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4 octobre 2025
Par Abdou Khadre GAYE
LETTRE OUVERTE AUX DAKAROIS A PROPOS DU STATUT SPÉCIAL POUR DE DAKAR
Ce qu’ils veulent c’est que cette ville ne soit plus nôtre, mais soit la ville du Président, se colorant à ses nuances, à l’image de l’Assemblée Nationale, du (CESE, du HCCT, etc.
Au moment où la rue réclame la fin des abus, la baisse du coût de la vie et la pacification de l’espace politique, des thuriféraires du pouvoir en place, dans leur rôle de caresser le Président de la République dans le sens du poil, de lui plaire et de le perdre, agitent l’idée d’un statut spécial pour la ville de Dakar qui fut capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) de 1902 à 1959, de la Fédération du Mali de 1959 à 1960, avant d’être celle du Sénégal indépendant. Ils parlent de conflits d’intérêts à résorber, d’appétits politiques à ravaler et de dépolitisation de Dakar. Ils parlent d’une mesure préventive visant les possibles confrontations entre le pouvoir central et local qui naîtraient du surcroit d’envergure que donnerait au Maire son élection au suffrage direct et qui ferait de lui, disent ils, un Président de Ville. En vérité, ce qu’ils veulent c’est que nous n’élisions plus nos Maires, comme nous le faisons depuis 1887, mais qu’ils soient nommés par son Excellence avec le titre d’Administrateur de Commune ou autre. Ce qu’ils veulent, c’est nous retirer notre pouvoir de contrôler et de sanctionner positivement ou négativement nos élus librement choisis.
Dakaroises, Dakarois,
Ce qu’ils veulent c’est que cette ville ne soit plus nôtre, mais soit la ville du Président, se colorant à ses nuances, à l’image de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique Sociale et Environnemental (CESE), du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), etc. Ils oublient peut être ou feignent d’oublier qu’en vérité, il s’agit de décentraliser (ce qui était centré) et non du contraire et que l’Administrateur de Commune perd de fait la caution populaire gage de la légitimité du Maire bien élu. Ils ne savent pas, les pauvres, aveuglés qu’ils sont par leur position de pouvoir, leur intérêt propre et leur éloignement du peuple, qu’ils voguent à contre sens de l’histoire, crée une rupture d’égalité sans précédent entre les citoyens du Sénégal indépendant et rendent un mauvais service au premier des sénégalais qu’ils prétendent servir et de qui il est attendu, non pas de phagocyter tout et tout le monde, mais de renforcer toujours plus le système démocratique, de libérer les institution de la République de la tutelle de l’Etat, de respecter et de faire respecter les droits humains, partout et toujours, de réduire les inégalités entre les citoyens de ce pays et entre nos villes et nos campagnes et nous sortir du sous-développement, de la pauvreté et de l’insécurité.
Dakaroises, Dakarois,
Aider le Président c’est dire non à la proposition à lui faite de mettre Dakar sous tutelle. Car cette ville est nôtre, que nous lèguerons à nos enfants qui nous jugerons comme nous jugeons nos pères. Oui, aider le Président, c’est parfois lui résister, c’est toujours lui rappeler ses engagements, son serment et son parcours. Aider le Président, c’est lui dire ce que souffre le peuple, c’est lui dire ce que rêve le peuple, c’est lui dire ce que dit le peuple, mais c’est presque toujours lui déplaire, hélas !... Aider le Président, c’est le sauver des thuriféraires qui l’abusent et usent son pouvoir. Il est vrai que nous devons repenser notre ville, l’évaluer par rapport à elle-même et son trajectoire propre, évaluer les reformes passées et celles en cours, mieux l’organiser, mieux la structurer, mieux l’entretenir, mais en renforçant toujours plus la responsabilité citoyenne dans chaque quartier, dans chaque maison, du plus humble citoyen. Il est vrai que Dakar n’est pas le Sénégal, mais sans Dakar, le Sénégal ne serait plus tout à fait le Sénégal. Il est vrai que nous avons souffert de la guéguerre entre le Président et l’ex Maire de la ville, qui a valu à ce dernier l’emprisonnement et la perte de ses fonctions électives, hélas !
Dakaroises, Dakarois,
Nous avons souffert et continuons de souffrir de toutes les guéguerres politiciennes qui nous divertissent et retardent l’avancée de notre pirogue, mais ce n’est pas une raison pour priver le peuple de Dakar de son pouvoir de se choisir ses élus, ce n’est pas une raison pour marcher à reculons sur la route de la démocratie et de la responsabilité citoyenne. Ou alors fermons aussi l’Assemblée Nationale parce qu’on s’y bagarre quelquefois et que beaucoup de nos concitoyens dénoncent son inutilité. Fermons nos tribunaux à cause des reproches faits aux juges. Fermons nos routes à causes des accidents de la circulation. En vérité tous ces disfonctionnements doivent nous pousser à nous remettre en cause, nous aider à grandir et à accomplir le grand saut ; non à renoncer. Car le fleuve qui cherche la mer peut faire beaucoup de détours, mais jamais il ne recule, toujours il avance…
Dakaroises, Dakarois,
Faire le grand saut, c’est crier fort notre part de refus et assumer notre part de combat, en reconnaissance aux générations passées et pour le bien des générations actuelles et futures. Faire le grand saut, c’est écrire sur tous les murs, dans toutes les têtes et dans tous les cœurs que ce pays n’appartient à personne ni à aucun clan, que le pouvoir politique appartient au peuple qui le délègue à qui il veut et le reprend quand il veut. Ainsi seulement nous aideront nos hommes politiques à se départir de leur partisannerie et à songer exclusivement au bienêtre des populations et au développement du pays. Ainsi seulement nous rappelleront à ceux à qui le pouvoir est présentement confié la chance qui leur est offerte de mériter les louanges et la reconnaissance du peuple ou peut être sa malédiction. Ainsi seulement le pouvoir et l’opposition comprendront qu’il ne s’agit pas d’eux mais de l’ouvrage qu’ils ont en partage, qu’il ne s’agit pas de compétition mais de collaboration et parviendront à s’entendre, à cohabiter sans heurt et à travailler main dans la main pour le bien des populations.
Dakaroises, Dakarois,
Faire le grand saut, ce n’est pas nous laisser arracher notre droit de choisir le Maire que nous voulons pour notre ville, de le contrôler et de le sanctionner, non ! Mais nous battre pour le conserver et le renforcer. Faire le grand saut, c’est aussi reconquérir notre littoral, notre vue sur le grand large, nos plages et notre Finistère, c’est reconquérir nos trottoirs, nos baobabs, nos caïlcédrats et nos flamboyants, c’est reconquérir nos jardins, nos squares et nos ronds-points aménagés, nos bibliothèques, nos terrains de sports et nos salles de cinémas, notre air pur, notre brise marine et la bonne odeur de notre ville… Faire le grand saut, c’est aller de conquête en conquête… C’est un ballon qui nous est lancé, dit-on, pour sonder notre opinion et notre permissivité. Organisons-nous dans nos Pénc, nos quartiers et villages, dans nos entreprises, nos ateliers et nos marchés, et crions d’une forte et intelligible voix que Dakar est nôtre et que nous ne le cèderons à personne. Jamais. D’aucuns pensent que le sujet ainsi posé par les porteurs d’encensoir n’est pas digne de débat et que le dédain lui suffit comme réponse, mais un ballon de sonde irrespectueux mérite un bon coup de pied pour le retourner à son envoyeur. En attendant la suite…
ÇA « CHAUFFE » ENTRE LE SAMES ET L’ALLIANCE AND GUEUSSEUM !
Qui pour faire baisser l’adrénaline entre les membres du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et les militants de l’alliance and Gueusseum ?
Qui pour faire baisser l’adrénaline entre les membres du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et les militants de l’alliance and Gueusseum ? Deux syndicats de la santé qui se sont lancés dans une guerre sans merci opposant médecins-chefs et prestataires paramédicaux.
Dans la vaste bergerie du système des médecins et paramédicaux dans laquelle chacun veut s’imposer, médecins et infirmiers se donnent des… injections. Les deux camps s’accusent mutuellement dans le jargon qui leur est propre. Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) reproche aux agents membres de l’Alliance And Gueusseum de refuser d’avaler les « ordonnances prescrites ». Quant aux amis de Mballo Dia Thiam, ils considèrent que leurs « maux de tête » ne peuvent guère être soulagés au niveau du service de chirurgie, encore moins d’orthopédie.
Au contraire, l’envie les démange de donner des coups… de tête à ces mêmes médecins avec lesquels ils se regardent désormais en chiens de faïence. En effet, le syndicat des médecins dit avoir noté des attaques et autres sorties répétitives à l’endroit de ses membres de district sanitaire de Pikine Ouest. Des accusations battues en brèche par And Gueusseum, section Pikine, selon qui, « les médecins ignorent complètement notre démarche syndicale ».
Selon le Dr Aliou Niang, secrétaire général du Sames, section région de Dakar, « des agents mutés refusent de respecter les décisions administratives en violation des règles administratives élémentaires » Et de mettre l’administration en garde contre toutes tentatives de déroger aux règles des agents en service. Mais les syndicalistes affiliés au groupe de syndicats dirigé par M. Thiam minimisent.
Le président départemental de Pikine de l’Alliance des syndicats autonomes de la Santé (Asas), en lisant hier lors d’un point de presse tenu pour l’occasion la déclaration liminaire de son syndicat, dénigre la façon de faire de « ce groupuscule, sous le couvert du Sames », qui, dit-il, aurait « fait dans l’amalgame et la démagogie en tentant de semer la confusion, et tromper l’opinion à travers un vil combat corporatiste dans le seul but de promouvoir la médiocrité, la tricherie, les contrevérités, la méchanceté et l’arbitraire ». Rien que ça ! Adiouma Marone se veut clair. « Le système de santé publique sénégalais est piloté par un ministère de le Santé et de l’Action sociale », et non par un « ministère de la médecine ». Donc, « un système où tout le monde, médecins comme paramédicaux, mérite respect et considération », a tenu à rappeler ce syndicaliste de la santé. Malheureusement, se désole-t-il, « certains médecins chefs de districts et de régions confondent leur statut de médecin-chef avec celui de médecin-syndicaliste. Un domaine dans lequel ils gagneraient à se former ». Il indexe particulièrement les médecins-chefs du district sanitaire de Pikine et de la région de Dakar qui auraient pris le système en otage « en confondant leur casquette de thérapeute, de gestionnaire, d’administration et de syndicaliste dans une seule et même fonction de chef pour laquelle ils ne cherchent que le profit immédiat ».
Face à ces accusations jugées « infondées et personnelles de la part d’agents à la retraite par voie de presse », le Sames demande à tout victime d’accusations de ce genre de porter plainte devant des juridictions contre tout agent qui continuera de proférer des menaces et accusations gratuites, chantages ou calomnies avec la légèreté d’un syndicat à l’endroit de ses membres. Faudra-t-il appeler les casques bleus à la rescousse pour s’interposer entre blouses blanches de différentes catégories ?
LE DG DU COUD ABDOULAYE SOW DESAVOUE PAR LES ETUDIANTS DE LA FAC DE DROIT
L’amicale de la faculté de droit qui organisait hier un point de presse ne supporte guère l’insouciance de leurs autorités. Ces dernières veulent organiser une levée des couleurs et un « Cleaning Day ».
Le directeur général du Coud Abdoulaye Sow devra encore attendre pour réaliser sa levée de couleurs et son Cleaning Day à l’université de Dakar. Les étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques à travers leur amicale estiment que les priorités sont ailleurs. Surtout dans un espace universitaire où les conditions de vie sont devenues difficiles.
Ils étaient nombreux. Les étudiants de droit de l’université de DAKAR sont très remontés contre la direction du COUD. L’amicale de la faculté de droit qui organisait hier un point de presse ne supporte guère l’insouciance de leurs autorités. Ces dernières veulent organiser une levée des couleurs et un « Cleaning Day ». Il est bon de rappeler que les étudiants ne sont pas en principe contre ces initiatives. Mais l’heure est grave. L’urgence est ailleurs. Babacar Kébé président du comité social de l’amicale étaye leurs postures. « Les étudiants manquent crucialement d’eau au niveau des pavillons (I, S, T, G).
La liste est loin d’être exhaustive » explique Babacar Kébé. Il persiste pour dire que le Coud doit beaucoup veiller à ce que les étudiants soient dans les meilleures conditions de vie et d’hygiène. Les rangs sont kilométriques. Se restaurer devient difficile à la limite, même relève d’un parcours de combattant. Cela est dû à un manque d’effectifs. Djibril Gueye debout sur ses 1,92m et secrétaire général de l’amicale hausse le ton.
La priorité, c’est la survie des étudiants. Les filles qui sont dans les pavillons ne peuvent plus faire des gymnastiques pour chercher de l’eau. Ce liquide est précieux pour la vie. Il a aussi rappelé que service médical est confronté à des difficultés pour subvenir aux besoins des étudiants en médicaments. Ceci est un aveu de taille. Les étudiants sont très furieux contre leur nouveau directeur. Ils ajoutent qu’ils n’ont pas de besoin d’intermédiaire. Leurs revendications est à prendre au sérieux. Le secrétaire persiste et ajoute que pendant les weekends, les pavillons sont invivables. Ceci n’est un avertissement. Les étudiants de la faculté de droit sont reconnus pour leur savoir-faire, mais surtout ils sont capables de perturber tout le système universitaire. Ils sont vraiment au bout du gouffre. L’amicale a surtout insisté sur les conditions de vie. L’université Cheikh Anta Diop de Dakar compte plus 180.000 étudiants. La restauration pose un véritable problème. Le manque d’eau est insupportable. A cela s’ajoute un service médical qui est vraiment malade faute de médicaments. L’hygiène n’est pas au rendez-vous à l’université de DAKAR. L’amicale des étudiants de la faculté de droit dit non.
CHEIKH DIOP CNTS-FC APPELLE A DIFFERER L’APPLICATION DE LA LOI COMMUNAUTAIRE
La Cedeao prévoyant une application d’ici 2025, la précipitation du ministre Abdou Karim Sall pas du tout comprise par les acteurs.
Le Sénégal cherche-t-il à gagner l’auréole de pionnier dans l’application de la décision de la Cedeao visant l’interdiction des sachets en plastique dans l’espace communautaire ? Une chose est sûre : le zèle des autorités de notre pays risque de mettre en péril près de 30.000 emplois (directs et indirects) gravitant autour de la vente de sachets d’eau. Lesquels sont produits et conditionnés par les très petites et petites unités industrielles s’activant dans le microdosage d’eau. Le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, qui mène le combat pour l’application des dispositions de la loi N° 2020-04 du 04 avril 2020, interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’usage des sachets plastiques, est donc interpelé. Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop affiche son inquiétude. Il appelle à un report de l’application de la loi du 20 avril.
L’interdiction des sachets en plastique aux pays membres à l’horizon 2025 est rappelée par le patron de la Cnts-Fc. Lors d’une rencontre à Ouagadougou au Burkina en ce début février (les 04 et 05), les ministres en charge de l’Environnement des pays membres de la Cedeao avaient décidé de ‘’l’interdiction, de l’importation, de la production et de la commercialisation des emballages plastiques dans la région d’ici 2025’’. Il en est de même de ‘’l’interdiction de l’installation de nouvelles unités de production d’emballages plastiques dans les pays de la Cedeao’’. Au vu du deadline fixé, Cheikh Diop se demande pourquoi le Sénégal se précipite-t-il pour vouloir coûte que coûte appliquer cette directive dont l’entrée en vigueur pourrait engendrer beaucoup de drames. « Il est vrai qu’on ne peut pas militer de façon ardue contre cette loi qui est d’actualité puisque prenant en compte les menaces sur la planète et sur notre environnement » tient à préciser tout de même le président de la deuxième centrale du pays. Une manière pour Cheikh Diop de dire qu’il n’est pas opposé à l’application de la loi. « Mais je crois qu’à partir du moment où la mise en œuvre d’une telle loi pourrait avoir de sérieux impacts sur les emplois, mais aussi sur des petites et grandes entreprises qui ont dans le processus de fabrication industrielle de leurs produits des petits sachets en plastique ou des filtres en plastique, il serait judicieux de différer son application pour donner le temps aux unités de s’adapter. Déjà certaines sont dans le processus de réactualiser leurs systèmes de production, d’autres sont dans la réflexion » explique le président de la Cnts-Fc au téléphone.
Cheikh Diop appelle le gouvernement, surtout le ministre de l’Environnement, à discuter avec tous les acteurs concernés par cette implication. Selon notre interlocuteur, en effet, rien ne justifie cette précipitation du fait que le Sénégal a le temps pour appliquer une mesure dont le deadline de la Cedeao est prévu en 2025. Ce jeudi, le patron de la CntsFC prend la tête du combat lancé par le Collectif des travailleurs des 700 unités de production des eaux en sachets (CTES). Ces derniers sont venus spontanément vers Cheikh Diop pour lui soumettre leurs préoccupations. « Les autorités sénégalaises ont lancé une nouvelle croisade contre les sachets plastiques pour mettre définitivement fin au péril plastique.
En effet, à partir du 20 avril 2020, les dispositions de la loi N°2020- 04 du 04 avril 2020, interdisant la production, l’importation, la détention, la distribution et l’usage des sachets plastiques seront appliquées dans toute leur rigueur. Au-delà de l’impact de cette loi sur la production industrielle et artisanale d’eau en sachets, plus de 10.000 personnes risquent de perdre leur principale source de revenus et de subsistance, près de 20.000 autres emplois indirects risquent de disparaitre » estime le CTES. Ce collectif n’est pas seul dans cette bataille. Les industriels du pays comptent aussi s’engager pour la même cause. Pourvu que le ministre de puisse entendre tous ces cris de désapprobation et réunisse tout le monde autour d’une table pour des discussions devant permettre d’aboutir à un consensus sur la question. En effet, qu’est-ce que cela couterait au gouvernement, vu que le deadline communautaire est fixé à 2025, d’accorder un délai aux différents acteurs afin qu’ils puissent s’adapter ?
LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO «AVOUE» SON ÉCHEC A DAKAR
La Cour pourrait être comparée à un organe qui n’a aucun pouvoir coercitif sur ses Etats membres. Lesquels n’appliquent ses décisions que quand ça les agrée. Et jettent à la poubelle le reste.
À suivre le vice-président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Gberi-Be Ouattara, les décisions de la communauté sont souvent considérées comme du menu fretin, voire comme nulles et de nul effet, par les gouvernements des Etats composant la Cedeao. Rares sont les pays qui prennent en considération leurs recommandations. Hier, lors de l’atelier tenu par la mission de sensibilisation de la Cour de Justice de la communauté Cedeao au Sénégal, le vice-président de la Cour de Justice communautaire, a listé les limites de l’institution à faire appliquer les décisions qu’elle rend par les Etats membres.
La Cour de Justice de la Cedeao pourrait être comparée à un organe qui n’a aucun pouvoir coercitif sur ses Etats membres. Lesquels n’appliquent ses décisions que quand ça les agrée. Et jettent à la poubelle le reste. C’est en tout ce qu’on peut retenir — en extrapolant un peu — des propos du vice-président de la Cour de justice de Cedeao, Gberi-Be Ouattara, lors de sa rencontre avec les avocats, journalistes, étudiants, membres de la société civile etc. tenue hier à Dakar. Le juge estime que cette application des décisions qu’elle rend, c’est le défi auquel la Cour de Justice de la Cedeao fait face. « Vous savez, après la création de la Cedeao, chaque communauté s’est dotée d’un organe juridictionnel qui est l’organe judiciaire principal de la communauté qui est la Cour de Justice. Et il est indiqué dans le protocole fondateur que tous les Etats doivent indiquer à l’interne un organe, une structure, une institution, chargé de l’exécution des décisions de la Cour. Mais depuis 2001 que la Cour a été mise en fonctionnement jusqu’au jour d’aujourd’hui, il n’y a que six Etats qui ont désigné leur structure », a expliqué pour sa part le juge Ouattara, également membre de la Cour.
A cet effet, il reconnait que les Etats restent encore toujours plus forts que l’institution à laquelle il appartient. « Cela veut dire que sur les 15 Etats qui composent la Cedeao, on a neuf Etats qui n’ont pas encore désigné l’organe. Mais tout de même, il y a quelques Etats qui n’ont pas d’organes, mais exécutent les décisions de la Cour. Les problèmes des décisions de la Cour, c’est qu’elles sont rendues presque contre les Etats. Et les Etats, c’est la puissance publique. L’Etat est insaisissable. On ne peut pas faire une exécution contre un Etat. Donc, c’est avant tout la volonté politique qui exécute les décisions de la Cour. Il y a certains Etats qui exécutent mais il y a d’autres qui rechignent à les exécuter » fait-il savoir. Bien qu’il n’ait pas voulu citer ces Etats mauvais élèves, il est évident que le Sénégal en fait partie qui a refusé d’exécuter les arrêts de la Cour relatifs aux affaires Karim Wade et, en partie, Khalifa Sall !
Des sanctions politiques prévues
Par ailleurs, le vice-président M. Ouattara indique que malgré la « faiblesse » de son institution, il est prévu des sanctions d’ordre politique pour amener les Etats à exécuter ses décisions. Cependant, la mise en œuvre de ces sanctions relève plutôt du président de la Commission qui doit saisir le Conseil des ministres, la Conférence des chefs d’Etat etc. Autant dire les Etats qui refusent de s’exécuter ! « A propos de l’exécution, il n’appartient pas à la Cour d’exécuter ces décisions, parce que c’est une juridiction. On sait que lorsqu’une juridiction rend une décision, il appartient aux parties de faire exécuter la décision chacune en ce qui la concerne », rappelle le vice-président Ouattara en faisant allusion à la faiblesse des pouvoirs de la Cour de justice de la Cedeao. Présent à cette rencontre, le bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal, Me Papa Laïty Ndiaye, estime que tout le problème de l’application se trouve dans les mentalités des dirigeants. « L’Etat de droit, c’est d’abord un état d’esprit. La démocratie et tous les grands principes que l’on proclame ne sont pas forcément quelque chose d’écrit. L’écrit ne suffit pas pour en faire la substance. Il faut aussi que les gens, dans leur mentalité (leur manière de concevoir le monde, de voir la vie), ils intègrent ces notions-là. On est démocrate ou on ne l’est pas. Je veux dire que ce n’est pas parce que vous avez une constitution ou des lois qui disent que vous êtes démocrate que vous l’êtes. Démocratie, c’est d’abord de l’avoir dans le sang, dans la peau, dans la façon dont on raisonne tous les jours. C’est un peu quand on est dans la foi », a-t-il soutenu.
Me Pape Laïty Ndiaye indique pourtant garder espoir qu’au sortir des travaux d’hier que les Etats respecteront désormais les décisions rendues par la Cour. « J’avoue que sur cette question, les personnes les mieux placées pour répondre, ce n’est certainement pas moi. En revanche, ce qui est constant même dans mes propos liminaires, j’ai indiqué que mon espoir est, au sortir des travaux, que nous puissions en quelque sorte obtenir des gouvernements, et en particulier du gouvernement sénégalais, que toutes les décisions rendues par la Cour de Justice de la Cedeao et dont le caractère exécutoire figure dans l’acte fondateur, puissent recevoir exécution sans aucun problème. On a exprimé l’espoir qu’au sortir de ce genre d’échanges, désormais, les arrêts de la Cour soient appliqués convenablement par les Etats », a indiqué le bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal.
Avant de souligner : « Comme je l’ai indiqué, ce sont les Etats ou leurs représentants les plus qualifiés qui sont en quelque sorte mieux placés que moi pour y répondre. Mais, il y a une évidence qui consiste à dire que quelque fois, les décisions ne sont pas appliquées parce que ça ne correspond pas aux desiderata de ceux qui nous dirigent. Cela parait une vérité d’évidence ». Certes, il reconnait que les autorités des Etats membres ne respectent pas les décisions de la Cour mais, estime-t-il, « c’est plus complexe que cela ». Et d’expliquer que « la spécificité de la Cour de Justice de la Cedeao, c’est qu’à la différence d’autres Cours qui s’occupent des droits de l’Homme, il est possible de la saisir directement sans avoir épuisé les voies de recours internes. A la différence de la Cour européenne de droits de l’Homme, il est admis que la Cour de justice de la Cedeao, sur des questions relatives aux droits de l’Homme, peut être saisie par une personne qui n’a pas épuisé ses recours sur le plan interne et peut-être même qui ne les a pas entamées. Cela dit, c’est un fait non contestable que nos gouvernements ne se conforment pas aux décisions de la Cour de Justice de la Cedeao bien que ces décisions soient aux termes du texte exécutoires », a conclu Me Papa Laïty Ndiaye, bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal.
L’ANCIEN CO-DÉTENU DE THIONE SECK ARRÊTÉ AU MALI POUR TRAFIC DE FAUX BILLETS
une perquisition effectuée à son domicile malien a permis de saisir un montant global de 900 millions F CFA (en dollars et euros), ainsi que plusieurs chèques et machines aidant à la contrefaçon monétaire
L’ex-codétenu de Thione Seck dans l’affaire des faux billets à nouveau dans de sales draps. Alaye Djitèye a été arrêté au Mali.
Ce, alors que son procès en appel est prévu le 23 mars, à Dakar, aux côtés de l’artiste.
Djitèye est encore tombé dans une rocambolesque affaire de trafic de faux billets et d’usurpation d’identité.
Ainsi, une perquisition effectuée à son domicile malien a permis de saisir un montant global de 900 millions F CFA (en dollars et euros), ainsi que plusieurs chèques et machines aidant à la contrefaçon monétaire, et plusieurs fausses pièces d’identité.Selon nos confrères de Libération, Alaye Djitèye, de son vrai nom Derrick Mouma, est de nationalité camerounaise. Multirécidiviste, il est recherché dans au moins 3 pays africains. Lors de leur procès, Thione Seck n’a eu de cesse de dire qu’il était une des victimes de Djittèye.
Faire découvrir le Sénégal à travers ses petits plats. Voilà le défi des chefs cuisiniers regroupés autour du Bocuse d'or Sénégal. Nathanaël Diamé venu de la France spécialement pour l'événement, met en exergue dans cet entretien, les particularités de la cuisine locale.
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MBAYE NDIAYE ''PARRAINE'' MACKY
Après le Secrétaire général de la présidence, Boun Abdallah, c’est autour de Mbaye Ndiaye qui soutient la possibilité pour l’actuel président de briguer un troisième mandat.
Après le Secrétaire général de la présidence, Boun Abdallah, c’est autour du Directeur des structures de l’Alliance pour la République (APR), Mbaye Ndiaye qui soutient la possibilité pour l’actuel président de briguer un troisième mandat. Dans l’émission «Faram Facce», l’ancien ministre de l’intérieur a estimé que le mandat de 7 ans ne fait pas partie du décompte concernant les deux mandats consécutifs contenus dans la constitution.
Les nuages commencent à s’éclaircir concernant la volonté du président Macky Sall de briguer un troisième mandat. Si le chef de l’état, lors de son face à face avec la presse, le 31 décembre, a préféré faire dans le clair-obscur pour éviter que certains de ses partisans ne se mettent en campagne perpétuelle, l’on peut dire sans risque de se tromper que ses ténors sont en train de préparer l’opinion sénégalaise et internationale sur les intentions du chef de l’Etat, en 2024.
En effet, après le Secrétaire général de la présidence, Mahammed Boun Abdallah Dionne, théorisant la non limitation des mandats, c’est au tour du Directeur des structures de l’Alliance pour la République (Apr) qui se signale.
Dans l’émission «Faram Facce» de la Télévision future média (Tfm) hier, mercredi 26 février, Mbaye Ndiaye a soutenu «qu’il n’existe aucune loi qui interdit au président Macky Sall de solliciter le suffrage des sénégalais après ce mandat en cours».
Se voulant plus clair, l’ancien maire des Parcelles assainies, laisse entendre que lorsque la loi limitant les mandats de 5 ans successifs à 2, le président était avec un mandat de 7 ans.
Ainsi, il soutient mordicus que le septennat ne fait pas partie du décompte, tel que stipulait dans la constitution, notamment en ces termes : «nul n’a le droit de faire deux mandats successifs». Au-delà des responsables de son parti, certains responsables de la mouvance présidentielle avaient aussi théorisé cette histoire des mandats. Il s’agit de Serigne Mbacke Ndiaye qui voulait que le verrou sur la limitation des mandats soit enlevé.
Paradoxalement, toutes les personnes qui sont en train de soutenir la possibilité pour Macky Sall de briguer un autre mandat ne sont pas inquiétées. Contrairement au sort réservé à l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakar, Moustapha Diakhate et à l’ancien Directeur des sénégalais de l’extérieur, Sorry Kaba qui ont tout bonnement été sanctionnés pour avoir soutenu que le président actuel était à son dernier mandat.
Comme arguments pour envoyer ces derniers à la guillotine, les responsables de la mouvance présidentielle avaient laissé entendre que ce n’était pas le moment de parler de mandat.
Pis, beaucoup de responsables de l’Apr ne cessent de faire des sorties pour dénoncer des «comploteurs encagoulés» dans le parti qui chercheraient à déstabiliser l’APR en interne. La dernière en date est celle de Bara Ndiaye, administrateur de la Maison de la Presse.
Ce dernier est allé même très loin en pointant un doigt accusateur au ministre des affaires étrangères, Amadou Ba et l’actuelle présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese, Aminata Touré.)
LE CARDINAL THÉODORE ADRIEN SARR « PRÉOCCUPÉ » PAR LA SITUATION DE GUY MARIUS
L’ex Archevêque Dakar considère que le maintien en détention de l'activiste, après avoir libéré ses autres codétenus, est incompréhensible, et peut jeter la confusion dans la tête de certains citoyens
L’ex Archevêque Dakar, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, a reçu, hier, Pr Babacar Diop, l’ex-codétenu de Guy Marius Sagna. Audience au cours de laquelle, rapporte un communiqué, le Docteur en philosophie, et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Pr Babacar Diop, et sa délégation, ont plaidé la cause de Guy Marius Sagna.
En réponse, lit-on dans le document : « Son Éminence a exprimé sa vive préoccupation face au drame qui frappe Guy Marius Sagna. Il est très inquiet et suit la question au jour le jour.
Il considère que le maintien en détention de Guy Marius Sagna, après avoir libéré ses autres codétenus, est incompréhensible, et peut jeter la confusion dans la tête de certains citoyens. (...) Son Éminence nous a assuré de ses prières, et de son action discrète pour la libération de Guy Marius Sagna ».
Par ailleurs, « son Éminence (Théodore Adrien Cardinal Sarr) a exprimé son profond et ardent vœu de voir le Sénégal rester un pays de paix, et de stabilité, un pays où les différentes religions
continuent de cohabiter dans la tolérance, le respect mutuel, et l’acceptation de la différence. Ce précieux legs doit être entretenu par tous les Sénégalais. Chacun au niveau où il se situe.
Son éminence n’a cessé de nous rappeler que la différence est richesse, complémentarité, elle ne doit pas constituer un obstacle pour la construction et le renforcement du vivre ensemble.
Il a rappelé aussi que la jeunesse qui s’exprime dans les manifestations doit être écoutée. »
Car ajoute la note : « Cet engagement renforce la démocratie, et le pluralisme politique.
Son Éminence nous a demandé de méditer sur une leçon qui doit être entendue par toute la classe politique : ’’Le pouvoir politique n’est pas au-dessus de Dieu’’. »