Kaolack, 29 déc (APS) - Abdoulaye Diouf Sarr, coordonnateur de de la convention des cadres de l’Alliance pour la République (APR), a assuré que l’économie sénégalaise se porte bien, soulignant qu’il n’y a aucun risque de banqueroute en 2020.
"Le pays va bien au plan économique et le dialogue est en train de s’installer pour mettre en place les basses de la stabilité politique, afin d’installer le pays définitivement sur l’orbite de l’émergence’’, a-t-il dit, samedi à Kaolack, au cours d’une rencontre politique.
Selon lui, ‘’le président de la République a prévu de transformer l’économie de manière structurelle. Ce qui justifie l’orientation de l’activité économique vers le secteur primaire, vers l’agriculture’’.
‘’Les résultats sont importants car la production a presque doublé et la commercialisation a réussi de manière extraordinaire", ajoute M. Sarr par ailleurs ministre de la santé et de l’action sociale.
Dans le domaine de la pêche, il a évoqué la production halieutique ‘’qui a plus que doublé’’ car, selon lui, les pêcheurs qui achetaient le moteur de pirogue à 1300.000 le payent maintenant à 300.000 francs CFA.
‘’L’accès aux zones de production était très difficile mais aujourd’hui, avec le PUDC, il y a partout des pistes de production, des routes’’, explique-t-il, soutenant que désormais, ‘’l’ensemble des zones de production dans ce pays sont interconnectées’’.
Concernant l’énergie en 2012, rappelle M. Sarr, il y avait très peu de production, avec des délestages interminables. Ainsi, il souligne qu’aujourd’hui, ‘’on n’a plus de problèmes de production énergétique dans ce pays".
"Le taux de croissance du Sénégal est passé de 2 % à 7 % et les déterminants de la croissance sont les éléments qui fondent notre quotidien. Par conséquent, si la croissance grimpe c’est parce que le pays va bien", a-t-il aussi déclaré.
"Le budget du pays est passé de 2000 milliards à plus de 4000 milliards de francs, pendant que la pression fiscale n’a pas augmenté. Cela prouve qu’il y a de bon résultats au plan économique. Toutes ces réalisations font que le Sénégal est en train de prendre l’orbite de l’émergence", estime M. Sarr.
Dr Alioune Diouf qui a initié cette rencontre d’hommage au président Macky Sall, a, pour sa part, octroyé des financements non remboursables à sept groupements de femmes de Médina Mbabba et insisté sur les progrès engrangés par le pays avec l’actuel régime.
CINQ FOOTBALLEURS AFRICAINS QUI ONT MARQUÉ 2019
Avec la 32e Coupe d’Afrique des nations, la Premier League anglaise et la Ligue des champions UEFA notamment, les meilleurs joueurs du continent africain ont brillé de mille feux cette année
Avec la 32e Coupe d’Afrique des nations, la Premier League anglaise et la Ligue des champions UEFA notamment, les meilleurs joueurs du continent africain ont brillé de mille feux en 2019. Retour sur la belle année de Riyad Mahrez, Sadio Mané, André Onana, Nicolas Pépé et Mohamed Salah.
►Riyad Mahrez
Il était comme écrit, ce but. « Mon but le plus important en sélection », expliquera Riyad Mahrez à RFI. A la 90+5e de la demi-finale de la CAN 2019, l’Algérie et le Nigeria font match nul 1-1 quand les Fennecs obtiennent un coup franc à l’entrée de la surface. Le mur des Super Eagles est décalé et le capitaine voit l’ouverture. Riyad Mahrez ne se pose pas de question et envoie un missile droit dans la lucarne de Daniel Akpeyi. Avec ce coup franc direct magistral, l’Algérie s’impose (2-1) et n’est plus qu’à une marche du titre.
Et s’il ne compte pas parmi les titulaires indiscutables à Manchester City, le milieu offensif a quand même eu son rôle à jouer dans le sacre des Cityzens en Premier League. Lors de la dernière journée, et alors que Liverpool mettait la pression à distance, Riyad Mahrez a permis à City d’entériner le sacre en marquant un but et en donnant une passe décisive face à Brighton (4-1).
►Sadio Mané
C’est peu dire que la 4e place du Lion de la Téranga au Ballon d’Or a fait jaser. Comment Sadio Mané a-t-il pu ne pas s’inviter sur le podium ? Ainsi en ont décidé les votants du monde entier, en dépit de la saison époustouflante du Sénégalais. Co-meilleur buteur de Premier League à égalité avec Pierre-Emerick Aubameyang et Mohamed Salah, l’attaquant de Liverpool s’est érigé parmi les joueurs les plus décisifs et les plus incontournables en Europe. Si les Reds ont remporté leur 6e Ligue des champions, ils le doivent en grande partie à leur inépuisable numéro 10.
Seuls bémols pour Mané : ses deux échecs sur penalty durant la CAN et cette défaite en finale face à l’Algérie. La malédiction qui empêche le Sénégal de remporter la moindre compétition internationale perdure, mais avec l’ex-Messin, son action prendra peut-être bientôt fin.
►André Onana
Le niveau des gardiens de but africains a suffisamment été critiqué pour apprécier un talent comme celui d’André Onana. Au cœur des exploits de l’Ajax Amsterdam en Ligue des champions contre le Real Madrid et la Juventus Turin, il y avait le gardien camerounais de 23 ans. Formé au FC Barcelone, le Lion indomptable a gravi les échelons à l’Ajax pour finalement éclater aux yeux de toute l’Europe en 2019. Le PSG s’était intéressé à lui à l’été 2018 avant d’opter pour Gianluigi Buffon ; l’histoire montre que Paris aurait peut-être été plus avisé d’insister pour André Onana.
Chouchou du public néerlandais qui chante son nom à tue-tête, l’international est resté au sein du club amstellodamois pour la saison 2019-2020. Mais il a conscience que, dans quelques mois, il sera temps pour cette génération d’Ajacides (Donny van de Beek, Hakim Ziyech …) de quitter le nid comme Frenkie de Jong et Matthijs de Ligt l’ont déjà fait. Et là, il devrait y avoir de bons clubs intéressés par les services d’Onana.
►Nicolas Pépé
Après des débuts difficiles à Lille, Nicolas Pépé a commencé à laisser entrevoir une partie de ses capacités à la fin de la saison dernière. Lors de l’exercice 2018-2019, tout son potentiel a explosé avec les Dogues. Avec sa conduite de balle et sa vélocité, l’ailier de la Côte d’Ivoire a réalisé une saison grandiose avec 23 buts et 12 passes décisives en seulement 41 rencontres. Au passage, il a remporté le Prix Marc-Vivien Foé. Le gratin du football européen était à ses pieds au mercato estival et c’est Arsenal qui a dépensé 80 millions d’euros (somme record pour le club) pour s’offrir les services du vice-champion de France.
Toutefois, dans une équipe déstabilisée, sans réel plan de jeu et qui a depuis peu viré l’entraîneur Unai Emery, les premiers mois sont délicats pour Pépé. « Mes débuts ne sont pas faciles, il faut dire la vérité », a reconnu l’Éléphant au micro de RMC Sport. Mais il promet que sa détermination est toujours totale. Et si le précédent lillois se répète, les Gunners vont très vite retrouver le sourire avec le numéro 19, qui cherche aussi sa place avec la sélection de Côte d’Ivoire.
►Mohamed Salah
Statistiquement, le Mohamed Salah de 2018-2019 est mon clinquant que celui intenable de 2017-2018 (27 buts et 12 passes décisives contre 44 buts et 16 passes décisives avec Liverpool, toutes compétitions confondues). Et pourtant, l’Égyptien a enfin garni son armoire à trophées collectifs cette année, ce qui ne lui était plus arrivé depuis son départ du FC Bâle en 2014. Souvent placé, mais jamais titré en 2018 avec notamment une finale de Ligue des champions perdue contre le Real Madrid et en prime une sale blessure à l’épaule gauche, le Pharaon a pris sa revanche en soulevant cette fois la Coupe aux grandes oreilles avec cette victoire contre Tottenham (2-0). Une finale très bien lancée grâce à un penalty obtenu par Sadio Mané et transformé avec sang-froid par son acolyte Mohamed Salah.
Co-meilleur buteur de Premier League, l’attaquant de 27 ans s’éclate à Liverpool et participe activement au parcours pour l’heure phénoménal des Reds en Premier League. Sera-t-il encore un acteur principal d’un possible titre de champion d’Angleterre dont le club de la Mersey rêve depuis 30 ans ?
« IL N’Y AURA PAS DE DÉVALUATION »
Selon Amadou Bâ, il n’y aura pas de différence entre l’Eco et le CFA dans la mesure où la parité fixe sera maintenue
e-media |
Babacar FALL & Abdoulaye SYLLA |
Publication 29/12/2019
Depuis l’annonce des présidents français et ivoirien sur la naissance de la nouvelle monnaie ouest africaine qui va remplacer le franc CFA, les réactions des experts se multiplient. Avec l’Eco, ne risque-t-on pas une nouvelle dévaluation ? L’ancien ministre de l’Economie des Finance et du Plan répond par la négative. Selon Amadou Bâ, il n’y aura pas de différence entre l’Eco et le CFA dans la mesure où la parité fixe sera maintenue. « Aujourd’hui, les conditions économiques sont telles qu’il n’y a pas lieu de craindre une dévaluation. Notre économie au niveau de l’union (Uemoa) est sur les bons rails. Elle est bien portée par le Sénégal et la Côte d’Ivoire qui sont des pays très stables sur le plan macroéconomique. Donc, il n’y a rien qui puissent justifier qu’il y ait une évolution au niveau de la parité », a déclaré le patron de la diplomatie sénégalaise qui était de passage à l’émission le Jury du Dimanche (JDD).
L’Uemoa en avance sur la Cedeao
Le processus d’une monnaie unique pour les quinze (15) pays membres de la Cedeao a été lancé depuis longtemps. Il se poursuit. Ce processus, selon le ministre Amadou Ba, sera long et complexe. « Techniquement, il va être difficile d’arriver à une monnaie unique pour les pays de la Cedeao en 2020 », souligne-t-il. Toutefois, pour les pays membres de l’Uemoa, les discussions sont en cours pour mettre en circulation l’Eco vers la fin du premier semestre de 2020.
"J'ESPÉRAIS QUE MACRON SERAIT PLUS COURAGEUX"
Empêché d'entrer dans son pays, Guillaume Soro, candidat à la présidentielle de Côte d'Ivoire, est frappé par un mandat d'arrêt international. Il dénonce une manipulation d'Alassane Ouattara et regrette l'attitude du président français
JDD |
Hervé Gattegno, Antoine Malo |
Publication 29/12/2019
La voix est claire, le ton vif. De retour à Paris, où il vit exilé depuis six mois, Guillaume Soro ne semble pas marqué par son come-back manqué de lundi en Côte d'Ivoire. "Je vais bien", lâche d'emblée l'ancien président de l'Assemblée nationale, contre qui les autorités de son pays viennent pourtant d'émettre un mandat d'arrêt international. Au JDD, celui qui a aussi été Premier ministre sous Gbagbo puis Ouattara, confie son intention de faire campagne et sa déception du peu de soutien de la France.
Après votre retour manqué en Côte d'Ivoire, allez-vous rester en France?
Oui, puisque le président Ouattara m'interdit de rentrer dans mon pays.
Vous vous placez donc sous la protection des autorités françaises?
Je dispose d'un visa normal et n'ai demandé aucune assistance particulière à Paris.
Un mandat d'arrêt international a été émis contre vous. Vous ne craignez pas d'être interpellé?
Ce mandat n'est pas fondé sur le droit, mais simplement fait pour empêcher un candidat d'accéder à la tête de son pays. Il ne peut donc opérer puisqu'il est politique. La plupart des pays européens qui défendent les droits de l'homme refusent d'ailleurs d'appliquer ce genre de mandat.
Que s'est-il passé lors de votre retour avorté en Côte d'Ivoire?
Après m'être déclaré candidat en octobre, j'avais décidé de me rendre le 23 décembre à Abidjan pour lancer ma campagne. Nous étions dans l'avion lorsque le pilote est arrivé dans la cabine : une tour de contrôle au Niger venait de l'avertir qu'il était périlleux d'atterrir à l'aéroport d'Abidjan, où il y avait un déploiement anormal de forces de l'ordre. J'ai insisté mais le pilote m'a répondu "pas question!", d'autant qu'un assaut contre l'appareil était possible.
Pourtant vous saviez que ce voyage allait être périlleux. La veille, vous aviez déjà renoncé à atterrir à Abidjan. Avez-vous négocié ce déplacement avec les autorités ivoiriennes, notamment le président Ouattara?
Je n'ai jamais eu de conversation avec M. Ouattara. Le 22 décembre, je devais effectivement me rendre à Abidjan. Mais j'ai été contacté par une personne qui souhaitait que le voyage n'interfère pas avec la visite d'Emmanuel Macron en Côte d'Ivoire. Ce monsieur s'appelle Pierre Fakhoury [architecte et entrepreneur proche du pouvoir ivoirien].
Pourquoi prendre cet appel de Pierre Fakhoury au sérieux? Parlait-il au nom des autorités françaises?
Il prétend y avoir ses entrées. Et c'est un grand ami d'Alassane Ouattara. Donc, après qu'il m'a dit que mon arrivée pouvait nuire à la visite de Macron, j'ai accepté de différer ce déplacement de vingt-quatre heures. À ce propos, je suis quand même surpris que le président français se soit rendu en Côte d'Ivoire, qu'il y ait fêté son anniversaire et qu'il n'ait pas eu la capacité de dire à ses hôtes qu'il était important de respecter la démocratie en Afrique. Nous espérions qu'un président comme lui aurait le courage et la maturité de le faire.
Avez-vous eu des contacts directs avec l'Élysée avant votre départ?
Je n'ai aucun contact avec l'Élysée. Lors du séjour de Macron en Côte d'Ivoire, des fonctionnaires du Quai d'Orsay ont reçu les partis politiques de l'opposition, mais c'était juste pour sauver la face. J'ai entendu le président Macron parler d'un sentiment antifrançais dans les ex-colonies. C'est faux! Mais quand un dirigeant comme lui s'affiche avec des septuagénaires honnis par leur peuple, que peut-il attendre des jeunes générations africaines? Avez-vous vu ces images ridicules où le vice-président de la Côte d'Ivoire, un homme de 76 ans, lui chante "joyeux anniversaire"? C'est une honte.
Êtes-vous déçu de l'attitude d'Emmanuel Macron?
Je suis surtout choqué et horrifié par celle de M. Ouattara, que l'on présente encore comme un homme policé venant du FMI. Mais le FMI a fabriqué un autocrate qui a interdit toute manifestation politique pendant la visite de Macron, qui dispose de milices parallèles encagoulées faisant des descentes dans les sièges des partis politiques, arrêtant cinq députés sans que leur immunité parlementaire n'ait été levée. Cela étant, je suis choqué aussi que l'opinion française ne réagisse pas. Cette visite de Macron en Côte d'Ivoire, c'est Bouygues qui l'a organisée. Et on sait l'influence de Bouygues dans la sphère politique française. Au nom de contrats juteux, on est donc prêt à fermer les yeux sur le piétinement de la démocratie en Afrique.
Qu'allez-vous faire maintenant que vous ne pouvez plus retourner dans votre pays?
Je suis et reste candidat à la présidence de la République. Je vais organiser la résistance comme le général de Gaulle l'a fait depuis Londres. Avec tous les partis politiques et le président Bédié [Henri Konan Bédié, chef de l'État ivoirien de 1993 à 1999], nous devons sauvegarder la démocratie en Côte d'Ivoire.
Vous vous comparez à de Gaulle. Cette résistance peut-elle donc devenir armée?
Non, autre temps, autre méthode. Il ne s'agit que de résistance politique. Après avoir créé une crise post-électorale en 2010, M. Ouattara vient d'inventer la crise pré-électorale. Il faut donc que la classe politique s'organise pour combattre cela.
Qu'est-ce que cela signifie concrètement?
Je continuerai à me battre dans un rôle savamment orchestré. Il faut se souvenir qu'en 1999 M. Ouattara avait lui aussi été frappé par un mandat d'arrêt. Il a fait sa campagne en exil et est aujourd'hui président de la Côte d'Ivoire. Il ne pourrait en être autrement me concernant. Je vais gagner l'élection.
Si vous ne pouvez pas revenir, vous désisterez-vous pour un autre candidat, Bédié par exemple?
Nous n'en sommes pas encore là. Nous avons un accord avec Bédié. Nous allons tous deux au premier tour, et le mieux placé soutiendra l'autre pour le second. L'Afrique est le continent des miracles. En Tunisie, un candidat en prison a bien accédé au second tour de la présidentielle !
Reste que les autorités vous accusent de déstabilisation de l'État. Ce n'est pas rien…
C'est ridicule. Je suis en France depuis six mois et jusqu'alors aucun mandat n'avait été émis contre moi. Et subitement, alors que je suis dans le ciel pour arriver à Abidjan, il tombe! N'est-ce pas suspect? Et puis voir M. Ouattara, parrain de la rébellion de 2002, m'accuser aujourd'hui de déstabilisation est une belle ironie de l'Histoire.
Mais les autorités ont diffusé un enregistrement vous incriminant…
Laissez-moi expliquer… En 2017, M. Ouattara a tenté de m'espionner par le truchement d'un homme d'affaires sulfureux. À l'époque, je rencontre à Paris cet homme qui affirme que M. Ouattara veut me tuer. Il propose de m'aider à me protéger et à riposter. Je trouve cela suspect. Après enquête, il s'est avéré qu'il avait été envoyé par Ouattara lui-même! L'enregistrement que ce dernier dit détenir date de cette époque. C'est une manipulation, un cas de "lawfare", comme Lula l'a subi au Brésil. Il instrumentalise simplement la justice pour écarter un candidat sérieux à l'élection présidentielle.
LE FRANC CFA EST-IL UN IMPÔT COLONIAL ?
Alors qu'Emmanuel Macron et Alassane Ouattara ont annoncé la réforme du franc CFA, une série de tweets dénonce un «impôt colonial» de la France - Qu'en est-il exactement ?
En visite en Côte-d’Ivoire, Emmanuel Macron a annoncé samedi, au côté de son homologue, Alassane Ouattara, la fin du Franc CFA. Une nouvelle monnaie, probablement appelée «eco», devrait voir le jour en 2020 dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) utilisant aujourd’hui le franc CFA : il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte-d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Pour l’instant, les six pays d’Afrique centrale utilisant le franc CFA mais formant une zone monétaire distincte (la Cemac) ne sont pas concernés. Au total, quatorze pays et les Comores ont le franc CFA.
En réaction à cette annonce, une série de tweets est devenue virale. Son auteure y dénonce un «impôt colonial» que paieraient les Etats à la France par le biais du franc CFA.
Elle explique que ces quatorze pays sont obligés de déposer 85% de leurs réserves au Trésor français, ce qui ne leur laisserait que 15% de liquidités et les obligerait à s’endetter auprès de la France.
CheckNewsa déjà répondu à plusieurs reprises à ces questions. L’idée d’un «impôt colonial» payé par ces pays d’Afrique à la France est en fait une intox qui remonte à 2014 : elle repose sur une confusion concernant le fonctionnement du franc CFA.
En effet, comme l’explique la Banque de France, le franc CFA repose sur trois principes fondateurs, dont lagarantie de convertibilité illimitée par le Trésor français. Celui-ci prévoit que, en contrepartie du fait que la convertibilité des monnaies de chaque pays soit garantie par le Trésor, chaque pays membre doit centraliser ses réserves. Ainsi, 50% des réserves de change la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) doivent être déposées auprès du Trésor français. Ce taux était, jusqu’en 2005 pour la BCAO et jusqu’en 2009 pour la BEAC, de 65%.
Ainsi, ces deux banques centrales «disposaient en 2005 de plus de 3 600 milliards de francs CFA auprès du Trésor français»,expliquait le Monde en 2015. Soit un stock d’environ 72 milliards d’euros.
Fin de la centralisation obligatoire de 50% des réserves de change en France
Il ne s’agit donc pas d’un impôt versé par les pays africains à la France, mais d’un dépôt, dont les intérêts leur sont reversés. Comme l’expliquait au Monde l’économiste Kako Nubukpo, ancien ministre togolais de la Prospective, par ailleurs très critique du modèle du franc CFA, «rien n’empêche les pays concernés d’en faire usage pour accompagner leur croissance». Ce que confirme, dans un débat sur RFI, Ahmadou Al Aminou Lo, directeur national de la BCEAO au Sénégal en 2018. Surtout, cette mesure est censée être supprimée dans la réforme du franc CFA annoncée ce week-end.
En effet, outre le changement de nom, la réforme prévoit «l’arrêt de la centralisation de 50% des réserves» des pays concernés au Trésor français et le retrait de la France des «instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente». En revanche, la parité fixe avec l’euro du franc CFA est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA), mais ce point est appelé à évoluer.
Ce qu’avait d’ailleurs annoncé le président béninois Patrice Talon en novembre dernier sur RFI. Le ministre de l’Economie avait ensuite expliqué : «Il est connu de tous qu’une partie des réserves de change de la zone UEMOA est déposée auprès du Trésor français pour garantir la convertibilité de notre devise. Ce que le chef de l’Etat a dit, c’est que si cette réforme, qui est aujourd’hui souhaitée de tous et sur laquelle on est d’accord pour avancer, arrivait à terme, elle permettrait à la Banque centrale de placer ses réserves partout, auprès d’institutions financières, que ce soit en Europe, en Asie ou aux Etats-Unis.»
par Jean Meïssa Diop
APPEL À TÉMOINS SENSATIONNALISTES
Le comportement des témoins de l’accident du pont de l’Emergence a été d’un cynisme effarant. Le public ne demande certainement pas un droit à être informé de la sorte, c’est-à-dire par l’exhibitionnisme et l’indécence
Si vous avez été témoin d’un événement sensationnel et que vous l’avez filmé et/ou enregistré, envoyez une copie à la chaîne de télévision SenTv. Nous citons, en substance, un message diffusé en boucle à l’écran de cette chaîne. Et que gagneraient, dans l’opération, les témoins recherchés avec insistance ? De l’argent ? De la reconnaissance ? Si les individus visés par cet appel le font pour de l’argent, ils risquent bien de succomber au goût de la chasse aux primes, parce qu’y ayant été incités par le biais d’une opération qu’en journalisme on appelle du crowdsourcing, un anglicisme qui définit une mise à contribution - par le journaliste ou un organe de presse - du public dans une collecte de l’information.
Le versant financier du crowdsourcing est le crowdfunding – financement citoyen d’un travail d’investigation journalistique. L’un comme l’autre postulent une honnêteté, une équité, une très grande rigueur dans le traitement d’informations reçues en masse et dont certaines pourraient avoir des objectifs de manipulation, de désinformation. Certaines images devraient être passées au vérificateur d’authenticité que de plus en plus de médias créent pour se prémunir de la manipulation et de la désinformation.
C’est à ces risques que nous font penser les appels à témoins d’une chaîne de télévision ; appels à lui livrer des productions audiovisuelles sur des faits vécus. Le risque de dérapage est très grand, surtout au fil de l’expérience. En effet, selon le sujet et les faits, le témoignage sonore ou vidéo pourrait dériver vers le règlement de comptes, la délation et le voyeurisme. Surtout que par ces temps qui courent – et l’accident au bilan macabre survenu le 26 décembre 2019 au niveau de l’échangeur de l’Emergence a prouvé combien des témoins d’un événement ont le goût du sensationnalisme et des scènes morbides. Plutôt que de secourir les accidentés de la circulation qui auraient, peut-être, pu être sauvés, ces témoins cyniques ont préféré filmer sur leur smartphone les faits macabres dont le bilan sera de 3 morts.
A quoi destinaient-ils les éléments recueillis ? Les plus cupides peuvent avoir pensé à les monnayer ; les plus sensationnalistes peuvent les avoir postés sur les réseaux sociaux que des spécialistes des médias accusent d’avoir ‘’socialisé le voyeurisme et démocratisé l'exhibitionnisme’’. Plus les rendez-vous seront ‘’intéressants’’ - d’un point de vue voyeuriste – plus la chaîne qui pratique le crowdsourcing sensationnaliste voudra en offrir à un public ‘’exposé’’ - au sens communicationnel du terme.
C’est à se demander si le cynisme du pont de l’Emergence n’est pas un inédit au Sénégal ; inédit en ce sens que les chasseurs d’images occasionnels n’ont pas eu un réflexe de solidarité à l’égard des accidentés dont trois ont péri. Il est vrai qu’il s’est produit sur les routes sénégalaises beaucoup d’accidents routiers dont les scènes ont été montrées à l’opinion, mais le comportement des témoins de l’accident du pont de l’Emergence a été d’un cynisme effarant. Le public ne demande certainement pas un droit à être informé de la sorte, c’est-à-dire par l’exhibitionnisme et l’indécence. Il ne faut cependant pas qu’on le prenne à l’usure, c’est-à-dire lui servir l’horreur à doses homéopathiques, au point que l’habitude tue en lui la répulsion de l’horreur et la capacité de discernement de l’inconvenance.
L’autorité de régulation de l’audiovisuel devrait suivre de près les résultats de ces appels à témoins pour voir quel usage en a fait un média relevant du champ de compétences du ‘’gendarme de l’audiovisuel’’.
Les paparazzis qui pourchassèrent Lady Diana et son amant ont été accusés d’avoir tué la princesse de Galles ; à tout le moins, ils auraient pu et dû la secourir plutôt que de continuer à vouloir immortaliser des postures les plus originales de la princesse blessée à mort dans un amas de ferraille de voiture. Les chasseurs d’images du pont de l’autoroute de Dakar ont été dans la même posture. Mais il est certain que qui s’aventurera à publier son film sera poursuivi en justice et sanctionné, d’autant plus que la loi prévoit des sanctions contre des agissements de ce type.
« ABDOUL MBAYE EST INCAPABLE DE FAIRE UNE QUELCONQUE PRÉDICTION »
Pour Abdoulaye Diouf Sarr, le vœu de l'ancien premier ministre, c’est de voir l’économie sénégalaise sombrer mais, prévient-il, c’est peine perdue
Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas perdu de temps pour répondre à l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Ce dernier, en conférence de presse, vendredi dernier, a annoncé des nuages sombres à l’horizon 2020. Selon lui, l’ancien Premier ministre a fait des prévisions qui ne sont fondées sur aucune analyse scientifique. « J’ai été étonné d’entendre Abdoul Mbaye tenir de tels propos. Il a été nommé Premier ministre alors qu’il ne faisait pas de la politique. Il a été parachuté par le président de la République. Il ne connait pas le Sénégal des profondeurs, il ignore la réalité opérationnelle du terrain. Il ne sait pas ce qui se passe dans le monde rural donc, il est incapable de faire une quelconque prédiction », a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr.
Pour le coordonnateur des cadres de l’Alliance pour la république, le vœu de Abdoul Mbaye c’est de voir l’économie sénégalaise sombrer mais, prévient-il, c’est peine perdue. Ce, d’autant que le président de la République s’est engagé à transformer l’économie de manière structurelle. C’est la raison pour laquelle il a réorienté l’activité économique vers l’agriculture. « Les résultats sont satisfaisants. La production agricole a pris son envol. Mais, le résultat n’est pas seulement la production, il y a également la commercialisation qui est une réussite. Comment on peut ainsi prédire un Sénégal catastrophique en 2020 », s’est interrogé le ministre.
« IL N’Y A AUCUN NUAGE ENTRE MACKY ET MOI »
Le ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba, parle de ses relations avec le chef de l'État
e-media |
Babacar FALL & Abdoulaye SYLLA |
Publication 29/12/2019
Amadou Ba clôt le débat. Ceux qui présagent des nuages entre lui et le président de la République prêchent dans le faux. C’est lui-même qui le dit. Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD), de ce dimanche, 29 décembre 2019, le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur s’explique. « Vous n’auriez pas m’invité en tant que ministre des Affaires Etrangères s’il y avait un seul nuage entre le Président et moi. Ce n’est pas possible », répond-t-il.
Amadou Bâ de rappeler : « Nous sommes dans une République. Le chef de l’Etat nomme aux fonctions civiles et militaires. Hier, il a décidé de m’appeler à ses côtés comme ministre des Finances, aujourd’hui, il m’a nommé ministre des Affaires Etrangères, demain Dieu seul sait ce qu’il va faire ».
Pour le ministre, l’une des caractéristiques de haut fonctionnaire, comme il l’est, « c’est d’être loyal en toute circonstance ». Poursuivant, Amadou Ba, qui reconnait en Macky Sall un guide, n’a pas manqué de souligner la nature de leurs relations. « La qualité de nos relations est excellente. Je pense avoir le privilège d’être l’une des personnes les plus proches du président de la République. Il ne m’aurait pas mis ministre des Affaires Etrangères s’il n’avait pas confiance en moi. Le ministre des Affaires Etrangère est, par excellence, le ministre qui est toujours avec le Président », souligne-t-il, niant, dans la foulée, toute connivence avec l’ex Directeur des Sénégalais de l’Extérieur, Sory Kaba, limogé de son poste suite à sa position tranchée sur l’impossibilité pour le président Macky Sall à briguer un 3e mandat en 2024.
AUDIO
OBJECTION AVEC MOUSTAPHA KASSE
L'économiste et doyen honoraire des universités, est l'invité de Baye Oumar Guèye
Moustapha Kassé, économiste et doyen honoraire des universités, est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
AIR SÉNÉGAL EN ZONE DE TURBULENCES
Tombée dans les travers de l’overbooking, la nouvelle compagnie nationale laisse ses passagers à quai. En l’espace d’une semaine, près de 150 passagers ont été abandonnés à Barcelone et à Madrid
Tombée dans les travers de l’overbooking, la nouvelle compagnie aérienne sénégalaise, Air Sénégal Sa, laisse ses passagers à quai. En l’espace d’une semaine, la compagnie dirigée par Ibrahima Kane a abandonné près de 150 passagers à Barcelone et à Madrid, avant d’affréter d’autres appareils ou de faire recours à d’autres compagnies pour rattraper le coup. Un ensemble d’impairs imputable à une direction qui tatonne et occasionne d’énormes pertes.
La nouvelle compagnie aérienne sénégalaise Air Sénégal Sa traverse des moments pénibles. Ce bébé de 3 ans à peine se rapproche du précipice, si les mesures idoines ne sont pas prises. En effet, il est noté des irrégularités dans son top management qui font tâche. Selon des sources dignes de foi, l’entreprise ne respecte presque plus ses engagements de transporter tous ses clients sur toutes les lignes ouvertes. Résultat des courses : beaucoup d’irrégularités et d’impairs qui font que les passagers trinquent.
Pas plus tard que samedi dernier, 75 passagers d’Air Sénégal Sa ont été laissés à quai, à Barcelone, pour cause de surbooking. La direction générale, pour rattraper le coup et respecter ses engagements a dû envoyer un A319 pour aller les chercher. Mais elle a récidivé cinq jours plus tard. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Air Sénégal Sa est encore tombée dans les mêmes travers de l’overbooking. Et c’est le même vol que la dernière fois, le Hc405 Dss-Mrs-Bcn-Dss en l’occurrence, qui a laissé derrière lui 33 passagers à Marseille et 35 autres à Barcelone, pour un total de 68 passagers laissés à quai. Pour aller les chercher, Air Sénégal Sa a fait appel à une autre compagnie qu’elle a affrétée. Ces impairs de gestion ne sont, en effet, que la face visible de l’Iceberg.
Cafouillage
Le cafouillage et le tâtonnement notés au plus haut niveau de la direction générale pèsent sur les orientations et causent beaucoup de désagréments et de pertes énormes. Habituée à mettre la charrue avant les bœufs, l’équipe directionnelle a ouvert une ligne sur le Nigeria. Alors que les lignes vers Abuja et Lagos ont commencé à être vendues depuis 3 mois, la direction générale n’a même pas encore pris la précaution d’attendre d’avoir l’autorisation. Conséquence : le Nigeria a refusé de donner les droits pendant 10 jours et quand ses autorités ont consenti à le faire, elles ont refusé la 5e liberté à la compagnie Air Sénégal Sa. Ce qui fait que ses vols s’arrêtent à Accra. De là, elle affrète chaque jour une compagnie nigériane, Arik notamment, pour convoyer ses passagers sur Lagos. Déjà, plus de 150 000 $ sont payés, rien que pour les affrètements. ‘’Il y a tellement d’incongruités, d’anomalies au niveau commercial et exploitation, qu’il faut arrêter cela et très vite’’, fulminent des sources.
Pourtant, jusqu’à un passé récent, tout semblait aller dans le meilleur des mondes possibles dans cette entreprise. Récemment, la compagnie aérienne sénégalaise a signé un protocole d’accord (MoU) pour 8 Airbus de type A220-300 à Dubaï. ‘’De nouveaux appareils qui viendront en remplacement progressif des ‘‘avions monocouloirs actuellement utilisés dans le réseau ouest-africain de la compagnie et seront parfaitement adaptés pour certaines routes européennes’’, annonçait un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’.
‘’Ces nouveaux A220 vont contribuer à améliorer notre compétitivité, grâce aux économies de carburant et d’ouvrir, de manière rentable, de nouvelles routes vers l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Tout en offrant à nos passagers une expérience et un confort exceptionnels’’, avait déclaré le directeur général de la compagnie, Ibrahima Kane, lors de la signature de ce MoU qui s’est tenue en présence du ministre du Tourisme et des Transports aériens Alioune Sarr, d’Ibrahima Sory Sylla, Ambassadeur du Sénégal aux Emirats arabes unis, et du directeur commercial de la compagnie Airbus, Christian Scherrer.