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2 octobre 2025
L'APPEL DU FRN CONTRE LE CORONAVIRUS
Le Front engage les Sénégalaises et les Sénégalais à rester solidaires et vigilants et les invite à suivre scrupuleusement les recommandations des services de santé - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du FRN, daté du 15 mars 2020, relatif aux mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus.
"Le FRN salue les décisions prises par le président Macky Sall face à la propagation du coronavirus COViD-19.
Le FRN exprime sa sincère reconnaissance à tous les personnels de santé du pays et les remercient de leur engagement au service des populations sénégalaises.
Il engage les Sénégalaises et les Sénégalais à rester solidaires et vigilants et les invite à suivre scrupuleusement les recommandations des services de santé.
Le FRN appelle toutes les forces vives de la nation, toutes les autorités religieuses et coutumières, tout le peuple sénégalais, à faire front face à cette pandémie.
Le FRN appelle à une concertation immédiate et sans condition avec tous les pays de la sous-région en particulier nos voisins afin d’adopter un plan concerté pour gagner ensemble ce combat pour le bénéfice de nos populations."
CORONAVIRUS : DEUX NOUVELLES INFECTIONS, UN ÉTAT STABLE POUR 22 PATIENTS
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a fait le point de l'évolution du covid-19 dans le pays, ce dimanche
Deux patients ont été diagnostiqués positifs à la maladie à coronavirus, dimanche 15 mars, au Sénégal, et l’état des 22 autres malades recensés dans le pays est ‘’stable’’, a déclaré le ministre de la Santé.
Il s’agit un adolescent (15 ans) et d’un homme âgé de 37 ans, qui est rentré samedi de Barcelone (Espagne), a précisé M. Sarr en publiant le bilan quotidien de la lutte contre la maladie.
L’adolescent fait partie des personnes ayant eu des contacts avec l’émigré rentré d’Italie après avoir été infecté par le coronavirus, a-t-il précisé.
Selon le ministre de la Santé, le second patient a été détecté grâce aux caméras thermiques de l’aéroport international Blaise-Diagne, où il est arrivé à bord d’un vol de la compagnie Air Sénégal.
Ces deux nouveaux cas portent à 26 le nombre de personnes infectées par le virus au Sénégal, du lundi 2 mars à ce jour.
Deux des malades ont recouvré la santé depuis plusieurs jours, selon le ministère de la Santé.
Le président de la République, Macky Sall, a décidé d’interdire les manifestations publiques, dans tout le territoire national, à partir du lundi 16 mars, pendant trente jours.
Il a également annoncé la fermeture des écoles et des universités à partir de la même date, pour trois semaines.
CORONAVIRUS : LE GOUVERNEMENT VEUT LUTTER CONTRE LES FAKE NEWS
Des poursuites judiciaires seront menées contre les personnes qui diffusent des ‘’informations mensongères’’ liées à la maladie à coronavirus, selon le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr
Des poursuites judiciaires seront menées contre les personnes qui diffusent des ‘’informations mensongères’’ liées à la maladie à coronavirus, a annoncé dimanche le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
‘’Dès demain (lundi), le Comité national de gestion des épidémies saisira le procureur de la République pour la prise en charge judiciaire de tels faits considérés comme une entrave à la riposte nationale contre le coronavirus’’, a déclaré M. Sarr lors d’un point de presse.
Parlant d’‘’informations mensongères’’, il a dit qu’il peut s’agir, par exemple, de contenus faisant croire que la maladie à coronavirus est inexistante au Sénégal.
Depuis plusieurs jours, a dit M. Sarr, des vidéos sont diffusées sur les réseaux sociaux par des internautes qui nient l’existence de cette maladie au Sénégal.
‘’Je tiens à informer le peuple sénégalais que ces informations sont fausses. Je regrette, à cette période où la nation a besoin de la conjonction des forces de ses fils et filles, que certains individus aient l’outrecuidance de diffuser des informations mensongères’’, a dénoncé Abdoulaye Diouf Sarr.
Il a invité les populations ‘’au calme, à la sérénité et au respect strict’’ des conseils d’hygiène donnés par les professionnels de la santé.
Deux patients ont été diagnostiqués positifs à la maladie à coronavirus, dimanche 15 mars, au Sénégal, et l’état des 22 autres malades recensés dans le pays est ‘’stable’’, a déclaré le ministre de la Santé.
Il s’agit d’un adolescent (15 ans) et d’un jeune homme (37 ans) qui est rentré samedi de Barcelone (Espagne), a précisé M. Sarr.
L’adolescent fait partie des personnes ayant eu des contacts avec l’émigré rentré d’Italie après avoir été infecté par le coronavirus, a-t-il précisé.
Selon le ministre de la Santé, le second patient a été détecté grâce aux caméras thermiques de l’aéroport Blaise-Diagne, où il est arrivé à bord d’un vol de la compagnie Air Sénégal.
Ces deux nouveaux cas portent à 26 le nombre de personnes infectées par le virus au Sénégal, du lundi 2 mars à ce jour.
Deux des malades ont recouvré la santé depuis plusieurs jours, selon le ministère de la Santé.
« IL FALLAIT INTERDIRE TOUS LES VOLS EN PROVENANCE DES PAYS AFFECTÉS »
Abou Wellé, économiste et consultant estime que les mesures les plus efficaces n’ont pas été prises pour freiner la propagation du coronavirus
Le Coronavirus était au menu de LR du temps. Les invités de Alassane Samba Diop ont commenté les mesures d’interdiction prises par le président de la République, ce samedi 14 mars 2020. Abou Wellé, économiste et consultant pense que ces mesures viennent à point. Il était temps de le faire. Ce qu’il déplore c’est que les mesures les plus efficaces n’ont pas été prises. « Il fallait interdire tous les vols en provenance des pays affectés. C’était la moindre des choses. Ensuite, il fallait exiger la quarantaine pour tout voyageur débarquant au niveau des aéroports de Dakar. Ce sont ces mesures là qu’il fallait prendre pour juguler ce mal. Je pense que toutes les mesures sont secondaires par rapport à ces deux mesures », déclare-t-il.
Avant d’ajouter : « nous sommes dans des Etats qui n’ont pas toute la souveraineté qu’ils devaient avoir. Mais, la moindre des choses c’était d’interdire des vols en provenance de l’Italie. Ce sont des mesures qu’il fallait prendre. Il fallait être radicale comme d’autres pays l’ont fait. La situation actuelle le demande. C’est vrai que toutes les économies sont interdépendantes mais il y a des moments où il faut prendre ce type de mesure parce que nous ne sommes pas en mesure d’affronter une telle pandémie. Il vaut mieux fermer ses frontières, se replier sur soi-même en attendant que ce mal soit combattu au niveau mondial ».
« En matière de pandémie la seule mesure qui est mauvaise c’est celle qu’on n’a pas prise »
Pour sa part, Seydina Alioune Boly, spécialiste des pandémies et ancien expert de la Croix Rouge s’est félicité de ces décisions cruciales prises par le président de la République. « Ce qu’on peut regretter c’est le timing mais il vaut mieux tard que jamais. Nous ne sommes pas dans une situation si dramatique à l’heure actuelle au Sénégal. Ce sont de bonnes mesures. Maintenant, comme toute action, il y a forcément des limites », dit-il.
A l’instar de son co-débatteur, il pense que le Sénégal pouvait s’inspirer du Rwanda qui, lorsque quelqu’un vient d’un pays infecté, est automatiquement mise en quarantaine pendant 14 jours pour la surveiller. « En matière de pandémie la seule mesure qui est mauvaise c’est celle qu’on n’a pas prise », souligne-t-il.
Boly ne semble pas être convaincu à l’idée de la prise d’armes. A son avis, la prise d’armes est aussi un regroupement. « Certes des mesures de désinfection seront prises mais une des spécificités de ce virus c’est le fait qu’il peut être parfois asymptomatique. C’est le virus le plus démocratique au monde depuis l’histoire des pandémies. Ce sont des ministres, des députés, des femmes de président qui sont testés positifs au Coronavirus », prévient-il.
En effet, la pandémie du coronavirus aura des impacts sur l’économie mondiale et le Sénégal pourra sentir les conséquences. C’est du moins ce qu’ont fait savoir les invités de LR du temps. Selon l’économiste, Abou Wellé, cette maladie va impacter le secteur informel qui, à 90 %, travaille avec la Chine.
Sur ces entrefaites, il pense qu’il est temps que le Sénégal diversifie son offre. « Nous sommes les producteurs de matière première et les consommateurs dans le monde. Cela est déplorable et des situations pareilles nous mettent à l’épreuve. On a une économie extrêmement extravertie, voulue et pensée par la France. Nous n’avons que des cultures de rente. C’est extrêmement honteux qu’après 60 ans d’indépendance que le Sénégal ne produise absolument rien du tout, que le Sénégal n’ait pas un système de santé viable, que l’on ne puisse pas tenir 6 mois sans importer quoi que ce soit. C’est tout à fait dommage. On n’a pas d’économie actuellement. Ce qu’on a c’est du n’importe quoi », regrette-t-il.
Abondant dans le même sillage, Seydina Alioune Boly soutient que la première leçon qu’il faut comprendre de cette pandémie c’est que nous sommes très faibles. « Nous devons nous rendre compte de notre faiblesse parce que même les équipements que nous utilisons pour protéger notre personnel de santé proviennent de l’extérieur. Avec cette pandémie, nous rendons compte de notre vulnérabilité et combien nous sommes interdépendants du reste du monde », dit-il.
AU VATICAN, UNE PÂQUES SANS PÈLERINS EN PRÉPARATION
Situation inédite au Vatican, où les cérémonies de la Semaine sainte et la fête de Pâques se dérouleront sans public, une décision annoncée alors que le coronavirus a déjà massivement réduit le flux de touristes et pèlerins dans la Ville éternelle
La préfecture de la maison pontificale, chargée de préparer l’agenda du pape et de distribuer les billets pour les audiences, a officialisé la décision. « Toutes les cérémonies de la Semaine sainte se dérouleront sans la présence physique des fidèles », a-t-elle annoncé. Pas de chemin de Croix au Colisée, une tradition datant de 1750, pas de veillée pascale non plus dans la basilique Saint-Pierre, pas de messe le jour de Pâques sur la place ni de bénédiction urbi et orbi devant la foule : cette année, tout se fera à huis clos, du jamais vu dans l’histoire contemporaine de l’Église.
En streaming
Pie XII est le dernier pape, en 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, à avoir demandé de limiter les événements publics. Jusqu’au 12 avril les audiences générales et angélus du pape François ne seront disponibles qu’en streaming sur les médias officiels du Vatican, ce qui est déjà le cas depuis dix jours.
Une Rome désertée...
Il y a sept ans, l’élection du pape argentin avait provoqué une augmentation
de 34 % des pèlerins pour la période de Pâques, selon les chiffres de l’Agence
nationale italienne de tourisme. Cette année, à cause de l’épidémie, une
Rome désertée sera le théâtre de la plus importante fête religieuse pour
les catholiques.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
L’EXCEPTION SÉNÉGALAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ceux qui nous gouvernent ont un peu encouragé le déni d’une grande partie de la population, quant aux risques du coronavirus. Ils ont empêché le peuple de prendre très vite l’exacte mesure de la pandémie - NOTES DE TERRAIN
Jeudi 12 mars 2020. J’ai passé la moitié de l’après-midi à Bargny. Avec mes meilleurs amis. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu un petit moment de communion, tous les trois. Seuls. Je ne me rappelle même plus de la dernière fois. Nous n'avons pas vu le temps passer. Nous nous sommes séparés, vers l’heure de la prière du crépuscule. Avec l’un d’eux, je dois rentrer à Dakar. Il faut faire vite pour ne pas arriver trop tard. Il n’y a pas de système de taxi collectif à Bargny. Il faut prendre un clando et aller jusqu’à Rufisque. Les rues sont presque désertes. Nous nous sommes néanmoins arrêtés cinq ou six fois. Interpellés par des passants qui connaissent mes amis.
Arrivés au garage Sonadis, à Rufisque, nous ne tardons pas à trouver un taxi qui va à Liberté-VI. La voiture est vite remplie. Un homme, la cinquantaine, est assis devant. Il est pharmacien. Nous nous asseyons derrière, avec un monsieur réservé. La discussion est vite engagée. Jusqu’à Dakar. Un débat animé, à propos du nouveau coronavirus, va nous opposer au pharmacien. Tout a commencé lorsque ce dernier nous a dit que son voyage en France a été reporté à cause de la maladie. Nous lui demandons ce qu’il pense de cette maladie et des répercussions sanitaires que cela peut avoir au Sénégal. “Il ne faut pas avoir peur. Le virus ne tuera personne ici. Nos saints nous protégeront. Comme cela s’était passé avec l’épidémie de peste, il y a 100 ans”, prétend le pharmacien.
Je ne sais plus qui de moi ou de mon ami a été le premier à lui dire que ces propos n’étaient pas fondés. La peste a fait des ravages au Sénégal. C’est un fait historique, indiscutable. Nous lui rappelons que nous ne vivons pas dans un pays immunisé, à l’écart du monde. Quelles que soient nos croyances et les réalités religieuses. Et qu’il faut, pour ne pas que la maladie se diffuse à grande échelle, arrêter toutes les manifestations. Surtout confrériques, qui drainent beaucoup de monde. Des personnes venues de pays où le coronavirus s’est propagé, vont y assister et peuvent être infectées. Nous avons poursuivi, en lui disant que ce serait même une sage décision de suspendre temporairement la prière commune du vendredi. “Aucune maladie ne peut rentrer dans une mosquée”, nous a-t-il rétorqué.
Nous lui donnons l’exemple des autorités saoudiennes, qui ont décrété la suspension de la Omra. Et terre ne peut être plus musulmane que La Mecque. Il n’est pas de notre avis. Selon lui, le Sénégal est le centre du monde musulman. L’argument est discutable. Seulement, nous ne voulons pas le suivre sur ce terrain. Il s’agissait juste de lui faire comprendre l’urgence de prendre des mesures fortes, dictées par le bon sens élémentaire. Mais il n’a rien voulu savoir. Il a insisté pour nous dire que nous ne devons, en aucun cas, interdire les manifestations religieuses. Que ce sont nos prières qui viendront à bout de la maladie.
Sur l’instant, la réaction du pharmacien me paraissait incongrue. Une maladie dangereuse a été détectée au Sénégal. Sa réponse a été de dire qu’il ne faut pas surseoir aux activités religieuses. Or, il doit, par sa formation et son métier, tenir une position rationnelle concernant cette calamité qui secoue le monde. Pourquoi refusait-il de croire à la science en laquelle il avait sans doute prêté serment ? Parce que l’idée régulatrice de notre société est la religion et notre religiosité est essentiellement extrinsèque. Dirigée vers l’extérieur. Cette posture, opposée à la religiosité intrinsèque ou ésotérique, est une orientation “immature, qui procure un statut et de la sécurité”, comme le note le maître soufi Nader Angha.
Les sociétés humaines, face aux périls qui les menacent, apportent des réponses selon leurs valeurs socioculturelles. Il est tout à fait normal que la majorité des Sénégalais, lorsqu’ils sont assaillis par des doutes et des incertitudes se réfugient dans ce qui fait plus le plus sens pour eux. Le reste n’a parfois aucune pertinence. Nous n'accueillons la technique, les sciences que de manière utilitariste. Lorsque les promesses et les vérités scientifiques se heurtent à nos traditions singulières, religieuses surtout, elles sont neutralisées. Comme des objets sans véritable potentialité pratique. Même si elles sont objectivement vérifiables. Au Sénégal, notre approche de la science est purement instrumentale.
Il y a partout des lois de la réalité. Qui ne restent pas éternellement inchangeables. Mais qui fondent l’esprit d’un peuple à un moment de son histoire. Le pharmacien s’est abrité dans le déni. Cela ne veut pas dire qu’il a supprimé son intelligence. Il s’est juste accroché à ce qui le protège. Ce qui lui permet de maîtriser ses peurs. Tous les peuples ont des croyances et des traits identitaires qu’ils poussent jusqu’au fanatisme. Tant que cela ne conduit pas au désastre, et à la haine, c’est excusable. C’est pourquoi la négociation sociale est inéluctable.
Ce qui ne doit, par contre, jamais vaciller, c’est la mesure des dirigeants politiques et des directeurs de conscience. Ils doivent, en toute circonstance, faire appel au rationalisme analytique et toujours garder une lucidité sur le monde. Quelles qu’en soient les conséquences. Cela justement a manqué lors cette période d’indécision pendant laquelle les autorités politiques étaient inaudibles. Alors qu’une grande partie du corps social continuait de nier la dangerosité du coronavirus, et qu’il fallait anticiper, et prendre des directives. Le pouvoir politique, au Sénégal, n’est pas faible. Mais nos dirigeants ont peur de scier la branche sur laquelle ils sont assis : la démocratie féodale. La tentation pour les hommes politiques est de toujours faire des concessions pour ne pas se mettre à dos les populations fixées dans le conservatisme sociétal.
Les hommes qui nous gouvernent ont tardé à faire preuve de fermeté. Ils ont un peu encouragé le déni d’une grande partie de la population, quant aux risques liés au coronavirus. Ils ont empêché le peuple sénégalais de prendre très vite l’exacte mesure de la maladie qui s’abat actuellement sur la planète. Alors qu’il fallait juste faire appel à la médiation des scientifiques, et prendre les décisions nécessaires, éclairées par la raison. Ils ont mis du retard avant de définir une stratégie cohérente de lutte, à l’application de laquelle toutes les couches de la société doivent se conformer. Surtout dans un pays qui a un système sanitaire moribond. C’est le manque de courage qui délégitimise le pouvoir politique. Qui permet aussi les discours et habitudes irrationnels, qui ne peuvent mener qu’à une catastrophe en chaîne.
Retrouvez sur SenePlus, "Notes de terrain", la chronique de notre éditorialiste Paap Seen tous les dimanches.
NON, DES MÉDECINS SÉNÉGALAIS N'ONT PAS DÉCOUVERT DE TRAITEMENT CONTRE LE CORONAVIRUS
Un message viral affirmant que des médecins sénégalais ont élaboré un "sérum" contre le coronavirus circule sur les réseaux sociaux africains ainsi que sur la messagerie Whatsapp
AFP |
Anne-Sophie Faivre Le Cadre |
Publication 15/03/2020
Un message viral affirmant que des médecins sénégalais ont élaboré un "sérum" contre le coronavirus circule sur les réseaux sociaux africains ainsi que sur la messagerie Whatsapp. Cette rumeur a été officiellement démentie par un porte-parole du ministère sénégalais de la Santé. Il n’existe à ce jour ni traitement, ni vaccin.
"La Chine a officiellement annoncé, il y a quelques heures à peine, le succès du sérum sénégalais que le Diouf sarr, le ministre sénégalais de la Santé, a présenté au ministère chinois de la Santé pour traiter le virus Corona, qui s’est révélé efficace à 100% sur plus de 7 cas qui ont été guéris, pour que la Chine annonce que les médecins sénégalais ont prouvé au monde entier qu’ils sont des fabricants", lit-on dans un article au style décousu paru sur le site guinéen Politique224, que l'AFP a archivé ici.
Ce texte affirme que la vente de ce remède pourrait "rembourser les dettes du Sénégal" et faire de ce pays "une autre Chine économiquement".
Cette parution a rencontré un certain écho sur les réseaux sociaux, notamment au Sénégal (1, 2).
Au total, cet article a été partagé plus de 550 fois sur Facebook depuis sa mise en ligne le 10 mars, selon l’outil de mesure CrowdTangle.
Recherches scientifiques en cours
Cette annonce a été démentie le jour même de sa parution dans une vidéo publiée sur le compte Twitter officiel du Ministère de la santé sénégalais.
"Il n’y a pas de traitement contre le virus à l’heure actuelle dans le monde", a rappelé dans cette vidéo Moussa Seydi, le médecin chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, où ont été pris en charge les quatre cas de coronavirus détectés au Sénégal.
"Il y a un médicament qui est en train d’être étudié aux Etats-Unis [...] mais on n’a pas une étude finalisée qui peut dire que tel médicament est efficace ou pas. On voit dans la presse parler de l’ail, de la chloroquine, de beaucoup de produits, mais à l’heure où je vous parle, il n’y a pas d’études scientifiques validées pour dire que tel produit est efficace ou non", a insisté M. Seydi.
Plusieurs pays ont engagé leurs communautés scientifiques dans un contre-la-montre pour trouver un traitement ou un vaccin contre le Covid-19, la maladie causée par le nouveau coronavirus.
La France a ainsi annoncé le 11 mars le lancement d'un essai clinique sur 3.200 malades en Europe (dont 800 en France) pour mesurer l’efficacité de quatre traitements contre le Covid-19, la maladie générée par le nouveau coronavirus.
Alors que les Etats-Unis sont également touchés, le vice-président américain Mike Pence avait estimé la semaine dernière qu’un traitement médical contre le nouveau coronavirus pourrait être disponible "d'ici l'été ou le début de l'automne".
En attendant, “le traitement symptomatique, dans la plupart des cas, prime sur le traitement contre le virus”, a expliqué Moussa Seydi: “Quand quelqu’un a une détresse respiratoire, vous lui donnez un médicament contre le virus, ça ne va pas l’empêcher de mourir : mais si vous réglez son problème de détresse respiratoire, il peut survivre” .
Pas de vaccin, beaucoup de rumeurs
En l’absence de traitement, de nombreuses publications circulent sur les réseaux sociaux, notamment sur divers remèdes (prendre de la chloroquine, manger de l’ail ou de la viande de boeuf, boire de l’eau salée ou de l’eau tiède citronnée...) pour soigner ou prévenir le Covid-19. Plusieurs d’entre elles ont fait l’objet de vérifications par l’AFP.
Depuis l'apparition du nouveau coronavirus en décembre dernier, 127.070 cas de contamination ont été recensés dans 115 pays et territoires, dont 4.687 décès, selon un comptage de l'AFP établi le 12 mars à partir de sources officielles.
"JE N'AI DE COMPTE À RENDRE QU'AU PEUPLE DE GUINÉE"
Arrivé au pouvoir en 2010, Alpha Condé, qui vient d'appeler à des élections législatives et à un référendum constitutionnel le 22 mars, n'écarte pas la possibilité de se présenter à un troisième mandat
Le compte à rebours a commencé. En Guinée, une date a finalement été fixée pour la tenue du double scrutin, contesté par l’opposition, couplant élections législatives et référendum constitutionnel. Par décret lu à la radio nationale, le président de la République, Alpha Condé, a entériné la date du 22 mars.
Peu avant, une mission d’experts dépêchée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait rendu ses conclusions. Elle recommande le retrait de près de 2 millions et demi d’électeurs, enregistrés sans pièce justificative, soit environ un tiers des fichiers électoraux. Il reste cependant moins d’une semaine pour appliquer cette recommandation. Un délai qui ne permettra pas de recommencer l’enrôlement ou de distribuer de nouvelles cartes d’électeurs.
Beaucoup d’observateurs craignent que le résultat tienne du bricolage plutôt que d’une volonté d’organiser un scrutin crédible. Si le «oui» au référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution l’emporte, cela ouvrira la voie au chef de l’Etat pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle prévue en octobre 2020, ce que ne lui permet pas la législation actuelle. Interviewé par Libération, Alpha Condé défend son bilan et laisse planer le doute sur son désir de rester au pouvoir.
Après avoir été longtemps dans l’opposition, vous êtes arrivé au pouvoir en 2010. Qu’avez-vous accompli depuis ?
Quand je vois le gouffre où nous étions, par rapport à nous sommes maintenant… Nous avons réformé l’armée, le code minier, nous relançons l’agrobusiness, le secteur de l’énergie aussi. La priorité était de résoudre les problèmes macroéconomiques. Mais ceux-ci ne changent pas l’assiette de la ménagère. Je suis allé dans les villages, j’ai vu la pauvreté. C’est pour ça que nous avons décidé désormais de redistribuer 15% des revenus miniers aux sous-préfectures. Malheureusement, il y a eu Ebola, pendant deux ans et demi. Malgré cela, nous avons eu une progression économique, qui est actuellement à plus de 6%. Bien sûr, il y a encore des gens pauvres. Mais en France aussi ! On ne peut pas me demander de transformer en huit ans [Alpha Condé estime que les deux années où la Guinée a été touchée par l’épidémie d’Ebola ont été «perdues», ndlr], ce qui n’a pas été fait en cinquante ans.
Comment avez-vous accueilli les critiques de la Cedeao et de l’Union africaine, qui ont retiré leurs missions d’observation, estimant visiblement qu’en l’état actuel, le scrutin ne pouvait pas être crédible ?
La critique est initialement venue de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Or l’organisation n’était pas venue pour faire de l’audit, mais pour nous accompagner dans le processus. L’OIF a ainsi créé le doute sur le fichier électoral. Mais à partir du moment où il y a un doute, il est normal que j’accepte que la Cedeao envoie des experts pour le lever. Ceux-ci sont venus et ont fait des propositions à la Commission électorale indépendante (Céni), que celle-ci a acceptées. Je n’ai aucun problème avec la Cedeao, ni avec l’Union africaine. Je suis panafricain. Je ne prends pas ça comme une ingérence. Mais je suis élu par le peuple de Guinée. Je n’ai de comptes à rendre qu’au peuple de Guinée.
Ce scrutin est critiqué. Il a été boycotté par les deux principaux candidats d’opposition…
Ils ont décidé de boycotter, c’est leur problème. Il y a des lois en Guinée pour aller aux élections. Nous ne faisons qu’appliquer la loi.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé récemment qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Avez-vous l’intention de faire de même ?
Mais lui-même a fait une nouvelle Constitution ! Alors pourquoi me pose-t-on la question à moi ? Et puis chaque pays a ses réalités. Est-ce qu’il n’y a pas beaucoup de présidents en Afrique qui ont fait plus de trois mandats ? Ici, l’opposition, ce sont les anciens gestionnaires, les anciens Premiers ministres, qui ont gouverné le pays. Et on sait dans quelle situation ils l’ont mis. Alassane Ouattara avait lui-même dit qu’il n’allait pas laisser le pays à ceux qui l’avaient mal géré.
Cela veut dire que vous comptez être candidat à la présidentielle ?
Pour le moment, je veux doter le pays d’une Constitution moderne. C’est ça, mon objectif. Lorsque viendra le moment de l’élection présidentielle, les partis seront libres de présenter les candidats qu’ils veulent.
Vous n’excluez donc pas la possibilité d’un troisième mandat ?
Je ne sais pas d’où vient cette obsession sur le troisième mandat en Guinée, quand vous avez des chefs d’Etat africains qui ont fait quatre ou cinq mandats et qui sont chouchoutés. C’est une démocratie à géométrie variable. Et la démocratie, ce n’est pas nécessairement l’alternance. On a vu dans beaucoup de pays ce que ça a donné. Même en France, jusqu’après Jacques Chirac, il n’y avait pas de limitation de mandats. Est-ce que ça veut dire que la France n’était pas une démocratie ? J’ai été opposant pendant quarante-deux ans, j’ai été condamné à mort, j’ai fait de la prison. Je n’ai jamais cédé, et je n’ai jamais utilisé la violence. Pendant tout ce temps, nous n’avons pas jeté une pierre. Aujourd’hui, l’opposition casse les voitures, les maisons… Je n’ai de leçon de démocratie à recevoir de personne. Et je ne vois pas ce qu’il y a de plus démocratique qu’un référendum.
par Tierno Monénembo
INDÉPENDANCE CHA-CHA
L'histoire de l'Afrique n'est pas écrite, elle est chantée. À chaque moment important, les artistes ont su être là, avec leurs mots et leurs rythmes
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 15/03/2020
Ce répertoire dont chaque partition correspond à un moment tragique de notre histoire fonde ma mémoire au même titre que mes idées. C'est par la musique que je perçois ce continent, c'est par la musique que je le pense. La musique africaine moderne et l'Indépendance sont des sœurs jumelles et j'ai l'impression qu'elles sont nées sous mes yeux. C'est vers 1957-1958, à l'aube de l'Indépendance guinéenne, qu'apparaissent les premiers disques africains, ces fameux 33 tours qui furent les ancêtres du microsillon.
Des indépendances avec des idées, mais aussi avec de la musique
Quand je pense à cette époque, un morceau mythique, un morceau fondateur me revient tout de suite à l'esprit : « Alliance mode succes », l'inusable tube de l'OK Jazz et Dewayon. Pour moi, l'Indépendance guinéenne, ce ne sont pas les discours de Sékou Touré ni même l'hymne national, c'est « Alliance mode succes » auquel il faut ajouter « Miabélé » (cette belle chanson baoulé reprise par Les Ballets Africains de Fodéba Keïta) et bien évidemment « Nina » de Kouyaté Sory Kandia. Aujourd'hui encore, ces morceaux-là, dès que je les entends, je revois mes 11 ans dans mon village natal au milieu des drapeaux et des flonflons. Je revois ma très prometteuse enfance dans ma Guinée, une Guinée super-euphorique qui pensait avoir décroché la lune pour avoir osé dire « non » à de Gaulle.
L'émergence du highlife
Après la Guinée, le Congo. En 1960, Kabasele signe Indépendance-cha-cha pour saluer la fameuse table ronde que Bolya, Tschombe, Kasabu, Lumumba, Kalonji et les autres tiennent à Bruxelles dans l'espoir de sortir sans grand mal leur Congo des griffes de la colonisation belge. Délicieuse chanson qui, hélas, prendra un goût de deuil avec l'assassinat de Lumumba en janvier 1961.
La mort de Lumumba secoue violemment les Africains. Leur marche vers la liberté et l'unité ne s'arrête pas pour autant. En 1961, le Mali rejoint l'Union Ghana-Guinée. L'occasion pour le maître du highlife, E.T. Mensah, de nous offrir son fameux Ghana-Guinea-Mali Union qui sera, pour la décennie suivante, la mascotte des ladies and gentlemen d'Accra, de Lagos, de Cotonou, de Lomé, de Conakry et d'Abidjan.
À Addis-Abeba, en 1963, naît l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Le Bembeya Jazz, qui en était à ses débuts, enregistre OUA gagnera. Garde-malade dévouée et infatigable, Myriam Makeba, l'impératrice de la chanson africaine, n'a jamais quitté le chevet de son peuple atteint d'apartheid. « Pata-pata », « Malaika », « Hapo Zamani » et autres trésors nous ont permis à tous de tenir et d'espérer : à Durban, à Soweto, mais aussi à Maputo, à Luanda, à Bissau et ailleurs. La musique accompagne notre vie, célèbre de sa symphonie nos moments de joie et de fête, égrène des notes de deuil pour marquer nos chagrins et nos peines.
De Laba Sosseh à Johnny Clegg
En 1969, pour échapper aux tueurs de Sékou Touré, j'ai dû, à 22 ans, marcher 150 km pour rejoindre le Sénégal. Où ai-je trouvé la force d'affronter une telle épreuve ? Dans une chanson qui jamais ne quittera ma tête, « Seyni » de Laba Sosseh, mon dieu, à moi ! En 1973 à Man (Côte d'Ivoire), c'est en écoutant « Anowawa » du regretté Ernesto Djédjé que j'ai appris l'assassinat d'Amilcar Cabral. En 1976, à Grenoble, j'ai fait la connaissance de Mohamed Maïga, ce génial journaliste nigérien, ce météore qui aura marqué toute notre génération. Il me fit découvrir un sorcier yoruba du nom de Fela Kuti Ramson qui, en soumettant le jazz à la fulgurance de Xango, a produit ce rituel plein de bruit et de fureur que l'on appelle afrobeat. Eh bien, c'est en écoutant Shakara que j'ai appris l'arrestation de Diallo Telli, cette année-là. L'événement mondial des années 90 fut la libération de Mandela. Avec quelles clefs ouvrit-on les portes de sa prison ? « Nelson Mandela » de Youssou Ndour et « Asimbonanga » de Johnny Clegg, bien sûr.
AIR SÉNÉGAL SUSPEND TOUTES SES LIAISONS AVEC LE MAROC
La compagnie nationale a décidé de suspendre tous ses vols à destination et en provenance du Maroc après que ce dernier eut annoncé suspendre ses liaisons aériennes avec une vingtaine de pays pour empêcher la propagation du coronavirus
Air Sénégal a décidé de suspendre tous ses vols à destination et en provenance du Maroc après que ce dernier eut annoncé suspendre ses liaisons aériennes avec une vingtaine de pays pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus.
Le Sénégal figure au nombre des pays concernés par l'annonce faite samedi soir par le Maroc et valable "jusqu'à nouvel ordre".
La mesure prise par Air Sénégal s'applique, elle, jusqu'au 31 mars inclus, indique la compagnie sur son site internet.
Air Sénégal opère un vol quotidien vers Casablanca, indique-t-elle sur son site.
"Air Sénégal se mobilise pour apporter assistance aux passagers concernés", dit-elle par ailleurs dans un communiqué, en renvoyant à son site et son service clients pour les modalités de report de voyage et de remboursement.
La compagnie, interrogée par l'AFP, n'a pas fourni plus de précision dans un premier temps.
Vingt-deux personnes ont été déclarées infectées par le nouveau coronavirus au Sénégal depuis le 2 mars, selon un bilan communiqué samedi après-midi.Aucun décès n'a été rapporté.