SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 octobre 2025
LE PARLEMENT SUGGÈRE UN REPORT DES RASSEMBLEMENTS RELIGIEUX
L’institution parlementaire salue les efforts des grands chefs religieux et coutumiers du pays tout en les encourageant à poursuivre l’accompagnement de l’Etat dans la gestion de crise sanitaire provoquée par le coronavirus
Le Bureau de l’Assemblée nationale a invité vendredi les autorités religieuses du pays à poursuivre leurs efforts d’accompagnement de l’Etat dans la gestion de la crise sanitaire en cours en prenant l’initiative du report de tous les grands rassemblements religieux.
Dans un communiqué parvenu le même jour à l’APS, le bureau de l’institution parlementaire a salué les efforts des grands chefs religieux et coutumiers du pays tout en les encourageant à poursuivre l’accompagnement de l’Etat dans la gestion de crise sanitaire provoquée par le coronavirus.
‘’Dans cet esprit, ils pourraient, par exemple, prendre l’initiative du report de tous les grands rassemblements religieux annuels ou ponctuels’’, a conseillé le bureau de l’Assemblée nationale.
La suspension des grands rassemblements y compris religieux a été demandée par plusieurs spécialistes et organisations professionnelles après la confirmation du premier cas de contamination au coronavirus.
Jeudi, dans la soirée, le khalife général de la confrérie mouride, par la voix de son porte-parole, a ouvert la voie à cette éventualité, donnant le soin à l’Etat le soin d’en mesurer l’opportunité, alors que le Kazu Rajab (grand évènement religieux) se profile à Touba, devenu le principal foyer de la maladie avec 11 cas en observation.
Le Sénégal compte désormais 19 cas de contamination au coronavirus après la confirmation vendredi de l’infection supplémentaire de onze personnes au Covid-19.
Ces onze nouvelles infections s’ajoutent aux huit qui avaient été enregistrées jusque-là, sur la base d’un décompte fait par l’APS à partir des chiffres du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ces nouveaux patients en observation à Touba, dans le centre du pays, figuraient sur la liste de 71 ‘’personnes à haut risque’’ dressée la veille par les autorités sanitaires.
L’ASSEMBLÉE NATIONALE SUSPEND SES MISSIONS À L’ÉTRANGER
L’institution parlementaire invite ainsi ses membres à éviter au maximum les déplacements à l’extérieur du pays pour des missions ou pour des voyages privés non indispensables
L’Assemblée nationale du Sénégal a annoncé vendredi la suspension ‘’jusqu’à nouvel ordre’’, de ses missions officielles à l’étranger dans un contexte de crise sanitaire provoquée par le coronavirus.
‘’Le bureau de l’Assemblée nationale décide de donner l’exemple en renonçant, jusqu’à nouvel ordre, à tout voyage à l’étranger pour des missions officielles comme les colloques, séminaires et autres rencontres internationales’’, a indiqué l’institution dans un communiqué parvenu à l’APS.
Le document a sanctionné une réunion du bureau de l’Assemblée nationale organisée le même jour. L’ordre du jour de cette rencontre ouverte à 10 heures était : ‘’ ‘’ la crise sanitaire provoquée, dans notre pays, par l’apparition du Coronavirus’’, rapporte la même source.
L’institution parlementaire invite ainsi ses membres à éviter au maximum les déplacements à l’extérieur du pays pour des missions ou pour des voyages privés non indispensables.
Le Sénégal compte désormais 19 cas de contamination au coronavirus après la confirmation vendredi de l’infection supplémentaire de onze personnes au Covid-19.
Ces onze nouvelles infections s’ajoutent aux huit qui avaient été enregistrées jusque-là, sur la base d’un décompte fait par l’APS à partir des chiffres du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Ces nouveaux patients en observation à Touba, dans le centre du pays, figuraient sur la liste de 71 ‘’personnes à haut risque’’ dressée la veille par les autorités sanitaires.
Il s’agit de personnes ayant été en contact avec un émigré rentré récemment d’Italie et contrôlé positif mercredi à Dakar. Ce sont des proches du patient et des membres du personnel médical de cette localité du centre du pays.
AMADOU BÂ ANNONCE LA SUSPENSION DES OPÉRATIONS PRÉPARATOIRES DU HADJI
"L’Arabie Saoudite demande à tous les pays qui envoient des pèlerins à la Mecque de suspendre toute opération préparatoire au pèlerinage jusqu’ à ce que la trajectoire du covid-19 soit claire"
Le ministre des Affaires étrangères, Amadou Bâ, a annoncé vendredi la suspension de toute opération préparatoire de l’édition 2020 du pèlerinage à la Mecque conformément à une demande formulée par les autorités saoudiennes dans un contexte de propagation du coronavirus.
"L’Arabie Saoudite demande à tous les pays qui envoient des pèlerins à la Mecque de suspendre toute opération préparatoire au pèlerinage jusqu’ à ce que la trajectoire du covid-19 soit claire", a-t-il déclaré à des journalistes.
Il s’agit plus précisément les opérations portant sur des engagements financiers, notamment la location des moyens de transport, les réservations d’hôtels, les contrats avec les restaurateurs", a détaillé Amadou Bâ.
‘’Le royaume d’Arabie Saoudite, qui abrite les lieux saints de l’islam où se rendent chaque année des millions de croyants pour s’acquitter de leurs obligations religieuses, a une très grande responsabilité’’, a justifié le ministre des Affaires étrangères.
Il a ainsi demandé aux voyagistes d’arrêter tout enrôlement de pèlerins, et de ne prendre aucun paiement venant des pèlerins pour les besoins de l’édition 2020 du Hadji.
Amadou Bâ a, dans le même temps, souligné l’importance pour les candidats au Hadji de s’abstenir de faire des dépenses dans des opérations relative à l’édition 2020 de ce pèlerinage.
EN PLEINE CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE CORONAVIRUS, TRUMP SERRE DES MAINS
La distanciation sociale ? Très peu pour lui. Allant à l'encontre des recommandations de la plupart des agences de santé du monde entier, le président américain a serré plusieurs mains à la Maison Blanche vendredi
La distanciation sociale? Très peu pour lui. Allant à l'encontre des recommandations de la plupart des agences de santé du monde entier, Donald Trump a serré plusieurs mains à la Maison Blanche vendredi, en pleine annonce de mesures contre le coronavirus.
Pour annoncer l'état d'urgence, le président s'était adjoint les services d'une demi-douzaine de responsables de grandes entreprises américaines des secteurs de la distribution ou de la santé.
Et alors qu'il venait de rappeler au public américain les mesures d'hygiène publique de base à respecter, des mesures "de bon sens" selon lui, il a serré la main de tous ces patrons après leur prise de parole derrière le micro.
L'un d'entre eux, Bruce Greenstein de LHC Group, a refusé de lui serrer la main, lui proposant son coude pour un "check", une nouvelle manière de saluer mise en avant par de nombreuses autorités sanitaires pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Pendant la conférence de presse, Donald Trump, 73 ans, a expliqué ne pas avoir été testé au coronavirus car il ne présente "aucun symptôme", même s'il a été en contact la semaine dernière avec un Brésilien, membre de la délégation du président Jair Bolsonaro, qui a été testé positif au coronavirus.
Il a cependant ajouté qu'il se ferait probablement tester "prochainement".
VIDEO
"BERNARD DADIÉ A TRÈS TÔT COMPRIS LES ENJEUX DE L’IDÉAL FRANCOPHONE"
A l'occasion de l'anniversaire du décès du père de la littérature ivoirienne, retour sur le discours hommage que lui avait rendu Ousmane Paye, ancien conseiller spécial du SG de l'OIF, Abdou Diouf, en 2011
Ousmane Paye a représenté à cette cérémonie d'hommage, le président Abdou Diouf, Secrétaire général de l'Organisation Internationale de la Francophonie. Pour le monde francophone, Bernard Dadié est un auteur majeur qui mérite amplement l'hommage du monde francophone.
Le célèbre écrivain ivoirien est mort le 9 mars 2019.
par Felwine Sarr
L'AFFAIRE ROKIA TRAORÉ, UN SCANDALE
Rokia Traoré est ici à l’intersection de plusieurs vulnérabilités, celle d’être une femme, de plus africaine, qui prétend être libre, indépendante. Cette affaire rappelle notre condition incertaine qui que nous soyons face à la justice des pays du Nord
Rokia Traoré est détenue depuis hier à la prison de Fleury Mérogis en France. Un contentieux l’oppose avec son ex-compagnon sur la garde de leur fille de 4 ans. La justice belge saisie par son ex-compagnon, l’a condamnée pour enlèvement, séquestration et prise d’otage et avait émis un mandat d’arrêt international contre elle. Décision de laquelle elle avait fait appel, et c’est en se rendant à l’audience d’appel en Belgique qu’elle a été arrêtée à l’escale de Paris et écrouée à Fleury Mérogis. A ses avocats reviennent la tache de vérifier si cette procédure était légale, si la justice belge était compétente pour traiter de cette affaire, si ses droits ont été respectés, si la qualification des faits est adéquate.
Sur le plan factuel, la fille en question vit, depuis qu’elle a 4 mois, au Mali avec sa mère où elle est scolarisée. Les raisons pour lesquelles Rokia a refusé de présenter leur fille sont évoquées dans le communiqué de RFI. Connaissant Rokia et son ex-compagnon, je ne les évoquerai pas ici. A la justice, la vraie, de trancher. D’autant plus que cette affaire fait l’objet d’une procédure au Mali, en France et en Belgique. Cette affaire bien que privée et qui devait le rester, est devenue politique et c’est à ce titre que je m’exprime. Elle reflète l’état des rapports politiques, juridiques et symboliques entre l’Afrique et le reste du monde.
Si les mots ont toujours un sens, la petite fille en question n’a jamais été enlevée et séquestrée par sa mère qui en assurait la garde, quand tout allait bien et qui vivait avec elle sur le sol du Mali. A ce que je sache Rokia Traoré n’est pas une criminelle pour qu’un mandat d’arrêt international soit émis contre elle et qu’elle se voit arrêtée et jetée en prison comme un vulgaire malfrat, parce qu’elle a refusé de présenter sa fille quand la justice belge le lui a demandé. La violence physique et surtout symbolique exercée par la justice Belge contre Rokia Traoré dit ceci : Tu as beau t’appeler Rokia Traoré, être une artiste d’une qualité exceptionnelle, mondialement reconnue, si un contentieux t’oppose avec l’un de nos ressortissants, nous avons les moyens au mépris de ta dignité de te jeter en prison et de traiter comme la dernière des criminelles, en mettant en branle notre appareil juridico-répressif et en te remettant à ta place. Parce que disons-nous le bien, après tout, tu n’es qu’une Africaine. Issue d’une région du monde qui a un faible pouvoir économique, politique et donc symbolique. Sur cette affaire, une décision de justice avait été prise au Mali qui confiait la garde de l’enfant à Rokia Traoré et octroyait un droit de visite, à définir, au père. Cette décision apparemment ne pèse pas dans l’échiquier international. D’ailleurs, pour la plupart des couples mixtes, les femmes quand elles sont africaines perdent souvent à l’issue de contentieux post-union, leurs droits parentaux. C’est une donnée statistique et structurelle. Les hommes aussi, quand ils sont africains.
Rokia Traoré est ici à l’intersection de plusieurs vulnérabilités, celle d’être une femme, de plus africaine, qui prétend être libre, forte et indépendante. Elle n’a rien à faire en prison et il faut une mobilisation pour défendre ses droits et sa dignité de femme, d’humain et d’Africaine. Cette affaire nous concerne en ce qu’elle rappelle notre condition incertaine et vulnérable qui que nous soyons face à la justice des pays du Nord. Imaginez la situation inverse, une grande star belge ayant un contentieux post-union avec un malien et qui se retrouve emprisonnée au Mali, c’est juste impensable. Son ambassade se serait mobilisée, l’aurait défendu et quel que soit la loi malienne, l’aurait sorti d’affaire. Là est le problème !!
Nous sommes issus de pays qui sont incapables de défendre l’intégrité physique et morale de leurs ressortissants quand celle-ci est bafouée sous d’autres latitudes. De pays dont les décisions de justice ne pèsent pas et surtout qui dans l’économie du contentieux, voient les droits de leurs ressortissants souvent ignorés, voire bafoués.
Il arrive que nos diplomates malgré leur immunité se fasse maltraiter dans des pays étrangers, des migrants pour être refoulés soient scotchés comme des vulgaires paquets dans le silence total. Toutes sortes d’indignités sont infligés à nos ressortissant(e)s aux quatre coins du monde, au mépris de leurs droits et dignité.
Rokia Traoré, plus qu’une artiste est une figure de force, de courage et de dignité pour des millions de jeunes africaines. Une carrière et une voix comme la sienne, elle l’a bâtie avec de l’abnégation de la compétence et du travail acharné. Tous ceux qui la connaissent savent ses qualités morales exceptionnelles. Ne les laissons pas porter atteinte à ce symbole. Au moment où j’écris ces lignes, Rokia Traoré vient d’entamer une grève de la faim pour protester contre cette décision et défendre ses droits. Elle se dresse. Dressons-nous avec elle. Signons les pétitions qui circulent et menons tous les actions nécessaires afin qu’elle soit libérée au plus vite.
Texte recueilli sur la page Facebook de l'auteur.
L'ARTISTE MALIENNE ROKIA TRAORÉ INCARCÉRÉE EN FRANCE
Selon son avocat, la chanteuse a été arrêtée, mardi, à sa descente d'avion à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris. À l'origine de cette arrestation : un conflit autour de la garde de sa fille
Le mandat d'arrêt international dont Rokia Traoré fait l'objet a été émis fin 2019 par la justice belge pour « enlèvement, séquestration et prise d'otage ». Les faits concernent la fille que Rokia Traoré a eue avec son ex-compagnon belge, Jans Goosens. Le tribunal de première instance de Bruxelles a donné la garde exclusive de l'enfant à son père, une décision dont la chanteuse malienne a fait appel.
Mardi 10 mars, Rokia Traoré arrivait par avion de Bamako pour se rendre en Belgique où elle devait justement assister à son audience auprès de la cour d'appel de Bruxelles. Elle a finalement été arrêtée lors de son escale à Paris, selon son avocat, Me Kenneth Feliho.
Plainte contre l'ex-compagnon
Celui-ci explique aussi que Rokia Traoré refuse de remettre sa fille à son ex-compagnon, car une plainte a été déposée à l'encontre de ce dernier pour attouchements sexuels sur l'enfant.
Rokia Traoré est actuellement placée sous écrou à la prison de Fleury-Mérogis en attendant que la chambre d'instruction du tribunal de Paris décide de son extradition vers la Belgique mercredi prochain. L’artiste encourt une peine de cinq ans de prison, selon Me Feliho.
UN TEST AUTHENTIQUE AU COVID-19 DÉSORMAIS OBLIGATOIRE POUR L'OBTENTION DU VISA CAMEROUNAIS
Les demandeurs de visas d’entrée dans le pays devront désormais joindre à leur dossier le résultat d’un test au coronavirus effectué par une institution agréée
Apanews |
Félix Cyriaque Ebolé Bola |
Publication 13/03/2020
Les demandeurs de visas d’entrée au Cameroun devront désormais joindre à leur dossier le résultat d’un test au coronavirus effectué par une institution agréée, a appris jeudi APA au terme d’une instruction du ministère des Relations extérieures aux représentations diplomatiques du pays.
Dans cette note datée du 12 mars 2020, le chef dudit département, Lejeune Mbella Mbella et qui se réfère à l’organisation sur le territoire, du 4 au 25 avril 2020 du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, insiste auprès de ses correspondants, sur «l’authenticité desdits résultats», tout en leur demandant également de prendre des dispositions utiles pour la protection de leur propre personnel contre le Covid-19.
On rappelle que le Cameroun a déjà enregistré deux cas de coronavirus d’un de ses citoyens naturalisé français, qui s’est rendu au pays pour des obsèques et qui a lui-même contaminé sa compagne. Internés depuis une semaine à l’hôpital central de Yaoundé, la capitale, le personnel soignant de l’officine assurant que leur état est en voie d’amélioration.
LE SÉNÉGAL ENREGISTRE 11 NOUVEAUX CAS DE CONTAMINATION AU CORONAVIRUS
Il s’agit de l’entourage du patient sénégalais, revenu d’Italie, et déclaré positif le 11 mars 2020. Ils sont admis au Centre de Santé de Darou Marnane (Touba, centre), dédié à la prise en charge des cas positifs de covid-19
Le Sénégal a détecté, ce vendredi, 11 nouvelles contaminations au Covid-19, portant le total à 19 cas, annonce le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS).
« (…) l’Institut Pasteur de Dakar a communiqué au MSAS, les résultats des examens virologiques du jour. Le bilan est le suivant : onze sujets contacts déclarés positifs au Covid-19. Il s’agit de l’entourage du patient sénégalais, revenu d’Italie, et déclaré positif le 11 mars 2020. Ils sont admis au Centre de Santé de Darou Marnane (Touba, centre), dédié à la prise en charge des cas positifs de coronavirus », explique le communiqué du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le texte renseigne qu’un premier test de contrôle réalisé sur le patient, hospitalisé au Service des maladies infectieuses et tropicales de Fann, est revenu négatif. « Il s’agit, précise-t-on, du résident français âgé de 80 ans, vivant en banlieue parisienne et déclaré positif le 2 mars 2020. Un second contrôle est prévu dans les quarante-huit heures ».
Notre source ajoute que l’état des patients hospitalisés à Dakar et Touba évolue favorablement.
Le Sénégal a détecté le 2 mars dernier son premier cas de Covid-19, qui a fait à ce jour 5088 morts pour plus de 137 mille contaminations.
LES SUDISTES CRIENT AU CIBLAGE
On ne peut pas instaurer une politique de dégraissage et recruter à côté ses proches.
Des travailleurs au Programme national des domaines agricoles communautaires (PRODAC), pour la plupart originaires de la région naturelle de Casamance, dont les contrats n’ont pas été renouvelés par le Coordonnateur national dudit programme, Pape Malick Ndour, dénoncent un ciblage régional. Ils sont nombreux, en effet, les Casamançais à avoir fait les frais des recommandations du Bureau Organisation et Méthode, BOM, après sa mission du 29 juillet au 14 août 2019 sur saisine de la tutelle. Des recommandations allant dans le sens d’un dégraissage pour alléger la masse salariale.
Le seul ingénieur expert en aquaculture remercié
Responsable de l’appui à la production aquacole au Domaine agricole communautaire (DAC) de Keur Momar Sarr (région de Louga), Bakary Biaye s’est vu notifier, en date du 17 février par lettre N° 000135 MJ/PRODAC/CN/DAF/DPS/SP, le non renouvellement de son contrat qui arrivait à expiration le 28 février. Ingénieur en aquaculture, il a pourtant démarré les activités de l’Agence nationale de l’aquaculture (ANA) de 2011 à 2014 comme responsable régional à Sédhiou. A la veille du Conseil des ministres délocalisé de Sédhiou, il est affecté à Tambacounda comme chef d’antenne de la zone Est de l’ANA (Agence nationale de l’Aquaculture). Naturellement, cet ingénieur pointu en aquaculture a participé aux premiers empoissements à Itato (DAC de Kédougou). “En 2017, renseigne t-il, il y avait des difficultés au DAC de Kédougou et j’ai été appelé à intégrer le PRODAC. Le DAC était en blocage, avec 15 millions de francs de dettes. J’ai relancé les activités de l’entité et levé des financements. En une année, Itato est passé de 42 tonnes en semences de maïs à 152 tonnes. Durant la deuxième année, nous avons récolté 215 tonnes. Nous avons aussi démarré l’apiculture, la production de miel. Avec les activités phares, la pisciculture et la production de semences de maïs, nous avons eu des résultats probants. Même les bassins qui sont à SÉFA (DAC de Sédhiou) étaient alimentés depuis Kédougou par mon entremise”. Fondateur d’un mouvement politique indépendant “Sunu GAP” (Grande alliance pour le patriotisme), Bakary Biaye a été rétrogradé par son ancien coordonnateur, Mamina Daffé, qui l’a envoyé à Louga comme responsable de la production aquacole alors qu’il n’y avait, selon lui, aucune infrastructure encore moins d’activité de pisciculture dans cette région. “C’était pour me pousser à démissionner. À ce jour, je suis le seul ingénieur expérimenté en aquaculture au PRODAC. Pourquoi se passer alors d’un expert si l’on sait que la pisciculture est l’activité phare du projet ?”, s’interroge t-il.
Les recrues des anciens coordonnateurs ciblés ?
Outre Bakary Biaye, plus d’une soixantaine de travailleurs, pour la plupart originaires de la Casamance, ont également été remerciés par le nouveau directeur général du Prodac. Mansour Cissé, est du lot. Natif du département de Bignona, il n’a pas été reconduit dans ses fonctions de chauffeur du directeur du DAC d’Itato. “J’ai reçu ma notification le 20 novembre 2019 alors qu’elle était datée du 14 novembre. Donc, j’ai travaillé jusqu’au 20. Ils ne m’ont pas payé mon dernier mois de salaire, mes mois de congés alors que j’ai fait 5 ans. J’ai déposé mon dossier à l’Inspection du travail. Je ne pense pas qu’il y ait un ciblage des fils de la Casamance. Des jeunes de Kédougou et Louga ont été également remerciés. J’ai trouvé pour ma part, un autre travail”, témoigne Mansour Cissé. Pour sa part, Moussa Badji, la trentaine, né à Bignona, travaillait à la direction comme chauffeur pendant trois ans. Il lui a été notifié la non-reconduction de son contrat le 17 février avec un préavis d’une semaine, le 28 février. “C’est contradictoire de dire que le projet est fait pour créer des emplois et licencier ensuite les jeunes pour prendre ses proches. Le Coordonnateur cible principalement les recrues des anciens coordonnateurs originaires du Sud. On ne peut pas instaurer une politique de dégraissage et recruter à côté ses proches. D’autres jeunes sont recrutés par le nouveau Coordonnateur, sans stage ni rien avec de bons salaires. Ils prennent service systématiquement. Ce n’est pas conforme aux discours du président de la République qui disait vouloir créer plus d’emplois avec ce Programme”, fulmine-t-il. Originaire de Sédhiou, un autre travailleur depuis presque trois ans à la direction générale et qui a requis l’anonymat témoigne : “Je devais partir en congé mais ça avait coïncidé avec les vacances citoyennes. Le Coordonnateur m’a appelé pour me demander de rester. Après, nous sommes allés à SÉFA. J’ai pris par la suite mon congé mais, à ma grande surprise, il m’a coupé 18 jours de salaire. Drépanocytaire, je me suis ensuite absenté pour maladie. Il m’a envoyé une demande d’explication et m’a mis à pied pendant 6 jours. Je suis resté depuis 2 mois chez moi sans travailler. C’est ma décision. Il licencie des travailleurs pour caser ses proches. Il demandait également au personnel de pointer. Ce qui est anormal. A Sangalkam, il y a son propre frère”.
Pape Malick Ndour a bel et bien licencié des travailleurs
Dimanche 08 mars par nos soins, le coordonnateur national du PRODAC, Pape Malick Ndour a réfuté toute idée de ciblage dans la non reconduction des contrats de travail arrivés à terme. “D’ailleurs, jure-t-il la main sur le coeur, depuis que je suis Coordonnateur, je n’ai procédé à aucun licenciement. Des contrats sont arrivés à terme et n’ont pas été renouvelés. Pour dire vrai, j’ai renouvelé plus de contrats que j’en ai arrêtés.” Responsable logistique du PRODAC depuis 18 mois, le cas de Fatou Bintou Faty native de Bignona, également remerciée, bat en brèche les propos du Coordonnateur national. “Mon contrat a expiré une semaine après le départ de l’ancien Coordonnateur. Le nouveau Coordonnateur, Pape Malick Ndour, en prenant fonction a rassuré, devant les journalistes, ceux dont les contrats arrivaient à expiration. Je suis allée voir le DAF qui m’a dit de continuer à travailler et que la situation allait être régularisée. J’ai interpellé aussi le Coordonnateur qui m’a, à son tour, demandé de continuer à travailler. En réalité, il était accompagné avec un de ses amis, spécialisé comme moi dans le transport logistique. Il m’a fait un contrat de 3 mois non renouvelable et en a fait de même avec une amie qui a fait 5 ans au PRODAC. Nous ne voulions pas signer mais il avait argué que c’était pour une période d’essai, le temps d’apprécier notre travail. Par la suite, il a soutenu que nous sommes des nièces de l’ancien coordonnateur et qu’il ne nous faisait pas confiance. À ma grande surprise, on m’a dit que mon contrat n’était pas reconduit. Quand j’ai voulu avoir des explications, j’ai vu sur le bureau de son assistante le contrat signé en faveur de son ami. Il m’a utilisé pour faire un travail colossal alors qu’il avait déjà pris quelqu’un d’autre. Il m’a renvoyée sans motif et nous avons du mal à nous faire payer nos droits. Nous voulons nos indemnités. Nous demandons au président de la République si c’est bien lui qui a envoyé Pape Malick Ndour pour licencier les jeunes ? Si oui, ce serait vraiment paradoxal », se désole Bintou Faty.
La victoire de Ousmane Sonko en Casamance, source du ciblage ?
Les contrats de Chérif Cheikh Boubacar Diédhiou, Cellou Diallo, Vanessa Daffé, Sadia Mendy, Jean Sambou et Ibrahima Camara entre autres fils de la Casamance n’ont pas aussi été reconduits. Mais celui de Oumar Diedhiou, également de la région naturelle de Casamance, qui a rendu sa démission le 27 décembre 2018 et qui court toujours derrière ses indemnités, retient l’attention. “Je suis là depuis le début du projet à Itato. J’ai formé pas mal de gens sur place. Il n’y a eu aucune amélioration dans mes conditions de travail. J’ai demandé une augmentation de salaire sans suite. C’est ainsi que j’ai déposé ma démission. Depuis, je ne reçois plus mon salaire et ai du mal à rentrer dans mes droits. Mon contrat est toujours en cours. D’autres qui ont déposé en même temps que moi leurs démissions, sont rentrés dans leurs fonds. Il y a des gens que j’ai formés et qui gagnent beaucoup plus que moi. Cette situation frustrante a conduit à ma démission. C’est comme si, quelque part, on voulait tenir les fils de la Casamance comme responsables de la victoire de Ousmane Sonko dans la région lors de la dernière présidentielle”, se plaint-il.
Une masse salariale pléthorique
Pape Malick Ndour justifie la non reconduction de certains contrats par l’application des recommandations du Bureau Organisation et Méthode (MOM) pour “alléger la masse salariale pas conforme à la mission du PRODAC”. Et de poursuivre : “Il y a eu des postes inutiles, des DAC qui n’avaient pas de financement et où étaient affectés des travailleurs payés à ne rien faire. La masse salariale dépassait 150 millions de francs CFA et était devenue insupportable. J’ai ramené de l’ordre dans le Programme.
Au Sénégal, la première chose à faire quand on occupe de nouvelles responsabilités, c’est de recruter un chauffeur et une assistante. Je n’ai recruté ni chauffeur, ni assistante”. Quid de son frère de chauffeur ? Le Coordonnateur national du PRODAC balaie d’un revers de la main cette accusation de certains travailleurs déchus : “Je défie tout le monde de prouver que j’ai recruté mon frère et qu’il est payé avec l’argent du Programme”. Selon le Coordonnateur national du PRODAC, il importe surtout de se focaliser sur les résultats probants de son équipe. “À notre arrivée, nous avons réceptionné le DAC de SESA qui était contrôlé par les Israéliens. Aujourd’hui, nous l’avons récupéré et il est sous contrôle exclusif du Sénégal.
Ensuite, il y a le DAC de Keur Momar Sarr qui était à l’arrêt depuis deux ans que nous avons relancé et qui sera inauguré dans un mois. Le DAC de Keur Samba Kane sera opérationnel dans 7 mois. Celui de Sangalkam, embourbé dans des difficultés, devrait démarrer dans un mois. Mieux, les partenaires commencent à nous faire confiance”, se glorifie M. Pape Malick Ndour. La Directrice des ressources humaines, Mme Maïmouna Dieng, jointe le même dimanche au téléphone, n’a pas voulu se prononcer.
VIOLATION DES DONNEES PERSONNELLES : Un travailleur porte plainte
Le 08 octobre 2019, El Hadj Diaydi Bâ Cissé, un agent à la direction administrative et financière du PRODAC, qui refusait de se plier au système de pointage pour protéger ses données personnelles, reçoit de son Coordonnateur national, Pape Malick Ndour, par lettre recommandée, une demande de justification d’absences sur la période du 1er au 30 septembre 2019. Il était ainsi invité à faire parvenir dans un délai de 48h, les raisons de ces manquements à ses obligations contractuelles qui sont de 40h par semaine. Dans sa réponse fournie le lendemain, le 09 octobre plus précisément, El Hadj Diaydi Bâ Cissé soutient qu’il n’a jamais manqué à ses obligations professionnelles et qu’il est toujours présent aux heures de travail. “Toutefois, j’avoue une certaine négligence pour ce qui est du pointage biométrique et je vais y remédier”, reconnait-il. Le 16 octobre, le mis en cause reçoit une notification de sanction disciplinaire de son employeur qui lui rappelle que “le système de pointage a été instauré dans le cadre du contrôle de régularité et de ponctualité des agents au travail.” Une faute professionnelle grave, selon le Coordonnateur, qui appelle à une déduction de salaire comme sanction disciplinaire. Neuf jours de salaire seront ainsi déduits du traitement d’El Hadj Diaydi Bâ Cissé. Après avoir saisi l’inspection du Travail d’une plainte contre son employeur, M. Cissé a aussi entrepris la même démarche à l’endroit de la Commission de Protection des données personnelles où le dossier est en instruction…