoriaux à la définition, l’instauration et l’évaluation des politiques publiques territoriales » ? Est-il concevable d’exclure de ce Comité de suivi, comme le préconise le patron d’Africa Jom Center, les membres de cet espace « de dialogue, de consultation et de concertation dans le processus de prise de décisions qui engagent la vie des collectivités territoriales pour une meilleure inclusion des citoyens dans l’identification des besoins et des priorités ainsi que dans la conception et la mise en œuvre des politiques de décentralisation » ? Or, il ne fait aucun doute que ces collectivités jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre des mesures que le Comité aura à suivre et à évaluer.
Il est parfois des interventions émanant de certains activistes de la société civile, comme d’autres venant de certains politiques et tendant à critiquer le travail de l’État, qui procèdent, toutes et manifestement, d’une méprise ou d’une ignorance des mécanismes d’Etat. Le Chef de l’Etat ne peut manquer d’égard aux trois institutions dont l’exclusion est prônée, pour suivre et donner du crédit à Alioune Tine, quand ce dernier dit, je le cite : « c’est une belle continuité (…) la nouveauté quand on va sortir de l’après Covid-19, c’est de construire un Etat non partisan ; un Etat où les décisions politiques se fondent plus sur l’éthique et sur la morale publique ». Gardons-nous de croire ou de considérer que l’éthique dont il est question, ici, comme cette morale publique tantôt évoquée ne concernent que les hommes et les femmes politiques qui exercent le pouvoir d’État. Le cas échéant, nous pourrions alors prendre pour acquis toutes ces déclarations qui sonnent comme de la creuse phraséologie.
LA CONFECTION DES MASQUES EST RÉGLEMENTÉE
Le ministère du développement industriel et celui du commerce, ont pris ce vendredi, un arrêté conjoint, rendant obligatoire l’obtention de la certification NS-Qualité Sénégal, comme un préalable à toute confection de masques barrières
Les masques barrières doivent désormais être conformes à la norme dénommée ’’NS 15-014 : 2020’’ qui impose des ’’exigences minimales de confection et d’usage et méthodes d’essai’’, a appris l’APS.
Le ministère du développement industriel et des petites et moyennes industries et le ministère du commerce et des petites et moyennes entreprises, ont pris ce vendredi, un arrêté conjoint, rendant obligatoire l’obtention de la certification NS-Qualité Sénégal, comme un préalable à toute confection de masques barrières.
Il s’agit d’’’une norme dénommée NS 15-014, adoptée par le comité technique sur la santé, entrée en vigueur et applicable sur toute l’étendue du territoire, avec des exigences minimales de confection et d’usage et méthodes d’essai’’, lit-on dans cet arrêté n°9450 du 24 avril 2020.
Selon le texte consulté par l’APS, ’’les masques barrières au sens de la norme NS 15-014, commercialisés ou offerts en don sur le territoire national sont soumis à certification avec la marque nationale de conformité NS-Qualité Sénégal, conformément au décret n°2002-746 du 19 juillet 2002 relatif à la Normalisation et au Système de Certification de la Conformité aux Normes’’.Ainsi, les producteurs ou importateurs sont dès à présent tenus de ‘’disposer d’un certificat de conformité ou d’une attention de conformité à la norme, avant la mise sur le marché de leurs produits’’, des documents qu’ils ont l’obligation de présenter ’’à toute réquisition des services de contrôle ou d’inspection’’.
Selon l’arrêté, ’’le certificat de conformité ou l’attestation de conformité à la norme est délivré par l’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) ou par une organisation dûment, agréée. Et les modalités de délivrance, définies dans le règlement particulier de certification ASN/RP005 adopté par le Comité particulier de Certification’’.
Les deux ministères signalent que la distribution des produits non conformes à la norme est par conséquent interdite sur toute l’étendue du territoire.
Le directeur général de l’ANS, le directeur général des douanes et le directeur du commerce intérieur ’’sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au journal officiel de la république du Sénégal et partout où besoin sera’’.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LES PROPHÈTES DE LA DISRUPTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment prétendre à un nouvel ordre en quémandant l’annulation de sa dette auprès de ceux qu’on rêve chimériquement de dépasser ? Le miracle post-covid tant rêvé ne sera que mirage
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 24/04/2020
En moins de cinq mois, le Sars-Cov2, qui est à l’origine du Covid-19, a réussi à neutraliser la planète toute entière obligeant plus de trois milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, au confinement. Les pays que l’on croyait au summum de leur puissance sanitaire sont aujourd’hui les plus affectés par le virus. La Chine, premier épicentre de la pandémie au coronavirus, a souffert le martyre avec à la clé près de 70 mille cas de contamination et 4 642 morts même si de sérieux doutes planent sur l’authenticité des chiffres officiels publiés par les autorités du pays de Mao. Ensuite, l’axe s’est déplacé en Europe où les premières puissances économiques (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et l’Espagne) sont les plus touchées par le Covid-19. Espagne, plus 200 mille cas de contamination avec plus de 22 mille morts, Italie plus de 190 mille avec plus de 25 mille morts, l’Allemagne plus de 150 mille contaminés avec plus 5000 décès, le Royaume-Uni plus de 135 mille contaminés et plus de 18 mille morts et la France plus de 120 mille contaminés et plus 21 mille pertes en vies humaines. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis, première puissance économique et militaire du monde qui occupent la première place dans le hit-parade des pays infectés par le Sars-Cov2. Plus de 860 mille contaminés avec plus de 48 mille décès au moment de la rédaction de cet article. Aujourd’hui, les fondations de l’économie américaine commencent sérieusement à être ébranlées tant et si bien que le président Trump veut la cessation du confinement et un redémarrage de la machine économique. Mais il se heurte au mur de résistance de certains gouverneurs d’Etat démocrates qui ne veulent pas exposer leurs populations davantage à la contagion rapide au coronavirus.
La Chine, leader d’un nouveau monde
Aujourd’hui, la pandémie a mis à nu la fragilité et la vulnérabilité du système sanitaire de ces puissances qui, paradoxalement, comptent sur la Chine pour se ravitailler en logistiques et consommables médicaux. En véritable patronne du monde, l’Empire du Milieu est en train de bouleverser le monde en se comportant en superpuissance salvatrice. La Chine qui envoie des équipes et équipements médicaux en Europe et aux Etats-Unis, c’est là un signe d’un nouvel ordre mondial entre puissances occidentale et asiatique. Au moment où les USA accusent la Chine de n’avoir pas donné les vraies informations sur cette maladie qui s’est manifestée pour la première fois à Wuhan dans la province de Hubei, le pays de Mao rassérène et se montre en leader, philanthrope et sauveur du monde de cette pandémie qui a terrassé les grandes puissances occidentales. « Nous sommes vraiment dans le même bateau. Nous devons donc travailler ensemble en tant que partenaires pour combattre le virus, pour restaurer la situation normale de l'économie, pour reconstruire la confiance de la population en l'économie planétaire, et pour construire la capacité de répondre à toutes les crises de ce type », a déclaré l’ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai après les jérémiades d’un Trump irascible. En mi-mars au moment où la crise sanitaire n’avait pas encore pris des proportions alarmantes au pays de l’Oncle Sam, la Fondation du milliardaire Jack Ma offrait 500 000 kits et un million de masques au gouvernement américain. Et les mêmes aides « humanitaires » ont été déployées pour le Japon, la Corée, l'Italie, l'Iran, la France, l'Espagne et aux 54 pays africains. L’hégémonie chinoise devient une réalité.
Tout cela s’inscrit dans le cadre de l'initiative chinoise Belt and Road (BRI), appelée la Nouvelle route de la soie, un des projets d'infrastructure les plus ambitieux jamais conçus par le président Xi Jinping. Ce projet pharaonique estimé à 1.200 milliards de dollars dans les sept années à venir, s'étend de l'Asie de l'Est à l'Europe et élargirait considérablement l'influence économique et politique de la Chine. Mais il faut souligner que les ambitions dominatrices de l’Empire du Milieu ont véritablement été déclinées par le président Deng Xiaoping depuis 1978 avec ses réformes économiques libérales dans une Chine d’idéologie communiste et sa politique nataliste. Aussi est-il permis aux Chinois de revendiquer un nouvel ordre économique mondial post-covid parce qu’ils ont réussi lors de cette crise sanitaire à éclipser la suprématie de l’Occident assise depuis la fin de la deuxième conflagration mondiale et à s’imposer en sauveurs du monde.
Basculement illusoire
Mais la crise sanitaire que vivent les pays africains avec moins de désastre humain et non humanitaire ne doit pas autoriser certains intellectuels et politiques prétentieux du continent à vouloir vaticiner un nouveau bouleversement mondial. C’est dans cette optique que le président Macky Sall, dans un texte kilométrique et soporifique paru dans le journal d’Etat, le Soleil, a parlé de « l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales ». Pour lui, « il est temps de considérer les questions de santé publique au même titre que la paix, la sécurité, l’environnement, la lutte contre le terrorisme et autres criminalités transfrontalières ». C’est un aveu d’échec de savoir seulement en cette période de crise sanitaire que la santé est un pilier fondamental pour le développement d’un pays. Jamais la santé n’a été la priorité de nos gouvernants. Sur un budget national de 4 000 milliards de francs CFA, la santé ne se retrouve qu’avec la portion congrue de 200 milliards. Ce qui représente 5 à 6 % du budget. Alors que la norme est au moins à 15 %. Après 60 ans d’indépendance, notre pays totalise 14 régions médicales, 76 districts sanitaires, 10 hôpitaux départementaux, 13 hôpitaux régionaux, 12 hôpitaux nationaux, 101 centres de santé, 1380 postes de santé et 2227 cases de santé. Et il faut préciser que les trois centres hospitaliers de référence en matière de soins qualitatifs et de recherches que sont l’Hôpital Principal de Dakar, l’Hôpital Aristide Le Dantec et le Centre hospitalier national universitaire de Fann sont construits respectivement en 1886, 1912, 1956, donc bien avant l’indépendance en 1960.
Et selon l’annuaire des statistiques sanitaires et sociales du Sénégal 2016, les ressources humaines de la santé (y compris l’hygiène) sont au nombre de 14 253 agents dont 267 médecins généralistes, 91 gynécologues, 37 chirurgiens généralistes, 120 chirurgiens-dentistes, 79 autres chirurgiens, 84 pédiatres, 56 cardiologues, 49 anesthésistes réanimateurs, 1524 sages-femmes d’Etat, 1445 infirmiers d’Etat et 1404 pour le personnel administratif. Et ce chiffre n’a probablement que peu évolué en trois ans. Pourtant, c’est en 1916 que fut créée l’Ecole Africaine de Médecine et de Pharmacie de Dakar. Et c’est le 24 février 1957 qu’est fondée officiellement l’université de Dakar dans laquelle est intégrée l’Ecole de Médecine. C’est dire qu’aucun des quatre présidents du Sénégal, depuis les indépendances, n’a réussi à construire un hôpital de haut niveau comparable à ceux susnommés. En effet, la construction d’infrastructures de qualité pour le bien-être des populations n’a jamais été une priorité dans leurs choix et programmes politiques. Pour preuve, les hommes politiques et autres Sénégalais au portefeuille lourd préfèrent faire leurs check-up et autres soins dans les hôpitaux modernes occidentaux. Et leurs femmes, pour donner naissance, prisent plus leurs cliniques super-équipées que les nôtres.
Alors, que ces prophètes de la disruption avec en premier le président de la République, Macky Sall, cessent de rêver d’un éventuel nouvel ordre mondial teinté d’irréalisme au lendemain de la disparition du Covid-19. La Chine n’a pas attendu la crise sanitaire d’aujourd’hui pour renverser la domination occidentale. Il appert, comme l’a déclaré le docteur et maitre de conférences, Murat Yesiltas, directeur des Etudes sécuritaires au think-tank SETA, basé à Ankara, que « toutes les grandes guerres ont engendré un nouvel équilibre dans le partage des puissances courantes. Après chaque guerre, l’ordre mondial se forme sur un nouveau paradigme. Et pour qu’un nouvel ordre mondial apparaisse après le coronavirus, il faut que la pandémie engendre un changement dans l’équilibre actuel des puissances, et qu’en parallèle, la structure économique, ainsi que le ou les acteurs qui contrôlent cette structure, réalisent des aménagements structurels pouvant causer un changement dans les mécanismes de fonctionnement du système et forment de nouveaux régimes mondiaux sur l’axe de nouvelles normes ». Sauf que nous ne sommes pas en guerre comme aiment naïvement claironner le président, certains hommes politiques et journalistes panurgistes. Nous sommes simplement en crise sanitaire qui teste notre capacité de résilience devant une pandémie qui ne nous a point surpris. Nous sommes simplement en crise sanitaire qui requiert des prises de décision courageuses et lucides et non le colportage populiste d’un lexique martialisé inapproprié qui veut faire la promotion d’un général sans cicatrices ou blessures de guerre.
Aujourd’hui les data des paramètres des puissances actuelles économiques et militaires sont assez édifiantes pour dire avec force qu’il n’y aura pas ce big-bang dont rêvent nos illusionnistes disrupteurs. C’est donc dire qu’il n’y aura pas ce grand chamboulement dans l’ordonnancement des rôles actuels.
La mauvaise passe sanitaire et économique que traversent les puissances occidentales, qui semblent être impuissantes devant le Sars-Cov2, a réveillé, chez les peuples africains non encore dévastés par la pandémie, la conscience d’une intro-puissance endormie qu’il faille fouetter pour être au-devant de ce nouvel ordre mondial inéluctable tant rêvé. Pour nos prophètes du Grand Soir africain, après le Covid-19, commencera la grande disruption et s’amorcera le grand basculement. Il y aura une redistribution des cartes. Mais qu’on ne se leurre pas. Rien ne changera dans nos "Républiquettes" en particulier au Sénégal ! Il n’y a aucune conscience, ni une volonté politique de bâtir autrement notre pays en arrimant toute sa politique monétaire et ses choix économiques à la métropole. Déjà, le parfum de corruption qui fleure l’attribution non transparente des marchés afférent à l’appui alimentaire de l’Etat en direction des ménages vulnérables est une preuve de notre récalcitrance indécrottable aux vertus de bonne gouvernance, condition sine qua non pour amorcer un nouveau virage.
Comment peut-on vouloir changer les colonnes de l’ordre mondial en quémandant l’annulation de sa dette auprès de ses créanciers qu’on rêve chimériquement d’égaler ou de dépasser ? Les rapports de force entre les Etats sont déterminés par leurs puissances économique, militaire, politique et démographique. Et en dépit de la persistance de la crise sanitaire assortie du fléchissement de ces grandes puissances qui n’est pas synonyme d’impuissance mais précurseur d’un nouveau départ, les propriétés sus-évoquées de ces Etats demeurent toujours intactes. Alors, d’où viendrait le grand basculement tant annoncé par les prophètes de la disruption ?
Nonobstant l’ampleur de la crise sanitaire, on se rendra compte que nos gouvernants n’ont pas de TINA (There is no alternative) comme disait la défunte Première ministre anglaise, Margaret Thatcher. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas d'alternative, voire d’initiative pour amorcer un nouveau départ. Le miracle post-covid tant rêvé ne sera que mirage. La lueur ne sera que leurre.
Observons la sémantique qui nous a fait évoluer de « Force Covid19 » à « Fonds Force Covid19 » puis vers un inquiétant « Comité de suivi des Fonds de la Force Covid 19 ». Que de monde ! Quelle chaîne d’irresponsabilités !
Il flotte dans notre atmosphère, ici au Sénégal, un « je-ne-sais-quoi », une sensation d’un « presque-rien », qui appelle à prendre et du recul et de la hauteur, vis-à-vis du torrent tumultueux d’informations, qu’elles soient approximatives, péremptoires ou définitives, que nous recevons, absorbons, comprenons, ou pas, sur cette pandémie mondiale du Covid-19, appelée Coronavirus partout, sauf dans notre pays où nous l’avons baptisée, histoire de la minimiser, « CORONA ». « VIRUS » est en option. C’est facultatif… Alors que « CORONA » a un côté primesautier, qui pourrait être une danse, ou le surnom d’un copain. « Corona », ça s’apprivoise… « Virus », ça trimballe une sonorité honteuse pour nos augustes personnes forcément admirées par la terre entière, ringardisée par notre punchline nationaliste « Fi Sénégal la », dès qu’on évoque un tant soit peu, l’idée même de normalité. « Virus », c’est bon pour ces peuples qui n’ont même pas des Saints protecteurs, capables de faire leurs prières sur des océans démontés, qui ont construit des villes scintillantes et propres, abritant les plus grosses fortunes du monde, qui nous attirent au point de nous faire braver les océans et déserts les plus dangereux, et qui à cause d’un truc plus petit qu’un moustique, décèdent par centaines de milliers, et mettent des millions de gens au chômage. C’est grâce à ce « je-ne-sais-quoi » et à ce « presque rien », que notre exceptionnalité sénégalaise permet de dissocier « Corona » et « Virus ».
De là naissent alors tous les problèmes de compréhension de cette situation inédite provoquée par le Coronavirus, incompréhensions qui ont pour effet, par exemple, de fêter le retour de quarantaine de personnes accueillies au seuil de leurs maisons comme Sadio Mané de retour d’une CAN victorieuse, ce qui n’est pas recommandé en guise de respect de la distanciation sociale. Ou alors quand les chauffeurs de taxis et leurs passagers mettent leurs masques juste à la vue d’un policier, par peur du gendarme et non du Corona. En fait, on a du mal à y croire, à cette prétendue pandémie qui ne fait que sept morts chez nous, singularité qui vient nous conforter dans l’idée, que déjà rescapés de la sélection naturelle que nous imposent un environnement et un système hospitalier mortifères, on n’allait pas se laisser abattre par un truc invisible, qui ne va tout de même pas se mesurer aux nids de microbes, bactéries et virus qui se pavanent allègres, dans une indifférence générale, à travers nos rues, nos canaux et nos marchés. Alors on danse…
Si en plus notre « compatriote » chercheur et sauveur Raoult affirme que ce virus va non seulement disparaître de lui-même dès les grosses chaleurs, ce qui semble se dessiner en France où il peine à trouver corps à infecter de nouveau, et si comme le divulgue notre Saint Raoult de la Blanche Chloroquine, son remède soigne des malades comme ils le sont bien d’ailleurs au Sénégal, et que nos esprits l’associent à notre bonne nivaquine, dont nos organismes de paludéens chroniques seraient imbibés, alors oui, rajoutés à notre solidité présumée historique de rescapés de la sélection naturelle, il ne pourra rien nous arriver de fâcheux. On a donc du mal à y croire… Tout ce chaos s’évaporera dans 6 semaines, se dit-on.
Les interrogations qui nous viennent à l’esprit suggèrent de la vigilance citoyenne. Quelles informations, le cas échéant, auraient nos gouvernants pour valider une telle issue positive, et en fait, « faire comme si »…le désastre était toujours imminent ? 1000 milliards mobilisés et déjà distribués en partie dans une certaine cacophonie, les versements prochains du FMI, de la Banque mondiale, de l’UE, de la BCEAO, de la BAD, de la BOAD, la liste est non exhaustive, ont mis à la disposition de notre pays et de son gouvernement un énorme trésor de guerre pour lutter contre une pandémie qui a fait perdre la vie à…7 personnes. Cette manne tombée de la peur du virus, à laquelle il faudra rajouter les effets de l’annulation de nos dettes, que va-t-on en faire si d’aventure, toute cette paranoïa du Covid-19 faisait « pschitt » ? Et si ils faisaient comme si… Vigilance donc. Observons la sémantique qui nous a fait évoluer de « Force Covid19 » à « Fonds Force Covid19 » puis vers un inquiétant « Comité de suivi des Fonds de la Force Covid 19 ». Que de monde ! Quelle chaîne d’irresponsabilités ! C’est vrai qu’il était devenu urgent de poser un faux-nez aux images d’un ministre dégoulinant de sueur à l’évocation d’une possible évaporation de milliards de francs dans des marchés de transports de riz. Il a été utile de nommer un Général pour mettre de l’ordre à tout ça, ce qui faisait un peu vaciller le plan de secours proposé aux institutions financières internationales, qui voyaient déjà ces milliards finir en piscines, villas et 4x4 rutilants.
Vigilance donc. Et pourquoi ne pas associer la presse et ses instances comme le CNRA, le Synpics ou le CDEPS, à ce comité de suivi d’ailleurs, car en plus d’éviter les bourdes qui désinforment nos populations, elle pourrait diffuser les bonnes informations, tout en jouant le rôle d’un regard sous lequel ils ne pourront pas forcément tout faire et n’importe comment.
Car si ce scénario favorable se dessine et prospère, et que la réalité rencontre la décrue du virus, ce trésor de guerre devra alors servir à autre chose qu’à trouver du gel hydro-alcoolique, des masques, soigner et acheter des respirateurs en urgence. Ce trésor mis à la disposition de nos gouvernants devra être orienté avec le contrôle de nos citoyens et aussi des bailleurs, vers ce qui devrait nous mettre à l’abri d’un futur tsunami sanitaire, sachant que ce virus qui affole la planète sera alors devenu saisonnier, mais aussi servir à la reconstruction de tout notre système sanitaire dont nos gouvernants ne connaissaient point les contours, puisqu’allant se faire soigner la moindre grippe en Europe. Ces milliards pourraient-ils être orientés vers l’amélioration de notre plateau technico-médical, vers de la formation, vers la recherche scientifique, l’éducation, l’assainissement, l’hygiène, le renforcement des secteurs productifs pour notre économie en dépendance, pour notre agriculture et la consolidation de notre tissu économique, notamment nos PMI et PME, sans oublier l’éducation, pour être au sortir de cette crise en situation de réécrire notre histoire, ou au moins de nous insérer avec fierté et puissance créatrice dans l’histoire du monde nouveau qui s’ouvre devant nous et qui va être celui dans lequel évoluera notre jeunesse. Entre le Coronavirus qui nous guette et le monde qui nous observe en cas de sa disparition temporaire, notre citoyenneté doit être toute en vigilance et en exigences de salut. Pour une émergence qui ne serait pas qu’un slogan de campagne abscons.
Si ça, ce n’est pas un programme politique d’un grand homme d’Etat, c’est qu’on est définitivement confiné dans la malédiction dans laquelle nos irresponsabilités prennent leurs aises et prospèrent.
LE TRANSFERT D'ISMAÏLA SARR AU CŒUR D'UN LITIGE FINANCIER
Les clubs sénégalais La Linguère de Saint Louis et Génération Foot n'ont pas encore reçu le premier des cinq versements de la contribution de solidarité due par Watford après le recrutement du joueur
BBC Afrique |
Babacar Diarra |
Publication 24/04/2020
Les deux clubs sont sur le point d'envoyer une lettre à la FIFA via le département TMS (Transfer Matching System).
Rejoignant Watford de Rennes, l'ailier de 22 ans a signé en août 2019 avec les Hornets pour un montant record de 30 millions de livres sterling.
"C'est un manque de respect de la part de Watford, ils nous ont promis une certaine somme d'argent, 525 000 € (environ 462 000 £) répartis en cinq versements", a déclaré avec ressentiment Mady Touré, président de Génération Foot.
"Depuis janvier, nous avons envoyé plusieurs courriels sans aucune réponse de leur part. Ils ont également envoyé un ordre de virement à mon collègue président de la Linguère Saint-Louis et depuis lors, il n'a rien reçu", a ajouté Mady Touré.
Après plusieurs tentatives, Scott Duxbury, PDG de Watford, a envoyé ce commentaire à la BBC :
"Le club a tenté de payer l'une des parties pendant des mois mais a été confronté à des problèmes de coordonnées bancaires insuffisantes. Il y a un contact direct et régulier avec l'autre partie en vue d'une résolution imminente".
Dans le nord du Sénégal, la Linguère de Saint Louis a été le premier club de football d'Ismaïla Sarr. Il est actuellement en tête de la deuxième division et était à deux doigts d'une promotion en Ligue 1 sénégalaise quand tous les matchs de football ont été arrêtés après l'épidémie de coronavirus.
"Nous avons vu plusieurs ordres de transfert mais pas d'argent, cela confirme donc ma théorie selon laquelle ils nous taquinent pour gagner du temps", a expliqué le président du club Amara Traoré.
"J'ai tous les échéanciers de paiement du directeur financier de Watford : le premier paiement était dû le 17 novembre, puis c'est tous les 31 août de 2020 à 2023", a détaillé l'ancien attaquant de l'équipe nationale sénégalaise, irrité.
"Notre budget est d'environ 120 millions de FCFA (161 000 £) et ils nous doivent 57 millions de FCFA (76 000 £) - répartis en cinq versements - donc c'est la moitié de notre budget annuel".
"C'est comme si Watford voulait attendre après un an et qu'ensuite, ils seront autorisés à dire qu'il y a prescription et à éviter de nous payer ce qu'ils nous doivent. Un agent à qui j'ai parlé m'a dit que c'est une méthode qu'ils sont réputés appliqué. Mais nous irons à la FIFA", ajoute-t-il
La règle de la contribution de solidarité est un mécanisme de la FIFA qui permet aux clubs formateurs de partager cinq pour cent des frais de transfert proportionnellement entre les clubs où il a joué entre 12 et 23 ans.
Selon les deux présidents sénégalais, le club français FC Metz attend également sa part estimée à 40 000 € mais cela n'a pas été confirmé à la BBC.
"Pas des mendiants"
Selon Mady Touré, Watford a confirmé l'intention de payer mais a ajouté que les fonctionnaires du club anglais lui ont indiqué qu'ils étaient retardés par la fermeture des bureaux de la FA anglaise suite à l'épidémie de coronavirus.
"Aujourd'hui, nous voyons beaucoup de déclarations publiées par la FA anglaise et je suis presque sûr que vous n'avez pas besoin d'aller au bureau pour envoyer un virement bancaire, soyons sérieux", fulmine M. Touré.
"Ce premier paiement était censé être effectué le 10 janvier, c'est donc inadmissible et la FIFA devrait leur infliger de sévères sanctions. Nous nous attendions à quelque chose de mieux pour un club d'un championnat le plus réputé du monde".
Watford est la propriété de l'homme d'affaires italien Gino Pozzo, également propriétaire du club italien Udinese Calcio.
"Maintenant, le propriétaire de Watford veut un autre de mes joueurs pour son club de football italien. Mais quand ils m'ont approché pour moi, je leur ai dit que si vous n'êtes pas en mesure de me payer 525 000 euros pour un de mes joueurs pour la contribution de solidarité, il n'y a pas besoin de négocier pour un autre joueur", a dit Touré.
"Je ne doute pas que Watford soit un club sérieux mais je peux dire qu'ils nous manquent de respect".
Environ 130 jeunes joueurs sont actuellement inscrits à Generation Foot, une académie située à environ 45 kilomètres de Dakar, la capitale du Sénégal, dans l'espoir d'être le prochain Ismaïla Sarr ou le futur Sadio Mané.
"Ici, nous ne demandons jamais d'indemnités de formation lorsque nous libérons nos joueurs talentueux pour les clubs européens, mais au moins nous souhaitons obtenir notre contribution de solidarité. Nous ne sommes pas des mendiants, cela nous est dû selon les règles de la FIFA".
"J'ai dû différer certains paiements et ma banque m'a permis de le faire mais Watford a vraiment mis notre trésorerie en danger parce que j'attendais l'argent de Watford."
DEUIL ÉTERNEL POUR LES FAMILLES DES EXPATRIÉS
En Europe, aux États-Unis et peut-être en Afrique et ailleurs dans le monde, des Sénégalais meurent du virus et sont enterrés ou incinérés sur place. Une décision des autorités difficile à accepter pour certaines associations d’immigrés
Sputnik France |
Momar Dieng |
Publication 24/04/2020
En s’appuyant sur les recommandations de ses propres experts et de l’OMS, Dakar a fermé la porte du retour aux Sénégalais morts du Covid-19 à l’étranger. Le choix de la prudence, observé aussi dans d’autres pays, lui attire toutefois les foudres de certaines associations d’immigrés et des familles condamnées à un deuil sans fin.
Au bout du fil, quelque part à Mbacké (environ 185 km de Dakar), la voix calme d’un jeune homme, Sidi Diop, qui vient de perdre son père. Mor Diop est décédé début avril à l’âge de 65 ans en Italie où il résidait. Il a dû y être enterré à la suite de l’interdiction par le gouvernement sénégalais du rapatriement des dépouilles de personnes mortes du Covid-19.
«Comme il est impossible de lutter contre l’État, nous acceptons cette décision qui nous empêche de rapatrier le corps de notre père. C’était un bon talibé [disciple de la confrérie mouride, ndlr] qui avait émis le souhait d’être enterré aux côtés de son marabout à Darou-Salam (à Mbacké). Nous aurions aimé pouvoir aller sur sa tombe et prier pour lui comme cela se fait naturellement», explique le jeune homme à Sputnik.
Philosophe, Sidy Diop se fait le porte-parole d’une famille endeuillée mais résignée face à «ce décret de Dieu contre lequel nul ne peut s’opposer». «Il nous reste les prières et nous allons en faire beaucoup pour lui car Allah est partout sur cette terre. Ses amis de Brescia ont fait ce qu’ils pouvaient. L’État doit également tenir ses promesses», poursuit-il.
À l’image de Sidy, de nombreuses familles sénégalaises vivent au pays le deuil incomplet de parents morts du coronavirus et enterrés à l’étranger. En Europe, aux États-Unis et peut-être en Afrique et ailleurs dans le monde, des Sénégalais meurent du virus et sont enterrés ou incinérés sur place. Au cours de ce mois d’avril 2020, au moins six d’entre eux sont décédés en Italie et y ont été enterrées, loin de leurs proches.
C’est ce qu’a révélé à Sputnik Mamadou Diop, un des responsables de l’association «Sunu Brescia», un regroupement de Sénégalais établis dans cette ville située à une centaine de kilomètres de Milan.
«Pour des raisons sanitaires discutables, l’État sénégalais a interdit le rapatriement des dépouilles de compatriotes morts du coronavirus à l’étranger. Nous devions nous organiser ici à Brescia pour bien conserver les corps en attendant peut-être un changement d’avis des autorités. La commune de Bergame a finalement accepté l’enterrement de nos morts en suivant les prescriptions de notre religion», raconte-t-il.
C’est le 6 avril dernier que le Comité national de gestion des épidémies (CNGE), structure sous tutelle du ministère de la Santé et de l’Action sociale, avait annoncé la suspension des rapatriements de corps de Sénégalais décédés du coronavirus dans des pays en proie à la pandémie. «Au regard du fort risque de contagion liée à la manipulation des dépouilles, aucun transfert de corps provenant de pays infectés ne devra être permis», justifiait ainsi un communiqué du ministère de la Santé.
Une position confortée le 9 avril par Amadou Bâ, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, au cours d’un point de presse commun avec son homologue de la Santé.
Pour ne pas laisser les familles, en sus du deuil auquel elles sont confrontées, assumer des frais d’inhumation à l’étranger pouvant se révéler importants, «l’État a décidé [d’acheter] des tombes dans les cimetières de chaque religion», a annoncé le chef de la diplomatie sénégalaise.
«Nous sommes dans une situation mondiale qui impose certaines exceptions. Ne pouvant plus rapatrier de corps […], nous demandons aux familles de comprendre cette position qui est difficile», a allégué Amadou Bâ, lors de sa conférence de presse prononcée en wolof, langue nationale du Sénégal.
Une position contestée «scientifiquement»
La position du gouvernement du Sénégal n’est pas une ineptie dans la mesure où elle est partagée par nombre d’États à travers le monde, qui invoquent les mêmes risques sanitaires. Néanmoins, le débat fait toujours rage dans le pays et parmi la diaspora, notamment au sein de la communauté scientifique. Sur sa page Facebook, le Dr Mamadou Mansour Diouf, médecin anesthésiste-réanimateur à Bordeaux, en France, explique les procédures internationales en partant du Code général des collectivités territoriales (CGCT) de France.
«La délivrance d’un laissez-passer mortuaire pour l’étranger ou d’une autorisation de sortie du territoire français est autorisée dès lors que le défunt est placé dans un cercueil hermétique qui prémunit de toute contagiosité quel que soit le motif du décès. […] Il est tenu compte du fait que le transport d’un corps d’une personne décédée ne crée aucun risque sur le plan sanitaire même si le décès est dû à une maladie transmissible lorsque les mesures appropriées sont prises», écrit le Dr Diouf.
Mais sous son post, le médecin-anesthésiste est contredit par un internaute : «Pensez-vous que l’article du CGCT français s’applique partout dans le monde? Pensez-vous que les équipements de protection dont vous parlez existent partout dans le monde (…) notamment (dans les) pays du Sud où, même si vous l’omettez dans votre analyse, la diaspora sénégalaise est bien présente? Que préconisez-vous pour les décédés du Covid-19 dans un pays tel que la Centrafrique?»
Voulant mettre un terme au débat, le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a déclaré, dans une conférence de presse à la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), ce 21 avril, que «c’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a demandé l’inhumation des personnes décédées du Covid-19 dans les pays d’accueil afin d’éviter la contamination extraterritoriale».
Faux, rétorque le docteur Mamadou Mansour Diouf, dans une nouvelle publication. «Les décisions et informations de l’OMS sont publiques et consultables sur son site Internet. Nulle part il n’est fait mention des allégations fausses du ministre de la Justice.»
L’OMS aurait-elle adressé, plutôt, un avis au gouvernement sénégalais sur le rapatriement ou non des Sénégalais décédés du Covid-19 à l’étranger? Contactée par Sputnik à Dakar, une source de l’OMS a répondu en ces termes: «Il faut juste retenir que l’Organisation mondiale de la santé ne donne que des avis aux États. Maintenant, chaque État est souverain dans chacune de ses décisions par rapport à une situation donnée.»
Requête pour «pas être réduit en cendres»
Au Sénégal, entre pro et anti-rapatriement, le débat fait rage, jusque chez les défenseurs des droits de l’Homme. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, est du côté des familles qui réclament les dépouilles de leurs défunts.
À contre-courant, chez Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise de défense des droits humains (LSDH), la problématique est plus complexe
«Il y a ce que l’on appelle les actes de gouvernement, des actes qu’un État peut prendre à un certain moment au nom de l’intérêt général pour des questions d’ordre public absolu. D’un autre côté, il y a des droits inaliénables comme le droit à une sépulture digne. Donc deux droits concurrents. Mais là, vous avez une mesure d’intérêt général qui tend à préserver la santé publique […] de l’ensemble du peuple sénégalais.»
Peu convaincus par cette démonstration de Me Ndiaye, par les sorties médiatiques des différents membres du gouvernement, les activistes de l’ONG «Jamra» demandent toujours au chef de l’État «qu’il permette aux familles des personnes décédées de pouvoir leur offrir […] un rite funéraire conforme à leur confession religieuse plutôt que d’être réduits en cendres dans des crématoriums ou entassés dans des fosses communes».
La fermeture prolongée des frontières aériennes jusqu’au 31 mai 2020 marque la détermination du Président Macky Sall à appliquer la tolérance zéro contre tout risque sanitaire potentiel dû au coronavirus. En février dernier, il avait également fermé la porte au retour de 13 étudiants sénégalais de Wuhan, en dépit des fortes pressions populaires qu’il avait dû subir. La même fermeté est toujours de rigueur avec les dépouilles de Sénégalais morts du Covid-19 à l’étranger, et dont le gouvernement n’a pas révélé le nombre.
Preuve, s’il en est, que cette mesure serait strictement d’ordre sanitaire, le corps d’un journaliste sénégalais décédé en Espagne où il était en soins pour d’autres pathologies que le coronavirus est arrivé à Dakar ce 20 avril.
ADEBAYOR REFUSE DE DONNER POUR LUTTER CONTRE LE CORONAVIRUS
Durement critiqué par certains de ses compatriotes en raison de son refus de donner aux hôpitaux locaux ou de créer une fondation pour recueillir des dons, Emmanuel Adebayor s'est justifié lors d'une vidéo publiée sur les réseaux sociaux
Emmanuel Adebayor a pris la parole cette semaine pour réagir aux critiques dont il fait l'objet depuis l'apparition du coronavirus au Togo. L'ancien buteur d'Arsenal et Manchester City se refuse à créer une fondation à Lomé ou de faire un don pour lutter contre l'épidémie.
Rentré chez lui à Lomé en attendant la fin de l'épidémie, il y a suscité la polémique avant de se défendre ce mardi.
Adebayor: "Je ne ferai pas de dons"
Durement critiqué par certains de ses compatriotes en raison de son refus de donner aux hôpitaux locaux ou de créer une fondation pour recueillir des dons, Emmanuel Adebayor s'est justifié lors d'une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
"Je ne ferai pas de dons. Très clair. Très simple, a lâché sans sourciller l'ancien joueur d'Arsenal ou de Manchester City. Je fais ce que je veux, je mange ce que je veux et c'est le plus important. Après, il y aura des gens qui me critiqueront pour le fait que je n'ai pas créé de fondation à Lomé."
Adebayor refuse la comparaison avec Drogba et Eto'o
Encore assez peu touché par le coronavirus avec seulement six décès sur les 88 cas confirmés par les autorités, le Togo espère de pas connaître une crise sanitaire comme en Europe ou en Amérique du Sud.
Ne comprenant pas une telle polémique, Emmanuel Adebayor a ensuite demandé à ses compatriotes de ne pas attendre à ce qu'il fasse comme Didier Drogba ou Samuel Eto'o afin d'aider les hôpitaux en Côte d'Ivoire ou au Cameroun.
"On dirait que c’est moi qui ai amené le coronavirus virus à Lomé. C'est très malheureux, mais c'est comme ça et c'est le pays qui est comme ça, a regretté l'attaquant international aux 66 capes sur ses réseaux sociaux. Ils vont me comparer à Didier Drogba ou Samuel Eto'o mais malheureusement je ne suis pas Didier Drogba, je ne m'appelle pas Samuel Eto'o. Je resterai toujours Emmanuel Sheyi Adebayor et je ferai ce que j'ai envie de faire."
Une position parfaitement recevable mais à contre-courant de celles de nombreux footballeurs qui ont multiplié les initiatives afin de lutter contre l'épidémie.