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20 juillet 2025
UN TÉMOIN INTERROGÉ PAR FRANCE 24 TUÉ PAR DES TERRORISTES AU MALI
Un mois après avoir témoigné dans un reportage de France 24, Sadou Yehia a été assassiné par des terroristes. La chaîne, accusée de ne pas avoir flouté son visage, déplore une critique « terrible et injuste »
Du remous chez France 24. La raison ? Sadou Yehia a été assassiné par des terroristes, le 8 février, dans un village de Léléhoy au Mali. Or, un mois avant sa mort, Sadou Yehia, avait accordé à France 24 une interview, dans le cadre d’un reportage sur le racket exercé par les groupes terroristes au Mali, diffusée le 13 janvier sur la chaîne.
Depuis le drame, la chaîne est mise en cause, accusée d’être responsable de la mort du témoin. Sur Twitter, le journaliste indépendant Walid Ag Menani, a effectué un lien de causalité entre la mise à mort par des « individus armés » de Sadou Yehia et son passage sur France 24.
Un lien qui a également été effectué par la famille de Sadou Yehia et quelques internautes. Il est notamment reproché à France 24 d’avoir dévoilé l’identité complète de cet éleveur père de famille, son visage n’ayant pas été flouté et son nom écrit en toutes lettres dans le reportage.
Contactée par la rédaction d’Arrêt sur Images, la direction de France 24 assure « qu’elle a pris connaissance des faits relatés sur les réseaux sociaux », et qu’elle essaie « d’avoir le plus d’informations possible pour mieux comprendre ce qui s’est passé » tout en s’interrogeant « sur les spéculations à l’encontre de France 24, susceptibles de faire le jeu des terroristes qui voudraient réduire cette région au silence ».
« Les terroristes ont désigné mon oncle par son nom et prénom »
« Accorder l’anonymat à des sources exposées à des violences etc. est encore plus vital en zones de conflits. L’auteur de ce reportage et toute la rédaction de France 24 l’ont foulé au pied et ça a coûté la vie à cet homme. Vous méritez bien un procès » s’est indigné sur Twitter Buba Ibrahim, un autre journaliste malien.
Selon un membre de la famille interrogée par l’équipe d’Arrêt sur Images, « il ne fait aucun doute » que ce reportage où son oncle apparaît à visage découvert « a mis les terroristes sur sa piste ». « C’est incontestable, insiste-t-il. Lorsque les terroristes sont venus au village, ils ont désigné mon oncle par son prénom et son nom, dévoilés dans le reportage. Ils étaient aussi à la recherche d’un autre habitant du village que l’on voit discuter avec Barkhane dans la vidéo. »
Pourtant, le reportage avait procédé à l’anonymisation de visages de femmes et d’enfants filmés quelques minutes plus tôt. La voix off du journaliste, auteur du reportage, expliquait bien également que « ces villageois se sont exposés à de potentielles représailles des djihadistes en partageant des informations avec la force Barkhane ».
Une accusation « terrible et injuste »
Dans un communiqué publié le mercredi 12 février, la direction de France 24 a répondu aux accusations. Et estime qu’il est certes légitime de flouter une villageoise filmée à son insu, mais pas « un notable » qui « exprime librement son ressentiment devant notre caméra. »
La chaîne souligne aussi : « dans une zone où les terroristes savent tout et sur tous, sans délai, de la présence des militaires dans les villages, à l’identité des habitants qui leur parlent, rien ne permet d’affirmer que le floutage de Sadou Yehia lui aurait garanti une quelconque sécurité. »
Enfin, France 24 qualifie d’« accusation terrible et injuste » le lien de causalité qui est fait entre son reportage et la mort du villageois malien. Elle considère que les délais entre le tournage du reportage (entre le 7 et le 14 décembre), sa diffusion (le 13 janvier) et l’enlèvement et l’assassinat de l’éleveur (entre le 5 et le 8 février) « montrent le caractère spéculatif » de cette causalité. « Nous ne pouvons accepter d’en être désignés comme les coupables dans une inversion insupportable des responsabilités », assure la chaîne
TIDJANE THIAM PRÉSENTE DES RÉSULTATS RECORDS À LA VEILLE DE SON DÉPART DE CRÉDIT SUISSE
La banque a publié un bénéfice avant impôts de 4,7 milliards de francs, contre 3,4 milliards en 2018. Il s'agit d'un plus haut depuis 2010. De quoi offrir une sortie au sommet pour le patron du groupe, éclaboussé par des affaires d'espionnage
Les Echos |
Gabriel Nedelec |
Publication 13/02/2020
Partir avec panache. C'est ce qu'a voulu faire Tidjane Thiam en présentant en personne ce jeudi les résultats 2019 de Credit Suisse, ses derniers en tant que patron du groupe. Et pour cause, le dirigeant franco-ivoirien poussé vers la sortie par une rocambolesque affaire d'espionnage, peut se targuer de chiffres qui valident la stratégie qu'il a mise en place durant ses quatre ans à la tête du groupe.
Credit Suisse a en effet publié un bénéfice avant impôts de 4,7 milliards de francs suisses, en hausse de 40 %. Il s'agit d'un record depuis 2010. Le bénéfice net s'est élevé à 3,4 milliards de francs suisses, en hausse de 64 %. En outre, les revenus de la banque se sont accrus de 7 %, à 22,48 milliards de francs, notamment grâce à ses activités de gestion de fortune.
« Nous avons remis Credit Suisse à l'endroit, s'est félicité Tidjane Thiam lors de la conférence de presse téléphonique avec les analystes, insistant sur les 3 milliards de pertes qu'affichait le groupe il y a quatre ans. Nos résultats 2019 montrent que nous pouvons être rentables sur le long terme. »
Le futur ex-patron a souligné qu'il s'agit des premiers résultats annuels depuis la douloureuse restructuration lancée par la banque à son arrivée en 2015, et clôturée fin 2018. Seul point noir au tableau de l'homme de 57 ans : la banque d'investissement, qui a encaissé une perte surprise d'environ 60 millions de francs au dernier trimestre, en deçà des prévisions des analystes.
Affaire d'espionnage
« Je n'ai jamais cherché à me rendre indispensable, a souligné Tidjane Thiam qui, une fois les chiffres avancés, a donné une tournure personnelle à cette présentation de résultats. J'ai simplement voulu bâtir quelque chose qui tienne dans le temps long ». Le banquier de 57 ans quittera son poste ce vendredi, poussé vers la sortie par le conseil d'administration du groupe.
Les révélations sur les différents cas d'espionnage menés par la banque auront finalement eu raison de sa position. Une première affaire, à l'encontre d'Iqbal Khan, l'ancien directeur de la gestion internationale de fortune qui venait de rejoindre la banque concurrente UBS, a éclaté en septembre, suivi trois mois plus tard d'une seconde affaire de filature visant cette fois le directeur des ressources humaines. Enfin, début février, un dernier cas est mis au jour ciblant l'ONG Greenpeace.
Un long silence
Interrogé sur son long silence tout au long de l'affaire, Tidjane Thiam s'est défendu en affirmant qu'il y avait été contraint pour ne pas « donner l'impression de chercher à influencer une enquête dans laquelle [il] était placé sous surveillance ». C'est seulement début février qu'il s'est exprimé sur le sujet, surprenant la place financière suisse en choisissant de le faire sur Instagram.
C'est également via Instagram que le banquier aurait tenté son dernier « coup » pour se maintenir à la tête de la banque en publiant, le 4 février, une photo tout sourire avec son comité exécutif. Se réunissant le lendemain pour trancher son avenir, le conseil d'administration n'aurait pas apprécié, selon la presse suisse.
Tidjane Thiam a cependant affirmé ne partir avec aucune rancoeur, et a dit « respecter la décision du conseil d'administration ». Il a d'ailleurs salué son remplaçant, Thomas Gottstein, qui dirige actuellement la filiale helvétique de Credit Suisse.
FRANCE, LE BUSINESS DES FAUX MARABOUTS
Venus d’Afrique ou du Maghreb, ces voyants et guérisseurs autoproclamés le jurent : Aucun cas n’est désespéré. Mais attention: les sommes demandées peuvent atteindre des niveaux astronomiques !
VOA Afrique |
John Lyndon |
Publication 13/02/2020
Elles font souvent sourire, avec leurs coquilles et fautes d’orthographe. Ce sont les cartes de visite des marabouts. Des publicités que l’on retrouve sur internet, sur les pare-brise ou encore dans les boîtes aux lettres. Venus d’Afrique ou du Maghreb, ces voyants et guérisseurs autoproclamés le jurent : Aucun cas n’est désespéré. Mais attention: les sommes demandées peuvent atteindre des niveaux astronomiques !
QUI SONT LES PROS ET LES ANTIS "CAN TOUS LES QUATRE ANS" ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ? Les pros et les antis se déchirent autour de cette question. Qui sont-ils ?
ILS SONT POUR
La FIFA
C’est le président de la Fédération internationale de football (FIFA) qui a lancé l’idée d’une CAN tous les quatre ans, devant tout l’état-major du foot africain. Depuis l’élection de Gianni Infantino, la FIFA ne cesse de donner de l’ampleur à ses compétitions : Coupe du monde masculine à 48 nations, projet d’un Mondial féminin tous les deux ans, Coupe du monde des clubs élargi à 24 équipes… Dans un calendrier international surchargé la FIFA doit faire un maximum de place à ses tournois.
Certains clubs européens
La majorité des meilleurs joueurs africains, qui disputent généralement la CAN, évoluent dans des clubs européens. Durant vingt ans, les équipes du Vieux continent se sont plaintes, parfois avec véhémence, du fait que la Coupe d’Afrique des nations avait lieu en début d’année, en pleine saison. Avec la CAN 2019, qui s’est déroulée en juin/juillet, le ton était devenu moins virulent. Mais l’annonce d’une CAN 2021 de quatre semaines en janvier-février a jeté un froid en Europe. L’entraîneur Jürgen Klopp, dont le Liverpool compte Mohamed Salah, Sadio Mané, Naby Keita et Joël Matip dans ses rangs, a jugé que cette décision de la CAF et du Cameroun était une « catastrophe ».
La FIFPro Afrique
La branche africaine du syndicat mondial des joueurs a pris une position forte en se prononçant en faveur d’une CAN tous les quatre ans. Par le passé, de nombreux joueurs s’étaient émus du risque que représentait le fait de laisser son club en pleine saison pour disputer la Coupe d’Afrique des nations. Des footballeurs passés ou présents, comme le Tunisien Radhi Jaidi ou le Sénégalais Ricardo Faty, se sont en tout cas montrés favorables à cette suggestion.
Didier Drogba
L’ex-attaquant Didier Drogba, président d’honneur de la FIFPro Afrique, n’a jamais fait l’impasse sur une Coupe d’Afrique des nations pour préserver sa carrière en clubs. Mais la superstar ivoirienne n’en a pas moins apporté son soutien à la proposition de Gianni Infantino. « Cela peut être une bonne chose parce que cela donnerait une saveur bien particulière à ce trophée par sa rareté », a-t-il notamment déclaré, de passage à Paris.
ILS SONT CONTRE
Samuel Eto’o
L’autre icône africaine des vingt dernières années a pris le contre-pied de Drogba. Dans l’émission Le Débat Africain de RFI, le Camerounais a critiqué avec force les déclarations de Gianni Infantino : « Est-ce l’intérêt des Africains d’organiser une CAN tous les quatre ans ? Je crois que c’est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang. » Une autre légende, le Sénégalais El Hadji Diouf, a également souligné qu’il préférait une phase finale tous les deux ans.
La CAF, traditionnellement
Le Comité exécutif de la CAF, qui se réunit ce 14 février à Doha, en marge de la Super Coupe d’Afrique, n’a pas encore rendu son avis sur le sujet. Mais, traditionnellement, la CAF a toujours défendu avec force le principe d’une CAN tous les deux ans. Il en va notamment de sa santé financière (actuellement précaire), la Coupe d’Afrique assurant l’essentiel des revenus de la Confédération africaine de football.
Les amateurs africains de football, en majorité
Un coup d’œil aux innombrables réactions sur les réseaux sociaux et aux divers sondages réalisés en ligne laisse peu de place aux doutes : les amateurs africains de ballon rond tiennent globalement à la Coupe d’Afrique tous les deux ans. Certes, le fait que la proposition émane d’un Européen, qui dirige la FIFA, exacerbe les positions. Mais en juillet 2017, avant que la CAF ne bouleverse l’organisation de la CAN, rfi.fr avait réalisé un grand sondage. Et le résultat était déjà sans ambiguïté : 74% des votants voulaient conserver la périodicité actuelle de la Coupe d’Afrique des nations.
L'AFRIQUE PORTE LA CROISSANCE D'ORANGE
Sur le continent, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 %, en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul »
Orange a publié jeudi 13 février un bénéfice net en nette progression de 53,8 % sur l’ensemble de l’exercice 2019, à 3 milliards d’euros, grâce en particulier à de bonnes performances en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que sur les services à destination des entreprises. Sur l’année écoulée, l’opérateur de télécoms a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,1 %, à 42,24 milliards d’euros. « Au regard du contexte de marchés très concurrentiels, 2019 a été une année réussie pour Orange. Cette année encore, l’Afrique et le Moyen-Orient sont les principaux moteurs de croissance du groupe », s’est félicité le PDG du groupe, Stéphane Richard, cité dans un communiqué.
Sur la zone Afrique et Moyen-Orient, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 % (+6,2 % en données comparables), en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul », qui intègre par ailleurs Orange Money, en forte hausse, et une amélioration de la base clients sur le continent, qui atteint 122 millions de clients mobile, avec une hausse des clients avec abonnement.
Sur son principal marché, la France, l’opérateur historique voit son chiffre d’affaires se replier très légèrement, de 0,3 %, avec cependant une reprise de la croissance sur le dernier trimestre, grâce en particulier aux offres convergentes, combinant fixe et mobile, qui sont en augmentation, et une amélioration du revenu moyen par abonné.
500 000 clients pour Orange Bank
En Espagne, le deuxième marché du groupe, Orange voit ses ventes se replier de 1,3 %, dans un contexte de concurrence très forte et une croissance du bas de marché nettement moins rémunératrice. Cela entraîne un recul de la base de clients, partiellement compensé par une amélioration du revenu moyen par abonné.
« Nous avons de belles performances sur le haut de marché, que l’on va continuer à conforter et on va chercher à mieux adresser le bas de marché, notamment avec des offres convergentes, qui est un élément d’attractivité auprès de nos clients espagnols. Nous prévoyons un retour de la croissance de l’EbtidaaL [excédent brut d’exploitation après loyers] pour 2021 », a détaillé Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Concernant Orange Bank, dans un contexte d’acquisition de clients, Orange voit l’EbitdaaL reculer de 8,5 % sur un an, à -186 millions d’euros. Le service dépasse les 500 000 clients au 31 décembre, dont 29 % ont contracté un prêt à la consommation, plus rémunérateur que les services bancaires.
En matière de perspectives, le groupe anticipe un EbtidaaL « stable positif » pour 2020 et un flux de trésorerie organique supérieur à 2,3 milliards d’euros, « en amélioration par rapport à l’objectif annoncé lors de la journée investisseurs » en décembre. Orange va par ailleurs lancer un plan d’économies de 1 milliard d’euros d’ici à 2023 et assure viser un ratio de dette nette sur EbitdaaL à moyen terme autour de deux fois.
"SI J’ÉTAIS RICHE DURANT MA JEUNESSE, JE SERAIS MORT DEPUIS LONGTEMPS"
Souleymane Faye, connu par la richesse de ses textes, a une belle carrière musicale. Diego, qui ‘’n’est pas du Sénégal d’aujourd’hui’’, a galéré. Alors qu’il animait un master class ce samedi, ‘’EnQuête’’ a saisi l’occasion pour l’interviewer
Souleymane Faye, connu par la richesse de ses textes, a une belle carrière musicale. Avec 50 ans d’expérience, le ‘’Boy Dylan sénégalais’’ est toujours aussi déterminé à aller plus loin. Il compte mettre sur pied un projet qui lui tient à cœur. Diego, qui ‘’n’est pas du Sénégal d’aujourd’hui’’, a galéré. Alors qu’il animait un master class ce samedi à la place du Souvenir africain, ‘’EnQuête’’ a saisi l’occasion pour l’interviewer.
Vous venez d’animer un master class avec beaucoup de passion. Comment est-ce que vous l’appréciez avec tous ces jeunes qui ont manifesté leur joie de vous voir partager votre expérience avec eux ?
C’est émouvant, parce que de toute ma vie, je n’ai jamais donné de cours de chant. C’est la première fois qu’on me sollicite pour cela. Donner des cours de chant m’a toujours intéressé. Je me suis constamment dit qu’un jour, j’aimerais avoir une école où apprendre les secrets qu’il y a dans la voix et tout. L’homme est un être émotionnel. Et souvent, on cache ce que l’on ressent. A travers des chansons, on ose exprimer tout ce qu’on ne pouvait pas dire directement aux personnes. J’aimerais que cela continue pour que je puisse donner des cours de chant, ne serait-ce qu’une fois par semaine aux jeunes et à des chanteurs déjà connus, mais qui en ont besoin. Beaucoup de chanteurs ont des difficultés parce qu’ils chantent tous de la même manière. Donc, ils ont des problèmes pour trouver de nouvelles mélodies. Mais ils ne trouvent pas d’endroits où prendre des cours. Et certains veulent apprendre discrètement, en cachette.
Toutefois, je peux gérer tout cela. Je suis très disponible. Chanter fait plaisir, mais c’est un métier très difficile. Parce que ça fait souffrir. Il m’arrive de pleurer en chantant, car il faut pleurer pour chanter certains morceaux. Je voulais créer une société qui s’appelle Complexe art et musique (Camu). Comme je suis menuisier-ébéniste de métier, je veux aussi enseigner ce métier-là et la musique (des cours de chant, de batterie, de piano). Il y aura les deux à la fois.
Vous êtes l’un des ténors de la musique sénégalaise. Après 50 ans de carrière, qu’est-ce qui reste ?
Je suis connu, mais je n’ai encore rien fait. Je commence maintenant à avoir le temps pour moi. De toute ma vie, je me suis concentré à la musique et à la famille. Je n’ai jamais pensé à moi. Sur le plan professionnel, j’ai réussi. Mais sur le plan financier, je n’ai encore rien.
Voulez-vous dire que vous n’êtes pas riche ?
Je ne suis ni riche ni pauvre. Je rends quand même grâce à Dieu.
Qu’est-ce qui vous motive réellement à continuer ?
C’est la foi. Je crois que ça va venir. Et mieux vaut tard que jamais. L’argent devient plus agréable quand on est âgé. Quand on est jeune, on joue avec. Je crois que si j’étais riche durant ma jeunesse, je serais mort depuis longtemps (rire).
Vous avez un projet, et vous en avez parlé à Abdoulaye Wade. Certainement, vous en avez discuté aussi avec le président Macky Sall. Mais l’Etat tarde à vous soutenir. Il vous fallait 70 millions, il y a de cela 15 ou 20 ans. Actuellement, qu’est-ce qui manque ?
Il me faut un fonds de roulement. Cela me permettra de mettre sur pied un atelier de menuiserie, mais aussi une salle de répétition où les gens viendront répéter et payer. Et on y donnera des cours. On économise pour avoir le budget nécessaire, mais ce n’est pas facile.
Et quel est l’apport de votre ami Macky Sall ?
Il m’a beaucoup aidé. C’est mon ami. Mais depuis qu’il est élu président, on ne s’est vu qu’une fois. Peut-être, c’est parce que je n’ai pas fait assez d’efforts pour le voir. On se voyait de la manière la plus naturelle possible. Maintenant, lui, il reçoit 2 000 lettres de demande d’audience par jour qu’il faut bien filtrer. Mais je sais qu’il sera toujours prêt à me recevoir. Et j’aimerais bien pouvoir lui parler de ma société. Je n’ai jamais été subventionné, de Senghor à Macky Sall. Il y a aussi le fait que je n’ai jamais été demandeur.
Qu’est-ce qui explique la croix que vous portez autour du cou ?
Je suis un musulman, un ‘’baye fall’’ et j’aime Jésus aussi. J’ai même été béni par le pape Jean-Paul II. Dans mon enfance, j’ai beaucoup lu la Bible. D’un côté comme de l’autre, nous croyons tous à l’existence d’un seul et unique Dieu.
Vous êtes connu depuis 35 ans avec ‘’Doolé’’. C’est grâce à ce titre que les Sénégalais vous ont connu. Comment s’est fait la symbiose avec le groupe Xalam 2 ?
C’est un groupe que j’ai écouté pour la première fois, quand j’étais en Italie, dans les années 80. J’avais un ami italien qui aimait la musique africaine. Il avait la musique de Fela Kuti, Manu Dibango, Osibisa et il y avait aussi celle du Xalam qu’il m’a fait écouter. C’est comme ça que j’ai découvert le groupe. Et ça m’a beaucoup plu. Alors, je me suis dit que j’aimerais bien travailler avec eux. Je suis revenu au Sénégal en 1982 et j’ai rencontré Prospère en 1985. Son grand frère Magaye lui a parlé de moi. Ça ne l’enchantait pas, mais il est quand même venu me voir. Quand il m’a vu chanté, il m’a proposé de travailler avec lui. Je crois que c’était un lundi, et aussitôt jeudi, on est allé en France. Je m’y attendais. Et je voulais vraiment faire partie de ce groupe. Dieu a fait qu’on a rencontré ce groupe. On a fait deux ans ensemble durant lesquels deux albums ont été produits. Mais après, il fallait que je retourne chez moi, parce que j’avais laissé mes enfants et ma femme ici. Deux ans, c’est beaucoup. Il y a des gens qui partent pour dix ans ; moi, je ne le fais pas. Donc, je suis revenu pour gérer ma famille. Je ne pouvais pas les amener là-bas parce que la vie y est chère.
Cela n’était pas facile. Parce que je suis resté au chômage pendant un an. Le temps de trouver du travail, monter un orchestre, m’intégrer de nouveau, m’a pris plus de deux ans de galère. Mais je n’ai pas regretté de rentrer.
Comment trouvez-vous l’évolution de la musique au Sénégal ? Et quels conseils donneriez-vous aux jeunes musiciens qui, selon vous, chantent tous de la même manière ?
Il n’y a plus de recherche. Les gens ne cherchent que l’argent. Ce n’est plus comme avant où on s’enfermait pendant des mois, voire des années, pour sortir quelque chose de nouveau. On nous prenait pour des fous. On n’avait pas de quoi manger ; on prenait du pain et des arachides grillées comme repas. Et on dormait par terre. Mais le résultat est là. Cette action a aujourd’hui porté ses fruits. Maintenant, il suffit juste que quelqu’un ait une belle voix pour qu’on l’enregistre. Le chanteur sort un CD et ça s’arrête là. Leur œuvre ne dure pas. Il faut qu’ils prennent leur temps.
Etes-vous un incompris, vu la profondeur de vos œuvres ?
Je suis toujours resté le même. Je suis un Sénégalais d’hier.
Qu’est-ce qui vous dérange du Sénégal d’aujourd’hui ?
Il y a beaucoup de valeurs telles que l’honnêteté et la dignité qui disparaissent. Moi, je suis un être digne et libre. Je peux marcher pieds nus dans la rue. Je ne me cache pas ; je suis très accessible. Je suis chez moi. Parce qu’en Europe, même quand nous sommes en règle, la peur nous envahit lorsque nous croisons un policier. Donc, quand nous ne sommes pas libres chez nous, ça devient difficile. Ma liberté étonne les gens. Lorsqu’ils me trouvent dans un endroit public, ils se posent beaucoup de questions. Il faut être libre. L’essentiel, c’est de ne pas tomber dans la provocation.
par Oumou Wane
WUHAN, NOUS SOMMES TOUS ÉTUDIANTS SÉNÉGALAIS !
Tous ces politiciens qui disent qu’ils peuvent rapatrier les sénégalais en moins de trois jours cèdent tout simplement au populism
Chers étudiants sénégalais de Wuhan, vous n’êtes pas sans savoir que le pays parle beaucoup de vous et surtout pense fort à vous.
Alors que partout dans le monde la situation fait polémique, que le triste bilan provisoire du coronavirus augmente tous les jours, principalement en Chine, la planète tente de s’organiser contre une « très grave menace » pour le monde, selon l'OMS.
Vous imaginez que le sentiment général ici est à la solidarité sans faille pour vous autres, piégés en Chine par l’épidémie et le mot d’ordre est « ce sont nos compatriotes, il faut les aider ». Croyez-le, c’est émouvant et touchant de voir toute cette solidarité même si vous le savez notre beau pays, le Sénégal est sous l'emprise d'agitateurs professionnels, conscients de leur incapacité à gagner aujourd'hui ou demain le cœur des sénégalais à travers des élections démocratiques et qui s'acharnent à démotiver les citoyens.
Je passerai sur les polémiques autour de votre rapatriement, à part de vous dire que les détracteurs du président Macky Sall considèrent que c’est une faute de ne pas vous faire rentrer d’urgence au pays. Dans ce contexte de psychose mondiale, tout le monde comprend que vous soyez plus qu’impatients. La situation est humainement difficile pour vos familles, qui ont rencontré ce mardi 11 février le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, monsieur Amadou Bâ. Après quatre heures d’échanges fructueux, vos parents sont repartis rassurés. Car Dieu merci vous n’êtes pas atteints par le coronavirus et l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Zhang Xun, se veut rassurant : « Ces étudiants sont en bonne santé. Il n'y a pas urgence à les rapatrier » et d’ajouter, « L'heure n'est pas à la panique. La situation reste maîtrisée ! ».
Mais les vraies raisons pour lesquelles Macky Sall ne peut prendre pour le moment le risque d’importation de la maladie sur le sol Sénégalais, sont multiples. D’abord le pays ne dispose pas des moyens logistiques et des infrastructures de riposte pouvant empêcher la propagation du coronavirus. Le virus se propage très vite et si vous n’avez pas assez de moyens, il peut décimer toute une ville en un rien de temps. Le même raisonnement a été celui des autorités du Rwanda ou de l’Ethiopie, la Chine est mieux préparée que tous les pays pour juguler l’épidémie.
Tristement, il y a sûrement aussi des raisons matérielles et tous ces politiciens qui disent qu’ils peuvent rapatrier les sénégalais en moins de trois jours cèdent tout simplement au populisme.
Le président Macky Sall a adressé un message de solidarité à Xi Jing Ping, président de la République de Chine qui a apprécié hautement l'attitude du gouvernement sénégalais et salue le comportement des citoyens face à cette épidémie. Les peuples chinois et sénégalais a rappelé l’ambassadeur constituent une communauté de destin, car ils se concertent régulièrement.
C’est pourquoi, je me félicite que contrairement à d’autres pays, volontiers donneurs de leçon sur nos affaires intérieures, il n’y ait pas eu chez nous de comportements racistes envers les ressortissants d’origine chinoise ou envers les touristes d’affaires chinois. Et j’adresse toute ma solidarité au peuple chinois frappé et meurtri par cette terrible épidémie.
Chers étudiants sénégalais de Wuhan, je veux vous dire, ayez foi en nos dirigeants, car ils veilleront sur vous et protègeront les intérêts du pays.
Tenez bon, restez gonflés à bloc car vous êtes nos héros et démontrez le courage et le sang froid de la nation sénégalaise. Face à votre abnégation, je veux lancer un appel à la mobilisation et demande aux Sénégalais par les réseaux sociaux, de rester en contact permanent avec vous pour prendre de vos nouvelles et suivre l’évolution de la situation.
Une fois cette épreuve terminée, je suis sûre que le pays tout entier reconnaitra votre mérite et que toute votre vie, une fois vos études achevées, on se souviendra de votre capacité à surmonter l’adversité et de votre motivation à défendre les couleurs de votre nation.
par Abdoulaye Wade
IL FAUT RAPATRIER IMMÉDIATEMENT LES SÉNÉGALAIS DE WUHAN
Si une maison brûle, on ne dit pas ‘’je vais réfléchir’’ - Nous ne devons pas laisser plus longtemps nos étudiants, leurs parents et amis dans l’angoisse
Le président Wade demande le rapatriement de nos 13 jeunes compatriotes qui vivent à Wuhan. Evidemment, il faut le faire avec précaution et ne pas exposer les Sénégalais au risque du coronavirus. Eux aussi ont droit à la santé.
Ce rapatriement doit être entrepris immédiatement car, si une maison brûle, on ne dit pas ‘’je vais réfléchir’’.
Toutefois on doit prendre des précautions pour que des malades n’importent pas dans notre pays les microbes d’une épidémie dangereuse qui expose la population entière.
Dans ce cas les précautions à prendre sont très simples.
Envoyer une équipe médicale constituée de médecins sénégalais qui, avec leurs collègues chinois, sélectionnent ceux qui ne sont pas atteints pour un rapatriement immédiat, les autres, s’il y en a, devant être traités sur place dans les hôpitaux chinois jusqu’à leur guérison totale ;
Les autres étudiants doivent être mis en quarantaine dans un pays très chaud car, selon les spécialistes, le risque de propagation au Sénégal est faible du fait que nous sommes un pays chaud.
Nous ne devons pas laisser plus longtemps nos étudiants, leurs parents et amis dans l’angoisse.
Je lance un appel à tous les pays africains sans exception, mais particulièrement ceux d’Afrique de l’Ouest. Dans le cas où il y aurait des ressortissants d’autres pays africains bloqués à Wuhan, nos pays pourraient mutualiser leurs efforts et organiser un rapatriement collectif dans le respect des mesures traditionnelles de précaution, notamment la quarantaine en pays chaud avant la rentrée à leur domicile.
«LA QUESTION DU TERRORISME N'EST PAS PRISE AU SERIEUX PAR LES AFRICAINS»
Le terrorisme est en train de miner le sahel et l’Afrique. Et pourtant, Dr Cheikh Tidiane Gadio pense que c’est une question qui n’est pas prise au sérieux par les Africains.
Le terrorisme est en train de miner le sahel et l’Afrique. Et pourtant, Dr Cheikh Tidiane Gadio pense que c’est une question qui n’est pas prise au sérieux par les Africains. Le député et ancien ministre des Affaires Etrangères l’a fait savoir lors du dernier jour du symposium en hommage à Samir AMIN.
Connu pour son panafricanisme, l´ancien ministre des affaires étrangères pense que l’implication des Africains n’est pas à la hauteur de la gravité de l’extrémisme religieux en Afrique. « La question du terrorisme n’est pas prise au sérieux par les Africains eux-mêmes et c’est à la limite compréhensible voire acceptable que le reste du monde dise : tant qu’eux-mêmes ne comprennent pas ce qui leur arrive, il ne fera rien », soutient Dr Gadio qui fustige par la même occasion certaines idées reçues selon lesquelles l’Afrique ne peut pas gagner le terrorisme parce que les pays sont pauvres.
A l´en croire, l’Afrique est un continent où on développe tous les pièges de tous les paradigmes erronés créés ailleurs et qui sont imposés au continent. Il est temps, insiste Dr Gadio, d’arrêter nos cinémas parce que le paradigme de nos développements est un faux paradigme.
De l’avis du parlementaire, le naufrage des Etats africains est évident et il est temps d’avoir le courage de marcher dans une nouvelle direction. «L’Afrique n’a pas d’avenir sans unité, donc faisons d’abord les Etats-Unis d’Afrique de l’Ouest pour aller après vers un grand ensemble », préconise l’ancien chef de la diplomatie qui souligne qu’il nous faut des leaders accélérateurs d’histoire et des leaders prêts parce que la question du panafricanisme est revenue en force. Il invite les Etats à dépasser les égoïsmes nationaux parce que c’est une attitude qui ne marchera pas.
Pour sa part, Dr Chérif Sy renseigne qu’il envisage d’organiser cette rencontre tous les deux ans. Selon l’économiste et non moins président du comité d’organisation du forum, il est prévu de mettre sur les fonts baptismaux une fondation qui va perpétuer les travaux de Samir Amin. Une visite a été organisée pour les participants, à la fin de la cérémonie, au Musée des civilisations noires.
«QUE LES PREDATEURS SOIENT SANCTIONNES A LA HAUTEUR DE LEURS ACTES»
Pape Moussa Sall et compagnie ont condamné avec la dernière énergie ces arrestations et actes délictueux à l’égard de cette « cible innocente et immature ».
Le mandat de dépôt décerné à douze enfants lors des affrontements entre forces de l’ordre et pêcheurs de Guet-Ndar, les abus sur des enfants à Ouakam et à Sacré-Cœur ont été au centre de la rencontre hebdomadaire de la Coalition nationale des Associations et Ong en Faveur de l’Enfance (Conafe). Pape Moussa Sall et compagnie ont condamné avec la dernière énergie ces arrestations et actes délictueux à l’égard de cette « cible innocente et immature ». Ils réclament la libération des enfants placés à la Mac de Saint-Louis et l’application de la loi dans toute sa rigueur contre les auteurs «pédophiles».
Le centre Keur Mame Fatim Konté sis aux Hlm cité Lamine, Sor, Saint-Louis a été hier le lieu de ralliement des membres de la Conafe et du Forum régional des Jeunes et Enfants Leaders (Forjel). Ces acteurs qui œuvrent dans le secteur de la protection de l’enfant se sont prononcés sur l’actualité, notamment le cas des enfants dans divers domaines. Sur la situation des enfants mineurs arrêtés et incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction de Saint-Louis lors des évènements malheureux de Guet Ndar, ils n’y sont pas allés par quatre chemins. C’est le coordonnateur régional de la Conafe, Pape Moussa Sall, qui est monté au créneau. « Nous regrettons vraiment tout ce qui s’est passé et déplorons par la même occasion les dégâts de part et d’autre. Nous rappelons encore une fois que les enfants qui y ont participé ne sont pas les instigateurs de ces faits mais juste des enfants. Ils doivent être donc traités comme tels. Tout le monde sait réellement que la place d’un enfant n’est pas à la prison. Il est souhaitable qu’ils soient placés sous la garde de leurs parents et que la clémence du juge leur soit accordée à la fin de l’instruction», a souhaité Pape Moussa Sall.« Il y a des élèves qui étaient en composition. Arrêtés, ils ne sont pas parvenus à subir ces épreuves. C’est épouvantable», s’est offusqué le coordonnateur régional. Sa thèse a été corroborée par Pape Mody Cissé.
Pour le président du Forjel, cette situation risque tout simplement d’avoir des conséquences néfastes pour les enfants arrêtés. C’est la raison pour laquelle il en appelle à la clémence du juge d’instruction. Les acteurs ont profité de cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie les abus dont sont victimes les enfants de Ouakam et Dakar Sacré-Cœur. « Nous demandons à toutes les associations de protection de l’enfance de se lever pour que de tels actes ne se reproduisent plus et que les auteurs soient sanctionnés à la hauteur de leurs actes», a pesté Pape Moussa Sall qui précise : «Quelle que soit la pression, la loi doit être appliquée dans sa rigueur.»