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4 octobre 2025
ALPHA CONDÉ, EX-OPPOSANT HISTORIQUE ACCUSÉ DE DÉRIVE AUTORITAIRE
Celui qui se réclame de la gauche, est un orateur érudit, sachant enthousiasmer son auditoire. Mais il goûte peu la contradiction et ses adversaires le décrivent comme un homme impulsif
Aux scrutins qui s'annoncent en Guinée, c'est avant tout de lui qu'il s'agit: Alpha Condé, l'opposant historique devenu président, accusé par ses adversaires de dérive autocratique au point de chercher à plier la Constitution à son ambition de troisième mandat.
Malgré la contestation et les manifestants tués, M. Condé, 82 ans la semaine prochaine, n'entend pas se laisser dévier de la voie qu'il s'est tracée: doter son pays d'une Constitution "moderne", soumise dimanche à un référendum le même jour que des législatives.Quant à briguer sa propre succession fin 2020, "ça, c'est le parti qui décidera", dit-il.
De longues années d'opposition en exil, la prison, une accession quasi miraculeuse au pouvoir et deux mandats présidentiels ont forgé le caractère de cet homme svelte qui boîte légèrement.
M. Condé, qui se réclame de la gauche, est un orateur érudit, sachant enthousiasmer son auditoire.Mais il goûte peu la contradiction et ses adversaires le décrivent comme un homme autoritaire et impulsif.
"Personne ne dicte à la Guinée ce qu'elle doit faire", a-t-il averti un parterre de diplomates en janvier.
"Condé a fait des choses importantes pour faire progresser la Guinée", convient Jim Wormington, de Human Rights Watch.Mais avec les violences policières des derniers mois, "il serait difficile d'en dresser un portrait positif.C'est ce qui rend les choses si tristes".
Né le 4 mars 1938 à Boké (ouest), M. Condé est issu de l'ethnie malinké, la deuxième du pays.
Il part en France dès l'âge de 15 ans et y obtient des diplômes en économie, droit et sociologie.Il enseigne ensuite à l'université parisienne de la Sorbonne.
- Condamné à mort -
Parallèlement, il dirige dans les années 1960 la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) et anime des mouvements d'opposition au régime dictatorial d'Ahmed Sékou Touré, "père de l'indépendance" de la Guinée, colonie française jusqu'en 1958.
Sékou Touré le fait condamner à mort par contumace en 1970.
Il rentre au pays en 1991, sept ans après la mort de Sékou Touré, auquel a succédé l'officier Lansana Conté.Aux présidentielles de 1993 et 1998, ni libres ni transparentes, Condé est officiellement crédité de 27% et de 18% des voix.
Le fondateur du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) inquiète Lansana Conté, qui le fait arrêter juste après la présidentielle de 1998.Il est condamné en 2000 à cinq ans de prison pour "atteintes à l'autorité de l'Etat et à l'intégrité du territoire national".Sous la pression internationale, il est gracié en 2001.
Il reste dans l'opposition après l'avènement de la junte du capitaine Moussa Dadis Camara en 2008.Mais en 2010, le "Professeur Alpha Condé" est enfin élu, au second tour, après avoir été très nettement distancé au premier par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.Il est réélu au premier tour en 2015.
Il a "tellement déçu", juge Cellou Dalein Diallo, actuel chef de file de l'opposition, selon qui M. Condé a instauré "une république bananière, une dictature qui ne dit pas son nom".
Sanguin, Alpha Condé l'est certainement.Un jour, il réprimande des étudiants qui lui réclament les tablettes informatiques promises pendant sa campagne."Vous êtes comme des cabris: +Tablettes, Tablettes!+", grince-t-il, sautant sur place à pieds joints.
- Appel à cogner -
Il se targue de son bilan: réalisation de barrages hydroélectriques, révision des contrats miniers et mise au pas de l'armée, le tout alors que le pays a fait face à une épidémie d'Ebola (fin 2013-2016).
La grande affaire de son deuxième mandat est son projet de doter la Guinée d'une Constitution "qui réponde aux besoins du monde d'aujourd'hui", dont la lutte contre les mutilations génitales des filles et les mariages précoces, ou un juste partage des richesses, dans un pays pauvre malgré ses ressources minières.
Depuis octobre, un collectif de partis, de syndicats et d'associations a fait descendre dans les rues des dizaines, voire des centaines de milliers de Guinéens pour s'opposer à la réforme.
Certes, le projet de réforme maintient à deux le nombre de mandats autorisé.Mais, pour l'opposition, la nouvelle Constitution servira à M. Condé de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro.
"Après s'être pris pour Mandela, il a décidé de devenir Bokassa", l'ancien empereur de Centrafrique, accuse le collectif.
La vague de protestations, durement réprimée à plusieurs reprises, a coûté la vie à au moins 30 civils et un gendarme depuis octobre, sans le faire plier.
L'opposition promet d'empêcher de voter dimanche.
"Quiconque viendra pour détruire les urnes, frappez-le!", a lancé le président à ses partisans.
Marié trois fois, M. Condé est père d'un garçon.
par Mamadou Mbakhé Ndiaye
DIONNE, JAMAIS LOIN DU COMPTE
Quand le Secrétaire général de la présidence affirme que l’histoire de Macky avec le peuple n’est pas terminée avant de remettre en cause la limitation du mandat présidentiel, les Sénégalais doivent se faire du souci
Ne serait-il pas pertinent que les Sénégalais prennent au sérieux les deux sorties successives du Secrétaire général de la Présidence sur la question du troisième mandat de son mentor ? Car dans l’univers des prévisions politiques ces dernières années, l’ancienPremierministreBounAbdallah Dionne a été un météorologue averti, notamment sur le nombre de candidats qui allaient participer à la dernière élection présidentielle et approximativement du score final de ladite élection.
Il est décrit par certains observateurs comme le ‘’Baye Fall’’ (un compagnon fidèle) de Macky Sall. Et pourquoi donc ce loyaliste convaincu ramerait-il à contre-courant du président Macky Sall et même de la Constitution ? Pourquoi prendrait-il le risque de fâcher son mentor qui avait sommé à ses acolytes de ne plus épiloguer sur cette question ? Et pourquoi ne subit-il pas le même lynchage médiatique comme ses camarades de la mouvance présidentielle qui se sont aventurés à outrepasser les recommandations du chef ?Ainsi, quand le Secrétaire général de la Présidence affirme que l’histoire du Président Macky Sall avec les Sénégalais n’est pas terminée avant de remettre en cause sans se dérober la limitation du mandat présidentiel, les Sénégalais manifestement peuvent avoir du souci à se faire. Mieux, ils peuvent penser que ce sont des questionnements qui taraudent l’esprit du chef et que l’ancien Premier ministre livre les tendances lourdes du Palais sur cette question.
En tout cas, un regard sur le passé permet de voir que ce dernier n’est jamais loin de la vérité. En effet, hasard ou volonté savamment orchestrée de limiter les candidats à l’élection présidentielle de 2019, dans tous les cas, le natif de Gossas l’avait dit lors du congrès d’investiture du candidat Macky Sall tenu par les cadres de Benno bokk yaakaar avantles élections. ‘’La loi des séries ne s’arrêtera pas en 2019.
Depuis 2012, Benno bokk yaakaar a gagné toutes les élections. Il n’y aura même pas cinq candidats à cause du parrainage. La rationalisation des partis politiques qui a été mise dans la constitution va se matérialiser le 10 décembre prochain, date de la validationdes candidatures’’, soutenait-il de manière prémonitoire puisqu’à l’arrivée, les candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019 étaient au nombre de 5, malgré les nombreuses complaintes des candidats à la candidature. Une prévision qui avait poussé même une partie de l’opposition à taxer le ministre Boun Abdallah Dionne de manière sarcastique de ‘’Gisaanekat’’ (celui qui prédit l’avenir). Le soir de l’élection présidentielle du 24 février 2019 aussi, alors que les résultats com- mençaient à tomber, il lance : ‘’Nous avons des plénipotentiaires partout au Sénégal. Partout, après dépouillement, nos délégués nous ont transmis les procès-verbaux et nous les avons mis dans les machines pour en sortir avec un minimum de 57%.
Une victoire au premier tour et le président Macky Sall en remercie le peuple sénégalais pour lui avoir renouvelé sa confiance. On a au moins 57% ; peut-être même demain, on aura plus que ça.’’Et comme par enchantement, le Président Macky Sall sera réélu avec plus 58% des voix valablement exprimées. Donc s’il vient faire ces deux déclarations successivement, cela peut supposer, comme certains des détracteurs du régime le pensent, qu’il est en train de songer vraiment à un troisième mandat. Car sans conteste, Boun Abdallah Dionne est dans les secrets de Dieu et il est, à sa décharge, un des rares cadres de l’APR qui ne songe pas, d’après certains observateurs avertis, à remplacer le Président Macky Sall. Par ailleurs, dans les rencontres littéraires auxquelles il a eu à prendre part, il aime toujours rappeler à qui veut l’entendre qu’il n’est ni poète ni philosophe, mais un scientifique, c'est-à-dire pragmatique. Donc devant les deux journalistes rompus à la tâche de la télé iTV, peut- être qu’il n’était pas en train de philosopher sur la pertinence de la limitation des mandats mais sur ce qui se trame au palais.
Par Pape NDIAYE
POURQUOI L’ASBEF DOIT ETRE SAUVEE PAR LES AUTORITES
Implantée à Dakar depuis plus de 50 ans, l’Association sénégalaise pour le Bien-être familial (Asbef) est une organisation non gouvernementale (Ong) pour la protection et l’amélioration de la santé maternelle et infantile dans les milieux les plus défavor
Implantée à Dakar depuis plus de 50 ans, l’Association sénégalaise pour le Bien-être familial (Asbef) est une organisation non gouvernementale (Ong) pour la protection et l’amélioration de la santé maternelle et infantile dans les milieux les plus défavorisés. Grâce à son bailleur financier Ippf basé à Londres, l’Asbef accompagne le gouvernement dans tous les programmes de santé publique. Malheureusement depuis un an, cette structure est confrontée à une grave crise d’autorité qui s’est traduite par des licenciements abusifs et malversations financières au point de pousser les bailleurs anglais à geler tous les fonds estimés à près de 2 milliards CFA/an. Ce, au grand malheur des malades démunis. Devant la gravité de la crise, beaucoup sont d’avis que seul le président de la République peut sauver cette structure privée, certes, mais d’intérêt général, quitte à la mettre sous administration provisoire.
Si le président de la République Mack Sall n’intervient pas dans la crise traverse l’Association sénégalaise pour le Bien-être familial (Asbef), cette structure d’intérêt collectif risque de disparaitre ! Car, si un établissement d’utilité publique comme l’Asbef est miné par des conflits d’intérêt personnel en violation des textes, seul l’Etat peut prendre ses responsabilités, quitte le mettre sous administration provisoire. Une mesure conservatoire destinée à maintenir une situation de fait ou de droit afin de sauver l’Asbef d’un dépôt de bilan plus que probable au vu de la situation. Lequel serait suivi d’une liquidation voire d’une disparition immédiate. Et tout porte à croire que l’heure est grave puisque la directrice exécutive de l’Asbef, Mme Myriam Makéba Mingou, bien que suspendue de ses fonctions par la « maison mère » qu’est la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (Ippf) basée à Londres, s’accroche toujours à son poste. Une suspension motivée par les révélations d’un rapport d’audit réalisé par une équipe d’experts dépêchés depuis le Kenya par l’Ippf.
Un rapport accablant conforté par de nombreuses plaintes déposées à la Police et au Parquet contre Mme Myriam Makéba Mingou pour malversations financières, licenciements abusifs, faux et usage de faux etc. Les plaignants ne sont autres que les membres du comité intérimaire de gouvernance et du personnel de l’Asbef composés de médecins, techniciens, biologistes, infirmiers, pharmaciens et agents. Malheureusement, aussi bien à la Police qu’au niveau du Parquet, toutes les plaintes déposées tardent à être diligentées au point de plonger l’Asbef dans une très profonde crise.
Selon d’éminents membres titulaires ou administrateurs cooptés du comité de gestion intérimaire de l’Asbef, toutes les charges délictuelles résultant d’un dysfonctionnement des organes sont aujourd’hui réunies pour qu’une mesure d’administration provisoire soit appliquée par le président de la République pour sauver l’institution. A cette situation délétère s’ajoute la décision « irrévocable » prise par le principal bailleur (Ippf) de suspendre les financements 2019-2020 estimés à 2 milliards cfa/an environ et qui devaient permettre à l’Asbef d’exécuter ses projets et programmes. Et surtout d’accompagner l’Etat du Sénégal dans sa politique de santé publique dans tous les domaines. Sur ce plan, l’Asbef a eu la chance de bénéficier de l’appui des meilleurs spécialistes du corps médical et paramédical ainsi que de l’expertise d’anciens ministres, d’officiers-généraux à la retraite, de professeurs d’université, de hauts fonctionnaires, d’ambassadeurs, de magistrats, de fonctionnaires internationaux etc. Ces compétences multidimensionnelles ont permis à l’Asbef d’acquérir très vite une notoriété sur le plan national et une reconnaissance internationale. Aujourd’hui, la suspension des financements a non seulement plombé l’Asbef mais aussi provoqué un désarroi au sein des malades issus des couches les plus pauvres et les plus vulnérables (voir encadré) de notre pays. Chronique d’une faillite programmée… Créée en 1968 au Sénégal sous l’initiative et l’appui de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (Ippf), une Ong anglaise, l’Asbef est animée par des volontaires, femmes et hommes, soucieux de la protection et de l’amélioration de la santé maternelle et infantile.
Le bien-être familial dans les milieux les plus défavorisés de la société sénégalaise figure en bonne partie dans les projets et programmes. Et si l’Asbef/Sénégal a eu à faire ses preuves pendant 50 ans avec des prestations et services de qualité dans le domaine de la santé, c’est parce que l’établissement de Castors s’appuie sur un bailleur financier et stratégique nommé « Ippf-International » appartenant à un réseau mondial de 182 associations membres. D’ailleurs, l’Ippf reste et demeure la plus grande organisation mondiale de volontaires et le premier prestataire, promoteur non gouvernemental en santé et droits sexuels et reproductifs. Hélas ! Au vu des symptômes de la crise profonde que traverse l’Asbef, il y a lieu de redouter que la structure soit à l’article de la mort. Atteste de cette mort programmée la suppression de la presque totalité des antennes médico-sociales réparties sur le territoire national. Sans compter le désengagement des bailleurs financiers qui coïncide au moment où des plaignants jurent que certains membres de l’actuelle direction exécutive « rebelle » comptent faire le vide autour de l’Asef, faire fuir les partenaires financiers et provoquer la faillite de la structure pour pouvoir la transformer en clinique…privée ou personnelle. Vrai ou faux ?
Toujours est-il que la disparition voulue et programmée de l’Asbef constituerait une grande perte pour le système de santé national. Surtout pour une structure qui s’active à l’échelle du territoire tout entier avec efficacité et abnégation auprès des populations les plus défavorisées de notre pays en leur assurant un accès aux soins de santé de qualité à des tarifs dérisoires qui frisent presque la gratuité. En tout cas, la balle du sauvetage de l’Asbef est dans le camp du président de la République. Et il est vivement souhaité qu’une décision rapide soit prise pour pérenniser cette belle initiative qu’est la mission de l’Asbef, mais surtout « cimenter » et sauver un pan et non des moindres de notre système de santé.
UNE RIPOSTE LEGALE A… KEUR SERIGNE BI !
Au Sénégal comme partout ailleurs en Afrique, la guerre contre l’économie criminelle des faux médicaments est devenue une course de vitesse pour stopper le carnage dont sont victimes des millions de malades à travers le continent. Devant l’ampleur du fléau, le gouvernement a estimé que, finalement, seule la criminalisation peut en venir à bout. Toutefois, beaucoup, y compris les experts et les observateurs, semblent oublier — s’ils ne l’ignorent pas tout simplement — que depuis plus de 50 ans, l’Asbef est aux avant-postes de cette guerre contre le trafic de faux médicaments.
La stratégie qu’elle a trouvée pour contrer cette activité criminelle consiste à faciliter l’accès aux vrais médicaments à des prix dérisoires. Une façon de détourner les patients du sanctuaire de Keur Serigne qui est l’épicentre dakarois de la vente illicite de médicaments. Il est vrai que le marché frauduleux des médicaments est en plein essor. Et si les réseaux de vente parallèle résistent toujours malgré de nombreuses campagnes d’information et sensibilisation, mais aussi la répression entreprise par les forces de répression, c’est parce qu’aux yeux de nombreux malades démunis, ces médicaments coûtent trop cher dans les officines pharmaceutiques. Autrement dit, au lieu d’être « gagnant-gagnant », la relation qui s’établit entre vendeurs et patients est plutôt du genre « gagnant-perdant » compte tenu des troubles graves que ces médicaments de rue peuvent engendrer sur la santé des populations.
Et hélas, les conséquences épouvantables du commerce illicite de produits pharmaceutiques (périmés) et de médicaments contrefaits, s’appliquent surtout sur les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables puisqu’étant les plus durement touchées par aussi bien la crise que par les clins d’œil des marchands de la mort. Justement, c’est sur ce terrain qu’intervient en général l’Asbef qui apporte une riposte légale à…Keur Serigne bi !
Allez dans les hôpitaux et centres de santé un peu partout à travers le pays, médecins, infirmiers et sages-femmes vous indiqueront le chemin de l’Asbef qui se trouve être l’endroit où les divers examens prénatals, les échographies, les analyses de sang, les dépistages de maladies infectieuses, les consultations médicales, la planification familiale et les interventions de santé maternelle et infantile sont réalisés à des tarifs si réduits qu’ils frôlent la gratuité « Les patients très démunis et confrontés à des problèmes d’examens prénatals et autres analyses médicales, on les oriente toujours vers l’Asbef. Car cette Ong regorge de grands spécialistes dotés de laboratoires d’analyses ultramodernes » nous confirme une sage-femme d’Etat. « Dans certains domaines comme la maternité, la pédiatrie, la planification familiale etc., la prise en charge et les médicaments sont gratuits » se réjouit-elle, histoire de magnifier l’assistance médicale de l’Asbef à l’endroit des populations défavorisées. Selon un médecin licencié de l’Asbef, en dehors des analyses médicales et autres examens radiographiques, la structure a toujours offert des services et des informations de qualité en santé sexuelle et reproductive aux populations des zones les plus reculées du pays. Ce « sans oublier la gratuité des médicaments.
Vous voyez, l’Asbef absorbe presque 50 % des malades susceptibles d’aller s’approvisionner en faux médicaments ou médicaments périmés de la rue. Hélas, si le président de la République et le ministre de la Santé ne prennent pas des mesures de sauvegarde, l’Asbef va complètement disparaitre. Car les bailleurs financiers et partenaires techniques ont décidé de se retirer du Sénégal à cause de la crise que traverse l’Asbef » se désole notre médecin ayant servi durant plusieurs années au sein de l’Asbef jadis considérée comme un hôpital de masse ou une clinique pour indigènes où toutes les prestations médicales sont subventionnées par les Ong.
Par Kadialy GASSAMA
PROTECTIONNISME OU CINQUIEME COLONNE ?
L’expansion coloniale française en Afrique et dans le monde, de même que celle anglaise, portugaise, espagnole ou hollandaise, était plutôt liée à la mondialisation du capitalisme et le développement de ses tentacules.
L’expansion coloniale française en Afrique et dans le monde, de même que celle anglaise, portugaise, espagnole ou hollandaise, était plutôt liée à la mondialisation du capitalisme et le développement de ses tentacules. Il faut relever cependant, qu’avant la pénétration de l’Europe en Afrique, les arabes avaient eu à faire des conquêtes dans le continent noir avec les razzias, même si cela n’était pas une colonisation au sens de l’établissement de territoires, comme les japonais l’avaient entrepris en Asie.
Auparavant, l’humanité a connu l’esclavage pendant plus de deux siècles avec le commerce triangulaire Europe-Afrique- Amérique ; C’est dire que, réellement, le monde n’a jamais eu de frontières et les puissances se sont partagées, à différents moments de l’histoire, les huit coins de la planète, au prix même de la guerre pour le contrôle des richesses.
Depuis les temps immémoriaux, la volonté de toujours avoir plus grand ou d’avoir une ascendance sur son voisin, a été un déterminisme chez l’homme et les état-nations, selon leur degrés de maitrise du savoir, du savoir faire et de l’accumulation du capital. Avant la révolution scientifique et technique au 16ème siècle avec Copernic entrainant une transformation radicale de la société, les conquistadors se mettaient à parcourir le monde pour la recherche de terres arables pour l’agriculture et les métaux précieux, puis le développement industriel favorisa la recherche de débouchés et de matières premières pour une plus grande accumulation du capital dans les pays dits du centre. Aujourd’hui, avec l’universalisation des savoirs, du savoir faire et la symbiose inéluctable des cultures, de nouveaux changements de paradigme apparaissent, au point que l’effet de compétitivité vient supplanter l’effet dominateur, tyrannique ou xénophobe ; le monde est devenu plus humain en raison des progrès scientifiques et techniques dans tous les domaines pouvant rapprocher les peuples et les cultures , tout en permettant la démultiplication des richesses profitables à toute l’humanité , mais aussi, en raison des horreurs de la guerre. Nous sommes, en effet arrivés à un point où le monde est devenu un village planétaire dans lequel il ya une convergence des systèmes et des modèles, entrainant l’inexistence réelle de frontières avec la liberté de circulation des capitaux, des biens et des personnes, en dépit de l’existence de réglementations contraignantes .
L’ouverture, la liberté d’entreprendre et d’échanger, les mouvements sans entraves du travail et du capital, doivent supplanter le protectionnisme suranné , dès lors qu’aucune entité nationale ne peut être autarcique. C’est dire que certains discours à relents protectionnistes, xénophobes ou identitaires, relèvent du national populisme dont l’humanité a expérimenté les effets destructeurs pendant les deux guerres mondiales. Le retard de l’Afrique provient justement du lourd handicap de départ avec la balkanisation des états par la division de nos espaces homogènes au moyen de frontières fictives dont nous n’arrivons pas, jusqu’à présent, à nous en départir, malgré les tentatives d’intégration de nos économies plombées par les résistances relevant d’égoïsmes nationaux, de querelles de leadership ou de manque de volonté politique. Bien sûr, cette situation compromet, plus que tout autre chose, le développement économique des états africains, surtout à l’heure de la mondialisation à laquelle les micros états réducteurs survivront difficilement du fait des faibles échelles.
Le mal développement de la plupart des pays africains vient plus de la faiblesse des structures productives nationales que par rapport à l’existence d’une monnaie commune reliée à l’Euro par une parité fixe, car, c’est l’économique qui précède la monnaie qui est principalement un moyen d’échange .Nous ne sommes plus dans le temps des résistances à une néo colonisation virtuelle; Nous sommes dans le temps des unions économiques des états du continent, du Co-développement et d’un partenariat mutuellement bénéfique où le protectionnisme qui s’apparente à la xénophobie n’a pas sa place.
Dans ce cadre, les partisans de « France dégage » voudraient faire de la néo résistance contre une domination fictive de l’ancienne puissance coloniale. Ces adeptes de « France dégage » devraient commencer par ne plus utiliser la langue de Molière pour être cohérents, ou, pour certains, renoncer à leur nationalité française acquise ; On ne peut pas vouloir une chose et son contraire, si ce n’est une stratégie pour servir des politiciens, lobbies ou des intérêts de pays concurrents à la France. Il faut reconnaître qu’il est impossible d’effacer notre propre passé au sens où notre pays, le Sénégal, est lié à la France par l’histoire et la culture, en dépit des plaies de la colonisation reconnues d’ailleurs par l’ancienne puissance colonisatrice. Si bien, que nous ne devrions pas être des anarchistes passéistes pour donner raison aux partis d’extrême droite européennes qui préconisent le national protectionnisme populiste pour capter des électeurs et venir au pouvoir chasser les africains dont un nombre incalculable brillent dans tous les domaines d’activité en Europe .
Les partisans de « France dégage» ne pensent-ils pas un instant aux quatre millions de sénégalais à l’étranger représentant la moitié de la population active, lesquels étudient ou travaillent pour rapatrier dans notre pays, plus de la moitié de notre budget national ? Le culte du sentiment anti français développé par certains activistes minoritaires téléguidés, en utilisant comme arguments les volets économiques et monétaires pour justifier le retard de l’Afrique, voudraient en réalité redéfinir les relations extérieures du Sénégal vers un changement de partenaires, en contrepartie d’un appui pour la conquête du pouvoir. Il se trouve que ces arguments sont fallacieux, à partir du moment où les relations extérieures du Sénégal sont fondées sur l’ouverture, l’amitié entre les peuples, l’intégration économique africaine, le multilatéralisme et la diversification des partenaires, comme l’atteste la vigueur des relations anciennes avec les pays émergents que sont la Chine, l’Inde, le Maroc, la Turquie, pour ne pas évoquer de l’ancienneté de la coopération Sud-Sud pratiquée depuis mathusalem par notre pays.
A ce titre d’ailleurs, il est curieux de relever que l’activisme des partisans de « France dégage » soit apparu au moment où le Sénégal s’apprête à exploiter les immenses richesses pétrolières et gazières, ainsi qu’au moment où le terrorisme frappe à nos portes. Cette double coïncidence est troublante, au point de faire penser à l’existence de lobbyistes qui agissent pour servir les intérêts de puissances extérieures qui ne se sont jamais souciées des problèmes de l’Afrique et qui voudraient maintenant agir sur le continent devenu fréquentable. Dans le contexte de l’émergence d’une économie globalisée, l’heure n’est plus à un culte d’un nationalisme anachronique aux relents xénophobes ; l’heure est à la réalisation d’une communauté de destins et au développement d’espaces transnationaux où s’exercent des solidarités multiculturelles et économiques comme la francophonie.
Kadialy GASSAMA,
économiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
Par Daouda NDIAYE
INFORMATION SUR LE CORONAVIRUS
A ce jour, seuls les chercheurs Chinois peuvent se prononcer avec une crédibilité avérée sur ces questions de molécule qui agirait sur ce virus car eux seuls connaissent le code génétique des souches de Coronavirus en circulation
Une vidéo faisant état d’un traitement du COVID-19 (Coronavirus) par la chloroquine, un antipaludique retiré depuis 20 ans pour raison de perte d’efficacité, circule présentement sur les réseaux sociaux. Une molécule que nous ne recommandons à personne car cela n’est pas prouvé. On y voit un monsieur qui parle tantôt de traitement, tantôt de prévention. Un raisonnement qui n’a aucune pertinence scientifique et qui n’est pas du tout convaincant.
A ce jour, seuls les chercheurs Chinois peuvent se prononcer avec une crédibilité avérée sur ces questions de molécule qui agirait sur ce virus car eux seuls connaissent le code génétique des souches de Coronavirus en circulation. Il nous faut donc faire très attention à ce genre de message car, nous sommes des scientifiques et nous contrôlons toutes ces informations. Nous devons rester scientifiques à tous égards si on veut efficacement éteindre cette épidémie. Nous insistons pour dire que certaines de ces chaînes européennes et leurs “scientifiques” qui s’y prononcent ne sont pas crédibles, parce qu’ils sont très tatillons sur ces questions qu’ils ne semblent pas maitriser. Alors attention aux vendeurs d’illusions. Nous répétons que, seuls les scientifiques Chinois peuvent se prononcer valablement sur cette question d’efficacité thérapeutique.
Au début de l’épidémie, certaines Nations ont voulu isoler les Chinois et, ceux-là sont restés très dignes en combattant seuls et en procédant à des recherches pouvant circonscrire l’épidémie. Ils l’ont fait avec beaucoup de dignité et efficacité, aujourd’hui la Chine a stabilisé la situation, un genre d’épidémie qui survient tous les 10 à 15 ans et qui peut frapper n’importe quel pays. On a vu Ebola récemment en Afrique. Aujourd’hui certains Européens veulent s’approprier la paternité de résultats positifs issus du traitement des premiers patients touchés par le virus et guéris en Chine. Notre rôle en tant que scientifique est d’alerter l’opinion.
Aucun essai clinique ne peut se faire avec exactitude présentement pour aboutir à une telle conclusion. Ces personnes présentées comme “scientifiques” n’ont qu’à trouver les moyens de ne pas faire contaminer l’Afrique. Ils ont voulu faire du show en rapatriant les Européens de la Chine sans aucune base scientifique valable. Il nous a fallu beaucoup communiquer, scientifiquement et médicalement pour faire comprendre aux Sénégalais et aux Africains pourquoi le rapatriement n’était pas la solution immédiate. Le temps est le meilleur juge et la Science ne ment pas. On a vu aujourd’hui qui avait raison. Qu’Allah continue de protéger l’Afrique. Ils devaient normalement, (et c’est basic), savoir qu’ils s’exposaient et, de fait, exposaient le monde en procédant à ces rapatriements. Où étaient ces chercheurs Européens pour dire non à ces rapatriements sans fondement scientifique ? Il faut reconnaitre que le monde scientifique sérieux avait alerté et s’attendait à cette situation, découlant de ces rapatriements, qui sévit en Europe précisément en Italie.
Nous osons espérer qu’avec la situation actuelle, ils ne vont pas maintenant quitter l’Europe pour venir s’installer en Afrique qui est jusque-là indemne de ce virus. Aux Africains d’être fermes et vigilant face à cela avec un contrôle strict de nos frontières surtout de nos aéroports. Toute personne venant de l’Europe devra faire l’objet de screening total et suivi rapproché. D’ailleurs, nous allons incessamment organiser un point de presse pour informer nos compatriotes Sénégalais sur toutes ces questions scientifiques et leurs dérivés.
Professeur Daouda NDIAYE
Directeur du Centre international de Formation et de Recherche sur les Agents Infectieux et la Génomique (CFR-AG)
Chef du Service de Parasitologie-Mycologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
LE CORONAVIRUS ''DIAGNOSTIQUÉ'' A DAKAR
Après une première rencontre à Dakar, suivie d’une deuxième en Afrique centrale, le Sénégal abrite un autre atelier sur le coronavirus qui sévit en Chine et qui a étendu ses tentacules en Europe et dans certains pays de l’Asie
Après une première rencontre à Dakar, suivie d’une deuxième en Afrique centrale, le Sénégal abrite un autre atelier sur le coronavirus qui sévit en Chine et qui a étendu ses tentacules en Europe et dans certains pays de l’Asie. Cet atelier de trois jours, ouvert hier, vise à doter quinze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et deux de l’Afrique centrale de capacités de pouvoir riposter en cas d’attaque du coronavirus.
Les ressortissants chinois en provenance des régions autres que Wuhan, l’épicentre du coronavirus dont les habitants sont mis en quarantaine, sont entrés, d’après certaines informations, dans certains pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Cela préoccupe au point de se demander si ça ne constitue pas un risque réel de les laisser continuer à franchir les frontières de la Cedeao. «En ce qui concerne la fermeture des frontières, l’Oms a été claire concernant les voyages. J’aurais tendance à demander de se conformer aux recommandations de l’Oms», s’est limité à répondre Dr Amadou Sall, administrateur de l’Institut Pasteur.
Qui ne manque pas de souligner que «la fermeture des frontières est une décision politique qu’il faut poser aux politiques». Ce dernier était venu hier procéder à l’ouverture officielle d’un atelier régional de trois jours de formation pour les quinze pays membres de la Cedeao sur le diagnostic du nouveau coronavirus Covid 19. En plus des pays membres de la Cedeao, on note la présence de deux pays de l’Afrique centrale, à savoir le Tchad et la Rdc, invités à participer à la rencontre.
«Le premier consiste à avoir un échange d’informations entre les différents participants et une mise à jour de la connaissance de ce virus. Dans le domaine du diagnostic, c’est une nouveauté. Ce virus est une nouveauté», indique Dr Sall.
Ce dernier souligne que «le deuxième élément important est de donner une expérience pratique à l’ensemble de nos collègues de manière à faciliter la mise en place une fois dans leur pays. Et le troisième élément important est de construire tout l’écosystème de laboratoires en Afrique en discutant et en organisant les différents aspects de laboratoire, soit dans la caractérisation des risques pathogènes dans le domaine de la confirmation et des échanges qu’on peut avoir ou dans la façon de faire de la recherche autour de cette question.»
L’Institut Pasteur de Dakar a été choisi pour piloter cet atelier du fait de son expertise et l’attitude dont avait fait montre notre pays par rapport à l’Ebola qui sévissait dans certains pays en Afrique. Après un premier atelier à Dakar, suivi d’un deuxième tenu il y a quinze jours de cela en Afrique du Sud, ce troisième atelier au Sénégal regroupant les pays de la Cedeao relève d’une «nouvelle démarche qui consiste à préparer les pays africains bien avant que l’épidémie n’arrive», dit Dr Amadou Sall qui fait remarquer que «cette démarche s’inscrit dans une dynamique collective incluant l’Union africaine et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) par son bureau régional en Afrique et incluant une dynamique régionale très forte en Afrique de l’Ouest portée par l’Organisa tion ouest africaine de la santé».
«Cette dynamique vise à travailler de façon concertée à préparer les pays à cette nouvelle menace et de les doter de capacités importantes dans les cinq piliers de la réponse aux épidémies», note celui qui parle de la pertinence d’un atelier dans un contexte marqué par une évolution dans les quinze derniers jours de l’épidémie qui s’est propagée en Europe et dans d’autres pays en Asie à un moment où un premier cas confirmé a été détecté en Afrique. «Cette première étape est d’autant plus importante», selon Dr Sall, «qu’elle permet de déclencher les autres éléments que sont la prévention, le contrôle de l’infection et la communication, le volet de la prise en charge et de la surveillance».
Représentant du directeur de l’Organisation ouest africaine de la santé (Ooas), Dr Abdou rahmane Sow a souligné que le Dg de l’Ooas se réjouit que Dakar abrite ce deuxième atelier qui est d’une importance capitale, dans la mesure où «les pays africains devraient travailler main dans la main pour préparer notre région à mieux faire face à l’épidémie de coronavirus».
«L’objectif de cet atelier est non seulement de les former, mais de renforcer leurs capacités de diagnostic», a dit Dr Abdourahmane Sow avant d’attirer l’attention sur le fait que cette rencontre «va faciliter la détection et la collaboration entre les pays de la Cedeao».
BENOIT SAMBOU BOUDE MOMENTANEMENT LA SALLE
La session du dialogue politique d’hier, mardi 25 février, a été émaillée d’un incident. Il y a eu une vive tension entre le coordonnateur du pôle de l’opposition, le député Déthié Fall, et celui de la majorité présidentielle, Benoit Sambou
La session du dialogue politique d’hier, mardi 25 février, a été émaillée d’un incident. Il y a eu une vive tension entre le coordonnateur du pôle de l’opposition, le député Déthié Fall, et celui de la majorité présidentielle, Benoit Sambou, qui a boudé la salle pendant un moment, avant d’être ramené à de meilleurs sentiments par de bonnes volontés.
La tension était montée d’un cran hier, au niveau de la commission du dialogue politique. En effet, il nous a été rapporté qu’il y a eu une vive altercation entre le coordonnateur du pôle de l’opposition, Déthié Fall, et celui de la majorité présidentielle. Sur les faits, il a été indiqué que c’est le député du parti Rewmi qui avait pris la parole pour fustiger l’attitude de la majorité présidentielle qui, à son avis, s’est arcboutée sur une position refusant de faire des concessions.
Selon notre source, Déthié Fall a déploré les désaccords notés sur l’Objectif spécifique 7 (OS7). Il aurait reproché à la majorité d’être à l’origine des mésententes sur 5 des 6 points dudit OS7. Il s’agit du cumul des fonctions de chef de parti et de président de la République, de la liberté de candidature, de l’arrêté Ousmane Ngom ou encore de l’Article 80, sans oublier la décrispation de l’espace politique. Le vice-président du parti Rewmi, révèle toujours la source, ne comprenait pas que la majorité mette les freins sur des questions fondamentales qui traitent des droits et libertés des citoyens, de liberté et de démocratie.
Notre source de poursuivre que le coordonnateur de l’opposition a estimé que lesdites questions sont de vieilles revendications de tous ceux qui ont eu à faire l’opposition, que ce soit les opposants d’aujourd’hui, tout comme ceux qui sont actuellement au pouvoir et opposants d’hier. Ainsi donc, il avait estimé que ces questions devraient trouver des réponses.
Ce qui a fait, cependant, monter la tension serait le fait que Déthié Fall interpelle nommément le coordonnateur de la majorité présidentielle, en lui faisant porter le chapeau. C’était la goutte de trop pour Benoit Sambou qui a préféré quitter la salle pour ne pas écouter le poulain d’Idrissa Seck. Il a fallu, selon la source, l’intervention de Cheikh Sarr, Ousmane Seye et autres qui sont sortis le retrouver au dehors. Ces derniers sont parvenus à le faire revenir à de meilleurs sentiments pour rejoindre la salle. Il faut noter, toutefois, que dans sa synthèse, le Général Niang a estimé qu’il fallait faire une recommandation forte au président pour la décrispation de l’espace politique.
Par ailleurs, il faut indiquer que la session d’hier a été marquée par la présence de la fédération sénégalaise des handicapés. Munie d’un document, celle-ci a fait un certain nombre de propositions, notamment l’aménagement de bureaux adaptés pour les personnes vivant avec un handicap, lors des votes; l’introduction sur le fichier d’un discriminant permettant de les identifier afin que, dans l’établissement de la carte électorale, ils soient orientés dans lesdits bureaux. Autre chose, ladite fédération a proposé que, dans les assemblées électives, il y ait deux places réservées aux handicapés sur les 10 premiers sur les listes. Pour la prise en compte des doléances de la fédération des handicapés, il a été retenu la mise en place d’une commission technique pour réfléchir sur lesdites propositions.
LA MAJORITE OPPOSE SON VETO
Les acteurs au dialogue politique n’ont pas pu trouver de consensus autour de la question de la décrispation du paysage politique, un des sous points de l’OS7.
Jean Michel DIATTA et Maimouna DIAO |
Publication 26/02/2020
Décidemment, l’Objectif spécifique 7 (OS7) du dialogue politique qui comporte les questions de l’arrêté Ousmane Ngom, l’article 80, la liberté de candidature, tout comme le cumul de fonctions de Chef de l’Etat et de chef de parti, entre autres, est une patate chaude pour la Commission cellulaire du dialogue politique. Encore hier, mardi 25 février, les acteurs au dialogue politique n’ont pas pu trouver de consensus autour de la question de la décrispation du paysage politique, un des sous points de l’OS7. Les plénipotentiaires de la majorité présidentielle ont tout bonnement botté en touche toutes les propositions faites par les autres pôles, notamment celui de l’opposition qui a voulu parler de l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, ou encore de la fin des poursuites pour Guy Marius Sagna et Babacar Diop. Même la proposition de la société civile consistant à mettre sur pied une commission pour parler de ces questions a été rejetée.
DJIBRIL GNINGUE, SOCIETE CIVILE : «La majorité pense que cela dépasse la commission»
«On a reçu la fédération sénégalaise des handicapés, ils voulaient rencontrer la commission exécutive pour poser un certain nombre de doléances. Suite à cette rencontre, on a abordé le menu principal qui est la décrispation et nos discussions ont tourné autour de cela. Il faut dire qu’il n’y a pas eu d’accords sur ce plan parce que la société civile a proposé la mise en place d’une commission. Il s’agit de la décrispation de la situation politique, d’apaiser et de ramener la confiance entre les acteurs politiques. C’est pour cela que l’opposition a signalé les cas de Khalifa Sall et de Karim Wade.
Au niveau de la société civile, on a proposé la mise en place d’une commission qui devrait se pencher sur ces cas pour ne pas individualiser ou personnaliser ce problème de la décrispation. Parce que pour nous, la décrispation se joue à cause de plusieurs choses. D’abord, elle pose le renforcement des droits fondamentaux des citoyens et ensuite cela pose la liberté publique. Or, sur ce plan-là, on a abordé l’article 80, l’arrêté d’Ousmane Ngom, la liberté de candidature, le cumul des mandats. Sur tout cela, il y a des désaccords. C’est pour cela que l’on a proposé une commission pour trouver une solution afin de décrisper la situation.
Cependant, ni la majorité ni l’opposition n’ont donné suite à cela. C’est un constat de désaccord même s’il y a certains qui proposent de mettre cela dans les questions à rediscuter. On l’avait proposé si au besoin on pourrait faire de la médiation parce que pour la majorité, les questions ne peuvent pas être réglées là-bas et ils ont insinué que cela pourrait se faire avec le président de la République. C’est pourquoi, on a dit que si la commission avait un mandat, elle pourrait non seulement élaborer des propositions et rencontrer tous les acteurs susceptibles d’être rencontrés pour les écouter et échanger avec eux. Et à la fin, on pourrait soumettre à la commission des propositions concrètes pour faciliter la prise de décisions. Malheureusement les différents camps n’ont pas donné suite à cela. Les non-alignés ont développé leur position. D’après eux, le cas de Khalifa comme celui des autres ne peuvent pas être réglés isolément. Leurs positions se rapprochent du nôtre et de celle de l’opposition aussi. Mais, il y a la majorité qui pense que cela dépasse la commission. On peut dire qu’il n’y a pas de consensus. En synthèse, le président a proposé de faire une recommandation en direction de l’Etat. Cela, en demandant de prendre toute mesure pouvant contribuer à la décrispation du climat politique. Je pense que cela vise à atténuer le désaccord».
NDIAWAR PAYE, PLENIPOTENTIAIRE DE LA MAJORITE : «Nous leur avons gentiment demandé d’utiliser d’autres canaux pour poser ces problèmes»
Nous pensons que le président Macky Sall, en appelant au dialogue national, après avoir largement gagné à un peu plus de 58%, est pour la décrispation et l’apaisement de l’espace politique. Nous aussi, ses plénipotentiaires, nous sommes mus par cette même disposition d’esprit. Il est vrai que nous défendons nos positions, mais nous le faisons dans un esprit fairplay : voir ce qui est possible de faire dans le consensus et ce qui ne l’est pas. Dialoguer ne veut pas dire avoir des consensus partout. On a des accords.
Mais, l’Objectif spécifique 7 est très difficile, très politique car c’est l’article 80, le cumul de fonctions, etc. Aujourd’hui, dans le cadre de la décrispation, ils ont parlé des cas de Karim Wade et de Khalifa Sall. Ensuite, il y a les cas Guy Marius Sagna et Dr Babacar Diop. Personnellement, je leur ai dit que c’est deux blocs de cas différents. Parce que Karim Wade et Khalifa Sall ont été jugés, condamnés et graciés par le président Macky Sall. Pour les autres, Guy Marius Sagna et Babacar Diop, l’opposition demande qu’on arrête les poursuites. On leur a dit que c’est impossible, le président ne peut pas l’arrêter. Sinon vous allez dire que le président s’immisce dans l’action de la justice. Ce dont il n’a pas le droit. Ce que nous pouvons faire, c’est de laisser la justice faire son travail. Après le jugement, le président peut intervenir dans ses pouvoirs discrétionnaires en termes de clémence. Ce qui est valable pour Khalifa Sall et Karim Wade.
La société civile a demandé qu’on mette en place une commission pour débattre de cela. Mais, nous avons estimé que ce n’était pas du tout opportun, dès lors que même le président de séance ne l’a pas proposé. Parce qu’aller dans cette commission, c’est continuer les divergences sur cette question. La commission politique n’a pas pu régler cette question, non plus la commission proposée par la société civile ne pourra le faire. Ce n’est pas ce cadre qui peut régler ces affaires. Cela peut se régler dans d’autres espaces de dialogue. Il y a les coulisses où les gens peuvent se parler, parler au président pour solliciter sa clémence. Nous leur avons gentiment demandé d’utiliser d’autres canaux, d’autres espaces pour poser ces problèmes. Nous ne nous sommes pas opposés, mais nous ne sommes pas mandatés pour cela et le cadre n’est pas approprié pour ça».
CROISSANCE ET POLITIQUE ÉCONOMIQUE : LES OBSERVATIONS DE CEMILE SANCAK
La croissance ne se mange pas. C’est la ritournelle opposée au régime en place lorsque ses tenants se glorifient du taux de croissance économique que Cemile Sancak, la représentante résidente du Fonds monétaire international (FMI), à Dakar, table à près de 8,5% entre 2020 et 2024.
Dans une interview accordée à L’Observateur, cette dernière souligne que « pour que la majorité de la population ressente l’impact de la croissance économique, il faut une croissance inclusive tirée davantage par le secteur privé, surtout par les Petites et moyennes entreprises (PME).
Leur développement pourrait conduire à la création d’emplois, et à l’augmentation des revenus.
Il est important de mettre en œuvre les réformes dans le domaine des finances publiques afin d’améliorer la mobilisation des recettes, surtout en renforçant l’administration des recettes, et d’accroître l’efficience des dépenses d’investissement pour qu’il y ait assez de ressources pour répondre aux besoins d’investissements dans les infrastructures, et le capital humain.
Et prendre en charge le financement des filets de sécurité sociale. Il est également important de mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour améliorer l’environnement des affaires afin de favoriser le développement du secteur privé, et notamment, les PME, qui jouent un rôle important au Sénégal. L’ICPE (Instrument de coordination de la politique économique) a pour objectif de soutenir les efforts déployés par le Sénégal pour consolider la stabilité macroéconomique et favoriser une croissance soutenue et inclusive tirée par le secteur privé. »
« Il est aussi important pour le secteur privé d’avoir accès au financement »
Toutefois, le secteur privé ne cesse de se plaindre d’être désavantagé face à la concurrence étrangère. « Il est aussi important pour le secteur privé d’avoir accès au financement afin de pouvoir s’impliquer dans la mise en œuvre des grands projets. » Selon elle, le secteur privé sénégalais montre « des tendances très prometteuses notamment avec l’accroissement du nombre de start-ups, et d’entreprises innovantes.
Toutefois, la plupart sont encore dans le secteur informel où la productivité est faible. Il sera donc important pour l’État de faciliter une transition du secteur informel vers le secteur formel, notamment à travers la simplification de la taxation des petites entreprises, de la dématérialisation des procédures de paiement des impôts, et d’enregistrement des entreprises. »
C’est un secret de polichinelle, « le diagnostic du système fiscal montre un trop faible nombre de contribuables et d’importateurs qui paient leurs impôts. Pour renverser cette situation, la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (SRMT) vise à élargir l’assiette fiscale, et douanière, en centralisant et exploitant des données et des renseignements sur des inconnus des services en charge des recettes ».
Pas de hausse des impôts en vue
A l’en croire, une hausse des impôts n’est pas en vue. Mais « les réformes insisteront sur l’expansion de l’assiette de l’impôt notamment en rapatriant progressivement le secteur informel dans le filet fiscal, et en rationnalisant les exonérations et leur application.
Pour amener les contribuables à respecter leurs obligations fiscales, il est prioritaire notamment d’améliorer l’application des règles de perception de l’impôt, et les contrôles fiscaux, et de renforcer les contrôles, et procédures de douane. »
Quid de la hausse du coût de l’électricité ? « La hausse du prix de l’électricité n’est pas une recommandation du programme ICPE. La priorisation des dépenses relève du choix des autorités », dit-elle.
SEYNABOU NDIAYE CONDAMNEE A 20 ANS DE PRISON
La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar n’a pas été clémente avec Seynabou Ndiaye, cette dame arrêtée pour avoir maltraité les deux filles de son époux au point qu’elles sont devenues des malvoyantes.
Une peine d’emprisonnement de 20 ans a été infligée à la dame Seynabou Ndiaye. Elle a comparu à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le 11 février dernier, pour des maltraitances qui sont à l’origine de la cécité des deux filles de son époux. Le verdict est tombé hier, mardi 25 février.
La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar n’a pas été clémente avec Seynabou Ndiaye, cette dame arrêtée pour avoir maltraité les deux filles de son époux au point qu’elles sont devenues des malvoyantes. 20 ans de travaux forcés est la peine prononcée par la justice en son encontre. Elle est reconnue coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la cécité. En plus de cela, elle devra verser 250.000 F CFA d’amende au Trésor public. Son mari, Modou Gueye, jugé par contumace pour non-assistance à personne en danger, écope de 5 ans d’emprisonnement ferme. Mieux, le couple est aussi appelé à donner à chacune des victimes, la somme de 150.000.000 F CFA en guise de dommages et intérêts.
Les victimes étaient âgées de 3 et 5 ans au moment des faits. C’était en 2015. En effet, des notables du quartier Darou Salam à Yeumbeul, s’étaient rendus à la Police pour dénoncer les sévices que la dame Seynabou Ndiaye, infligeait aux enfants de son mari venus chez leur père pour un séjour de 6 mois. Après des conciliations, la belle-mère avait promis de mettre un terme à ces agissements, selon les éléments du dossier. Une promesse qu’elle n’a pas respectée, obligeant ainsi ses dénonciateurs à interpeller la Police une nouvelle fois. Elle sera ceuillie à Niague, le 9 juin 2015, après une cavale d’une quinzaine de jours.
Placée sous mandat de dépôt, elle a fait face aux juges de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le 11 février dernier, après plusieurs renvois de l’affaire. Son dossier a été enrôlé pour la première fois à l’audience du 4 décembre puis renvoyé au 24 décembre devant d’autres juges de la Chambre criminelle. Les premiers à ouvrir le dossier ont évoqué une convenance personnelle, pour justifier l’interruption de l’audience. A la barre, elle a nié être l’auteure de faits qui lui sont reprochés. Mais, ses victimes ont dit, en réponse, qu’elle est à l’origine de leur cécité. Elle injectait une poudre de lessive dans leurs yeux, ont-elles rapporté. Une pratique qui n’est qu’une des nombreuses formes de maltraitances de leur tante, ont-elles fait savoir aux juges.