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20 juillet 2025
APR, UN BUREAU POLITIQUE DE TOUS LES DANGERS CE VENDREDI
A l’Alliance Pour la République, les couteaux sont sortis et rien ne va plus entre Mame Mbaye Niang, l’accusateur de complot, d’un côté, et les supposés « comploteurs » de l’autre
A l’Alliance Pour la République (Apr), les couteaux sont sortis et rien ne va plus entre Mame Mbaye Niang, l’accusateur de complot, d’un côté, et les supposés « comploteurs » de l’autre. L’enjeu : 2024, pardi ! Le fait n’est pas nouveau. L’alliance pour la République n’affiche guère la posture d’un parti soudé. La guerre de succession au président Macky Sall, jusque-là en profondeur, pourrait émerger en surface, annonçant un volcan en éruption avec des laves qui pourraient déboucher sur un véritable désastre au sein de la formation marron-beige…
L’Alliance pour la république (Apr), déstabilisée par la polémique du supposé complot contre son leader, le président de la république Macky Sall, va essayer de panser ses blessures ce vendredi 21 février, lors d’un bureau politique (BP) à haut risque. En apparence, les choses sont assez simples : mettre les points sur les i, éviter une dislocation des forces et enterrer très rapidement cette polémique.
Lors de cette réunion de tous les dangers, les accusations gravissimes du Chef de cabinet politique de Macky Sall vont sans doute chauffer la permanence de l’Apr où va tenir la réunion. deuxième à théoriser le supposé complot, après le promoteur de lutte et politicien Gaston Mbengue, au cours d’une émission avec nos confrères de la 7tv, Mame Mbaye Niang a clairement soutenu qu’il n’est pas acceptable que des militants de la 25 heure puissent déstabiliser le parti présidentiel.
Sans citer de noms, l’ancien ministre de la jeunesse puis du tourisme estime que les proches de Macky Sall choisis par ce dernier pour leurs compétences technocratiques ne doivent pas avoir la prétention de bousculer les dirigeants politiques historiques qui ont mouillé le maillot dès le début pour offrir à leur leader la présidence de la république en 2012. Ce même s’il adhère à la théorie selon laquelle on gagne avec ses amis mais on gouverne avec les compétences. Seulement voilà, la sortie de Mame Mbaye Niang, qui n’est pas n’importe qui dans la galaxie de l’APR, sonne comme celle d’un homme missionné pour un combat précis.
D’autant que le chef de cabinet du président de la république indique que des sanctions pourraient tomber contre les lobbys comploteurs qui se déploient depuis quelques temps pour débattre de la question du mandat présidentiel. Surtout que, dans le camp présidentiel, certains théorisent que Macky Sall est bel et bien en train d’effectuer son dernier mandat. Mame Mbaye Niang, accusé d’avoir couvert un détournement de deniers publics au Prodac lorsqu’il assurait la tutelle de ce programme, devrait sans doute s’attendre à une riposte à la mesure des accusations qu’il porte à de hauts responsables de l’APR accusés de « complot ».
Des noms sont cités par la rumeur. On parle des ministres de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, des affaires étrangères, Amadou Ba, du pétrole et de l’énergie, Mouhamadou Makhtar Cissé et de la présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Aminata dite Mimi Touré. Ces derniers sont accusés par des franges de l’APR de comploter contre le président de la république. « Mais, comme nous le savons, à l’Alliance pour la République, on actionne une structure, avant que des personnalités de ce parti se mettent à parler de complots ourdis par des individus tapis dans l’ombre et qui lorgnent le fauteuil de président de la République. Avant, c’est le Mouvement des Élèves et Étudiants Républicains (Meer) puis la Convergence des jeunes républicains (Cojer) qui alertent le président de la République de l’existence de cellules dormantes dans l’Apr.
Aussitôt après, c’est le chef de cabinet du président de la République, Mame Mbaye Niang qui, tout en se gardant ouvertement de dire de qui il parle, soutient qu’un responsable est train de comploter derrière le Président. Bizarre tout de même. Et si les complots ne provenaient finalement que de ceux qui crient au loup à tout bout de champ ? Il faut s’attendre à tout au cours de cette réunion de bureau politique tant attendue de ce vendredi » nous confie une source…». Aujourd’hui, donc, ce sera un vendredi de vérité, mais surtout de dangers pour l’APR, une formation politique qui peine à afficher la sérénité moins d’une année après la victoire de son candidat à la présidentielle de 2019.
LES MODOU-MODOU MANIFESTENT LEUR ESPOIR EN ITALIE
Pour freiner la saignée des ouvriers et faire rentrer près de 1.000 milliards CFA de recettes fiscales, le gouvernement italien s’apprête à faire voter un projet de loi pour une régularisation de masse
Les caisses du Trésor public sont vides, la main d’œuvre étrangère migre vers l’Allemagne faute de papiers. Pour freiner la saignée des ouvriers et faire rentrer près de 1.000 milliards CFA de recettes fiscales, le gouvernement italien s’apprête à faire voter un projet de loi pour une régularisation de masse. Un espoir pour des milliers de Sénégalais sans-papiers vivant en Italie
Outre son instabilité politique légendaire, l’Italie est également une malade économique dans l’Europe. Bien qu’étant troisième puissance économique de la zone, la botte va mal ! si la plupart des sociétés industrielles tournent au ralenti, certaines sont en faillite. une situation dramatique qui va pousser le gouvernement italien à faire voter un projet de loi pour régulariser des milliers d’immigrés vivant sur le sol italien. Dans le lot, des milliers de sénégalais sans papiers qui vivent et s’activent dans la clandestinité. « D’ailleurs, plusieurs modou-modou d’Italie commencent à migrer vers l’Allemagne pour y travailler. Car, les industriels allemands sont moins regardants sur les ouvriers sans papiers » nous explique d. Cissé, un sénégalais vivant à Genova (Gênes) avant de dire tout l’espoir qu’il porte sur la loi visant à régulariser les sans-papiers. « C’est une loi qui suscite beaucoup d’espoirs au niveau des sénégalais d’Italie dont les 80 % environ n’ont pas de titre de séjour. non seulement, ils vivent dans la clandestinité, mais ils n’arrivent pas à travailler régulièrement » déplore-t-il tout soulignant que la communauté sénégalaise frôle le nombre des 100.000 modou-modou.
ENVIRON 1.000 MILLIARDS CFA POUR LE TRESOR PUBLIC ITALIEN
Toujours est-il que cette régularisation de masse a pour objectif de renflouer les caisses du trésor italien puisque les titres de séjour seront désormais monnayés voire taxés. Une régularisation qui peut générer près de deux milliards d’euros de recettes fiscales soit environ 1.300 milliards CFA. Mieux, nous renseigne-t-on, des milliers de sénégalais bien qu’ayant un emploi, ne peuvent être embauchés faute de documents de séjour. donc, cette loi de l’espoir serait pour le gouvernement italien une solution à la légalité et à la sécurité, en termes de sécurité des personnes et des biens, avec aussi des effets positifs sur le plan économique. en dehors de l’Italie, d’autres pays européens appliquent cette politique de « vente aux enchères » de titres de séjour pour des raisons économiques et sécuritaires. C’est en effet pour contrôler et ficher les immigrés que ces gouvernements régularisent leur situation en leur offrant des titres de séjour. et pour les investisseurs étrangers, on propose des cartes de séjour voire même la naturalisation en échange de leurs investissements. avec cette crise qui secoue l’Europe, et particulièrement l’Italie, 2020 est en passe de devenir l’année de tous les espoirs pour nos braves modou-modou. et tant pis si Mattéo Salvini, le leader de l’extrême droite, n’est pas content !
CONTENTIEUX FONCIERS AU SENEGAL, ZOOM SUR UNE BOMBE A RETARDEMENT
Le dénominateur commun à la plupart des localités de notre pays, surtout si elles sont balnéaires, c’est que les populations y sont victimes ou y vivent sous la hantise d’une spoliation foncière.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 21/02/2020
Le dénominateur commun à la plupart des localités de notre pays, surtout si elles sont balnéaires, c’est que les populations y sont victimes ou y vivent sous la hantise d’une spoliation foncière. Marches de protestation et sit-in sur fond de port de brassards rouges voire saisines judiciaires : les combats sont multiples contre l’accaparement des terres des habitants. Exemples de ces localités où la spéculation foncière fat rage : Bandia et Sandiara, dans le département de Mbour.
A Bandia, ce patelin du pays Saafi niché dans la commune de Diass, célèbre pour sa réserve animalière, c’est une entreprise se disant « citoyenne » qui veut délester les populations de leur espace vital. « les Ciments du sahel », l’une des trois cimenteries leaders de notre pays, nourrit le funeste dessein de faire main basse sur 236 hectares de terres dans l’emprise de la forêt classée du village qui, depuis 1933, permet aux habitants de mener leurs activités pastorales et paysannes. C’est donc tout naturellement que l’association pour le développement de Bandia, (adb), structure citoyenne, est sortie de sa réserve pour s’ériger contre cette « forfaiture ». en rassemblement samedi dernier sur l’emprise de la surface convoitée par Latfallah Layousse, le P.D.G. des Ciments du sahel, ces bandiois, toutes griffes dehors, ont déversé leur bile sur leur tout-puissant voisin. pour Abdourahmane Niang, leur porte-parole, le plus courrouçant dans tout cela, c’est que la cimenterie s’est déjà octroyé 1000 hectares dans la forêt de Thiès, en plus de 200 autres hectares à Thicky, dans la commune de Diass. Selon notre interlocuteur, le cimentier aurait un plan caché sur le site de Thicky car depuis 2003, année du début de l’exploitation du site, même pas 10 hectares n’ont été mis en valeur jusqu’ici. Saliou Faye, son compère, renchérit en soulignant que pour ce qui est de l’affectation des 236 hectares, aucune audience publique ne s’est tenue. Pis, soutient-il, aucune étude d’impact environnemental n’a été réalisée. pour le moment, du fait d’une tranchée qui entoure la surface convoitée, le nombre de bêtes qui y ont perdu la vie ne se compte plus, enrage Faye.
La presse agressée à Sandiara...
De l’autre côté, à Sandiara, c’est le maire qui ne désespère pas de disposer de 50 hectares sur l’ancien site de la Caritas pour la réalisation d’une cité HlM, en dépit de la décision de la Cour suprême qui s’y est opposée. Pour Nakhla Tine, Pape Faye et autres membres du Collectif pour la défense des Intérêts de Sandiara (CdIs), le combat ne fait que débuter. le maire serigne Guèye Diop, conseiller aux affaires agricoles du président de la république, a eu le toupet de faire interpeller des notables du village dont un ancien président du défunt conseil rural de Sandiara, Hamath Ndiaye, pour, dit-il, avoir commis du faux dans la cession de ces 50 hectares en 1974. sacrilège ! Au total, 17 personnes opposées au projet du maire ont déjà fait l’objet d’une arrestation dans ce dossier, dénonce Nakhla Tine. Pape Faye, lui, se dit encore traumatisé par l’agression dont il a été victime pour son engagement dans cette lutte. Même des journalistes ont été agressés en mars 2018 sur le site par des ouailles du maire clairement identifiées ! le plus étonnant dans cette affaire, c’est que le procureur, en dépit de la décision de la Cour suprême du 19 avril 2019 qui cassait la délibération du conseil municipal de Sandiara en date du 11 octobre 2014, portant sur les 49 hectares en question, se soit opposé à la restitution des terres aux villageois qui en avaient hérité.
FACE A L’INJUSTICE, LES COMMUNAUTES ENTRENT EN LUTTE
Bandia, Diockoul Dieuwrigne, Dodel, Dya, Fanaye, Keur Mousseu, Ourour, Popenguine-Ndayane, Sandiara, Tobène, Toubab Dialaw… la liste est longue mais pas exhaustive.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 21/02/2020
Bandia, Diockoul Dieuwrigne, Dodel, Dya, Fanaye, Keur Mousseu, Ourour, Popenguine-Ndayane, Sandiara, Tobène, Toubab Dialaw… la liste est longue mais pas exhaustive. Les communautés ont décidé d’entrer en lutte contre les accaparements de leurs terres. Un combat pour leur survie et celle des générations futures.
Les ressources foncières jouant un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté des populations et les phénomènes migratoires, les organisations de la société Civile comme Enda Pronat ou d’autres structures rassemblées au sein du Cadre d’action et de réflexion sur le foncier au Sénégal (Crafs) luttent pour la sécurisation des terres paysannes et contre les accaparements de terres. Ce à travers diverses activités de renforcement de capacités des communautés locales (formation, sensibilisation), de soutien aux victimes d’accaparement et de plaidoyer au niveau national pour un changement des politiques et une meilleure prise en compte des communautés locales. Des collectifs se mettent en place dans les terroirs concernés, sous l’impulsion des jeunes et parfois de ressortissants établis à l’étranger ou à Dakar, pour défendre le patrimoine foncier. Cette résistance est parfois couronnée de succès. Toutefois, les premières victoires des populations, du fait d’une forte mobilisation sociale comme dans le cas de Fanaye puis de Ndiael face au projet de l’entreprise Senhuile S.a, n’étaient que de partielles car même si l’agro-industriel n’a pas pu développer son projet, les terres ne sont pas encore revenues aux mains des communautés
2019, l’année des victoires judiciaires
En avril 2019, le Sénégal a assisté à une série de décisions successives de la Cour suprême, rétablissant les populations dans leurs droits. des populations qui, au-delà des mobilisations physiques et autres actions revendicatives, avaient saisi la justice pour se voir rétablies dans leurs droits. au total, 10.894 hectares de terres ont ainsi été « sauvées » judiciairement à Dodel, Dya et Sandiara. Durant ce moment historique pour la défense des droits des populations à travers la sécurisation des sociétés paysannes ouest-africaines OSIWA (open society Initiatives in West Africa du milliardaire Georges Soros) et Enda Pronat ont voulu réagir. Les deux organisations ont décidé d’essayer de comprendre, analyser et documenter ces cas où les communautés ont pu récupérer des terres spoliées, mais aussi de faire de ces cas une « jurisprudence » pour les autres communautés victimes d’accaparement de terres pour une appropriation des leçons tirées.
Enda Pronat et OSIWA apportent leur appui technique
Avec l’appui d’un expert foncier qui chemine depuis des années aux côtés des d’Enda Pronat et des communautés dont les terres ont été accaparées dans notre pays, et accompagnée d’une équipe de tournage, l’équipe d’Enda Pronat est allée à la rencontre de ces communautés à Dodel, Dya, Bandia et Sandiara. Objectif : approfondir la compréhension de leurs expériences respectives. Suite à ces visites de terrain, un atelier s’est tenu à Warang (Malicounda) pour renforcer la compréhension et la documentation des cas de saisines judiciaires par des communautés, en lien avec des accaparements de terres au Sénégal. Durant trois jours, des représentants des communautés à différents stades de leur combat contre l’accaparement de leurs terres, les membres du Crafs, des juristes et avocats ayant accompagné les communautés, des experts en gouvernance foncière, les avocats ayant accompagné les populations pour saisir les instances judiciaires mais aussi ayant effectué les constats de terrain, ont participé à ces travaux de Warang. Les deux organisations que sont Enda Pronat et OSIWA, à travers une déclaration commune, disent soutenir les victimes d’accaparement de terres et souhaiter que soient menées des politiques prenant en compte les préoccupations des communautés locales.
Selon Kader Fanta Ngom, expert en gouvernance foncière, notre pays a raté le coche de la réforme foncière car les espoirs qui étaient placés dans la Commission nationale de réforme foncière se sont envolés. Il reste maintenant une urgence pour notre pays : se doter le plus vite possible d’un véritable code foncier en phase avec les défis du moment, a-t-il indiqué.
PAR Moussa DIAW
ENJEUX DE LA GESTION DES DOSSIERS MEDICAUX EN MILIEU HOSPITALIER
Parmi tous les démembrements de l’etat, l’hôpital reste le plus tourné vers le public.
La recherche de l’excellence dans la qualité des services de soins offerts aux citoyens passe par une bonne gestion de l’information. Ce qui rend la recherche documentaire plus importante que jamais au sein des établissements de santé. La gestion documentaire est un outil indispensable dans ces structures sanitaires. C’est pourquoi, quel que soit l’institution ou l’organisation, il faut faire preuve d’un souci constant et d’une gestion efficace de la production documentaire.
Considérés comme des organisations complexes en pleine mutation et notamment du fait du nombre important de patients qu’ils accueillent au quotidien, les établissements sanitaires, restent les plus exposés à des flux documentaires assez considérables. a cela s’ajoute leur mission régalienne d’assurer des soins de qualité de premier niveau à la population.
Parmi tous les démembrements de l’etat, l’hôpital reste le plus tourné vers le public. Ce qui explique ce flux documentaire auquel il fait face dans la gestion des dossiers médicaux. En effet, les dossiers médicaux sont produits dans le cadre de la prise en charge thérapeutique des patients. Aussi désignent-ils les activités de recherches médicales de l’hôpital. Il s’agit des dossiers médicaux des malades, les documents de laboratoires et des pharmacies mais également les dossiers inhérents aux recherches scientifiques. Il est donc nécessaire à partir de ces grands ensembles que constituent les archives de démontrer l’importance de la gestion de ces dossiers en vue d’une prise en charge efficiente des patients.
Cependant, ces derniers constituent une source d’informations soumise aux règles du secret médical. Leur responsable doit prendre toutes les précautions utiles afin de préserver la sécurité des informations et notamment d’empêcher qu’elles ne soient déformées, endommagées ou communiquées à des tiers non autorisés. au regard de la sensibilité de ces informations sous le sceau de la sensibilité et de la confidentialité, leur gestion est d’une importance capitale d’abord pour le malade (le patient), ensuite pour les médecins et chercheurs (scientifiques) et enfin pour la hiérarchie (les décideurs). en outre, le dossier est ouvert lors de la consultation chez le médecin.
C’est là que sont consignées toutes les informations civiles et médicales concernant le patient. Il contient les prescriptions du médecin. Ces informations témoignent de son état de santé à une période donnée et serviront de preuves en cas de litiges ou de contentieux. C’est là tout le sens de la rédaction de certificats médicaux. Ces renseignements vont également permettre d’avoir un suivi régulier de sa prise en charge médicale. de ce point de vue, le dossier médical est alors un moyen d’améliorer la qualité des soins, ceci dans le but d’une meilleure gestion de la santé des populations.
Par conséquent, l’intérêt est double, aussi bien pour le médecin que pour le patient. C’est un moyen permettant de faire le suivi, mieux, il constitue une approche globale et la synthèse de toutes les pathologies retrouvées chez le patient et enfin, la transmission des données aux divers intervenants dans le cadre de la continuité des soins.
En sus, la traçabilité exigée dans le dossier favorise la mise en place des actions préventives concernant le patient et simplifie la gestion du patient dans le système de santé. Il s’y ajoute que, la bonne tenue du dossier médical oblige les personnels médicaux à adapter leurs pratiques aux contraintes médico-légales. Ces dossiers constituent aussi pour le médecin un moyen de preuve et de défense en cas de recherche en responsabilité ou en cas de plainte
Pour le médecin traitant également, ces dossiers servent d’aide à la mémoire en cas de rechute d’un patient ou lors des contrôles de santé. Il s’y réfère pour comprendre l’évolution de l’état de santé du malade afin de lui prodiguer les soins adéquats. Une bonne gestion des dossiers médicaux aide les médecins et chercheurs à disposer des informations nécessaires pour la rédaction de leurs thèses, des mémoires et/ou des publications scientifiques. Ces informations contenues dans le dossier médical permettent in fine de poursuivre les recherches pharmaceutiques afin de proposer des médicaments ou remèdes plus adaptes. Quant aux supérieurs hiérarchiques, ils s’appuieront sur les études statistiques fournies -à partir des dossiers médicaux afin de planifier les stratégies de lutte contre les maladies, les épidémies, les pandémies etc… en d’autres termes, ces dossiers médicaux facilitent la prise de décision. Ils couvrent également les risques juridiques pour l’établissement de santé en cas de réclamations ou de contentieux.
Si l’on en croit la déontologie *le médecin doit tenir pour chaque patient une fiche d’observation qui lui est personnelle ; cette fiche est confidentielle et comporte les éléments actualisés, nécessaires aux décisions diagnostiques et thérapeutiques. Dans tous les cas, ces documents sont conservés sous la responsabilité de l’établissement*
C’est là tout le sens de l’intérêt que les établissements de santé doivent accorder à la lancinante question de l’importance de la gestion documentaire dans la prise en charge des patients. Dans un monde où les communautés bénéficiaires sont plus en plus exigeantes, il y a une impérieuse nécessité de prendre en compte les droits des patients et la qualité des soins. C’est là qu’une gestion documentaire efficace et pérenne s’avère indispensable.
Par ailleurs, lorsqu’on parle de gestion de l’information en milieu hospitalier, il faut penser à une bonne mise en place d’un système d’archivage avec des normes, des procédures modernes du management archivistique, les technologies de l’information, les ressources disponibles. Le recrutement des archivistes dans les établissements de santé devient donc une nécessité. Aujourd’hui, la gestion des archives hospitalières dans l’espace et dans le temps est une obligation et une responsabilité légale à assumer par les établissements de santé.
Par Moussa Diaw
Professionnel de l’information documentaire Rufisque Sénégal
«JE PREFERE ETRE ECOUTE PAR DEUX PERSONNES AVERTIES QUE D’ETRE ADULE PAR QUINZE MILLE IGNARES ET INCULTES»
Artiste au talent reconnu, Idrissa Diop continue de surfer sur la vague du succès après cinquante années de carrière bien remplies. Il vient de mettre sur le marché un album titré « Time For Arica ». Entretien avec un papy de la musique sans ride.
« Times For africa » vient après de nombreuses années de silence. Cela découle –t-il d’une stratégie ?
Je ne suis pas un musicien pressé. l’artiste doit prendre le temps de bien préparer son produit. bien réfléchir, se retirer du vacarme et proposer de nouvelles choses qui puissent parler aux gens. si tu ne le fais pas, le résultat ne sera jamais probant. Comme je le dis souvent, il faut qu’un ndanane (un artiste ndlr) puisse disparaitre de la scène en privilégiant la réflexion. autrement dit, déserter un peu les plateaux des télévisions et les journaux pour mieux se consacrer à la création. C’est ma vision des choses et je m‘essaie de me l’appliquer. parce que cela fait déjà dix ans que j’ai sorti « Nobel ». et cela fait trois ans voire quatre que je planchais sur cet album. C’est donc pour vous dire que je prends tout mon temps. En créant, je marche au rythme du caméléon. Je prends le temps de bien étudier tous les sons mais également de réfléchir énormément sur le sens des textes. tout faire pour livrer au grand public des textes qui peuvent lui servir à quelque chose. Prendre du temps pour produire quelque chose d’utile aux gens, mais avant tout à soi-même.
Quel est le secret de « père » Idrissa sur la pérennisation de vos œuvres qui résistent aux affres du temps ?
C’est juste le fruit de la passion et du dévouement à mon art. A mon âge, j’aurais pu déserter le champ musical et me consacrer à l’élevage de mes moutons, mes vaches, mes lapins et autres poules. Je suis également un éleveur et un agriculteur à mes heures perdues. Je continue de faire de la musique juste par passion. C’est vraiment cette passion qui te permet de perdurer dans la musique. Je peux vous assurer que jusqu’à présent, les grands musiciens avec lesquels j’ai eu à travailler durant ma carrière continuent de me solliciter pour des collaborations et des tournées un peu partout en Chine, aux usa, en Europe, au Japon etc. J’ai choisi de rentrer et de rester au Sénégal simplement pour inspirer la jeunesse de mon pays. Je veux les inspirer sur la manière de faire des textes. C’est très important ! la musique manque cruellement de messages porteurs. Toute la musique actuelle se limite à de l’ambiance, des chants laudatifs et du « sambaye Mbayane ». Il est temps que cela change et que l’on remette en question le fonctionnement et la marche de la musique au Sénégal. Ce n’est pas pour rien qu’une semaine après sa sortie, l’album « time for Africa » est déjà numéro 1 en France. Pourquoi en est-on arrivé là ? Il faut un moment pour prendre le temps de faire des analyses dans son domaine d’activité. Je veux dire par là qu’un musicien doit prendre le temps de reculer pour mieux sauter. Mais si tu veux juste te contenter de suivre la mode, cela ne te mènera pas loin. J’ai toujours eu l’habitude de dire que qui dit mode va forcément dire aussi démoder. un musicien doit cultiver le culte de la patience. Il existe trois p qui doivent rythmer le parcours et la vie d’un musicien. Il s’agit de la passion, la pureté et la patience. Il faut énormément de pureté et de passion surtout.
Qu’est-ce qui explique le choix du titre « Time for Africa » ?
Je crois fortement au développement de l’Afrique par les africains, eu égard à mon expérience. J’ai beaucoup voyagé à travers le monde. Je me suis rendu compte que les africains ne parlent pas beaucoup de leurs propres difficultés. Il faut qu’on s’approprie notre propre histoire. on n’a plus envie que notre histoire soit écrite par l’occident, l’Amérique ou l’Asie. Il est temps qu’on nous laisse, nous africains, régler nos problèmes. on peut les gérer, parce que tout est issu de l’Afrique.
Quid du contenu de l’album?
J’ai consacré un titre à l’ancien champion du monde de boxe Ali. Ce qui m’a beaucoup marqué chez Mohamed Ali, c’est qu’il a dit qu’il ne va pas aller à la guerre pour tuer des gens qui ne lui ont rien fait. C’est une valeur que j’apprécie bien. « Hey Joe » est un hommage au grand philosophe, écrivain et artiste plasticien feu Issa Samb dit « Joe Ouakam ». « Tire ailleurs », est l’un des titres dans lequel je rends hommage à des personnages africains qui ont marqué l’histoire. Je loue l’excellent travail que ces braves combattants ont accompli. les tirailleurs sénégalais ont sauvé non seulement la France, mais aussi une partie de l’humanité. J’ai aussi partagé le micro avec Wasis Diop dans le titre «les pécheurs ». Depuis très longtemps, le public réclamait ce duo avec mon ami et frère Lébou Wasis Diop. Voilà ! Je ne peux pas tous les citer, mais vraiment j’ai essayé de ratisser très large sur cet album de seize titres
Vous êtes attaché à certaines valeurs notamment traditionnelles. D’ailleurs vous avez eu à faire un duo avec Souleymane Faye sur ce registre…
Comme j’ai l’habitude de le dire en usant de métaphore, pour bien faire de la musique, il faut se saigner aux quatre veines. Je veux dire qu’il faut couper quelque chose qui t’appartient pour pouvoir t’inscrire dans la durée. La preuve est que nous, nous avons bien l’âge que nous avons et nous continuons d’exister. Grace à dieu, chaque album que nous sortons arrive à accrocher l’attention du public. parce que ces albums ne sont pas faits dans la précipitation. Ce sont des albums qui privilégient la réflexion. si on prend le cas d’un artiste comme Souleymane Faye, c’est un poète inné et un parolier d’exception. Avec sa manière unique d’agencer les mots « Founiou Kay Jeuleti.» (Où va t- on retrouver un tel homme ?). C’est important de le souligner et de lui rendre hommage. Parce que c’est l’un de nos plus grands paroliers au Sénégal. Ce qui fait que notre collaboration ne pouvait que produire un tel résultat positif. la vérité ne pouvait que jaillir de cette belle symbiose. Ainsi, après avoir fait ce beau titre qu’est «Birane Yacine boubou », la vérité a effectivement jailli. Il y a aussi le fait important que nous l’ayons fait chez Joe Ouakam. Je trouve que cet homme était un monument qu’il faut encore et toujours célébrer. Tout cela pour dire que la chanson est avant tout basée sur un texte fort. Il faut que les jeunes accordent une grande importance aux textes. Ce qui va leur permettre de pouvoir construire dans la durée et de marquer les esprits. Il faut essayer de toujours laisser des empreintes. Que leurs écrits puissent inspirer et conseiller d’autres. C’est pourquoi le contenu de l’album « time for Africa » est très important aux yeux des intellectuels de ce pays. Je pense que c’est parce qu’ils se retrouvent dans les textes produits dans ce disque. C’est vers cette réflexion là que je veux convier les sénégalais. Nos ancêtres nous ont légué des choses très importantes et il ne faut surtout pas les négliger
Vous êtes connu comme un chantre du civisme. Vous en parlez encore dans cet album de même que votre attachement à votre culture Lébou…
Effectivement, je suis très concerné par ces thèmes. Je ne me contente pas d’en parler, mais je les chante. Il y a une image qui m’a beaucoup parlé et que j’ai beaucoup aimée dernièrement. C’est quand j’ai vu, côte à côte, le chef de l’état Macky Sall et la mairesse de Dakar Mme Wardini lors de la première journée du « cleaning day ». Cela m’a beaucoup plu. Comme je l’ai dit à propos du civisme, il est temps de mettre un terme à cette anarchie où chacun fait ce qu’il veut et dit ce qu’il veut. Il faut donc changer pour bâtir notre pays le Sénégal. C’est pourquoi j’ai vraiment aimé cette jonction entre le président de la république et Mme le maire. Ce d’autant plus que j’ai réalisé cet album, il y a de cela plus de trois ans. Cela prouve que les autorités nous ont rejoints dans ce combat qui est le nôtre depuis longtemps. Dans le cadre du civisme, il faut que la population garde à l’esprit qu’il faut insister sur la propreté. Beaucoup de choses vont se passer. Notre pays va accueillir beaucoup de touristes. Il y a les Jeux olympiques de la jeunesse que notre pays va abriter et de nombreux événements d’envergure. Il nous faut revenir aux anciennes méthodes usitées par nos vieilles mamans. Jadis, elles balayaient et surtout tamisaient tout le sable du quartier. Elles accordaient une importance capitale à la propreté. Cela se faisait à l’échelle de tout le pays qui était vraiment très propre. Heureusement que nos autorités ont bien compris cela et ils invitent les sénégalais à insister sur la propreté en toutes circonstances. Encore une fois, je suis convaincu qu’on ne peut pas développer un pays sans une propreté absolue.
Et votre attachement à la culture Lébou ?
Je fais partie intégrante de cette vaste et belle communauté. Je suis fier d’appartenir à ce peuple très attaché à sa culture. Le pêcheur Lébou, au moment du débarquement, pense avant tout à offrir des poissons avant de vendre le produit de sa pêche. C’est ce qui constitue le secret de l’eau. Après avoir pris quelque chose à la mer, il faut de manière spirituelle sortir une offrande avant de songer à vendre. C’est donc pour cette raison que j’ai tenu à chanter ce titre. Pour le réaliser, j’ai invité mon ami et frère Mbaye Dièye Faye qui est mon fils spirituel. J’ai aussi invité mon très cher ami de longue date Makhou lebougui. Ensemble, nous avons sorti ce titre qui est bien apprécié au vu des réactions qui me parviennent tous les jours
Vous aimez collaborer avec d’autres artistes. Pourquoi cette option ?
Je suis un adepte du partage. C’est une très belle chose qui libère les énergies et facilite l’expression artistique. a titre d’exemple, je vous envoie à cette belle image laissée par nos mères au moment de servir notre plat national, le fameux riz aux poissons. traditionnellement, la maman pose le plat fumant au milieu de la cours et tout le monde se retrouve autour du bol pour partager ces instants merveilleux. Cette belle symbiose est la première forme de partage. C’est ce qui me motive et je n’ai jamais cessé de faire ce partage dans ma musique. C’est très important de garder à l’esprit cet aspect. J’invite surtout les jeunes à en faire autant. Je pense qu’une personne comme pape Diouf peut bien chanter en parfaite communion avec Aida Samb, Wally Seck ou un autre. C’est très important à mes yeux. Cela contribue à faire vivre la musique. J’ai fait des duos avec de très nombreux artistes. pourtant les gens ne cessent de m’appeler pour me demander d’en faire avec Youssou Ndour. Je peux vous rév3éler que je suis en train de bien peaufiner tout cela au studio Sankara qui est ma base où je concocte toutes mes recettes depuis mon retour de France et des usa. Mon prochain grand projet s’articule autour d’un album que je vais partager avec Youssou Ndour. In Cha allah, je suis très attaché au partage et j’invite les jeunes à suivre cette belle voie. J’insiste encore pour leur demander de faire des duos. Je les invite tous à faire des duos. Ce sont tous mes enfants. de pape Diouf à el Hadji Keita en passant par Pama et Momo Dieng. Je les exhorte à partager un peu plus. Il faut éviter de tomber dans le piège de cette concurrence malsaine. Ça ne sert à rien de tirer la couverture de son côté. Je préfère être écouté et apprécié par deux personnes averties que d’être adulé par quinze mille personnes ignares, incultes. Si nous sommes parvenus à ce niveau, et être des références, c’est encore grâce à ces trois p dont je vous parlais tout à l’heure. Il faut être généreux pour pouvoir chanter des titres qui touchent des millions de personnes. a mon âge, il m’est arrivé de jouer devant soixante mille personnes. En ce mois de février, je suis invité au plus grand festival de breuil et ce sera devant plus de soixante-dix mille personnes. On n’a pas besoin de concurrence et de batailles dans la musique. Il faut une grande pureté d’âme pour le faire
Seriez-vous tenté de tendre la main à la jeune génération ?
C’est une question qui me plait et qui me parle. Je suis disposé et disponible. Je vais vraiment méditer sur cette question. Cela m’intéresserait beaucoup de réunir tous ces jeunes comme tarba Mbaye, sidy diop, eladji Keita, pama, Momo dieng et tous les autres. notre pays regorge de talents. Il faut les réunir autour d’un hymne qui sera intitulé « l’Hymne du toucher ». Cela va les réunir et ensemble, on pourra faire beaucoup de choses.
LA HAUSSE DES LOYERS FRAGILISE LES FAMILLES LES PLUS PAUVRES
Il manque 150.000 logements rien qu'à Dakar, selon le gouvernement - De novembre 2018 à octobre 2019, le tribunal de Dakar a prononcé 5.079 avis d'expulsion - En justice, les locataires ont peu de chances de gagner, car de nombreux baux sont informels
Après des mois d'allers-retours au commissariat, de menaces de son propriétaire et de vaines procédures judiciaires, Djibril Diagne a dû constater que l'eau avait été coupée dans son appartement de la banlieue de Dakar.
L'histoire de M. Diagne et de sa famille fait écho à celle de milliers de locataires précaires que les propriétaires tentent d'expulser pour ensuite augmenter leurs loyers.
Depuis le 1er janvier, cet électricien sénégalais de 64 ans, sa seconde épouse et leurs cinq enfants se servent aux robinets municipaux pour se laver et faire la cuisine. Mais ils ne veulent pas quitter cet appartement plutôt vaste, bien que sombre, situé à une quinzaine de kilomètres du centre de la capitale sénégalaise.
Les locataires d'en bas et ceux d'en haut sont déjà partis, soupire le père de famille, assis dans le salon défraichi de son logement, niché dans cette banlieue populaire où les charrettes tirées par des chevaux croisent sur des routes en sable les ouvriers d'un chantier voisin.
Implantée sur une étroite péninsule de 550 km2 (0,3% du territoire national), Dakar abrite 3,7 millions d'habitants, soit près du quart de la population sénégalaise, estimée à 16 millions d'habitants.
Sous la pression conjuguée d'une très forte croissance démographique, de l'exode rural et de la présence dans un pays réputé pour sa stabilité politique de nombreuses organisations internationales, Dakar s'est hérissée de grues et les loyers se sont envolés. Il manque 150.000 logements rien qu'à Dakar, selon le gouvernement.
Dans la grande banlieue, désormais reliée par une autoroute au centre-ville et à la ville nouvelle de Diamniadio, ainsi qu'au nouvel aéroport international Blaise Diagne, une maison qui se louait en moyenne 70.000 francs CFA (105 euros) il y a trois ans en vaut maintenant 150.000 FCFA (225 euros), selon des habitants, alors que le salaire minimum au Sénégal est d'environ 75 euros.
Entre 1994 et 2010, la hausse des loyers dans la capitale a été de 115%, selon les dernières statistiques disponibles de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie, (ANSD), qui reconnaît que les plaintes de locataires sont devenues monnaie courante.
- 'Une loi universellement ignorée' -
En 2014, le Parlement sénégalais a adopté une loi pour alléger les charges des locataires les pauvres, premiers touchés par cette hausse des prix. Le texte mettait en place une réduction obligatoire de 29% des loyers inférieurs à 150.000 francs CFA (227 euros).
Mais elle n'a pas été suivie de l'effet escompté.
Car pour contourner cette règle, "les propriétaires expulsent leurs locataires en affirmant qu'ils occuperont eux-mêmes leurs appartements, puis ils les remettent en location à des prix plus élevés", se désole le président de l'Association de défense des locataires du Sénégal, Elimane Sall. "La demande est supérieure à l'offre et les gens en profitent", soupire cet instituteur.
Non seulement les dispositions de la loi sont "universellement ignorées", selon des experts interrogés par l'AFP, mais elles n'ont fait qu'aggraver la situation, estime l'avocat d'affaires Bassirou Sakho, qui qualifie "d'astronomique" le nombre d'expulsions dont il a eu connaissance.
Comme dans le cas de la famille Diagne, certains propriétaires n'hésitent pas adopter des techniques abusives pour faire partir leurs locataires, comme les priver d'eau, dit l'avocat.
De novembre 2018 à octobre 2019, le tribunal de Dakar a prononcé 5.079 avis d'expulsion, contre 463 avis contraires, selon des documents obtenus par l'AFP.
- 'Plus de logements sociaux' -
En justice, les locataires ont peu de chances de gagner, car de nombreux baux sont informels. Et beaucoup renoncent à se présenter devant les tribunaux, comme Pape Moussa Wade, 43, qui avait reçu en janvier une convocation après avoir refusé une augmentation de 20% de son loyer.
Pour éviter d'onéreux frais de justice, il s'est résolu à quitter son appartement sans attendre le jugement. "Les gens n'en ont rien à foutre des lois... Ils font comme ils veulent", peste M. Wade, qui en tant qu'agent immobilier peut pourtant se prévaloir d'une bonne connaissance des règles du marché.
"Nous travaillons pour faire en sorte que les gens n'aient aucun problème pour accéder à un logement décent", a déclaré en décembre devant les députés le ministre de l'Urbanisme, Abdou Karim Fofana. Sollicité par l'AFP, le ministre s'est refusé à tout commentaire supplémentaire.
Les abus vont dans les deux sens, souligne pour sa part un ex-diplomate sénégalais, Ababacar Diop. Il explique qu'un de ses anciens locataires, un mécanicien, avait signé un bail pour un loyer de 100.000 francs CFA (150 euros) mais qu'après avoir payé une caution et emménagé, il n'avait plus versé un sous.
"Que faire ? Je suis allé au tribunal, j'ai gagné", explique M. Diop, pour qui la solution passe par la construction de plus de logements sociaux. Le gouvernement prévoit d'en construire 100.000 en cinq ans dans le pays, dont une partie dans la région de Dakar.
BIENTÔT UNE LIGNE DIRECTE ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MARTINIQUE ?
Les Antilles bientôt plus proches de l'Afrique ? Le ministre du Tourisme, Alioune Sarr, se dit interessé par une ligne directe entre Dakar et Fort-de-France
Et si le continent africain, le Sénégal, plus particulièrement était plus "proche" de nous ? Une idée, inimaginable jusqu'ici... Une idée qui pourrait peut-être se concrétiser. Selon le magazine Newsaero, le Sénégal serait intéressé par une ligne directe vers la Martinique, l'île soeur.
Un destination essentielle pour la promotion du tourisme mémoriel
La nouvelle a été publiée le mercredi 19 février. Le ministre sénégalais du Tourisme et des Transports aérien, Alioune Sarr, l'annonce sur son compte LinkedIn avoir reçu le directeur de l'aéroport de Fort-de-France, Frantz Thodiard. Ce dernier souhaite une ligne directe entre les deux territoires, par le biais d'Air Sénégal."J'ai instruit les services de me soumettre le dossier de faisabilité technique de la ligne, qui jouera un rôle essentiel dans la promotion du tourisme mémoriel", a t-il écrit.
Il faut savoir qu'au large des côtes du Sénégal, en face de Dakar, l'île de Gorée a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d'esclaves de la côte africaine. Elle reste encore aujourd'hui un symbole de l'exploitation humaine et un sanctuaire pour la réconciliation, selon l'UNESCO.
Si ce projet voyait le jour, Air Sénégal deviendrait la seule compagnie au monde à proposer une route directe entre les Antilles françaises et l’Afrique. Fort-de-France se situe à plus de 4 600 kilomètres de Dakar.
Une compagnie qui se développe
Une desserte qui pourrait entrer dans le plan de développement de la compagnie. Air Sénégal va bientôt lancer une liaison entre Dakar et Genève, en Suisse, trois fois par semaine, dès le 18 juin prochain.
En plus de vols domestiques, la compagnie dessert 11 pays africains et trois destinations internationales : Paris, Marseille et Barcelone (Espagne).
Air Sénégal, créée en 2017, dispose d'une flotte active de 7 avions, d'une moyenne d'âge de 8,7 ans.
par Diop Blondin Ndeye Fatou Ndiaye
TIENS BON CAMARADE
En isolant Guy Marius Sagna, Macky craindrait qu'il propageât l'épidémie de la prise de conscience, du don de soi à la société, de l'engagement pour la justice et la bonne gouvernance - La dictature à des limites que la limite ne saurait dépasser
C’est devenu une (mauvaise) habitude depuis le mois de décembre, le mercredi je fais un petit tour pour prendre les nouvelles de quelqu’un que je connais depuis longtemps mais qui, récemment, m’est devenu très familier. La garde pénitentiaire de service me fait un gentil bonjour et nous discutons un petit instant comme des bons voisins. Elle prend ma carte d’identité et mon autorisation de visite et me demande d’aller attendre dans un hangar. J’y trouve des familles et des personnes seules, le visage angoissé, en train d’attendre leur tour. Les conversations montrent qu’elles ont l’habitude de se retrouver dans ces lieux. Dix minutes d’attente et quelqu’un égrène des noms. C’est la liste de visiteurs pour qui c’est le tour d’aller au parloir. Je suis la procession après avoir déposé mes affaires à la consigne.
A peine suis-je installée dans un box libre que mon camarade entre dans la salle accompagné du garde en service. C’est toujours une joie de voir son sourire accueillant.
-Mon camarde : Hey sister, contente de te voir. Comment vas-tu ?
-Moi : Bien petit frère, c’est plutôt à toi qu’il faut poser cette question.
-Mon camarade : Regarde-moi est-ce que j’ai l’air d’aller mal ?
-Moi : En effet. Côté moral ?
-Mon camarade : C’est dur mais je tiens. Je suis soumis à l’isolement 21h sur 24, ne peux donner ni recevoir d’appel téléphonique ; quant aux visites, je n’y ai droit qu’une demi journée par semaine. Alors, je lis beaucoup ; je n’ai jamais absorbé autant de lignes. Dans un sens, c’est bien. Je me gave aussi d’émissions politiques. Je suis au diapason.
Rires en éclats comme lui seul peut le faire dans de pareilles circonstances.
-Mon camarade : Je suis de près les combats que vous tous menez pour moi et je ne saurais vous exprimer comme il se doit ma reconnaissance et ma gratitude.
-Moi : Ils finiront bien par te libérer ; que dit l’avocat ?
-Mon camarde : Aucune issue positive aux différentes demandes de liberté provisoire n’est à l’ordre du jour ; la peine maximale qu’ils peuvent m’infliger est de 6 mois. Alors, je prends mon mal en patience.
-Moi : Au moins, tu ne risques pas d’attraper le coronavirus !
Rires généralisés !
-Moi : Comment ça va côté finances ?
-Mon camarade : Figure toi que la dépense quotidienne est une question qu’on ne me soumet plus ; mieux, on a pitié de moi !! Rires !
Encore quelques échanges sur le dossier des employés de PCCI et les activités de Aar Li Nu Bokk et le garde met fin à la visite. On se dit trop rapidement au revoir à travers la vitre avec des signes d’encouragements à tenir bon.
En rentrant j'ai lu l'Express de cette semaine. Titre : l'empire grippé. On y traite en long et en large les impacts du fameux coronavirus sur la Chine et l’économie mondiale ; je m’attarde sur l’article détaillant le plan de guerre mise au point par la Chine consistant en ce qu’on appelle « la plus grande opération d'isolement jamais menée dans l’histoire de l'humanité.... ». Plus loin, je lis que l'état a accusé le docteur Li Wenliang et ses confrères, qui avaient alerté les autorités sur l'apparition du virus ainsi que les réseaux sociaux, d’avoir porté atteinte à l'honorabilité du pays. Les médecins furent incarcérés durant quelques jours. Le gouvernement en a profité pour restreindre encore plus la liberté d'expression individuelle. Il a aussi enclenché un combat médiatique en guise de solutions prenant du retard sur celles sanitaires plus urgentes et appropriées. A sa sortie, le Dr Li a repris tranquillement son travail d'ophtalmologiste pour finir par être, à son tour, contaminé.
Certains appellent Xi Jinping le "dirigeant du coronavirus " et le Dr Li "héros ordinaire".
Je ne peux m'empêcher de repenser à ma conversation de tout à l'heure faisant allusion à cette épidémie et de me dire qu'il aurait fallu dire que mon camarade était plutôt traité comme le virus en question ou le Dr Li. En l'isolant, Macky Sall craindrait qu'il propageât l'épidémie de la prise de conscience, du don de soi à la société et de l'engagement sans borne pour la justice et la bonne gouvernance, comme le Dr Li. En l’emprisonnant dans ces conditions, Macky Sall fait montre de gouvernance par la dictature, comme Xi Jinping.
La dictature à des limites que la limite ne saurait dépasser. Tiens bon jeune frère. La vérité finit toujours par triompher.
A bientôt Guy, un héros ordinaire.
Diop Blondin Ndeye Fatou Ndiaye est co coordinatrice de Aar Li Nu Bokk
LA MAJORITE APPOSE SON VETO
Les acteurs politiques engagés dans le dialogue politique ont conclu hier, jeudi 20 février, leur deuxième journée de désaccord sur la liberté de candidature et l’arrêté Ousmane Ngom.
Les acteurs politiques engagés dans le dialogue politique ont conclu hier, jeudi 20 février, leur deuxième journée de désaccord. Après plusieurs heures d’échanges sur les points relatifs à la liberté de candidature et l’arrêté Ousmane Ngom, la société civile, l’opposition et les non-alignés n’ont pas pu faire changer d’avis la majorité qui a campé sur son refus.
Les concertations au sein de la Commission cellulaire sur le dialogue politique vont-elles tout droit vers une impasse ? Tout porte à le croire en tout cas. En effet, après le blocage noté le mardi 17 février dernier, sur le point relatif au cumul des fonctions de chef de parti et celle de président de la République du fait du refus du pôle de la majorité, le général à la retraite Mamadou Niang a essuyé sa deuxième journée de désaccord d’affilée à l’issue de la rencontre d’hier, jeudi 20 février. Ce désaccord est relatif à deux points nodaux sur lesquels les acteurs engagés dans ces concertations étaient très attendus. Il s’agit notamment du point relatif à la «liberté de candidature» avec la proposition phare de la modification et de la suppression respectivement des articles L31 et L32 du Code électoral qui instituent l’incapacité électorale, applicable de plein droit à toute personne condamnée pour un certain nombre de délits précis, et celui portant «suppression de l’arrêté Ousmane Ngom».
Proposé par les représentants de la société civile présents à la table de ces concertations aux côtés des trois pôles (majorité, opposition et non-alignés), le point sur la liberté des candidatures avec comme proposition la modification et la suppression respectivement des articles L31 et L32 du Code électoral a été rejeté par la majorité. Alors que la Société civile avait indiqué, arguments à l’appui, que la formulation de ces deux articles n’était pas conforme aux dispositions de la Constitution dans un document de présentation de sa proposition, Benoît Sambou, coordinateur du pôle de la majorité, et ses camarades ont pris le contre-pied de tout le monde en demandant le maintien en l’état ces deux articles. Ils ont estimé, contrairement aux arguments de la société civile, que ces articles sont conformes à l’article 3 de la Constitution qui garantit à tous les Sénégalais la liberté de se présenter comme candidat à toutes les élections et fonctions.
S’agissant de «l’arrêté Ousmane Ngom » dont la suppression était réclamée par l’opposition, la société civile et le groupe des non-alignés, pour disent-ils, se conformer à l’accord trouvé concernant la modification de la Loi 78-02 du janvier 1978 concernant les droits de réunions publiques qui fait désormais obligation à l’autorité de signifier sa décision aux organisations d’une activité quarante-huit avant sa décision, pour ainsi permettre à ces derniers de saisir le juge des référés. La majorité a également dit niet en convoquant la nécessité de protection du périmètre abritant des institutions. Ainsi, pour éviter d’acter le désaccord sur ces deux points comme ce fut le cas le mardi dernier, il a été décidé de les verser au panier des questions à rediscuter.