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20 juillet 2025
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LE REGARD ACERE DU SAGE MOUHAMADOU SY
Le texte que nous publions ci-dessous est assurément un document d’anthologie. Il s’agit des observations et réflexions d’un homme, Mouhamadou Sy, qui a été un acteur majeur de la vie économique et sociale nationale de ces 60 dernières années.
Le texte que nous publions ci-dessous est assurément un document d’anthologie. Il s’agit des observations et réflexions d’un homme, Mouhamadou Sy, qui a été un acteur majeur de la vie économique et sociale nationale de ces 60 dernières années.
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure du Pétrole de Rueil-Malmaison, en France, il est l’un des premiers ingénieurs du Sénégal indépendant. Il a été le deuxième Directeur sénégalais des Mines et de la Géologie à la suite de feu Louis Alexandrennes qui a pris le relais des Français. A ce titre, Mouhamadou Sy a participé aux premières prospections minières de notre pays, dans la région du Sénégal-Oriental en particulier mais pas seulement. Il a travaillé avec les Russes qui menaient cette prospection avant de séjourner en Union Soviétique pour se perfectionner.
Mais Mouhamadou Sy a été, surtout, le premier Administrateur Directeur général autochtone de la Compagnie sénégalaise des Phosphates de Taïba (CSPT) après en avoir été Directeur général adjoint de 1976 à 1978 puis Directeur général (mais pas mandataire social) de 1986 à 1996. C’est sous son égide que cette très grosse entreprise française a réalisé la sénégalisation de ses cadres. Une expérience intéressante et inédite qu’il raconte dans les lignes qui suivent. Membre du Conseil économique et social de l’époque, lorsque les Français tenaient le haut du pavé dans cette institution, il fut aussi l’une des figures de proue de l’UNySyNDI, le puissant syndicat patronal de l’époque. Il fait partie de ceux qui ont impulsé la création de l’ex-IUT (Institut universitaire de Technologie) devenu ENSUT (Ecole nationale supérieure de Technologie) et l’un des premiers employeurs à faire confiance aux techniciens sortis de cette pépinière.
Au moment où le Sénégal s’achemine vers l’exploitation de son pétrole et de son gaz, mais aussi de son fer avec l’arrivée attendue de légions de Turcs — après l’importation massive de travailleurs indiens aux ICS ! —, les réflexions de M. Mouhamadou Sy, un homme qui n’aspire plus à rien si ce n’est à un repos mérité, ces réflexions, donc, méritent d’être lues avec attention. Et ses conseils, notés avec soin. Il s’agit assurément d’un bréviaire que ce grand Monsieur, qui a toujours eu un rapport très détaché avec l’argent, livre à la génération actuelle. Et à celles qui vont suivre. Bonne lecture !
L’inventaire des ressources minérales a préoccupé le gouvernement sénégalais qui, dès l’Indépendance, grâce à un financement du FAC (Fonds d’Aide et de Coopération) a mené une vaste campagne de géophysique aéroportée dans l’Est du Sénégal. Toutes les méthodes d’investigation connues à l’époque ont été utilisées (gravimétrie, sismiques (réflexion et réfraction), magnétométrie, radiométrie, scintillométrie électrique…). Cette campagne a permis d’identifier 78 anomalies.
Pour vérifier ces anomalies au sol, le gouvernement a obtenu un important financement du PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement). Ce programme qui a duré huit ans a permis la vérification de 39 de ces 78 anomalies.
L’orientation pour la recherche de l’or et du diamant a été privilégiée. Le démarrage de ce programme a coïncidé avec mon recrutement à la Direction des mines et de la géologie et je fus affecté à ce programme comme géologue du gouvernement conformément aux accords passés entre l’Etat du Sénégal et le PNUD. C’est ainsi qu’après un an passé au Sénégal oriental, je fus envoyé en Union soviétique pour parfaire ma formation dans la prospection minière, notamment dans l’étude des placers d’or et de diamant. Au début de la mission, le directeur du projet, un Suisse très expérimenté dans le domaine des recherches minières, M. Agassiz, me demandera de mener une monographie sur les minerais de fer de la Falémé appelés « chapeaux de fer ». On trouvait quelques rapports de géologues de la Direction fédérale des Mines mais deux rapports de campagne, dont celui de 1957 qui estimait les réserves à 87 millions de tonnes et celui complémentaire de 1958 qui poussait les réserves à 92 millions de tonnes de fer. La Sénégalaise des Mines qui avait commandité cette étude serait intéressée à 100 millions de tonnes minimum.
La thèse péremptoire du Dr Soule Delafont consistant à dire que les minerais de fer ne s’enracinaient pas mais constituaient uniquement des chapeaux devait condamner définitivement ces gisements de fer de la Falémé. Mon résumé portant sur ces « chapeaux de fer » ne pouvait qu’adopter la même conclusion puisque aucune autre étude n’avait été menée sur le terrain. Dr Soule Delafont ne s’était d’ailleurs intéressé qu’aux deux collines de Koudékourou et de Kouroudiakou, et les affleurements de Karakaéne et du Gotto, moins apparents, n’avaient pas fait l’objet d’investigations. Au cours d’un diner offert au directeur régional du Brgm en visite de chantier, diner auquel j’ai été convié, divers sujets étaient au menu et cette occasion m’a permis de faire comme par hasard une remarque qui s’est avérée intéressante.
Dans les années 60, on vivait à l’ère du cuivre (qui était un élément conducteur par excellence et très maniable) avec les gisements du Chili, de la Zambie et du Katanga. J’avais remarqué en effet que dans les tableaux d’analyses des rapports du Dr Soule Delafont des teneurs très faibles, disons des traces, de cuivre étaient généralement présentes. Cette remarque ayant retenu l’attention du directeur du Brgm, celui-ci exprima l’idée de solliciter l’accord du PNUD pour l’implantation de quelques forages pour rechercher du cuivre. La demande du Brgm fut acceptée — d’ailleurs à ma grande surprise. Le premier forage est resté 400 mètres dans la minéralisation du fer, ce qui voulait dire que la thèse du Dr Soule Delafont était inexacte. Les collines de fer s’enracinaient bien. Ainsi débuta la campagne d’évaluation des réserves de fer de la Falémé.
L’évaluation poussée donna 650 millions de tonnes de réserves certaines ; 850 millions de tonnes de réserves probables et plus d’un milliard de tonnes de réserves possibles. Nous avions donc là un potentiel très appréciable. Il faut rappeler qu’à la fin des années 60 et au début des années 70, les gigantesques gisements de fer du Minas Gérais au Brésil arrivaient sur le marché avec les capitaux des grands sidérurgistes européens et les institutions de Bretton Woods. Il était alors difficile d’envisager l’exploitation des autres nouveaux gisements et encore plus de construire 750 km de chemin de fer pour sortir le minerai. L’investissement colossal de Minais Gérais commence à s’amortir aujourd’hui. On devrait donc réactualiser le dossier dont les chances d’exploitation seraient beaucoup plus grandes si on réalisait le chemin de fer Dakar-Bamako, nécessité absolue pour la survie du Port de Dakar. Avec le projet ivoirien de San Pedro qui non seulement s’accaparera du trafic malien — Mali Est et Mali Centre — mais risque également de nous ravir le Mali Ouest, auquel cas l’avenir du Port de Dakar serait sérieusement compromis car ne disposant plus que du marché intérieur sénégalais.
En matière de transport, l’investissement le plus urgent c’est la réalisation du chemin de fer Dakar-Bamako avec des normes internationales pouvant supporter un trafic lourd d’environ 3 à 5 millions de tonnes de fer/an et le ravitaillement du Mali en carburant et conteneurs divers. Il y a un moment, un de nos quotidiens a parlé de 25 millions de tonnes de fer/ an avec 3000 emplois et 400 experts turcs. Nos autorités doivent surveiller davantage ce qui est écrit dans notre presse. Il est vrai qu’il y a eu une révision à 5 millions de tonnes de fer quelques jours après mais on n’a pas rectifié le chiffre parlant des emplois créés ni du nombre d’expatriés turcs.
A ce propos, une politique très claire doit être définie dans l’utilisation d’employés étrangers. Je rappelle qu’en 1970-72, avec les plans de sénégalisation, le gouvernement sénégalais ne disposait que de 3,65 % du capital de la Compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba (CSPT) mais un plan de sénégalisation de tous les postes avait été établi avec des délais raisonnables de telle sorte qu’en 1996, au moment de la fusion ICS/Taïba, il y avait à Taïba un seul expatrié, directeur des exploitations, qui avait pris le poste d’un Sénégalais parti à la retraite. Ce alors qu’en 1972, il y avait 67 expatriés. Certes, des dépenses énormes de 250 millions de francs CFA par an ont été employées pour la formation ou le perfectionnement de notre encadrement (du maîtrisard au cadre supérieur). Notre politique de sénégalisation nous a poussés à offrir jusqu’à trois années de salaires à certains expatriés pour la formation d’homologues sénégalais. Taïba a disposé d’un encadrement exceptionnel chanté par tous les visiteurs et consultants qui nous fréquentaient. J’entends souvent parler d’adéquation formation/emploi mais, dans ma petite expérience en la matière, on ne dispose que de clefs brutes qu’il faut ajuster à chaque serrure. Avec l’évolution rapide de la technologie et l’accélération des connaissances, il serait souhaitable, selon la filière, de prévoir des rencontres tous les 5 ou 10 ans entre employeurs et enseignants des universités pour réactualiser les programmes mais les entreprises devront toujours apporter un complément nécessaire à leurs employés.
Deux faits pourraient être cités à cet égard pour prouver la compétence de notre encadrement de l’époque. M. Milliote, ingénieur diplômé de l’Ecole centrale de Paris, me fit un jour le témoignage suivant : « M. SY, comme vous, je ne cherche jamais à faire du ‘’volume’’ mais, en toute modestie, je vous dirais qu’en matière d’électricité, je suis très ‘’calé’’ vu mon Cv qui m’a conduit à la direction des Houillères du Midi, à Electricité de France, à la direction de la Miferma (Mines de fer de Mauritanie) en tant que directeur des exploitations. Je vais pourtant vous surprendre en vous disant que je ne pesais pas lourd en face de M. Silly Faye, ingénieur électricien sénégalais qui, à l’époque, était le chef du Service Electrique de la Maintenance. Je dois préciser que M. Milliote était l’ingénieur en chef de la production de la CSPT et était à un an de sa retraite.
Le deuxième témoignage venait de M. Deau, directeur général de Cegos qui, au cours d’une rencontre avec l’Unisyndi (syndicat patronal de l’époque) parlant de l’encadrement maîtrisard à Taïba (en majeure partie venant de l’IUT de Dakar), M. Deau, donc, avait fait un éloge appuyé de notre politique de sénégalisation à Taïba. Il m’est revenu que tout cet encadrement qui nous a coûté autant d’efforts est parti à la retraite et tout cet encadrement aurait été remplacé par des expatriés ! Aucune transmission de connaissances et de compétences ne s’est donc opérée. Tous les efforts de plus de 25 ans sont donc partis en fumée, c’est vraiment révoltant ! L’exploitation des gisements de fer avec des partenaires sérieux devrait changer beaucoup le visage de notre pays.
Avec la réalisation comme souhaité plus haut du chemin de fer aux normes internationales, le fer de la Falémé serait à 200 km. Ainsi, avec un investissement masqué de plus de 500 km, nous pourrions trouver beaucoup plus facilement des investisseurs pour nous accompagner ; la politique de l’emploi devant toujours être sous notre contrôle.
Pour le fer, une production annuelle de cinq millions de tonnes avec trois millions à l’exportation pour nos partenaires et deux millions environ transformés sur place soit à Bargny soit à Kayar selon les résultats des études. Notons également qu’avec les gisements de phosphates d’alumine et d’ilménite (oxyde double de fer et de titane), on pourrait fabriquer des aciers spéciaux si la demande existe. La Société sénégalaise des Phosphates de Thiès dispose d’un grand gisement de phosphates d’alumine. Ses usages en tant qu’engrais étant limités, c’est le seul gisement au monde commercialisable connu. On dispose d’environ 60 millions de tonnes à 30 % de P205. Un dossier très complet a été réalisé pour la séparation du phosphate de l’alumine.
L’industrie de l’aluminium étant très énergétivore, on a conclu à l’époque à la non-rentabilité de l’exploitation de l’alumine. Aujourd’hui, avec l’existence de gisements de gaz au Sénégal, les paramètres devraient changer. Concernant le titane, on le trouve dans les ilménites (oxyde double de fer et de titane. Ces ilménites, sables noirs ou encore minéraux lourds sont charriés par nos fleuves depuis le Birrimien au Sénégal oriental jusqu’à nos côtes atlantiques.
Les affluents et sous affluents de la rive gauche de la Falémé pour le fleuve Sénégal comme ceux du Niokolo Koba, sur la rive droite, par leur érosion, ont charrié des tonnes de sables noirs qui ont fini avec les temps géologiques à former des placers de minerais lourds qui constituent divers gisements de Lompoul à Kayar sur la partie Nord de nos côtes ; sur la Petite côte, on peut signaler les gisements de Nianing où opérait la société Gazziolo et, plus au Sud encore, les gisements de la Casamance.
Les gisements d’ilménite ont connu une bonne exploitation de la part de la société Gazziolo. A l’époque, leur usage principal consistait à fabriquer des peintures (blanc de titane). La société Gazziolo a fermé en 1961-62 parce que l’industrie des peintures ne fabriquait plus que des peintures chimiques plus pures que celles provenant des ilménites.
A l’époque, le zircon était un sous-produit de l’exploitation des métaux lourds. Aujourd’hui, avec la conquête de l’espace, le zircon est devenu très rentable à cause de sa forte température de fusion de plus de 1800 degrés. En dehors des différents gisements jalonnant nos côtes, des réserves inestimables existent dans cette province géologique du Sénégal oriental. Pendant mes missions au Sénégal oriental, après la période des pluies, je trouvais dans les rivières asséchées des tonnes de sables noirs débarrassées de leur gangue. Je passais beaucoup de temps à admirer ces beaux minéraux d’ilménite d’un noir d’ébène rutilant et scintillant au soleil.
A chaque fois que l’occasion s’est présentée, j’ai invité la Faculté des Sciences et l’IST (Institut des Sciences de la Terre) à porter beaucoup plus d’attention dans l’étude de ces minerais. Il faut jalonner les parcours de ces sables noirs car on peut trouver des accumulations importantes dans les zones de dépôt de nos fleuves. Il n’est pas exclu que des accumulations de minéraux lourds existent un peu partout le long de nos fleuves au niveau de leurs zones de dépôt ; cette probabilité pourrait changer la vie de nos populations intérieures. On voit donc que le Sénégal, de par ses ressources minérales (or, fer, zircon, ilménites, phosphates d’alumine, phosphates de chaux et bien d’autres minéraux utiles) devrait connaître un développement industriel satisfaisant. Avec la découverte du gaz et du pétrole, l’espoir est permis qu’avec une gestion méticuleuse de nos richesses, notre économie sera florissante.
Le pétrole, le gaz et leurs dérivés constituent une niche inépuisable de création d’activités. On doit se préparer à ces échéances radieuses en investissant des moyens colossaux dans la formation de nos enfants. Tout devrait être fait pour que nous soyons capables de gérer toutes ces activités qui vont s’offrir à nous. Un comité d’experts des ministères du Pétrole, de l’Enseignement technique et professionnel, de l’Enseignement supérieur de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale, du Conseil économique, social et environnemental, devrait être créé.
Sa mission principale serait d’examiner tous les dossiers de l’ensemble du personnel des sociétés contractantes avec l’Etat. Tous les postes pouvant être occupés par des Sénégalais devraient être identifiés et les autres devraient faire l’objet de sénégalisation dans des délais raisonnables avec une formation adéquate. Au besoin, chaque étranger qui assurerait la bonne formation de son homologue sénégalais pourrait être bien récompensé. Avec la disponibilité de cette belle main d’œuvre sénégalaise, nous créerons les conditions pour booster nos industries locales et nos finances publiques (impôts, taxes directes et indirectes), gage d’une stabilité sociale. Enfin, parlons de la Casamance avec la COPETAO qui a trouvé une très bonne huile à son forage (SF4). S’agissant de l’exploitation de nos ressources pétrolières et gazières, la bonne entente avec nos voisins devrait être privilégiée sans perdre de vue que, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre.
Les années 50 et 60 ont connu au Sénégal des activités intenses de recherche du pétrole ; les résultats ont été faibles mais ont permis de tirer des conclusions intéressantes. Le bassin sénégalais on-shore a renfermé du pétrole et du gaz mais l’activité intense du volcanisme n’a pas permis la préservation des gisements. Au Sud du pays, en Casamance, en dehors du pétrole lourd (environ 100 millions de tonnes) dans la zone de Diogué, la COPETAO (Compagnie des Pétroles de l’Afrique de l’Ouest), filiale des sociétés françaises Elf et Total, a rencontré dans on puits SF 4 une huile de bonne qualité sous environ un recouvrement d’eau de 120 mètres. Un puits de confirmation au Sud-Est n’a pas été mené à sa fin pour cause de rupture du train de tige. Les activités de la COPETAO ont cessé probablement pour des raisons financières de fin de programme et peut-être aussi des raisons politiques et de sécurité à cause du litige sur la frontière Sénégal/Guinée Bissau.
Souleymane Faye dit Diégo est un artiste unique dans son genre au Sénégal. Révélé au grand jour après son passage réussi au Xalam, il a su se faire une place au soleil à son retour au pays. Parolier très prolixe, il ne cesse de surprendre par la profondeur de ses textes. Nous l’avons rencontré samedi dernier au cours d’un Master Class et il a bien voulu échanger sur son parcours et l’actualité avec sa truculence habituelle. Entretien avec un sage très généreux de partager son Savoir en attendant de disposer de l’Avoir…
Vous venez d’animer un master class quel est le sentiment qui vous anime ?
C’était une séance empreinte d’émotion. Il y avait beaucoup d’émotion, car de toute ma vie, je n’ai jamais donné de cours de chant à personne. C’est la première fois que l’on me sollicite. C’est une chose qui m’a toujours intéressé. Je m’étais toujours dit qu’un jour, j’aimerais bien avoir une école pour dispenser des cours de techniques vocales. Il faut savoir que l’on peut exprimer beaucoup d’émotion par la voix. L’homme est rempli d’émotions et seule la voix peut faire ressortir cette facette. Souvent, on cache bien ce que l’on ressent. Mais à travers les chansons, on peut dire beaucoup de choses. Ce que l’on n’ose pas dire directement aux personnes, on peut facilement le dire à travers une chanson. C’était vraiment intéressant et c’est une très belle expérience.
« Beaucoup de chanteurs ont des problèmes, parce qu’ils chantent tous de la même façon et de la même manière. Ils ont des problèmes pour trouver de nouvelles mélodie et des sources d’inspiration »
J’aimerais vraiment que cela puisse continuer. Afin que je puisse donner des cours de chant, ne serait- ce qu’une fois par semaine. Je suis prêt à donner des cours à des jeunes chanteurs et même à des chanteurs connus qui chantent déjà et qui ont des problèmes et trainent des lacunes. Beaucoup de chanteurs ont des problèmes, parce qu’ils chantent tous de la même façon. Pour ne pas dire de la même manière. Ils ont des problèmes pour trouver de nouvelles mélodies, trouver des sources d’inspiration etc. Donc, il faut savoir que c’est un métier très difficile. Chanter procure du plaisir, mais quand tu chantes, tu souffres. Il m’arrive de pleurer en chantant. Effectivement, il y a des morceaux pour lesquels il faut pleurer pour les chanter. Si tu ne pleures pas, tu ne parviendras pas à écouter certaines chansons. En revanche, il y a des titres que tu ne peux chanter que quand tu es vraiment heureux et rempli de joie. Tout cela pour dire qu’il n’est pas facile de chanter. Donc, c’est intéressant de donner des cours de chant à des élèves et même à des chanteurs connus qui ont souvent besoin de leçons de techniques vocales, mais qui ne trouvent pas d’endroit pour prendre des cours. En réalité, il y a certains qui veulent prendre des cours discrètement sans que personne ne puisse savoir qu’ils prennent des cours. Cela peut arriver aussi, mais nous, on gère tout cela sans aucun problème. Je suis très disponible. Il faut savoir que l’on ne chante pas avec la voix, mais avec le ventre. Si on chante avec la voix en étant enrhumé, on ne peut plus le faire. Si tu es grippé, tu ne vas pas aussi chanter. Il vaut mieux chanter avec le ventre, car c’est la meilleure technique pour un chanteur.
Est-ce que vous nourrissez toujours ce rêve de créer une école ?
Oui parce que je viens de créer une société du nom de CAM (Complexe Arts et Musique). Comme je suis menuisier ébéniste de profession, je veux apprendre ce métier-là à d’autres gens et aussi la musique. Donc, il y aura une combinaison des deux activités, la menuiserie et la musique. Il y aura des cours de chant, de guitare, de piano, de batterie. Mais également, le maniement du bois.
Après cinquante ans de musique vous dites souvent que vous n’avez pas encore fait tout ce que vous vouliez. Que vous reste –il à faire?
Oui, parce que je n’ai encore rien fait en réalité. Je suis certes connu, mais je suis convaincu que je n’ai encore rien fait. Je commence maintenant à avoir le temps pour moi. De toute ma vie, je me suis consacré à la musique et à la famille. Ce qui fait que par ricochet, je n’ai jamais pensé à moi. Avec mon âge actuel, à soixante- neuf ans, il faut que je pense à moi. Sur le plan professionnel, j’ai réussi mais sur le plan financier, je n’ai encore rien du tout. Pour résumer, actuellement j’ai acquis le Savoir, il me reste l’Avoir.
Ce qui signifie que vous n’êtes pas riche…
Je ne suis pas du tout riche, je ne suis pas pauvre non plus. Je ne suis ni riche ni pauvre. Je rends grâce à Dieu car c’est l’idéal.
Pour votre projet d’école d’un cout de70 millions, vous en aviez déjà parlé aux présidents Diouf et Wade, en avez-vous fait autant pour votre ami Macky ?
Il me manque un fonds de roulement. C’est à dire de quoi faire fonctionner l’école. Je veux dire créer une salle de répétition, un atelier de menuiserie, un lieu où l’on donne des cours etc. Donc, il faut un budget assez conséquent. On économise, mais ce n’est pas facile. Je l’avais estimé à 70 millions et j’étais allé voir le président Abdou Diouf. Il m’avait demandé de me rapprocher du FPE. Une fois sur place, ils m’ont réclamé une caution de 15% ou une garantie. Je n’avais pas d’argent pour cela. J’ai encore écrit à Abdou Diouf pour l’en informer, mais je n’ai jamais eu de réponse. Certainement, il n’avait pas reçu la lettre. Quant au président Abdoulaye Wade, il m’avait donné un rendez-vous pour en parler. Le jour de l’audience, j’étais bloqué à Mbour et je n’avais pas de quoi me payer le billet pour Dakar. J’ai tapé à toutes les portes et rien n’a été possible. Je ne trouvais personne pour me prêter de l’argent. C’est comme s‘il y avait quelque chose qui bloquait tout. C’est comme cela que j’ai raté ce rendez-vous. Mais je pense bien qu’il m’aurait bien aidé car il était prêt à me soutenir.
Et votre ami Macky ?
C’est mon ami. Très sincèrement, il m’a beaucoup aidé. Mais depuis qu’il a été élu président, on ne s’est vu en audience qu’une seule fois. Il y a aussi le fait que je ne me suis pas battu pour le voir. Au cours de cette seule et unique audience, je lui avais fait comprendre que je voulais qu’il m’aide à construire la maison de ma mère à Thiaroye. C’était une bicoque en baraque. Je lui ai fait savoir que même si je disposais d’un immeuble, les gens ne manqueront jamais de remarquer que la maman de Souleymane Faye habite dans une baraque. Donc mon vœu le plus cher était de lui construire sa maison. Il m’a soutenu et j’ai construit une maison pour ma mère grâce à son appui. La maison a été construite et bien réceptionnée. Ce qui signifie qu’il ne me doit plus grand chose. Il y a aussi le fait que de temps en temps, je reçois des enveloppes venant de sa part et aussi de la Première Dame sans que je ne les voie. Ce qui veut dire qu’ils ont du respect et de la considération pour ma modeste personne. Je n’aime pas tendre la main, je préfère contracter des dettes. A chaque fois que l’on se rencontre, cela se fait d’une manière tellement simple sans audience ni protocole. Et il faut aussi savoir que lui, il reçoit deux mille lettres de demande d’audience par jour. Il faut filtrer et procéder à un sérieux tri. Mais je suis convaincu qu’il est toujours prêt à me recevoir. J’aimerais bien le voir pour lui parler de mon projet et de la société que je viens de créer. Il me faut juste un fonds pour démarrer et « Yala Baxna ». Je n’ai jamais été subventionné. Aucun président ne m’a subventionné. Je n’ai jamais rien demandé aussi.
Il y a beaucoup d’émotion dans ce que vous faites. Que pensez- vous de la situation actuelle du pays qui est assez tendue ?
Il faut se calmer car comme j’ai eu à le chanter dans « Teyluleen », il faut que l’on se calme. En général, les pays pourvus en richesses ont toujours eu des problèmes. Il y a beaucoup de morts et du sang qui coule. Pour s’en convaincre, il faut voir ce qui se passe dans les pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée, le Burkina etc. C’est bizarre ! Je croyais que le terrorisme était une histoire entre l’Arabe et le Blanc. Quand je vois que des Africains s’en mêlent et que des Noirs viennent tuer des Blacks, franchement cela me dépasse. Il y a aussi le fait que les Sénégalais aiment trop la facilité. Ils veulent tout avoir sans travailler et ce n’est pas possible. Actuellement, il n’est plus admis que tu peux aller manger dans n’importe quelle maison. Nos jeunes sont trop regardants sur certains métiers. Ils ont le complexe de s’adonner à certains métiers. Ce qui n’est pas le cas des étrangers qui n’hésitent pas à faire de petits boulots. J’ai eu à laver de toilettes en Europe. Au final, je me suis retrouvé à un poste supérieur car ils ont trouvé que j’étais sérieux. Il faut que les Sénégalais soient patients. Nous en sommes à notre quatrième président et les USA sont à leur 45ème. Il nous reste du temps à parcourir. Tout est parti de l’Afrique et tout va revenir en Afrique. Les choses vont inévitablement s’améliorer.
Vous portez une croix et vous êtes Baye Fall…
Je suis Baye Fall, mais je crois en Jésus aussi. Il s’agit d’Insa Ibn Mariama. J’ai même été béni par le Pape Jean Paul II à Rome. Mais je suis issu d’une famille de Mourides et de Baye Fall.
Vous êtes donc Baye Fall- chrétien.
Non, je suis Baye Fall. C’est juste que j’aime beaucoup notre Prophète Insa. Dans ma jeunesse, j‘ai beaucoup lu la Bible. Tout cela pour vous faire comprendre qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Moi je crois en Jésus et en Mohamed. Je crois aux deux Envoyés de Dieu. J’ai un ami athée qui est plus honnête et droit que moi. Il ne ment pas et tel n’est pas le cas de certains assidus de la mosquée. Il y a trop de « mulsulmenteurs » au Sénégal.
Qu’est ce qui fait courir Souleymane Faye ?
C’est la foi ! Car je suis convaincu qu’un jour ou l’autre, ça va venir. Mieux vaut tard que jamais. A y voir de plus près, il est plus sûr d’avoir de l’argent en étant âgé. Un jeune qui dispose de moyens ne pense qu’à s’amuser. En revanche, une personne âgée est plus sensée et il gère mieux sa fortune. Je crois que si j’étais devenu riche très jeune, je serais mort depuis longtemps.
Mais là, vous êtes très connu depuis le fameux titre « Dooley » et cela fait plus de trente ans…
Cela fait effectivement trente-cinq ans.
Quel souvenir gardez- vous de ce titre qui vous a fait connaitre?
C’est grâce à « Dooley » que je suis effectivement connu du public sénégalais.
Racontez-nous votre intégration au Xalam et l’histoire de ce fameux titre.
J’ai connu le Xalam en 1982 lorsque je vivais en Italie. Je les ai écoutés pour la première fois à cette époque, car j’avais un ami italien qui aimait beaucoup la musique africaine. Il avait dans ses disques des artistes comme Fêla Kuti, Osibisa, Manu Dibango, Hugues Massékéla et aussi le Xalam. Alors, un jour, il m’a dit écoute ça, ils sont du Sénégal. C’est comme cela que j’ai découvert le Xalam et cela m’a beaucoup plu. Je me suis aussitôt dit que j’aimerais bien travailler avec ce groupe- là. Mon intégration découle de la volonté divine. C’est en 1982 que je suis revenu au Sénégal et j’ai rencontré Prosper en 1985. C’est son grand frère, Magaye, qui lui a dit que j’ai vu un chanteur et vraiment ce gars -là, il faut le connaitre. Il peut vous apporter quelque chose. Prosper ne voulait pas au début, mais finalement, il est venu me voir. Et quand il m’a vu chanter, il m’a dit il faut que l’on travaille ensemble. Je crois qu’il est venu un lundi, et le jeudi on est parti ensemble à Paris. Moi je m’attendais à cela car je voulais vraiment jouer avec ce groupe-là. C’est une requête que j’avais faite à Serigne Touba. Par la suite, un an plus tard, Dieu a fait que j’ai rencontré ce groupe et on a fait deux belles années ensemble. On a fait d’autres albums comme « Ndigeul » et « Xarit ». Mais après, il fallait que je retourne chez moi car j’avais laissé au Sénégal mes enfants et ma femme. Je suis parti deux ans et cela me pesait énormément. Il y a certains qui partent pendant dix ans, mais moi, je ne peux pas car avec mon âge, je ne peux pas rester longtemps à l’étranger. Donc je suis revenu pour gérer ma famille. Je ne pouvais pas les amener là-bas car la vie est très chère en France. Leur éducation, leur installation et la nourriture coutent chers en Occident et c’était très compliqué. J’ai préféré rentrer plutôt que d’amener toute la famille. J’ai perdu mon père à l’âge de deux ans et je ne voulais pas infliger ce manque d’affection paternelle à mes enfants. Ça n’a pas du tout été facile, car je suis resté en chômage pendant deux ans. Il a fallu du temps pour se réadapter, former un orchestre et réintégrer le circuit musical. Avant de revenir au Sénégal, il a fallu vraiment galérer. Mais je suis très content car je n’ai pas regretté de rentrer au pays
Comment trouvez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
Il n y a plus de recherche. Les gens ne cherchent que l’argent. Ce n’est plus comme avant où les gens s’enfermaient durant des mois et des mois pour faire des recherches. Il n y a plus de recherche. Il suffit juste d’avoir une belle voix et on t’enregistre alors que tu ne connais pas la musique. Et c’est vraiment un problème. Il suffit juste de sortir un CD pour se faire connaitre et cela s’arrête là. Il n’y a pas de bagage et de savoir derrière. Nous, on faisait des recherches pendant des années. On nous prenait pour des fous parce qu’on n’avait pas de quoi manger. On dormait par terre. On se nourrissait de pain et d’arachide grillé. On s’isolait pour faire des recherches. C’est cela qui a donné naissance au Xalam et à Touré Kunda. Ce sont des gens qui ont énormément galéré. Ils ont vraiment rampé pour atteindre ce niveau. Ils se sont retirés et se sont isolés du monde pour pouvoir sortir quelque chose d’indémodable. En revanche, aujourd’hui, les jeunes aiment trop l’argent et les belles femmes. On ne peut pas vouloir bien étudier et aimer autant l’argent et la femme. Ce n’est pas possible. Ils sont trop pressés de se marier et de gagner de l’argent. Maintenant, une fois marié, on a des responsabilités et il faut assurer la dépense quotidienne. On pense plus à la survie qu’à la musique. Même en allant aux répétitions, on ne peut pas se concentrer sur ses notes et partitions car on a rien laissé à la maison. Dans ces conditions-là, on ne peut pas être à l’aise. Les musiciens de notre époque se mariaient un peu tard. Ils prenaient le temps et ils se concentraient plus sur leur carrière. Maintenant, les artistes se marient à 22 ans. Et après, il y a des problèmes de survie à gérer au détriment forcément de la musique et cela se ressent car c’est une vaste chaine. Les jeunes ont de la peine à composer et trouver de belles mélodies. C’est parce qu’ils n’ont pas d’expérience. Il faut avoir un vécu pour pouvoir créer. Moi, je ne chante que ce que je vis. Il ne faut pas bruler les étapes. Les choses ne sont pas faciles. Il faut aussi disposer de soutien et de belles opportunités. Sur 100 chanteurs, il n’y en a que dix qui réussissent. Tout le monde fait la même chose et c’est très difficile. II faut cultiver les bonnes relations. Il faut éviter de rester à la maison et de ne rien faire.
Souleymane est toujours un incompris au Sénégal ?
Incompris comment cela ?
On dit que Jules est un artiste très aérien, très profond à la limite marginal. Il vit dans un autre monde.
Ah, oui ! Je ne sais pas trop ! Je suis comme je suis. J’ai toujours été comme je suis aujourd’hui .Je suis un Sénégalais d’hier. Pour le Sénégal d’aujourd’hui vraiment, je vous laisse volontiers ma part. Bale naléne Ko
Qu’est-ce qui vous dérange aujourd’hui ?
Il y a beaucoup de valeurs qui disparaissent. Il y a en réalité beaucoup de valeurs qui n’ont plus de valeur. La dignité est partie. L’honnêteté a foutu le camp. Maintenant, il faut être malhonnête pour réussir. Il faut être faux pour percer. Et moi, cette fausseté-là, et cette hypocrisie me dérangent. Je préfère gagner dignement mon pain et aller où je veux. Je suis libre et je peux marcher pieds nus et aller où je veux. Je n’ai pas le complexe de marcher et que les gens me croisent dans la rue. Je ne me cache pas ici. Je suis chez moi parce qu’en Europe, même si tu as des papiers, en voyant un policier, il peut te demander des papiers et tu as peur. Ceci bien que tu sois en règle. Quand tu vois un policier tu as peur. Alors, quand tu n’es pas libre chez toi, cela devient difficile. Cette liberté que j’ai, étonne les gens. Tu peux me trouver dans un endroit où tu vas forcément te dire mais qu’est-ce qu’il fout là? Qu’est-il devenu ? Pourquoi fait-il cela ? Moi je n’aspire qu’à vivre tranquillement. L’essentiel est de ne pas causer du tort et faire du mal à autrui. Il ne faut pas se mêler de ce qui ne te regarde pas mais il faut vivre librement. Il faut toujours respecter l’autre. Tu peux dire tout ce que tu veux mais dans le plus grand respect. Il faut toujours privilégier la politesse et le respect. On peut même injurier dans la politesse et le respect. Il faut toujours y mettre la forme. Il ne faut pas être pressé, car c’est Dieu qui décide de notre sort. L’homme veut mais c’est Dieu qui décide.
«WADE A PRIS DU TEMPS POUR OBSERVER LES RÉACTIONS ET SE METTRE DU COTÉ DE L’OPINION»
Interpellé sur la sortie de l'ancien président demandant le rapatriement immédiat des treize étudiants sénégalais résidant à Wuhan, Momar Thiam souligne que cette sortie du Pape de Sopi n’est pas fortuite
Interpellé par la rédaction de Sud quotidien hier, jeudi 13 février, sur la sortie de l’ancien chef de l’Etat qui a demandé dans une déclaration le rapatriement immédiat des treize étudiants sénégalais résidant à Wuhan, épicentre de la pandémie du coronavirus, Momar Thiam souligne que cette sortie du Pape de Sopi n’est pas fortuite. Selon lui, le Président Wade a pris du temps pour observer les réactions et se mettre du côté de l’opinion
«La semaine dernière, lors de mon intervention dans un média de la place, j’avais indiqué sur la sortie du président Sall que ce n’était pas un défaut de communication mais plutôt une faute de formulation. Pour la bonne et simple raison, quand on est à la tête d’un pays et qu’on veut affirmer la toute-puissance d’un Etat, quelles que soient ses possibilités, on n’est pas dans le reniement. Tout le monde sait que les Etats africains, y compris le Sénégal, ne sont pas dotés d’un plateau médical et de moyens logistiques pour faire face de prime à bord à cette pandémie qu’est le coronavirus. Cela dit, le Sénégal est dans un espace sous régional africain où on peut mutualiser les forces afin de trouver les solutions idoines. Je pense que le président de la République, Macky Sall, dans sa formulation, aurait pu dire, le Sénégal n’a pas les moyens au même titre que les autres pays de la sous-région qui ont également leurs ressortissants en Chine mais en tant que président de la République, je prends l’initiative de consulter mes homologues dans le cadre de l’Union africaine ou de la Cedeao pour qu’on mutualise nos efforts et trouve ensemble la solution la plus idoine pour rapatrier nos compatriotes.
Cette position allait d’abord rassurer les étudiants et leurs parents mais aussi le hausser diplomatiquement à un niveau insoupçonné puisque c’est lui qui a pris l’initiative. Et on sait qu’en diplomatie, la prise de l’initiative a des enjeux énormes qui peuvent parfois propulser. D’ailleurs, c’est fort de ce constat que j’ai fait la semaine dernière avec vos confrères, que le président Wade, dans sa déclaration, qui n’était pas destinée à la presse mais à l’opinion publique, conteste officiellement la position de son successeur. Ensuite, en termes de contenu, je retrouve dans cette déclaration du Président exactement ce que j’avais dit lors de mon intervention la semaine dernière. A savoir que le Président Sall devait prendre l’initiative de prendre contact avec ses pairs pour mutualiser les forces.
En effet, même s’il est un ex-président, Me Wade sait exactement les rouages d’un Etat et les moyens de possibilités qu’il peut disposer pour faire face à cette pandémie. Ensuite, il a pris du temps pour observer les réactions et se mettre du côté de l’opinion en envoyant une sonde au pouvoir en l’occurrence, le Président Macky Sall. Cependant, il faut dire que cette sortie est en droite ligne de ce nous, observateurs, avaient dit par rapport à la déclaration du chef de l’Etat. Laquelle a été par la suite tempérée par les déclarations de personnages publiques dont le ministre de la Santé qui a essayé quelque part de corriger ce que j’appelle le défaut de communication et dire effectivement que le Sénégal n’est pas doté financièrement et logistiquement pour faire face à ce virus mais qu’il y a des solutions qui sont en train d’être prises. C’est ce qui manquait dans la sortie du chef de l’Etat.
Maintenant, avec ce manifeste, le président Wade vient de mettre de l’eau dans le moulin de l’opposition et la société civile qui avaient fortement décrié cette sortie du président de la République. Je pense que le président Wade va chercher à récupérer une valeur ajoutée de cette sortie médiatique en se mettant dans une position d’opposition constructive. Autrement dit, il est opposé à une manière de faire notamment la position du président Macky Sall et il fait des propositions de solutions en parlant de mutualisation des forces. Quelque part, il faut donc s’attendre que le pouvoir sorte du bois pour apporter des correctifs, à la limite corriger les propos du président Wade. Il faut également s’attendre que ce débat ait par ricochet une petite influence sur le contenu des discussions ans le dialogue national»
ME WADE MET EN DEMEURE MACKY
L’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, jette un pavé dans la mare de son successeur, Macky Sall, en exigeant le rapatriement «immédiat des 13 Sénégalais qui vivent à Wuhan, épicentre de l’épidémie du coronavirus».
L’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, jette un pavé dans la mare de son successeur, Macky Sall, en exigeant le rapatriement «immédiat des 13 Sénégalais qui vivent à Wuhan, épicentre de l’épidémie du coronavirus». C’est à travers une déclaration que Me Abdoulaye Wade a fait cette demande qui prend le contre-pied de la position du Président Sall qui avait annoncé la semaine dernière que le Sénégal ne dispose pas des moyens logistiques pour faire revenir les étudiants.
L ’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade et son successeur, Macky Sall, ont-ils définitivement tourné la page de leurs retrouvailles très médiatiques, scellées en grande pompe sous l’égide du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, le vendredi 27 septembre dernier lors de l’inauguration de la Grande Mosquée Massalikul Jinaan.
En effet, alors que la presse fait état d’un refroidissement des relations entre les deux depuis un certain temps, voilà que l’ancien président de la République et Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais vient de jeter un pavé dans la mare de son successeur en demandant le rapatriement «immédiat des 13 Sénégalais qui vivent à Wuhan, épicentre de l’épidémie du coronavirus».
Dans une déclaration rendue publique hier, jeudi 13 février, l’ancien chef de l’Etat a pris le contre-pied de son prédécesseur qui avait annoncé le lundi 3 février dernier que «l’Etat n’a pas les moyens logistiques de faire revenir au bercail ces 13 compatriotes sénégalais de Wuhan ».
Pour ce faire, l’ancien chef de l’Etat demande notamment l’envoi d’«une équipe médicale constituée de médecins sénégalais qui, avec leurs collègues chinois, sélectionneront ceux qui ne sont pas atteints pour un rapatriement immédiat, les autres, s’il y en a, devant être traités sur place dans les hôpitaux chinois jusqu’à leur guérison totale». «Ce rapatriement doit être entrepris immédiatement car, si une maison brûle, on ne dit pas ‘’Je vais réfléchir», insiste encore l’ancien chef l’Etat, Me Abdoulaye Wade, tout en précisant qu’on doit «toutefois prendre des précautions pour que des malades n’importent pas dans notre pays les microbes d’une épidémie dangereuse qui expose la population entière».
Par ailleurs, soulignant que «nous ne devons pas laisser plus longtemps nos étudiants, leurs parents et amis dans l’angoisse», l’ancien chef de l’Etat n’a pas manqué de lancer «un appel à tous les pays africains sans exception, mais particulièrement ceux d’Afrique de l’Ouest» à joindre les forces pour organiser un rapatriement collectif de leurs ressortissants. «Dans le cas où il y aurait des ressortissants d’autres pays africains bloqués à Wuhan, nos pays pourraient mutualiser leurs efforts et organiser un rapatriement collectif dans le respect des mesures traditionnelles de précaution, notamment la quarantaine en pays chaud avant la rentrée à leur domicile».
UNE IRREGULARITE DANS LA SAISINE «ANNULE» LE PROCES
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Mbour a déclaré hier, jeudi 13 février, sa saisine irrégulière dans l’affaire du jeune mort en septembre 2017, des suites de son altercation avec le masque mythique mandingue appelé «Kankourang».
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Mbour a déclaré hier, jeudi 13 février, sa saisine irrégulière dans l’affaire du jeune mort en septembre 2017, des suites de son altercation avec le masque mythique mandingue appelé «Kankourang». Donc il s’est dit incompétent pour juger le mis en cause. Me Amadou Dialy Kane, avocat à la Cour, conseil de la Collectivité mandingue et Habib Mboup, le guide du masque mystique mis en cause dans cette affaire, est revenu sur l’exception qu’il a soulevée à l’audience.
A l’en croire, «la décision prise par le TGI de Mbour est conforme à la loi car les règles de compétence et d’organisation judiciaire sont sans équivoque». Sous ce rapport, l’avocat de la défense, maître Kane, dira : «un juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Thiès ne peut pas renvoyer des accusés devant un TGI auquel il n’est pas rattaché. Cela n’est pas conforme aux règles de compétence et d’organisation judiciaires de notre pays. Il se trouve que lorsque le TGI de Mbour a été créé, le dossier était en cours d’instruction devant un juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Thiès».
Dès lors, selon la robe noire, le TGI de Thiès n’était plus compétent pour continuer l’instruction du dossier qui était de la compétence du TGI de Mbour, comme le veut le droit pénal, les règles de compétence et d’organisation judicaires sont d’application immédiate. Ainsi, pour lui, les dossiers en instruction au niveau du TGI de Thiès, concernant Mbour, devaient être renvoyés devant le juge d’instruction du TGI de Mbour. Il en conclut une erreur des autorités judiciaires.
Ainsi, le tribunal en a tiré des conséquences en déclarant sa saisine irrégulière. Le TGI de Mbour ne peut, en aucune façon, être saisi d’une ordonnance de renvoi délivré par un juge d’instruction du TGI de Thiès. Par conséquent, maître Kane relèvera : «en l’état actuel des choses, il n’y a pas de procès et je ne sais pas ce que le parquet va faire. Le TGI de Thiès n’est pas compétent, sur le dossier, car il ne peut pas juger des faits ne dépendant pas de sa compétence juridictionnelle».
Par Maître Djibril WAR,
OUI POUR NOTRE COMPASSION AU PEUPLE FRÈRE DE CHINE ! NON A L'ÉGOÏSME !
Dès qu’il avait été informé de la maladie Coronavirus, Le Président Macky Sall avait immédiatement témoigné sa compassion au peuple chinois et aux proches des malades, et formulé des prières pour une neutralisation et une éradication totale de ce mal.
Dès qu’il avait été informé de la maladie Coronavirus, Le Président Macky Sall avait immédiatement témoigné sa compassion au peuple chinois et aux proches des malades, et formulé des prières pour une neutralisation et une éradication totale de ce mal.
Ainsi, après avoir recueilli les avis de ses conseillers, experts avisés au Sénégal et certainement à d’autres niveaux autorisés, le Chef de l’Etat, en homme responsable et conséquent avait émis son appréciation sur cette question très délicate en émettant son avis relayé par la presse, sur l’effectivité d’une telle entreprise. « Elle requiert une logistique tout à fait hors de portée du Sénégal, déclarait-il à travers les médias, les ondes, et les avions spéciaux qui puissent aller sur place et du personnel ne sont pas non des compagnies aériennes, mais des appareils militaires. Et lorsque ces personnes reviennent, il faut pouvoir les mettre en quarantaine dans un lieu équipé en conséquence. Ce qui n’est pas encore le cas pour le moment de notre pays et des pays africains ».
Cette décision bien réfléchie et bien mesurée suscita le tollé chez certains bien connus, ces pyromanes qui nous ont habitués à faire de tout bois, malheureux, comme les évènements récents survenus à Mbour et à Saint Louis, par la désintoxication amplifiée à outrance par voie de presse et de réseaux sociaux interposés. Aujourd’hui, il ne fait plus de doute que le Sénégal a ravi la palme des folles rumeurs et des « experts en tout » si prompts à faire des analyses débridées menant à des conclusions hâtives sans en mesurer les graves conséquences. C’est le cas de ce monsieur, qui ne justifie d’aucune référence académique et professionnelle, sauf son statut de président d’une Association transformée en ONG.
Comme si le ridicule et le toupet ne tuaient pas, ces messieurs se prennent tellement au sérieux devant les micros dans leur rôle d’Experts en questions Migratoires ou singeries « golotologies politiques » pardon d’analystes politiques », titres que leur ont complaisamment attribué des journalistes pour leur conférer le pouvoir de déverser sur les plateaux des radios et des télévisions des torrents de diatribes et de vociférations assourdissantes sur le Gouvernement du Sénégal. Même nos hommes religieux, qui n’ont de cesse d’inviter leurs concitoyens à la prudence, à la sérénité, la mesure et à la prière, en convoquant les Livres Saints n’ont guère été épargnés par la furie de ces « terroristes » Ce qui est plus désolant, c’est que ces personnes ne reculent devant rien pour en rajouter dans le désarroi des étudiants confinés dans cette zone d’épidémie et leurs parents. Ces pyromanes versent même dans la désinformation, en puisant dans leurs imaginations perverses des exemples de pays africains comme le Maroc, la Tunisie et l’Algérie qui ont pu extraire leurs compatriotes de ces lieux. Comble d’amusement pas drôle, cynique, sous fond de cupidité, un patron de presse s’est même permis d’organiser un téléthon pour convoyer un avion devant ramener ces étudiants vers la mère patrie. Mais dans quel Sénégal sommes-nous ?
Dans leur funeste décompte «ces anges et patriotes devant l’éternel» omettent sciemment de citer des pays comme la Zambie, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, leur référence et le Burkina Faso qui, au contraire ont adopté l’option sénégalaise.
A-t-on entendu dans ces pays des réactions aussi virulentes qu’irrévérencieuses, que celles relayées par une partie de la presse dirigées contre notre Chef d’Etat, si respecté par ses pairs de la part de ces individus que la pudeur n’étouffe guère ? Sommes -nous en droit aujourd’hui de ne pas faire montre tant soit peu d’une once d’humanisme et de solidarité envers le peuple de Chine qui a toujours été à nos côtés en matière d’assistance et médicale ? Aurions- nous oublié les missionnaires chinois qui allaient dans l’intérieur du pays pour soulager et soigner par la médecine traditionnelle millénaire, l’Acupuncture nos compatriotes atteints de maux de divers : visuel ou autres?
Les relations diplomatiques entre nos deux pays, trouvent leur prolongement dans tous les domaines : économique, culturel, sportif, académique, scientifique et médical depuis 1971, début des relations bilatérales entre la Chine et le Sénégal. Ces relations fraternelles entre ces deux peuples ont toujours été préservées par leurs chefs d’Etat et ont survécu aux vicissitudes politiques.
Lors de la visite d’Etat effectuée au Sénégal du 21 au 22 juillet 2018 par Son Excellence Monsieur XI JINPING, dix Accords de Coopération furent signés par les ministres sénégalais et leurs homologues chinois dans divers domaines comme l’énergie, la coopération technique et économique, la valorisation du capital humain, l’aviation, l’agriculture, l’industrie, la santé, l’éducation, la santé, l’éducation, la sécurité, le transport, les technologies de l’information et de la communication. L’appui de la République de Chine au Sénégal aujourd’hui est d’un montant 1209 milliards de francs CFA mobilisés depuis 2005, dont 963 milliards de francs CFA, sous le magistère de Son Excellence le Président Macky Sall.
La Chine avait contribué à hauteur de 120 millions de dollars US à la lutte contre Ebola en Afrique et déployé un important personnel de santé dans les zones touchées. Il est triste de constater, avec ce mal qui s’est abattu sur le peuple chinois qu’aucune marque de compassion, à notre connaissance n’ait été manifestée à son endroit, par des déclarations ou communiqués publics, aussi bien du côté des acteurs politiques, de la société civile, de la presse et de ces experts, analystes politiques Au contraire, es derniers, en spécialistes d’un jour étaient plutôt occupés à faire des commentaires alarmistes, en rajoutant encore aux inquiétudes de nos compatriotes vivant en Chine et leurs proches.
Plus grave, et inquiétant au Sénégal, connu pour son sens de l’hospitalité légendaire, on observe depuis quelque temps des réactions verbales, physiques de xénophobie chez certains de nos compatriotes à l’endroit des membres de cette paisible communauté respectueuse et très disciplinée, exposée à la vindicte, souvent victimes d’actes délictuels et criminels sur leurs personnes et leurs biens. Malgré tout cela, nous n’avons jamais entendu une seule fois leurs autorités diplomatiques manifester une quelconque réaction.
Les dirigeants de ces Etats, dont on loue ici leur esprit patriotique, nationaliste, et qui s‘étaient empressés de faire sortir précipitamment leurs ressortissants dès l’annonce de l’épidémie, auront-ils au moins la pudeur, une fois que ce mal, nous le souhaitons bien sera neutralisé, de ne pas solliciter du gouvernement pékinois leur retour en Chine ? Ces gens ont-ils une idée du nombre de secouristes, médecins, qui ont laissé leurs vies dans les zones de catastrophes ou d’épidémie, en Afrique, loin de leur pays et de leurs familles ?
Ne devrions-nous pas mener nos actions quotidiennes en nous inspirant de celles de « ces enfants du docteur Rieux, ce personnage du célèbre Roman d’Albert Camus ?
Allons nous alors au contraire comme certains, toute honte bue faire fi de toute notre foi , notre humanisme, en affichant à l’unisson et sans frisson un égoïsme qui n’est pas du tout sénégalais, en étant la réincarnation , du père Paneloux , autre personnage du roman qui voyait dans la peste « une malédiction divine , une punition des pêchés humains » ? Aujourd’hui le corona virus continue sa propagation en Europe, notamment en France, où des cas viennent d’être confirmés.
En quoi les sénégalais sont meilleurs que ceux de ces pays victimes de ces maux, malheurs de toutes sortes : épidémies, séismes, éruptions volcaniques, tremblements de terre, cyclones, tempêtes, raz de marée ?« La posture du Président Macky Sall, le professionnalisme et le sens de responsabilité du gouvernement sénégalais ont touché la Chine, son Président et les Chinois ». C’est le témoignage de l’ambassadeur de ce grand pays, non pas par sa grande superficie et sa plus forte démographie mondiale, mais par la générosité de cœur et d’esprit de ses fils qui ne nous a jamais fait défaut. C’est à cet homme que des malappris ont entrepris de donner des leçons de patriotisme, et d’humanisme envers ses compatriotes ? Quel culot !
Il est temps pour ces démagogues, au cynisme pathologique de bien méditer tous les jours cette leçon d’humilité et de générosité de cet homme, Guillaume de Broncourt Bouchet : « En matière d’aumône, (nous dirions de générosité), il faut fermer la bouche et ouvrir le cœur ! » Que Dieu le Tout Puissant et les prières de nos autorités religieuses, coutumières protègent le peuple de Chine, tous nos compatriotes qui y vivent, sans distinction, sans préférence et l’humanité entière.
Par Maître Djibril WAR
DÉPUTÉ,
PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES LOIS, DES RÈGLEMENTS, DES PRIVILÈGES ET DE DISCIPLINE AU PARLEMENT PAN AFRICAIN, JOHANNESBURG
PASSAGE DE LA CAN TOUS LES 4 ANS ET CHAN, DJIBRIL WADE ET YOUSSOU DIAL ADOPTENT LA NOUVELLE FORMULE
Le passage de la Can de deux à quatre ans proposé par le président de la FIFA, Gianni Infantino, écarté par de nombreux d’acteurs du football, notamment Habib Bèye et Samuel Eto’o, est pourtant perçu comme une opportunité chez pour dirigeants au Sénégal
Le passage de la Coupe d’Afrique des nations de deux à quatre ans proposé par le président de la FIFA, Gianni Infantino, écarté par de nombreux d’acteurs du football, notamment Habib Bèye et Samuel Eto’o, est pourtant perçu comme une opportunité chez certains responsables au Sénégal. Youssou Dial et Djibril Wade, respectivement membre du comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football et vice président de la ligue professionnelle de football, sont en faveur de son adoption. En ce sens ce que cette nouvelle programmation participera, selon eux, à donner plus de poids et à valoriser davantage le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). Une compétition réservée aux joueurs évoluant sur le continent et qui se joue tous les deux ans avec seize équipes.
DJIBRIL WADE , VICE-PRÉSIDENT DE LA LIGUE : «La CAF doit mettre les moyens pour rendre le CHAN plus attractif»
L ’idée de d’organiser le CAN tous les quatre ans participera à donner plus de poids au championnat d’Afrique des nations (CHAN), compétition réservée aux joueurs locaux évoluant sur le continent. C’est la conviction de Djibril Wade, vice président de la Ligue sénégalaise de football sur le débat qui agite depuis quelques jours le landernau footballistique après la nouvelle programmation proposée par le Président de la Fifa, Giani Infantino. «Si on passe à ce dernier nombre (24), on doit programmer la Coupe d’Afrique des nations une fois tous les quatre ans. Ce qui permettra de donner plus d’envergure et de poids au CHAN. La Confédération africaine de football doit ainsi mettre les moyens pour rendre le CHAN plus attractif, doter davantage les fédérations dont les équipes sont qualifiées, si elle veut impacter sur le football pratiqué dans nos pays. Mais, je ne suis pas contre le passage de 16 à 24 équipes», soutient-il.
Tout aussi d’accord avec la proposition d’organiser la CAN tous les 4 ans au lieu de 2 ans, le président de l’équipe de NGB estime que la mesure participe également à soulager les budgets des états. «En passant à 4 ans au lieu de 2 actuellement, l’organisation de la CAN permettrait aux Etats africains d’économiser et de consacrer certaines ressources à d’autres choses », a-t-il poursuivi. Il y a aussi que cette perspective va pousser «la CAF et les Fédérations vont devoir se pencher sur les autres compétitions comme le CHAN, qui est la compétition jouée par les joueurs évoluant sur le continent», a conclu Djibril Wade avant de préconiser l’élargissement de la compétition aux joueurs locaux évoluant dans d’autres pays africains
YOUSSOU DIAL , MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DU JARAAF : «Une Can à 24 permettrait aux pays africains de se mettre à niveau»
Youssou Dial reste sur la même longueur d’onde. Le président de la section football du Jaraaf et membre du Comité Exécutif de la FSF, pense que la période de quatre ans est son sens une période appropriée et devra permettre aux pays africains de se mettre à niveau. «Cela donnera plus de valeur à cette compétition et cela permettrait d’organiser d’autres compétitions en même temps. Tout le monde sait qu’en Afrique, nous avons des problèmes d’infrastructures. A part les pays maghrébins et d’Afrique du Sud, tous les autres pays africains n’ont pas la capacité d’organiser une Can à 24 équipes. Il faut des co-organisations, mais nous connaissons toutes les difficultés qui se présentent. D’autant plus que sur le plan politique, il peut y avoir des différends entre les Etats co-organisateurs. Organiser une Can à 24 permettrait donc aux pays africains de se mettre à niveau des infrastructures», admet-il, même s’il a récuse le procédé utilisé par le président de la FIFA Gianni Infantino pour faire passer sa proposition. «Ce qui est un peu dérangeant est que l’idée vienne de la FIFA qui essaie de nous imposer. C’est comme si nous ne sommes pas capables de prendre les bonnes décisions et de penser par nous mêmes», indique-t-il. Poursuivant son analyse, le responsable fédéral considère qu’une telle périodicité devra aussi être bénéfique en termes de budgets dégagés par les Etats. «Et puis cela peut soulager les Etats. Les gens se posent la question de savoir si le Cameroun sera même prêt en 2021, tout comme la Guinée en 2025. Alors que la CAN, tous les quatre ans, donne plus de temps aux organisateurs de se préparer», argument t-il.
Youssou Dial rejoint également son collègue Djibril Wade sur les avantages que les compétitions locales notamment le Chan peuvent tirer de cette nouvelle donne. Même s’il faut, s’empresse-t-il de préciser, le maintien du nombre d’équipes réduit et notamment à seize équipes. «On pourra donc organiser le CHAN, tous les deux ans. Cela permettrait de donner de la valeur à cette compétition. La nouvelle programmation donnera aux équipes locales, le temps nécessaire de se préparer, de trouver des sponsors etc. Avec le CHAN, nos équipes locales vont être mieux valorisées. Mais un CHAN à 24 équipes, on aura les mêmes problèmes en termes de terrains d’entraînement, d’hôtels. Je pense qu’il faut rester à niveau raisonnable à 16 équipes. Un Chan à 24 équipes, ce sera trop ! Nous avons 54 fédérations au niveau de la Confédération africaine. Le nombre de 24 équipes, c’est la moitié et je pense que cela va dévaloriser la compétition. Il faut maintenir à 16», retientil. «Il y a certains qui pensent qu’il faut intégrer dans les sélections des joueurs qui jouent dans les championnats africains. Cela participe à augmenter le niveau et la valeur de la compétition. Si le Sénégal doit y participer, on pourra prendre des joueurs évoluant au Maroc ou encore en Egypte », conclut-il.
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REVUE DE PRESSE RFM
Revue de Presse (Wolof) Rfm du Vendredi 14 Février 2020 Par Mamadou Mouhamed Ndiaye
Dakar, 14 fév (APS) - Le rapatriement des étudiants sénégalais de Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus, est un des sujets les plus en exergue dans la livraison de vendredi de la presse quotidienne dont certains titres parlent également des violences sexuelles dont sont victimes les enfants.
Sud Quotidien ouvre ainsi sur le débat sur la question du rapatriement des étudiants sénégalais confiés à Wuhan, dans le cadre des mesures édictées pour circonscrire le coronavirus.
Cette question agite l’opinion depuis la sortie du président de la République affirmant que le rapatriement de ces ressortissants sénégalais suppose une opération complexe dont le Sénégal n’a pas les moyens logistiques.
Les parents des étudiants ont fait part de leurs déceptions relativement à ces propos du chef de l’Etat et milite plutôt pour le rapatriement des leurs, une perspective déconseillée par certains spécialistes, dont le chef du département de parasitologie et de mycologie de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), le professeur Daouda Ndiaye.
Mais certains ne semble pas se résoudre à laisser ces Sénégalais à Wuhan, à l’image de l’ancien président Abdoulaye Wade, qui ’’met en demeure’’ son successeur Macky Sall de les rapatrier, selon Sud Quotidien.
Me Wade, par cette sortie, ’’jette un pavé dans la mare’’ de son prédécesseur, note ce journal, lequel cite l spécialiste en communication Momar Thiam. ’’Le président Wade a pris du temps pour observer les réactions et se mettre du côté de l’opinion’’, analyse l’’expert.
Pour un ’’retour rapide au pays des étudiants sénégalais à Wuhan’’, Me Wade ’’a proposé un plan de rapatriement. Mais pour Macky Sall, le Sénégal ne dispose pas de moyens logistiques pour faire cette opération’’, rapporte le journal Le Quotidien.
’’Wade presse Macky’’, souligne de son côté Walfquotidien. ’’Contrairement au président Macky Sall, Abdoulaye Wade veut le rapatriement et tout de suite des Sénégalais bloqués en Chine. Car selon lui, le Sénégal a bel et bien les moyens de le faire, d’abord, ensuite, parce que l’angoisse des parents est insoutenable’’, indique le journal.
Tribune se fait l’écho de la même demande de l’ancien président sénégalais, de même que le Témoin quotidien. Si l’on en croit ce journal, la situation des 13 étudiants sénégalais de Wuhan "préoccupe au plus haut point Me Wade’’. Au point qu’il ’’demande leur rapatriement immédiat’’.
Toujours est-il que ’’Maître Wade y met son grain de sel’’, observe Kritik’. Le journal notant que sa proposition à faire rapatrier les étudiants sénégalais de Wuhan et à mutualiser les efforts des pays africains pour un rapatriement collectif des ressortissants africains ’’on otage en Chine (...), risque de rajouter à la polémique sur l’opportunité ou non de rapatrier les fils du pays’’.
Mais Kritik’ retient surtout la ’’guerre contre le péril plastique’’, que le gouvernement sénégalais mène "en mode fast track’’, par le biais d’une législation ’’plus sévère’’ et d’un champ d’action ’’plus large avec l’implication des services habilités de l’Etat dans le suivi de la répression’’.
A côté de ce principal sujet, celui portant sur les violences dont les enfants sont victimes ne sont pas en reste, en lien notamment avec certaines affaires de pédophilie relayés ces derniers jours par les journaux.
Enquête tente ainsi d’expliquer les "raisons de l’omerta’’ des enfants victimes de violences sexuelles, et interroge à ce sujet des spécialistes comme le psychosociologue Ismaïla Sène. Et ce dernier d’expliquer notamment que les enfants victimes de violences sexuelles "communiquent à leur manière, c’est aux adultes d’être en mesure de décrypter les symptômes’’.
Le quotidien L’As décrit le monde sportif ’’sous le choc’’, après le "scandale de Dakar Sacré-Cœur’’, du nom d’un centre de formation dakarois où de jeunes footballeurs ont dit avoir été abusés par un formateur, un ressortissant français en charge de la cellule performance de la structure.
’’Ce qui s’est passé est inacceptable’’, a réagi à ce sujet le ministre des Sports, Matar Bâ, ce à quoi répond Saër Seck, président de Diambars, autre centre de formation sénégalais : ’’Nous serons promet-il beaucoup plus regardants’’.
Le ministre sénégalais des Sports ’’Matar Bâ en guerre contre les prédateurs’’, rapporte de son côté Vox Populi, l’Observateur signalant l’intervention de l’Olympique lyonnais, partenaire de Dakar Sacré-Cœur.
Le club français ’’ne veut pas que son image soit salie par Olivier Brice Sylvain, le désormais ex-responsable de la cellule performance de DSC, actuellement en prison pour abus sexuels sur des footballeurs mineurs’’.