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20 juillet 2025
NGAGNE DIAW, 12 ANS APRES...
En 2008, le quartier Ngagne Diaw à Thiaroye-sur-Mer avait fait l’objet d’une infection à plomb, suite à un recyclage intense de batteries. 12 ans après, la prise en charge des enfants reste une source d’inquiétude pour les populations
Fatou NDIAYE et Sidy BADJI (Photos) |
Publication 17/02/2020
En 2008, le quartier Ngagne Diaw à Thiaroye-sur-Mer avait fait l’objet d’une infection à plomb, suite à un recyclage intense de batteries. 12 ans après, la prise en charge des enfants qui ont survécu et qui devraient faire l’objet de traitement à long terme, reste une source d’inquiétude pour les populations. S’agissant de l’environnement du quartier, les habitants y sont restés, après une dépollution faite par l’Institut américain Black Smith à l’époque. Cependant, certains souhaiteraient un meilleur suivi de la situation, notamment des enfants et mamans infectes, conformément aux recommandations faites alors par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Retour sur le site jadis contaminé, plus d’une décennie après.
Ngagne Diaw, ce quartier de la commune de Thiaroye-sur-Mer, est sorti de l’anonymat à cause de l’infection à plomb aux conséquences néfastes sur des enfants dont il a fait l’objet, en 2007-2008. Une note de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui s’était engagée dans la dépollution de la zone contaminée, montre que le recyclage informel des batteries au plomb avait commencé environ en 1995, sur un terrain vague situé au centre de Ngagne Diaw. Et, au fil des ans, ces activités ont entraîné une forte contamination au plomb du sol.
Mais, c’est vers la fin 2007, que le recyclage des batteries au plomb s’est intensifié et les gens ont commencé également à transporter de la terre contaminée, en dehors de la zone de recyclage, vers d’autres zones du quartier pour la tamiser et en extraire le plomb. La terre enrichie en plomb était ensuite empaquetée dans des sacs et stockée à l’intérieur des habitations, avant d’être vendue à un commerçant local. Ces activités se sont traduites par une contamination massive de l’environnement, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations, et par une exposition humaine considérable au plomb, pour l’ensemble de la communauté, due à l’inhalation ou à l’ingestion de poussières contaminées et aux mains portées à la bouche par les petits enfants. Les conséquences ont été sans appel.
En effet, des examens médicaux réalisés par l’Oms sur 25 membres de la communauté, choisis au hasard, ont révélé une forte exposition au plomb (Saturnisme), y compris parmi les personnes qui n’avaient jamais participé à des activités de recyclage ou d’extraction du plomb. Pis, les concentrations de plomb dans le sang s’étendaient de 363 à 6139 µg/l. En outre, plusieurs sujets ont montré des atteintes neurologiques graves. 18 enfants sont morts du saturnisme, entre décembre 2007 et 2008.
Des travaux de dépollution ont été effectués par l’Etat du Sénégal et la société américaine Black Smith devenue Pure Earth. Selon cette organisation américaine, en raison d’un manque de financement total, en 2008/2009, le projet a été divisé en 2 phases, de sorte que Black Smith puisse traiter le pire de la contamination le plus rapidement possible, du fait de l’extrême menace pour la santé des enfants, des communautés. La phase 1 a été axée sur l’exposition aux poussières de plomb diminuant aussi rapidement et complètement que possible.
Dans la phase 1, les objectifs suivants ont été atteints : 1100 mètres-cubes de matériaux de principale menace (Ptm) ont été retirés des maisons et des zones communautaires, par des entrepreneurs locaux, supervisé par l’Institut Black Smith, les membres du Conseil consultatif technique ; 42 maisons ont été décontaminées à l’aide des équipes locales.
L’ESSENTIELLE DES RECOMMANDATIONS DE L’OMS £RANGEES AUX OUBLIETTES
A l’époque, l’Organisation mondiale de la santé (Oms), avait aussi formulé des recommandations aux autorités sénégalaises. Elle avait estimé que l’exposition au plomb de la population vivant dans le quartier de Ngagne Diaw, et en particulier des jeunes enfants, devrait être arrêtée au plus vite. Les enfants dont on sait, d’ores et déjà, qu’ils présentent une plombémie supérieure à 450 µg/l devraient recevoir un traitement chélateur et d’autres traitements médicaux appropriés. La priorité devrait être donnée à ceux qui présentent des concentrations de plomb potentiellement mortelles ou des symptômes neurologiques.
Les recommandations de l’Oms s’étaient aussi de faire un examen systématique de l’état de santé et une mesure de la plombémie de tous les habitants du quartier pour identifier ceux qui ont besoin d’un traitement chélateur. Une stratégie de communication devrait être mise en place afin d’informer la population et le grand public des risques pour la santé de l’exposition au plomb et des mesures appropriées d’atténuation des risques.
L’Oms avait recommandé également le suivi médical, à long terme, de la population touchée, en particulier des enfants. Une expertise technique devrait être recherchée afin d’identifier la meilleure approche pour gérer la contamination de l’environnement, afin d’éviter toute exposition humaine supplémentaire au plomb. Le sol contaminé, retiré de Ngagne Diaw, devrait être manipulé et traité conformément aux normes internationales.
En outre, une enquête sur la contamination possible des eaux souterraines, en particulier par le plomb, l’arsenic et l’antimoine, devrait être effectuée. Il faudrait recenser et évaluer les autres sites au Sénégal où ont lieu des activités de recyclage informel du plomb, afin d’éviter la survenue d’autres urgences de santé publique du même type. Parmi toutes ces recommandations, les impactés ont estimé que certaines n’ont pas été appliquées, comme il le faut.
UNE DIZAINE D’ANNEES APRES LE PASSAGE DE BLACK SMITH : La vie continue, à Ngagne Diaw…
Dans la soirée du 22 janvier, Ngagne Diaw est dans ses habitudes. Entre des bambins qui jouent insoucieusement, des potaches en blouses «déversés» dans les différentes ruelles par les écoles du quartier (c’est la descente), en direction des maisons, des commerces qui attendent une clientèle, la vie suit son cours normal. L’épicentre de l’infection au plomb a changé de décor. C’est juste derrière la maison de l’actuel chef de quartier, Macoumba Diop, qui a remplacé le défunt Ngagne Diaw, l’homme dont les populations ont donné le nom au quartier, décédé en 2017. La situation est différente de celle qu’elle fût au moment de «l’épidémie». Des maisons, un atelier de menuiserie, un garage, l’épicentre du problème qui a sorti Ngagne Diaw de l’anonymat a changé complément de décor. Entre les réalisations et ce qui a été fait par les autorités et ce qu’il reste encore satisfaire parmi les recommandations de l’Oms, les populations disent s’être départis des mauvaises habitudes du passée.
Macoumba Diop, le délégué de quartier de Ngagne Diaw, revient sur «un souvenir douloureux, à cause de l’ampleur du phénomène, à l’époque». Cependant, sa conviction est que des efforts ont été faits sur le plan environnemental. Pour Macoumba Diop, le ministère de l’Environnement, à l’époque dirigé par le défunt Djibo Léity Ka, a respecté ses engagements. Il fonde son argument sur le fait qu’après une réticence des populations à quitter le quartier infecté, des dispositions ont été prises pour dépolluer le sol. «Les populations s’étaient opposées à leur déguerpissement du quartier et Black Smith est parvenu à désinfecter le sol, en premier temps. Mais, l’organisation américaine avait demandé, en seconde phase, un déplacement temporaire ; ce que les populations ont aussi refusé. C’est ainsi que le décapage du quartier a eu lieu et une partie du sol transféré à Mont Rolland et dans la forêt de Sébikotane. Une étude de Black Smith a confirmé, à l’époque, que le quartier pouvait être habité», confie le chef de quartier.
… MALGRE LE MANQUE DE SUIVI DES MESURES PRISES, PAR L’ETAT
S’agissant de cette dépollution, Black Smith informe, sur son site officiel, qu’en raison d’un manque de financement total, le projet a été divisé en 2 phases, de sorte que «Black Smith puisse traiter le pire de la contamination le plus rapidement possible, en raison de l’extrême menace pour la santé aux enfants des communautés. La phase 1 a été axée sur l’exposition aux poussières de plomb diminuant aussi rapidement et complètement que possible». Selon, toujours Black Smith, dans la phase 1, 1100 mètres cubes de matériaux de principale menace (Ptm) ont été retirés des maisons et des zones communautaires, par des entrepreneurs locaux, supervisé par l’Institut Black Smith, les membres du Conseil consultatif technique. Il est aussi dit que 42 maisons ont été décontaminés à l’aide des équipes locales de femmes recrutées et formées par les membres du Conseil consultatif technique de Black Smith Institute et supervisé par le ministère de l’Environnement.
Pour Alioune Camara, le président du Collectif des résidents du quartier Ngagne Diaw, même si des efforts ont été faits pour désinfecter le cadre de vie, à travers cette dépollution de Black Smith, le suivi nécessaire n’a pas eu lieu. «Sur le plan environnemental, nous craignons le pire parce que l’Etat a brillé par son absence. Les mesures qui ont été prises pour conserver le cadre de vie, au point que le phénomène ne se reproduise pas, ne sont toujours pas effectives», déplore-t-il.
PRISE EN CHARGE DES ENFANTS ET DES FEMMES INFECTES AU PLOMB : C’est toujours le statuquo
Contrairement à son satisfecit, concernant la prise en charge de la question environnementale, le chef de village de Ngagne Diaw n’est pour autant content quant au suivi sanitaire des personnes infectées par le saturnisme et qui étaient en majorité des enfants. Macoumba Diop dira, sur ce point : «il y a des problèmes qui incombent, d’une part, à l’Etat et, de l’autre, à la population».
Revenant sur la responsabilité des populations, le délégué de quartier se souvient que les enfants âgés de 0 à 5 ans étaient transférés au Centre Ginddi, le Centre d’Accueil, d’Information et d’Orientation pour Enfants en Situation Difficile, au moment des faits car, ils ne pouvaient pas suivre un traitement convenable dans le quartier, à cause du niveau de l’infection. Mais, les parents étant contre cette décision, ont retiré leurs progénitures du centre d’hébergement. En conséquence, trouve-t-il, l’Etat devrait être beaucoup plus rigoureux face à ce souhait des populations qui n’est pas en phase avec les recommandations médicales.
MAUVAISES PERFORMANCE SCOLAIRE DES ENFANTS INFECTES AU PLOMB ET…
Coumba Diaw, est «Badiénou Gokh» au quartier Ngagne Diaw. Trois de ses enfants font parties des sujets infectés par le saturnisme. Des efforts ont été faits à l’époque, reconnait-elle, non sans déplorer l’absence de suivi médicale ; ce qui estime-t-elle est à l’origine de la baisse de niveau scolaire des concernés. «Tous les enfants qui étaient atteints ne sont plus brillants à l’école. Ils n’ont pas de bons résultats scolaires. La nutrition des enfants aussi pose problème, dans la mesure où les populations sont démunies. Les enfants sont exposés à d’autres maladies. Il doit y avoir, dans le quartier, des séances de consultations gratuites, par an».
…RETARD DE CROISSANCE DES ENFANTS DONT LES MAMANS ONT ETE INFECTEES
Le faible niveau intellectuel des enfants infectés au plomb est aussi une remarque faite au chef de village, Macoumba Diop. Les familles se plaignent du fait que les enfants qui ont été victimes de l’infection au plomb, n’ont pas de bonnes performances à l’école. Certains n’ont pas pu continuer leurs études. L’autre difficulté, dans la prise en charge sanitaire, informe le chef de quartier, ce sont les résultats des derniers tests sur les enfants qui ne sont toujours pas connus. A côté, il y a également un retard de croissance des enfants dont les mères ont été infectées, déplore-t-il.
Pour Alioune Camara, l’Etat a manqué de suivre les enfants qui devaient continuer leurs traitements, ainsi que leurs mamans et les personnes âgées. «Les plus affectés tout au début de l’affaire, ont été hospitalisés et leur traitement reste toujours à parfaire».
LES FONDS DESTINES AUX ACTIVITES GENERATRICES DE REVENUS N’ONT PAS SURVECUS
Entre autres recommandations, l’Organisation mondiale pour la santé (Oms) avait aussi suggéré la mise en place d’un fonds d’appui destiné à la population afin de lui permettre de mener des activités génératrices de revenus, pour éviter toute tentation de reprise de l’exploitation du plomb. A l’époque, informe le chef de quartier de Ngagne Diaw, 26 millions ont été donnés à la population, répartis en trois parties dont une pour l’achat de matériels, l’autre pour le fonds de roulement et un prêt pour des activités génératrices de revenus. Le fonds a permis la reconversion des femmes qui étaient dans l’exploitation du plomb ; mais ça n’a pas tenu.
Coumba Diaw, une des bénéficiaires, trouve quant à elle, que l’aide qui leur a été donnée n’a pas servi à grand-chose. «L’aide au développement ne nous pas été trop profitable. On nous a acheté des machines, mais nous n’avons pas de l’électricité pour les faire fonctionner», soutient-elle.
L’assistance nécessaire qui devrait être apportée aux femmes n’a pas eu lieu, selon Alioune Camara. «On avait promis aux femmes une reconversion professionnelle parce que ce sont elles qui s’activaient au tamisage de la poudre de plomb. En dehors d’un seul financement qu’elles ont reçu et qui a fait faillite, parce que n’étant pas accompagnées, elles n’ont reçu rien d’autre venant de l’Etat», soutient-il.
PIERRE SANE TANCE LES «DROITS-DE-L’HOMMISTE»
Les défenseurs des droits de l’homme ne s’attardent pas suffisamment sur certains fléaux qui affectent la jouissance des droits de l’homme : le constat est de l’ancien Secrétaire Général d’Amnesty International Pierre Sané.
Les défenseurs des droits de l’homme ne s’attardent pas suffisamment sur certains fléaux qui affectent la jouissance des droits de l’homme : le constat est de l’ancien Secrétaire Général d’Amnesty International Pierre Sané.
Des conditions dans les prisons à la pauvreté en passant par la prolifération des abris provisoires et les violences faites aux filles et aux femmes, l’ancien patron de Amnesty agite quatre problématiques pas suffisamment prises en charge par les « droits de l’hommiste».
«La première situation qui est catastrophique, c’est l’accroissement et l’approfondissement de la pauvreté au Sénégal. 56% de notre population vit dans la pauvreté, c’est indigne d’un régime qui se veut démocratique. La deuxième situation déplorable, c’est la violence faite aux femmes. Le gouvernement vient de voter une loi pour criminaliser le viol mais le problème, c’est l’application… », déplore M. Sané qui évoque la maltraitance et la surpopulation dans les prisons. Il estime que les organisations de défense des droits humains ont tendance à se concentrer sur ce qui se passe dans la capitale et sur ce qui se passe dans le jeu politique.
Revenant sur le conflit casamançais, « le droit-de-l’hommiste» avec sa casquette de membre du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) pose des préalables pour consolider la paix définitive en Casamance. « Lors de l’intensification du conflit armé, il y a eu des actes de violence et de torture. Quand j’étais à Amnesty International, nous avons documenté des actes de torture, d’exécutions extrajudiciaires aussi bien du côté du MFDC que du côté de l’armée sénégalaise. Et donc un conflit comme ça ne peut pas se terminer sans une commission vérité et justice qui puisse faire des enquêtes approfondies, identifier des victimes, procéder à des réparations. C’est ça qui conduit à la réconciliation » plaide-t-il.
«LA GUERRE EST FINIE MAIS LA PAIX N’EST PAS LA...»
Robert Sagna, Coordonnateur du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance, ne cache pas son espoir pour une paix définitive retrouvée en Casamance
La situation en Casamance qui aborde un nouveau tournant dans le processus de paix préoccupe encore et toujours les populations. Robert Sagna, Coordonnateur du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance, ne cache pas son espoir pour une paix définitive retrouvée en Casamance mais l’ancien ministre reste convaincu d’une chose : « La guerre est finie mais la paix n’est pas là».
La sentence n’a pas manqué de trouver son argumentaire chez «Monsieur Casamance». « Parce que l’absence de guerre n’est pas la paix. La paix, c’est dans les cœurs et les esprits. Les armes se sont tues certes mais il faut une réconciliation. Il faut un pardon, il faut une solution aux causes du conflit qui ont entrainé la guerre. C’est ça qui va consolider la paix, c’est ça qui va créer la paix », a expliqué l’ancien ministre qui estime qu’il faut engager un processus de développement pour permettre aux populations et à ceux-là qui étaient en brousse de renoncer à la violence et d’aller vers d’autres formes de relation de lutte qui n’ont rien à voir avec les armes ou autre kalachnikov. Si certains prônent des négociations, Robert Sagna et son groupe du GRPC parle surtout de discussions avec le gouvernement «Nous, nous parlons de discussions avec le Gouvernement, il y a nuance. Comme je l’ai dit, il y en a qui ont des idées indépendantistes que beaucoup d’autres ne partagent pas ; les causes sont évoquées. IL faut arriver à faire comprendre que la solution n’est peut-être pas par la guerre. C’est cela les discussions qu’il faut engager. C’est notre conviction», a laissé entendre l’ancien maire de Ziguinchor qui souligne qu’ils sont les seuls avec le GRPC, à aller discuter dans le maquis.
SALIF SADIO, ENCORE RETICENT
« Aujourd’hui, je peux dire que globalement, c’est tout le maquis qui a décidé de déposer les armes» lâche Robert Sagna qui est d’avis que tous les chefs rebelles sont d’accord pour aller à la paix. La seule réticence vers l’unité du maquis vient du chef rebelle Salif Sadio qui, selon le Coordonnateur du GRPC, n’est pas en phase avec ses frères d’armes « Salif Sadio n’est pas dans l’ambiance de cette unité des trois autres. Et aujourd’hui, des efforts sont en cours pour l’amener à aller ensemble de manière à ce qu’il y ait un seul interlocuteur », révèle M. Sagna qui estime que cette posture de Salif Sadio, loin de bloquer, ralentit le processus d’unité du MFDC. « Ça ne bloque pas mais ça ralentit parce que si on doit aller à des discussions, on ne peut pas le faire avec chaque fraction. Il faut qu’il y ait une unité d’action de manière à ce que le gouvernement parle au MFDC et non pas à trois ou quatre fractions différentes du MFDC. Sinon, les engagements pris par l’un peuvent ne pas engager les autres … », martèle l’ancien ministre qui signale que le MFDC a mis en place une structure avec comme seul objectif de renforcer l’unité en son sein pour faciliter les discussions avec l’Etat.
ROLE DECISIF DE YAYA JAMMEH DANS LA LIBERATION DES MILITAIRES SENEGALAIS PRIS EN OTAGE
Le processus de paix est marqué par des soubresauts, comme ce feuilleton de militaires sénégalais pris en otages par Salif Sadio. Sur ce dossier, l’ex-ministre fait une révélation de taille. « Je dois dire que ce que beaucoup ne savent pas : le Président Yaya Jammeh quoiqu’on puisse dire de lui pour la libération des militaires a joué un rôle fondamental et même essentiel par son intervention auprès de Salif Sadio. C’est lui qui est intervenu de manière énergique pour ne pas dire autoritaire. J’ai plusieurs fois suivi le va-et-vient entre lui et Salif Sadio pour négocier cette libération… Et on ne dit pas tout aussi », révèle Robert Sagna qui a également loué l’implication de l’évêque de Ziguinchor, Monseigneur Paul Abel Mamba, et l’évêque de Kolda dans la libération des démineurs kidnappés par César Atoute Badiate dans le maquis du sud.
PAS UN SEUL MAQUIS EN TERRITOIRE ETRANGER
Qu’on se le tienne aussi pour dit ! « Tous les maquis sont en territoire sénégalais», déclare le Coordonnateur du GRPC Robert Sagna qui est catégorique. « Tous les maquis sont dans le territoire sénégalais proche des frontières certes. Il n’y a pas de maquis en territoire étranger contrairement à ce que certains pensent. Aucun de nos pays voisins, la Gambie, la Guinée, n’a autorisé l’installation de maquis sur son territoire », martèle Robert Sagna qui souligne que les rebelles, toujours dans le maquis, ont encore en bandoulière cette revendication indépendantiste. « Pour eux, ils nous l’ont dit, le fait de baisser les armes ne signifie pas qu’ils ont renoncé à l’indépendance. Pour eux, ils vont discuter des modalités pour y accéder; Ils se battent pour l’indépendance de la Casamance ; il ne faut pas se tromper pour ça. Quelqu’un ne va pas risquer sa vie pendant 38 ans, s’il ne croit pas à quelque chose. Il faut respecter les opinions des autres même si on ne les partage pas. C’est pourquoi on leur dit : vous n’êtes pas les seuls dans le monde à réclamer des indépendances. Dans le monde, on a vu des contrées, des régions réclamer leur indépendance… Donc, une idée on ne peut pas la condamner. Le tort du MFDC, c’est de penser que tout le monde doit avoir la même idée que lui, vouloir l’indépendance de la Casamance et utiliser la force et les armes pour parvenir à ce dessein ... », témoigne l’ancien ministre Robert Sagna qui se dit convaincu de la paix définitive sera bientôt retrouvée en Casamance. Un sentiment qu’il étaye sur les bonnes dispositions du maquis à aller vers la paix. S’y ajoutent par ailleurs les efforts de l’Etat en termes de réalisations et projets déroulés dans la région pour accompagner le processus de paix.
MOUSTAPHA CISSE LO DIT NIET À UN STATUT SPÉCIAL POUR DAKAR
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 16 février, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président du parlement de la Cedeao a indiqué qu’il ne saurait être question de nommer quelqu’un pour diriger des gens
Moustapha Cissé Lô allonge la liste des contestataires de la proposition de nomination du maire de Dakar par décret présidentiel. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 16 février, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale et président du parlement de la Cedeao a indiqué qu’il ne saurait être question de nommer quelqu’un pour diriger des gens qui sont élus.
Premier vice-président de l’Assemblée nationale et président (sortant) du parlement de la Cedeao, Moustapha Cissé Lô qui ne cesse de clamer son ambition de briguer le fauteuil de maire de la ville Dakar a livré hier, dimanche 16 février, sa position sur la proposition de nomination du maire de Dakar par décret présidentiel. Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm, Moustapha Cissé Lô n’est pas allé par quatre chemins pour se démarquer de cette proposition portée sur la place publique par Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Tout en soulignant qu’au niveau de son parti, l’Apr, cette proposition n’a pas été agitée ni discutée», il a précisé qu’«il ne saurait être question de nommer quelqu’un pour diriger des gens qui sont élus». «Je pense qu’en démocratie, chacun a le droit de faire des propositions autour des questions de renforcement de notre démocratie et de l’Etat de droit. Cependant, cette question devait être débattue d’abord au sein des partis politiques avant d’être portée sur la place publique. Parce que si nous voulons renforcer notre démocratie, il ne saurait être question de nommer quelqu’un pour diriger des gens qui sont élus. Je pense que cela n’est pas possible», a tranché le tonitruant député qui réaffirme toujours son ambition de devenir maire de la ville de Dakar. «S’il devrait avoir une exception, je pense que quelqu’un l’a déjà dit, Touba mériterait cela parce que chaque fois, c’est le Khalife général des mourides qui désigne quelqu’un qui est par la suite élu par ses pairs du Conseil municipal. Je pense que cette proposition est une balle de sonde».
Par ailleurs, se prononçant sur l’actualité politique au sein de leur formation politique, l’Apr, avec notamment cette décision d’exclure Moustapha Diakhaté prononcée par la commission de discipline, le député Cissé qui a réaffirmé au passage sa démission du Secrétariat national exécutif (Sen) pour devenir un «simple militant» et ainsi garder sa liberté, déclare : «Je ne serai jamais pour une exclusion d’un responsable ou militant du parti parce que moi, je plaide pour le renforcement du parti. Donc, en lieu et place de soustraction, j’opte pour l’addition. Je ne suis pas donc d’accord pour qu’on renvoie qui que ce soit. Et comme beaucoup dans le parti, je pense que le parti ne devait pas l’exclure sans l’avoir au préalable convoqué pour l’entendre concernant les accusations portées contre lui. Car, il est libre comme moi et d’autres de dire ce qu’il pense du fonctionnement de notre parti».
CISSE LO VALIDE UN REMANIEMENT MINISTERIEL
Lors de ce face-à-face avec notre confrère Baye Oumar Guèye, Cissé Lô s’est également prononcé sur la situation actuelle du pays. Soulignant que «la situation est difficile, même dans les zones urbaines» du fait de la «flambée des prix des denrées de première nécessité» mais aussi de «l’électricité», il a invité le Président à procéder à un remodelage de son équipe gouvernemental. «Il y a des secteurs qui ne marchent pas et le président de la République lui-même le sait très bien. Il l’a dit à certains de ses ministres… Il faut qu’il change les hommes qui sont dans ces secteurs parce qu’ils ne font pas bouger les lignes et mettre d’autres acteurs plus actifs et compétents pour faire avancer les choses parce qu’il (président de la République) a trop fait mais ça ne bouge pas».
DÉBAT DE SUCCESSION ET TROISIÈME MANDAT : Cissé Lô se range derrière Macky Sall
Autre question évoquée par Moustapha Cisse Lô lors de son passage à l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 16 février, le débat de succession du président Sall à qui certains prêtent une ambition de vouloir faire un troisième mandat. Interpellé sur cette question, il a indiqué être en phase avec son mentor. «Le président Macky Sall a été bien élu, il vient d’être réélu pour cinq ans, on ne peut pas pour le moment commencer à parler ni de deuxième ni de troisième mandant. Nous n’en sommes pas là. Au sein de l’Apr à chaque fois que nous voyons quelque chose qui ne marche pas, nous dénonçons. Nous sommes là pour accompagner le président à faire le meilleur mandat au profit du peuple sénégalais. Pour celui qui va lui succéder ou autre, laissez-nous au moins le temps, dans quatre ans, à un an de la fin de son mandat comme cela se fait en France ou aux États-Unis, pour voir ce qu’il faut faire».
ARRÊTÉ OUSMANE NGOM ET DÉLIT D’OFFENSE AU CHEF DE L’ETAT : Cissé Lô vote le maintien
Moustapha Cissé Lô vote le maintien de l’arrêté Ousmane Ngom interdisant toute manifestation sur le périmètre de la commune de Dakar Plateau et l’article 80 de la Constitution relatif au délit d’offense au chef de l’Etat. Interpellé lors de son passage hier, à l’émission objection sur ces deux questions qui font actuellement objet de débat au sein de la Commission cellulaire chargée de conduire les travaux de concertation sur le processus électoral, il a indiqué qu’il est pour le maintien voire le renforcement de ces mesures très souvent décriées par l’opposition et certains observateurs. «Je dis clairement qu’il faut maintenir cet arrêté ou aller même plus loin pour en faire une loi. Nous devons protéger nos institutions, on ne peut pas laisser des gens qui n’ont pas de métier, ne travaillent pas, ne créent pas de l’emploi mais qui sont toujours dans la rue et dans les médias pour parler. Ce ne sont pas eux qui vont faire le pays, il faut donc maintenir cet arrêté ou en faire une loi pour interdire qu’on s’amuse avec nos institutions».
La leçon de Manar Sall aux chefs d’entreprises
El Hadji Manar Sall, Directeur de Petrosen Aval, a donné une leçon d’humilité et de vie à ses collègues chefs d’entreprises et autres leaders sénégalais. C’était lors d’un panel sur l’entrepreneuriat dont il était le modérateur à l’hôtel Radisson. Pour lui, les dirigeants sénégalais doivent faire preuve de plus d’humilité. Il a donné le ton dès le démarrage de la réunion. En effet à l’entame, il a demandé que les panelistes fassent les travaux en position debout. Une manière d’impulser du dynamisme et de l’humilité dans le format de travail qu’il a voulu conduire en mode Fast-Track. Mais c’est dans son discours de clôture qu’il est revenu sur des principes comme le consommer local. Elégamment habillé, Manar Sall a indiqué que toute sa mise a été confectionnée par des artisans sénégalais. Un tailleur qui est aux Maristes, un cordonnier de la Médina, etc. Dans toute la salle, Manar Sall était quasiment le seul à ne pas porter un ensemble costume (A l’exception duDg du Port et celui de l’Olag). Mais son «style local», témoigne-t-il, est apprécié partout, même en occident. Ce qui lui fait dire que les jeunes Sénégalais doivent être appuyés, notamment par les structures bancaires. Tout en insistant sur le fait que ces derniers sont des leviers de développement sûrs pour le pays. C’est ainsi qu’il a proposé à ses collègues de faire comme lui, puisqu’il n’a pas besoin de se rendre à Dubaï ou à Paris pour payer son habillement. Et pourtant, a-t-il ajouté, ses habits gardent la même élégance que celles des sommités qu’il côtoie à travers le monde. Un discours qu’il a tenu à l’intention de la Directrice générale de Oumou Informatique, de la Coordonnatrice du Promise Yaye Fatou Diagne, du Dg du Port Aboubakry Sadikh Bèye, du Dg de la Sar Serigne Mboup, du Dg de Sicap Mamadou Kassé. Ce message s’adresse aussi au Pdg de SF Capital, au Directeur général du Groupe Futurs Médias (Gfm) BiraneNdour, au directeur général de l’Onas Lassana Gagny Sakho, au directeur général de la Sapco Aliou Sow et au directeur général de ASPT, Papa Mahawa Diouf.
Malick Sall dissout son mouvement dans l’Apr
Le ministre de la Justice a signé le certificat de genre de mort du mouvement politique Mtm qu’il a fondé pour accompagner le chef de l’Etat. Un mouvement très représentatif et qui a étendu ses tentacules jusqu’en Casamance. Me Malick Sall a annoncé que son mouvement allait se fondre dans l’Apr. Il a annoncé la nouvelle au cours d’une rencontre avec des jeunes du Fouta où il est en tournée depuis vendredi.
Macky en Mauritanie
Aucune clameur ne pourra l’arrêter. Le chef de l’Etat reprend les airs aujourd’hui. Cette fois-ci, il n’ira pas très loin. Macky Sall se rend en Mauritanie pour une visite officielle de 48 heures. Au menu de son voyage, il y aura évidemment des questions de pétrole, de gaz, de pêche. Mais il devra aussi s’entretenir avec son homologue sur les questions de sécurité, notamment les crises politiques en Gambie et Guinée Bissau.
Pastef à l’assaut de la mairie de Pikine-Est
Le maire de la Commune de Pikine-Est, Issakha Diop, membre de l’Alliance pour la république (Apr), parti au pouvoir, a intérêt à suivre ses arrières pour les prochaines élections municipales. La section du Parti Pastef de la localité, qui dénonce sa gestion, lorgne son fauteuil. « Le maire Issakha a échoué. C’est pourquoi nous comptons mobiliser toutes les forces vives de la Commune autour d’un grand rassemblement pour apporter les changements nécessaires au niveau de cette institution municipale», a déclaré le coordonnateur communal du parti Pastef à Pikine-Est, Ibrahima Mbengue.
Opération combinée Police-Gendarmerie à Ziguinchor
La Police et la Gendarmerie de Ziguinchor ont mutualisé leurs forces pour mettre hors d’état de nuire les malfrats qui hantent le sommeil des populations. Le week-end dernier, les limiers et les pandores ont effectué une opération combinée de sécurisation qui a porté ses fruits. A cet effet, ils ont interpellé 120 personnes dont 06 pour usage de chanvre indien, un pour ivresse publique manifeste, un pour non-respect des visites vénériennes et le reste pour vérification d’identité. Cette opération, qui a nécessité la mobilisation de 207 agents, a permis également la mise en fourrière de 14 véhicules, l’immobilisation de 121 motos et la saisine de 44 pièces.
Grève des transporteurs à partir 19 février
L’Union des Routiers du Sénégal (Urs) avait sursis son mouvement d’humeur à la suite d’une demande de la partie malienne. Eh bien, ses membres promettent d’observer une grève à compter du 19 Février prochain et de paralyser ainsi le corridor Dakar-Bamako. Selon son secrétaire général Gora Khouma, des négociations sont, certes, ouvertes avec l’Etat, mais il n’y a toujours pas de consensus.
Bamba Fall
Manifestement, la gestion du maire de la Medina Bamba Fall ne fait pas que des heureux. En effet, un Cadre d’initiative et de concertation de la Médina a été mis en place pour changer la donne. Pour la conseillère et coordonnatrice dudit comité, Yacine Diagne, ce cadre qui a été mis sur les fonts baptismaux samedi dernier se veut un espace citoyen. Déçue de la gestion du maire Bamba Fall, elle a soutenu que la commune de Medina a des problèmes d’insécurité, de salubrité et d’autonomisation des femmes. C’est pourquoi, elle estime que même si le cadre est apolitique, ils sont prêts à présenter une liste aux prochaines élections locales pour une alternative crédible à la gestion de Bamba Fall.
Faux médicaments
La Douane est devenue la terreur des trafiquants de faux médicaments. En effet, dans sa croisade contre ce trafic, la Brigade mobile des Douanes de Kédougou a saisi vendredi dernier un lot de faux médicaments d’une valeur de 330 360 000 CFA. La saisie a eu lieu aux environs de 1 heure du matin. C’est au cours d’un contrôle ciblé d’un camion frigorifique provenant de la République de Guinée Conakry vers 1h du matin que les gabelous ont mis la main sur le produit. Ils avaient flairé un aménagement irrégulier au fond du camion. Lors du contrôle, ils ont découvert la présence d’un double fond avec une cachette aménagée dans laquelle des caisses suspectes ont été dissimilées. L’ouverture de la cachette par chalumeau découpeur à flamme a permis de découvrir un important lot de faux médicaments. Un individu est arrêté et déféré au parquet. La valeur des faux médicaments mis hors circuit de consommation par la Douane a atteint les 440 millions Fcfa en moins d’une semaine. La Douane indique que ces opérations sont menées dans le cadre d’une gestion intelligente des frontières avec notamment toute la célérité requise pour une fluidité et une circulation sans entrave des personnes et des marchandises de part et d’autre de la frontière et sur les corridors.
Procès de Thione Seck sur l’affaire des faux billets
Les démêlés judiciaires de l’artiste Thione Ballago Seck sont loin d’être terminées. Le lead vocal du Raam-Daan sera à la barre aujourd’hui dans l’affaire des faux billets de banque qui lui avait valu quelques mois de détention. En effet, le verdict en première instance a été infirmé, malgré l’opposition de ses avocats. Ainsi, il sera jugé dans le fond par la Cour d’appel de Dakar.
Mbeubeuss
Alerte sur une bataille rangée entre des membres de la coalition «Mbeubeuss dafa Doy» et des recycleurs (boudioumane) qui ont pignon sur rue à Mbeubeuss. Ils ont eu, d’ailleurs, à se frotter vendredi dernier. L’alerte est du président du mouvement «Alliance Sauver le Sénégal», Babacar Mbaye Ngaraf. Il informe que le président de la coalition susdite Modou Fall alias Malcom, Serigne Ba et Mor Babou ont été attaqués par des recycleurs lors d’un tournage de reportage effectué par une chaine de télévision française. Les boudioumane en veulent à Malcom et Cie qui s’activent pour la fermeture de Mbeubeuss leur «mine d’or». D’après nos informations, ils ont blessé trois membres de la coalition «Mbeubeuss dafa Doy». Ces derniers vont, d’ailleurs, déposer une plainte aujourd’hui contre leurs agresseurs. Selon Babacar Mbaye Ngaraf, les membres de la coalition avaient voulu aller venger leurs camarades, mais ils en ont été dissuadés. C’est pourquoi, M. Mbaye attire l’attention des autorités avant que la situation ne dégénère.
La Police retrouve la fille de Mame Mactar Guèye
La fille du vice-président de l’Ong Jamra a été portée disparue vendredi dernier. Fatou Binetou Guèye avait demandé l’autorisation à son père, vendredi vers 20h30, d’aller faire sa promenade sportive habituelle sur le périmètre du Centre aéré de la Bceao. Lorsqu’elle a tardé à rentrer, ses parents l’ont appelée sur son téléphone qui, malheureusement, sonnait dans le vide. Son père, soupçonnant une vengeance de lobbies qui lui en veulent à cause de sa lutte contre la dépravation des mœurs, avait saisi la police d’une plainte. Il a déposé une plainte sur la table du Commissaire central de Dakar. La police a localisé la fille le samedi avant de la retrouver à Yoff. Le porte-parole de la Police, le lieutenant Ndiassé Dioum a informé sur les ondes de la Rfm que la fille a été retrouvée. Il précise qu’elle n’a pas fait l’objet d’un enlèvement, mais qu’elle était plutôt avec son petit ami dans une auberge.
Mame Mactar Guèye en colère
La sortie du porte-parole de la Police a suscité une vague d’indignation et de colère. Aussi bien Mame Mactar Guèye que plusieurs Sénégalais se sont indignés des déclarations du lieutenant Dioum. Mame Mactar Guèye a fait aussitôt une vidéo sur facebook pour demander au chef du Bureau des Relations Publiques de la Police de rectifier le tir. A l’en croire, le policier a jeté en pâture sa fille qui est appelée à être, demain, une mère de famille. Mame Matar Guèye reproche au lieutenant Dioum d’avoir révélé le lieu où Fatou Binetou Guèye a été retrouvée avant même la fin de l’enquête. La jeune fille a été entendue par les enquêteurs, selon Mame Mactar Guèye, elle a donné plusieurs versions des faits. D’ailleurs, elle est convoquée à nouveau aujourd’hui pour la suite de l’enquête.
Le proc de Fatick
Les parents, amis et proches du défunt Lamine Koïta qui exigent la lumière sur la mort de leur enfant peuvent pousser un ouf de soulagement. Face à la presse samedi dernier, le procureur du Tribunal de Grande Instance de Fatick a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour faire la lumière sur le décès du jeune conducteur de Jakarta qui aurait été battu à mort par les éléments de la brigade de recherche du commissariat urbain de Fatick. Revenant sur les faits, le parquetier Abdoul Aziz Danfakha a soutenu que cinq éléments de la brigade de recherche de Fatick auraient, selon ses informations, conduit à la plage, à bord d’un véhicule de couleur noire, Djibril Dabo dit Petit et Amadou Lamine Koïta pour les bastonner afin qu’ils leur donnent les noms des dealers. Par la suite, Djibril Dabo s’est échappé et a sollicité un chauffeur de taxi du nom d’Abdou Aziz Fall qui passait pour qu’il vienne en aide à son ami mal en point. Abdou Aziz Fall, confortant les déclarations de Petit, a ajouté qu’au cours de l‘évacuation, la victime se plaignait de douleurs atroces au niveau du cœur.
Les policiers suspects entendus
A l’hôpital, le certificat de genre de mort produit relève : «un patient a été reçu vers 15h08mn dans un tableau d’arrêt cardio circulatoire avec issue de mousse rosâtre de la bouche et des narines. Et son décès a été constaté 5 minutes après une réanimation active». Informées, les autorités judiciaires ont immédiatement instruit une enquête exhaustive au cours de laquelle les policiers soupçonnés ont été entendus. Cependant, ils ont tous nié les faits qui leur sont reprochés. «Ils ont soutenu s’être transportés le jour des faits au quartier Mboubane où, selon une information anonyme, des jeunes étaient en train de fumer du chanvre indien. Sur les lieux, deux individus seulement sur les quatre soupçonnés ont été interpellés suite à une course-poursuite. Aucune drogue n’étant en possession des jeunes, ils les ont libérés sur ordre du commissaire joint au téléphone avant de regagner aussitôt leur service. Lors de la confrontation avec les concernés, le rescapé Djibril Dabo dit Petit et le chauffeur de taxi ont identifié le policier qui conduisait le véhicule. Compte tenu de tout, le patron du parquet du TGI de Fatick a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire dans le souci de faire éclater la vérité
C’est un moyen prisé par les jeunes pour s’affranchir des bouchons et de la circulation, très dense, dans la capitale sénégalaise. À Dakar, les usagers du roller sont de plus en plus nombreux, mais ces courts ou longs déplacements ne se passent pas toujours comme sur des roulettes.
Face aux innombrables dangers dans les rues où les voitures sont prioritaires, les usagers du roller tentent de s’imposer. Mais avant de s’aventurer, ils s’entraînent.
C’est ainsi que les rollers ont investi ce terrain de basket du quartier de Mermoz. Jordann Ciss, en classe de cinquième, vient perfectionner son jeu de jambes avant de repartir en ville, roller aux pieds. « On peut se déplacer plus vite. Lorsqu’il y a des embouteillages, on peut partir plus vite. Ça passe partout. »
Pour l’entraînement, slalom ou parcours d’obstacles, le terrain a été soigneusement balayé par la monitrice, Habibatou Thiam. « Il faut une partie lisse, sinon le sable, c’est mort. »
Liberté sous condition
Pour Habibatou, le roller est une seconde nature : « Ça te permet de libérer l’esprit, d’être vraiment "free", comme on dit. » Une liberté à certaines conditions. Rokhaya Thiame est aussi monitrice : « Quand je roule, il faut vraiment faire attention aux chauffards qui sont sur la route, regarder, se concentrer. Surtout la concentration. Il y a les protections aux genoux, coudes, poignets et le casque. »
Babacar Ndiaye, président de l’association Accro Roller, s’occupe de former les plus jeunes à la glisse urbaine. « Je suis plus connu sous le nom de Babaroller. » Pour lui, il faut plus d’espaces roller compatibles dans la ville : « Des pistes cyclables et puis surtout nous partageons cette route. C’est juste pour un moment, donc faisons-le dans la paix et dans la cordialité. »
L’État sénégalais a promis une piste cyclable le long du tracé d’une future voie de bus du centre-ville à la banlieue. Livraison prévue en 2022.