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20 juillet 2025
"LE SÉNÉGAL A MANQUÉ DE TACT EN GUINÉE-BISSAU"
Babacar Justin Ndiaye explique la crise post-électorale en Guinée-Bissau et déplore le soutien ostentatoire du président Macky Sall à Umaro Emballo - VIDÉO
Babacar Justin Ndiaye parle de la crise post-électorale en Guinée-Bissau et déplore le soutien ostentatoire du président Macky Sall à Umaro Emballo sur le plateau de TFM.
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DÉCOLONISER POUR SE DÉVELOPPER
EXCLUSIF SENEPLUS - On finance le développement par ses propres moyens - L’Afrique manque de leadership - La question de la langue, c’est le lieu principal de dépossession des peuples - SANS DÉTOUR AVEC CHÉRIF SY, MOUSSA DEMBÉLÉ ET BERNARD TCHUIAGA
Comment se développer à partir de ses propres paradigmes, ses propres grilles de lecture ? Autrement dit, comment mettre en oeuvre le concept de la déconnexion prôné par Samir Amin sans se couper du monde ? Sans Détour a tenté de répondre à cette grande question qui revient comme un serpent de mer depuis plusieurs décennies, particulièrement en Afrique et dans les autres pays sous développés.
Selon l'économiste Chérif Salif Sy, la déconnexion commence à partir du financement du développement. "C'est un grand problème qu'il nous résoudre dans pays. On ne va pas financer le développement en allant chercher de l'argent chez les autres", tranche le directeur du Forum du Tiers-Monde, qui déplore que dans la plupart des pays africains, la feuille de route est celle dictée par les institutions internationales. Des institutions qui, abonde son collège Demba Moussa Dembélé, ont déstructuré l'Afrique à travers les mesures d'ajustement structurel.
Pour rompre avec cet état de fait, l'économiste-chercheur estime qu'il faut en finir avec toutes les théories eurocentrées. Et sans un véritable leadership, il n'y a pas moyen d'y parvenir, ajoute Demba Moussa Dembélé.
Retrouvez en vidéo, l'intégralité de l'émission coprpdouite par l'école d'imagerie Sup'Imax, dans le prolongement du premier symposium hommage à Samir Amin, décédé en Août 2018.
LES LIMITES DE L'ÉCOLE OFFICIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS : ''L'absence de diversité intellectuelles et de réflexions dans les débats qui ne prennent pas en comptes les différentes écoles fait qu'on reste toujours dans la même logique''- Les notes du Woury Sall
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 18/02/2020
L'intégration des langues nationales dans le système scolaire est un faux débat selon l'enseignant chercheur Mamadou Woury Sall qui déclare que l'école classique existait bel est bien avant l'implantation de l'école officielle. Et aujourd'hui ceux sont des intellectuels formatés par cette école issue de la colonisation qui parlent d'intégration de nos langues. '' Aujourd'hui on se rend compte que l'école officielle nous a un peu détaché de notre réalité et on veut revenir en arrière. En réalité avant Cheikh Anta Diop, notre école classique intégrait l'ensemble de nos valeurs et de nos caractéristiques. Malheureusement il faut reconnaître qu'on a jamais remis en question l'école officielle de l'indépendance jusqu'en 1981. C'est avec Abdou Diouf qu'on s'est réuni pour parler des états généraux de l'éducation'' a t-il déploré.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
LE DILEMME DES TROIS PRISONNIERS POLITIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Malgré les démentis de la majorité présidentielle, Macky laisserait entendre à ses interlocuteurs que ce sont les partenaires du Sénégal qui ont exigé l’incarcération de Karim. Il veut voir ce dernier et Khalifa dans son camp
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 18/02/2020
(Les 1ères vérités sur la commission politique du Dialogue national)
Dans les cours de récréation, Macky Sall excellait à la balle aux prisonniers (jeu de sport où l’on élimine les joueurs en les touchant avec un ballon) ! Si, si, si…Je l’imagine en bon tacticien, cibler ses adversaires les plus dangereux et ensuite se camoufler derrière ses coéquipiers durant toute la partie. A la fin, il ne restait que lui, le grand vainqueur ! Tous les autres avaient été faits prisonniers.
Essayons ensemble de comprendre les règles particulières de la balle aux prisonniers telles que ficelées par Macky Sall depuis 2012. Et qui, aujourd’hui, ankylosent la vie politique sénégalaise au dam du développement.
La démocratie asymétrique salliste. L’élimination par l’élection est le pivot de la vie démocratique. L’élimination faisant suite à la privation des droits civiques au titre de la lutte contre la corruption, n’a rien non plus d’alogique. Le jeu de la balle aux prisonniers concorde avec élimination.
Mais avec Macky Sall, plus de ballons, en lieu et place des marteaux des juges pour Khalifa Sall et Karim Wade et du parrainage pour les plus petits candidats ! Ce qui en l’espèce incommode, c’est la violation caractérisée de l’Etat de droit. Le contre-pouvoir de la justice, à fortiori celui exercé par la Cour suprême et le Conseil constitutionnel, ne s’actionne pas. Une violation des droits pour des motifs politiques ne se solutionne pas au niveau judiciaire. C’est en tous les cas la version démocratique de Macky Sall, sans opposition et sans contre-pouvoirs. Sa justice n’innocente pas à posteriori, y compris lorsque les juridictions internationales ont dédit ses juges ! Les contre-mesures de ses adversaires sont étouffées dans l’œuf, à l’exemple de la révision judiciaire.
L’assurance tous risques salliste. Le jeu de la balle aux prisonniers n’élimine pas définitivement les adversaires. Il leur est offert la liberté de revenir à tout moment dans la partie à condition d’avoir la balle. Macky Sall s’était arrangé à éliminer irréversiblement Khalifa Sall et Karim Wade par la privation de leurs droits civiques. C’était pour s’assurer un deuxième mandat. Pas de balles pour les deux célèbres K ! Pas de retour programmé en conséquence !
Macky Sall a toutefois une stratégie assez complexe de la balle aux prisonniers. Les règles de jeu varient dans le temps selon ses intérêts fluctuants. Le Dialogue national nous le dévoile ainsi que les coulisses de la commission politique. Malgré les démentis de la majorité présidentielle, le président encourage discrètement le retour des prisonniers dans l’aire de jeu. Il laisserait entendre à ses interlocuteurs que ce sont les partenaires du Sénégal qui ont exigé l’incarcération de Karim Wade. Comme pour se dédouaner ! Quid de Khalifa Sall ?
L’amnistie des deux plus célèbres prisonniers du Sénégal est bel et bien l’arrière-boutique du Dialogue national ! Tout le reste ne serait que littérature ! Le non-cumul de chef de parti et de président de la République, la fixation d’un délai de réponse de l’autorisation administrative en cas de manifestation, la suppression de l’arrêté Ousmane Ngom, la création d’un observatoire de la démocratie, sont des propositions de façade !
Le Dialogue national fournirait un bon prétexte pour faire valider le retour de Karim Wade auprès des partenaires du Sénégal hostiles à cette idée, mais aussi pour obtenir en échange la participation des 2 k (Karim et Khalifa) à un gouvernement de majorité élargie. Toutes les autres personnalités comme Oumar Sarr, sont du menu fretin aux yeux de Macky Sall !
Le président obtiendrait ainsi la paix sociale indispensable à son plan d’émergence, l’amnistie pour lui et peut-être pour ses troupes ; et renforcerait sa majorité présidentielle face à la menace grandissante de Sonko. Avec cette acquisition des deux K, il emporterait par ailleurs un carnet d’adresses d’investisseurs, la ville de Dakar et une compétence technique qui fait défaut à ses gouvernements successifs.
Macky Sall lui aussi prisonnier politique. Depuis deux semaines, au sein de la Commission politique, les tensions sont vives entre la majorité et l’opposition. Cette dernière a réussi à remettre in extremis le sujet de l’amnistie sur la table. Cette fois-ci, la question est abordée sous un vocable velouté de restauration des droits civiques de Khalifa Sall et de Karim Wade. Les deux prochaines semaines nous édifieront sur leur sort. L’opposition mettra-t-elle à exécution sa menace de se retirer du Dialogue national en cas d’absence de consensus ? La majorité présidentielle feignant d’être réfractaire à prime abord, s’est laissé convaincre par l’opposition que des millions d’électeurs ne sauraient être laissés « orphelins » de leurs leaders.
C’est un jeu de dupe ! Les ficelles sont tirées depuis le palais de Roume. Macky Sall ne s’attendait pas à l’intransigeance et à la droiture de Karim Wade et de Khalifa Sall. Des procédures judiciaires contre l’Etat sénégalais sont toujours en cours. D’aucuns pensent toutefois que ces deux prisonniers éliminés ne seraient pas assez joueurs, qu’ils ne se comporteraient pas assez en homme politique mais plutôt comme citoyens lambda revendiquant le respect de leurs droits !
Pour Macky Sall, les chantiers sont à l’arrêt comme le TER et la passe d’armes entre les autorités sénégalaises et l’ambassadeur français révèle son impatience et sa pulsion de vouloir tout maîtriser. Jusqu’au destin politique de ses anciens prisonniers ! Macky Sall joue gros jeu ! S’il perd la nouvelle partie de la balle aux prisonniers, cela risque de l’anéantir. Seulement, il est déjà prisonnier de sa stratégie de son premier mandat et de ses éliminations intempestives de Karim Wade et de Khalifa Sall. La balle aux prisonniers version Macky Sall s’inspire du passé politique : emprisonnement suivi de tractations…N’est-ce pas là son principal défaut ? Le Sénégal n’est-il pas en train de changer ? Les politiques en prennent-ils vraiment conscience ?
Les équations sont tout aussi complexes pour les deux autres prisonniers. Comment revenir ? Au fond d’eux, comme Edmond Dantès, ils rêvent de prendre leur revanche sur Macky Sall. C’est précisément ce que ne veut pas le maître du jeu actuel ! Dans cette nouvelle partie de la balle aux prisonniers, Macky Sall veut voir Khalifa Sall et Karim Wade dans son camp. Dans les deux partis politiques des deux K, cela se tiraille autour des options stratégiques. Ce qui est sûr, c’est que leurs tactiques ont plusieurs facettes : celles apparentes, celles en cachette. Peut-être le Dialogue national sera-t-il une occasion ratée ! Mais la partie est loin d’être finie et les règles du jeu peuvent à tout moment changer selon la forme politique des trois prisonniers et la situation très instable du Sénégal !
MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO : UN PROJET PEU PROBABLE À MOYEN TERME, SELON STANDARD & POOR'S
L’attitude protectionniste du Nigeria rend difficile l’adoption prochaine d’une monnaie commune à l’échelle de la Cedeao, souligne un rapport de l’agence américaine, qui affiche en revanche sa confiance dans la future monnaie de l’Uemoa
Jeune Afrique |
Alain Faujas |
Publication 18/02/2020
L’attitude protectionniste du Nigeria rend difficile l’adoption prochaine d’une monnaie commune à l’échelle de la Cedeao, souligne un rapport de l’agence américaine, qui affiche en revanche sa confiance dans la future monnaie de l’Uemoa.
S&P a publié le 17 février un rapport consacré à la substitution de l’eco au franc CFA au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa, huit pays) et à son extension projetée à l’ensemble de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao, quinze pays). Intitulé Entrée dans l’âge de l’éco : implications de la réforme en Afrique de l’Ouest, il entend répondre aux incertitudes nées de l’annonce de cette substitution par les Présidents Ouattara et Macron, le 21 décembre 2019.
Première conclusion : la parité maintenue avec l’euro et la garantie illimitée de convertibilité par la France maintiendront la confiance dans la nouvelle monnaie. Cette garantie a permis de contenir l’inflation de 2000 à 2019 à 2 % en moyenne dans la zone Uemoa, alors qu’elle atteignait près de 10 % dans la Cedeao et quelque 16 % en Afrique subsaharienne.
Dans cette Union, « les termes de l’échange se sont renforcés, les déficits budgétaires se sont réduits tout comme celui du compte courant et la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est fortement accélérée, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal qui comptent pour plus de la moitié du PIB de l’union monétaire », lit-on dans le rapport.
« Pas d’effet immédiat » sur la notation souveraine des États
La fin du dépôt de la moitié des réserves de change des États membres de l’Union auprès du Trésor français n’inquiète pas S&P, car le taux de change fixe est maintenu. « C’est pourquoi nous estimons que cette réforme ne devrait pas avoir d’effet immédiat sur nos notations souveraines », concluent les auteurs. Autrement dit, les investisseurs n’ont pas de souci à se faire pour l’instant.
Deuxième conclusion : la réalisation du projet d’étendre l’eco aux quinze membres de la Cedeao semble lointaine. « Des obstacles matériels subsistent, ce qui nous amène à considérer ce projet comme peu probable à moyen terme », estime le rapport.
D’abord à cause du poids du Nigeria, car ce pays pèse les deux tiers du PIB de la Cedeao et trois fois plus que celui de l’Uemoa. Mais aussi à cause de ses politiques protectionnistes, dit le rapport : « convenir d’une politique monétaire commune entre le Nigeria et ses partenaires de la Cedeao semble donc difficile, d’autant plus que le Nigeria a récemment décidé de fermer ses frontières avec le Bénin et le Niger afin de réduire la contrebande et de soutenir la production agricole locale ».
Appel à la discipline budgétaire
Un élargissement au-delà de l’Uemoa de la garantie de la France nécessiterait en outre l’aval du Conseil de l’Union européenne après consultation de la Banque centrale européenne, ce qui n’a rien d’automatique.
Enfin, l’adoption d’un régime de change flexible souhaité par la Cedeao soulèverait « des risques importants en termes de choc monétaire pour les économies de l’Uemoa, notamment pour celles qui ont accru leur recours aux emprunts en devises au cours des dernières années », affirme S&P qui rappelle les conclusion d’un de ses rapports de 2017 sur les dangers d’une dévaluation : en cas de crise de change et sans la garantie française, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Togo, qui ont beaucoup emprunté notamment sous forme d’eurobonds, verraient leur endettement croître brutalement et S&P serait obligé d’abaisser leur notation.
Le rapport s’achève sur la recommandation d’améliorer fortement les recettes fiscales et sur un avertissement : « Quel que soit le régime de change que choisiront les membres de l’Uemoa, qu’il s’agisse du maintien de l’arrimage à l’euro, d’opter pour un arrimage à un panier de devises (..) ou d’opter pour un régime de change flottant, la discipline budgétaire et une politique économique forte seront d’autant plus importantes pour la stabilité économique de l’union monétaire. »
Par Mohamed Dia
MÊME SI MACKY S’AVENTURAIT A SE REPRÉSENTER, IL PERDRAIT
Pourquoi vouloir être à la tête d'un pays pauvre où tous les secteurs sont à l’agonie, la pauvreté à chaque coin de rue et des chômeurs qui augmentent de 400 000 diplômés par année ? Pourquoi l’Africain aime tant s’attacher au pouvoir éphémère ?
Interrogé par RFI et France 24 sur un éventuel troisième mandat, le président guinéen, Alpha Condé dit ne pas comprendre : « Je ne comprends pas, il y a beaucoup de pays qui ont changé de Constitution et c’est passé comme une lettre à la poste, quand il s’agit de la Guinée, comme Alpha Condé est un homme indépendant et qui a son franc-parler, peut-être que ça gêne beaucoup de gens ». En vingt ans, plus de dix présidents africains ont changé la Constitution de leur pays pour se présenter à un mandat de plus. C’est ainsi que bon nombre de présidents africains maintiennent le clair-obscur sur la question du troisième mandat. Au Sénégal, le président Sall, refuse d’être clair sur le sujet pour des raisons qui lui sont propres. Pourquoi vouloir être à la tête d'un pays pauvre où tous les secteurs sont à l’agonie, la pauvreté à chaque coin de rue et des chômeurs qui augmentent de 400 000 diplômés par année ? Pourquoi l’Africain aime tant s’attacher au pouvoir éphémère ?
Il était une fois l'homme le plus diplômé du Cap au Caire
Dans une interview accordée le 18 septembre 2009 à VOA, Abdoulaye Wade avait annoncé qu'il allait se présenter pour un troisième mandat. Immédiatement après cette annonce, les dirigeants de l'opposition ont tourné en dérision la décision en disant que ce n'était qu'un stratagème du président pour mettre de côté la question de la succession jusqu'à ce qu'il puisse mieux positionner son fils, Karim Wade pour le remplacer. Dans l'ancienne constitution du Sénégal, il n'y avait pas de limites sur le nombre de mandats pour le poste de président. Le président Wade a été élu en 2000 sous cette constitution. En 2001, le Sénégal a adopté une nouvelle constitution qui a introduit une limite de deux mandats consécutifs pour la présidence et réduit la durée du mandat à cinq ans. Cependant, cette loi n'a pas été appliquée rétroactivement au premier mandat du président Wade parce qu'il était élu avant l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution.
Pour cette raison, son premier mandat était de sept ans et les deux mandats consécutifs ont commencé avec son deuxième mandat, qui a commencé en 2007. Cependant, dans un amendement ultérieur, l'Assemblée nationale sénégalaise, à la demande du président Wade, a prolongé le mandat à sept ans. Ce changement n'avait pas été appliqué rétroactivement au second terme, qui devait être de cinq ans et s’est terminé en 2012. L'Assemblée nationale s’était préparée à un autre amendement constitutionnel pour changer l’élection du président de deux tours à un système uninominal majoritaire à un tour. Wade savait que ni lui encore moins son héritier ne pouvaient récolter les 50 % nécessaires pour éviter le second tour. Amadou Gallo Ndiaye, ancien député du PDS, avait même affirmé que la question était auparavant réglée et que l’élection présidentielle se ferait en un tour. En guise de réponse, feu Ousmane Tanor Dieng, ancien secrétaire général du PS disait que ce serait la paille qui briserait le dos du chameau.
Mieux comprendre l’électorat incompréhensible
Alors que la récession persiste, le président Senghor passe la main à son dauphin putatif Abdou Diouf en 1980. Une décision applaudie par l’opinion internationale, mais critiquée par l’opposition sénégalaise. Le 6 mars 1983, les résultats publiés par la Cour suprême sont comme suit : sur 1 928 257 électeurs inscrits, 1 093 244 ont voté, avec 4 169 bulletins nuls, le nombre de suffrages exprimés était de 1 089 075 et c’est naturellement que le président Diouf l’emporta avec 908 879 voix, soit 83,45 %. C’est avec difficulté que s’est écoulé ce mandat, les politiques économiques ont été un échec, la dette était de 800 milliards de F CFA, soit environ 70 % du PIB et un service de la dette qui représentait 50 % des recettes budgétaires. Malgré tout cela conjugué à la grogne estudiantine et à l’année blanche, le président Diouf remporta les élections de 1988 avec 73,20 % des suffrages exprimés. La démission du président du Conseil constitutionnel représenta un coup brutal pour le régime socialiste, car elle sous-entendait que les résultats étaient truqués.
Les résultats des élections de 1993 ne tomberont que 20 jours après le scrutin et l’assassinat de Maitre Babacar Seye, vice-président du Conseil constitutionnel. C’est ainsi que le président Diouf l’emporte au premier tour avec 58, 40 % des voix. Durant le déracinement du baobab en l’an 2000, le président Diouf avait obtenu 41,33 % des voix au premier tour et 41,51 % au second tour et Abdoulaye Wade devient le troisième président de la République du Sénégal avec 58,49 % des voix. Après sept ans au pouvoir et de grands chantiers, le président Wade est parvenu à convaincre les Sénégalais durant les élections de 2007 qu’il remportera au premier tour avec 55,90 % des voix. Durant son second et techniquement dernier mandat, les malversations et son fils étaient source d'un problème majeur pour beaucoup de Sénégalais. Il décide toutefois de se présenter une troisième fois et le Conseil constitutionnel validera son troisième mandat. Durant les élections de 2012, le président Wade obtient 34,81 % des voix contre 26,58 % des voix pour le président Sall. Durant le second tour, le président Sall obtiendra 65,80 % des voix contre 34,20 % pour le président Wade. En 2019, le président Sall passera au premier tour comme l’avait fait le président Wade, avec 58,26 % des voix que le Conseil constitutionnel confirmera le 5 mars.
Macky Sall: pourquoi pas moi?
Ayant pris le pouvoir au moment où le Sénégal souffrait de dépassements budgétaires et de malversations financières, toute une nation avait espoir en ce président « normal » qui a une épouse « normale » et qui reflète les réalités sénégalaises. Il s’en est fallu de peu pour que le président ne veuille plus se rappeler de son passé douloureux et de faire comme si tout allait bien au Sénégal. Si nous analysons la manière dont les Sénégalais votent, on voit que faute de politique économique indépendante, le Sénégal finit systématiquement par adopter les programmes économiques des institutions de Bretton woods et d’augmenter les prix des denrées et d’arrêter les subventions durant le second mandat des présidents. Cela fait que les présidents africains sont impopulaires durant leur second mandat et font face à la grogne de la population et à des manifestations interminables. Si la logique est respectée, il est IMPOSSIBLE que le président Sall gagne même s’il s’aventurait à se présenter à un éventuel troisième mandat.
Qui vivet videbit.
Mohamed Dia
Consultant bancaire Dakar
Par Ndiage DIOUF
SUR LA QUESTION DE L'HOMOSEXUALITE: CE N’EST PAS UNE QUESTION DE FERMETE !
Deux femmes se sont mariées ce mardi 11 février 2020 en Irlande du Nord, devenant ainsi le premier couple homosexuel à pouvoir le faire depuis un changement de loi l'été dernier.
Deux femmes se sont mariées ce mardi 11 février 2020 en Irlande du Nord, devenant ainsi le premier couple homosexuel à pouvoir le faire depuis un changement de loi l'été dernier. La nouvelle législation qui autorise le mariage entre personnes de même sexe est entrée en vigueur ce lundi.
La province conservatrice s'aligne ainsi sur le reste du Royaume-Uni, qui autorise ces unions depuis 2014. Cela est devenu une réalité en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs. Des stars du sport, de la musique, des politiques, hommes d’affaires qui font partis de la communauté des LGBT (les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres) sont connus et reconnus. C’est leur histoire, l’évolution de leur pays. Et comme leurs dirigeants les défendent sur l’ensemble de la planète, ils font des milliers de kilomètres pour plaider leur cause.
Après Barack Obama en 2013, c’est au tour du Premier ministre canadien Justin Trudeau de venir au Sénégal pour nous dire son attachement au respect de la défense des droits de ces femmes et hommes. A chaque fois, le président Macky Sall parle du respect de leurs choix avant de rappeler les réalités de notre société dont les valeurs n’acceptent pas ces pratiques. Et que les lois de notre pays qui sont le condensé de ces valeurs les interdisent. Et à chaque fois la presse se réjouit de la fermeté du chef de l’Etat.
Seulement à force de pousser sur ce terrain glissant leur homologue sénégalais, ces autorités venues d’Europe, des Etats-Unis et ailleurs peuvent le pousser à la faute. D’ailleurs certains journaux ont relevé que face à Trudeau, Macky Sall a été ferme en wolof mais pas en français. La question ce n’est pas d’être ferme, c’est de ne pas en parler. On peut s’attendre à toutes les questions lors de la conférence de presse conjointe mais on a toujours la possibilité de dire que telle ou telle autre question n’est pas à l’ordre du jour, n’est pas sur l’agenda de la visite officielle.
D’ailleurs la fermeté du chef de l’Etat quand il parle wolof est compréhensible c’est pour éviter certains commentaires polémiques et une certaine perception de sa position par la plus grande majorité des sénégalais qui sont foncièrement contre des pratiques comme l’homosexualité. Nous savons tous que l’homosexualité existe au Sénégal depuis l’aube des temps. Comme c’est le cas ailleurs dans des pays considérés comme des références dans la pratique de la religion musulmane (l’Islam comme le Christianisme sont contre de telles pratiques). Ce n’est pas une affaire de religion mais de comportements déviants de l’homme. Alors nos valeurs et lois permettent de limiter les dégâts, de protéger notre société.
Dans nos pays où tout est priorité, nos amis peuvent venir parler avec nous de développement, de santé, d’éducation, d’environnement, de paix et de sécurité. Mais comme les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts, défendons nos intérêts pour une société normée, équilibrée et régulée. C’est un bon départ pour l’émergence.
«L'ETAT S’ADONNE A SON JEU FAVORI, L’INTIMIDATION ET LE HARCELEMENT !»
Le colonel à la retraite, Dr Abdourahim Kébé n’arrive toujours pas à digérer le fait d’avoir été « refoulé » de l’aéroport de Diass alors qu’il voulait se rendre à Ouagadougou (Burkina-faso).
Le colonel à la retraite, Dr Abdourahim Kébé n’arrive toujours pas à digérer le fait d’avoir été « refoulé » de l’aéroport de Diass alors qu’il voulait se rendre à Ouagadougou (Burkina-faso). Pour preuve, il nous a fait parvenir un communiqué où il exprime sa colère tout en jurant qu’il est plus que jamais déterminé à combattre démocratiquement la corruption, l’injustice et l’impunité.
Finalement, le colonel à la retraite Dr Abdourahim Kébé s’est « rebellé » face à ce qu’il qualifie d’intimidation, de harcèlement et de persécution de la part de l’Etat. Sans doute, le fait d’avoir été bloqué à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass et éconduit comme un malpropre l’aurait poussé à exprimer sa colère. Et surtout se défouler sur tout comme l’atteste son communiqué envoyé au « Témoin » quotidien. Selon l’ancien officier supérieur, l’État continue de s’adonner à son jeu favori à savoir « l’intimidation, le harcèlement, l’acharnement et la tentative de bâillonner toute voix discordante de citoyens qui ne cherchent à s’exprimer qu’au nom de la démocratie et de la liberté d’expression » se désole-t-il. Et l’ancien attaché militaire à l’ambassade du Sénégal aux Etats-Unis d’ajouter que l’Etat s’illustre par des pratiques anti-démocratiques et contraires à l’éthique. « C’est tout le sens qu’il faut donner à l’élimination d’adversaires politiques comme Khalifa Sall et Karim wade lors des élections présidentielles de 2019 et l’emprisonnement injustifié du patriote Guy Marius Sagna pour avoir manifesté son indignation face à la violence que ce même État exerce sur sa population par manque de ‘yeurmandé’ » enrage Dr Abdourahim Kébé. Et d’en arriver à évoquer son propre cas. « C’est aussi comment il faut comprendre la traque dont je fais l’objet dans mes activités quotidiennes et qui s’est traduite récemment par mon arrestation à Saint-Louis le mercredi 5 février 2020 suivie de mon interdiction de sortie du territoire national à partir de l’AIBD, le mercredi 12 février. Le soubassement de ces tracasseries n’est ni policier ni juridique ; il est éminemment politique » soutient le colonel Kébé. Qui, rappelons-le, a fait l’objet d’une inculpation suivie de contrôle judiciaire suite à un post intitulé : « Sénégalais debout! » publié au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019.
« Je voulais voir le président mauritanien, un camarade de promotion de Meknès… »
A l’en croire, c’est en tant que simple citoyen soucieux de ne pas voir sa ville à feu et à sang qu’il s’est investi dans la résolution du violent conflit qui opposait les jeunes pêcheurs de Guet-Ndar à l’Etat resté inerte et impassible face à leurs revendications légitimes liées aux licences de pêche mal négociées par le Gouvernement. « Devant le tout répressif d’une police nerveuse et violente, les jeunes étaient décidés à ne pas céder du terrain et avaient réussi à interdire aux forces de l’ordre l’accès au quartier de Guet-Ndar. Après les échauffourées, les casses et les arrestations, policiers et jeunes pêcheurs se regardaient en chiens de faïence de part et d’autre du petit bras du fleuve » rappelle le natif de Saint-Louis. Et c’est au cours de ce long face à face, poursuit-il, qu’il s’est rendu à Guet-Ndar pour parler aux jeunes « qui m’ont bien accueilli, écouté et suivi ». C’est ainsi qu’ils ont accepté, à sa demande, de se démobiliser pour aller rejoindre leurs familles étant entendu qu’ils avaient envisagé de se retrouver le lendemain à 10 heures avec trois à quatre responsables choisis pour exposer tous leurs griefs devant la presse et laisser le soin aux bonnes volontés de faire le reste. « En réalité, ce que je n’avais pas dit, c’est que j’étais prêt à aller moi-même solliciter une rencontre avec le président mauritanien qui est un camarade de promotion avec qui j’ai passé trois ans à l’Académie Royale de Meknès, au Maroc, pour qu’il aide à atténuer la souffrance de mes parents guet-ndariens » révèle le colonel Kébé trois semaines après les violents heurts entre policiers et pêcheurs à Saint-Louis.
« La police m’a brutalisé ! »
Après la dispersion des manifestants, indique-t-il, Dr Abdourahim Kébé est parti sur l’autre rive du fleuve où se trouvaient le commissaire central, la toute nouvelle commissaire de l’île de Saint-Louis et les hommes en alerte. « J’ai informé le commissaire central de ma démarche, de la dispersion pacifique des jeunes et de l’état final recherché. Je lui ai aussi fait part du programme pour le lendemain évoqué plus haut et il avait salué l’initiative. Grande fut cependant ma surprise en recevant tôt le jeudi matin l’information selon laquelle la police avait quadrillé la zone dès six heures du matin. Qu’est ce qui a pu changer? En tout état de cause, Je décidai d’aller voir même et dès mon arrivée sur les lieux, à dix heures, j’ai été arrêté par la police avec une brutalité inacceptable pour être conduit manu militari dans les locaux du commissariat de la police du Nord de l’île où j’ai passé une audition de plus de cinq heures d’horloge sur...mes intentions »
« Les forces de sécurité sont instrumentalisées… »
Le colonel Abdourahim Kébé tire les enseignements suivants de cet incident. « Les forces de sécurité sont instrumentalisées par le pouvoir qui en fait des forces de répression plutôt que des forces de protection du citoyen. Craignant certainement de me voir engranger un gain politique important en parachevant l’opération de pacification, il fallait m’arrêter et laisser la place à l’APR qui a immédiatement dépêché ses sbires à Saint-Louis pour enfin remettre les licences de pêche. Voilà un gouvernement réactif et non proactif ! Ça, c’était la première chose selon le colonel Kébé. Qui dénonce une autre persécution dont il a été l’objet. « En second lieu, j’ai été interdit de sortie du territoire national alors que Je m’apprêtais à embarquer à bord du vol Air Sénégal à destination de Ouagadougou, au Burkina Faso. Il s’agissait de représenter le parti Rewmi à la 16ème Assemblée Générale annuelle du Réseau Libéral Africain dont le thème portait sur «Paix et stabilité pour le développement économique et social en Afrique» » explique Abdourahiram Kébé qui reconnait qu’il est encore sous contrôle judiciaire. Cependant, renseigne-t-il, il a bien informé le juge du voyage projeté et il lui a donné son blanc-seing en présence de son avocat. « En première approche, on serait tenté de penser à un manque de coordination entre le bureau du juge et les autorités de l’AIBD mais il n’en est rien. Je ne blâme pas le juge qui a fait de son mieux pour que je puisse prendre le prochain vol mais le dossier préparé à cet effet est resté bloqué chez le procureur de la république pour des raisons que j’ignore pour l’instant » explique l’enseignant-chercheur dans son communiqué.
Et l’ancien patron de la Dirpa (Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées) d’ajouter qu’« après avoir échoué à donner un contenu politique à la notion de devoir de réserve pour me faire lâcher prise, les voilà en train de mener une guerre d’usure avec des provocations tous azimuts. Avec un pouvoir sans foi ni loi de cet acabit, englué dans des scandales financiers d’une ampleur jamais égalée, impitoyablement arrogant, aucun mode d’action n’est à écarter, y compris l’élimination physique d’un opposant où d’un empêcheur de tourner en round » craint-il. Le colonel Abdourahim Kébé dénonce des « tentatives d’intimidation » qui ne font, selon lui, que renforcer sa détermination à faire face. « Je suis aux côtés de tous ceux qui sont debout pour combattre démocratiquement la corruption, l’injustice, l’impunité, et toutes les formes de violence exercées sur le peuple » tonne Dr Abdourahim Kebé pour conclure. Eh oui, quand on est acculé, dos au mur, on se révolte !
«LE SÉNÉGAL EST UNE BANLIEUE DE LA FRANCE !»
Mireille, qui dirige actuellement la Fondation Frantz Fanon, du nom de son célèbre père, a répondu aux questions du quotidien « Le Témoin » dans un contexte dit de néocolonialisme. Entretien exclusif !
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir », écrivait Frantz Fanon, auteur de « Les damnés de la Terre », s’adressant aux peuples opprimés. Cette célèbre assertion, dont l’écho a jadis retenti chez les peuples sous domination coloniale, continue d’être véhiculée par une certaine Mireille Fanon, qui n’est autre que la fille de « Fanon », cette figure emblématique des luttes pour l’indépendance des pays africains sous domination coloniale, notamment de la France. De passage à Dakar, Mireille, qui dirige actuellement la Fondation Frantz Fanon, a répondu aux questions du quotidien « Le Témoin » dans un contexte dit de néocolonialisme. Entretien exclusif !
Le Témoin : Au Sénégal, vous avez lancé un appel aux chefs d’Etat africains afin que l’Afrique accueille la Fondation dédiée à votre père, l’écrivain de la résistance Frantz Fanon. Pourquoi un tel choix alors que vous-même, qui dirigez la Fondation, vivez actuellement en Europe ?
Mireille FANON - C’est une question de cohérence. Parce que notre souhait d’implanter la Fondation Frantz Fanon en Afrique symboliserait également le retour de Frantz Fanon dans ce continent pour lequel il a consacré tout son engagement intellectuel voire idéologique. Surtout, il faut savoir que l’objectif de cette Fondation Frantz Fanon est de travailler pour la « déconialité » des pouvoirs politiques africains, de la connaissance et de l’être. Il s’agit pour nous d’œuvrer contre le racisme structurel et épistémique. J’ai fait cette plaidoirie à l’endroit des dirigeants du continent parce que, jusqu’à présent, on n’a pas de base physique. Nous refusons d’être dans le Nord. Nous attendons que le Sud nous accueille afin que l’on puisse implanter notre siège dans un des pays africains.
Vous évoquez l’emprise exercée par la France sur ses anciennes colonies d’Afrique dans un contexte où le débat autour de la redéfinition des termes de l’échange avec l’Hexagone fait rage dans le continent. Quelle est votre position sur la reforme en vue, de la monnaie F CFA à l’ECO ?
C’est juste la continuation de la même politique monétaire coloniale. On change de nom, mais on ne change pas les tenants et les aboutissants. Donc, si l’Afrique ne décide pas elle-même de battre sa propre monnaie et du nom qu’elle va lui donner, ce ne sera pas à la France de lui garantir une souveraineté. Car, comme vous le voyez, dans cette réforme, c’est la France qui impose son timing. Aujourd’hui, même si elle est en train de perdre certains acquis dans le continent, sur le plan hégémonique, elle bénéficie du soutien de certains présidents qui ne défendent pas les intérêts de leurs peuples. Car une telle défense doit passer par la remise en cause des accords économiques, des accords militaires et même des accords culturels entre la France et l’Afrique en exigeant qu’ils soient équilibrés dans les deux sens. Par exemple, on voit que si vous êtes Africain et que vous déposez une demande de visa pour aller en France, on vous demande de donner des garanties et vous payez aussi de l’argent. Or, les pays africains doivent exiger la même chose aux Français voulant venir sur le continent pour que cela ne soit pas à sens unique.
Pourtant, cette politique de réciprocité des visas a été récemment annoncée par les autorités du Sénégal. Mieux, ces derniers jours, suite à une sortie médiatique de l’ambassadeur de France au Sénégal, le gouvernement a servi une lettre de protestation à la France pour fustiger l’ingérence de M. Philippe Lalliot dans les affaires internes de notre pays. Il y a quand même un changement de paradigme dans cette relation de domination, non ?
Que l’ambassadeur de la France trouve à dire que le TER va rouler à telle où telle date, cela ne le regarde pas. Sur l’affaire de l’activiste Guy Marius Sagna, aussi, cela ne le regarde pas. Il a le droit d’informer le Quai d’Orsay sur ce qui se passe dans le pays où il est accrédité, mais il n’a pas à aller jusqu’à s’immiscer dans les affaires intérieures du Sénégal.
« Le Sénégal est une banlieue de la France »
Moi j’ai l’habitude de dire que le Sénégal est une banlieue de la France. C’est un peu dommage, mais c’est la réalité. D’ailleurs, c’est le pays où on parle le plus français en Afrique. Si aujourd’hui des jeunes s’engagent contre la politique française en Afrique, c’est parce qu’ils ont identifié un certain nombre de problèmes qui ont un lien direct avec l’histoire coloniale. Et cette histoire continue à irradier au sein des peuples africains. A l’époque, on parlait de gouverneurs coloniaux. Aujourd’hui, on les a transformés en présidents élus. L’idéologie et les objectifs de la colonisation continuent en Afrique. On a confié les territoires à des personnes qui ont été choisies par l’ancien colonisateur. Que cela soit le Mali, le Niger où le Sénégal, ce sont des pays qui sont tous soumis aux ordres de l’Etat français. Il faut se poser la question de savoir si les présidents africains sont élus pour mettre en place des politiques drastiques imposées par la Banque mondiale, le Fmi ou s’ils sont élus pour lutter contre la pauvreté qui gangrène leur peuple.
Mais vous aussi en France vous êtes également confrontés quasiment aux mêmes difficultés liés au chômage et la pauvreté de plus en plus grandissantes. A preuve par la crise des gilets jaunes. Ne pensez-vous pas que cette douleur est devenue universelle ?
C’est la mondialisation de la pauvreté ! Elle se caractérise notamment par une mauvaise éducation et une santé complètement remise en cause par un manque de moyens des services publics. On voit que les Etats ont perdu de leurs pouvoirs parce qu’ils se sont mis au service du système financier mondial. Ce n’était pas le cas en Europe, mais maintenant, on partage ce problème avec l’Afrique où les peuples sont totalement ignorés. Le président Emmanuel Macron, par exemple, n’a rien à faire du peuple. Quand aujourd’hui il parle d’universalité de la retraite, il prône le nivellement par le bas. C’est de faire en sorte que de plus en plus de gens auront moins d’argent à la retraite de façon à ce que les riches privés en abondent.
« En Afrique, la démocratie se réduit juste à avoir des élections »
La démocratie est devenue un concept vide. Le problème c’est de se demander qu’est-ce qu’on impose aux gens et qu’est ce qu’on impose aux peuples sous couvert de démocratie. Maintenant en Afrique, la démocratie se réduit juste à avoir des élections dans lesquelles des commissions nationales disent que tout s’est bien passé. Or, ce n’est pas du tout ça la démocratie. Pour qu’il y ait démocratie, il faut qu’elle soit participative, parlementaire et citoyenne. Elle doit venir du peuple.
Comment faut-il s’y prendre alors, selon vous, si comme vous le dites la démocratie actuelle n’est plus à l’avantage du peuple ?
Il faut des initiatives populaires. En France par exemple, dans la contestation contre les politiques menées par le pouvoir en place, nous avons initié le RIC (référendum d’initiative citoyenne). On a recueilli des signatures contre la vente par l’Etat de l’Aéroport de Paris au secteur privé. Il nous faut 3 millions de signatures. Je crois qu’au mois de mars, nous arriverons à 1 million de signatures. Ce même si les conditions dans lesquelles se fera ce référendum d’initiative populaire sont complètement faites contre le peuple. Car elles sont drastiques.
« Guy Marius … son arrestation est dramatique »
Aujourd’hui, pour que l’Afrique cesse d’être le terrain de jeu des politiques hégémoniques étrangères, il faut que l’Union africaine se renforce. Il faut aussi que les peuples africains soient persuadés que le projet de l’Union est quelque chose qui doit et peut arriver. La place de l’Afrique doit changer dans le monde. Si on revient un peu à l’histoire du combat que mène l’activiste Guy Marius Sagna, on voit que les choses bougent. Pour cela, je soutiens entièrement ce jeune qui a été arrêté. Son arrestation est dramatique. C’est une atteinte à la liberté d’expression. Et c’est aussi une atteinte au droit de manifester.
LES SOCIALISTES EN BOUCLIERS AUTOUR D'AMINATA MBENGUE NDIAYE
Lles socialistes sont montés au créneau pour démentir ceux qui ont tenté d’attribuer à leur secrétaire générale, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, une proposition visant à doter la mairie de Dakar d’un statut spécial.
Les socialistes sont sortis de leur mutisme pour faire une mise au point par rapport aux propos prêtés à leur secrétaire générale par intérim, par ailleurs présidente du Haut conseil des collectivités territoriales, Mme Aminata Mbengue Ndiaye à propos d’un « statut spécial » de la Ville de Dakar.
Hier, les socialistes sont montés au créneau pour démentir ceux qui ont tenté d’attribuer à leur secrétaire générale, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, une proposition visant à doter la mairie de Dakar d’un statut spécial. Autrement dit, la secrétaire générale par intérim du Parti socialiste aurait proposé que le maire de la capitale soit désormais nommé et non plus élu.
Selon l’économiste Kadialy Gassama, membre du comité central du Ps, des responsables politiques comme Barthélémy Dias et des membres de l’APR auraient travesti les propos de leur patronne à eux socialistes, Mme Aminata Mbengue Ndiaye. « Halte à la désinformation et à l’interprétation tendancieuse de propos de leaders politiques. Barthélemy Dias attaque de façon virulente la Secrétaire Générale du Parti Socialiste, Madame Mbengue Ndiaye, lui prêtant des propos de changement de mode d’élection du maire de Dakar et d’un statut spécial pour la Ville de Dakar. Certains responsables politiques APR bottent en touche », a-t-il expliqué.
A cet effet, Kadialy Gassama a tenu à revenir sur les propos de l’ancien ministre de la Pêche concernant le statut spécial des grandes villes comme Dakar. Selon lui, la secrétaire générale du Parti Socialiste n’aurait jamais évoqué un statut spécial pour la ville de Dakar, encore moins parlé de nomination par décret du maire de la capitale. Ce dont il s’agit, explique le responsable socialiste rufisquois, c’est de discussions dans le contexte du dialogue politique et des réformes envisageables sur la décentralisation pour son approfondissement et la cohérence territoriale.
Ainsi, des avis sont émis pour voir quel nouveau statut pour les villes comme Dakar, Rufisque, Guédiawaye, Thiès qui polarisent des communes de plein exercice. « A partir du moment où le mode d’élection du maire par le suffrage universel direct semble être un consensus de la classe politique, quel modus operandi pour les villes comme Rufisque, Dakar, Guédiawaye et Thiès ? A ce titre, la secrétaire générale du Parti Socialiste a émis un avis sur le changement de statut pour les villes qui polarisent des communes. Une proposition qui, d’ailleurs, fait l’objet de discussions.
Par conséquent, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! » estime Kadialy Gassama. Selon lui, les Sénégalais ont compris que certains ont voulu entretenir l’amalgame à propos de cette proposition. « Aller vite en besogne pour des considérations politiciennes et faire dire à la secrétaire générale du Parti socialiste ce qu’elle n’a pas dit en interprétant ses propos autrement, procède de l’amalgame et de la désinformation. Toutefois, les esprits éclairés sauront distinguer le bon grain de l’ivraie », soutient-il. Statut particulier pour Dakar sens et portée d’une proposition du HCCT
Le secrétaire national adjoint chargé des TIC au Ps, Abdoulaye Gallo Diao, a abondé dans le même sens que Kadialy Gassama. Rappelant l’article évoquant le rôle du Haut conseil des collectivités territoriales, le membre de la cellule du communication du parti de Colobane, M. Diao, estime que Aminata Mbengue Ndiaye qui exposait sur un thème concernant les villes a rappelé que le statut de la ville de Dakar n’a pas évolué alors que «des villes-capitales politiques et économiques comme Yaoundé, Yamoussoukro, Douala, Lagos disposent d’un statut particulier à la hauteur de leur taille et à la dimension de leurs ambitions».
Ainsi, elle a plaidé pour un «statut particulier» pour Dakar. C’est cette déclaration que ses « adversaires » politiques ont dénaturée pour faire de l’amalgame. « Le Ps est indigné et même outré du fait que des trafiquants d’influence et des imposteurs champions de la désinformation et de la manipulation à travers les réseaux sociaux s’attaquent injustement au HCCT, troisième institution de la République, en insultant son autorité suprême à savoir la Présidente Aminata Mbengue Ndiaye. A ces vautours et charognards de tous les cieux, nous déclarons désormais que ce sera œil pour œil et dent pour dent. Le Parti socialiste ne laissera personne discréditer ni diaboliser sa secrétaire générale sur l’autel de mesquineries politiciennes », martèle M. Diao.