Que serait devenu Thomas Sankara ? Comment aurait vieilli le capitaine panafricain qui mena la révolution au Burkina Faso de 1983 à 1987 ? Le leader charismatique n’est plus là, mais il a légué un héritage qui ne s’évalue ni en réserves d’or ni en palais somptueux. Ce qu’il a laissé à ses héritiers, d’Afrique ou d’ailleurs, c’est l’image d’un président panafricain et tiers-mondiste, un homme intègre et pragmatique qui a dessiné un projet de société et l’a mené, même si ce fut à marche forcée et au prix de certaines libertés.
Thomas Sankara a prouvé que venir d’un des pays les plus pauvres au monde n’empêchait ni d’être ambitieux ni d’être digne. Les Burkinabés en conservent une fierté. De Ouagadougou à Bobo Dioulasso, le sourire du capitaine se retrouve aujourd’hui sur des tee-shirts, des autocollants, des pagnes. Dans les esprits, Sankara reste vivant. Il a survécu à la « rectification », cette campagne initiée par Blaise Compaoré qui lui a succédé et dont le but était d’effacer toute trace de lui.
« Nous voulions le venger »
« Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront ! », avait prédit le leader révolutionnaire. « Thom’ Sank’», comme on le surnomme, est revenu sur le devant de la scène à la faveur de l’insurrection de 2014 au Burkina Faso. Celle-ci est née d’un mouvement populaire destiné à rejeter la révision constitutionnelle qui aurait permis à Blaise Compaoré de se présenter pour un cinquième mandat après vingt-sept ans de règne. Les manifestants étaient alors animés par une forte volonté de dégagisme politique mais pas seulement. « L’esprit de Thomas Sankara était là, au milieu des cortèges, se souvient Eric Kinda, porte-parole du Balai citoyen, un mouvement issu de la société civile qui a joué un rôle décisif en 2014. Son nom revenait sans cesse dans nos débats et nos discussions. Il nous guidait, nous motivait. Si cette insurrection a abouti, c’est aussi parce que nous voulions le venger. »
Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire où il a acquis la nationalité ivoirienne, est le principal suspect dans l’assassinat de son ancien frère d’armes. Depuis sa chute, une enquête a été ouverte et vingt-trois personnes ont été inculpées, dont le général Gilbert Diendéré, homme de confiance de l’ex-président Compaoré. Il est poursuivi pour « atteinte à la sûreté de l’Etat, séquestration, terrorisme et crime contre l’humanité ». Deux mandats d’arrêt internationaux ont par ailleurs été émis à l’encontre de Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, pour « meurtre » et « complicité d’attentat ». Ce dernier est accusé d’être le chef du commando de six militaires qui a tué Sankara et douze de ses collaborateurs, le 15 octobre 1987 au Conseil de l’entente de Ouagadougou. Un procès doit se tenir en 2020, le Burkina Faso veut savoir.
Si Thomas Sankara reste présent dans les esprits, c’est aussi parce que la situation sécuritaire de son pays s’est gravement détériorée. Depuis début 2015, les attaques attribuées à l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS), Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Ansaroul Islam et les conflits intercommunautaires ont fait quasiment 700 morts et 500 000 déplacés. Les Burkinabés regrettent l’époque où leur pays était sous la protection de ses Comités de défense de la révolution (CDR), chargés d’exercer le pouvoir au nom du peuple, même s’ils ontentraîné parfois des dérives et un climat oppressant au cours de l’année 1987.
Les idées sankaristes ont dépassé les frontières de l’ancienne Haute-Volta, rebaptisée par Sankara Burkina Faso, littéralement « pays des hommes intègres » en moré et en dioula, les deux principaux idiomes du pays. Figure de l’anti-impérialisme et farouche défenseur de la libération des peuples, Thomas Sankara est cité comme le président de référence de la jeunesse africaine, chanté sur des airs de reggae par les Ivoiriens Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, cité dans les raps du Burkinabé Smockey ou du Sénégalais Didier Awadi, qui a même lancé un appel pour que l’idéologie sankariste soit enseignée dans toutes les écoles du continent. En France, il a aussi ses fans comme le rappeur Nekfeu qui, dans son titre Vinyle, promet : « J’peux devenir un homme en or comme Sankara. » Enfin, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), c’est une fresque de 33 mètres qui lui rend hommage sur le mur d’un immeuble de la cité Pierre-et-Marie-Curie.
« Oser lutter, savoir vaincre »
Le capitaine burkinabé est perçu comme le « Che Guevara africain », celui qui s’est dressé contre les injustices, celles des puissances occidentales et de leurs multinationales. A l’heure où un sentiment antifrançais se propage dans le Sahel, jusqu’à demander le retrait des militaires français de l’opération « Barkhane », ses discours anticolonialistes refont surface : « Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie. »
Et ailleurs ? Dans un monde où du Chili au Liban et de la France à l’Irak, les citoyens dénoncent, souvent violemment, les collusions entre les élites économiques et politiques, on retient de Thomas Sankara l’image d’un président obsédé par la bonne gouvernance et l’exemplarité de son gouvernement. Celui qui préférait « faire un pas avec le peuple que 1 000 pas sans le peuple » a réduit drastiquement le train de vie de l’Etat pour construire des hôpitaux, des écoles, des puits, lancer des campagnes de vaccination… Aujourd’hui, son portrait apparaît régulièrement au cœur des manifestations. A Bordeaux comme à Dakar ou à Bamako, le capitaine surgit parfois avec son béret rouge orné d’une étoile. Ses slogans ont traversé les luttes : « Quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble », « Oser lutter, savoir vaincre », « Seule la lutte libère », « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple »…
Abattu à 37 ans par des rafales de kalachnikov, « Thomas Sankara est devenu une icône, un mythe, assure Francis Simonis, maître de conférences « Histoire de l’Afrique » à l’université d’Aix-Marseille. Sa mort violente donne de lui une image quasiment christique qui a fait oublier certains aspects plus sombres de sa révolution. » Alors qu’il aurait eu 70 ans, Le Monde Afrique s’est intéressé à son côté visionnaire, lui le protecteur de l’environnement, le défenseur de l’émancipation des femmes, le promoteur de projets de développement… « On peut tuer un homme mais pas ses idées », disait Sankara. Trente-deux ans après sa mort, elles semblent plus vivantes que jamais.
1960, L'ANNÉE MAGIQUE DES SOLEILS DES INDÉPENDANCES
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1960, 17 pays dont 14 sous administration française acquirent leur indépendance. Retour sur les circonstances de ces émancipations groupées que les populations africaines appelaient de tous leurs vœux
Il y a soixante ans, la plupart des ex-colonies françaises d’Afrique subsahariennes accédaient à la souveraineté. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1960, 17 pays dont 14 sous administration française acquirent leur indépendance. Retour sur les conditions et les circonstances de ces émancipations groupées que les populations africaines appelaient de tous leurs vœux.
Dominées, esclavagisées, colonisées pendant près de trois cents ans par l’Europe, les populations africaines ont pris leur destin en main au XXe siècle, avec les 55 pays que compte le continent accédant à l’indépendance politique au fil des années. Or, si les indépendances africaines s’échelonnent sur sept décennies, dans l’inconscient collectif c’est l’année 1960, au cours de laquelle on a vu 17 pays d’Afrique subsaharienne se libérer, qui symbolise le tournant de la sortie du continent de la tutelle européenne. Au point que, dans la mythologie historiographique africaine, 1960 est désignée comme l’« année magique », l’« année du chiffre des choses », selon l’expression du poète et l’homme politique Léopold Sédar Senghor.
Sur les 17 pays africains qui sont devenus indépendants en 1960, 14 étaient issus de l’ancien empire colonial français : Cameroun, Togo, Madagascar, Bénin, Niger, Haute-Volta (Burkina Faso), Côte d’Ivoire, Tchad, Centrafrique, Congo, Gabon, Sénégal, Mali et Mauritanie. Les trois autres pays qui accèdent à l’indépendance au cours de cette même année sont : le Nigeria, la Somalie et la RD Congo, respectivement ex-colonies britannique, italienne et belge. La contagion émancipatrice de 1960 ne manquera pas de s’étendre à l’ensemble du continent au fil des années qui suivent, faisant exploser les derniers bastions du colonialisme et de domination européenne avant le tournant du millénaire. Le Zimbabwe en 1980 et la Namibie en 1990 furent les tous derniers pays africains à s’émanciper de la domination européenne.
Cet enchaînement des événements fait dire aux historiens qu’il y a désormais un avant et après 1960. En effet, quand débute l’année 1960, l’Afrique sub-saharienne était encore pour l’essentiel composée de colonies et de protectorats administrés par les grandes puissances européennes. La vague d’indépendances qui a déferlé sur le continent au cours de cette « année-charnière » a changé l’équilibre géopolitique du continent et par ricochet celui des Nations unies où l’arrivée en masse des nouveaux États indépendants d’Afrique fit entrer l’organisation multilatérale résolument dans l’ère post-coloniale.
Un nouveau rapport de force dans le monde
Hormis le Liberia, fondé au XIXe siècle par les esclaves américains rapatriés en Afrique et libre depuis 1847, et l’Éthiopie qui n’a jamais été colonisée sauf la parenthèse de l’occupation italienne entre 1935 et 1941, la marche vers l’indépendance du continent africain a commencé en 1922 avec l’Égypte. Elle s’est accélérée dans les années 1950 avec l’émancipation de la Libye en 1951, du Soudan, du Maroc et de la Tunisie en 1956 et du Gold Coast, sous le nom africanisé de Ghana en 1957. C’est ce dernier qui a ouvert le bal des indépendances dans l’Afrique sub-saharienne. Au grand dam d’ailleurs du gouvernement français de l’époque.
Les chroniqueurs rapportent qu’à Accra, lors de la cérémonie de la passation de pouvoirs entre l’ancienne puissance coloniale et le nouvel État indépendant, la France était représentée par son Garde des Sceaux, un certain François Mitterrand. Ce dernier « ne pouvait supporter le fait que le Ghana proclame son indépendance » et « incriminait la Grande-Bretagne qui l’aurait favorisé uniquement pour susciter des problèmes dans l’empire de son rival français », écrit Catherine Coquery-Vidrovitch dans sa préface à un ouvrage consacré au cinquantenaire des indépendances (1).
Or pour les historiens, l’accélération de la décolonisation à laquelle on assiste en Afrique dans les années 1950-1960 s’explique moins par un sentiment de rivalité quelconque entre puissances coloniales que par la montée d’une nouvelle classe politique africaine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une élite particulièrement sensible aux mutations en cours de l’environnement international. Cette nouvelle élite politique était composée, de plus en plus, d’intellectuels et de militants, formés pour ce que concerne les colonies françaises, par le syndicalisme ou par les universités parisiennes. Attentifs à l’évolution générale du monde, ceux-ci comprenaient que les événements tels que l’indépendance de l’Inde en 1947, la victoire de Mao Tsé-Toung en Chine, la défaite subie par l’armée française à Dien-Bien Phu en Indochine, ou encore le succès moral de l’Égypte à Suez avaient instauré un nouveau rapport de force entre colonisateurs et colonisés, dominateurs et dominés.
Rien n’illustre mieux ce nouveau rapport de force que la tenue en 1955 de la Conférence afro-asiatique de Bandoeng (Indonésie), du 18 au 25 avril, sous l’égide de l’Indien Nehru, l’Indonésien Sukarno et l’Égyptien Nasser. Cette rencontre inédite des anciens colonisés réunissait des délégations venues de 29 pays d’Afrique, d’Asie et du Proche-Orient. L’Afrique avait envoyé six délégations à Bandoeng, alors que l’Asie, très largement engagée sur la voie de la décolonisation, fournissait le plus gros des participants. Ces délégations avaient toutes en commun d’appartenir au monde anciennement dominé par les Empires européens, qui faisaient ainsi irruption sur le devant de la scène et accédaient à la visibilité. C’était le baptême du feu de ce que le démographe français Alfred Sauvy a désigné sous le terme du « tiers monde ». Pour Senghor, envoyé officiel français et futur président du Sénégal, cette conférence était comme « un coup de tonnerre ». Un coup de tonnerre qui n’allait pas tarder à retentir dans les cieux de l’Afrique.
De Gaulle et la décolonisation française
À l’origine de ces nouveaux rapports de force entre les métropoles et les anciens pays colonisés, la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci fut sur le continent africain également le point de départ de la décolonisation. L’accession à l’indépendance de 17 pays d’Afrique sub-saharienne au cours de l’année 1960 était en partie, rappellent les historiens, le résultat du processus entamé une quinzaine d’années plus tôt dans le tumulte de la guerre, avec l’entrée en scène des tirailleurs sénégalais et autres goumiers marocains.
La contribution en hommes demandée aux colonies par leurs puissances tutélaires, arguant qu’il s’agissait de lutter contre le racisme, avait subtilement changé la donne dans les rapports colonisés/colonisateurs. Elle avait accéléré la prise de conscience par les Africains, partis faire la guerre en Europe, des injustices dont ils étaient victimes chez eux. Une prise de conscience à laquelle avait donné voix à l’époque un député noir à l’Assemblée nationale française en des termes mémorables : « En vous aidant à vous dégager des bottes hitlériennes, nous avons mordu au pain de la liberté et ne croyez surtout pas que vous pourrez nous en ôter le goût. »
Du côté des dirigeants français, personne n’avait mieux compris les enjeux de l’appel fait aux colonisés pour venir en aide à la mère-patrie que le général de Gaulle. Comme l’a écrit le journaliste Claude Wauthier, « l’homme du 18 juin » n’oubliera jamais que sans le ralliement des territoires de l’Afrique équatoriale française (AEF) à la cause de la France libre dès les premiers jours de l’été 1940, il « n’aurait sans doute pas pu jouer pleinement le rôle historique qui fut le sien ».
Brazzaville était devenue la capitale de la France libre. Conscient du rôle que les forces de l’empire colonial avaient joué dans la libération nationale, de Gaulle prit l’initiative d’organiser dès 1944 la conférence de Brazzaville, une rencontre fondatrice où il laissait entendre qu’il était temps pour la France, de s’engager « sur la route des temps nouveaux ». Cette rencontre où les représentants de l’Afrique n’avaient toujours pas voix au chapitre et où il n’était pas encore question d’indépendance, est considérée comme un tournant dans la politique coloniale de la France en Afrique car les débats qu’elle accueillit jetèrent les fondements des réformes que Paris s’apprêtait à engager pour consolider les liens entre la métropole française et ses possessions africaines.
De l’Union française à la Communauté
Deux ans plus tard, l’empire colonial français fut remplacé par une Union française, approuvée par un référendum le 27 octobre 1946. La nouvelle entité gomma les aspects les plus humiliantes de la colonisation tels que le code de l’indigénat, désigné aussi sous le nom de « travail forcé » et fit voter des lois transformant les « sujets » de l’Empire en citoyens à part entière.
La Constitution prévoyait également une représentation pour les Africains dans les institutions, notamment dans les deux chambres du Parlement. Mais le nombre des élus africains restait trop limité, sans commune mesure avec l’importance de la population noire. Les pères fondateurs de la IVe République avaient craint, semble-t-il, comme l’ont écrit les chroniqueurs de l’époque cités par Claude Wauthier (2) que si une totale égalité de représentation était admise, le Code civil ne soit voté « par une majorité de polygames » et le Code pénal « par des fils des anthropophages » !
Il va falloir attendre le retour aux affaires du général de Gaulle en 1958 pour que les Africains se voient proposer dans le cadre de la Constitution de la Ve République, une Communauté franco-africaine, qui proposait une alliance plus ambitieuse d’États autonomes, avec la possibilité de transfert de compétences communes entre la métropole et les pays membres ainsi que le maintien dans la Communauté des États indépendants.
Le projet fut voté en 1958 par 11 des 12 anciennes colonies africaines de la France sauf la Guinée de Sékou Touré. Or la Communauté n’aura qu’une existence éphémère suite à la proclamation de leur indépendance par la plupart des États membres africains au cours de l’année 1960, vidant ainsi l’entité de sa substance.
Selon nombre d’observateurs avisés, ce sont les guerres coloniales successives menées par la France en Indochine, en Algérie, mais aussi au Cameroun où l’armée française était engagée depuis 1956 à réprimer une agitation d’inspiration populaire et marxiste, qui ont eu raison du rêve métropolitain d’une fédération franco-africaine. Pour l’historien africain Joseph Ki-Zerbo, c’est « l’ambiguïté de desseins » qui a marqué toute la politique coloniale française à cause de « la double exigence du moment, qui consistait à maintenir le pouvoir colonial tout en ménageant des ouvertures vers le progrès », qui est la principale cause de la faillite de la Communauté gaullienne.
Toujours est-il que c’est l’éclatement de la Communauté franco-africaine qui a ouvert la voie à l’indépendance des anciennes colonies françaises survenue pour l’essentiel au cours de cette année fatidique de 1960. Cette évolution fut à la fois le résultat de négociations intenses entre la France et ses anciennes colonies et de pressions internationales favorables à la décolonisation qui poussaient Paris comme Londres à réformer leurs empires depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, les recherches historiographiques récentes ont montré que la conquête de l’indépendance fut aussi un combat mené par les mouvements politiques, associatifs, socio-professionnels locaux et les leaders autochtones, écartelés entre des tendances modérées et radicales qui ont toujours coexisté. La guerre que se livraient les militants radicaux tels que Maghemout Diop (Sénégal), Djibo Bakary (Niger), Ruben Um Nyobé (Cameroun) et le camp modéré incarné par les Léopold Sedar Senghor (Sénégal), Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), les Modibo Keita (Mali), les Ahmadou Ahidjo (Cameroun) ou encore les Philibert Tsiranana (Madagascar), témoignent de l’ampleur des luttes politiques dans les colonies françaises.
« La France n’aurait certainement pas reconnu l’indépendance si elle n’y avait
pas été contrainte par l’action politique africaine », écrit Catherine Coquery-Vidrovitch.
(1) Les indépendances en Afrique : L’événement et ses mémoires, 1957/1960., par Odile Goerg, Jean-Luc Martineau et Didier Nativel. Presses universitaires de Rennes, 2010. Avec une préface de Catherine Coquery-Vidrovitch.
(2) Quatre présidents et l’Afrique, par Claude Wauthier. Seuil 1995
Anniversaires du soixantenaire des indépendances africaines : les dates-clefs
1er janvier 1960 : Indépendance du Cameroun
4 avril 1960 : Indépendance du Sénégal
27 avril 1960 : Indépendance du Togo
26 juin 1960 : Indépendance de Madagascar
30 juin 1960 : Indépendance de la RD Congo
1 juillet 1960 : Indépendance de la Somalie
1 août 1960 : Indépendance du Bénin
3 août 1960 : Indépendance du Niger
5 août 1960 : Indépendance du Burkina Faso
7 août 1960 : Indépendance de la Côte d’Ivoire
11 août 1960 : Indépendance du Tchad
13 août 1960 : Indépendance de la Centrafrique
15 août 1960 : Indépendance du Congo
17 août 1960 : Indépendance du Gabon
22 septembre 1960 : Indépendance du Mali
1 octobre 1960 : Indépendance du Nigeria
28 novembre 1960 : Indépendance de la Mauritanie
VIDEO
L'AFRIQUE ET LE SPECTRE DE LA CRISE IDENTITAIRE
René Lake fait le bilan de l'année écoulée sur le plateau télé de VOA : Sénégal, Côte d'Ivoire, Guinée, Cameroun, Afrique du Sud, fin du CFA, garantie française pour l’Eco, Sadio Mané, mise en examen de Trump, présidentielle américaine de 2020…
Sur VOA Télé depuis Washington, René Lake fait le bilan de l'année écoulée - Le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Cameroun, l'Afrique du Sud, la fin du CFA, les inquiétudes par rapport au refus de la France de se retirer du jeu monétaire de ses ex-colonies, Sadio Mané, la mise en examen de Trump, le procès en destitution au Sénat, la présidentielle de novembre 2020 aux Etats-Unis...
Tous les sujets sont discutés avec l'analyste René Lake dans l'émission télé phare de la VOA présentée par John Lindon.
UMARO SISSOKO, ÉLU PRÉSIDENT EN GUINÉE-BISSAU
Le candidat du Madem G15 a remporté le second tour de la . avec 53,55% des suffrages exprimés, contre 46,45% pour Domingos Simões Pereira, candidat investi par le PAIGC, selon les chiffres officiels délivrés par la par la Commission électorale
À 47 ans, celui que l’on surnomme « le général », Umaro Sissoco Embaló, remporte la présidentielle lors de laquelle il s’est présenté sous l’étiquette du Mouvement pour l’alternative démocratique (Madem G-15).
Ancien général et diplômé en sciences politiques, Umaro Sissoco Embaló a été le Premier ministre de José Mario Vaz entre novembre 2016 et janvier 2018. Cette même année, avec d’autres élus dissidents du PAIGC, il a fondé le Madem G-15.
Plus d’informations à venir.
LE GHANA CRITIQUÉ POUR SA POISTION SUR L'ÉCO
Une partie de la population ghanéenne a décrit l’annonce du gouvernement, qui s’est dit prêt à accepter l’Eco comme monnaie unique pour tous les pays d’Afrique de l’Ouest en 2020, estimant que c’est un gaspillage de l’argent du contribuable
Le rappeur controversé et membre du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), Kwame Asare Obeng, connu sous le nom de A Plus, s’est joint au débat critiquant le gouvernement pour ce qui est, selon lui, un gaspillage de l’argent public après avoir imprimé de nouveaux billets de cedi.
En réponse aux nouvelles concernant la volonté du gouvernement d’accepter une monnaie unique pour tous les pays de la CEDEAO, Asare Obeng s’est demandé pourquoi le gouvernement NPP a alors introduit de nouveaux billets dans l’économie s’il savait qu’il finirait par la laisser tomber en faveur de l’Eco.
« Le gouvernement affirme que d’ici 2020, nous utiliserons l’Eco. Huit (8) pays utiliseront cette monnaie. Vous saviez que vous seriez éventuellement d’accord avec cela, mais vous avez quand même imprimé de nouvelles coupures de 100 et 200 cédi ghanéen qui pèse sur l’économie du pays », a-t-il dit à un média local à Accra mardi.
Kofi Gyakye, un journaliste économique, a également soutenu que si le gouvernement accepte la monnaie unique de la CEDEAO, cela signifie que les nouveaux billets imprimés il y a environ un mois seront gaspillés et que quelqu’un devrait être tenu responsable des pertes financières subies par l’Etat.
Ama Clara Mensah, un petit commerçant, a également formulé des plaintes similaires.
D’autres comme Yaw Okyere Boahene, un opérateur de transport a déclaré que le gouvernement n’est peut-être pas sûr d’accepter la monnaie unique, c’est pourquoi il a imprimé les nouveaux billets et que lorsque cela sera nécessaire, ces billets pourraient être retirés au profit de l’Eco.
Le gouvernement du Ghana a indiqué dans un communiqué de presse lundi avoir pris note de la récente déclaration faite le samedi 21 décembre 2019 par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), par l’intermédiaire d’Alassane Ouattara, le président de la Côte d’Ivoire, sur la décision prise par les huit Etats ouest-africains membres du bloc régional d’adopter une monnaie unique, l’Eco, à partir de 2020.
« C’est une décision que le Ghana applaudit chaleureusement. C’est un bon témoignage de l’importance qui est accordée non seulement à l’établissement d’une union monétaire, mais aussi à un plus large agenda d’intégration ouest-africaine », a-t-il déclaré.
Le gouvernement ghanéen dit être déterminé à faire tout son possible pour permettre au Ghana de se joindre aux membres de l’UEMOA dans l’utilisation de l’Eco parce que cela contribuera à éliminer les obstacles commerciaux et monétaires, à réduire les coûts de transaction, à stimuler l’activité économique et à élever le niveau de vie.
Le Ghana exhorte les autres États membres du groupement régional à œuvrer rapidement à la mise en œuvre des décisions des autorités de la CEDEAO, notamment en adoptant un régime de taux de change flexible, en instituant un système fédéral pour la Banque centrale de la CEDEAO, et d’autres critères de convergence connexes convenus afin de garantir la réalisation des objectifs de la monnaie unique.
"IL FAUT VENIR EN AIDE AUX ENFANTS TALIBÉS"
Patrick Vieira, le champion du monde de football 1998, ancien footballeur international, est aujourd'hui entraîneur de l'OGC Nice. Originaire du Sénégal il a décidé de s'engager auprès des enfants talibés, ces enfants qui mendient dans les rues
Patrick Vieira, le champion du monde de football 1998, ancien footballeur international, est aujourd'hui entraîneur de l'OGC Nice. Originaire du Sénégal il a décidé de s'engager auprès des enfants talibés, ces enfants qui mendient dans les rues. Patrick Vieira est au micro de Caroline Pastorelli.
RFI: Vous avez décidé de vous engager et de devenir parrain d’une association qui s’occupe d’enfants talibés au Sénégal, ces enfants des rues qui mendient. Pourquoi?
Patrick Vieira: Déjà, d’une, par rapport à mes origines. Le fait d’être parti au Sénégal très tôt, il est important pour moi de soutenir cette association, par rapport au message qu’elle véhicule. Venir en aide aux enfants qui ont besoin d’être soignés, qui ont besoin d’être éduqués, qui ont besoin d’être guidés tout simplement… Et par rapport à l’expérience de vie que je peux avoir, cette association représente mes valeurs. Quand je suis retourné au Sénégal, après vingt ans, ce qui m’avait vraiment choqué, c’était le nombre d’enfants qu’il y avait dans la rue en train de mendier. C’est-à-dire les talibés. Et ce sont des enfants qui sont exploités, ce sont des enfants qui ont besoin de continuer à rêver et ce sont des enfants qui ont besoin de nos aides. C’est pour cela que j’invite les gens à aller voir ce que fait l’association www.pouruneenfance-senegal.com C’est vrai qu’avec la notoriété du foot, on peut faire pas mal de bruit et à partir de là, l’objectif reste de mobiliser le plus d’enfants possible, le plus de personnes possible, avoir le plus d’aides possible, pour justement aider tous ces enfants à profiter de leur enfance et à avoir le sourire.
Vous êtes né au Sénégal. Vous y avez passé une partie de votre enfance. Quels liens gardez-vous avec votre pays d’origine?
J’ai encore de la famille au Sénégal. J’essaie d’y retourner le plus souvent possible. C’est vrai qu’avec le métier d’entraîneur, c’est un peu plus compliqué, mais j’espère y retourner dès cet été. J’ai quitté le Sénégal à l’âge de 8-9 ans et j’y suis retourné vingt ans après, avec Bernard Lama, JimmyAdjovi-Boco et Saer Seck pour créer l’école de football Diambars, qui utilisait le foot pour moteur de l’éducation, justement. Quand j’y suis retourné, j’ai découvert le pays. Je m’y suis vraiment senti très bien et j’adore y retourner. J’aime beaucoup le Sénégal et les Sénégalais.
Est-ce que vous êtes un supporter de l’équipe du Sénégal?
Oui, oui, je suis supporter de l’équipe du Sénégal par rapport aux copains et par rapport surtout à ce qu’ils sont en train de faire, dernièrement. Je trouve qu’ils ont un entraîneur qui correspond très bien à l’image du Sénégal et du football sénégalais.
Lors de la Coupe du monde 2002, vous étiez l’un des piliers de l’équipe de France. Est-ce que vous avez accusé le coup, après votre défaite face au Sénégal?
Oui, cela a été digéré depuis une longue période et cela a été l’une des belles pages du Sénégal.
Vous n’avez pas été trop déçu?
Trop déçu ? Bien sûr, on est toujours déçu de perdre un match de Coupe du monde, mais comme c’était contre le Sénégal, j’étais un peu moins déçu.
Sadio Mané, seulement 4e du Ballon d’or 2019… Est-ce que vous trouvez cela injuste?
Je trouve cela injuste. Je trouve cela injuste par rapport à ce qu’il a fait, par rapport au nombre de matchs qu’il a joués, par rapport au nombre de fois où il a été décisif. Les implications qu’il a eues dans les buts, mais surtout la manière dont il s’est comporté sur le terrain… Je pense qu’il méritait beaucoup plus que cette 4e place.
Vous êtes le coach de l'OGC Nice, mais beaucoup de supporters d’Arsenal vous demandent de prendre en main leur équipe où vous avez joué pendant neuf ans. Est-ce que cela vous tente?
Si cela me tente… Non, non, je ne me suis jamais sincèrement posé la question, à savoir si je dois aller ou pas, entraîner Arsenal. Je suis dans un club - sincèrement -, où je suis très content, où je suis vraiment très heureux. Il y a un projet ici, à l'OGC Nice, qui est extraordinaire. Je suis vraiment fier et heureux de faire partie de ce projet et d’être le garant de ce projet. À partir de là, tout ce qui se passe autour ou tout ce que les gens peuvent dire, oui c’est flatteur, mais à l’arrivée cela ne me disperse pas du tout.
C’est flatteur, mais aussi on pense à vous parce que c’est le club de votre cœur…
Parce que j’ai passé neuf ans là-bas, et après, on parle de moi comme on parle d’autres personnes. Mais sincèrement, je suis vraiment concentré sur ce que j’ai envie de faire et sur le projet de l'OGC Nice, qui est un projet comme je l’ai dit excitant. Après, tout ce qui se passe autour… J’écoute, je lis… Mais le reste cela passe seulement à côté.
Arsenal est très mal en point. Si on met à part l'OGC Nice, ce ne serait pas naturel que vous en preniez les rênes?
Je ne pense pas que l’on doit faire un choix d’un entraîneur par rapport au fait qu’il ait porté le maillot ou pas. Je pense qu’un choix d’entraîneur doit être fait par rapport à ce qu’il peut apporter au club, par rapport à ses idées de jeu et sa philosophie qu’il veut mettre en place. Après, ma concentration et mon énergie, c’est pour l'OGC Nice et je suis très heureux et très content du projet que j’ai ici, à l'OGC Nice.
POUR DIOMAYE SÈNE, IL N'Y A PAS D'ÂGE POUR ÉTUDIER
A 75 ans, il se bat pour reprendre les études, une démarche inédite dans le pays. Ancien fonctionnaire, il apprend aujourd'hui le droit à l'université Cheick-Anta-Diop à Dakar et est devenu le plus vieil étudiant du Sénégal
N'daricaling Loppy William de Lésseux |
Publication 01/01/2020
Diomaye Sène est un étudiant pas comme les autres. A 75 ans, il se bat pour reprendre les études, une démarche inédite dans le pays. Ancien fonctionnaire, il apprend aujourd'hui le droit à l'université Cheick-Anta-Diop à Dakar et est devenu le plus vieil étudiant du Sénégal.
Un exemple qui prouve qu'il n'y a vraiment pas d'âge pour apprendre.
LA PROTECTION DE LA CONDITION FÉMININE ET DE L’ENFANCE, UN DÉFI DE NOTRE TEMPS
Le chef de l’Etat Macky Sall a appelé mardi les Sénégalais à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles et à mieux protéger les enfants, soulignant que c’est "un défi de notre temps".
Dakar, 31 déc (APS) – Le chef de l’Etat Macky Sall a appelé mardi les Sénégalais à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles et à mieux protéger les enfants, soulignant que c’est "un défi de notre temps".
"Nous devons mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, et mieux protéger l’enfance", a-t-il notammant lancé dans son message adressé à ses concitoyens à l’occasion du Nouvel An.
Pour le président Sall, "la protection de la condition féminine et de l’enfance reste un défi de notre temps".
"Les femmes, les filles, sont nos mères, nos épouses, nos enfants. Elles constituent l’autre moitié sans laquelle notre tissu social est incomplet et méconnaissable. Dès lors, violenter une femme, violenter un enfant, c’est froisser et abîmer notre tissu social", a insisté Macky Sall.
C’est pourquoi, le chef de l’Etat déclare avoir soumis à l’Assemblée nationale, qui l’a adopté ce lundi, un projet de loi qui criminalise désormais les actes de viol et de pédophilie.
Ainsi, a-t-il dit, "les peines applicables à ces actes ont été considérablement alourdies, sans possibilité de sursis".
Le président Sall se dit "tout autant déterminé à poursuivre la lutte contre le phénomène des enfants de la rue et leur maltraitance".
Le projet de loi qui criminalise désormais les actes de viol et de pédophilie. avait d’abord été adopté en Conseil des ministres le 27 novembre dernier. Il s’agit d’une loi modifiant celle du 21 juillet 1965, portant sur le Code pénal, relative notamment aux chapitres visant à durcir la répression du viol et de la pédophilie avec des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
Jusque-là, le viol était considéré comme un délit, passible de cinq à dix ans de prison.
La criminalisation du viol était une demande des associations de défense des droits des femmes à la suite d’une série d’agressions sexuelles relevée ces derniers mois.
En mai par exemple, le corps de Bineta Camara, 23 ans, a été par exemple retrouvé à son domicile de Tambacounda (Est). La jeune femme avait péri lors d’une tentative de viol.
Au lendemain de ce drame, une manifestation avait rassemblé à Dakar 300 personnes pour dire ‘’stop aux violences faites aux femmes’’.
Le président Macky Sall avait alors demandé au ministre de la Justice de préparer un projet de loi criminalisant le viol et la pédophilie.
L'ETAT NE PROTÈGE PERSONNE
Le chef de l’Etat a également expliqué que dans ce dossier l’Ofnac qui a relevé des manquements dans la gestion de Cheikh Oumar Hanne n’a pas été transmis au mis en cause
«Les corps de contrôle sont indépendants. C’est à travers la presse que j’ai appris qu’un Directeur, en l’occurrence Cheikh Oumar Hanne a été indexé dans le rapport de l’OFNAC. L’Etat ne protège personne. ». C’est la réponse servie par le chef de l’Etat, Macky Sall accusé de protéger les proches du régime épinglés par les corps de contrôle.
Le chef de l’Etat a également expliqué que dans ce dossier l’Office National de lutte contre la Fraude et Corruption (OFNAC) qui a relevé des manquements dans la gestion de Cheikh Oumar Hanne n’a pas été transmis au mis en cause aux fins de faire valoir le principe de contradiction.
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MACKY MAINTIENT LE FLOU SUR LE TROISIÈME MANDAT
La question du troisième mandat s’est invitée au face à face entre la presse et le chef de l’Etat. Mais ce dernier a encore fait dans le clair-obscur et a servi une réponse qui, sans aucun doute, va susciter la polémique.
La question du troisième mandat s’est invitée au face à face entre la presse et le chef de l’Etat. Mais ce dernier a encore fait dans le clair-obscur et a servi une réponse qui, sans aucun doute, va susciter la polémique. «Je ne dis pas oui, mais je ne dis pas non aussi», a répondu le président de la République à la question de Babacar Fall de la Rfm qui lui a demandé s’il sera candidat pour un troisième mandat.
«Je ne vais pas perdre mon temps sur cette question. Ce débat n’est pas opportun et ma réponse ne changera pas grand-chose au débat qui est déjà alimenté par une certaine opinion. Je ne dis pas oui, mais je ne dis pas non.
C’est une question à laquelle j’avais déjà répondu dans le passé. Je ne vais pas alimenter la polémique de ceux qui suscitent ce débat à mon avis inopportun», a dit le chef de l’Etat.
Argumentant sa position, Macky Sall a ajouté que répondre par l’affirmatif sur sa candidature à la présidentielle de 2024 pourrait créer une grosse polémique au Sénégal, mais également des manifestations.
Et déclarer qu’il ne sera pas candidat en 2024 pourrait également créer des perturbations au sein de son parti et du gouvernement.