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20 juillet 2025
CHEIKH NDIAYE DEMYSTIFIE LES FINANCES PUBLIQUES
Inspecteur principal du trésor et spécialiste des questions de décentralisation, de finance et des fiscalités locales, Cheikh Ndiaye a publié le livre : «Finances et comptabilité des collectivités territoriales au Sénégal»
Inspecteur principal du trésor et spécialiste des questions de décentralisation, de finance et des fiscalités locales, Cheikh Ndiaye a publié le livre : «Finances et comptabilité des collectivités territoriales au Sénégal». éditée par harmattan Sénégal, cet ouvrage, selon son auteur, est une contribution pour démystifier et valoriser le domaine des finances et de la comptabilité au niveau des collectivités territoriales parfois complexe et laissé en rade. C’est samedi dernier que cheikh Ndiaye a présenté son livre au public
Entre Facebook où il est très présent et son poste de secrétaire général de Air Sénégal S. A, Cheikh Ndiaye a trouvé du temps pour écrire un livre. Il entend «contribuer modestement» à la compréhension d’un certain nombre de questions relatives aux recettes et aux dépenses, au budget des collectivités territoriales, aux interrelations dynamiques qui existent entre l’Etat et ses entités décentralisées, mais aussi à la comptabilité des collectivités territoriales. Inspecteur du Trésor, Cheikh Ndiaye a écrit ce livre dans ce sens. Intitulé : «Finances et comptabilité des collectivités territoriales au Sénégal», l’ouvrage a été préfacé par le maire de Guédiawaye Aliou Sall.
Selon son auteur, ce livre est loin d’être un désir de satisfaire un défi personnel ou d’étaler un savoir vaniteux. Il s’agit pour lui de contribuer «à la démystification et à la valorisation du domaine des finances et de la comptabilité au niveau des collectivités territoriales». A ses yeux, cela doit être même au cœur des politiques publiques. Sa conviction est que le développement se fera à la base ou ne se fera point. «Je crois que c’est ce qu’a compris le président de la République en instruisant la réforme de l’Acte III de la décentralisation dont l’ambition est d’organiser le Sénégal en territoires viables à l’horizon 2025. Et en adoptant le concept de territorialisation des politiques publiques comme instrument de planification et de développement territoriale. »
En effet, Cheikh Ndiaye a abordé aussi, dans son livre, d’autres questions relatives «au cadre comptable et à la nomenclature budgétaire des collectivités territoriales référentielles à partir desquelles sont traduites les opérations d’exécution des recettes et des dépenses». L’inspecteur du trésor n’a pas manqué de relever non plus la vieillesse de ce cadre qui est souvent décrié par les acteurs territoriaux et l’urgence de l’adapter aux exigences de la nouvelle gestion publique. A travers son livre, l’auteur propose de repenser la fiscalité locale. « Il nous faut réformer la fiscalité de manière à permettre aux conseils départementaux d’avoir une fiscalité propre et d’être autonomes. Nous ne pouvons pas continuer à avoir un département qui ne vit que des subventions de l’Etat», clame-t-il. Et d’ajouter : «En réalité, le livre est une anthologie des finances locales et de la bonne gouvernance territoriale adossée à des solides analyses et préconisations difficilement contestables sur le plan scientifique.»
L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui a assisté à la présentation du livre exhorte les dirigeants des partis politiques à s’imprégner de l’ouvrage et de s’en inspirer pour ce qui concerne les politiques de développement local. «Je pense que les dirigeants des partis politiques devront regarder ce livre pour savoir que la comptabilité des collectivités territoriales obéit à des règles. La plupart du temps, les maires ne se conformant pas à la loi, les budgets sont vite votés parce qu’on a la majorité», affirme-t-il.
BBC AFRIQUE DANS LA TOURMENTE SUITE AU LICENCIEMENT D’UN JOURNALISTE CONGOLAIS
Appel au boycott en RDC, menace de grève illimitée à Dakar, démentis à Kigali… Le licenciement de Jacques Matand Diyambi plonge la célèbre radio britannique dans la tourmente
Appel au boycott en RDC, menace de grève illimitée à Dakar, démentis à Kigali… Le licenciement du journaliste congolais Jacques Matand Diyambi plonge BBC Afrique dans la tourmente.
BBC Afrique est dans l’œil du cyclone. Depuis le licenciement pour faute grave, avec effet immédiat, du journaliste congolais Jacques Matand Diyambi, le 7 février, la célèbre radio britannique se trouve soumise à une fronde multiforme sur le continent. La lettre de licenciement adressée par la rédactrice en chef Anne Look Thiam, dont le contenu avait été révélé par JA dès le lendemain, invoque en effet comme prétexte « la plainte du gouvernement rwandais résultant de l’interview que vous avez menée avec Charles Onana [un essayiste dont les thèses sont souvent qualifiées de négationnistes] », laquelle aurait dévoilé des manquements du journaliste aux « consignes éditoriales de la BBC ».
À Dakar, la colère gronde au sein de la rédaction de BBC Afrique. « Nous avons déposé une proposition de conciliation à l’inspection du travail. Si celle-ci n’aboutit pas, le préavis de grève illimitée que nous avons annoncé à la direction prendra effet », assure à JA Bruno Sanogo, secrétaire administratif du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication sociale du Sénégal (Synpics) et délégué du personnel de BBC Afrique.
Lundi 17 février, le Synpics organisera une conférence de presse dans la capitale sénégalaise pour évoquer ce dossier sensible et alerter sur la « perte de l’indépendance et les mensonges » de la station.
Pétitions en série
En RDC, le sort de Jacques Matand a aussi donné lieu à une levée de boucliers, jusqu’au sommet de l’État. « Le licenciement de ce journaliste n’a respecté aucune règle, qu’il soit congolais ou d’une autre nationalité », a ainsi déclaré le ministre des Droits humains, André Lite Asebea. « Ma réaction est celle de réprouver totalement cette décision inique », indique de son côté Kasonga Tshilunde, le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).
Une pétition en soutien au journaliste a été lancée sur Change.org. Réclamant sa réintégration, elle avait recueilli plus de 10 200 signatures le 16 février. Des organisations internationales comme Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont par ailleurs apporté leur soutien au journaliste. Une autre pétition, plus confidentielle, préconise quant à elle le boycott pur et simple de la BBC, dont la RDC est le plus important marché sur le continent.
Sur les réseaux sociaux, le débat est d’autant plus vif que la raison officiellement invoquée par la BBC a de quoi surprendre. Le licenciement du journaliste Jacques Matand serait en effet la conséquence d’une « plainte » signifiée à la chaîne de radio britannique par le « gouvernement rwandais ».
« Des exemples passés de non-respect des ‘éditorial guidelines’ dans la région démontrent l’incapacité éventuelle de la BBC à exercer ses activités et à diffuser ses programmes au Rwanda, [ce] qui aurait pour conséquence un coût important pour la BBC et des implications sérieuses si le gouvernement rwandais décidait d’entamer une action en justice », écrit ainsi dans son courrier de licenciement la rédactrice en chef Anne Look Thiam, dont la démission est demandée par la section syndicale de BBC Afrique, dans la mesure où elle était informée de la programmation de l’interview controversée.
Démenti de Kigali
Depuis la fin des années 1990, un contentieux récurrent oppose Kigali au programme en kinyarwanda de la radio britannique, BBC Gahuza, dont la diffusion sur la bande FM est interdite depuis 2014 au pays des mille collines. Les différents sites de la BBC peuvent toutefois être consultés depuis le Rwanda.
La version présentée par Anne Look Thiam est pourtant fermement démentie par plusieurs sources officielles rwandaises interrogées par JA, notamment par Olivier Nduhungirehe, le numéro deux du ministère des Affaires étrangères. « Il n’y a jamais eu de plainte du gouvernement rwandais au sujet de cette interview de Charles Onana par la BBC », assure-t-il.
Selon une autre source rwandaise, « ceci est une affaire interne à la BBC, et nous ne souhaitons pas accorder une interview sur le sujet car cela nous mettrait au centre de l’affaire malgré nous ». Cela d’autant que Kigali, qui a pris la présidence tournante du Commonwealth, organisera en juin le sommet de cette organisation.
Interrogés par JA, les différents responsables de la BBC concernés par le licenciement de Jacques Matand – la rédactrice en chef à Dakar, Anne Look Thiam, et le responsable londonien du service Afrique, Solomon Mugera – nous ont renvoyés vers leur responsable de la communication, Marina Forsythe. Mais celle-ci a botté en touche et s’est abstenue de répondre à nos demandes de clarification sur le rôle exact qu’aurait joué le Rwanda dans cette affaire.
Plan social
Quelle institution ou personnalité rwandaise a saisi la BBC ? À quelle date ? Par écrit ou oralement ? Pour seule réponse, Marina Forsythe nous a indiqué que « la BBC ne fait pas de commentaires sur les affaires internes liées aux ressources humaines », tout en nous rappelant que « les journalistes que nous employons doivent se conformer aux standards éditoriaux rigoureux de la chaîne, notamment en matière de pertinence des sujets diffusés à l’antenne et en permettant aux organisations et aux individus cités de donner leur version des faits. Des manquements à ces règles sont en effet de nature à compromettre la réputation de la BBC en tant que source d’information impartiale, crédible et pertinente, en Afrique comme à travers le monde ».
L’interview de Charles Onana, auteur d’un livre récent sur l’opération Turquoise au Rwanda, en 1994, est-elle réellement à l’origine du licenciement de Jacques Matand Diyambi ? Si l’essayiste franco-camerounais est connu pour tenir, depuis près de 20 ans, des positions très controversées sur le génocide des Tutsi au Rwanda, plaidant la thèse d’un double génocide et relayant sans relâche une théorie du complot qui ferait du FPR de Paul Kagame le véritable instigateur des massacres commis en 1994, les journalistes de BBC Afrique se montrent circonspects par rapport à cette version.
« La direction n’a donné aucun détail, ni au personnel, ni aux médias, ni aux organisations professionnelles internationales, quant à cette supposée plainte rwandaise, indique Bruno Sanogo. Cela montre clairement que ce licenciement avait pour objectif de décapiter le syndicat, à la veille d’un plan social. » Jacques Matand était en effet le secrétaire général de la section du Synpics au sein de BBC Afrique.
Confrontée à une baisse drastique de la redevance qu’elle percevait jusqu’alors, depuis l’arrivée au 10 Downing Street de Boris Johnson qui lui reproche explicitement sa couverture du Brexit, la BBC a l’obligation d’économiser 80 millions de livres sterling à l’horizon 2022. Selon sa nouvelle directrice générale, Fran Unsworth, un plan social devrait aboutir à la suppression de 450 postes dans ce délai.
Jacques Matand a-t-il fait les frais de cette politique d’austérité, sur fond d’accusations larvées – mais non démontrées – de pressions rwandaises ? À Dakar, plusieurs de ses collègues s’en disent convaincus.
DAKAR, AU SOMMET DE LA VAGUE
La capitale rayonne sur la scène internationale pour sa vitalité culturelle. Aujourd'hui, la ville entend se faire connaître aussi comme l'un des meilleurs spots de surf pour les amateurs et les professionnels, d'ici et d'ailleurs
Les Inrocks |
Jennifer Padjemi |
Publication 17/02/2020
“J’aimerais que Dakar soit aussi connue pour son surf, car c’est l’un des rares sports où les meilleurs compétiteurs du monde viennent s’entraîner chez nous, grâce à nos bonnes vagues. Il faut que les autorités comprennent que le surf est aussi important que la culture”, nous dit sans détour Oumar Seye, vice-président de la Fédération sénégalaise de surf, mais, surtout, le premier surfeur sénégalais à avoir signé un contrat professionnel de surf, accompagné par des marques comme Roxy et Rip Curl. Aujourd’hui, il fait partie des piliers qui font rayonner la pratique dans sa ville, insufflant un lifestyle qui attire naturellement les touristes, mais également beaucoup de natifs du pays.
Il suffit de se promener sur la corniche des Almadies pour le constater, et découvrir une ambiance à la Venice Beach ou, plus proche de chez nous, qui rappelle la Côte basque. Entre les joggeurs et joggeuses élancé·es qui courent au rythme de leur musique, les groupes qui s’activent sur les machines de sport mises à disposition, ou encore les fameux surfeur·ses avec leurs planches sous le bras, la ville idéalement située à l’extrémité de l’Afrique de l’Ouest, sur une presqu'île, et dont la région compte plus de trois millions d’habitants, n’a rien à envier à ses voisines occidentales.
Frénésie artistique parmi les vagues
Considérée comme une destination de choix au sein des pays d’Afrique francophone, Dakar est surtout connue pour sa vivacité culturelle, qui fait d’elle une capitale en plein boom créatif. Celle qui attire des milliers de touristes chaque année – qui sont plus de 1 500 000 à mettre les pieds sur le sol sénégalais – a réussi à s’imposer sur la scène artistique avec des événements devenus incontournables, comme la Biennale de Dakar (Dak’Art), qui va célébrer sa quatorzième édition et ses 30 ans en mai prochain.
L’art, dans cette ville qui bouge, c’est aussi des rendez-vous comme Partcours, Festigraff, Gorée Island Cinéma, la Dakar Fashion Week ; des lieux comme la Maison Ousmane Sow, ou encore les plus récents monument de la Renaissance africaine (construit par un studio de Corée du Nord et qui a fait polémique en raison, entre autres, de son coût faramineux) et musée des Civilisations noires, inauguré en 2018, qui contribue à tracer les lignes du futur patrimoine africain. Il accueille actuellement l’exposition itinérante Prête-moi ton rêve et envisage d’étoffer sa programmation avec des rétrospectives d’artistes africains et internationaux.
Atlantique city
Au-delà de ces nouveaux rendez-vous culturels, il faudra désormais compter sur la Coupe du monde de surf, qui a décidé d'inscrire Dakar comme une étape de la compétition depuis l’année dernière. Les Sénégalais se targuent d’avoir les meilleures vagues du continent, et le documentaire The Endless Summer, sorti en 1966, l’a démontré en attirant des surfeurs des quatre coins de la planète.
Aujourd’hui, le surf camp Surfer Paradise, à l’image d’Oumar Seye, qui en rêvait depuis qu’il a vu le film Point Break, est devenu un point d’ancrage pour les compétitions internationales. Avec un restaurant, deux magasins et une école, le lieu permet de former des jeunes qui en forment d’autres, en espérant devenir pro un jour. Au total, six écoles se partagent l’affiche à Dakar avec une rivalité bon enfant, qui n’enlève rien à l’atmosphère familiale qui règne parmi les surfeurs. Et les surfeuses, "qui sont de plus en plus nombreuses et parfois meilleures", nous dira-t-on.
Un niveau d'excellence qui nécessite cependant beaucoup d’argent, nous confie le trésorier de la Fédération, René Pierre Laraise : “Si le Sénégal est plus connu pour l’art, c’est tout simplement à cause d’une histoire de moyens.” Et d’évolution, d’après Oumar Seye, qui revient de loin. “Quand j’étais jeune, les parents n’étaient pas fiers d’envoyer leurs enfants surfer, parce que l’image n’était pas du tout positive, mais j’ai contribué à changer cette image", conclut l’entrepreneur, qui pense que Dakar peut devenir une destination de choix pour les amateurs d’art et de sport.
VIDEO
L'AFRIQUE OTAGE DE LA MONDIALISATION ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Chérif Salif Sy, Demba Moussa Dembélé et Bernard Founou Tchuiga évoquent la décolonialité, l’industrialisation selon Samir Amin, la question du Fcfa et de l'Eco... Dans le prochain numéro de Sans Détour - BANDE ANNONCE
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 17/02/2020
"L''urbanisation spontanée telle que faite actuellement dans les Etats africains n'est pas gérable'', estime Bernard Founou Tchuiga, Docteur en sciences économiques qui revient sur le concept de la paysannerie développée par Samin Amin, pour aboutir au développement.
L'invité de l’émission Sans Détour en compagnie de Chérif Salif Sy, économiste, directeur du Forum du Tiers-Monde, SG association des chercheurs sénégalais et Demba Moussa Dembele, économiste, chercheur, met en lumière les comptes et les coûts de la ''déconnexion'' prônée par l'économiste et anticapitaliste décédé en Août 2018.
Nous vous proposons de suivre cette bande annonce de l'émission animée par Aboulaye Cissé.
Voir la vidéo
"LE GOUVERNEMENT A SACRIFIÉ LES HUILERIES PRIVÉES"
Les négociants chinois ont bouleversé l’industrie en offrant des prix supérieurs au tarif minimum fixé en début de chaque campagne. La surenchère a surtout remis en cause l’approvisionnement en arachide des huiliers locaux
Opérant sur le marché de l’arachide du Sénégal depuis quelques années, les négociants chinois ont bouleversé l’industrie en offrant des prix supérieurs au tarif minimum fixé en début de chaque campagne. Et si les producteurs s’en sortent avec de meilleures rémunérations, la surenchère a surtout remis en cause l’approvisionnement en arachide des huiliers locaux. Bousculés par cette vague, ceux-ci peinent à faire tourner leurs usines et certaines ont déjà fermé leurs portes. Parmi celles-ci, figure la Compagnie de production des Oléagineux (Copéol), second plus gros huilier du Sénégal, qui a cessé ses opérations le 31 janvier dernier. Nicolas Brugvin, son directeur général, revient avec l’Agence Ecofin, sur la situation de l’entreprise.
AE : Pouvez-vous nous présenter brièvement la Copéol ?
NB : Copéol est une entreprise franco-sénégalaise qui associe trois parties. Il s’agit de deux groupes industriels français que sont le groupe Avril, leader dans le métier des oléagineux en France, et le groupe Castel très présent en Afrique, ainsi qu’un investisseur privé sénégalais, le groupe AKF, qui a une grande expérience historique dans la filière arachidière sénégalaise. Elle exploite une usine de décorticage et de trituration de 100 000 tonnes de graines d’arachide dans le port de Kaolack et exporte sa production en Europe et en Chine.
Son business-model était basé sur la contractualisation directe avec les organisations de producteurs auxquelles elle avance, sans intérêt, des intrants de qualité en contrepartie de la livraison d’une partie de leur production.
AE : Quel a été le volume d’arachides que vous avez réussi a collecté auprès des producteurs en 2018/2019 et quels ont été vos objectifs en 2019/2020 ?
NB : En 2018/2019 nous avons collecté 61 000 tonnes de graines que nous avons transformées. Notre objectif pour cette campagne était de 70 000 tonnes, nous avions avancé pour cela environ 4 milliards FCFA sous forme de semences (952 millions FCFA), d’engrais (1,07 milliard FCFA), de fonds de roulement (1,7 milliard FCFA) et de produits de lutte contre l’aflatoxine (166 millions FCFA).
AE : Comment s’est passée votre campagne jusqu’à la fin du mois dernier ?
NB : Nous avons collecté 2500 tonnes de graines, un volume insuffisant pour démarrer notre usine que nous allons fermer. Nous avons arrêté toute activité le 31 janvier dernier.
AE : Comment est-ce que les achats des négociants chinois ont-ils perturbé vos approvisionnements ?
NB : Les négociants chinois bénéficient d’une distorsion qui condamne l’industrie huilière sénégalaise. La Chine et le Sénégal ont signé un accord qui permet l’exportation de l’arachide d’huilerie en exonération de toute taxe alors que l’huile est lourdement taxée et le tourteau (le coproduit) interdit à l’exportation en Chine. Comme les prix internationaux sont déterminés par le marché chinois, les acheteurs chinois ont donc tout intérêt à préférer la graine à l’huile. La distorsion est insurmontable.
Il faut ajouter à ce facteur que l’arachide est, pour les entreprises chinoises opérant au Sénégal dans différents secteurs, un véhicule inespéré pour rapatrier des devises. Dans ces conditions, les compagnies chinoises sont toujours prêtes à surenchérir même si le résultat économique de l’opération est négatif. De ce fait, vous comprendrez que nous ne pouvons pas lutter même en envisageant de limiter notre activité au décorticage. Nous connaissons bien les destinataires finaux de l’arachide sénégalaise, les triturateurs chinois, qui sont aussi nos clients. Eux-mêmes constatent que les prix pratiqués à l’achat, ici, par leurs concitoyens sont irrationnels.
AE : Quelles ont été les conséquences sur votre activité de transformation d’arachide en huile ?
NB : Les usines sont toutes à l’arrêt. Il n’y a pas que Copéol, les trois autres huiliers privés n’ont strictement rien collecté. L’entreprise étatique à savoir la Sonacos, a tenté de suivre la surenchère des opérateurs chinois, bien que ce ne soit pas viable économiquement. Mais elle n’a réussi qu’à collecter 13 000 tonnes pour ses trois usines. Elle a licencié tous ses saisonniers. Elle ne va probablement pas triturer ses graines et préférer les convertir en semence, car là aussi il y a des inquiétudes, le capital semencier n’a pas été épargné par cette razzia. Il faut aussi préciser que la pénurie n’est pas liée qu’à la distorsion avec les opérateurs chinois, elle vient aussi d’une très faible récolte liée à un hivernage tardif. Mais les services du ministère de l’Agriculture ont choisi d’afficher une production record (1 420 000 tonnes), probablement pour se justifier de ne pas prendre de mesures conservatoires. Quant à nos décisions, elles sont déjà prises. Nous supprimons 120 emplois directs et nous ne conservons qu’une petite équipe de maintenance dans l’espoir de trouver un repreneur pour nos actifs industriels, mais nous ne nourrissons qu’un faible espoir.
Dans le contexte actuel, il sera difficile de trouver un investisseur. Mais le coût social de la situation est beaucoup plus important. La Sonacos a licencié tout son personnel temporaire. Pour sa part, la compagnie américaine West African Oil (WAO) vient de finaliser le licenciement économique de salariés permanents. Si vous ajoutez à cela les prestataires et les emplois indirects, ce sont plusieurs milliers d’emplois qui sont supprimés et ce ne sont pas les éphémères emplois peu qualifiés, le plus souvent informels, créés par les opérateurs chinois qui vont les compenser.
AE : Votre réseau contractuel de producteurs aurait-il pu être d’un quelconque soutien dans cette crise ?
NB : Nous avions développé un vaste partenariat avec les organisations de producteurs. Nous étions les seuls dans cette démarche. En 2018, nous avions 80 000 ha sous contrat. En 2019, pressentant que l’activité huilerie était condamnée, nous avions réduit la voilure pour ne contractualiser que 37 000 ha, en apportant des intrants pour lutter contre l’aflatoxine dans l’optique de produire de l’arachide de bouche, plus rémunératrice pour le producteur et le transformateur. L’expérience montre que ce schéma de contractualisation n’a pas résisté à la pression chinoise. Il n’y a qu’au Sénégal que l’on voit des acheteurs étrangers ou leurs mandataires aller dans les villages pour démarcher les producteurs.
Pendant ce temps, les opérateurs nationaux sont tenus de rester dans les points de collecte officiels et contrôlés. Les autorités veillent d’ailleurs à ce qu’ils respectent une réglementation coûteuse, contraignante et obsolète, mais s’appuient sur un décret de libéralisation plus récent pour laisser une totale liberté aux opérateurs chinois.
AE : Certains préconisent l’instauration d’un quota de la production d’arachide qui serait allouée aux huiliers locaux alors que d’autres appellent à un blocage des exportations vers la Chine. Que pensez-vous de ces mesures et quelles dispositions le gouvernement peut-il prendre, selon vous, pour faire face à cette situation qui est récurrente depuis plusieurs années ?
NB : Toutes sortes de propositions ont été faites par les acteurs de la filière, qui devraient normalement la gérer, et ce depuis des années. Nous avons même alerté le ministère de l’Agriculture avant le démarrage de la campagne officielle en 2019/2020 car les opérateurs chinois opéraient déjà à grande échelle alors que nous avions interdiction de le faire.
En pratique, le ministère de l’Agriculture, qui a la tutelle du secteur, prend des décisions, distribue des subventions, fait des annonces, sans consulter ni informer les acteurs. En tant que tel, nous ne pouvons que faire des suppositions sur ses intentions et déplorer les résultats de sa politique.
Pour cette année, il n’y a de toute manière plus rien à faire, la graine est déjà en Chine. La Direction de l’agriculture semble s’inquiéter de la disponibilité de semences pour son programme d’intrants subventionnés, ce qui dans le fond n’est pas bien grave. Les producteurs nous disent qu’ils n’ont jamais compté sur ces semences subventionnées pour produire.
Nous constatons, de toute façon, que le gouvernement n’a aucune intention de prendre des mesures pour protéger le secteur industriel, il se limite à éponger les pertes de la Sonacos, mais pour combien de temps encore ?
L’exécutif a déjà injecté 65 milliards FCFA depuis la renationalisation de l’entreprise en 2015 [qui avait été privatisée en 2005 sous le nom de SUNEOR, ndlr], mais aucun investissement industriel n’a été effectué dans un outil obsolète. Il a clairement sacrifié les huileries privées, auxquelles il avait demandé d’avancer les subventions aux producteurs quand les cours étaient bas, mais qu’il ne rembourse pas. Ce sont 12 milliards FCFA d’arriérés de l’Etat que nous supportons avec nos confrères [de la WAO et du Complexe agro-industriel de Touba (CAIT), ndlr] pour le compte des campagnes 2017/2018 et 2018/2019. Il est évident que la seule priorité du moment pour les autorités est de livrer la matière première à la Chine avec qui des engagements ont, semble-t-il, été pris.
AE : Que pensez-vous de la libéralisation de la filière arachidière au Sénégal ?
NB : Nous l’avons toujours appelée de nos vœux et en théorie elle est effective ; l’ex-président Abdoulaye Wade avait pris un décret en ce sens en 2010. Mais en pratique, seuls les industriels continuaient à être soumis à des contraintes règlementaires, notamment le respect du prix minimum, les cotisations à l’interprofession, le contrôle par les autorités de la régularité des transactions… Qui plus est, on leur a ajouté cette distorsion tarifaire avec l’accord noué avec la Chine, qui est une véritable discrimination négative. Maintenant qu’il n’y a plus d’industrie, on peut dire que la libéralisation est achevée…
MON RÊVE LE PLUS IMPORTANT
Entre Babsa Maal et le Fouta, l’histoire d’amour est éternelle. Le «roi du Yela» vient encore une fois de le prouver en prenant part à la 5e édition du Festival à Sahel ouvert de Mboumba
Entre Babs. a Maal et le Fouta, l’histoire d’amour est éternelle. Le «roi du Yela» vient encore une fois de le prouver en prenant part à la 5e édition du Festival à Sahel ouvert de Mboumba. A quelques minutes de sa montée sur scène, Baba Maal s’est prêté au jeu des questions réponse.
Vous participez à ce festival 10 ans après la première édition dont vous étiez la tête d’affiche. C’est un festival engagé. Vous venez avec quelle vision ?
Je viens d’abord pour féliciter la population de Mboumba d’avoir tenu bon pour l’organisation de ce festival. Je sais que c’est un très grand challenge de Xavier Simonin et de son staff.
C’est parce que je sais qu’à chaque édition, il y a un thème qu’on essaie de mettre en avant. Surtout pour cette année où il est question de l’importance de l’eau. Je suis de la région du fleuve et la question de l’accès à l’eau potable et de la sécurité de nos nappes, m’interpelle comme ça interpelle beaucoup de personnes. C’est pour toutes ces raisons que je suis présent à cette 10e édition.
L’une des raisons, c’est aussi que j’étais là à la première édition. J’étais là quand ce n’était qu’un petit bébé et qu’on ne savait pas si cela allait continuer ou pas. J’avais émis le souhait de voir ce festival grandir et devenir très important pour cette localité.
Ces dernières années, on vous a vu être plus actif sur le terrain du développement avec votre organisation NanK. C’est une demande que les populations vous ont adressée ou c’est partie de votre propre prise de conscience ?
Moi j’en avais besoin parce que je sentais quelque part que les populations étaient très conscientes que le Dande Leniolles a accompagnées pendant très longtemps, pendant des décennies. Mais les populations aussi, ce sont des populations, je ne dirais pas qui ont mûri, mais on sentait qu’elles aspiraient à quelque chose de… .
Je ne dirais pas quelque chose de plus important que la culture mais une suite logique de ce que la culture avait réalisé en leur compagnie, en l’occurrence le développement. C’est une population qui est consciente qu’elle a tous les atouts pour créer un développement durable qui commence à partir de nos localités. Cela, pour moi, ne pouvait être accompagné que par la culture. Et dès l’instant que je me retrouvais comme étant une des personnalités culturelles qui pouvaient polariser les gens dans n’importe quel secteur, même politique…
Déjà quand je viens, les gens taisent leurs différences pour répondre à mon appel, je me dis que c’est une opportunité d’être un leader dans le développement. D’au tant plus que le Dande Leniol a toujours fait du développement mais dans l’informel. Tous les concerts qu’on a eu à donner au stade Amadou Barry ou toutes les tournées qu’on a eu à organiser dans le Fouta pendant plus de 25 ans, ce sont des associations de village, des associations de développement qui nous interpellaient.
Donc, nous étions là à regarder ces associations prendre l’argent récolté, acheter des tables bancs, faire des postes de santé, accompagner des champs avec des associations féminines de développement. Au finish, je me suis dit, pourquoi ne pas créer nousmêmes une entité. Parce que ce sera beaucoup plus respectable de créer cette entité NanKpour pouvoir parler avec le gouvernement du Sénégal en tant qu’acteurs de développement et avec nos partenaires à l’extérieur, surtout des partenaires que j’ai accompagnés pendant des décennies dans d’autres pays dans le monde. Donc, ils me doivent quelque chose et je me suis dit que c’est l’occasion de leur demander de m’accompagner ici, chez moi.
Toujours dans ce domaine du militantisme, vous connaissez bien le Fouta. Et il y a encore ici des pratiques néfastes telles que l’excision ou les mariages précoces qui perdurent. Est-ce que vous pensez prendre position de façon très claire sur ces questions ?
Je l’ai déjà fait. J’ai travaillé avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) en tant que champion avec les lutteurs Eumeu Sène, Modou Lô, Coumba Gawlo, Feu Ablaye Mbaye. Nous sommes engagés depuis des années à faire des tournées. Toutes les dernières tournées que j’ai eu à faire, même la préparation de la musique du film Black Panther, c’était durant une tournée dans la Vallée. On faisait des concerts, on faisait un plaidoyer pour demander à ce qu’on arrête toutes ces pratiques
j’ai la chance de m’asseoir avec les personnes les plus réticences en ce domaine, en l’occurrence les marabouts et certains traditionnalistes. Vu le parcours que j’ai eu avec eux, ils se disent puisque c’est Baba Maal, on peut l’écouter et ça me permet aussi d’aborder le sujet d’une manière assez respectable.
Parce qu’il ne suffit pas de dire aux gens ‘’arrêtez’’ ; ça ce n’est pas bon. Il faut respecter l’organisation sociale et mettre par exemple les conséquences de toutes ces pratiques sur la table et laisser la population découvrir par elle-même. Je me rappelle à Gamadji dans le département de Podor, on est parti rencontrer les jeunes filles elles-mêmes qui organisaient tout un après-midi.
Elles avaient fait venir les parents d’élèves et des organismes comme le Fnuap pour parler de l’éducation mais aussi dénoncer des pratiques comme le mariage précoce et consorts. Et au sortir de cette rencontre, j’ai entendu beaucoup de personnes adeptes de ces pratiques dire que les jeunes avaient raison. C’est là la force de la culture. Elle a la capacité de mettre le doigt sur certaines vérités sans heurter les populations.
Cette année, vous célébrez les 35 ans du Dande Leniol. Avez-vous encore des rêves dans la musique ?
Beaucoup de rêves (il répète plusieurs fois en éclatant de rire). Parce qu’en matière de musique, tant qu’on a la capacité de ressentir des frissons en regardant quelque chose, que naissent par exemple des pulsations qui vont vers des rythmes, des mélodies, des concepts, on est toujours dans le feu de l’action. L’artiste a toujours, quel que soit son âge, un regard qui fait que c’est un nouveau regard par rapport à la vie, ce qu’on chante, ce qu’on fait sortir dans la musique.
Mais mon rêve le plus important, c’est de créer un espace sur le plan musical pour que tous ces jeunes qui me font rêver aussi, parce que j’en ai décelé certains qui sont vraiment remplis de talent, qui sont remplis de rêves, qui sont très compétitifs, parce qu’il s’agit de compétition. Et ce serait bien de leur tendre la main et de créer les espaces qui leur permettront de s’épanouir et c’est en s’épanouissant qu’ils me feront m’épanouir davantage.
C’est pourquoi on a créé Les Blues du Fleuve, c’est pourquoi dans la tournée des 35 ans, on va faire le tour du monde inchallah et on va amener dans nos valises certains de ces jeunes talents comme Adviser, Paco Legnol, Demba Guissé, Ndèye Diarra Guèye… il y en a plein qui sont là.
Suivant les différentes étapes, on va essayer de présenter ces différents artistes et essayer de créer ensemble un autre courant qui va peut-être continuer pendant les 35 ans à venir. Vous aviez pris part à la première édition et vous avez aussi un festival chez vous à Podor, «Les Blues du Fleuve».
Aujourd’hui, quel est votre degré d’implication dans le développement de l’action culturelle ?
Il faut noter qu’on nous considère comme des entités commerciales. Mais il faut noter aussi qu’on a entre les bras une culture qui a toujours été là pour accompagner le développement. C’est ça qu’on est en train de perpétuer. Ce n’est pas nouveau qu’on puisse utiliser la culture pour dire aux populations : «Venez répondre à l’appel.»
Et quand elles viennent, on peut discuter. Mon ami Mansour Seck dit toujours : «Dansons, chantons, mais disons toujours ce qui peut être profitable pour nos communautés.» Ce n’est pas nouveau et la culture pulaar, c’est une culture qui chante la nature, le mouvement des gens à partir des saisons, le Walo, le Dieri et qui magnifie le travail ; mais qui est là pour donner le ton par rapport au développement. Maintenant, nous sommes dans une nouvelle ère de développement où il y a les barrages, l’irrigation. Il faut faire l’agriculture sous une autre forme, le fait qu’il faille introduire la technologie pour être plus compétitif.
Mais je me dis que si le gouvernement, l’Adminis tration et tous ceux qui ont des projets sur le développement, ne mettent pas la culture au-devant, les gens vont se casser la gueule. Excusez du terme qui est très fort, mais je pèse mes mots en le disant.
Par exemple, on à un projet de faire un champ, c’est la culture qui doit faire le plaidoyer chez les populations. On entretient le cheval avant de le mettre dans la course et quand le projet arrive, si la culture ancre ce qu’on va faire dans la tête des gens, le projet roule.
Mais si la culture n’est pas mise en avant, les populations ne comprendront pas le pourquoi de certains projets, même s’il y a des retombées très bénéfiques pour elles. Il faut attraper le taureau par les cornes et les cornes, c’est la culture.
Et ce n’est pas nouveau. Dans l’Empire du Mali, on a vu que pour promouvoir la bonne gouvernance, la prise de position dans certaines responsabilités, l’engagement des populations, il fallait toujours passer par la culture. Je pense qu’un festival de ce genre doit donner une place importante à la culture comme vecteur d’information et de plaidoyer.
"JE NE SOUTIENS PAS LE PRÉSIDENT, JE DÉFENDS MON ENGAGEMENT"
Abdou Latif Coulibaly a présenté son livre qui explique le bilan du septennat de Macky Sall et parle des défis de 2019 à 2024. L’auteur de «Sénégal, l’histoire en marche» dit s’appuyer sur des «faits» pour montrer que le pays a connu une évolution notable
Abdou Latif Coulibaly a présenté son livre qui explique le bilan du septennat de Macky Sall et parle des défis de 2019 à 2024. L’auteur de «Sénégal, l’histoire en marche» dit s’appuyer sur des «faits» pour montrer que le pays a connu une évolution notable sous Macky Sall.
Journaliste de renom, Abdou Latif Coulibaly avait écrit plusieurs ouvrages pour dénoncer la mauvaise gestion sous le régime de l’ancien Président Abdoulaye Wade (2000-2012). Aujourd’hui hors des rédactions, il a choisi de mettre sa plume au service de son camp politique, celui du Président Macky Sall. Samedi, il a présenté son livre intitulé Sénégal l’histoire en marche : après un septennat bien rempli,un quinquennat face aux défis de l’avenir. «Si on dit le Sénégal, l’histoire marche aujourd’hui, c’est incontestable. Maintenant on peut être un opposant politiquement positionné pour dire que ce n’est pas vrai. Mais regardons les faits !» Il parle de faits «palpables» comme les réalisations dans le monde rural : l’éducation, l’accès à l’eau potable, etc.
Dans le livre, l’auteur essaye d’apporter un débat «utile» pour le pays. En revanche, dit-il, il appelle à un débat non pas sur la base d’opinions, mais de faits notamment sur la question des hydrocarbures concernant les aspects environnementaux, les transactions, etc. «Je ne soutiens pas le président de la République. Je défends mon engagement et explique pourquoi je me suis engagé sur ça. Je considère d’ailleurs que le président de la République n’a pas besoin d’être défendu. Il a besoin qu’on fasse comprendre et expliquer la politique qu’il fait. Et c’est ça qui est le plus essentiel», se défend l’ancien secrétaire général du gouvernement.
Pour le journaliste Madiambal Diagne, qui en était le modérateur, comme le dit l’auteur, l’érection du Mémorial de Gorée mérite un large débat national. En effet, il souhaite une discussion sur son architecture qui est identique à celle réalisée à Dubaï, l’hôtel le «Burj al-Arab» (la Tour des Arabes). En outre, pour le Président directeur général du groupe Avenir communication, Abdou Latif Coulibaly a écrit pour plusieurs raisons. Il dit : «Latif a écrit pour dire vrai, refuser une dictature du débat par des objecteurs de conscience, témoigner de sa contribution humble à la marche de notre Etat.»
Il ajoute : «Il faut que nous autres nous ayons le courage de témoigner, surtout nous qui avons vécu dans ce pays sous Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade, continuons de vivre sous Macky Sall. Dire qu’il y a eu des progrès dans ce pays, dire qu’il y a eu des chantiers qui ont été ouverts ces 7 ou 8 dernières années, c’est dire la vérité et apporter un témoignage.» Pour sa part, le secrétaire général de la présidence de la République retient de l’auteur «un homme libre et véridique».
Pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, ce qu’on doit retenir du livre, ce n’est pas la politique, mais ce qui nous unit, c’est-à-dire le Sénégal. «Pour cela, il mérite d’être lu par ses contemporains. L’his toire se chargera de conter sa posture, sa lucidité et son courage aux générations à venir. Il continuera à être ce témoin crédible, dévoué et convaincu de l’histoire en marche du Sénégal de nos rêves», ajoute Madiambal Diagne.
Et Abdou Latif Coulibaly est convaincu que dans 50 ans, les scientifiques ne consulteront certainement pas les archives des radios, mais les écrits des livres comme le sien et tant d’autres.
MACKY SALL DESCEND EN FLAMMES SES DETRACTEURS
Le président de la République a jeté une pierre dans le jardin de ses contempteurs dont la principale occupation consiste, dit-il, à critiquer ses communications
La cérémonie de pose de la première pierre de la maison des transporteurs à Sébi Ponty (Diamniadio) a servi de tribune au Président Macky Sall pour tirer à boulets rouges sur ses détracteurs dont l’unique occupation est de critiquer sa communication, voire déformer ses propos. Saluant le travail des opérateurs, il pense que c’est nécessaire de donner une nouvelle orientation à la gouvernance du secteur, articulé autour de quatre axes de modernisation.
Le Président Macky Sall a jeté une pierre dans le jardin de ses contempteurs dont la principale occupation consiste, dit-il, à critiquer ses communications. En effet, le chef de l’Etat a profité de la célébration de la Journée des Transporteurs et de la pose de la première pierre de la Maison des transporteurs samedi à Sébi Ponty (Diamniadio) pour décocher des flèches à ses détracteurs qui n’ont pas d’occupations. «Je vais résumer mon discours en Français parce que dans ce pays, tout ce que tu dis, on te corrige. Il y a des gens qui vont toujours déformer vos propos. Ils n’ont pas de travail, «amougnou liguey, amougnou palto, amougnou place». Leur préoccupation, c’est d’écouter la radio et de déformer vos propos matin et soir.
Dans ce contexte, le président de la République doit tourner mille fois sa langue entre ses dents avant de parler», a déclaré Macky Sall dans un sourire narquois. Il ferme la parenthèse et salue le travail de l’Association de Financement des Professionnels du Transport Urbain (Aftu) qui reste le principal acteur du secteur du transport interurbain au Sénégal. «Avec l’Aftu, les phases successives de renouvellement ont permis d’injecter 1855 minibus à Dakar et 450 dans les régions. Ainsi, plus de 9000 emplois directs ont été créés dans le cadre de ce projet. Aujourd’hui, les lignes de transport interurbain sont devenues une réalité dans les régions (…) avec un tarif abordable pour les usagers. Ce qui a permis le recouvrement des financements», a indiqué le chef de l’Etat en présence des acteurs. Selon lui, ce programme a pu être initié et développé grâce au comportement responsable des transporteurs mais surtout leur engagement aux côtés de l’Etat, dans le respect des remboursements avec un taux de recouvrement aujourd’hui très satisfaisant.
Ainsi, les ressources générées par ce programme sont réinvesties grâce à un mécanisme s’appuyant sur un fonds revolving mis en place par l’Etat. Le Président Macky Sall souligne d’ailleurs que ce sont ces ressources qui ont permis de financer la Maison des transporteurs. (…) «Je vous exhorte à vous engager inéluctablement dans le respect de l’application des conventions collectives afin d’accélérer la professionnalisation du secteur. Je sais compter sur vous pour qu’ensemble nous puissions venir à bout de la contractualisation et de l’insécurité routière par la promotion de comportements responsables sur nos routes. Mes services compétents continueront de prendre toutes les dispositions pour vous accompagner dans cette volonté de l’Etat de mettre à la disposition des citoyens un service de transport de qualité et fiable», a-t-il soutenu. Le chef de l’Etat promet le renforcement de cette dynamique avec les réformes engagées, notamment l’avènement des transports de masse à Dakar. «A cet égard, je ne puis m’empêcher de vous annoncer qu’une restructuration globale des transports publics est en préparation avec l’introduction des transports de masse. Le BRT et le TER devront agir comme un accélérateur de la professionnalisation du sous-secteur et de sa modernisation.
Le rôle des opérateurs locaux, Dakar Dem Dikk et AFTU, devra ainsi être consolidé par le CETUD. Pour accompagner toutes ces innovations, il est nécessaire de donner une nouvelle orientation à la gouvernance du secteur, articulée autour de quatre axes de modernisation», déclare le chef de l’Etat. Le premier axe consiste à l’instauration d’une loi d’orientation qui tient compte des nouveaux modes de transports collectifs modernes de dernière génération. Le second a trait au renforcement de la dimension réglementaire à la politique de rajeunissement du parc automobile du transport routier. Les deux autres sont l’organisation du secteur pour le rendre plus compétitif et la lutte plus vigoureuse contre l’insécurité routière.
MACKY SALL MARQUE SON SOUTIEN AUX INITIATIVES DU CETUD
Le chef de l’Etat souhaite que cette modernisation soit irriguée par des initiatives en faveur de la transition numérique et écologique. Cela, à travers la maîtrise de l’information et des données statistiques afin d’asseoir une « mobilité intelligente » impliquant la mise en place de systèmes modernes de réservation, de paiement et d’informations en temps réel, et l’application de mesures incitatives et de dispositifs de régulation favorisant la mise en place d’infrastructures et de services de qualité, résilients et durables en vue de réduire voire annihiler l’empreinte carbone du sous-secteur. «Dans cette perspective, je félicite et marque mon soutien aux initiatives du CETUD qui portent sur les projets pilotes de mise en place d’une plateforme numérique d’intégration des données du réseau de transport public à Dakar, ainsi que le développement d’un système d’aide à l’exploitation et à l’information des voyageurs. J’encourage au même titre l’introduction de véhicules avec une meilleure exigence environnementale, conformément à nos engagements internationaux pour l’amélioration de la qualité de l’air», dit-il.
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
UNE POLICE DÉLATRICE ?
Ça puait à mille lieues que le lieutenant Ndiassé Dioum se réjouissait de ce qui arrivait à Makhtar Gueye qui recherchait sa fille, comme pour lui dire : vous jouez les ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession
L'incident de la disparition-réapparition de la fille de Mame Makhtar de Jamra et la communication désastreuse du chef du bureau des relations publiques de la police inspirent cette chronique.
Et, c'est la police qui se retrouve sur le grill, prise en flagrant délit de violations du secret d'une enquête.
Un fait assez grave pour mériter qu'on s'y arrête.
N'est-ce pas, Abdoulaye Cissé ?
On se demande encore ce que va faire la demoiselle Gueye à la police aujourd’hui.
Selon la formule consacrée, c’est pour les suites de l’enquête. Une enquête dont on sait déjà tout par le bavardage inutile et pour le moins suspect du chef du bureau des relations publiques de la police.
Dans son exercice de communication, le lieutenant Ndiassé Dioum est allé au-delà de livrer de simples informations qui pouvaient être utiles au public. Il a livré à lapidation la jeune fille, à peine majeure, l’amant de la jeune fille sans compter les dégâts collatéraux sur les familles respectives dans une société moralisatrice qui n’accepte pas qu’une jeune fille, non mariée s’enferme avec un garçon, de surcroit dans une auberge, lieu de tous les fantasmes et de tous les fantasques. Mais s’il n’y a pas de contraintes ni exercice d’une quelconque violence, on est dans une relation entre adultes consentant. Le reste ne serait plus que jugement moral
Disons-le tout net, il y’avait de la bave dans la bouche du lieutenant Ndiassé Dioum comme pour rabattre le caquet au père de la jeune fille, un certain Makhtar Gueye de Jamra qui s’est imposé au Sénégalais comme juge des bonnes vies et mœurs, une sorte de Dr. De notre conscience morale qui n’hésite pas à flétrir tous nos comportements de déviants, selon sa loi morale de l’islam.
Ça puait à mille lieues que le lieutenant Ndiassé Dioum se réjouissait de ce qui arrivait à ce père de famille qui avait donné l’alerte de la disparition de sa fille, comme pour lui dire : voyez, vous jouez les ayatollahs alors que la dépravation des mœurs commence dans votre concession.
En effet, c’est tentant, mais est-ce vraiment le rôle de la police ça.
Et soyons sérieux, on ne peut pas reprocher à Mame Makhtar Gueye d’avoir donné l’alerte de la disparition de sa fille. N’importe quel père de famille responsable et préoccupé par le sort de ses enfants aurait agi de la même façon.
Ce sont les collègues du lieutenant Ndiassé Dioum qui doivent être dans leur petit soulier et gêné aux entournures par la tournure de cette affaire.
Et Dieu sait si les commissaires enquêteurs et leurs hommes ont été diligents et irréprochables pour retrouver celle qui était recherchée, qu’elle ait fugué ou pas, qu’elle se soit permise une escapade amoureuse avec consentement de ses parents ou pas.
On aime cette police-là, professionnelle et diligente.
On aime moins, ces cadres de la police qui jouent à la gorge profonde pour on ne sait quelles raisons.
Il serait étonnant que cette sortie du chef du bureau des relations publiques de la police ait l’onction de la hiérarchie, de l’autorité comme on dit dans le jargon de la police.
Ce serait surtout très grave si la faute de communication qui saborde le travail de la police n’était pas relevée.
Relevée l’homme lui-même est une toute autre chose à l’appréciation de ses chefs.
Mais cette gaffe n’annonce rien de bon dans les enjeux de rendre la police transparence.
Car là, on a transformé ce qui devait être un coup d’éclat pour la police en un incident impliquant la police.
Et d’ailleurs, autant on reproche aux médias, surtout à la presse en ligne et parfois les réseaux sociaux d’être dans la dérive pour la course au scoop, autant là c’est la police qui se retrouve sur le grill.
Et la violation du secret de l’enquête et de l’instruction ne doit pas rester impunie.
Chacun a droit à la préservation de sa dignité, surtout venant de la police.
On ne doit pas aller se plaindre à la police avec la police d’un effet boomerang.
C’est une sale histoire d’une fugue supposée d’une jeune fille, chérie par son père, mais qui reste la fille de son père.
J’aurais été l’amant ainsi nommément jeté en pâture par le lieutenant Ndiassé Dioum que j’aurais porté plainte. Et on peut faire confiance à la police pour mener l’enquête et à la justice pour réprimander ce cadre de police manifestement un peu trop bavard et surtout avec la dent dure contre Makhtar.
L’histoire dira s’ils ont déjà eu des histoires.
A suivre !
UN BUSINESS ILLÉGAL À HAUT RISQUE
Les Sénégalais sont de plus en plus nombreux à pratiquer une activité sportive. Jadis pratiquée en plein air, sur les aires de jeux ou le longs des plages qu’offre le littorale, le «sportif» se tourne désormais vers les clubs de fitness
Les Sénégalais sont de plus en plus nombreux à pratiquer une activité sportive. Jadis pratiquée en plein air, sur les aires de jeux ou le longs des plages qu’offre le littorale, le «sportif» se tourne désormais vers les clubs de fitness où se mêlent step, séances de gym collectives, renforcements musculaires, entre autres activités les plus prisées. Le tout, monnayé, en fonction du cadre et de l’offre en équipements. Ces lieux de culture du corps ou bodybuilding, connaissent ces dernières années un développent prodigieux et fleurissent partout dans une ville comme Dakar. La recrudescence et leur fréquentation par des sportifs de tout âges ont fini de faire des clubs de fitness un lieu de rencontre très prisée aussi bien par la gente masculine que féminine à la recherche d’une belle silhouette et surtout d’une bonne santé, de ce bien être. Endroits très sélects, de recherche du bien être ou tout simplement de rendez-vous…galant. Un détour permet d’en savoir un peu plus sur ces lieux très sélects. Pas conformité avec les normes qui régissent le sport dans le pays.
ENTRE NECESSITE ET MODES : LES SALLES ONT PIGNON SUR RUE A DAKAR
On n’est sans doute plus dans les temps où le sport n’était pratiqué que dans les aires de jeux, en plein airs ou tout le long de la corniche et du littoral. Les salles occupent désormais l’espace au point de devenir le lieu privilégié de culture physique ou de recherche de ce bien être.
C’est désormais les salles et gymnases qui ont pris le relais et connaissent, depuis quelques années, un développement spectaculaire. Elles ont pignon sur rue dans la ville de Dakar.
Les salles de sport ont en effet fini de toucher un nouveau public. Depuis plusieurs années, la gent féminine a brisé ce qui était jusque-là considéré comme un tabou. Confinées dans les disciplines collectives, les sportives cherchent leur bien être ailleurs. De plus en plus, elles ont envahi les salles de sport à la quête d’un bien-être, d’un corps de rêve, de la perte de poids devenue une obsession ou encore suivre une recommandation faite par un spécialiste de la santé.
«NOS FEMMES SONT EN DANGER A CAUSE DE L’ALIMENTATION»
«Nos femmes sont en danger à cause de l’alimentation. C’est pourquoi elles sont obligées de s’adonner à des activités sportives qui leur feraient du bien. En cas d’urgence, c’est leur médecin qui les renvoie obligatoirement à faire du sport. Sinon les conséquences peuvent être néfastes pour elles», renseigne Abel, coach dans une salle de sport qui se trouve dans un quartier huppé de Dakar.
LE «BODYBUILDING», UNE ACTIVITE LUCRATIVE
La culture physique ou Bodybuilding est cependant devenue une activité lucrative à la merci des coachs sportifs qui n’hésitent pas à investir le secteur. Mais force est de se demander si les tenants de salles, disposent souvent la formation requise qui leur permet répondre aux besoins des sportifs.
Avec une bonne connaissance de ce secteur, Abel, n’est pas convaincu par l’expertise de bon nombre de coachs. «Plusieurs coachs n’ont pas les formations requises. C’est n’est pas parce qu’on est costaud, bien bâti que l’on est forcement coach ou moniteur. Il faut au préalable avoir une formation», confie t-il.
La formation constitue donc une base si l’on sait que les salles de sport ne se limitent plus à de simples salles de musculation «bodybuilding». Il y’a une nouvelle catégorie de séances qui sont utilisés par les techniciens.
«Nous faisons des séances de gym collectif basées sur les cardios. C’est-à-dire le renforcement du cœur, le renforcement musculaire et on termine par les étirements», rappelle le coach Ndiaye, cet autre moniteur trouvé dans une salle de sport aux quartiers Maristes. Le coach Abel et Ndiaye ne manque pas d’indiquer que la plupart des salles de sport ont un problème de gestion des fonds nécessaires pouvant leur permettre de bien gérer et d’entretenir leurs matériels ou de s’en procurer des nouveaux. Une situation qui ne manque pas d’avoir une incidence sur les tarifs fixés en fonction de l’emplacement des salles et du revenu des potentiels clients.
«Nos tarifs sont très abordables par rapport à d’autres salles parce que nous tenons compte des revenus de nos clients et aussi il faut préciser que les tarifs des salles de sports varient selon les milieux».
QUAND LA DRAGUE ENTRE DANS LES GYMNASES
Les salles de sport ne sont pas seulement un lieu de culture physique et de recherche du bien être. Elles constituent aussi un cadre de détente où l’on passe du bon temps mais surtout de rencontres galantes et… de drague. C’est du moins un des aspects visibles qui ressort de ces nouvelles destinations devenues depuis quelques années un phénomène.
A la mode, les salles de sport sont des lieux privilégiés de rencontres. Plus que la gent masculine, des Sénégalaises adeptes de culture physique sont devenues de grandes habituées des «gymnases». Souvent moulées dans leur tenue de sport, elles accordent un temps à leur silhouette et à leur bien être. Mais c’est loin d’être la seule activité si l’on sait que ces rencontres sont mises au profit pour s’ouvrir et même nouer des relations amoureuses. C’est du moins, le constat qui se dégage au détour de quelques salles dédiées au sport. Trouvée devant un de ces lieux, la demoiselle Sy, portant une tenue «sexy» nous confirme cette réalité. «Je suis toujours interpelée par des hommes dans la salle où je m’entraine. Ils me demandent mon numéro de téléphone. Il y en a même certains qui me proposent de me ramener chez moi après les séances de fitness». Et pourtant il n’y pas que les femmes qui sont sollicitées ou victimes de ce phénomène, les coachs en sont aussi victimes. «Les dragues dans les salles existent bel et bien et ce n’est pas qu’aux clients seulement que ça arrive. Même nous, les coachs, nous en sommes victimes mais on ne le dit pas. On reste dans la déontologie du travail même s’il ya une forte tentation, on essaie de rester professionnel», soutient coach Abel.
Les deux interlocuteurs ont toutefois tenu à préciser que ceux qui fréquentent les salles de sport sont tous des adultes. Par conséquent chacun est responsable de ces actes et faits.
IBRAHIMA NDIAYE, professeur de droit à l’UCAD : «C’est le ministère des sports qui donne les autorisations»
«Une personne ne peut s’autoproclamer moniteur de sport, c’est le ministère des sports qui donne les autorisations aux personnes qui sont habilitées à être des préparateurs physiques. Et une fois que c’est fait, vous êtes responsables de toute personne qui entre dans votre salle. Si une personne fait un malaise et meurt dans une salle de sport, le propriétaire peut atterrir en prison non pas parce qu’il a provoqué l’accident ou tué la personne mais parce qu’il n’a pas le minimum de matériels dont a besoin une salle de sport comme la boite à pharmacie et avoir à sa disposition une personne qualifiée pour assurer les premières soins en attendant l’arrivée des secouristes. Dans l’article 12-84 du code civil français qui est importé ici au Sénégal et qui est applicable qui dit que «quand vous détenez une chose, si cette chose cause un dommage à une personne, vous êtes responsables du dommage».
Cela veut dire qu’il y’a nécessité d’avoir une autorisation administrative avant d’ouvrir une salle de sport. Quoique l’on fasse, on doit la déclarer pour avoir une assurance si c’est une activité qui rapporte de l’argent. Une salle de sport est une entreprise qui propose des services. Si on doit s’occuper du corps et de la santé des gens, on doit déjà avoir des dispositions, les prédispositions mais aussi les autorisations pour pouvoir le faire. La clandestinité existe partout, il ya des localités où les autorités ne sont pas informées de la présence de salles de sport».
LE DEPARTEMENT DES SPORTS COMPTE SEVIR
Des salles de sport pullulent à Dakar présentement. C’est un constat. Seulement nombreuses sont des salles qui ne sont pas en règle car, ne détenant pas d’autorisations du ministère des sports. Ce que confirment des responsables de ce département joint par la Rédaction. Selon eux, l’ouverture des salles de sport obéit à des critères. Ce qui fait que l’autorisation n’est délivrée qu’à des spécialistes qui ont déjà subi une formation à l’Institut National Supérieur de l’Education Populaire et du Sport (INSEPS). Ce qui n’est pas le cas pour plusieurs détenteurs de salles de sport qui ne font que rassembler des matériels qui viennent de l’extérieur pour ouvrir des salles. Profitant de ce «vide» au niveau du département des Sports, ils poursuivent leur business. Par ailleurs, il faut aussi noter que certaines fédérations sportives notamment celles qui gèrent les arts martiaux, octroient des autorisations pour l’ouverture des salles afin de participer davantage à la promotion de leur discipline. Un désordre que le département des Sports compter régler dans les plus brefs délais, assure un haut cadre du ministère.