Seul athlète sénégalais du Centre africain de développement de l’Athlétisme (CADA) de Dakar, Louis François Mendy déborde d’ambitions. Spécialiste du 110 mètres haies, le sprinter de 20 ans rêve de décrocher une médaille aux championnats d’Afrique d’Alger, mais surtout de participer aux Jeux olympiques prévus en2020àTokyo, au Japon. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, celui qui est considéré comme une valeur montante de l’athlétisme sénégalais se confie.
Louis, qu'est-ce que cela vous fait d'être le seul Sénégalais au niveau du CADA de Dakar?
Personnellement, cela ne me fait rien. Comme j'ai l'habitude de le dire, seul le travail paie. Je pense qu'au début, il y avait cinq bourses pour cinq pays africains. Au niveau du Sénégal, j'ai été le meilleur et on m'a donné une bourse. Je pense que c'est juste la récompense de mes efforts
Comment se passe le travail au niveau du centre?
Cela se passe très bien. Pour être au sommet, il faut travailler sans relâche. Et je pense que c'est valable pour n'importe quelle discipline. Au niveau du centre, toutes les conditions sont réunies. Les entraînements sont difficiles et c'est du haut niveau. Mais la performance a un prix.
Quels sont vos objectifs à moyen terme, d’autant que les échéances ne manquent pas pour cette année 2020?
Je pense qu'il y a d'abord les championnats d'Afrique qui auront lieu à Alger (en Algérie). Ensuite, il y aura les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Pour les JO, je n’ai pas encore ma qualification, mais cela va se faire. Je suis convaincu que je vais y arriver
On parle de vous comme étant le seul espoir sénégalais pour une qualification aux Jo. Commet vivez-vous cela?
Les gens disent que je suis le seul espoir sénégalais pour une qualification, mais moi je ne vois pas ainsi les choses. Il y a d’autres qui sont eux aussi capables de le faire. Mais dans le centre, je suis le seul Sénégalais. Mais je le considère comme un challenge. C'est un défi à relever, car le niveau de l'athlétisme sénégalais est trop bas.
Où est-ce que vous avez débuté l'Athlétisme?
Si je dois revenir sur ma carrière, ce sera trop long. Mais pour être précis, j'ai démarré le 30 novembre 2007. Si j'en suis à ce niveau aujourd'hui, c'est grâce à Dieu, mon travail et avec l'aide de mon ancien entraîneur Adama Badji. Et avec l'actuel coach qui est là, nous faisons aussi un bon travail
Comment trouvez-vous le niveau de l'athlétisme sénégalais?
J'ai eu à le souligner tantôt. Le niveau est très bas et nous faisons tout pour le relever. Cette année, nous allons nous donner à fond pour y arriver.
Quel a été votre meilleur temps sur la saison écoulée?
Pour la saison passée, mon temps était de 13,59.Je suis le détenteur du record du Sénégal aux 110 m haies. Pour la présente année, mon souhait est de faire mieux, c'est-à-dire battre à nouveau ce record et faire les qualifications des JO. Mais mon vœu est surtout de remporter une médaille pour le Sénégal, au championnat d'Afrique.
LE SENEGAL DANS TOUS SES ECLATS DE RIRES… ET DANS TOUTES SES SCENES DE MENAGES !
Le voyage dans nos transports en commun interurbains est coloré d’instants où la drôlerie se la dispute avec la mauvaise humeur maussade des passagers !
Le voyage dans nos transports en commun interurbains est coloré d’instants où la drôlerie se la dispute avec la mauvaise humeur maussade des passagers ! Bref, les cars rapides, c’est un concentré de la vie quotidienne sénégalaise. Reportage…
Vendredi dernier, vers les coups de 19 heures, le soleil s’est déjà couché à Colobane où vient de stationner un minibus de la ligne 5 des « Tata » à l’arrêt installé juste à hauteur de la station Total. Le minibus est plein comme un œuf. Mais il veut prendre toujours plus de clients à cause, disent souvent les chauffeurs de « Tata » se trouvant dans cette situation, des versements journaliers importants qui leur sont exigés. Déjà en surcharge, il va accueillir davantage de clients qui se soucient rarement des conséquences désastreuses de ce surplus de clients. Sur place, écoliers, marchandes, vendeurs, chômeurs et autres se disputent les portes du véhicule. Une dame de forte corpulence attire l’attention. Elle doit prendre le trajet jusqu’à Castors à partir de Colobane.
Forçant les choses, elle a failli « casser les os » à une fille pour le moins presque décharnée. Il commence à faire nuit, et la grosse dame a déjà duré à l’arrêt. Malgré la surcharge, elle a réussi à se frayer un chemin à l’intérieur du véhicule. Elle tente de tout bousculer sur son passage. Pochette bien coincée sous l’aisselle gauche, et s’agrippant à la barre transversale avec sa main droite, dans sa taille-basse « tiim taatt », elle se faufile difficilement entre les passagers. Lesquels sont en position debout faute de places. Des mouvements qui ont envoyé une fille de petite corpulence presque à terre. Heureusement, cette dernière est vite interceptée par le passager installé sur l’un des quelques dizaines de sièges que compte le minibus. Hélas ce passager au grand cœur, n’étant pas un poids lourd, est emporté par l’élan de la demoiselle s’affalant sur l’autre passager avec qui il partage la même banquette.
Mettant ce dernier « dos au mur », pour ne pas dire bien coincé au bord du véhicule qui roule en pente. Lui, il s’efforce de pousser de ses deux mains les deux corps qui constituent un poids de trop. Au même moment, une écolière qui suivait la scène, lança presque en ricanant : « Waaaw ! Lii djamm la ? Khalass » (C’est quoi ce bordel ?). « Wakh ko sa ndey» (Dis-le à ta mère), lui balance à la figure la grosse dame. L’écolière, ne voulant certainement pas avoir des ennuis avec cette femme de très forte corpulence, lui demande gentiment d’arrêter de l’insulter au moment où chacun, de son côté, y mettait son grain de sel. Des clients rouges de colère déversent leur bile sur le chauffeur et son receveur. « Vous êtes les seuls responsables de l’incident qui vient de se produire. Vous êtes trop cupides. Vous prenez les gens pour des animaux », s’est offusquée une autre passagère dont l’âge avoisine la cinquantaine.
De petites disputes
Si dans ce car rapide, l’histoire est survenue de manière fortuite, ce qui s’est passé dans un autre minibus Tata de la ligne 2, qui fait la navette entre Dakar et les Parcelles, relève de la vraie provocation. Assise sur un siège, derrière une jeune fille en train de poster des photos sur son mur Facebook, une dame essaie de casser du sucre sur le dos de cette internaute. « Jaayu rek. Lii yëpp indice là. Thiaga yi dokhantou gouddi. Gnou ngui fépp» (Vous ne faites que vous vendre. Vous êtes des prostituées qui évoluent la nuit), a-t-elle lancé en l’air. Naturellement, ce message prétendument envoyé en l’air a été décrypté par la cible. La nymphe bien maquillée porte un body décolleté assorti d’un pantalon jean déchiré au niveau des cuisses. Elle se tourne vers la dame, une main collée sur la frange de sa perruque en « cheveux naturel » tellement longue qu’elle touche ses fesses. Avec ses petites lèvres bien colorées en rouge, la belle fille lance un regard inquisiteur à la « provocatrice » tout en lui balançant cette phrase à la figure: « Mère sama yaye nga. Waayé nitt day mandou » (T’as l’âge de ma mère, donc tu dois être assez responsable pour ne pas dire des bêtises). Une reproche mal vue par la dame au visage mal soigné et dont les vergetures avaient fini de se loger au niveau du cou, de l’omoplate et de l’avant-bras. Entre deux insultes, elle arrache à sa vis-à-vis sa perruque. Ce qui laisse voir une tête aux cheveux ras et teints en marron. « Kholal ma lii rek. C’est une prostituée », balance-t-elle à la figure de la fille qu’elle a voulu manifestement humilier. Dans la ligne 5 qui termine toujours sa course au terminus qui se trouve entre les unités 12, 17, 18 et 11 des Parcelles Assainies, la scène n’est pas un cas isolé. Parfois, on y raconte sa vie sans aucune pudeur. Surtout celle de couples, avec une prédilection pour les bisbilles avec la belle-famille. Téléphone collé à l’oreille droite, une passagère entame une discussion avec sa « copine » sur l’incident qui se serait passé la veille dans son foyer. En un laps de temps, elle explique tout. Y compris le sucre de trop rajouté à la tasse de café de sa belle-mère diabétique. Comme pour « accélérer » sa mort, dit-elle tout en bégayant ceci « Daaa daa fafffa soff. Waayé, di di dina kha kha kha kham ni, ma ma ma maak moom la ». A l’en croire, sa belle-mère s’immisce trop dans sa vie de couple. Une façon de faire qui l’ennuie ! Or « danga beugg bégué », dit l’autre au bout du fil. Du moins, on a deviné vu qu’elle a répété ce que l’autre lui a dit. Après avoir raccroché, une autre jeune femme, assise comme si elle était invitée à participer à la discussion « intime » entre deux copines qui se disent tout, de soutenir les « folies » de la dame en bisbilles avec sa belle-mère. «Toutes les belles-mères sont pareilles. Elles ont déjà fait leur temps. Mais elles nous pompent l’air tous les jours. On a comme l’impression qu’elles sont jalouses de nous ou nous envient », a-t-elle lancé en signe de provocation à l’endroit des belles mères. Une sexagénaire s’invite dans la discussion. Elle a été directe et véridique. Selon elle, les belles-filles ne sont plus soumises comme avant. Elles ne seraient dans les foyers que pour séparer les belles-mères de leurs fils. Quand elle disait ses quatre vérités à ces femmes, elle était arrivée à destination. Ce qui interrompt ainsi cette discussion de salon.
Autre bus, autres scènes
Entre le croisement 22 et la célèbre boulangerie Mandela de la commune des Parcelles Assainies, un client venait « d’envoyer » une jeune fille au centre de « soins » en lui occasionnant une hémorragie interne au niveau de l’orteil de son pied droit. Alors qu’elle avait tranquillement pris place sur le banc à côté de la porte, un client, sac négligemment porté en bandoulière sur une veste noire au col mal entretenu, se frayait un chemin pour aller prendre place à l’intérieur. A peine le pied posé dans le car, la fille en question lance un cri strident. « Wouy réy nama ». Visages paniqués, tout le monde la regardait se tordre de douleur. Les yeux convergeaient également vers le voyageur qui s’est vite confondu en excuses. Lesquelles ne seront « pas acceptées » par la plaignante. « Boy dox do xol ? So dammé sama baram loy wax ?
Et puis Yamay fathie » (Ne peux-tu pas regarder là où tu poses les pieds ? Et puis, est-ce toi qui va me soigner si tu me brises l’orteil ?) lui a-t-elle jeté avec dédain. Son amie avec qui elle partageait le même banc intervient alors pour ajouter son grain de sel en accablant d’injures l’homme à la veste. « Soof rek. Okine élégasse…. » Balance–t-elle à l’endroit du malheureux qui venait de poser maladroitement son pied sur les doigts de son amie. Pointant son index gauche sur cette dernière, l’infortuné jeune homme n’a pas tardé à lui faire comprendre qu’elle n’est pas concernée par l’affaire. S’en est suivie une dispute entre les deux parties qui s’insultaient de mère. Mettant ainsi le car sens dessus-dessous ! Enième scène ordinaire dans ce Sénégal en miniature que sont nos « cars rapides »…
VOYAGE DANS L’UNIVERS DES CARS RAPIDES
"Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam"…etc., « Anawan awance, na dem » ! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides
Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam »…etc., « Anawan awance, na dem » !!! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays — et même bien avant, sans doute, lorsque roulaient les « rapides Ndondy » — est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides qui indique leurs différentes destinations dans Dakar et sa banlieue
On y entend du tout avec des expressions pour le moins grivoises comme quand un de ces insolents apprentis demande à une belle « Drianké » d’ajuster sa posture pour qu’un vieux fasse du « roof », c’est-à-dire s’introduise ! Ou quand le même apprenti demande au chauffeur de permettre au vieux de « Daanu » (descendre mais dans le sens de jouir sexuellement) ! Ces scènes et réparties inimaginables, on ne les voit nulle part ailleurs que dans nos « cercueils roulants ». Il y a aussi cette barre de fer par laquelle on s’accroche lorsqu’on pénètre dans le véhicule et dont le nom indispose les talibés d’une grande confrérie. Indiscipline notoire d’une jeunesse. Archétypes de la gouaille moqueuse et vulgaire sénégalaise, ces « apprentis » sont pour la plupart des jeunes gens, voire des enfants, qui crient à s’arracher les cordes vocales pour attirer des clients souvent invisibles et qu’ils sont les seuls à apercevoir.
Au rond-point de la Cité des Eaux, l’un de ces jeunes à peine sortis de l’adolescence, se distingue par son insolence à diriger son monde dans la guimbarde. Habillé d’un tee-shirt qui a perdu de sa couleur, il tenait habilement sa pochette. Installé sur le marchepied du car en stationnement, pièces de monnaie dans la main et quelques billets enroulés entre ses doigts, il hélait d’invisibles clients.
Excédés, les voyageurs commençaient à manifester leur impatience en l’interpellant vigoureusement. Mais c’est comme s’ils parlaient à un sourd. Ne leur prêtant aucune attention, l’adolescent — ou l’enfant ? — poursuivait sa quête de clients et ne résolut à taper sur la porte du car, ordre de démarrage donné au chauffeur, que quand tel fut son bon plaisir. « Je travaille ! Ici, le boss c’est moi et personne ne peut me mettre la pression. Celui qui est pressé peut bien prendre un taxi », balança-t-il à son monde surpris par une telle impertinence du garnement haut comme trois pommes. Scènes courantes à l’intérieur des cars rapides où clients et apprentis se donnent en spectacle pour un rien, l’injure à la bouche. Comme cette scène volée à l’intérieur d’un autre car en direction de Colobane où un homme, la quarantaine, s’en prenait à un apprenti. « Vous, apprentis, êtes mal éduqués. Vous ne connaissez rien à part l’argent. Il n’y a pas plus incorrects que vous. Remets-moi ma monnaie. Je ne peux pas payer 100 francs pour un trajet de Castors au marché Hlm », se défonce le quadra sur le jeune apprenti qu’il menace d’écraser. Ce qui ne semble en rien ébranler son interlocuteur qui reste de marbre. Il continue calmement d’encaisser avant de lui balancer à la figure. « Je n’ai pas de la monnaie. Attends que je te remette tes 25 F CFA. Je n’ai rien à faire de ta monnaie ».
Dialogue de sourds. En effet, alors que l’apprenti parle de 25 francs, l’homme insiste à recevoir ses 50 francs. Des scènes courantes dans ces guimbardes où pour une pièce de 25 francs l’irréparable, voire un homicide, peut se produire. Pour en revenir à notre quadra proche de ses sous, l’apprenti, qui reste droit dans ses bottes, ne consent à lui remettre que 25 francs. « Tu auras beau crier, je ne te remettrai rien. Fais ce que tu veux. C’est n’est pas mon affaire », lance le gosse qui avait apparemment raison. Le quadra finit par descendre du car avec des mots aigres-doux qu’il balance au jeune apprenti. C’est sur ces entrefaites que des clients tentent de sermonner l’apprenti, lui conseillant d’éviter des accrochages avec les clients surtout les plus âgés. Réponse sèche de l’apprenti qui ne tient pas à se faire remonter les bretelles, conscient qu’il est dans sa vérité. « Ce n’est pas mon problème », leur balance-t-il.
Les dames en scène
A « Difoncé » (entendez Crédit foncier !), il est 23 heures passées. Bientôt minuit ! Quelques cars sont garés. Les apprentis cherchent éperdument des clients. On peut entendre de loin dans le silence de la nuit leurs vociférations. A la limite, ils se chamaillent même pour un client. Dans le véhicule de Baye Fall, les voyageurs commencent à s’impatienter. « Nous allons descendre de ton véhicule puisque tu ne veux pas partir. « Yène daguène beugué » (vous aimez trop l’argent), lance une cliente à l’apprenti. C’est comme si la bonne dame parlait à un mur. Il a fallu une vingtaine de minutes pour que l’apprenti se décide à donner le signe de départ au chauffeur. Malgré tout, il continue de chercher d’éventuels clients tout le long du trajet qui mène à l’avenue Blaise Diagne. La dame qui continuait à crier sur l’apprenti reçut la réponse de celui -ci dont l’insolence fut à la mesure de la colère de la bonne dame. « Si tu es aussi pressée, tu aurais dû prendre un taxi. Vous n’avez rien et vous voulez emmerder les gens par votre impolitesse », lui lance le jeune homme en balançant son bras par-dessus la tête. La dame, ne pouvant digérer cette pilule, se défonce sur lui. « Vous êtes impolis, c’est pourquoi, vous resterez toujours pauvres. Regarde comme tu es. Vous finirez toujours dans les rues comme des chiffonniers ». La réplique du gosse fut tout à fait outrageante. « Une bonne femme ne traine pas jusqu’à ces heures dans les rues. Si t’avais meilleure condition de vie que nous, t’aurais pas pris un « rapit ». Do dara la wakh », enfonce le jeune homme. Les clients tentent de les calmer. En vain… A la descente de la dame, le jeune homme lui lance une phrase pour le moins très ironique qui fit rire tout le monde. « Tu ferais mieux de prendre une douche avant d’aller au lit. Tu pues comme une charogne. Et pense que c’est moi qui te donne ton bain ». Ce qui mit la femme dans tous ses états, insultant et gesticulant, pendant que le chauffeur poursuivait sa course, s’éloignant de la Médina pour rallier Colobane.
Un autre car, un autre décor
« Yarakh, Yarakh », s’époumone l’apprenti à Castors. Il est presque 1 heure. La plupart des passagers ont pour destination la Patte d’Oie et Grand-Yoff. Mais pour l’apprenti, il est plus préférable de prendre le chemin qui mène à Yarakh où il aura la possibilité d’avoir plus de clients. Ce qui crée un véritable boucan dans le car avec des voyageurs décidés à ne pas descendre. Et c’est presque forcés qu’ils se résolurent à prendre un autre car qui ne pouvait pas les contenir. Malgré tout, l’apprenti cherchait encore à remplir son car. « Où vas-tu mettre ces gens. Bounou fonto waay », crient les clients à l’intérieur. Un jeune descend du véhicule et deux dames entrent. L’une d’elles avait une bassine qu’elle dépose sous les jambes d’un homme assis juste près de la porte. « Vous savez bien que votre bassine ne peut pas entrer », dit le gars. Sur le coup, l’apprenti prend la défense de la dame. « Soulève tes jambes, c’est mieux, les clients mettent toujours leurs bagages ici », répond-il. Du coup, le client s’en prend à lui et le ton monte. Les clients calment leurs ardeurs. Ce n’est pas tout ! Lorsqu’un client descend à Cto, la dame qui était debout, prend place à côté de celui qui l’empêchait d’introduire sa bassine. En effet, avec ses formes très généreuses, ses fesses prennent presque deux places et rendent l’endroit étroit. L’homme ne cesse de se remuer tout en maugréant. « Tu passes ton temps à gueuler comme une fille et je ne t’ai pas répondu. Danga soof. Si tu ne veux pas être dérangé, descends du véhicule », dit la dame. Son interlocuteur fit semblant de ne pas l’avoir entendue et se mura un silence de cathédrale. Pendant ce temps, les clients massés sur le marchepied, se disputent avec l’apprenti qui leur réclame le prix du transport. « Nous n’allons rien payer tant que nous ne prendrons pas place », répondent- ils en chœur. Et de la Patte d’Oie au terminus d’autres scènes plus pittoresques les unes que les autres sont vécues dans ces guimbardes sans qui la vie dakaroise serait bien maussade assurément…
L’APR REVEILLE LE TRAUMATISME DES TROISIEMES MANDATS
La traque des agents doubles autour du fauteuil présidentiel est lancée
Parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR) est devenue une formation totalitaire minée par les dénonciations et le mouchardage. Les principales cibles de cette entreprise de délation ne sont autres que ses propres leaders coupables de délits d’ambitions. Les uns indexés comme ‘traitres‘, d’autres taxés de ‘complotistes’ guettant le fauteuil du président Macky Sall lui-même en posture ambigüe pour un troisième mandat à la tête du pays. Qu’est ce qui, véritablement, se cache derrière l’agitation d’un tel débat aux relents de virus sur la place publique dans un contexte socioéconomique qui frôle l’urgence ? Les analystes politiques nous expliquent les dessous de cette guéguerre fratricide.
Quel proche du Chef complote contre le projet secret du Chef ? Qui roule pour qui et dans quel sens ? Ces questions taraudent actuellement les esprits au sein du parti au pouvoir, l’APR. Les agents doubles voire triples pulluleraient dans cet univers d’espionnite. Mame Mbaye Niang, le ministre chef de cabinet du président Macky Sall, qualifie de « traitres » d’obscurs camarades de parti tapis dans les couloirs du pouvoir en bousculant le chef pour lui succéder.
Dans la foulée de cette traque aux « félons », Bara Ndiaye, un autre responsable de l’APR et directeur de la Maison de la presse ( !), dénonce carrément « des réseaux internes dans la logique de leur agenda personnel ». Au banc des accusés : Amadou Ba, ministre des Affaires étrangères, et Aminata Touré, présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Deux poids lourds du parti présidentiel, acteurs majeurs de la réélection du président Macky Sall. « C’est une suite logique. Bara Ndiaye n’a fait qu’enfoncer le clou en citant l’identité des personnalités qu’il considère être les traitres dont parle Mame Mbaye Niang. Aujourd’hui, il faut admettre que le parti APR vit une profonde crise de positionnement pour la présidentielle à venir alors que le président Macky Sall lui-même n’a pas dit son dernier mot. C’est pourquoi, on assiste actuellement à ce qu’on peut qualifier de chasse aux sorciers autour du fauteuil présidentiel », constate l’analyste politique Assane Samb.
Selon lui, derrière ces déballages — Ndlr, en réalité, il n’y a pas eu de déballages mais plutôt des accusations gratuites — se dessinerait une volonté de freiner la dynamique enclenchée par des ténors comme Moustapha Diakhaté qui ont opté pour la refondation de l’APR. «Depuis que Moustapha Diakhaté a créé son courant au sein du parti présidentiel, l’entourage proche du président cherche à dénicher, par tous les moyens, des personnalités qui tireraient les ficelles en catimini. Malheureusement pour eux, il ne s’agit que de suspicions nées d’une situation de panique car jusqu’à présent, ils n’ont aucune preuve à brandir à l’encontre de ces leaders cités comme étant lancés dans une éventuelle course à la succession », précise M Samb qui entrevoit à travers ces sorties des manœuvres orchestrées au plus haut sommet de l’Etat.
BAKARY DOMINGO MANE : « EN REALITE, ILS PRECHENT POUR LEUR PROPRE CHAPELLE »
Ces dénonciations tous azimuts, est-ce que ce n’est pas une stratégie utilisée par le pouvoir pour pousser ceux qui ont des ambitions présidentielles à se manifester publiquement? Ceux qui incarnent ce combat sur fond d’accusations le font-ils pour le président ou pour se protéger eux-mêmes ? Sont-ils en mission commanditée par d’autres leaders encagoulés ? Ces trois questions, Bacary Domingo Mané, enseignant en communication politique, se les pose dans son analyse de la théorie du complot en vogue dans les rangs du parti au pouvoir. « Mais l’un dans l’autre, ceux qui incarnent ce combat en disant qu’il y a des traitres parmi eux, en réalité ils prêchent pour leur propre chapelle. Allez-y voir leur gestion des responsabilités qu’on leur a confiées pour comprendre le pourquoi de certains agissements. Parce que, dans une guerre de positionnement, chacun essaie de tirer la couverture de son coté. Et le plus souvent, ce sont des gens qui ont des choses à se reprocher qui crient le plus fort. Donc, une occasion pour eux de se mettre dans une position de défenseurs du Président afin d’éviter des poursuites judiciaires sur les dossiers que les corps de contrôle ont mis sur la table », croit savoir le journaliste. Alors, de quel œil faut-il voir la posture adoptée par le responsable en chef, le président Macky Sall, sur les supputations actuelles autour de sa succession ? Pour Bakary Domingo Mané, ce sont des suspicions nourries par le Président lui-même pour s’appuyer prochainement sur l’inévitable contradiction des juristes que va susciter l’article 27 de la Constitution. Sur ce, le spécialiste en communication politique évoque une nouvelle impasse constitutionnelle à l’orée de la prochaine échéance présidentielle. « En sachant que les juristes ne vont jamais s’entendre entre eux sur les interprétations de cet article, il va attendre deux ans avant la présidentielle de 2024 et saisir le Conseil constitutionnel pour avis sur la question du troisième mandat. Naturellement, le jour où il saisira cette haute juridiction, elle lui dira : Monsieur le président, de la République, vous avez la possibilité de vous présenter pour une troisième fois ! », prédit avec assurance l’ancien président du CORED (Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie), Bakary Domingo Mané. Rappelant que l’appétit vient en mangeant, le confrère explique qu’aujourd’hui le président Macky Sall a pris goût au pouvoir. Les choses sont tellement faciles pour lui qu’il a presque toute l’opposition dans sa poche. Quant au peuple, il est devenu amorphe en acceptant tout ce qu’on lui soumet. Par conséquent, le Président est tenté de croire qu’il a un boulevard devant lui !
DR MOMAR THIAM : « ON NAGE VERS LE REVEIL DES VIEUX DEMONS »
Docteur en communication politique, Momar Thiam voit quelque part une stratégie de contre-feu dans le débat autour du troisième mandat et la théorie du complot agitée sur la place publique. « C’est une stratégie de communication bien huilée si on se fonde sur les sorties des pontes du régime comme Boun Abdallah Dionne, secrétaire général de la présidence, qui alimente le débat sur le troisième mandat. Dans la même logique, d’autres personnalités proches du président sont venues y greffer la fameuse histoire des traitres et complotistes qui, selon eux, agissent pour leur agenda personnel. Et sur le plan médiatique, ce sont des sorties qui visent à parasiter le débat public », décrypte l’expert en sciences politiques. Pour étayer ses arguments, Dr Momar Thiam convoque les dernières interpellations du Fmi à propos de la lourdeur de la dette du Sénégal mais également la morosité actuelle dans plusieurs secteurs économiques du pays. Ce débat, dit-il, peut être installé sciemment par le pouvoir mais surtout il peut aussi constituer pour lui un moyen de sonder l’opinion dans sa généralité par rapport à la question du troisième mandat. « Quand Mbaye Ndiaye, très proche du président de la République, arrive à soutenir que le président est à son premier mandat alors que ce dernier avait sifflé la fin d’un tel débat, cela n’est pas fortuit. Et actuellement on a l’impression qu’on nage vers le réveil des vieux démons si on se rappelle de ce qui s’était passé avec la troisième candidature du président Wade en 2012 », rappelle M. Thiam avant de se désoler du fait que ce tollé médiatique risque de compromettre l’action gouvernementale. « Si le pouvoir perdure à lancer des sondes pour voir quelle sera la réaction de l’opinion publique sur des projets de politique – politicienne, non seulement il va perdre du temps dans les chamailleries mais également cela va être un obstacle à toute la communication qu’il doit faire sur ses réalisations et sur les besoins des Sénégalais » avertit l’ancien conseiller en communication du président Abdoulaye Wade.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
DIEU, LE PRÉSIDENT SALL ET SES FAUX AMIS
Dire que le premier mandat de Macky ne compte pas dans la limitation constitutionnelle est grave de dangers pour notre pays qui s’épargnerait bien un soulèvement populaire au moment où des pyromanes sont en passe de brûler la Guinée
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Cette citation prêtée à Antigone, roi de Macédoine qui vécut longtemps avant Jésus Christ, le président de la République devrait la relire effectivement et s’en pénétrer ! Car, ces temps-ci, assurément, alors que l’opposition semble KO — ou, du moins, s’est singulièrement ramollie —, c’est plutôt de son propre camp, venant de la part de supposés amis qui prétendent ne lui vouloir que du bien, que parviennent les coups les plus dangereux pour lui.
Des torches incendiaires qui peuvent mettre le feu au pays tout entier en moins de temps qu’il ne faut pour cligner des yeux. Hélas, dans l’Histoire, les rois et les présidents les plus puissants ont été perdus par des courtisans de la trempe de ceux qui, ces jours-ci, veulent pousser le président de la République à faire le mandat de trop, celui que n’autorise pas la Constitution.
Des gens apparemment bien intentionnés — du moins, c’est ainsi qu’ils se présentent —, disant qu’ils seraient les derniers Mohicans à ses côtés, ceux qui seraient prêts à donner leur vie pour lui mais qui, en réalité, lui savonnent la planche. Et créent par leurs déclarations irresponsables toutes les conditions requises pour que le peuple le trouve dans son palais afin de le déloger ! Autant dire qu’ils agitent un chiffon rouge devant le taureau enragé qu’est ce même peuple en parlant de troisième mandat ou même de bail à durée indéfinie qu’il pourrait signer avec les Sénégalais.
Dire que le président Macky Sall n’en a pas fini avec ces derniers ou que son premier mandat n’entre pas en ligne de compte dans la limitation fixée par la Constitution, c’est non seulement irresponsable mais encore particulièrement grave de dangers pour notre pays qui s’épargnerait bien un soulèvement populaire. Ce au moment où des pyromanes sont en passe de brûler un pays voisin, la Guinée, justement sur le même sujet sensible de troisième mandat non autorisé par la Constitution.
En réalité, tous ces mauvais amis du président semblent avoir oublié que l’un des régimes les plus solides de la sous-région, celui de Blaise Compaoré au Burkina Faso, s’est effondré comme un château de cartes en 48 heures à peine lorsque l’Assemblée nationale de ce pays avait voulu modifier la loi fondamentale pour permettre à l’alors homme fort du pays des hommes intègres de rempiler à l’infini. Chez nous-mêmes, on a vu ce qu’il en a coûté à l’ancien président lorsqu’il avait voulu toucher à la Constitution pour baliser la voie de sa succession à son fils adoré.
Pour dire que le président de la République, brillamment réélu il y a tout juste un an, a besoin d’autre chose que de ce débat assurément prématuré et inopportun. Un débat, surtout, dangereux. Il a besoin de réaliser ses projets, de terminer ses chantiers, de continuer à traduire sa vision en actes, de mettre en œuvre la phase 2 du PSE, de préparer l’entrée du Sénégal dans le cercle restreint et vertueux des producteurs de pétrole et de gaz, etc.
Autant de choses qui ne pourront se faire que si le pays est stable. Or, c’est justement cette légendaire stabilité que les « inconditionnels » du président veulent troubler en brûlant ce cher pays que les présidents Senghor, Abdou Diouf et même Abdoulaye Wade ont su maintenir à l’abri des soubresauts et convulsions qui ont agité presque tous les autres Etats africains à la remarquable exception, justement, de ce cher Sénégal. Passe encore qu’on parle d’encagoulés qui installeraient des cellules dormantes dans le parti présidentiel et rêveraient tout haut de succéder au président. Comme si toute ambition devrait être à bannir ! Mais cela, ce sont les oignons de l’APR.
En tout cas, au moment où le même président a sifflé la fin de la récréation et a sorti le bâton contre tous ceux qui se prononceraient sur ce sujet tabou du troisième mandat, l’opinion a évidemment du mal à comprendre le deux-poids deux mesures dont il fait montre en sanctionnant ceux qui disent que son « règne » s’arrête constitutionnellement en 2024 tout en faisant preuve d’une incompréhensible mansuétude à l’endroit des responsables de son camp qui militent désormais ouvertement pour la suppression du verrou constitutionnel relatif au nombre de mandats !
A la décharge du président, il n’a — jusqu’à présent en tout cas — pas encore franchi le Rubicon d’un dépassement de la ligne rouge en disant qu’il veut briguer un mandat supplémentaire. A tout le moins, il entretient un flou artistique sur ses intentions et tant qu’il en sera ainsi, franchement, il n’y a pas lieu de se formaliser outre mesure. Laissons-le dérouler son mandat et puis, quand le problème se posera, c’est-à-dire quand il dira éventuellement qu’il veut rester au pouvoir au-delà de 2024, alors, à ce moment-là, il sera toujours temps d’aviser. Et d’apporter éventuellement la riposte qui sied.
Dans tous les cas, le président Macky Sall, qui a su triompher admirablement de tous ses ennemis — disons, adversaires — depuis 2012, du redoutable Abdoulaye Wade à l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, sans oublier Karim, le fils de son prédécesseur — et Guy Marius Sagna actuellement ! —, le président Sall, donc, a montré qu’il savait se charger de ces ennemis dont parlait Antigone. Mais cela, gageons que c’était le plus facile pour lui. Car, le plus difficile actuellement, et la mère des batailles assurément pour lui, ce sera de faire face aux complots sournois de ses prétendus amis, ces gens qui se présentent en inconditionnels mais qui, en réalité, ne lui veulent absolument pas du bien. Des gens qui seront les premiers à le quitter lorsque son régime vacillera. Et ces amis-là, pour se protéger de leurs coups félons et parer leurs actes de traitrise sous couvert d’un dévouement sans faille et d’une langue mielleuse, il aura effectivement besoin que Dieu le garde contre eux !
«MONTRER NOS REALITES SANS POUR AUTANT NOUS ALIENER»
Palabres avec … Mabadiakhou Bâ alias Maba, acteur, producteur, scénariste et réalisateur
Maba Bâ est acteur, producteur, scénariste et réalisateur. Il est connu pour des titres tels que : « WarGames (MGM) », « Christmas Wedding Baby » (Netflix) et les courts métrages plusieurs fois primés dont « Samedi Cinéma » (TIFF, Venise), « Men or Mice » (Urbanworld), pour en citer que ceux-là. Il a produit « Baamum Nafi » / Le Père de Nafi), le premier long métrage de Mamadou DIA avec qui il a fondé « JoyeDidi ». Informaticien formé à l’Université de Virginie (USA), il finit cinéaste, comme son père, Cheikh Ngaïdo Bâ. Il séjourne à Dakar dans le cadre de la promotion du film « Le père de Nafi » dont l’avant-première a eu lieu mercredi dernier dans le cadre du Festival Film Femme Afrique. Nous avons pu changer avec lui. Peu disert, il a répondu avec concision à nos questions. Voulant être reconnu pour son travail, il n’a pas voulu se prononcer sur les questions relatives à l’apport de son père ou son influence. Comme quoi, il ne veut surtout pas être considéré comme le fils de…..
Informaticien, comment avez-vous atterri au cinéma ?
Effectivement, j’ai fait informatique à l’université. Ensuite, je me suis spécialisé en animation 3D et effets spéciaux. C’est en ce moment que j’ai vraiment découvert le pouvoir des histoires racontées en images montées. J’ai toujours adoré les films et c’était depuis mon très jeune âge. Mais le pouvoir de s’exprimer de par eux, je l’ai découvert en étudiant l’animation 3D
Vous êtes acteur, producteur, scénariste et réalisateur. Ça ne pèse pas lourd sur vos épaules?
Non, pas du tout ! C’est vrai que le faire dans la même production, c’est très difficile. Cependant dans « Baamum Nafi » par exemple, je ne suis que producteur. Donc, je ne fais pas tout à la fois même si cela m’est arrivé une ou deux fois. Et ces moments ont été un challenge. Pour mon premier court métrage « 3paramour3 » par exemple, je l’ai fait. Mais quand j’ai fait « Taxi cab Teranga », j’étais juste acteur. Les gens le font, à l’instar de Clint Eastwood, Ben Affleck. Avec une bonne équipe autour, cela peut se faire.
Dans laquelle de ces casquettes êtes- vous cependant le plus à l’aise ?
Je pense être à l’aise dans toutes ces casquettes. C’est juste une question de savoir laquelle porter pour un moment et foncer.
Vous avez d’abord été acteur. Comment vous vous êtes retrouvé dans ce rôle ?
Pour moi cela a commencé sous forme de thérapie. Je cherchais à me connaître mieux, à mieux comprendre mes émotions. Pourquoi j’aime le chocolat plus que la vanille ? C’est une question simple, mais les gens ne se la posent pas. On aime ce que l’on aime, et on ne se demande pas pourquoi. Pour moi, la philosophie a joué un grand rôle dans le développement de ma personnalité. Je me suis toujours posé ces questions dès le bas âge. Qui suis-je? Qu’est-ce que je fais ici? Etc... En découvrant Descartes, j’ai découvert que je n’étais pas le seul et que beaucoup ont tenté de répondre à ces mêmes questions. Beaucoup ont été tourmentés par ces interrogations. Dans l’art d’être acteur, on a le privilège de se perdre dans les croyances, la conviction, les amours et haines de quelqu’un d’autre. On oublie qui on pense être et accepte tout d’une autre personne. En étudiant l’art d’acteur et en performant ce dernier, j’ai appris et j’apprends énormément à propos de moi-même et de l’être humain en général.
Généralement aux Usa les acteurs Noirs sont confinés dans des rôles accessoires. Cela n’a pas été votre cas ?
Non, et c’est pour cela que je ne le fais pas très souvent. Je choisis mes rôles avec attention. Connaissant le pouvoir des images, je refuse d’immortaliser un autre cliché. Je préfère ne pas jouer pendant un moment que de jouer des caractères faux et plein de clichés.
Parlez-nous de votre vision du cinéma Africain ?
Je pense que le cinéma africain, en tout cas sénégalais, est en pleine renaissance avec Alain Gomis, Maty Diop et mon associé Mamadou Dia pour en citer quelques-uns. Il y en a d’autres, bien -sûr. Le cinéma sénégalais tape fort dans le monde. Cependant, nous devons trouver un moyen de le rendre beaucoup plus accessible sur notre territoire
Baamum Nafi (Le Père de Nafi) est votre premier long métrage. Comment s’est faite la gestation ?
En effet « Baamum Nafi » est le premier long métrage de la société « JoyeDidi », une société créée avec mon associé Mamadou Dia. C’est mon premier long métrage en tant que producteur, j’ai fait un long métrage en acteur auparavant qui a été sur Netflix et BET la chaîne américaine. Concernant « Baamum Nafi », c’est une auto production de « JoyeDidi ». Ce film est né dans le cœur de Mamadou Dia, il s’est ouvert honnêtement sur les pages de son screenplay et l’a partagé. Après avoir lu le script, on en a discuté. Mamadou a écrit de manière créative tout en pensant à la production, il l’a fait bien et faisable pour nous sans besoin de beaucoup de financement. Donc, dès qu’on a senti qu’on était prêt, on a foncé sans attendre d’argent de qui que ce soit. Ensuite, le Fopica nous a aidés à la post- production.
Quelle est votre vison sur la société sénégalaise ?
Je l’aime beaucoup, notre société, elle est belle. Habitant à New York depuis une dizaine d’années, la société sénégalaise peut paraitre parfois frustrante. Les choses se passent un peu lentement ou se font à moitié, ce que je trouve dommage car nous avons tellement de potentiels au Sénégal
La politique culturelle du Sénégal comment la jugez-vous ?
J’aimerais que les médias des régions soutiennent plus la Culture. Par exemple, nous avons amené notre propre écran géant et projecteur à Matam, on a eu plus de 400 personnes sur deux nuits d’affilée. Ils ont adoré le film, mais la presse n’était pas présente pour immortaliser ces beaux moments. Le ministère de la Culture de par le Fopica nous a beaucoup aidés et cela prouve que la Culture du cinéma est vivante au Sénégal.
Quelle est votre propre vision du cinéma ?
Pour nous, à « JoyeDidi », on se concentre sur la qualité des images et des histoires racontées. Comme je le dis plus haut, le pouvoir des images montées est un véritable privilège. Nous comptons utiliser ce privilège pour bien montrer nos réalités sans pour autant nous aliéner
Comment percevez le paysage cinématographique du pays avec la prolifération des séries télévisées ?
Avec le boom de Netflix et autres, les séries télé sont devenues plus artistiques et prennent plus de risques. J’espère que nous arriverons à cela avec nos séries sénégalaises bientôt.
MACKY CHERCHE SA VOIE
Le chef de l’Etat, qui ne voulait répondre ni par un «oui» ni par un «non» à la question sur le troisième mandat, a fini via les agissements de ses collaborateurs et autres sondes lancés à l’opinion, par afficher ses ambitions
Un timing savamment choisi (un an après la réélection de Macky) ! Des personnalités envoyées au charbon. Le premier, c’est Mahammed Boun Abdallah Dionne (ancien Premier ministre et actuel ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République) qui plaide la suppression de la limitation des mandats pour que Macky Sall puisse rester au pouvoir jusqu’en 2035. Ensuite, c’est le Directeur des structures de l’APR (parti au pouvoir) qui parraine la candidature de Macky Sall en 2024 et parle pour la première fois de la non rétroactivité de son premier mandat de sept ans. Quant à Mansour Faye, il s’est juste contenté de préciser que Macky Sall ne sera pas au pouvoir jusqu’à 2035. Le Chef de l’Etat, qui ne voulait répondre ni par un «oui» ni par un «non», a fini, via les agissements de ses collaborateurs et autres sondes lancés à l’opinion, par afficher ses ambitions. Il cherche juste la voie pour y arriver.
L’équation des alliés et des «présidentiables» de l’Apr
Dans sa recherche de voie pour le troisième mandat, Macky Sall devrait aussi régler deux équations. D’abord, celle de ses alliés. Ensuite, celle des têtes de gondole de son parti considérées à tort ou à raison comme des «présidentiables» et/ou ayant des ambitions présidentielles. Pour l’heure, les alliés qui ont perdu, pour la plupart d’entre eux, de leur influence, font le profil bas, s’ils n’adoptent pas la politique de l’Autruche. «Il ne faut pas qu’on se laisse divertir par ce débat prématuré», a récemment confié à Sud Quotidien, le porte-parole de la LD, Moussa Sarr. Quant son homologue du PIT, Moussa Sow, il avait indiqué qu’il faut : «éviter de distraire le peuple» sur le débat du 3ème mandat. Au niveau de l’AFP, Zator Mbaye avait plutôt conseillé ses collègues alliés à éviter le débat. Alors qu’Abdoulaye Wilane du PS soutenait que «chaque chose a son temps». Une omerta qui en dit long sur la peur bleue qui anime les alliés de Macky Sall au sein d’une coalition majoritaire où chacun cherche à consolider son strapontin. D’ailleurs, c’est ce qui explique l’implosion de tous les partis alliés qui accompagnent Macky Sall depuis 2012. L’autre équation et pas la moindre, c’est celle de faire «parrainer» sa candidature pour un troisième mandat à des responsables de son parti. Certains sont accusés, à tort ou à raison, d’avoir des ambitions présidentielles tout en restant dans le Macky. L’administrateur de la Maison de la Presse, Bara Ndiaye a même cité nommément Aminata Touré (présidente du Conseil économique, social et environnemental) et Amadou Bâ (ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur). Selon certaines indiscrétions, Abdoulaye Diouf Sarr (ministre de la Santé), Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’Intérieur) ou Mouhamadou Makhtar Cissé (ministre du Pétrole) seraient en ligne de mire des faucons du Palais. Ce qui installe notre pays dans des duels à fleurets mouchetés, en attendant l’attaque frontale
L’amnistie de Karim et Khalifa renvoyée aux calendes grecques
La volonté de plus en plus affichée de Macky Sall, de briguer un troisième mandat, ne serait pas étrangère au refus de discuter d’une éventuelle amnistie de Karim Wade et de Khalifa Sall, comme jadis, annoncée par le Président de la République à France24, pour davantage décrisper l’espace politique sénégalais. Et pour cause, les sondages d’hier seraient toujours valables aujourd’hui. Une élection présidentielle avec Khalifa Sall et Karim Wade déboucherait inévitablement sur un deuxième tour. Ils semblent encore être les deux seuls capables de mettre Macky Sall en ballotage. Conscient de cet état de fait, le Président Sall et ses souteneurs ne seraient plus disposés à procéder à une telle «largesse» qui entrainerait leur chute et leur perte du pouvoir. Voilà pourquoi la question de l’amnistie a été renvoyée aux calendes grecques. Le temps de valider la candidature du président de l’APR et de lui assurer un troisième mandat. Ce n’est qu’en ce moment et en ce moment seulement que l’ancien maire de Dakar et le fils du Pape du Sopi vont recouvrer leurs droits civiques, via une loi d’amnistie
L’ARABIE SAOUDITE SUSPEND L’ENTREE DES PELERINS SUR SON TERRITOIRE
Le pèlerinage 2020 à la Mecque est menacé par le Coronavirus
Le nouveau coronavirus (Covid-19) menace l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam, obligatoire pour tous les musulmans qui en remplissent les conditions. En effet, l’Arabie saoudite a décidé hier, jeudi 27 février 2020, de suspendre «temporairement» l’entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à La Mecque. Riyad veut «prévenir l'arrivée du nouveau coronavirus dans le royaume et sa propagation».
L e gouvernement saoudien a décidé de «suspendre temporairement les entrées dans le royaume pour réaliser la Oumra et visiter la mosquée du Prophète (Pls)», dans le but «de prévenir l’arrivée du nouveau coronavirus dans le royaume et sa propagation», a fait savoir le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. Face à cette menace grandissante que constitue la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) en Asie et dans plusieurs autres pays du reste du monde, l’accès à la mosquée de Médine a également été fermé. Et le quotidien saoudien Al-Riyadh de relever que le ministère saoudien des Affaires étrangères a pris ces «mesures temporaires pour contribuer aux efforts de stopper la propagation du coronavirus» et «avec l’aide de Dieu», «dans le souci d’appliquer les standards internationaux». «Il s’agit de mesures préventives temporaires. Elles visent à apporter le plus haut degré de protection à la population», rapporte le journal.
LA OUMRA SUSPENDUE, LE HAJJ 2020 EN SURSIS
Mieux, la mesure la plus symbolique consiste en la «suspension de toute entrée sur le territoire en vue du pèlerinage» (Oumra), à La Mecque. La Oumra (ou petit pèlerinage), attire chaque mois à La Mecque plusieurs dizaines de milliers de musulmans. C’est un pèlerinage qui peut être réalisé à n'importe quelle période de l'année. Contrairement au Hajj, le cinquième pilier de l’Islam, drainant des millions de musulmans du monde entier vers les lieux saints de l’Islam, qui ne peut être effectué qu'à des dates bien déterminées du calendrier lunaire islamique. Cette année, il doit avoir lieu entre fin juillet et début août. Ce qui fait qu’il est difficile, pour l’instant, d’avancer s'il sera affecté par le Covid-19. Cette mesure ne concerne pas que les pèlerins (effectuant la Oumra, à La Mecque) et les visiteurs de la mosquée du Prophète Mouhammad (Psl) à Médine. En outre, l'Arabie Saoudite a également suspendu l'entrée dans le pays des voyageurs munis d'un visa de tourisme et provenant de pays où sévit le nouveau coronavirus, selon des critères qui seront fixés par les autorités sanitaires. «Ces procédures sont temporaires, et sont assujetties à l'évaluation continue des autorités compétentes», a ajouté le ministère, précisant que les autorités sanitaires saoudiennes détermineront les lieux où l'épidémie constitue un danger.
81.000 CONTAMINATIONS AU CORONAVIRUS, 2761 MORTS ET UNE QUARANTAINE DE PAYS TOUCHES DANS LE MONDE
En attendant, même si aucun cas de contamination n’a pour l’heure été rapporté dans le royaume, mais le coronavirus s’est répandu dans plusieurs pays voisins. Donc, cette décision tombe alors que la maladie s’étend dans les pays du Golfe. Ce qui fait qu’aucun touriste originaire des six «pétromonarchies» du Golfe ne sera autorisé à fouler le sol de l’Arabie Saoudite, avec leur seule carte d’identité dans cet espace du Conseil de coopération du Golfe (Ccg). Pis, en plus de l’Iran, le Koweït, avec notamment 43 cas de contamination, et Bahreïn, avec 33 cas, sont très touchés. Dans les deux pays, beaucoup des nouveaux cas sont des personnes qui s’étaient rendues en Iran, pour certaines à des fins de pèlerinage sur des lieux sacrés chiites. Carrefour régional à bien des égards, l’Iran est ainsi devenu un foyer de propagation du nouveau coronavirus vers une multitude de pays voisins. Découvert en Chine, en décembre dernier, le bilan quotidien de l’épidémie de pneumonie Covid-19 est au plus bas depuis trois semaines dans ce pays-continent. Les autorités ont annoncé, jeudi 27 février, 29 nouveaux décès en 24h, le plus faible nombre en près d’un mois. Mais, ailleurs dans le monde, les contaminations se multiplient, notamment en Europe et en Asie (l’Italie, l’Iran, la Corée du Sud et le Japon…). Selon le dernier bilan officiel communiqué mercredi par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), plus de 81.000 contaminations et 2761 morts ont été recensées dans le monde, la plupart en Chine (2718 morts). Bref, une quarantaine de pays sont désormais touchés par le coronavirus à travers le monde.
UN ARRETE D’INTERDICTION EN GESTATION A L’UADB
L’Universite Alioune Diop de Bambey (UADB) a organisé, hier jeudi, une confiance sur le thème «Les sachets plastiques, un danger pour l’équilibre des écosystèmes».
L’Universite Alioune Diop de Bambey (UADB) a organisé, hier jeudi, une confiance sur le thème «Les sachets plastiques, un danger pour l’équilibre des écosystèmes». Cette rencontre de la section locale du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) de l’UADB entre dans le cadre du service à la communauté.
Un arrêté interdisant les sachets en plastiques a été pris par le Recteur, Maye Diaw, pour lutter contre les sachets en plastiques dans l’espace universitaire
«Les sachets plastiques, un danger pour l’équilibre des écosystèmes», c’est le thème de la conférence de la section locale du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) de l’Université Alioune Diop de Bambey (UADB).
Dr Diégane Sarr, le Secrétaire général de la section locale du SUDES explique : «je voudrais rappeler d’où nous est venu le choix de ce thème. Lors d’une rencontre avec l’ancien recteur, le Pr Lamine Gueye, son souci était comment éradiquer les déchets plastiques au niveau de l’enceinte de l’université. Il nous a demandé, en temps que syndicat, de porter ce thème. C’est pourquoi nous avons décidé de faire ce service à la communauté. On est engagé à aller jusqu’au bout dans la lutte contre les sachets en plastiques. Notre Recteur vient de faire un arrêté interdisant les sachets en plastiques. Notre université sera la première à répondre à l’appel du chef de l’Etat, dans sa politique de ’’Zero dechet’’».
Le Pr Maye Diaw, le Recteur de l’UADB a saisi cette occasion pour plaider pour que ce service à la communauté puisse se faire à l’intérieur de la ville de Bambey. Parce que la vocation de l’université, c’est d’enseigner aussi bien de façon formelle aux étudiants que de façon informelle aux populations. «Nous aurions souhaité que la ville de Bambey dispose d’un centre de conférence permettant d’abriter ce genre de rencontre». Et d’ajouter que «tout est question d’équilibre dans la gestion des plastiques. Ce qui fait que le plastique est décrié, c’est qu’il était considère, au départ, comme de qualités. C’était la durabilité, la légèreté, le moindre coût, la peccabilité et la durabilité».
PERTE DE 10 MILLIARDS SUR LE BETAIL, POUR MAIVAISE GESTION DES SACHETS EN PLASTIQUE
Le conférencier du jour, le Pr Adams Tidiany de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar estime que «le Sénégal a un mauvais système de gestion de collecte des sachets plastiques. C’est la raison pour laquelle les sachets en plastiques sont un peu partout dans la nature. On les retrouve sur les arbres, également en mer, entrainant ainsi la perte de la biodiversité. Ces sachets, dans les champs, entrainent une perte de bétail estimée aujourd’hui à 10 milliards de nos francs, par an. C’est la raison pour laquelle, le «mbousse plastiques» est stigmatise. Il faut se battre pour l’éliminer». Et il poursuit : «l’Etat va vers une interdiction du plastique. Cela peut être une solution. Mais est-ce que c’est la solution parce que le plastique nous rend beaucoup de services. Il faut penser à un changement de comportement des populations, en utilisant des sacs en papier, soit des sacs réutilisables.
D’après les statistiques, près de 500.000 plastiques sont distribués par jour et les 2/3 se retrouvent dans la nature car le système de collecte n’est pas bon. Le système de collecte que nous proposons est qu’au lieu de jeter le sachet en plastique dans la nature, il faut le mettre dans une bouteille en plastique pour éviter qu’il se retrouve dans la nature.»
Par Assome Aminata DIATTA
VERS LE DEVELOPPEMENT D’UN MARCHE DU SPORT AU SENEGAL
Plus qu’un simple jeu, le sport est un phénomène social qui intéresse tous les peuples, et constitue, par conséquent, un facteur très important dans le développement d’un pays.
Plus qu’un simple jeu, le sport est un phénomène social qui intéresse tous les peuples, et constitue, par conséquent, un facteur très important dans le développement d’un pays. Puissant moyen d’éducation et de formation, le sport est aussi un outil privilégié de représentation, de coopération en même temps qu’il joue un rôle déterminant dans l’amélioration de la santé physique et mentale des populations. Il est ainsi, considéré à la fois comme un facteur d’augmentation de la production, et à juste titre comme un facteur d’émergence, à côté de la santé et de l’éducation (Ministère des Sports et des Loisirs ; Pré-rapport ; Groupe création de richesse ; Revue 2009).
Le marché mondial du sport est un secteur qui prend une part très importante dans l’économie mondiale. Il pesait en 2004, 550 milliards d’euros et en 2017, il vaut près de 1 200 Milliards d’euros, générant ainsi 2% du produit intérieur brut (PIB) mondial avec une croissance annuelle moyenne de 4%.
Le marché du sport peut être vu sous trois (3) aspects :
- le marché du sponsoring et de la médiatisation : 20% ;
- le marché des biens et services liés au sport : 30% ;
- le marché d’organisations d’évènements sportifs : 50%.
Le marché le plus florissant dans le domaine du sport reste celui de l’organisation d’événements sportifs qui participe véritablement au développement économique.
En effet, l’organisation des événements sportifs impacte plusieurs secteurs dont le secteur des services relatifs au tourisme et voyages qui s’étend quasiment sur tous les secteurs de l’économie. Or, au Sénégal, le tourisme est un secteur prioritaire dans le développement socioéconomique et représente la deuxième source de devises. Son expansion est étroitement liée à celle d’autres activités telles que l’hôtellerie, la restauration, l’artisanat, les arts du spectacle, le transport et les communications. Il contribue à hauteur de 6,8% au produit intérieur brut (PIB) et a directement soutenu 177.500 personnes (3,8% de l’emploi total) en 2017.
En plus de contribuer à l’attraction touristique, les manifestations sportives développent d’autres secteurs de services liés à la promotion des événements et aux services audiovisuels.
Par ailleurs, au-delà des revenus pour les sportifs, il convient de noter ceux engrangés par les autres acteurs du monde du sport tels que les formateurs, les encadreurs, les personnels soignants, les techniciens, les moniteurs, les coachs sportifs, les manageurs et agents de sportifs.
Pour se développer, le marché de l’organisation des événements sportifs doit s’appuyer sur des infrastructures sportives de qualité, en particulier, lorsque les événements à organiser ont une envergure internationale. C’est dans ce contexte de promotion et de développement du secteur du sport que Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, voudrait doter notre pays d’infrastructures de qualité capables d’accueillir de grands rendez-vous sportifs.
LE STADE OLYMPIQUE, UN AUTRE PAS VERS L’EMERGENCE
En sus de l’Arène nationale et du complexe omnisport Dakar Arena, la pose de la première pierre du stade olympique de football d’une capacité de 50.000 places, le 20 février 2020, est le symbole de la volonté du chef de l’État de hisser notre pays à un niveau plus haut. Ainsi, se fondant sur les expériences des pays développés, force est de reconnaitre que ces investissements massifs dans le domaine du sport peuvent permettre au Sénégal de tirer véritablement profit du marché d’organisation des événements sportifs et de ses bienfaits sur l’économie.
En effet, selon une étude conjointement menée par l’organisme Keneo et le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES), l’Euro 2016 a coûté à la France moins de 200 millions d’Euros et a permis de rapporter au pays près de 1,22 Milliards d’euros dont un impact financier de 625,8 millions d’euros pour le tourisme ».
En outre, avec le développement de l’audiovisuel au Sénégal et l’existence d’entreprise productrices de biens et services sportifs, notre pays peut parfaitement tirer avantage des deux autres segments du marché du sport. Nous sommes donc face à une démarche qui prend en charge l’avenir des jeunes et qui leur fournit un moyen de subsistance dans un domaine qui leur est dédié : le sport. Il appartient à nos établissements d’enseignement professionnel et technique de tenir compte de la politique sportive de l’Etat du Sénégal et d’offrir des formations adaptées aux besoins d’une véritable économie du sport.
Chers jeunes, l’avenir vous appartient et il se construit dès aujourd’hui. Le Président de la République l’a compris en œuvrant pour l’épanouissement du sport et la rentabilité de son marché, à vous de saisir cette opportunité et de vous positionner sur les emplois potentiels et la création d’entreprises offrant des biens ou des services dans le secteur du sport car plus qu’une chance à saisir c’est tout un avenir qui est en jeu.