Coronavirus : 37 nouveaux cas enregistrés au Sénégal, ce jeudi
Ce jeudi 23 avril 2020, le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait le point sur la situation nationale des cas de coronavirus. Aujourd’hui, le ministère de la Santé et de l’action sociale a reçu les examens virologiques. Ainsi, sur 387 tests réalisés, 37 sont revenus positifs. Il s’agit de 29 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et 08 cas issus de la transmission communautaire. Cependant, 4 patients ont été déclarés guéris
Le Sénégal enregistre 479 cas déclarés positifs
479 cas de patients positifs au coronavirus (Covid-19) ont été détectés au Sénégal, a annoncé jeudi 23 avril, le ministère de la Santé et de l’action sociale. Sur les 387 tests réalisés, 37 sont revenus positifs. Il s’agit de 29 cas contacts suivis par les services du ministère de la Santé et de l’action sociale. 8 cas sont issus de la transmission communautaire : 5 à Touba, 1 à Mbacké, 1 à Tivaoune et 1 à Thiès. 4 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. A ce jour, 479 cas sont déclarés positifs, dont 257 guéris, 6 décédés, 1 évacué et 215 sous traitement. L’état de santé des patients hospitalisés évolue favorablement.
Tivaouane enregistre son premier cas positif
Une première dans la cité religieuse de Tivaouane. Depuis le 2 mars, date à laquelle le Sénégal a enregistré son premier patient de Covid-19, aucun cas positif (importé ou contact suivi) n’a été déclaré dans cette localité. Mais ce jeudi 23 avril, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé un cas communautaire à Tivaouane. Toutefois, des cas contacts suivis risquent d’être détectés dans cette localité si on sait que ce mode de transmission issu de la communauté est la « plus dangereuse ». Car, il est souvent difficile pour les autorités médicales de la zone de retracer l’itinéraire du malade. Par ailleurs, Thiès avait déjà des cas confirmés au coronavirus.
Polémique autour du remède de Madagascar
Madagascar dit avoir trouvé un remède contre le coronavirus mais l'OMS a indiqué qu'il n'existe pour l'heure "aucune preuve" que le remède peut "prévenir ou guérir" du coronavirus. Le président malgache Andry Rajoelina a lancé le lundi 20 avril un remède sensé prévenir et guérir le coronavirus. Il a lui-même bu ce remède fait à base de plantes médicinales locales et promis qu'il serait disponible pour contrer le coro- navirus sur la grande île. Malgré un lancement en grande pompe, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu'il n'existe aucune preuve scientifique que le remède de Madagascar contre le Covid- 19 soit efficace. L'académie nationale de médecine du pays (ANAMEM) a également mis en doute l'efficacité du remède conçu par l'Institut malgache de recherche appliquée (IMRA). L'ANAMEM précise que le remède - Covid-Organics - pourrait potentiellement nuire à la santé des personnes qui les consommeraient car ses "preuves scientifiques n'avaient pas été établies". Le Covid-Organics fait à base de plantes est distribué gratuitement aux personnes les plus vulnérables.
Covid-19 à Linguère : Les 7 prélèvements sont revenus négatifs
C’est une bouffée d’oxygène pour les populations du Djoloff. En effet, les tests réalisés sur les 07 personnes qui tentaient de rallier à pied la commune de Labgar au nord Est de Linguère sont revenus négatifs ce jeudi. Les autorités vont ordonner tout à l’heure leur mise en liberté, selon une source proche du comité départemental de gestion des épidémies. Pour rappel, dans la journée du mardi 21 avril, les autorités de Lin- guère ont été informées de la présence suspecte de 07 individus dans la commune de Lagbar. Après con- trôle, ces dites personnes ont été mises en quarantaine et des prélèvements réalisés sur elles. Deux jours après, les tests ont révélé que ces 07 individus ne sont pas porteurs du virus du Covid-19.
Riposte Covid-19 : Le Club des investisseurs sénégalais invite l’Etat à revoir sa copie
Le Club des investisseurs du Sénégal (Cis) juge insuffisantes les mesures économiques annoncées par l’Etat dans la riposte contre la Covid-19. A travers un mémorandum daté du mercredi 22 avril, les capitaines d’industrie dirigés par Babacar Ngom invitent le président Macky Sall à revoir sa copie. Ils ont fait 9 propositions pour aider l’Etat à affiner la réponse économique au coronavirus. Pour eux, les 302 mil- liards destinés à payer la dette intérieure ne sauraient suffire à maintenir les emplois, payer les salaires de ceux qui sont en activité et au moins 70 % du salaire des employés en chômage technique. «Pour les entre- prises, c’est juste de la trésorerie encaissée tardive- ment pour couvrir des charges déjà payées. Il ne peut pas être utilisé pour compenser l’engagement de payer intégralement les salaires. L’engagement de maintien des salaires et des emplois ne peut être tenu que si l’Etat aide à compenser les pertes de recettes actuelles dues à la cessation des activités», souligne le Cis. En plus, l’Etat a prévu 100 milliards pour aider des secteurs durement touché tels que l’hôtellerie, le transport et l’agriculture. Le Cis invite le gouvernement à élargie la cible. «Les secteurs de l’éducation, du transport aérien, du Btp, entre autres, sont déjà en grande difficulté, après moins d’un mois de cessation d’activité. Il est suggéré que l’Etat les soutienne davantage», ajoute le Cis. Babacar Ngom et Cie jugent également insuffisants les 200 milliards de financement avec procédure allégée. Ils estiment que les besoins nécessitent une enveloppe plus importante.
Louga : 21 agents de santé dont 5 médecins en quarantaine
Les autorités médicales de Louga ont ratissé large pour tenter de maîtriser la situation du Covid-19 dans la localité. Ce, après le décès du très fréquenté marabout Djiby Sow (74 ans) des suites de la maladie. En effet, quelque 141 personnes sont, aujourd'hui, placées en quarantaine dont 120 issues de son entourage, a révélé le médecin chef de région, Dr. Cheikh Sadibou Senghor. Qui souligne que les 21 autres sont des agents de santé qui sont entrés en contact avec le défunt et parmi lesquels, 5 sont des médecins. D'ailleurs, les résultats de 120 prélèvements effectués, ce jour, sur ces "contacts" sont attendus, demain vendredi. Il est toutefois à signaler que Louga n'a pas enregistré, de nouveaux cas, ce jeudi. Car, nous révèle-t-on, sur les 13 prélèvements envoyés hier à l'Institut Pasteur de Dakar, les 12 sont revenus négatifs, et un autre est à reprendre. Au total, 260 personnes sont présentement en train d'être suivies par le district de Louga, depuis l'entrée du virus dans la zone.
Covid-19 en Côte d’Ivoire :
La Côte d'Ivoire a enregistré ce jeudi 23 avril 2020, 52 nouveaux cas portant à 1004 le nombre de cas confirmés dont 359 guéris et 14 décès (officiel).
Sa demande de mise en liberté provisoire rejetée : «Diop Iseg » reste en détention
Selon les informations exclusives de Libération online, le juge du huitième cabinet a rejeté la demande de mise en liberté provisoire déposée par la défense de Mamadou Diop. Le Pdg de l’Iseg, qui a finalement reconnu la paternité du fils de Dieyna Baldé jusqu’à choisir son nom, reste ainsi en détention aux côtés de son compagnon de cellule, Seydina Fall alias Boughazely. N’empêche, ses avocats ont intenté une autre procédure, toujours pendante.Ils ont saisi la Chambre d’accusation pour demander l’annulation pure et simple de son inculpation.
Aide d'urgence : La Css va fournir 500 tonnes de sucre à l'Etat
La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) est parmi les entreprises qui vont fournir du sucre dans le cadre de l’aide d’urgence alimentaire pour faire face au Covid-19. La Css dit avoir assez de stocks pour assurer le service et pour approvisionner aussi le marché durant le ramadan. « Nous avons été approchés pour une livraison de 500 tonnes de sucre en morceaux, ce qui est largement dans nos cordes. On attend de signer le contrat d’approvisionnement pour pouvoir le livrer. Donc nous disposons suffisamment de stocks pour assurer toute demande, y compris même en période de Ramadan. Pour ce qui nous concerne, la demande du gouvernement ne dépasse pas 500 tonnes de sucre en morceaux. On peut largement le faire, nous avons au moins 40 000 tonnes de stocks actuellement et nous sommes en pleine production », a précisé le directeur conseiller de la Css, Louis Lamote sur IRadio.
KEEMTAAN GI :Entourloupe autour des 1000 milliards du fonds Force Covid-19
Les propagandistes du régime ont poussé des rugissements de victoire, histoire de montrer la facilité avec laquelle le président de la République a mobilisé les 1000 milliards de francs de son Fonds Force Covid 19. Ce même si ce ne sont pas 1000 milliards « khobett, khobett » que Macky Sall va mettre sur la table puisque les 200 milliards, par exemple, sont représentés par des remises d’impôts. Pour le reste, l’Etat a réaménagé certains budgets en gelant par exemple des projets ou en différant des investissements prévus cette année et renvoyés à des temps meilleurs. Il y a aussi qu’avec l’impossibilité pour les fonctionnaires de voyager à l’étranger pour cause de coronavirus, une belle économie a été réalisée sur les billets d’avion et les frais de mission. Ensuite, la chute des prix du pétrole à l’international a permis d’économiser une sacrée cagnotte de l’ordre de 159 milliards de francs. Quant aux partenaires techniques et financiers du Sénégal, c’est vrai qu’ils ont effectivement répondu présents. Et sorti le chéquier. Par exemple, le Fonds monétaire international (FMI) a donné 266 milliards de francs. Il a même été dit que cette institution de bretton Woods a donné deux milliards de francs de plus que ce qui avait été annoncé ! En réalité, et de manière moins romancée, le Sénégal a tout simplement usé d’un droit qu’il a, comme tous les autres pays membres du Fmi et conformément aux statuts du Fonds, de retirer l’équivalent de sa participation au capital du Fonds en cas de calamités comme c’est le cas. Un quota qui, pour le Sénégal, se monde à 264 milliards de francs, un taux de change favorable ayant permis à notre pays de bénéficier de deux milliards supplémentaires. De même, il n’y a vraiment aucun exploit à avoir décroché, par exemple, 26 milliards à la banque ouest-africaine de Développement (bOAD). Là aussi, les ministres des Finances des Etats membres avaient demandé à l’institution d’avancer à chaque Etat membre la somme de 15 milliards de francs pour faire face aux impacts du Covid-19. En plus de cela, le Sénégal a demandé le report d’une échéance de 11 milliards qu’il devait décaisser de manière imminente dans le cadre du remboursement d’un prêt accordé à l’Apix ! Autant de choses qui relativisent l’ « exploit » présidentiel de mobilisation de 1000 milliards de francs. Sans compter que, pour le reste, une bonne partie de ce pactole est constituée de prêts — et non de dons — à rembourser donc plus tard. Et quand on sait que l’essentiel de cet argent aura servi à des dons et non pas à des investissements productifs, on comprend que certains ferraillent pour une annulation totale de dettes !
Christian SENE
kàCCoor bi
DON QUICHOTTE BITEYE
Le directeur général de la Senelec, le chevalier sans peur et sans reproche Papa Demba Bitèye, n’a sans doute pas encore eu le temps de répondre à notre question d’hier portant sur le contrat de 30 milliards de francs attribué à Pape Alé Guèye. Une somme qui doit officiellement servir à l’accès universel à l’électricité. Comme nous imaginons qu’il faut du temps au Dg de la Senelec pour répondre à notre question, nous allons donc lui accorder tout le weekend pour préparer cette réponse. Notre deuxième question, ce sera donc pour le début de la semaine prochaine, inch’Allah ! De même, l’anecdote sur le livre blanc d’Iba der Thiam sur Jean Collin vous sera racontée à cette occasion ! bon Ramadan en attendant…
MACKY SALL HANTE PAR LES CAS COMMUNAUTAIRES
Les cas communautaires du covid19, qui sont devenus une psychose nationale, ont été évoqués en Conseil des ministres qui s’est tenu exceptionnellement hier jeudi en visioconférence. Le chef de l’Etat a demandé à son gouvernement de prendre des mesures appropriées pour freiner la transmission communautaire sur le territoire national. Ah oui, personne ne dort plus dans ce pays avec les cas communautaires qui prennent des précautions graves. Auprès du ministère de la Santé et des autres membres du gouvernement, Macky Sall a insisté sur l’urgence de bâtir une communication et une sensibilisation adaptées en direction des populations. Le président de la République a également demandé aux ministres concernés de veiller à l’application stricte de nouvelles mesures préventives, au niveau des marchés, des transports, espaces de commerce et autres lieux recevant du public
LES HORAIRES DU COUVRE-FEU MAINTENUS
L’appel d’une frange des oulémas du pays pour un réaménagement du couvre-feu avec ce ramadan qui débute dans notre pays n’a pas été entendu par le président de la République. hier en conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé le maintien du couvre-feu de 20h à 6h du matin. Ce sont les « kheudeurs » célibataires qui vont souffrir. Le président de la République a, en outre, exhorté le Gouvernement à œuvrer pour la confection locale de masques homologués et la généralisation de leur port par les populations.
FONDS DU COVID19 LES CONTRIBUTIONS NATIONALES ONT ATTEINT 17,33 MILLIARDS DE FRS
Les contributions des personnes physiques et morales du pays au fonds de la Force Covid19 se sont élevées à 17,33 milliards. L’information a été révélée par le chef de l’Etat qui a magnifié ce grand élan de solidarité nationale. Revenant sur la création du Fonds de riposte et de solidarité « FORCE COVID-19 » Macky Sall a souligné que cet instrument de financement « inédit » vise à prendre en charge intégralement le plan de contingence de la pandémie, et à consolider durablement la résilience économique et sociale du Sénégal. Il a aussi insisté sur la nécessité de démarrer dans les meilleurs délais les activités du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force COVID – 19, dont il a nommé le Président et les membres, représentants l’ensemble des forces vives de la Nation. C’est du moins ce qu’il prétend avec encore plein de cumulards à la clef (A ce propos, d’ailleurs, lire ce qu’en pense le Pr Moussa Diaw dans notre article en pages intérieures). Le président de la République a, par ailleurs, rappelé l’importance qu’il accorde au maintien et à la relance des activités économiques post-crise, à travers le déploiement optimal du Programme de Résilience économique et social (PRES). Il a, dans cet élan, invité le Gouvernement à accompagner particulièrement les secteurs du tourisme, de l’artisanat, de la pêche, ainsi que les différents acteurs de l’économie informelle.
MESURES INDIVIDUELLES
Madame Tening Sène, Docteur Vétérinaire est nommée Directeur général de l’Agence Nationale de l’Aquaculture en remplacement de Monsieur Magatte BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Docteur Abdoulaye SOW, Chirurgien-Dentiste est nommé Directeur de l’hôpital de Agnam.
EVACUATION D’UNE FEMME EN ETAT D’ACCOUCHEMENT UN VEHICULE DU «TEMOIN» REQUISITIONNE PAR LE GMI
hier jeudi, il était 03h 56 du matin lorsque un de nos reporters a quitté le siège du journal après une nuit de bouclage. Arrivés au rond-point Jet d’eau de la Sicap (Dakar), il est tombé sur des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) de la Police. Des éléments de la 6eme compagnie déployés sur les lieux pour veiller sur l’application du couvre-feu (20h00-06h00). « bonsoir monsieur, vous êtes immédiatement réquisitionné par la Police pour transporter une femme en état d’accouchement » déclare l’un des policiers en faction. Puis, il s’invite à bord de notre véhicule avant de nous indiquer le chemin à prendre. Une ruelle d’un quartier de Niary-Tally (Grand-Dakar), non loin du check-point de la Police. Sur place, notre collaborateur se gare derrière un autre véhicule de marque « Golf » également réquisitionné. En feux de détresse, l’automobiliste attend la dame qui devait sans doute emprunter difficilement des escaliers d’un immeuble de 4 étages. Chose faite ! Finalement, nous apercevons des accompagnants « trainer » la dame à partir du portail d’une maison pour l’aider à prendre place dans la voiture. A l’endroit du chauffeur, un membre de la famille indique « hôpital Abass Ndao…Abass Ndao ! » insiste-t-elle. Et nous du journal « Le Témoin » ? La réponse vient de l’un des policiers qui se retourne vers notre collaborateur en ces termes : « Merci monsieur, finalement vous pouvez partir ! Car il y avait suffisamment de places dans le premier véhicule réquisitionné pour les accompagnants du malade » fait-il savoir pour nous libérer. Nous souhaitons à la maman un très bon accouchement ! Et que l’enfant soit bien portant !
DEBUT DU RAMADAN ENCORE UN CIEL…DEUX LUNES !
Au Sénégal, encore un début de ramadan dans la division. Hier, la Commission nationale de concertation du croissant lunaire dirigée par Oustaz Iyane Thiam a déclaré que le croissant lunaire n’a été aperçu nulle part au Sénégal « Donc, le ramadan débutera le samedi (Ndlr : demain) » recommande-t-il pour clore le débat. Pendant ce temps, une autre Commission parallèle persiste et signe que la lune a été aperçue à Kaolack et Louga « C’est demain (Ndlr : ce vendredi) le début du ramadan au Sénégal » disent tour à tour les membres de cette Commission dont les déclarations ont été relayées dans les réseaux sociaux. Décidément, un ciel deux lunes ! Bon Ramadan quand même !
La propagation du virus au Sénégal oriental inquiète. Le cas zéro, I Kane, a contaminé pour l’instant 36 personnes dont la majorité vient du village de Pété Niébé. Malheureusement, le nombre flambe à telle enseigne qu’il n’y a même plus de places pour loger les cas suspects, d’autant plus qu’il n’y a pas de réceptifs hôteliers à Goudiry. Tamba étant distante de plus de 100 kilomètres, il est devenu compliquer aussi bien pour le personnel administratif que pour le personnel sanitaire. « L’As » a appris qu’une réunion d’urgence a été convoquée par le ministre Diouf Sarr pour aujourd’hui pour se pencher sur le cas de Goudiry devenu préoccupant.
Les mises en garde de Mamadou Talla aux écoles privées
Le ministre de l’Education nationale est préoccupé par les écoles privées qui violent la décision présidentielle de suspendre les enseignements et apprentissages jusqu’à nouvel ordre. Mamadou Talla dit constater, malgré la mesure, que des établissements privés continuent de convoquer leurs élèves pour des exercices à faire à la maison et à retourner, une fois le travail accompli. Le ministre de l’Education prévient les directions et les parents d’élèves que de telles pratiques comportent des menaces de contamination et exposent les enfants à la propagation du Covid-19.
Le Ramadan démarre dans la division Sans surprise !
Les musulmans vont démarrer cette année encore le Ramadan dans la division. En effet, les membres de la Commission Nationale de Concertation sur le Croissant Lunaire (Cnccl) dirigée par Ahmed Iyane Thiam se sont réunis hier pour scruter le ciel. La Cnccl a saisi ses antennes à l’intérieur du pays pour savoir si le croissant lunaire n’était pas aperçu quelque part. A l’issue de la séance d’observation, Iyane Thiam a déclaré qu’il n’est nulle part aperçu sur toute l’étendue du territoire national. Idem à Touba, Tivaouane et chez les autres familles religieuses. Par conséquent, il annonce le démarrage du Ramadan pour le samedi. Cependant, la Coordination des musulmans de Dakar, à travers sa commission d’observation, a déclaré que le croissant lunaire a été aperçu dans la région de Louga, plus précisément au village de Mewel, en Arabie Saoudite et en Côte d’Ivoire. Ils entament le Ramadan ce vendredi.
Le procureur libère les 135 jeunes de la Médina
Ouf de soulagement pour les jeunes de la Médina ! Les 135 jeunes arrêtés par la police à la Médina pour violation du couvre-feu et déférés au parquet ont été libérés par le procureur de la République. Il a classé sans suite leurs dossiers. Toutefois, ces jeunes de la Médina dont le comportement avait fini de choquer tout le monde ont passé deux jours de garde à vue avant d’être présentés au procureur. La riposte de la police a ramené les jeunes à la raison. Puisqu’avant-hier, les policiers n’ont pu mettre la main que sur 4 personnes. La leçon est retenue.
Ablaye Daouda Diallo paye les salaires et les pensions
Le gouvernement anticipe sur le paiement des salaires et pensions afin de soulager les ménages avec le Ramadan. En effet, le ministre des Finances et du Budget informe que les services de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor ont commencé le paiement des pensions de retraite FNR. Ce sera au tour des fonctionnaires à compter de mardi prochain. Le ministère des Finances et du Budget précise, toutefois, que compte tenu de la situation sanitaire, les guichets du centre de paiement de Cerf-Volant seront ouverts exceptionnellement le samedi 25 avril, de 09 h à 13h 30 mn.
21 agents de santé dont 5 médecins de Louga en quarantaine
A Louga, après le décès du célèbre marabout Djiby Sow (74 ans) des suites du Covid-19, les autorités de la région ont placé en quarantaine 141 personnes dont les 120 sont des membres de son entourage. Cette information a été donnée hier par le médecin chef de la région médicale, Dr Cheikh Sadibou Senghor. «Les 21 autres individus sont des agents de santé qui sont entrés en contact avec le défunt. Et parmi eux, 5 sont des médecins», renseigne Dr Senghor qui annonce que les résultats des 120 prélèvements effectués hier sont attendus ce vendredi. Ceci étant, Dr. Cheikh Sadibou Senghor a signalé que Louga n’a pas enregistré hier de nouveaux cas. «Sur les 13 prélèvements envoyés mardi à l’Institut Pasteur de Dakar, les 12 sont revenus négatifs, et un autre est à reprendre», dit-il. Au total, 260 personnes sont actuellement en train d’être suivies par le district de Louga, depuis l’apparition du virus dans la zone.
Gendarmerie nationale
La gendarmerie nationale dément la famille du jeune conducteur de moto décédé à Mbour. Elle accuse les pandores de Nianing d’avoir tué le jeune. Donnant sa version des faits, la gendarmerie nationale indique dans un communiqué parvenu à «L’As» que dimanche dernier, les éléments de la brigade de Nianing ont installé un poste de surveillance et de contrôle à hauteur de la station d’essence de la localité. Les pandores veillaient sur le respect des mesures de l’Etat d’urgence. Ainsi vers 18h, d’après la Division de la communication, un cortège d’une vingtaine de conducteurs de motos «Jakarta» qui roulaient dans le sens Joal-Mbour, ayant aperçu le véhicule de la gendarmerie stationné, ont tenté de le contourner pour éviter d’être interpellés pour violation de l’interdiction de circulation interurbaine. Si d’aucuns ont réussi leur manœuvre, ça n’a pas été le cas pour la victime. Ce dernier, selon la gendarmerie, a heurté légèrement le côté droit de l’arrière du véhicule avant de poursuivre sa course dans un canal d’évacuation des eaux. A cause de la violence du choc, le jeune est devenu inconscient. Il a été évacué par les sapeurs-pompiers avec l’assistance des gendarmes à l’hôpital de Mbour. Le jeune est décédé finalement lundi. Une enquête est ouverte par le procureur de Mbour.
Bby contribue pour 99.272.000 Fcfa
Jusque-là, peu de partis politiques ont contribué financièrement au fonds «Force Covid-19». La mouvance présidentielle se signale avec une grosse enveloppe. La coalition Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) a mis la main à la poche et remis d’abord un chèque de 41.150.000 Fcfa, ensuite 58.122.000 Fcfa en espèces, au ministre des Finances et du Budget. Au total, la mouvance présidentielle a contribué à hauteur de 99.272.000 Fcfa. Elle montre la voie aux autres coalitions politiques.
Macky multiplie les sommets
Le Président Macky Sall a participé hier à la session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, en visioconférence, sur l’impact de la pandémie. Le chef de l’Etat a salué l’engagement et la belle solidarité entre États membres pour faire face à la crise. C’est d’ailleurs pourquoi le conseil des ministres s’est tenu en début d’après-midi. Aujourd’hui, encore Macky Sall va poursuivre avec le commet de l’Uemoa en visioconférence.
Embalo confirmé président de Guinée Bissau
Ça a finalement bougé en Guinée Bissau. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a voté pour le Président Umaro Sissoco Embalo. Après quatre mois d’impasse à cause des recours intempestifs de l’adversaire de Embalo, Domingos Simoes Pereira, pour contester les résultats, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) reconnaît Umaro Sissoco Embalo comme Président de Guinée-Bissau. Pour rappel, Domingos Simoes Pereira est arrivé premier au premier tour de la Présidentielle. Mais au second, il a été battu par Embalo qui a bénéficié des soutiens des autres candidats perdants.
L’Ofnac accuse réception de la plainte de Frapp
L’office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) va instruire l’affaire de l’attribution du marché de transport du riz destiné aux ménages démunis. Le ministre du Développement communautaire, Mansour Faye et Demba Diop Sy député et directeur général de l’Ude ont été vilipendés par Frapp/France Dégage. Guy Marius Sagna et Cie ont a reçu hier l’accusé de réception de l’Ofnac relatif à sa lettre de dénonciation contre Mansour Faye, et Diop Sy député. Frapp reste ainsi à la disposition de l’Ofnac pour fournir les éléments qui justifient sa dénonciation.
Un Sénégalais décède encore du Covid-19 en France
Horizon Sans Frontières interpelle les autorités sur le nombre exact de Sénégalais de la diaspora décédés du Covid-19 par pays et par juridiction. Puisque l’organisation continue de recevoir des informations sur des cas de décès de Sénégalais à l’étranger. Le président de l’Ong, Boubacar Sèye, a été informé hier de la disparition d’un compatriote vivant en Haute-Savoie en France, suite au coronavirus. Le décès est survenu mardi dernier à Annemasse et il a été inhumé mercredi 22 avril à Annecy. Il est curieux de constater, selon M. Sèye, qu’à chaque décès lié au Covid-19 au Sénégal, le ministère de la Santé communique, mais c’est l’omerta lorsqu’il s’agit d’un Sénégalais de la diaspora.
L'HÔPITAL DE ZIGUINCHOR EN MANQUE D'ÉQUIPEMENTS
"Le service de réanimation du centre hospitalier régional de Ziguinchor n’est pas du tout fonctionnel. Ce service de réanimation n’est pas construit selon les normes, alors que quand on gère ce genre de maladie on doit se préparer au pire’’
Le Coordonnateur national de la prise en charge médicale des patients atteints de Covid-19, Pr Moussa Seydi, a déploré, jeudi, des problèmes d’équipements à l’hôpital régional de Ziguinchor où le service de réanimation ’’n’est pas du tout fonctionnel’’.
’’A Ziguinchor j’ai constaté qu’il y a quelques petits problèmes au niveau des équipements. Le service de réanimation du centre hospitalier régional de Ziguinchor n’est pas du tout fonctionnel. Ce service de réanimation n’est pas construit selon les normes, alors que quand on gère ce genre de maladie on doit se préparer au pire’’, a confié le Pr Seydi au sortir d’une audience avec le gouverneur de la région Guédj Diouf.
Pr Mussa Seydi était ce jeudi à Ziguinchor pour s’enquérir des conditions de prise en charge et l’état de santé des malades atteints de Covid-19 dans la principale région du Sud. Il s’est rendu au site de traitement des patients avant de s’entretenir avec le gouverneur.
’’J’insiste à ce niveau. Ziguinchor ayant une Unité de formation et de recherche UFR Santé (à l’Université Assane Seck) et des professeurs de talent dans cette UFR, il est inconcevable qu’il ne puisse pas se doter un service de réanimation répondant aux normes. C’est la fausse note majeure que j’ai constatée à Ziguinchor’’, a poursuivi Pr Seydi invitant à mettre ‘’le focus sur les cas très graves qui nécessitent une intubation ou une réanimation’’.
En dehors des difficultés liées au manque d’équipements appropriés, le responsable national de la prise en charge médicale des patients atteints de covid-19, s’est dit ‘’globalement satisfait’’ du niveau de prise en charge des patients de Ziguinchor.
’’Les patients sont correctement pris en charge. On ne s’inquiète pas de leur état de santé. Les médecins font leur travail de la meilleure manière possible. En plus le gouverneur Guédj Diouf a fait preuve d’un leadership fort dans la gestion de l’épidémie dans cette partie du pays’’, a-t-il indiqué.
Evoquant le cas du malade qui aurait rechuté mercredi à Ziguinchor, Pr Moussa Seydi a donné des assurances affirmant que ‘’la charge virale de ce malade est redevenue basse et va certainement sortir de l’hôpital dans les prochains jours’’.
’’Si toutefois c’est une rechute, c’est un phénomène extrêmement rare qui peut arriver à tous les pays du monde. Il n’y a aucune faute médicale ou professionnelle. Avec l’Afrique du Sud, le Sénégal dispose d’un des meilleurs laboratoires en Afrique’’, s’est défendu M. Seydi.
Il est également revenu sur l’augmentation des nombres de cas au Sénégal et le danger que représentent les cas issus de la transmission communautaire.
’’L’augmentation des cas positifs est rassurant s’il s’agit de cas contacts. Cela ne pose pas de soucis même si nous en avons 1000. Par contre un seul cas communautaire est plus dangereux que 1000 cas contacts. Le dépistage massif est bon. La Corée du Sud et l’Allemagne l’ont réussi’’, a-t-il déclaré.
UN SIÈCLE QUI COMMENCE MAL
Le Covid-19 est à la fois un accélérateur d’égoïsmes, un forgeur d’humilité, un révélateur de priorités. L’Afrique a beaucoup trop donné et il est temps qu’elle pense à elle-même. L'UA fait honte - ENTRETIEN AVEC AMADOU LAMINE SALL
La pandémie du Covid-19 continue de causer des bouleversements à l’échelle planétaire. Au vu des chiffres communiqués quotidiennement, on est encore loin du reflux attendu pour soulager l’humanité de cette souffrance et cette peur indicible.
Aux conséquences socio-économiques déjà visibles, s’ajoutent aussi de brûlantes questions sur l’avenir, sur l’homme, sur notre humanité. Après l’éclairage de l’anthropologue Abdou Ndao, Ouestaf News donne la parole à un autre intellectuel africain de renom : le poète sénégalais Amadou Lamine Sall, lauréat des Grands prix de l’académie française. Dans cet entretien réalisé via courrier électronique, il livre un regard lucide sur le Covid-19. Une catastrophe sanitaire qui, selon lui, fait partie des multiples manifestations d’un siècle « puant et ténébreux », mais surtout qui « commence mal ».
Ouestafnews –Le Covid-19 fait des ravages dans le monde, avant d’aborder les grandes questions, dites-nous, à un niveau plus personnel, avez-vous peur ? Pour vous ? Vos proches ?
Amadou Lamine Sall –Peur pour moi, non ! Peur pour mes proches, oui. Peur pour tous ceux qui se réveillent le matin pour aller chercher une pitance, oui. Je suis bouleversé par la disparition de Pape Diouf, de Manu Dibango que le Covid-19 a vaincu. Non, je n’ai pas peur. Les pandémies ont toujours existé avec, souvent, des millions de morts. A l’État de jouer. Aux populations d’assumer leurs responsabilités de sécurité édictée par les corps soignants.
Ouestafnews –Dans le regard du poète que vous êtes, comment est perçu ce chaos planétaire, provoqué par la pandémie ?
Amadou Lamine Sall –Au delà de la punition divine évoquée, au delà des vanités, des élucubrations, des milliards de vidéos menteuses et amusantes qui embouteillent les réseaux sociaux, il y a cette réalité effrayante que ce monstre de virus s’est bien échappé d’un laboratoire où tout a échappé aux rigueurs d’un protocole médical non respecté. Nous devons méditer cette coûteuse bavure qui plonge le monde dans la terreur, le silence et le deuil. Les progrès de la science auxquels nous avons confié notre santé, notre avenir, nous assassinent froidement. La littérature, la poésie, la musique, comme science douce, apaisante et purificatrice, n’auraient pas commis un tel crime. La science ne devrait pas nous faire peur. Elle devait nous apaiser.
Ouestafnews – Parlant du chaos actuel, vous dites sur votre page Facebook que ce siècle « n’aura pas 100 ans ». C’est quand même une grosse affirmation. Qu’est-ce que vous entendez par là, le Covid-19 signe-t-il l’apocalypse ? La fin du monde ?
A.L.S – Ce siècle commence mal. Les grandes puissances marchandes et conquérantes ont aiguisé leurs coutelas. Voyez la géopolitique mondiale entre la Chine, les États Unis, l’Europe, pour s’en arrêter là. Regardez la rage et la complexité des conflits au Proche et au Moyen-Orient. Observez les sommets luxueux et la pitoyable vanité du G8. Pensez au réchauffement climatique et aux politiques désastreuses sur l’environnement et l’écologie malgré des signatures pompeuses et des accords trahis. Pensez à la longue mainmise de Boko Haram sur les pays du Sahel et la pétrification de nos États et de l’Union Africaine qui confient à la pauvre France notre destin. Oui, ce siècle est déjà puant, ténébreux, tendu, pessimiste. Et comme si cela ne suffisait pas, voici le Covid-19 qui s’invite et qui nous creuse des tombes comme si celles déjà creusées par les conflits ne suffisaient pas. Comment alors ce siècle pourrait-il avoir 100 ans ? Les poètes sont par nature de joyeux optimistes, mais notre terre va mal. C’est pour le moment un enfer climatisé, mais jusqu’à quand le peu de fraîcheur tiendra ?
Ouestafnews –Malgré son extraordinaire potentiel scientifique, l’Europe se retrouve dans le gouffre fatal d’une maladie infectieuse, pensez-vous que l’orgueil des grandes puissances peut s’en retrouver blessé ?
A.L.S –Il n’existe plus de grandes puissances. C’est un leurre et le Covid-19 l’a mis à nu. Il a mis à découvert toute leur fragilité, leur peur, leur pauvreté même. Désormais, plus notre terre se mondialisera plus elle se tribalisera. Chacun pour soi et tous pour soi. L’Union Européenne en a administré la preuve en laissant crever l’Italie, l’Espagne. Les solidarités ont vite pris la fuite. C’est une prodigieuse et inespérée leçon de politique internationale en temps de mort. A l’Afrique d’anticiper et de veiller à ce que personne désormais ne se lève avant elle pour lui couvrir les fesses. Le Covid-19 est à la fois un accélérateur d’égoïsmes, un forgeur d’humilité, un révélateur de priorités de santé et d’autosuffisance alimentaire. Que personne ne vienne plus faire le gros dos avec sa puissance nucléaire, ses industries, ses réserves d’or, son pétrole.
Ouestafnews-« Vaincus, nous nous relèverons mais nous ne serons plus les mêmes », dites-vous. Vous pensez vraiment que l’après pandémie sera différente, que la crise va accoucher d’un nouveau monde ?
A.L.S –Il n’y aura pas un nouveau monde. Ce monde-ci n’avait rien de nouveau. Il était le résultat de la victoire du néolibéralisme sur toutes les autres idéologies. Avant même la chute du mur de Berlin. A Moscou, Coca-cola, Christian Dior occupent aujourd’hui la place. Le monde a changé. C’est le règne de l’argent et du luxe. C’est le règne des oligarchies. Les pays arabes ne sont pas épargnés. Rien ne sera différent après l’émotion du Covid-19. La vraie nature qui gouverne le monde reprendra vite sa place. C’est plutôt maintenant que tout le monde en profitera, riches et pauvres, à tenter de se mettre à l’abri en accumulant mieux et plus et en ne comptant que sur soi-même, d’abord. D’autres virus arrivent.
Ouestafnews -Seriez-vous d’accord pour dire avec certains que cette pandémie montre quand même que l’Afrique n’est pas en marge de la mondialisation ?
A.L.S –A moins que je ne me trompe, vous semblez crier victoire pour l’Afrique face à sa posture actuelle et des conséquences moindres pour le moment que l’impact du Covid-19 a sur ses populations, contrairement à la catacombe en Chine, en Europe et les USA qui se liquéfient. Certes, mais attendons de voir. Ne crions pas victoire trop tôt. Le Sénégal n’est pas l’Afrique. Notre pays a fait jusqu’ici admirablement face à ce virus monstrueux. Prions pour que l’Afrique soit moins atteinte et que les mauvais chiffres s’arrêtent loin des frontières de notre continent. A la vérité, nous n’avons jamais été en marge de la mondialisation.
On s’est mis nous-mêmes en marge de la mondialisation en choisissant de gouverner nos peuples avec le diable et les hyènes. C’est une vérité connue et reconnue : l’Afrique est prodigieusement riche, mais on l’appauvrit et par commencer par ses propres enfants. Laissons enfin l’Europe tranquille. Elle ne fait que son job de brigand qu’elle n’a jamais cessé d’être depuis les conquêtes coloniales : voler, spolier, corrompre, conquérir, maquiller, trahir, “déculturer”. A l’Afrique de cesser d’accepter d’être son terrain de chasse et de jouissance. Coopérons mais sans émotion, sans faiblesse coupable. Nous sommes si beaux, si forts quand nous le voulons. Coopérons dans le respect, la justice, l’éthique.
Ouestafnews – On a vu de l’extérieur beaucoup « d’intérêt » pour l’Afrique, y compris dans des pays rudement touchés : vraie compassion ? Condescendance ? Ou simples vieilles habitudes ?
A.L.S –Le premier intérêt qui s’est manifesté pour l’Afrique, c’est de venir y expérimenter de douteux vaccins. Nous avons gueulé. Les hyènes démasquées ont pris la poudre d’escampette. Ensuite est arrivée une seconde vague de compassion. Les Grands Blancs ne peuvent pas comprendre que l’Afrique puisse résister au Covid-19. Cela leur est presque insoutenable ! Il faudrait que quelqu’un puisse nous expliquer pourquoi l’Union Européenne vient-elle nous apporter une aide financière, alors qu’elle a pris le temps de laisser crever l’Italie et l’Espagne, la pauvre France se traînant comme elle peut elle aussi, pour s’en sortir.
Est-ce également par orgueil que l’Europe ne profite pas de ce chaos planétaire, pour demander comme l’Afrique l’annulation de sa propre dette ? Prenez le temps d’aller voir l’ampleur de la dette de certains pays européens, pour se dire que l’Afrique n’a rien à se reprocher. La dette est nécessaire au développement, si on sait bien utiliser l’argent emprunté. Que ceux qui veulent nous aider dans cette crise mondiale viennent donc. Pourquoi leur dire non, même quand ils ont le Covid-19 sur le chèque ?
Ouestafnews – Quelle doit être désormais la posture de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident à votre avis, en tirant les leçons de ce que nous sommes en train de vivre ?
A.L.S –La meilleure posture à tenir, c’est de commencer par travailler d’abord pour nous-mêmes, pour nos peuples. Commencer par bâtir avec ce que nous possédons. Commencer par nous respecter nous-mêmes, être dignes. L’Afrique a beaucoup trop donné et il est temps qu’elle pense enfin à elle-même. Il est aussi temps de réformer l’Union Africaine, d’en faire un outil enfin fiable, producteur de pensées, de concepts, d’actions, de solidarités.
Il faut réinventer l’UA. Elle fait honte. Il faut aller vite, très vite dans l’affirmation et la consolidation des cercles concentriques pour une unité régionale d’action et d’ensemble plus opérationnelle. Essayons d’avoir dans nos agendas de la semaine, un jour ou deux, où nous ne prononçons pas le nom de l’Europe, de la Chine, des USA, des pays du Golfe, où nous n’avons pas à la bouche la dette africaine, le retard de l’Afrique, mais seulement ce qui a trait à notre continent, à son développement, son indépendance, sa solidarité, son identité.
Laissons un moment tranquille les autres. Mais ce n’est pas vrai, par contre, que l’Afrique vivra seule et se développera seule sans les autres, sans la coopération internationale. L’Europe s’est développée avec nos ressources et nos richesses. Alors, pourquoi refuserions-nous l’argent qu’elle nous montre. Mais, commençons par coopérer entre nous Africains, nous développer entre nous Africains, respecter nos peuples démunis sinon dépouillés par les gouvernants Africains eux-mêmes. Respectons la démocratie, respectons nos Constitutions.
Ouestafnews – Pour prévenir les prochains virus et des crises à venir, vous professez « le règne de l’esprit », concrètement comment celui-ci doit se manifester ?
A.L.S –Comme j’aimerai justement que chaque sac de riz distribué au Sénégal soit accompagné d’un livre. Nous avons des milliers de tonnes de vivres distribués et pas un seul kilo de livres. Des centaines de camions qui sillonnent le pays sans un seul carton de livres. C’était là une belle occasion pour que les livres des écrivains sénégalais et africains soient distribués, que le Coran et la Bible soient distribués. Un livre c’est aussi un vivre. Dans le couvre-feu et le confinement, il sert. Pour vous dire que nous ne devons jamais marginaliser le savoir, la pensée, l’esprit. C’est par eux que nous résistons le mieux à la déperdition.
C’est par eux que nous nous renforçons intérieurement.Si le Covid-19 se révélait comme un virus que seule la lecture d’un livre par jour pouvait guérir, je serai le plus heureux des hommes car notre monde changerait. Voyez-vous, ceux qui lisent, ceux qui nourrissent la pensée, ceux qui chérissent l’esprit, ne se rendent même pas compte ni d’un couvre-feu ni d’un confinement. C’est une discipline personnelle du corps et de l’esprit. Voyez-vous, si vous désertez l’esprit il est alors temps de mettre l’espèce humaine sur la liste des espèces menacées à court terme.
Ouestafnews – Vous pensez que cela suffira pour sauver le monde ?
A.L.S –Je suis un croyant. Je crois aux forces de l’esprit. Rien ne sauvera le monde si ce n’est notre propre posture face au monde. Voyez ce que les hommes ont fait de notre terre. Dans moins de vingt ans, tous les glaciers vont fondre à chaque été. Cela changera beaucoup de paramètres dans notre vie sur terre. D’ailleurs, elle a déjà beaucoup changé notre vie sur terre. Nous avons fait beaucoup de mal à la nature. Ne disons pas qu’elle se venge ou qu’elle se vengera. La nature est meilleure que nous. Elle est plus généreuse, plus offerte, plus digne que nous. Elle ne se vengera pas. Elle laissera faire et quand nous ne la verrons plus, quand nous ne la sentirons plus nulle part dans nos vies, alors nous saurons mesurer le poids de notre crime et nous verrons de nos propres yeux la mort venir vers nous. Il sera trop tard. Vous avez vu et entendu comment la terre chante, comment les oiseaux volent, comment le ciel est bleu depuis que les avions ne décollent plus, que les usines ne fonctionnent plus à temps plein ? N’est-ce pas là un formidable message pour nous indiquer la voie ?