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20 juillet 2025
LA LETTRE PERDUE DE OUMAR YOUM
Contrairement à ce qu’il a fait croire, le ministre n’a jamais pu expédier son fameux courrier de protestation contre la sortie de l'ambassadeur de France au Sénégal, à Paris
Le ministre Oumar Youm a affirmé avoir expédié par voie diplomatique une lettre de protestation au gouvernement français pour se plaindre de l’attitude de son ambassadeur à Dakar, ainsi que de certaines déclarations du directeur général de la société Senac Sa, qui gère l’autoroute à péage. En réalité, le courrier en question n’a jamais quitté Dakar.
Dans son édition du mercredi dernier, 12 février, le journal L’Observateur avait fait état d’une lettre de protestation envoyée au gouvernement français à la suite des sorties du directeur général de Senac Sa, la société con cessionnaire de l’Au toroute de l’Avenir (Dakar-Aibd), ainsi que de l’ambassadeur de France, sur la date de mise en circulation du Train express régional (Ter).
L’Observateur a indiqué que la lettre en question était signée du ministre des Infras tructures, des trans ports terrestres et du désenclavement, M. Oumar Youm, et qu’elle avait été adressée au secrétaire d’Etat français, chargé des Transports, M. Jean-Baptiste Jebbari. Nos confrères ont précisé que ladite missive a été expédiée par voie diplomatique. Interpellé par le journal «pour authentifier la lettre», le ministre en a profité pour préciser le sens de sa sortie : «J’ai saisi directement le secrétaire d’Etat chargé des Transports de la République française pour lui manifester carrément le désagrément du ministère et de tout le gouvernement du Sénégal.»
Puisqu’aucun média n’en avait plus parlé, Le Quotidien a voulu savoir quelle a été la réaction à cette missive diplomatique présentée par le journal comme étant «les mises en garde du Sénégal à la France». Des membres du cabinet du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, saisis par la rédaction du journal, ont affiché leur surprise quant à l’existence de cette lettre.
Ces fonctionnaires français travaillant au Quai d’Orsay, à la section de l’Afrique de l’Ouest, ont avoué n’avoir jamais vu la lettre du ministre Oumar Youm. Or ce dernier a affirmé dans sa sortie à L’Observateur que sa lettre a suivi la voie diplomatique. Donc, quelques coups de fil auprès des services du ministre Amadou Ba devaient clarifier les choses, pour connaître le fin mot de l’histoire. Et là, c’est un autre son de cloche qui a retenti.
A ce niveau, Le Quotidien a appris que la lettre signée par le ministre des Infras tructures, des transports terrestres et du désenclavement est bien arrivée, et… a été retournée à l’expéditeur. Il a été fait comprendre au ministre Oumar Youm que sa lettre de protestation était sans objet. Si le gouvernement sénégalais, comme il le dit, avait voulu exprimer son mécontentement par rapport à l’attitude du chef de la mission diplomatique française à Dakar, il aurait été loisible au ministre des Affaires étrangères de convoquer ce diplomate et de lui exprimer de vive voix les sentiments de l’Etat du Sénégal.
Or jusqu’à plus ample informé, des membres du gouvernement, et pourquoi pas leur chef, ont estimé que Philippe Lalliot, dans l’émission radiodiffusée où il s’est exprimé sur la date de circulation du Ter, n’avait apporté aucune contradiction. Répondant à une question du journaliste sur la mise en circulation de ce train en avril, le diplomate, disant se fonder sur les déclarations des entreprises françaises travaillant sur cet ouvrage, avait affirmé qu’il était possible que des tests se fassent à cette période, mais qu’on ne pouvait espérer voir une «mise en service commerciale du Ter» au mois d’avril.
Cette sortie pourtant pas hors des rails de la diplomatie n’a pas eu l’heur de plaire au ministre des Transports qui, sur la Tfm quelques jours auparavant, avait été péremptoire en disant que le train en question allait être fonctionnel en avril. Pour le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, il n’était pas nécessaire d’écrire à Paris pour laver l’honneur de Youm. Encore moins pour se plaindre des entreprises françaises travaillant sur le Ter, ou de celle à qui a été concédée l’Autoroute à péage.
Les fonctionnaires auxquels Le Quotidien s’est adressé l’ont bien dit : «Si les entreprises ne respectent pas le contrat qui les lie au gouvernement du Sénégal, ce dernier a tous les moyens de le leur faire savoir. Mais aller se plaindre au Quai d’Orsay pourrait s’assimiler à une plainte d’un gouvernement d’un quelconque pays voisin, qui aurait un contentieux commercial avec une entreprise sénégalaise comme la Cse par exemple. Quels seraient les moyens de pression du gouvernement dans ce cas ?
Les entreprises françaises travaillant au Sénégal ont passé un contrat qu’elles sont tenues de respecter, et elles le savent mieux que n’importe qui.» Ce qui fait que, contrairement à ce qu’il a fait croire, le ministre Oumar Youm n’a jamais pu expédier son fameux courrier de protestation à Paris.
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LA CONVENTION DES JEUNES REPORTERS DÉROULE SON PROGRAMME
En partenariat avec le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), la CJRS a permis aux journalistes de faire un focus sur les ‘’défis’’ et les ‘’perspectives’’ des universités publiques sénégalaises
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 19/02/2020
En partenariat avec le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) a permis aux journalistes de faire un focus sur les ‘’défis’’ et les ‘’perspectives’’ des universités publiques sénégalaises lors d'un atelier organisé du vendredi au Samedi dernier à Dakar. ‘’La situation des universités publiques sénégalaises : état des lieux, défis et perspectives’’ était le thème de cette rencontre à la sortie de laquelle Ibrahima Baldé a tirér plusieurs enseignements.
Il en parle au micro de SenePlus.
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UN DÉCRET PARTI EN FUMÉE ?
« Oui au décret », c’est le cri du cœur lancé par la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) pour réclamer le projet de décret réglementant la vente du produit.
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 19/02/2020
« Oui au décret », c’est le cri du cœur lancé par la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) pour réclamer le projet de décret réglementant la vente du produit. « Tout l’arsenal juridique a été déjà installé mais il reste toujours un projet de décret fixant les conditions de délivrance d’autorisation d’ouverture de débit de tabac. (Le texte) dort toujours dans les tiroirs du Secrétariat général du gouvernement », tape Amadou Moustapha Gaye, le président de la LISTAB, formulant « l’impatience » de la société civile, devant ce blocage. Dans ce sillage, une tournée est prévue auprès des chefs religieux pour plus de « diligence » dans ce dossier.
L’annonce est faite par Djibril Wellé, le Secrétaire exécutif de la ligue qui soupçonne des gens tapis dans l’ombre tentant de contrecarrer la loi anti-tabac.
« Qui sont derrière ce décret au niveau du Secrétariat général du Gouvernement ? Lequel a été adopté en comité technique avec l’industrie du tabac ? On ne comprend pas. Pourquoi ce décret n’est-il pas programmé depuis lors en Conseil des ministres ? On a eu à interpeller, au niveau du Secrétariat général du gouvernement, à travers le ministère de la Santé, pour voir où se situait exactement ce décret ?
A l’époque, on avait des réponses, nous disant que le président était en voyage, ou il y avait l’élection présidentielle ? Aujourd’hui, nous sommes en février 2020, 1 an que ce décret dort depuis le mois de février 2019 dans les tiroirs du Secrétariat général du gouvernement. Je pense que c’est important de le souligner. N’y-a-t-il pas des personnes tapies dans l’ombre pour bloquer ce décret-là ? ».
Un retard qui trouble la LISTAB. D’autant plus rappellent ses membres, « le 30 mai 2018, le président de la République avait demandé en Conseil des ministres, de faire appliquer cette loi anti-tabac. Depuis lors, plus rien. Notre inquiétude est là. Nous, en tant que société civile, nous allons nous lever et dénoncer cela. »
Selon eux, ce décret va permettre de rendre « plus facile l’application de la législation, encadrant l’accès au tabac. Parce que, c’est un décret qui intervient dans beaucoup de domaines (surtout) l’accessibilité aux produits du tabac, laquelle a une dimension très importante dans la lutte contre le tabac. Il est dit dans la loi que le tabac ne devrait pas être commercialisé à une certaine distance (pas moins de 200 mètres) des écoles, par exemple. (A la place), nous constatons qu’à tous les coins de rue, il y a des débits de tabac. »
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
LA RONDE DES OMBRES, L’IVRE DU POUVOIR
EXCLUSIF SENEPLUS - La ronde des ombres est le premier roman de Philippe N. Ngalla, auteur franco-congolais. Une fiction mettant en scène les derniers jours d’un président accroché au pouvoir. Note de lecture d’un livre remarquable - INVENTAIRE DES IDOLES
La ronde des ombres est le premier roman de Philippe N. Ngalla, auteur franco-congolais de quarante ans, basé en France. Une fiction qui met en scène les derniers jours d’un président, accroché au pouvoir. Note de lecture d’un livre remarquable.
« Quelle épreuve que la traversée d’un grand chagrin ! » (p.94). Il ne croyait pas si bien dire, juste ne savait-il pas que son chagrin durerait si longtemps. Il s’appelle Sylvestre. Un soir, des ombres l’envahissent et c’est le début d’un grand vertige. Sylvestre est le président de la République d’un Congo imaginaire. Despote brillant et entêté, sa chute qui pointe à l’horizon, le conduit à recourir aux fétichistes, aux experts de la magie noire, avec qui il avait longtemps pactisé pour sauver ce qui peut encore l’être de cette soif du pouvoir qui ne le quitte toujours pas. C’est dans ces méandres faits d’ombres, creusées par des réflexions philosophiques sur la « fin proche », que serpente un roman à l’écriture tenue et au souffle puissant. « Des visions épouvantables le tourmentaient depuis des heures, invaincues par ses tentatives de les dissiper » (p.1), telle est l’entame de la tourmente du président dont on suit les périples, intérieures et extérieurs, pour se libérer « des ombres infatigables qui se rapprochaient …avec leur grognement de bêtes féroces » (p.35), mais peut-être de lui-même. Qui sont ces ombres qui fondent sur lui sans pitié ? La rançon de sa gloire mal négociée ? La sanction de ses crimes ? La métaphore de l’intranquillité des pouvoirs mal acquis ? « Des familles des victimes des catastrophes qu’il avait sacrifiées à des divinités avides de sang humain » (p.36) qui se signalent ? Ou tout ça à la fois. Une chose est sûre, ces ombres sont au cœur du roman, auquel elles donnent une épaisseur, une pénétration surnaturelle, et un caractère ésotérique. Elles arborent tantôt des visages humains, tantôts des esprits, mais elles révèlent le coût du pouvoir et le talent de l’auteur à donner corps, comme à un personnage central, à ces ombres.
Face à elles, Sylvestre se débat : entre Poto-Poto, lieu de retraite itinérante pour chasser ces ombres, Madingou, la province savante, Brazzaville, lieu-cœur du pouvoir, ou Pointe Noire, la ronde des ombres, est un roman qui voyage, au pas-de-course et au pas-de-porte ; des salles cossues du pouvoir : « dans son bureau d’apparat. Une vaste pièce aux murs lambrissés, tapissés de peintures harmonieusement disposées. Séparé par un tapis persan au médaillon cerné de fleurs, un canapé encadré de guéridons… » (p.115) ou alors l’antre du vieux Faugon : « la pièce inspirait le mystère dans son aspect effrayant. Le désordre d’objets inquiétants l’imprégnait de la lourde atmosphère des endroits malfamés. Un tissu d’un rouge vif recouvrait un pan de mur au bas duquel se trouvait une statuette au front proéminent, hérissée de clous…. » (p.62). Voici quelques-uns décors du premier livre de Philippe N’galla. Dans ce roman sans sommation, l’ivresse du pouvoir commence par donc une gueule de bois des lendemains qui semblent promis à déchanter. Sylvestre, avatar d’un genre que le continent cultive généreusement, le président à vie, sauve à peine sa lignée. A son chevet, tour à tour, Mamou Cocton sa fidèle alliée, garde-fou, fétichiste lettrée, la seule à lui tenir tête ; Nzoug Ma Mbala, le purificateur de la forêt : « Le cri rauque d’un oiseau qu’on imaginait grand perçait le silence de ce bois épais et enveloppé d’effroi. Une clairière cernée d’arbres hauts, massifs et touffus avait été choisie pour l’office. » (p.21) ; Moussa Dramé, le marabout malien établi au Congo ; le vieux Faugon, patriarche prétentieux : « Lorsque les blancs sont partis, tu crois que le premier président avait gagné les élections par quel moyen ? C’est moi qui ai travaillé. » (p.64)…. La ronde n’est pas faite que d’ombres, elle est aussi faite d’esprits qui débouchent les uns sur les autres, au gré des besoins du patient. Leurs sermons, leurs rituels, diffèrent mais placent la nature au cœur de ce roman, où le lien à la terre est campé par cette relation surnaturelle avec des esprits. Ils se relaient à coup de raouts fétichistes, de grandes cérémonies en forêt, de conciliabules, pour trouver la potion qui parviendra à sauver le président de sa chute inéluctable.
A mesure que l’oraison s’approche, le président voit sa cour déférente de plus en plus inquiète, apeurée à l’idée de perdre ses privilèges, et qui l’incite donc à réprimer dans la violence les ennemis menaçants de son pouvoir. Dans des discussions savantes, l’auteur met en scène Bruno, ce neveu du président, qui ne s’embarrasse pas des considérations de son maître, et qui propose un pacte de sang pour régler la défiance d’une opposition qui monte en puissance. « Faire disparaître les gênants est pourtant un jeu d’enfant. Si nous arrêtons, ces têtards se croiront tout permis. » (p.96), fonce Bruno. Mais l’ennemi, pour Sylvestre, éclairé par une lucidité au cœur de son ivresse, ce sont les « idées ». « Mieux vaut se méfier d’un homme avec des idées que d’une foule d’imbéciles » P (97), répond-il, savant. Philippe N. Ngalla finit presque par nous rendre ce personnage attachant, tant le roman est économe en injonctions et saisit la complexité des êtres sans renoncer à les peindre férocement.
Roman de Sylvestre, le texte aussi celui de Mamou Cocton, remarquable égérie de la fidélité, de l’obstination, d’une forme d’arrogance. A travers elle, l’auteur, fait le portrait des bons et des mauvais conseillers, si nombreux, dans les derniers quarterons des proches du pouvoir. Elle est présente, dans un tandem bien rodé avec Sylvestre, dans tout le texte dont elle est, à égalité, le personnage central. Elle occupe tous les rôles féminins : mère, muse, amante imaginaire, avocate, magicienne. Elle se fait aussi, à l’image des autres fétichistes qui peuplent le roman, dépositaire d’un pouvoir. C’est par ce ressort très bien inspiré, que l’auteur fait le portrait du despotisme, qui n’est pas seulement le fait du président, mais aussi des tenants de pouvoirs annexes qui sont avec lui dans la cogestion des affaires. Cette arrogance des traditions est décrite aussi, sans acrimonie « légataire d’un savoir qui avec d’autres formait le socle de la société, il craignait qu’avec la disparition des gens comme lui ne meurent le mystère et l’enchantement. Il regagna Madingou, heureux de retrouver sa hutte. » (p.65). Le pouvoir n’est jamais celui d’un seul, et la grande intelligence du livre, c’est la force d’interroger tout ce qui la détiennent et qu’on ne soupçonne pas. Ce qui explique en partie la longévité des pouvoirs décriés, car ils ne sont jamais le fait d’un seul homme. Dans un final inattendu, tout se lie et se délie, les acteurs se renouvellent, jusqu’au bouquet final.
Dans un texte d’une impressionnante maitrise, traversé par des réflexions profondes, l’auteur s’attèle surtout à disséquer Sylvestre de son vivant, et un Congo obscur que sa plume tente de confesser. Le roman s’apparente à une radioscopie, pas loin du monologue apitoyé, voire de la stance, d’un homme qui voit son destin s’obscurcir. A travers Sylvestre, la galerie des personnages s’étoffe par ce nuancier d’esprits fétichistes qui donnent, à mesure de l’inscription du récit dans la vérité endogène, diverses expressions du pouvoir et de la force mystique. Avec une parfaite maîtrise de la narration, de belles descriptions inspirées, une langue sublime avec des accès grandioses, des digressions bien senties, et une remarquable facilité dans les dialogues, Philippe N. Ngalla fait du despotisme un sujet d’art, qui ne renonce pas à sa dimension politique, à la pensée philosophique sur les courtisans, la solitude, les tentations de violence. A la lecture, on touche à l’universalité d’un sujet, tant Sylvestre pourrait être d’un autre pays, d’une autre région. Défilent dans son tableau, tous les sujets congolais, les inégalités saisies avec une parcimonie et une lecture fine, le chaos politique, la classe régnante, la cohabitation religieuse, la force mystique, le désespoir, le fossé entre la base et le sommet, l’immigration ouest-africaine au Congo, la réalité des familles au pouvoir. Tout passe à la moulinette d’une écriture qui rend bien compte des paysages en préférant l’afféterie de la langue de salon à la truculence, à laquelle on réduit souvent à tort le roman congolais.
Le style de Philippe N. Ngalla est classique. Si le terme est devenu générique dans les critiques, il n’aura jamais porté aussi bien son nom. L’auteur en effet, semble tout droit sorti du 19e siècle français, d’où il tire ses références. L’écriture est très tenue, parfois un peu trop, et presque jamais ne viennent égayer ses pages des notes plus fantaisistes, pour saloper la majesté des mots, pour les faire respirer. L’auteur, lecteur d’Anatole France, fils de Dominique N. Ngalla, avec de franches incursions chez Balzac, a opté pour cette écriture dont le vocabulaire riche, les tournures, sont à mille lieues de ce qui se fait actuellement et de ce qui est promu comme dépouillement nécessaire. On pourra bien l’accuser de singer un style, de ne pas trop donner à voir un Congo plus authentique, de discourir de son pays d’origine avec des références linguistiques et littéraires françaises. Mais ce serait nier la liberté de la création, et il pourrait se défendre de son choix, de ramer à contre-courant. In fine, se pose la question de la langue, aussi, celle de la vraisemblance. Si la fiction donne des latitudes à l’imagination, elle le fait dans un cadre, et on sent en le lisant, que l’auteur a la fiction qui duplique le réel, mais n’étend pas son territoire. A ce titre, il est plutôt éloigné du Mutt Lon, auteur du remarquable Ceux qui sortent dans la nuit, un des meilleurs conteurs du surnaturel dans le paysage africain.
Une chose m’a gêné, dans le coup de cœur que j’ai pour ce livre, c’est le salut par les Livres que l’auteur instille. Sylvestre, président formé en France dont les rêveries sont campées avec beaucoup de poésie énamourée pour la France, est très porté sur la littérature. En construisant le personnage, peu ancré chez lui hors de ses seuls rapports aux fétichistes, le président-lecteur ne m’a pas tellement convaincu dans l’harmonie générale. Mais surtout, son double, Mamou Cocton, est aussi tentée par la lecture comme la panacée. Tout est (trop) rationnel, et tous les personnages, importants faits plus ou moins du même bois. On sent ainsi parfois que l’auteur a voulu mettre de ses goûts personnels dans ses personnages, sans que cela ne soit toujours le cadre idoine pour le faire. On pourrait reprocher à l’auteur de ne pas assez challenger ses personnages, et ne pas tirer le maximum de la force du récit, dont les réflexions sont par ailleurs si justes : « De toutes façons, se dit-il, la nostalgie enchaine ceux qui regardent derrière, elle les fige et les empêche d’embrasser leur avenir avec enthousiasme. Moi je me contenterai de regarder devant moi au risque de perdre le nord. » (p.81). Parfois, parfois seulement, il semble se passer plus de chose dans l’écriture que dans l’histoire.
Au total, en 200 pages, Philippe N. Ngalla signe un roman réussi, au titre sublime. Un livre qui par la fiction, interroge, explique, dissèque, l’inertie peu démocratique du Congo, sans dresser une tribune politique. L’art de la narration emporte tout. Alors que les postures politiques sont devenues lieu annexe de la vie littéraire dans cette région qui regorge de talents, mais pourtant l’énergie bâillonnée, l’auteur a opté pour un roman où l’art coexiste avec la sociologie des âmes, des esprits et des situations. Il lui reste à se tanner le cuir, tant le cri de naissance des écrivains n’est pas souvent le chant indolent de l’aube, mais l’arrivée dans une compétition féroce. Après les ombres pour son héros, il reste à l’auteur à faire avec la ronde des lecteurs. On lui souhaite plus de fortune que Sylvestre.
La ronde des ombres, Philippe N. Ngalla, Le Lys bleu éditions, 2020, 17, 90e.
Nos gouvernants actuels, alliés aux forces les plus conservatrices de notre société, cherchent à faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers - Et il se trouve toujours quelques prêcheurs invétérés pour tenter de justifier l’inacceptable
Décidément, notre pays, au lieu d’emprunter les voies de l’émergence, semble plutôt opter pour l’immersion dans la fange boueuse des instincts humains les plus rétrogrades. Par plusieurs aspects, notre société renvoie plus au Moyen-Âge qu’aux canons les plus progressistes de la modernité universelle.
Il en est ainsi des talibés jetés dans la rue, forcés à la mendicité, enchaînés, torturés, assassinés, violés dans les daaras ! Mais aussi des jeunes filles violées, mariées de force et/ou prématurément ! Et il se trouve toujours quelques prêcheurs invétérés pour tenter de justifier l’inacceptable et dénier aux futures générations leurs droits et libertés. Même les escapades romantiques de jeunes filles théoriquement bien élevées deviennent des sujets de débat national.
S’il en est ainsi, c’est parce que nos gouvernants actuels, alliés aux forces les plus conservatrices de notre société, cherchent à faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers.
Eux, que nous avons – en toute bonne foi - porté au pouvoir, semblent vouloir se métamorphoser en seigneurs féodaux, possédant leurs fiefs et leurs châteaux aux grilles inviolables, régnant sur des serfs dociles, taillables et corvéables à merci, que nous simples citoyens, Guy Marius Sagna en tête, sommes censés représenter.
Alors que depuis 1981, le multipartisme intégral a été consacré par nos lois, le pouvoir actuel cherche à limiter, autant que faire se peut, l’expression libre des suffrages des citoyens. Il s’est d’abord agi de l’emprisonnement ou de l’exil forcé de rivaux politiques du président actuel. Il y a ensuite eu la funeste loi sur le parrainage citoyen, qui a éliminé des dizaines de candidats aux dernières présidentielles. Nous vivons présentement la suspension sine die des élections locales, sous le fallacieux prétexte de tenue d’une énorme supercherie pompeusement baptisée dialogue national.
Pour couronner le tout, ne voilà-t-il pas qu’on nous sort – comme un lapin d’un chapeau de magicien – l’idée de doter la capitale Dakar (et quelques autres villes, paraît-il) d’un statut spécial, rendant presque superflue l’organisation d’élections municipales dans ces localités. Cette proposition est tellement incongrue voire indécente, qu’elle en est devenue orpheline, personne n’osant plus en assumer la paternité.
On en viendrait presque – si cela ne s’apparentait pas, quelque peu, à du cynisme - à regretter la reculade du camp présidentiel. En effet, cette recommandation du HCCT aurait sûrement réussi, à enfin fédérer toutes les forces d’opposition contre elle, et par voie de conséquence, contre la dictature émergente de l’APR, comme le fit un certain projet de Loi Constitutionnelle, le 23 juin 2011, à la place Soweto.
Que dire de cette attitude cavalière consistant à emprisonner d’honorables citoyens pour des broutilles, au moment où des délinquants financiers du pouvoir apériste bénéficient de la clémence du Tout-Puissant Manitou de la République ? Ce sont plutôt ceux qui ont le courage de dénoncer les méfaits de cette mal-gouvernance, qui sont attraits devant la Justice et risquent de se retrouver en prison.
Heureusement, de plus en plus de voix s’élèvent, même au sein des partisans de l’APR, pour dénoncer les injustices flagrantes que ce pouvoir ne cesse de perpétrer.
Les révoltes des pêcheurs, les frondes paysannes, les manifestations syndicales viennent renforcer le puissant mouvement de défiance initié par Ño Lankk et contribuent à réduire la marge de manœuvre de ce régime de prédateurs.
CE QUI PEUT SAUVER KARIM ET KHALIFA…
Le dialogue national planche ce jeudi sur le code électoral et le code de procédure pénale
Les débats sont chauds au Dialogue national qui se poursuit toujours. Hier mardi 18 février 2020, les différents acteurs se sont penchés sur quatre questions portant sur la liberté de candidatures, sur le droit de marche notamment l’arrêté Me Ousmane Ngom, l’article 80 parlant d’offense au chef de l’Etat et sur le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Des avancées notables ont été notées sur la question de la liberté de candidatures permettant à la classe politique de mettre sur la table la question de l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall. Les débats devraient connaitre une bonne évolution demain jeudi.
C’est par le truchement de la question de la liberté de candidatures que les acteurs prenant part au Dialogue national cherchent à trouver une sortie heureuse pour les cas de Karim Wade et de Khalifa Sall. Une sorte de brèche que d’aucuns ont mise sur la table pour permettre le rétablissement les droits civiques de l’ancien ministre du Ciel et de la Terre, ainsi que ceux de l’ancien maire de Dakar. Dans cette perspective, les acteurs du dialogue politique ont retenu une reformulation des articles 31 et 32 du Code électoral qui évoquent globalement la perte des droits électoraux des condamnés pour divers crimes. L’article 31 il indique notamment que « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ».
Quant à l’article L.32, il dispose que « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq (05) ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés pour un délit visé à l’article L31 ». Seulement voilà, au niveau de la Commission du dialogue politique, l’on estime que ces deux lois sont en contradiction avec l’article 730 du Code de Procédure pénale. Ce dernier donne au juge la possibilité de prononcer une peine complémentaire pouvant notamment porter sur la perte des droits civiques ou électoraux. Or, s’agissant aussi bien du jugement de Karim Wade devant la CREI que de celle de Khalifa Sall pour l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, aucun des juges n’a prononcé une peine complémentaire ordonnant la perte de leurs droits électoraux. Cette brèche pourrait sauver les deux hommes qui pourraient donc prétendre participer aux prochaines joutes électorales. Du moins selon des sources ayant participé à la rencontre d’hier du Dialogue national.
Pas de consensus sur le cumul PR et chef de parti
Par rapport au droit de marche, notamment le fameux arrêté Ousmane Ngom qui interdit toute manifestation dans la zone sensible du Plateau abritant entre autres le palais présidentiel et le ministère de l’Intérieur, la majorité souhaite que ce point soit soumis à la commission « Justice et paix » du Dialogue national, alors que pour l’Opposition et les « Non alignés », il doit être débattu par la Commission du dialogue politique parce que ce n’est pas une question de sécurité transfrontalière ou de terrorisme. S’agissant de l’article 80 qui parle d’offense au chef de l’Etat, un consensus a été trouvé pour un réaménagement d’un tel dispositif afin d’éviter que tout président de la République puisse l’utiliser pour contrer d’éventuels ennemis politiques. Le dernier point où il n’y a eu aucun consensus, c’est notamment la question du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. La majorité s’est complètement braquée sur ce point. Elle ne veut aucun dialogue sur ce point. « Nous avons eu une discussion très houleuse et chaude aujourd’hui (hier, ndlr) sur le point 7 du Dialogue qui inclut notamment l’arrêté Me Ousmane Ngom, l’article 80, l’autorisation de marche et surtout la question liée à l’amnistie de Khalifa Sall et de Karim Wade ainsi que sur le cumul de chef de l’Etat et président de parti » confient nos sources. A les en croire, aucune décision n’a été prise sur ces différents points de l’ordre du jour. « Pour le moment, je peux vous dire que rien n’est encore clair ou décidé. Mais d’ici ce jeudi (demain, ndlr), vous pouvez obtenir des informations plus claires sur ses différents points du dialogue », assurent les mêmes sources.
EL HADJI MAMADOU FALL «ARCHI», CE QUI MANQUE A NOS INGENIEURS BTP
L’expert de 40 ans d’expérience va publier «Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP»
El Hadji Mamadou Fall dit « Archi » fascine dès le premier contact. S’il reste inconnu du grand public parce que fuyant les médias et les mondanités, l’homme fait référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) de ce pays. Un genre baroudeur puisque, pendant plus de 44 ans, il a été de ceux qui ont construit notre pays avec une excellente réputation dans le milieu des professionnels et un profil d’expert de très haut niveau dans le BTP. Il ouvre une liste majestueuse de réalisations au sein de l’ex-entreprise EGCAP (I. RICHETTI), comme les chantiers de la BCEAO-Siège, BCEAO agence, la BHS, tous les immeubles des défunts milliardaires Djily Mbaye et Ndiouga Kébé Kébé, etc. Ce natif de Thiès, condisciple du ministre Pr Moustapha Sourang et du Pr de lettres à l’UCAD Amadou LY, se porte comme un charme sur ses 70 ans qu’il célébrera en avril prochain. Ses deux tranches de vie, professionnelle et universitaire, s’imbriquent harmonieusement. L’une adossée à plus de 40 ans dans les entreprises de construction, les bureaux d’études techniques et les cabinets d’architecture. L’autre, à la transmission de connaissances et d’expériences à travers l’enseignement, pendant 25 ans dans les grandes écoles du pays comme : SUP de Co, ISM, Ecole Supérieure Polytechnique, HECI-Dakar, IRMAP de l’ARMP, mais aussi dans son propre institut créé en 2004 à savoir l’Ecole Supérieure des Travaux Publics (SUTP) sise au quartier Latin du Sénégal, le Point E. Malgré sa passion pour la technique et les sciences, Mamadou Fall n’en est pas moins un écrivain qui a publié une œuvre poétique préfacée par le Pr Amadou Ly. Cependant, son écriture n’avait jamais porté sur son parcours professionnel et académique. Il vient de corriger cet impair en publiant récemment l’ouvrage intitulé : « Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP (Entreprises et Ouvrages) »
Le film d’une vie bien remplie. La curiosité journalistique nous pousse à chercher à connaître l’origine du sobriquet « Archi ». Le directeur Général de SUTP soupire et fait découvrir une voix de stentor : « Archi, c’est un nom d’école quand j’étais à l’Ecole des Travaux Publics, j’étais relativement passionné, durant la première année, pour tout ce qui était projets d’architecture. C’est de là qu’est parti mon surnom archi qui est le diminutif d’architecte » explique le Dg Mamadou Fall. La passion pour la science, l’architecture et la technique vient de son père, surtout, horloger à Thiès. Camarade de promotion des éminents professeurs Moustapha Sourang et Amadou Ly au lycée Malick Sy de Thiès durant les années 1965, M. Fall a taquiné les lettres classiques notamment le latin, avec l’éminent Professeur Madior Diouf, durant son cycle secondaire. Le latin lui a donné la passion de la littérature pour arriver à être écrivain et poète (Lauréat du 4eme grand concours de poésie de la Francophonie et de l’Académie Florimontane d’Anneçy en France). D’ailleurs, le Pr Amadou Ly est resté son grand ami et a préfacé son recueil de poèmes édité par Harmattan-France.
Une carrière professionnelle à donner en exemple à la jeune génération d’ingénieurs
Mais laissons M. Fall parler de lui-même : « Pendant 40 ans, j’étais actif, essentiellement, dans le BTP. J’ai travaillé cinq ans dans l’administration des travaux publics de mon pays avant de rejoindre le privé, avec l’entreprise EGCAP, qui a construit les grands immeubles de ce pays. J’étais mêlé à tous les grands chantiers, à l’époque. En cette période des années 1980, il n’y avait, au Sénégal, qu’EGCAP qui était la plus grande entreprise de bâtiment, CDE et CSE étaient, encore, à leurs débuts. J’étais ingénieur des études à EGCAP où j’ai fait l’essentiel de ma carrière professionnelle. Ensuite, j’ai bénéficié d’une expérience professionnelle pluridisciplinaire pour avoir travaillé dans le grand cabinet d’architectes Jean-Paul Castanet puis dans le bureau de contrôle EAD avant de me mettre finalement à mon propre compte en créant une entreprise et un bureau d’études. J’ai eu la chance d’accompagner plusieurs projets à leur création tels que l’AGETIP, l’AATR devenu AGEROUTE, le PNIR, l’ADM, l’ARMP, etc. » Il faut noter, à ce titre, que l’éminent Ingénieur polytechnicien Youssouf SAKHO, qui a préfacé le présent ouvrage, a effectué son stage professionnel avec Mr FALL, au sein de l’entreprise EGCAP dans les années 1980. Titulaire également d’un MBA en Finances, Mr FALL a enseigné dans toutes les grandes écoles de Management et d’ingénieurs de son pays, et au finish, il a créé son propre institut appelé Ecole Supérieure des Travaux Publics en 2004. Diverses promotions d’ingénieurs sont déjà sorties avec comme parrains : Youssou SAKHO, Yoro FALL, Gérard SENAC d’Eiffage, Bara TALL, etc. Plus de 50% des étudiants sont des étrangers ; notamment des Gabonais, des Congolais, des Burundais, des Comoriens, des Mauritaniens, des Tchadiens, etc. Certains évoluent au Canada, en France et même dans les Emirats Arabes Unis.
« Les Techniques Quantitatives de Gestion appliquées au secteur du BTP (Entreprises et Ouvrages) »
Pourquoi un tel ouvrage ? « Je me suis rendu compte en enseignant notamment à l’Ecole Supérieure Polytechnique et dans les grands instituts, que les élèves-ingénieurs étaient très bien formés sur le plan théorique, surtout, en mathématiques et en sciences. Ainsi, ils ont tellement d’outils qu’ils n’utilisent pas de façon optimale. L’exemple est le suivant : ils connaissent tous l’équation de LAGRANGE, les fonctions linéaires et affines, les méthodes de DUPONT DE NEMOURS et de MONTE CARLO, la VAN, le TIR, le PAY-BACK TIME, etc…. mais ils ne s’en servent pas de façon optimale dans leurs pratiques quotidiennes. A ce titre, je vous cite un exemple : le Calcul des rendements d’échelle dans la réalisation d’ouvrages de BTP en série avec la fonction COBB DOUGLASS permet à l’ingénieur de dire à son Chef d’entreprise déjà titulaire d’un marché initial, s’il doit accepter ou non, des travaux supplémentaires, chose courante dans le secteur BTP. Aujourd’hui, on parle du programme de 100.000 logements, si un entrepreneur est titulaire au départ de 100 logements à faire et qu’il termine dans les délais à la satisfaction de son client ; celui-ci lui propose 50 logements supplémentaires. La question à résoudre est : chaque unité de logement supplémentaire permet-elle de gagner plus, moins, ou le même bénéfice ?
La fonction COBB DOUGLASS permet à l’ingénieur de calculer les rendements (croissants, décroissants, ou constants à l’échelle). La difficulté maintenant, pour l’ingénieur, c’est de bien élaborer sa fonction de production et la mettre sous une forme COBB DOUGLASS appropriée ». Et Mamadou Fall Archi d’ajouter que «l’ouvrage s’oriente davantage vers les aspects de gestion car énormément d’entreprises tombent en faillite en moins de 5 ans, ou considèrent qu’elles ne gagnent pas assez d’argent. Dès lors, il faut mettre en place un dispositif idoine pour corriger cette anomalie. L’entrepreneur n’a pas le même rôle que l’ingénieur. Ce dernier est là pour la qualité, la solidité des ouvrages essentiellement, mais l’entrepreneur est plus orienté vers le gain de l’argent. Il faut alors concilier les deux, car un projet d’infrastructure doit être viable économiquement et techniquement. Ainsi cet ouvrage : « Techniques Quantitatives de Gestion appliquées aux BTP » s’applique aux entreprises qui ont la responsabilité de surveiller leurs bilans, leur mode de management et tous les aspects de gestion pure. Par ailleurs les ouvrages doivent être construits de façon optimale, cela veut dire dans le respect des conditions techniques, technologiques, économiques et financières ».
Sur la qualité des ouvrages
« Normalement il ne devrait pas y avoir des ouvrages qui meurent prématurément. Pourquoi ? Parce qu’il y a un dispositif qui est en place et qui lutte contre cela notamment grâce aux bureaux de contrôle qui font des rapports en direction des compagnies d’assurance pour la garantie décennale. Vous avez entendu parler d’Alpages, de Véritas, de Socotec, etc.
Dans le code de la construction, les entreprises sont assujetties à souscrire une police d’assurance décennale sur la base d’un rapport de définitions de risques établi par un bureau de contrôle. Ainsi, si tous les professionnels du BTP respectent les règles, théoriquement, il ne doit pas y avoir d’ouvrages qui se détériorent prématurément » tonne El Hadji Mamadou FALL « Archi ».
LA MALEDICTION DU SANG DE DEMBA DIOP ?
Dans ce dossier, nous revenons sur les gestions des différentes équipes municipales qui ont présidé aux destinées de la capitale de la Petite Côte. De Ibou Kébé, son premier premier magistrat, à El Hadji Fallou Sylla, l’actuel maire
La ville de Mbour, érigée en commune depuis le 04 décembre 1926, est située à 83 km de Dakar, la capitale de notre pays, et à 73 km de Thiès, chef lieu de région. Elle est bâtie en bordure de la mer (Océan Atlantique) entre la région du Cap-Vert et la Pointe de Sangomar. Cet emplacement lui confère de nombreux atouts liés aux activités de pêche, de transformation et de commercialisation de produits halieutiques. Depuis quelques années, sa dimension de ville touristique s’affirme de plus en plus.
Elle est traversée par la route nationale N°1 Dakar-Kaolack, les tronçons bitumés Mbour-Joal, Sindia-Thiès et l’autoroute à péage Dakar-Sindia et Dakar-Malicounda Keur Balla Lô, facilitant les liaisons avec le reste du pays. Implanté dans un site en demi-cuvette fermé à l’ouest par l’océan Atlantique et bénéficiant d’une plage linéaire et plate de sables fins d’une largeur de 100m, la commune de Mbour est ouverte à plusieurs activités et à une implantation humaine en constante progression. Elle partage son climat avec le reste du pays : une saison sèche de 9 mois et une saison pluvieuse de 3 mois (juillet-août-septembre). Selon certains documents statistiques, la commune de Mbour compterait plus de 400 000 habitants. Cette population est composée majoritairement de Wolofs, Sérères, Mandingues, Pulaars. D’autres ethnies y sont recensées : Diolas, Soninkés, Balantes, Maures, Mankagne et Mandigos. Cette composition pluri-éthnique montre que la commune de Mbour est une ville de rencontres, une mosaïque. Deux grandes religions, l’Islam et le Christianisme y sont majoritairement pratiquées dans un esprit de très grande tolérance et de dialogue fécond. Si à l’origine, la population comptait à côté des pêcheurs de nombreux agriculteurs, aujourd’hui, cette population s’adonne à des activités de pêche, de transformation des produits halieutiques et à des activités de commerce.
Une commune toujours gérée dans le tumulte
Dans ce dossier, nous revenons sur les gestions des différentes équipes municipales qui ont présidé aux destinées de la capitale de la Petite Côte. De Ibou Kébé, son premier premier magistrat, à El Hadji Fallou Sylla, l’actuel maire, en passant par Demba Diop, El Hadji Doudou Samba Sow, Amadou Ly, Ameth Sarr, Abdou Mané, Moussa Ndoye, Ibrahima Soiré, Tafsir Demba Diouf et le libéral Mbaye Diagne. Dans le prochain dossier, nous scruterons la gestion, pour le moins catastrophique, des différentes délégations spéciales qui ont mis à genoux la Commune
IBOU KÉBÉ (25 JUIN 1958-10 MARS 1966) : L’”ami” de Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy “Al Makhtoum”
C’est le premier maire pré et post indépendance (du 25 juin 1958 au 10 mars 1966). Durant près de huit ans, ce natif du quartier Téfess a présidé aux destinées de la ville. Son père Baye Abdoulaye Kébé, un distingué indigène, était délégué de quartier près de deux décennies durant. Ibou Kébé n’était pas en bons termes avec feu Cheikh Ahmed Tidiane Sy “Al Makhtoum” qui lui avait lancé la fameuse phrase “fofou nga toog di ree, di nga fa toog jooy” (Cette position d’où tu jubiles (Ndlr, du haut de la Mairie), tu vas en verser des larmes). En début 1967, il est impliqué dans l’assassinat Demba Diop, un peu après sa chute.
DEMBA DIOP (10 MARS 1966- 03 FÉVRIER 1967) : L’espoir assassiné !
Celui dont un célèbre stade de football de la capitale immortalise le nom a été le deuxième maire de Mbour (du 10 mars 1966 au 03 février 1967). Il a été assassiné à la gouvernance de Thiès par Abdou Ndafakh Faye qui, lui aussi, a payé de sa vie ce meurtre. Ibou Kébé, Jacques d’Erneville et d’autres dignitaires Mbourois étaient impliqués dans ce complot. Maire de la capitale de la Petite Côte durant moins d’une année, ce natif de Boghé, en Mauritanie, a marqué la marche de cette ville et du pays. Député à l’Assemblée nationale, il était le président du groupe parlementaire socialiste. Demba Diop a épousé Caroline Faye, cousine du premier Président sénégalais, elle aussi, première femme député et ministre. Demba Diop dirigeait un conseil municipal composé de 28 membres. El Hadj Doudou Samba Sow était son 1er adjoint et Mbaye Malick Diop, le 2e adjoint. Babacar Dièye était son secrétaire municipal.
EL HADJI DOUDOU SAMBA SOW (03 FÉVRIER 1967-22 FÉVRIER 1970) : La difficile succession
Du 03 février 1967 au 22 février 1970. Il termina le mandat de feu Demba Diop à la tête d’une équipe municipale composée notamment de Mbaye Diop Malick, 1er adjoint, Abdoulaye Dabo, 2e adjoint et Babacar Dièye, Secrétaire municipal.
AMADOU LY (22 FÉVRIER 1970-AU 11 SEPTEMBRE 1972) : L’éphémère magistère !
Du 22 février 1970 au 11 septembre 1972 avec comme équipe municipale : Ameth Sarr, 1er adjoint, Abdoulaye Dabo, 2e adjoint, Yatma Dièye, secrétaire municipal et un conseil municipal composé de 27 membres. à partir de la gestion du maire Amadou Ly, il y eut une période transitoire assumée par une délégation spéciale dont le président était Amadou Latyr Ndiaye, préfet du département, du 11 septembre 1972 au 30 novembre 1972.
AMETH SARR (30 NOVEMBRE 1972-19 MARS 1978) : Une gestion sobre et vertueuse
Au sortir des élections de 1972 jusqu’au 19 mars 1978, Ameth Sarr a été maire de Mbour à la tête d’une équipe municipale dans laquelle on trouvait Joseph Malick Ndiaye 1er adjoint, Ndiamé Mangoné Ndir 2e adjoint et Yatma Dièye comme secrétaire municipal. Sa gestion fut particulièrement sobre et vertueuse et Ameth Sarr jouit, à ce jour, d’un immense respect dans toutes les contrées de Mbour.
ABDOU MANÉ (19 MARS 1978-24 NOVEMBRE 1990) : Le maire politicien
Au terme des élections municipales de 1978, Abdou Mané accède à la tête de la mairie. Son avènement se subdivise en deux temps : La première gestion du 19 mars 1978 au 12 mai 1981 suivie d’une délégation spéciale du 12 mai 1981 au 29 décembre 1984, dirigée par Sada Ndiaye, préfet du département (et plus tard directeur du Coud puis ministre du président Wade avant de porter la résolution débarquant Macky Sall de ses fonctions de président de l’Assemblée nationale !). Le préfet Sada Ndiaye avait Adama Guèye comme secrétaire municipal. La deuxième gestion d’Abdou Mané s’est étalée du 29 décembre 1984 au 24 novembre 1990. Elle a été minée par des tendances politiques explosives au sein de sa formation politique, le Parti socialiste.
MOUSSA NDOYE (24 NOVEMBRE 1990-26 JANVIER 2001) : A l’épreuve de la spéculation foncière !
Du 24 novembre 1990 au 26 janvier 2001. Une lutte fratricide avec son rival Khadim Tabet ponctua sa gestion. Ce dernier parvient avec la majorité des conseillers municipaux à faire rejeter son budget 1997. Son équipe était constituée, entre autres, de Ibrahima Souaré, 1er adjoint, Khadim Tabet 2e adjoint et Djiby Sy, secrétaire municipal. Soixante six (66) membres composaient alors le Conseil. La majorité empêchait Moussa Ndoye de dérouler à sa guise. La spéculation foncière fut à son comble pendant son magistère. Il fut destitué par décret avant la fin de son mandat. Ibrahima Souaré assura son intérim du 26 janvier 2001 au 21 décembre 2001. Des élections sont par la suite organisées pour le remplacement de Moussa Ndoye. Khadim Tabet, en pôle position et candidat du Front de l’alternance, FAL, de la mouvance présidentielle fait face au socialiste Tafsir Demba Diouf. L’Alliance des forces du progrès, Afp, ne pardonnera jamais à Khadim Tabet, son ancien responsable, de l’avoir lâchée pour le Pds de Me Abdoulaye Wade. Les 09 conseillers “pro gressistes” voteront Tafsir Demba Diouf et une crise naquit au sein du FAL avec cette « trahison » de l’AFP de Mbour. Le rêve du FAL de Mbour se brisa et entraina, de facto, le limogeage de Moustapha Niasse, leader de l’Afp, de son moelleux fauteuil de Premier ministre du régime de Wade.
TAFSIR DEMBA DIOUF (27 février 2001 - 21 DÉCEMBRE 2001) : La transparence en mode de gestion
Fut maire de la capitale de la Petite Côte du 27 février 2001 au 21 décembre 2001 avant que le fameux amendement Moussa Sy n’eut raison de toutes les collectivités locales du pays. Le court magistère de Tafsir Demba Diouf était marqué par une grande transparence dans la gestion. A Mbour, une délégation spéciale fut mise en place présidée par le Dr Serigne Sougou Guèye, pharmacien, du 21 décembre 2001 au 1er juin 2002.
MBAYE DIAGNE (01 JUIN 2002 - 15 MAI 2008) : Le pantin de Badou Bâ
Premier maire libéral, du 1er juin 2002 au 15 mai 2008. Sous son magistère, le budget de la commune de Mbour a atteint, pour la première fois de l’histoire, 1 milliard de F CFA. Mbaye Diagne placera son mandat sous le signe de la jeunesse et effectuera sa première sortie publique le samedi 8 juin 2002 à l’occasion d’une marche contre “la prostitution et le Sida”. «Mbour a un maire jeune qui entend consacrer son mandat à la protection de la population surtout des couches les plus vulnérables constituées de la jeunesse et des femmes”, avait-il alors déclaré. Message creux ! L’immixtion du tout-puissant Badou Bâ, à l’époque, dans sa gestion et l’explosion médiatique avec les autoroutes de l’information, lui a valu la navette des Inspecteurs généraux d’état à Mbour. Les scandales se multiplient sous son magistère. Du détournement de médicaments d’une valeur de 45 millions de FCFA, au partage illicite de plus de 1200 cantines vendues sous le manteau, en passant par le détournement d’un conteneur de la ville jumelle française de Concarneau offert à la Commune, entre autres scandales qui ont tous défrayé la chronique, l’équipe municipale de Mbaye Diagne ne se donne pas de limites. Votre serviteur, à l’origine des dénonciations de toutes ces malversations et détournements, preuve à l’appui, séjournera, injustement, 21 jours en prison, en 2004, en violation flagrante des dispositions pertinentes en matière de diffamation. Une fois élargi, votre serviteur remet sur le tapis, dans un autre support, La Voix, en intelligence avec Khadim Tabet, les détournements en question et gagne, haut la main, son procès, aussi bien en première instance qu’en appel contre le maire de Mbour dévasté, en plus, par le témoignage d’un citoyen Mbourois hors du commun, Mademba Sène alias “Toxique”. Au coeur du détournement, il dénoncera devant la barre ses complices abasourdis. C’était là le premier revers historique subi par une équipe municipale dans la capitale de la Petite côte. L’affaire était cette fois-là jugée par le très rigoureux président Thierno Niang, alors viceprésident du tribunal régional de Thiès, aujourd’hui président du tribunal de Grande Instance de Mbour. Le même juge qui a condamné récemment l’actuel maire, Fallou Sylla. Le président Wade, irrité par ce “matèye” de l’équipe de Mbaye Diagne, dissout le Conseil municipal à quelques encablures des municipales de 2009. Une délégation spéciale dirigée par Serigne Fall, Directeur des impôts et domaines de Mbour, poursuit la gestion libérale.
EL HADJI FALLOU SYLLA 06 MAI 2009 - 2020) : `Le deuxième maire à perdre un procès
Du 06 mai 2019 à nos jours. S’il n’y avait pas de report des élections locales de 2019, El Hadji Fallou Sylla aurait déjà bouclé deux mandatures de cinq (5) ans. Il est arrivé à la tête de la commune dans un contexte où Mbour a atteint ses limites foncières. La gestion du socialiste, membre de Benno Bokk Yakaar, BBY, est ponctuée de conflits fonciers. Le contrôle citoyen avec “Mbour Justice” a déjà eu raison de lui, avec une condamnation de 2 ans de prison dont 3 mois ferme. Il est le deuxième maire de Mbour, après Mbaye Diagne, à perdre un procès de gestion devant la justice. En attendant le verdict de l’appel qu’il a interjeté, El Hadji Fallou Sylla est dans le sillage sinueux de ses prédécesseurs. à cause du sang de Demba Diop, injustement versé, Mbour serait-elle donc devenue une ville maudite ?
Par Amoulyakar NGOM
LES RUSSES INVESTISSENT LE SÉNÉGAL !
Longtemps épargné par les trafiquants et dealers russes, le Sénégal est en train de transformer en terrain de prédilection de la mafia du pays de Vladmir Poutine. Leur présence est de plus remarquée dans le pays.
Longtemps épargné par les trafiquants et dealers russes, le Sénégal est en train de transformer en terrain de prédilection de la mafia du pays de Vladmir Poutine. Leur présence est de plus remarquée dans le pays. Pire leurs agissements deviennent flagrants. Il est temps que les autorités sénégalaises se penchent sur le cas de ces russes avant que ce pays ne soit transformé en plateforme de grande criminalité transfrontalière, du mercenariat et de tous les trafics illicites et dangereux à l’image de la République centrafricaine. Sinon le Sénégal n’est pas à l’abri de soubresauts et d’insécurité chronique.
Au départ, c’étaient des hackers russes qui avaient ouvert la voie en venant s’installer au Sénégal. Ils ont créé, grâce à la corruption et à la dissimulation, des sociétés écran qui s’activent dans divers domaines économiques. Aujourd’hui ils diversifient leurs actions et étendent leurs tentacules sur plusieurs pans de l’économie sénégalaise comme la pêche et les jeux de hasard (casino). D’ailleurs, actuellement un procès est en cours et oppose des investisseurs russes au grand dam des populations de Sangalkam qui n’ont vu aucune retombée. Les Russes ont construit une usine de pêche d’une valeur de trente (30) milliards de francs CFA. Seulement l’usine n’a pas profité aux populations de Sangalkam car elle n’a jamais produit. Conséquence : les actionnaires russes s’entretuent et s’accusent mutuellement. Cet investissement ressemble plutôt à une opération de blanchiment. Les Russes ont réussi à charmer plusieurs personnes dont des responsables administratifs, des hommes des services de sécurité, des magistrats et des hommes politiques. Au niveau du Port Autonome de Dakar, ils ont investi des milliards de francs CFA dans une entreprise appelée AFRICAMER. Mais la société n’a jamais fonctionné et les travailleurs qui étaient recrutés sont toujours au chômage.
A Fimela, également, la tension est vive car les Russes n’ont pas respecté leur promesse de construire une usine de transformation de poisson. Ils ont utilisé ce projet pour blanchir de l’argent. Les populations sont très mécontentes. Elles disent qu’elles ont été flouées car l’usine promise n’a pas vu le jour. La mafia russe est en train d’étendre ses activités délictueuses vers les casinos qu’ils investissent. Un autre secteur est ciblé. Il s’agit celui de l’immobilier et de la construction. Les compatriotes de Poutine sont aujourd’hui très présents dans ce secteur. On les voit beaucoup à Saly et à Dakar dans les hôtels les plus luxueux. Leur modus operandi est le suivant. Ils utilisent des sociétés écran pour développer leurs affaires…
Les Russes sont en train de s’installer calmement et sûrement dans la sous région où ils cherchent à jouer un rôle prépondérant. Ils diffusent des Fake news pour monter les populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger contre la France et profitent des difficultés de certains gouvernements des pays du Sahel confrontés aux mouvements jihadistes tout cela pour avancer leurs pions. Il n’est pas exclu de voir d’ici peu de temps des mercenaires de la société russe Wagner dans la sous région comme ils l’ont fait en Libye et en Centrafrique, avec aux manettes le mafieux Evgueni Prigogine, l’homme des basses œuvres de Vladmir Poutine en Afrique. Pour cela, ils ont besoin de sociétés écran pour la couverture. Or ces trafiquants et membres de la mafia russe ont d’étroits contacts avec les pouvoirs officiels russes et des sociétés paramilitaires comme Wagner.
Les ressortissants russes de cette même société Wagner n’hésitent pas à revêtir la couverture de représentants officiels des Etats qu’ils occupent afin de mener leurs activités délictueuses et clandestines. On citera ainsi les cas de ces Centrafricains malmenés par des Russes, faussement présentés comme des représentants de la justice centrafricaine, lors d’interrogatoires musclés afin d’obtenir des aveux contraints pour compromettre tel ou tel opposant politique. Pour servir leurs intérêts, les Russes, considérés comme de véritables brutes aux yeux des populations locales, emploient constamment la violence et la torture.
Les projets d’investissements russes au Sénégal n’ont jamais abouti. Ce sont des sortes de chevaux de Troie pour pénétrer le marché sénégalais et le pirater. Il y a une association d’anciens sénégalais qui ont étudié en Union Soviétique, association appelée PERSAC, qui avait monté des projets. Mais tous ces projets sont à l’agonie. La mafia russe ce qui l’intéresse ce sont des sociétés pour couvrir ses opérations de blanchiment d’argent et de trafic. Le développement économique du Sénégal n’est pas son souci. Dès que la société créée tombe, les Russes quittent pour chercher d’autres secteurs. Le gouvernement se doit de bien surveiller ces Russes car ils ont un agenda caché et des buts inavoués.
Avec la crise sécuritaire et jihadiste qui frappe le Sahel, ils n’hésiteront pas à vouloir faire partir la France pour la remplacer. Ainsi ils pourront exploiter les ressources de cette sous région à leur guise comme ils le font actuellement en Centrafrique avec l’aide de leur sociétés paramilitaires qui assurent la sécurité.
Amoulyakar NGOM
Guédiawaye
«IL N’EST PAS ACCEPTABLE D’AVOIR DE L’EAU A COTE ET DE NE POUVOIR Y ACCEDER MAIS…»
Dans son ambition de faire de Notto Diobass un lieu d’habitation et d’entreprise, Alioune Sarr a visité une ferme de production de pomme de terre et une industrie de transformation des déchets plastiques et se prononce sur la marche
Dans son ambition de faire de Notto Diobass un lieu d’habitation et d’entreprise, Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, par ailleurs Maire de Notto Diobass, a visité une ferme de production de pomme de terre et une industrie de transformation des déchets plastiques. A cette occasion, il a été interpellé sur la récente marche des populations du Diobass pour réclamer de l’eau. Selon lui, il n’est pas acceptable d’avoir de l’eau à côté et de ne pouvoir y accéder, mais tout se fait pour y apporter des solutions.
La samedi dernier, des populations du Diobass ont investi les rues pour dénoncer les pénuries récurrentes d’eau dans la zone. Elles ne supportent surtout pas que la ressource d’eau soit exploitée à partir de leur nappe pour desservir d’autres régions du pays, alors qu’elles souffrent d’un manque criard du liquide précieux. Interpellé sur la question, à l’occasion de la visite d’entreprises installées dans le périmètre communal, Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, par ailleurs Maire de Notto Diobass, a répondu : « Il n’est pas acceptable d’avoir de l’eau à côté et de ne pouvoir y accéder, mais tout se fait pour apporter des solutions. Selon lui, la question de l’eau est permanente, mais elle est gérée.
A ce sujet, il déclare : « Je suis en contact avec le Chef de l’Etat, avec le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, mais ce n’est pas dans la rue que je vais dévoiler les discussions que j’ai eues avec eux. Le travail est en cours, comme en atteste ce qui est fait à Sanghé où l’équation de l’eau est résolue, comme aussi à Mbomboye, Keur Mory Fall, Mbodiène. Il y a une vingtaine de forages dans Notto Diobass et Dieu a fait que la localité est assise sur un bassin assez important. La mobilisation continue, pour permettre aux populations d’accéder à l’eau, d’autant plus que chaque Sénégalais a le droit d’avoir un accès à ce liquide précieux. Nous travaillons fortement pour que cela soit fait, mais aussi pour créer des entreprises afin de permettre aux jeunes et aux femmes de pouvoir disposer de revenus leur permettant de valoriser leur vie. »
Dans le cadre de ces entreprises, le Maire de Notto Diobass a visité le projet agro-industriel de Keur Mory Fall et l’industrie de collecte et de transformation des déchets solides plastiques de Nguéyène. Selon lui, tous ces projets concourent à fixer les jeunes dans le terroir, à leur permettre de créer des emplois et ainsi de faire de la valeur ajoutée. Il s’agit à ses yeux d’un processus qui relève d’une initiative allant dans le sens d’attirer les entreprises, pour créer des emplois dans la zone.
Pour lui, il est clair que ce sont les entreprises qui peuvent créer des emplois et le travail est de faire en sorte qu’elles pullulent dans la collectivité territoriale, notamment dans l’environnement, la production agricole, pour créer le maximum d’emplois. Le projet agro-industriel de Keur Mory est logé dans un site de 15 ha, avec 86 points d’eau, alimentés par un forage d’un débit de 60 m3 et un bassin de 1 000 m3. Le forage fonctionne au système solaire et avec un groupe électrogène qui permet un fonctionnement nocturne.
L’irrigation s’appuie sur les systèmes récents d’arrosage, le tout avec un encadrement technique de pointe des activités agricoles proprement dites, avec un accompagnement des cultivateurs en termes de semences et de mise à disposition d’intrants. C’est une ferme qui peut générer jusqu’à 60 emplois permanents, en plus des emplois saisonniers. Le dispositif est complété à Notto Diobass par une unité de transformation de la pomme de terre produite en frites surgelées. Ainsi, la commune de Notto ambitionne d’être dans les dispositions d’alimenter le marché national en frites surgelées, un produit actuellement importé.
En ce qui concerne l’usine qui collecte et transforme les déchets solides plastiques, elle s’investit dans la citoyenneté environnementale, et de ce point de vue, concourt à assainir l’environnement. L’usine a un objectif de création de 500 emplois et les déchets plastiques sont transformés en poubelles, seaux, ustensiles, etc. Pour Alioune Sarr, « l’entrepreneuriat, c’est transformer le déchet, le négligeable en valeur ajoutée »