SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 octobre 2025
CORONAVIRUS : LES RASSEMBLEMENTS RELIGIEUX EN QUESTION
L'apparition de cas à Touba, deuxième agglomération du pays avec quelque 1,5 million d'habitants et centre religieux important, pose la question du maintien des rassemblements régulièrement organisés par les confréries musulmanes
Cinq nouveaux cas de coronavirus ont été confirmés jeudi au Sénégal, pays le plus touché en Afrique de l'Ouest, où les autorités examinent la question des rassemblements religieux, dont plusieurs de grande ampleur sont prévus dans les prochains jours à travers le pays. Les cinq nouveaux cas sont des "membres de l'entourage familial" d'un habitant de Touba (centre), ville sainte de la confrérie musulmane des mourides, venu d'Italie la semaine dernière et déclaré positif mercredi, selon le ministère de la Santé.
Ses cinq proches sont hospitalisés, tout comme lui, dans le services des maladies infectieuses de l'hôpital de Fann, un quartier de Dakar. Soixante-et-onze personnes dont il a été établi qu'elles avaient été en contact avec eux sont actuellement recherchées, selon le ministère. Ces nouveaux cas portent à 10 le nombre de personnes atteintes par le nouveau virus au Sénégal depuis le 2 mars. Deux des patients ont été déclarés guéris et huit sont encore sous traitement, a-t-il précisé.
Le Comité national de gestion des épidémies, qui dépend du ministère de la Santé, tenait jeudi une réunion pour préparer des "recommandations au gouvernement relatives aux rassemblements, dont les événements religieux", a indiqué à l'AFP une source au ministère de la Santé. Les conclusions de cette réunion n'étaient pas connues jeudi en début de soirée.
L'apparition de cas à Touba, deuxième agglomération du Sénégal avec quelque 1,5 million d'habitants et centre religieux important, pose la question du maintien des rassemblements régulièrement organisés par les confréries musulmanes du Sénégal, qui comptent des millions d'adeptes. Si les experts disent "qu'il faut que le Sénégal arrête l'ensemble des événements religieux, nous allons poser le problème et prendre une décision en ce sens", a déclaré mardi le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dans ce pays de 16 millions d'habitants, dont 95% sont musulmans, les fidèles, venant du Sénégal, de la sous-région ou d'outre-mer, se pressent à ces rassemblements par dizaines, voire centaines de milliers, tout comme les plus hautes autorités de l'Etat.Deuxième événement en importance à Touba après le "grand Magal", qui commémore le départ en exil de Serigne Touba, le fondateur du mouridisme, le "Kazu Rajab", anniversaire de la naissance du deuxième calife, Serigne Fallou Mbacké, est prévu le 22 mars. Le "Dakka" de Médina Gounass, une retraite spirituelle en pleine forêt, est organisé dans la région de Kolda (sud) du 14 au 23 mars par une branche de la confrérie des Tidianes.
Cette importante communauté doit également se réunir le 22 mars à la "Ziarra générale" dans sa ville sainte de Tivaouane, près de Thiès (centre). La confrérie des Layènes doit pour sa part célébrer son fondateur, Seydina Limamou Laye, à Dakar, les 25 et 26 mars.
En dehors de ces fêtes, des rassemblements religieux de quelques dizaines de personnes sont organisés quasi quotidiennement à travers le pays.
Par Alioune FALL
SERVIR ET NON SEVIR
Servir le sport et non s’en servir, c’est une profession de foi, une vocation. C’est aussi un appel à la sagesse, à la conscience, à la modération et à la moralité.
Il convient de rappeler que l’éducation est le ciment de la société, celui qui scelle une Nation et fait grandir l’individu. Elle offre à chacun l’accès à la connaissance et aux bonnes manières de faire et de procéder.
Le sport est un outil d’intégration privilégié, parce qu’il porte naturellement en lui les valeurs de respect, de tolérance et d’effort. De plus, une pratique sportive favorise l’accès à une vie sociale épanouie. C’est simple de servir le sport. C’est simple de servir un pays ou une communauté. Mais c’est lamentable de servir le sport à l’envers. C’est plus que lamentable de servir un pays ou une société à l’envers.
Servir le sport, c’est s’acquitter de ses devoirs, apporter son aide, mais s’acquitter de ses devoirs dans le bon sens, apporter sainement son appui. Pour être plus clair, servir efficacement, servir dignement, offrir le bon service, les moyens de son édification et favorise l’égalité des chances.
Servir le sport et non s’en servir, c’est une profession de foi, une vocation. C’est aussi un appel à la sagesse, à la conscience, à la modération et à la moralité. Nous invitons les serviteurs du sport à servir le sport et les acteurs du monde sportif par la paix, le dialogue, la tolérance et la cohabitation harmonieuse des divers acteurs du monde sportif.
Le sport ne doit pas diviser, au contraire, il est un facteur d’unification et de raffermissement des liens. Nous exhortons le Cng à créer un environnement sain, pacifique, où toutes les divergences doivent plutôt conduire à une compréhension mutuelle, en boutant hors des pensées et des contrées, l’extrémisme, l’arrogance et la dictature. Une société se construit toujours à travers des valeurs de paix, de tolérance et de solidarité. Nous devons nous inspirer ou apprendre des caractéristiques suivantes qui fondent la démarche et l’attitude d’un serviteur : Un serviteur se rend disponible envers Dieu et sa Nation pour servir ; Un serviteur fait ce qui doit être fait même quand cela est dérangeant ; Un serviteur voit les interruptions comme une opportunité de servir les autres avant lui-même ; Un serviteur s’intéresse aux besoins des autres ; Aucune tâche n’est trop anodine ou insignifiante pour un vrai serviteur. Je trouve inexplicable de radier quelqu’un qui a passé toute sa vie à rendre service au sport, particulièrement à la lutte, je veux nommer l’arbitre international, Sitor Ndour, pour un seul motif : «Nous voulons l’amélioration de nos conditions de travail.»
C’est injuste, insultant même pour une nation démocratique. «Sénégal wéssou na fi.»
Le ministre des Sports doit prendre le dossier en main.
Ta grandeur cher ministre, recommande que le Cng soit recadré «Li eupp na». Cette décision n’honore pas le sport, la lutte en particulier. Un sa ge ne doit pas réagir com - me ça ! Docteur «Dioume nga» Il faut revenir à de meilleurs sentiments «Nit dou abusé ci pouvoir».
La sanction est un dernier recours. Soyons plus humbles dans la façon de manager nos équipes. Acceptons la contradiction si nous voulons avancer. La vérité ne peut naître que dans une multiplicité d’opinions discordantes. Vive le Sport, vive la lutte
Alioune FALL
Ancien athlète Ndiambour de Louga, Dakar Université Club, AS Douanes Dakar
LE CORONAVIRUS AU MICROSCOPE
Contagiosité, létalité, durée d'incubation, populations à risque, stades de la maladie, foyers épidémiques hors de Chine... Tout savoir à propos de cette nouvelle pandémie et de ses conséquences
Le Monde |
Pascale Santi, Paul Benkimoun, Chloé Hecketsweiler, Aude Lasjaunias et Gary Dagorn |
Publication 12/03/2020
Nous avons sélectionné une trentaine des questions les plus fréquentes que nous posent nos lecteurs, afin de revenir plus en détail sur ce virus et ses conséquences.
L’épidémie de Covid-19 qui s’est répandue, depuis la Chine, dans d’autres pays suscite de nombreuses interrogations. Face à l’évolution rapide de la situation, qui suscite son lot d’inquiétudes, nous répondons à vos questions avec les informations les plus à jour possibles – et qui sont susceptibles d’évoluer rapidement dans les heures ou jours à venir.
Nous avons sélectionné une trentaine de questions les plus fréquentes afin de revenir plus largement sur le virus et ses conséquences. L’ensemble des réponses sont listées ci-dessous. Pour trouver des éléments en rapport avec vos interrogations, vous pouvez utiliser la fenêtre de recherche ci-dessous en utilisant des mots-clés comme, par exemple, « incubation », « Italie » ou « masque ».
Comment attrape-t-on ce virus ?
Le virus se propage lors d'un contact proche entre deux personnes (typiquement moins d'un mètre) par les voies respiratoires (postillons ou éternuement) ou par contact direct (poignées de main, etc.). Le virus peut également se transmettre par contact avec des surfaces infectées par le porteur, mais seulement pendant quelques heures, après quoi le virus meurt, faute d'un hôte pour se répliquer, et plus rarement par la voie oro-fécale.
La prévention concernant le SARS-CoV-2 ressemble à celle de tous les autres virus habituels : se laver les mains plusieurs fois par jour avec une solution hydroalcoolique ou du savon, éviter de toucher ses yeux, son nez et sa bouche sans s'être lavé les mains, couvrir sa toux avec un tissu jetable, éviter le contact avec les personnes malades...
Si vous pensez présenter les symptômes de la maladie après un voyage dans un foyer épidémique ou un contact avec quelqu'un en revenant, les recommandations sont très claires : surtout, ne pas se rendre aux urgences, ni chez son médecin traitant, afin de prévenir la propagation du virus, en particulier parmi les patients déjà fragilisés des salles d’attente. La consigne est donc de rester chez soi et d’appeler le 15 (SAMU) « en faisant état des symptômes et du séjour récent ». Le port d'un masque chirurgical est recommandé pour les personnes qui ont séjourné en Chine (Chine continentale, Hongkong, Macao), à Singapour, en Corée du Sud, ou dans les régions de Lombardie et de Vénétie en Italie, pendant les 14 jours suivant leur retour ainsi que pour les malades symptomatiques, afin d'éviter de diffuser la maladie par voie aérienne, précise le site du gouvernement français.
En revanche, le port de ce type de masque par la population non malade et n’ayant pas voyagé, afin d’éviter d’attraper le coronavirus Covid-19, « n’est pas recommandé et son efficacité n’est pas démontrée », poursuit le site.
Comment différencier ce virus d'autres maladies, comme la bronchite ou la grippe saisonnière ?
Il n'est pas possible de différencier la grippe saisonnière du coronavirus sur la simple base de symptômes. Ils ne sont pas spécifiques, puisque dans les deux cas, le malade sera fiévreux et aura des problèmes respiratoires. Seul un test diagnostic permet de distinguer le SARS-CoV-2 d'une grippe hivernale ou d'une bronchite.
Après un prélèvement cellulaire, un laboratoire d'analyse spécialisé permettra, en quelques heures, de vérifier si la souche virale est celle du SARS-CoV-2.
Que sait-on de la contagiosité de ce virus ?
Le virus est au moins aussi contagieux que son ancêtre, le SRAS-CoV. La majorité des études publiées en janvier 2020 montre que le taux de reproduction de base du virus, c'est-à-dire le nombre moyen de personnes qu'un malade va infecter, est d'environ 2,6 (compris entre 1,4 et 4,13). Le virus a donc un indice de contagiosité qu'on peut qualifier de modéré : il est bien moindre que celui des maladies les plus infectieuses, mais se situe nettement au-dessus de 1, ce qui lui confère un potentiel épidémique certain.
Quelle est la durée d'incubation du SARS-CoV-2 ?
La durée d'incubation est le délai entre la contamination et l'apparition des premiers symptômes. l'Institut Pasteur, qui se fonde sur les éléments communiqués par les autorités chinoises, estimait en janvier que cette période d'incubation était de l'ordre de sept jours et pouvait aller jusqu'à quatorze jours. Des conclusions proches de celles de l'OMS (1 à 14 jours) et du CDC américain (2 à 14 jours).
Mais de plus longues périodes d'incubation ont été observées depuis, notamment en Chine et en Italie, ce qui laisse craindre une épidémie plus difficile à détecter qu'estimé auparavant. Ainsi, vendredi 21 février, dans la province du Hubei, l'infection d'un homme après 27 jours d'incubation a été confirmée par les autorités chinoises.
Le virus est-il contagieux pendant la phase d'incubation ?
Le cas d'une femme de 20 ans ayant infecté cinq autres personnes alors qu'elle ne montrait aucun signe de contamination, suggère qu'il serait possible d'être contagieux pendant la période d'incubation (délai entre l'infection et l'apparition des premiers symptômes), ce qui n'était pas le cas pour le virus du SRAS. Mais il s'agit du seul cas recensé jusqu'ici et il est vivement débattu entre scientifiques, parce qu'il n'est pas certain que l'infection des cinq personnes provienne de la jeune femme. Il n'est donc pas exclu que le virus se transmette avant de savoir que l'on est infecté, mais les observations du phénomène sont encore rares et les preuves, manquantes. Le CDC (Center for Disease Control and Prevention) estime qu'il ne s'agit pas du mode de transmission principal du virus. Les personnes infectées sont en effet les plus congatieuses au plus fort des symtômes de la maladie.
Après identification du virus, comment soigne-t-on le patient ?
Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement connu pour être efficace contre ce nouveau virus. Les soins apportés aux malades consistent donc à traiter les symptômes autant que possible, c'est-à-dire faire baisser la fièvre, calmer la toux et les maux de tête, etc. Les auteurs d'une étude publiée dans The Lancet le 24 janvier indiquent cependant qu'un essai clinique a débuté pour tester une combinaison de lopinavir et de ritonavir, deux traitements antiviraux qui ont des effets cliniques positifs contre les coronavirus cousins du SARS-CoV-2 que sont le SARS-CoV et le MERS-CoV.
La chloroquine, un médicament antipaludique, a été récemment mise en avant en France par les médias, à la suite de la publication d'une étude chinoise faisant part de son efficacité. Mais contrairement à ce qu'on peut lire, son efficacité n'est en rien prouvée, et le médicament n'est pour l'heure qu'une piste parmi les dizaines de produits listés par l'OMS comme des pistes thérapeutiques.
#Le virus
Que sait-on de la létalité de ce virus ?
Le taux de létalité du virus, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de cas détectés et de personnes décédées, est en moyenne de 3,4 %, ce qui est trois fois moins que le SRAS qui sévissait en 2003 (9,6 %). Mais ce taux varie entre les territoires touchés, il est le plus élevé dans la province du Hubei d'où est partie l'épidémie (3,96 %). Il est également élevé en Italie (3,1 %). Au Japon ou en Corée du Sud, qui sont aussi très affectés, le taux de létalité est par contre plus faible ( < 1 %).
Quelles sont les populations les plus à risque ?
D’après une étude du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (Chinese Center Control and Prevention), publiée le 11 février, les personnes âgées sont une population particulièrement exposée. Elles ont un risque accru de développer une forme grave, voire mortelle, du Covid-19.
Quel est le profil des personnes mortes jusqu'à maintenant ?
Selon l’étude du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, le Covid-19 est particulièrement mortel pour les personnes âgées ou ayant une autre pathologie, comme le diabète, l'asthme ou les maladies cardiaques (comorbidité). Si le nombre de contaminés est plutôt bien réparti entre les tranches d’âges à partir de 30 ans, le taux de létalité est bien plus élevé à partir de 60 ans.
Qu’est-ce qu’un coronavirus ?
Les coronavirus, littéralement « virus à couronne », sont des virus dotés d'une enveloppe entourant un génome constitué d'un simple brin d'acide ribonucléique (ARN). La famille des coronavirus susceptibles d’infecter les humains comptait jusqu’à présent six membres, quatre donnant des infections respiratoires généralement bénignes du type rhume, et deux provoquant des pneumonies, et ayant une origine animale (on parle de zoonose) : le SRAS-CoV, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), et le MERS-CoV, à l’origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Désormais officiellement nommé SARS-CoV-2, le virus identifié en Chine début décembre 2019 est un nouveau coronavirus. Ces virus respiratoires se développent dans le nez, la gorge et les poumons.
Connaît-on tout de ce virus ? Ou existe-t-il encore des zones d'ombre ?
Le virus a été isolé et son génome a été séquencé rapidement et mis à disposition de la communauté internationale dès le 10 janvier. Cela a aidé à mieux le connaître, mais des incertitudes subsistent à son sujet
Sur sa contagiosité : celle-ci est fondée sur le taux de reproduction de base, appelé R0: un R0 de 4 signifie que chaque malade va infecter à son tour en moyenne 4 nouvelles personnes. Pour le SARS-CoV-2, l'OMS estime que le R0 est compris entre 1,4 et 2,5, quand la majorité des publications scientifiques donne une valeur de 2,6 en moyenne.
Sur son origine : elle est également encore débattue, car même si une forte parenté génétique avec des coronavirus prélevés sur des chauves-souris a été constatée, les scientifiques estiment qu'un hôte intermédiaire l'a transmis à l'homme. Alors que dans le cas du SRAS et du MERS, la civette et le dromadaire ont été identifiés comme étant ces porteurs intermédiaires, la question reste en suspens pour le SARS-CoV-2. Le pangolin, porteur d'un coronavirus au profil génétique très proche de celui du SARS-CoV-2, est également mentionné comme le réservoir potentiel du virus.
Sur on pouvoir de transmission : sa capacité à se transmettre avant même l'apparition des symptômes est incertain. Un seul cas a été observé, et il n'a pas fait l'objet d'une validation scientifique, ce qui rend les virologues sceptiques sur la capacité du virus à se propager avant d'infecter son hôte (même s'ils ne l'excluent pas).
Quels sont les stades de la maladie ?
Comme dans les autres maladies infectieuses, un individu qui a contracté le SARS-CoV-2 va connaître plusieurs phases. D’abord l’incubation, puis la phase symptomatique, avec des signes cliniques, et enfin, la guérison ou, dans les formes sévères, dans une proportion de l’ordre de 3 % des cas, le décès, notamment chez des personnes présentant d’autres maladies ou vulnérables du fait de défenses immunitaires affaiblies.
Beaucoup de formes mineures passent certainement inaperçues et ne sont pas prises en compte dans les bilans des cas et des guérisons. La principale question en suspens pour évaluer la propagation du SARS-CoV-2 est sa période de transmission. Enfin, il semblerait que la réinfection par ce virus soit possible chez les personnes n’ayant eu qu’une infection de faible ampleur et qui n’auraient pas développé suffisamment d’anticorps spécifiques. Mais cela reste à confirmer.
Comment les tests de diagnostic fonctionnent-ils ?
En cas de suspicion clinique, le diagnostic peut être confirmé par un test de détection rapide de l’ARN de ces coronavirus, par une technique dite « de PCR en temps réel ». L’examen est réalisé à partir d’un prélèvement respiratoire, et le résultat est obtenu après trois et cinq heures. En France, ces tests sont actuellement pratiqués dans les centres nationaux de référence (CNR) des virus respiratoires, et quelques laboratoires hospitaliers.
Ils peuvent également être utilisés pour rechercher la présence du coronavirus SARS-CoV-2 chez des personnes sans signe clinique mais qui ont été au contact de malades (entourage familial, par exemple). Les CNR développent par ailleurs un test sérologique (analyse de sang) recherchant des anticorps contre les nouveaux coronavirus. Ce test pourra permettre de mener des études de séroprévalence à l’échelle d’une population (ou d’un échantillon), c’est-à-dire d’évaluer la part d’individus qui ont été exposés au SARS-CoV-2 et ont développé des anticorps, sans forcément avoir déclaré de symptômes cliniques.
Quelle est la différence entre Covid-2019 et SARS-CoV-2 ?
L'un désigne le virus quand l'autre désigne la maladie qu'il provoque :
SARS-CoV-2 désigne le virus, c'est-à-dire le pathogène, qui infecte les humains. Ce nom lui a été donné en raison de la famille des virus dans lequel il a été classé.
Covid-19 désigne la maladie provoquée par le virus, c'est-à-dire la pneumonie qui touche les personnes infectées. Ce nom (qui vient de Coronavirus Disease 2019) a été donné par l'OMS.
Comment développe-t-on des médicaments ou des vaccins ?
Le développement d’un vaccin « classique » – à partir d’un virus atténué ou inactivé – est un processus complexe qui prend plusieurs années. La Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), un ensemble d’acteurs publics et privés, a ainsi débloqué 19 millions de dollars (17,2 millions d’euros) pour accélérer quatre projets de vaccins contre le SARS-CoV-2. L’ambition est de disposer d’un vaccin plus rapidement qu'à l'accoutumée, mais même accéléré, le processus reste long.
L’Institut Pasteur mise, de son côté, sur l’adaptation au SARS-CoV-2 d’un vaccin contre la rougeole qui a déjà fait ses preuves : cela consiste à modifier le virus atténué de la rougeole en y insérant des gènes du coronavirus. Une technologie efficace contre 5 épidémies récentes (SRAS, Zika, MERS-CoV, Lassa, chikungunya). L’objectif est de disposer d’un vaccin dans les vingt mois.
La chloroquine est évoquée comme un médicament efficace contre ce virus, qu'en est-il ?
La chloroquine, un médicament ancien bien connu et utilisé contre le paludisme, est en effet évoquée ces derniers jours en France comme une solution thérapeutique viable par le docteur Didier Raoult, directeur de l'Institut Méditerranée infection à Marseille. Mais l'étude chinoise qu'il évoque n'indique un effet que dans un milieu « in vitro » (c'est-à-dire en dehors de l'organisme). L'article étant très court, il ne présente pas de résultats détaillés.
Des essais cliniques ont aussi mis en évidence le mode d'action de la chloroquine, et le docteur Zhong Nanshan, directeur d'un groupe d'experts de la commission chinoise de la santé a aussi fait part d'effets positifs observés de la molécule sur le virus.
Mais pour l’heure, l’OMS n’a pas inclus la chloroquine dans la liste des traitements prioritaires face au Covid-19 mais les études où ce médicament est testé dans cette nouvelle indication figurent bien dans celle des essais en cours dressée par l’institution. Il est donc prématuré de présenter la chloroquine comme un médicament efficace, d'autant que celui-ci a de nombreux effets secondaires connus sur les patients les plus âgés, lesquels sont la population la plus à risque face au virus.
Le coronavirus se transmet-il par les objets (billets de banque, colis) ?
Pour le moment, on ne sait pas combien de temps le SARS-CoV-2 peut survivre sur des surfaces. Selon les infectiologues qui étudient le nombre de cas recensés, le coronavirus serait proche du virus de la grippe sur ce point et résisterait donc quelques minutes. Il est conseillé de se laver les mains le plus souvent possible ou d'utiliser une solution hydroalcoolique. Quant aux colis venant de Chine, ils ne présentent pas de risque sanitaire, mais leur nombre a très fortement diminué, selon La Poste, en raison de la baisse du trafic aérien.
Quels effets sur l'économie mondiale ?
Le Fonds monétaire international a revu à la baisse, samedi 22 février, ses prévisions de croissance mondiale pour 2020. Les pays d’Asie du Sud-Est sont désertés par les touristes chinois ; en Chine, deuxième puissance économique mondiale, les ports, tout comme les usines, tournent au ralenti. « Le reste du monde est exposé, avec une baisse du tourisme mondial au premier semestre 2020 et des perturbations des chaînes d’approvisionnement à court terme », relève l’agence de notation Moody’s dans sa note de conjoncture de février. Au-delà des conséquences sur les secteurs de la distribution, du transport maritime et aérien, ou encore de l’électronique, l’épidémie va laisser des traces profondes sur le nouveau paysage de l’économie mondiale, notamment une plus grande défiance vis-à-vis de l’empire du Milieu.
A quel moment parle-t-on d'une pandémie ?
Selon la définition officielle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « une pandémie survient lorsqu’un nouveau virus apparaît et se propage dans le monde entier, en l’absence d’immunité dans la grande majorité de la population ». D’après le dictionnaire Larousse, une pandémie (du grec pan = tout et demos = peuple) est « une épidémie qui s'étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier ». L’OMS introduit désormais le terme : le monde doit se préparer à une « éventuelle pandémie », a estimé l’organisation, lundi 24 février, jugeant « très préoccupante (...) l’augmentation soudaine » du nombre de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. Mais « pour l’instant, nous n’assistons pas à la propagation mondiale non confinée de ce virus, et nous n'observons pas de cas sévères ou de morts à grande échelle. »
Quels sont les foyers épidémiques hors de Chine ?
Au 25 février, trois foyers épidémiques étaient actifs hors de Chine : la Corée du Sud, l'Italie et l'Iran. La Corée du Sud est le plus important d'entre eux, avec près d'un millier de cas recensés, contre seulement une centaine quatre jours plus tôt. L'Italie, ensuite, qui comptait seulement trois cas le 20 février, mais qui en compte désormais 322. Et enfin l'Iran, où l'on ne recensait aucun cas jusqu'au 19 février, et où pesque 100 cas ont été dénombrés depuis.
Pourquoi la situation en Italie inquiète-t-elle autant ?
C’est l’explosion soudaine du nombre de cas en Italie qui inquiète les autorités transalpines et leurs voisins européens. Le seul examen des chiffres officiels donne la mesure de l’ampleur du problème : vendredi 21 février, en fin d’après-midi, il n’y avait que six cas déclarés sur le sol italien. Mardi 25 février, ils étaient plus de 280, faisant du pays celui qui, de très loin, est le plus exposé en Europe à l’épidémie de Covid-19. Autre source d’inquiétude : le profil des malades déclarés ces derniers jours. En effet, ceux-ci n’ont aucun lien direct avec la Chine, foyer originel de l’épidémie.
Que faire si l'on revient d'Italie ou de Chine ?
La France a émis une série de recommandations pour les personnes revenant des régions italiennes touchées par le nouveau coronavirus, mais aussi de Chine continentale, Hongkong, Macao, Singapour ou de Corée du Sud. Durant quatorze jours, il leur est demandé d'éviter « toute sortie non indispensable ».
Les travailleurs et les étudiants doivent, « dans la mesure du possible », privilégier le télétravail et éviter « les contacts proches », c’est-à-dire réunions, ascenseurs, cantine... Les voyageurs de retour en France doivent, en outre, prendre leur température deux fois par jour et surveiller l'apparition de symptômes d'infection respiratoire (toux, difficultés à respirer).
Il leur est demandé de porter un masque chirurgical lorsqu'elles sont en face d'une autre personne et lorsqu'elles doivent sortir. En cas de signes d'infection respiratoire, ces personnes doivent contacter le 15 (SAMU) et ne surtout pas se rendre chez leur médecin traitant ou aux urgences, pour éviter une potentielle contamination.
Faut-il annuler les séjours touristiques (Italie, Chine, etc.), et si oui, est-on remboursé ?
A ce stade, l’OMS ne préconise pas de restrictions de voyages ni la mise en place de procédures de dépistage pour les pays concernés par l’épidémie de coronavirus, détaille le site du ministère des affaires étrangères français. Toutefois, le Quai d’Orsay déconseille fortement de se rendre dans la province de Hubei et préconise de « reporter tout déplacement non impératif vers la Chine ». Les voyagistes laissent le plus souvent trois options à leurs clients : reporter leur séjour, choisir une nouvelle destination ou bénéficier d’un remboursement. Pour ce qui est de destinations comme l’Italie, les tours-opérateurs maintenaient leurs circuits mardi 25 février.
Cet article prélablement publié par Le Monde le 26 février, liste les principales questions liées à l'épidémie de Covid-19.
GRIBOOUILLE DE LA SEMAINE PAR IBOU LO
HARO SUR SEN PETIT GALE !
EXCLUSIF SENEPLUS - L'affaire de moeurs impliquant depuis quelques jours, une ancienne candidate de l'émission, remet au goût du jour les critiques à l'encontre cette tranche de divertissement promue à la télévision
Sen Petit Galé fait aujourd'hui plus que jamais l'objet de vives critiques. L'émission diffusée sur la TFM et dont l'initiatrice n'est autre que Ngoné Ndour, fait l'objet d'une levée de boucliers depuis le début de l'affaire de moeurs impliquant M. Diop, DG de l'Iseg et Dieynaba Baldé, une ancienne candidate de Sen Petit Galé. D'aucuns accusent en effet, cette émission de promouvoir la dépravation des moeurs et d'être un environnement propice aux histoires de coucheries.
D'où ce coup de griffe de notre illustrateur Iboo Lo qui reprend avec étonnement le proverbe wolof : « Fi kufi danu sa ndey'a'la bëmëx » (ici, on tombe à cause de la bousculade de sa maman).
Retrouver sur SenePlus, chaque semaine la "Griboouille de la semaine" sous la plume de l'illustrateur Iboo Lo.
CINQ NOUVELLES CONTAMINATIONS AU COVID-19
Ces nouvelles infections portent à huit le nombre de patients atteint du coronavirus au Sénégal. Ils sont actuellement internés au service des maladies infectieuses du centre hospitalier et universitaire de Fann
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a confirmé jeudi la contamination de cinq nouvelles personnes au coronavirus, des proches du Sénégalais contrôlé la veille positif au Covid-19 après être rentré d’Italie.
Ces nouvelles infections portent à huit le nombre de patients atteint du coronavirus au Sénégal. Ils sont actuellement internés au service des maladies infectieuses du centre hospitalier et universitaire de Fann, à Dakar, a souligné le porte-parole du ministère de la Santé, le docteur Aloyse Waly Diouf.
Diouf, également directeur de cabinet dudit ministère, a lors d’un point hebdomadaire de la situation, rappelé que le pays a enregistré depuis le 2 mars, dix cas positifs au Covid-19.
Un ressortissant français et une britannique ont été déclarés guéris et ont pu retourner à leurs domiciles, alors que les huit autres sont hospitalisés à l’hôpital de Fann, selon le porte-parole du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
LE SÉNÉGAL FERME SON CONSULAT À MILAN
« En application au décret ministériel italien du 10 mars pour limiter la propagation du Covid-19, il est porté à la connaissance du public que tous les services consulaires (passeport, carte d’identité, etc.) sont suspendus jusqu’à nouvel ordre »
Alors que l’Italie est passée sous quarantaine totale, mercredi, avec la fermeture des commerces dans la péninsule, sauf ceux des secteurs de la distribution alimentaire et de la santé, pour tenter d’endiguer la pandémie de coronavirus, le Consulat général du Sénégal à Milan est fermé et tous ses services suspendus jusqu’à nouvel ordre.
« En application au décret ministériel italien du 10 mars pour limiter la propagation du Covid-19, il est porté à la connaissance du public que tous les services consulaires (passeport, carte d’identité, déclaration, etc…) sont suspendus jusqu’à nouvel ordre », informe Rokhaya Bâ, Consul général du Sénégal à Milan dans une note datée du 12 mars 2020 adressée aux « présidents des associations sénégalaises et dahiras » vivant dans le nord de l’Italie. Cependant, une « permanence est assurée pour la gestion des urgences ».
Derrière la Chine, l’Italie est le deuxième pays au monde le plus touché par la pandémie, avec 827 morts et 12.462 cas, selon un bilan rendu public mercredi soir. La Lombardie, la région de Milan est de loin la plus touchée (617 morts) mais aussi celle qui a la plus grande concentration de Sénégalais en Italie.
Ainsi, les services consulaires sénégalais à Milan ont également lancé un appel à leurs compatriotes « pour le respect des décrets ministériels » qui imposent la quarantaine sur tout la pays. La représentation diplomatique sénégalaise à Milan annonce « compatir et prier pour une éradication totale de cette maladie » (coronavirus).
DIFFICILE RENÉGOCIATION DES TARIFS DE L'AUTOROUTE À PÉAGE
Faut-il baisser le prix de l’autoroute entre Dakar et l’aéroport international Blaise Diagne ? La question oppose le concessionnaire Senac SA, propriété d’Eiffage, aux ministres de l’Économie et des Infrastructures
Jeune Afrique |
Estelle Maussion |
Publication 12/03/2020
Sensibles, les négociations ont commencé le 4 février. D’un côté, l’État sénégalais – représenté par l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux, le ministère des Infrastructures dirigé par Omar Youm et celui de l’Économie d’Amadou Hott – entend renégocier la concession de l’autoroute Dakar-Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD). Dans sa ligne de mire notamment : une baisse des tarifs.
De l’autre, le concessionnaire Senac SA, filiale du français Eiffage pilotée par Xavier Idier, s’y oppose, rappelant que les prix du péage ont déjà baissé (de 3 000 à 2 000 francs CFA pour un véhicule léger), à la fin de 2018, par décision de l’État.
Contexte tendu
Pour cette autoroute à péage, l’un des premiers partenariats public-privé de ce genre en Afrique de l’Ouest, plus de 300 millions d’euros ont été investis par le Sénégal, les bailleurs de fonds et Eiffage.
La tension est déjà montée, récemment, à Dakar. En janvier, des propos attribués à Xavier Idier émettant de fortes réserves sur l’opportunité d’une renégociation avaient indigné le Forum civil, section locale de Transparency International, et Mbagnick Diop, le président du Mouvement des entreprises du Sénégal, qui s’est offusqué que « l’État n’a[it] pas perçu un seul centime des redevances de l’autoroute à péage ».
Dans ce contexte tendu, l’exécutif semble vouloir jouer l’apaisement et assure qu’un compromis est possible. Un officiel dakarois contacté par Jeune Afrique a mis en avant l’existence de « clauses de rendez-vous » pour justifier la renégociation. Sollicité, Eiffage a confirmé la tenue de discussions, mais indiqué ne plus vouloir communiquer à ce stade.
Dans son rapport d’activité 2018, le groupe soulignait qu’une baisse de tarif ne pourrait intervenir qu’en contrepartie de « la prolongation de la durée de la concession dans les limites légales » ou « d’autres mesures compensatoires ».
Célébrer les droits humains des Femmes, c’est aussi se rappeler, à juste titre, de ces héroïnes africaines d’Alger au Cap, de Dakar à Djibouti ! La jeune fille qui se rendit aux Français pour sauver son peuple !
Arrêtée par les représentants de la barbarie coloniale française, Aline Situé Diaata, la Reine Prêtresse de Kabrousse a été déportée à Tombouctou au Mali. Elle y meurt loin des siennes le 22 mai 1944. Aline Situé Diatta, oh vous, filles et fils d’Afrique, est morte en disant NON à la colonisation. Elle a dirigé le boycott de la mono culture de l’arachide imposée par la France, le paiement de l’impôt, les travaux des colons et aussi leur religion !
Les Femmes d’Afrique notamment du Sénégal entre le Walo et Kabrousse ont bien des modèles ! Les Femmes de Nder dont on souvient de leur bravoure, il y a déjà 200 ans ! Feu donc sur nos lumières féminines noires qui n’ont jamais accepté la domination de l’Homme par l’Homme !
Précision sur l’autre «Aline Sitoé»
Le magazine panafricain en ligne Continent Premier basé, à Genève, en Suisse, avait reçu cette photo, en exclusivité (grâce à Madame Seynabou Sané, Sénégalaise vivant à Buenos Aires). Une image que beaucoup ont reprise, ces derniers jours, sans l’accompagner avec notre texte! Elle pouvait bien être considérée comme inédite car elle serait le seul portrait disponible de la résistante casamançaise. Elle ne l’est pas !
Après de rapides recoupements et d’éclairages d’une partie de la famille d’Aline Sitoé, nous avions pu mettre un nom à cette belle photo. Il s’agit bien de Madame Anna Diatta (Anna Todié Sambou, de son vrai nom d’origine), surnommée Kuyinnolut. Elle vit à Kalobone dans la commune d’Oussouye.
La confusion vient probablement du fait que, dans les années 1990-2010 surtout, Anna Diatta disait avoir été «envoyée» pour continuer la mission d’Aline Sitoé. Elle jouait un certain rôle de prêtresse traditionnelle similaire à celle d’Aline Situé. L’image a été prise lors de l’une de ses cérémonies, en présence de Léa (la petite tenant la calebasse, juste derrière elle) l’une de ses assistantes originaire du village de Djivente, à côté de la commune d’Oussouye.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE –
Journaliste accrédité auprès des Nations Unies-
Directeur du magazine panafricain ContinentPremier.Com
De plus en plus, des voix s’élèvent pour demander l’inscription de la date du 7 mars dans le calendrier républicain. D’autres poussent le bouchon jusqu’à exiger qu’elle remplace le 8-Mars, l’une des journées internationales reconnues par l’ONU et qui est consacrée aux droits des femmes.
Le fait de préférer mettre en avant notre histoire plutôt que celle des autres est salutaire. Nous devons être fiers de ce que les femmes sénégalaises ont accompli. Nous devons davantage vulgariser les hauts faits de nos héroïnes. Cependant, le 7-Mars est une date parmi tant d’autres. Les femmes de Nder ont marqué l’histoire, cette fameuse journée du mardi 7 mars 1920, à travers leur bravoure et leur témérité face à l’injustice. Au Walo, elles avaient préféré la mort au déshonneur.
En Casamance, Aline Sitoé Diatta, avait appelé à la désobéissance civile face à l’oppression française. Elle avait été déportée à Tombouctou pour avoir demandé aux paysans de refuser de vider leur grenier comme exigé par la France au nom de l’effort de guerre.
Au nord du pays, Penda Moussa Sarr de Ngawlé peut être citée parmi celles qui ont résisté aux colonisateurs. Elle prônait la résistance contre les injonctions de l’envahisseur et utilisait ses pouvoirs mystiques au service de sa communauté. Au Baol, l’œuvre de Sokhna Mame Diarra Bousso retentit encore dans nos oreilles. Celle de Fawade Wellé au Cayor, Saïda Aïcha Diankha au Saloum, Sokhna Adama Aissé thiam au nord, Mame coumba Ndoye à l’ouest..., idem. Elles avaient porté les valeurs culturelles de la femme en Islam dans un contexte de colonisation.
La liste est loin d’être exhaustive.
Des autres mais personne n’a le droit de réduire l’histoire du Sénégal à une partie du pays. La nation sénégalaise est encore fragile. Elle gagnerait à être alimentée de réflexions inclusives qui prennent en compte le Sénégal dans sa diversité ethnique, religieuse, culturelle et historique. La femme sénégalaise pourrait être fêtée, en dehors du 8-Mars, journée internationale des droits des femmes, mais en nous inspirant des œuvres de toutes les femmes valeureuses qui ont appartenu aux terres que le colonisateur a fini par appeler Sénégal.
Thierno Bocoum
President du mouvement AGIR
Par Serigne Chouebou DIONE
VALIDER UNE TROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SERAIT UNE INCONGRUITE JURIDIQUE !
L’invalidité d’une 3e candidature consécutive du président sortant en 2024 ne devait même pas faire débat.
L’invalidité d’une 3e candidature consécutive du président sortant en 2024 ne devait même pas faire débat. Les réactions qui se cantonnent sur des considérations d’application de la loi dans le temps facilitent la controverse aux courtisans de cette 3e candidature. Traiter un problème sur ce terrain suppose qu’il y ait eu modification de la règle applicable. Or, j’invite le peuple à y rester attentif, aucun changement du droit constitutionnel sénégalais n’est intervenu sur l’existence de la règle de la limitation du nombre de mandats consécutifs à deux, depuis le 22 janvier 2001 ! La seule chose qui a affecté, juridiquement, cette règle préexistante concerne son inclusion, par la loi constitutionnelle 2016-10, dans les dispositions insusceptibles de révision.
Entre, « le mandat est renouvelable une seule fois » et « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », il y a réécriture de la même règle. Les auteurs du nouveau texte « ont voulu » préciser le sens sémantique de ladite règle (considérons-les comme républicains ne cherchant pas des moyens, d’ailleurs inefficaces, de contourner la règle). Volonté de clarification qui a fini par confondre une partie de l’opinion publique. J’insiste ! Ces deux formules interdisent l’enchaînement de trois mandats.
Par définition L’interdiction a été appliquée lors de l’examen de la recevabilité de la candidature de M.Sall en 2012. Et si quelques esprits en doutaient encore, je leur rappelle que, en répondant au recours porté contre la candidature de Mr. Abdoulaye Wade sur le terrain du décompte des nombres de mandats, la décision du Conseil constitutionnel du 29 janvier 2012 a assujetti à la règle de la limitation du nombre de mandats toutes les candidatures validées : « Considérant, par suite, que le Président de la République, sous la Constitution de 2001, effectue un premier mandat durant la période 2007/2012 ; qu’il est donc en droit de se présenter à l’élection du 26 février 2012 » (considérant n° 15). Je précise, au passage, que M. Wade avait contesté la candidature de M. Sall, sur le terrain de la législation fiscale certes. Mais il n’empêche que le dispositif de la décision déclare la recevabilité de la candidature de M.Sall nécessairement sous les auspices de la règle de la limitation du nombre de mandats. La décision contraignante, passée en force de chose jugée, a gelé le mandat entamé en 2012 comme PREMIER mandat.
D’abord et avant tout devant le peuple..
L’obstacle juridique à la validation d’une 3e candidature de M. Sall en 2024 par le Conseil constitutionnel est plus fondamental qu’une question de modalités d’application de la loi dans le temps. Aussi bien la jurisprudence de 2012 que l’avis du 12 février 2016 délivré, en matière consultative, ne réglaient d’ailleurs que la difficulté des modalités d’application dans le temps, d’une règle nouvelle. En 2012 il s’agissait de la détermination du mandat de référence pour le décompte des deux mandats de Mr. Wade. En 2016, la question de l’application de la nouvelle durée de 5 ans au mandat de M. Sall entamé sous une loi qui fixait celle-ci à 7 ans. Je n’ai, donc, aucune hésitation à affirmer que toute réponse favorable du Conseil à la candidature du président sortant en 2024, qui se placerait sur, ou viserait, des considérations d’applicabilité de la loi dans le temps devra, D’ABORD ET AVANT TOUT, justifier devant le peuple (et, sur le plan scientifique, la communauté de juristes), le traitement de la règle de la limitation du nombre des mandats de Macky Sall sur ce terrain, alors même que, depuis 2001, il n’y aura eu aucun changement de la règle (appliquée à partir du mandat 2007-2012). Ce serait seulement en surmontant cet obstacle fondamental (en disant que la règle de la limitation du nombre de mandats appliquée à M. Sall en 2012 n’est pas la même que ce qui est inscrit à l’article 27 nouveau), que le Conseil pourrait glisser sur le terrain des modalités d’application dans le temps de cette règle nouvelle.
Pourtant, même dans ce cas, une cascade de péripéties l’attendrait encore. Le principe de l’applicabilité immédiate de la loi constitutionnelle nouvelle s’y opposera pour défaut de dispositions constitutionnelles écartant l’application immédiate de l’article 27 nouveau à l’un, au moins, des deux éléments du mandat entamé en 2012 (que sont la durée du mandat et le nombre de mandats). Mais cela tombe sous le sens que les auteurs du texte n’auraient pas osé inscrire une disposition transitoire qui écarte la règle de la limitation du nombre de mandats vis-à-vis du mandat entamé en 2012 !
La simple inscription d’un tel texte dans le projet soumis pour avis aurait été une atteinte à la Constitution sénégalaise qui lui avait déjà comptabilisé un premier mandat. C’aurait, surtout, été une insulte au peuple sénégalais de la part de celui qui disait vouloir réduire la durée de son propre mandat ainsi que rendre non révisables les règles relatives au mandat, le tout au nom de la démocratie. Je me contenterai, dans l’éventualité d’y revenir plus amplement dans des écrits ultérieurs, d’énumérer les multiples péripéties qui attendraient le Conseil : - Vis-à-vis du mandat entamé en 2012, aucune disposition transitoire n’écarte expressément l’application immédiate de la règle de la durée du mandat (autrement M. Sall aurait pu invoquer le précédent de 2012). D’ailleurs, tout juriste rigoureux s’interroge encore sur le fondement constitutionnel de la fonction exercée par M. Sall entre 2017 et 2019). - On ne saurait opposer la MOTIVATION d’un AVIS consultatif au DISPOSITIF d’une DECISION juridictionnelle contraignante (rendue en 2012 et passé en force de chose jugée) ; - On ne saurait faire passer l’AVIS de 2016 pour une disposition CONSTITUTIONNELLE TRANSITOIRE (malgré l’insertion, dans l’article 92 de la Constitution qui fixe la portée juridique des « décisions » du Conseil, d’une disposition selon laquelle « le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Président de la République pour avis »).
Autrement, chose gravissime, l’avis aurait le rang de loi constitutionnelle. Chose d’autant gravissime que, politiquement, la règle constitutionnelle qui sera tenue en échec fut votée directement par le peuple en 2001 et l’a réitérée en mars 2016 sans le moindre sentiment de créer une règle nouvelle !