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27 juillet 2025
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CLOSE YOUR EYES, L'ODE À L'INTROSPECTION D'AWA LY
L'artiste invite à travers ce nouvel opus, extrait de son prochain album, à se concentrer sur ses sentiments profonds pour mieux appréhender le monde. C'est aussi un hommage à toutes les femmes qui se lèvent et portent haut une parole au péril de leur vie
Close your eyes est une invitation à l’introspection. À se concentrer sur ses sentiments profonds pour mieux s’ouvrir sur le monde. A l’heure ou tout n’est qu’image et apparence. Fermer ses yeux pour ouvrir son coeur à l’autre.
Le clip de Close your Eyes est un hommage à une femme Soudanaise : Alaa Salah, devenue figure iconique de la révolution dans son pays après qu’une vidéo d’elle clamant des chants révolutionnaires a fait le tour du monde. Un hommage à toutes les femmes qui se lèvent et portent haut une parole au péril de leur vie. A l’heure où chacun observe le monde à travers son smartphone alors que la vie aussi belle que tragique soit elle, est juste en face de nous.
PAR Marie de Vergès
L’AFRIQUE DANS LE BROUILLARD STATISTIQUE
Le continent manque de données fiables sur l’économie, les services publics ou même la démographie. Un Africain sur deux est dans l’incapacité de prouver son identité
Le Monde Afriqie |
Marie de Vergès |
Publication 19/12/2019
Chronique. On a coutume de dire que « les chiffres parlent d’eux-mêmes ». A contrario, tout ne serait que confusion quand les chiffres font défaut ! L’Afrique souffre d’une « indigence des données », alertait le milliardaire anglo-soudanais et philanthrope Mo Ibrahim, en présentant en octobre le dernier rapport de sa fondation consacré à la gouvernance sur le continent. Niveau de vie, santé, ou tout simplement démographie : sur tous ces sujets, le manque de repères est effarant.
A l’orée de 2020, il y a de quoi s’émouvoir. Une décennie nous sépare désormais de l’échéance de 2030, fixée sous l’égide des Nations unies pour la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD), qui visent par exemple l’éradication de l’extrême pauvreté, l’égalité entre les sexes ou la mise en place d’une éducation de qualité. Or la Fondation Mo Ibrahim a constaté, fataliste, qu’il était impossible d’évaluer précisément le chemin parcouru en Afrique. Les pays de la région produisent des données permettant de mesurer les avancées pour un tiers seulement des ODD. Dès lors, comment savoir où porter les efforts ?
A leur décharge, le catalogue de l’ONU est d’une redoutable complexité, avec ses objectifs décomposés en 169 cibles, certaines trop ambitieuses, d’autres franchement vagues. Mais le problème est général. Un brouillard statistique règne un peu partout sur le continent. Lagos, la tentaculaire capitale économique du Nigeria, compte-t-elle 10, 15 ou 20 millions d’habitants ? Combien de chômeurs dénombre-t-on à Madagascar, où le secteur informel est le plus grand pourvoyeur d’emplois ? Quel est le taux de scolarisation des enfants de West Point, vaste bidonville de Monrovia, au Liberia ? Difficile à dire.
Aujourd’hui encore, environ un Africain sur deux est dans l’incapacité de prouver son identité. La Fondation Mo Ibrahim – qui, elle, n’est pas avare de chiffres – rappelle que sur les cinquante-quatre pays du continent, huit seulement disposent d’un système opérationnel d’enregistrement des naissances. Une quinzaine d’Etats africains n’ont procédé à aucun recensement de population ces dix dernières années. En République démocratique du Congo, cela fait même trente ans ! Or un citoyen qui ne figure pas sur les registres de l’état civil aura bien du mal à faire valoir ses droits – d’aller à l’école, de se faire soigner, ou tout simplement de voter.
Des statistiques élaborées à l’étranger
Un même flou persiste pour les données macroéconomiques. Dette, revenu, consommation, pauvreté et même produit intérieur brut… Les comptes nationaux ne sont pas à jour dans la plupart des pays. Faute de pouvoir se fier à des instituts statistiques rarement conformes aux standards internationaux, les investisseurs privés s’en remettent aux chiffres de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. Mais cette pénurie d’informations demeure un sacré handicap pour cerner le potentiel d’un marché. Chacun tente de trouver les indicateurs qu’il peut. « Les seules données sur lesquelles nous pouvons nous appuyer sont celles que l’on collecte en interne », expliquait récemment un jeune entrepreneur d’une start-up active en Afrique de l’Ouest. Avant d’ouvrir son premier centre commercial à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en 2015, le groupe CFAO avait procédé à un quadrillage minutieux du quartier, compté les immeubles, les voitures, les clients éventuels…
Les initiatives soutenues par les bailleurs de fonds se multiplient pour améliorer les appareils statistiques et donner à chaque citoyen une identité. Reste pour les Etats africains à en saisir le bénéfice. On pourrait faire valoir qu’il s’agit là du préalable indispensable à l’élaboration de politiques sociales et économiques bien calibrées. Ou bien tout simplement qu’il est ici question de souveraineté.
En octobre, le président nigérian Muhammadu Buhari se plaignait que la plupart des statistiques citées sur son pays soient « élaborées à l’étranger ». Des « estimations folles » ayant « peu de rapport avec les faits sur le terrain », pestait-il, avant d’annoncer vouloir « améliorer la qualité des données » produites au Nigeria. Le cap est fixé et cela tombe bien, il s’agit aussi de la 169e cible des ODD. Rendez-vous dans une décennie pour mesurer les progrès.
par Pape NDIAYE
L’ETAT VA-T-IL ABDIQUER SOUS LA PRESSION DE LA RUE ?
La manifestation monstre du collectif « Nio Lank » de vendredi dernier semble avoir produit ses effets puisque l’Etat s’attelle à libérer Guy Marius Sagna, Babacar Diop et leurs compagnons de détention...
Après avoir relevé le défi de la mobilisation vendredi dernier, le collectif citoyen « Nio Lank » compte transformer la « Place de l’Indépendance » en « Place Tahrir » ce vendredi. Une chose est sûre : sa manifestation monstre de vendredi dernier semble avoir produit ses effets puisque l’Etat s’attelle à libérer Guy Marius Sagna, le Pr Babacar Diop et leurs compagnons de détention...
Nul ne peut freiner la déferlante populaire ! Cette assertion sous l’effet du plan d’actions que déroule le collectif « Nio lank » pour la libération de Guy Marius Sagna, du Pr Babacar Diop et autres activistes arrêtés lors de la marche contre la hausse du prix de l’électricité de l’autre vendredi. Après avoir réussi à enrôler les sénégalais dans leur cause à travers une grande mobilisation populaire, le collectif « Nio lank » compte poursuivre le combat à travers une autre forme de manifestation : Transformer la « Place de l’Indépendance » en « Place Tahrir », cette dernière étant actuellement le cœur de la révolte en cours des populations irakiennes contre le pouvoir en place dans ce pays arabe. A noter aussi que la place sur laquelle étaient organisées les manifestations qui ont fait tomber l’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, s’appelait « Tahrir ! » « Avec ou sans autorisation du préfet de Dakar, le collectif « Nio Lank Nio Bagn » compte tenir son rassemblement vendredi à la Place de l’Indépendance pour dire pour dire non à la hausse du prix de l’électricité » avait déclaré fermement Aliou Sané, un des coordinateurs de « Nio Lank Nio Bagn » tout en réclamant la libération sans condition de Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et Cie.
Comme des héros de la cause sociale…
Sans se faire prier, l’Etat qu’incarne le président Macky Sall aurait décrypté 5/5 le message de la détermination et l’engagement du peuple sénégalais contre cette mesure impopulaire de hausse du prix de l’électricité. Il semble donc déterminé à libérer rapidement les manifestants arrêtés dont le collectif « Nio Lank » exige la libération. Dans cette perspective, le Pr Babacar Diop et trois autres de ses compagnons de détention ont été entendus, hier, dans le fond. Et les auditions vont se poursuivre, aujourd’hui, avec le reste de la bande ayant à leur tête Guy Marius Sagna et consorts arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour avoir manifesté devant les grilles du Palais de la République. Une chose est sûre : ces auditions inespérées ont fait bouger les lignes d’une libération immédiate en faveur de ceux que le mouvement « Nio Lank » qualifie d’ « otages ».
A l’analyse, l’Etat est en passe d’abdiquer sous la pression de la rue. Pour ne pas dire qu’il agite le drapeau blanc de la paix sociale. D’ailleurs, le pool des avocats des détenus crie déjà victoire face à ce qui ressemble à une reculade du gouvernement. « Dès demain jeudi, nous envisageons d’introduire une demande de mise en liberté provisoire pour l’ensemble des huit détenus entendus dans le fond. Et rien ne s’opposera à ce qu’ils obtiennent une liberté provisoire conformément aux dispositions du Code pénal », estime joyeusement l’un des avocats des prisonniers de l’électricité. Pendant ce temps, l’activiste Mohamed Lamine Massaly semble vouloir offrir une porte de sortie honorable à l’Etat en demandant clémence au président de la République Macky Sall à travers un communiqué. « Je viens solennellement auprès de vous solliciter votre clémence concernant les cas Guy Marius Sagna, le Professeur Babacar Diop et compagnie éparpillés dans les prisons de Dakar, suite à leur manifestation contre la hausse du prix de l’électricité devant les grilles du Palais » écrit le membre du défunt parti de Me Madické Niang.
Selon lui, Guy Marius Sagna, Babacar Diop et leurs camarades emprisonnés sont des combattants de la cause sociale qui croupissent dans les geôles crasseuses de Dakar. « Ce sont des héros de la justice sociale » estime Massaly, histoire de vouloir rattraper le train de la contestation sociale qui s’apprête à entrer triomphalement en gare.
LA CNTS SE DEBINE COURAGEUSEMENT
Clair-obscur ou jeu de perfidie des centrales syndicales… L’impression qui prévaut après la rencontre entre les syndicats de travailleurs et le collectif « Nio Lank » est pour le moins ambiguë
La rencontre du collectif « Nio Lank » avec la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) n’a pas débouché sur quelque chose de concret. La première centrale syndicale du pays en termes d’effectifs, qui devrait être la première à défendre le pouvoir d’achat des travailleurs, a fait dans un flou artistique quant à son engagement dans la lutte contre la hausse du prix de l’électricité et la marche pacifique du collectif « Nio Lank » de ce vendredi.
Clair-obscur ou jeu de perfidie des centrales syndicales… L’impression qui prévaut après la rencontre entre les syndicats de travailleurs et le collectif « Nio Lank » est pour le moins ambiguë. C’est le moins que l’on puisse dire ! Après de franches discussions avec les membres du collectif défendant les consommateurs face à la hausse du prix de l’électricité — une hausse jugée excessive pour les « goorgorlus » —, le patron de la Cnts, Mody Guiro, s’est gratté la tête, a baragouiné en usant de rhétorique fallacieuse pour ne pas donner son onction aux manifestants prêts à marcher « qu’il pleuve ou qu’il neige », selon leur expression. « Je viens de recevoir la délégation du collectif « Nio Lank ». Je les ai écoutés. Notre position, même si les revendications s’avèrent justes, c’est d’essayer de discuter avec nos camarades, d’informer nos organes et de prendre position», a-t-il évacué. Autrement dit, Guiro envoie ainsi balader les membres du collectif. « Nous avons des adhérents, nous avons des affiliés de la Senelec également organisés en centrale syndicale. Notre devoir, c’est de nous asseoir et d’échanger avec eux. La deuxième procédure, à notre avis, c’est de prendre langue avec la direction de la Senelec, le ministère de l’Energie et, peut-être, avec le président de la République (Ndlr, pourquoi pas Dieu pendant qu’on y est ?).
Après cela, nous pourrons assumer notre responsabilité en tant que centrale. Nous leur avons dit que nous ne sommes pas contre cette manifestation, c’est leur droit de manifester. Mais nous avons aussi, à notre niveau, besoin de nous concerter pour prendre la bonne décision », a lancé M. Guiro. En clair : toute éventuelle décision de manifester de la Cnts pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs est renvoyée aux calendes…syndicales. Pour ne pas dire qu’il ne faut pas compter sur la centrale collaborationniste pour lutter contre la hausse du prix de l’électricité ! Malgré cette réaction qui a douché plus d’un, le porte-parole du collectif « Nio Lank », Mamadou Mignane Diouf a indiqué que lui et ses camarades sont loin de lâcher du lest concernant la hausse « injustifiée » du prix de l’électricité. « Nous venons de rencontrer la Cnts dans la logique des démarches qu’on avait enclenchées pour informer et recueillir des conseils de tout le monde, sur la décision relative à l’augmentation du prix de l’électricité. Une décision contre laquelle nous nous sommes mobilisés parce que la jugeant inopportune et injustifiée » a soutenu Mamadou Mignane Diouf. Qui se félicite toutefois du fait que la Cnts partage avec eux le principe de « mesure injustifiée ». « Nous comptons rencontrer tout le monde, l’Unacois, l’Eglise et les autres confréries religieuses. Nous comptons rencontrer également toute la diplomatie africaine et internationale basée à Dakar », a déclaré Diouf.
Le jeu trouble du Préfet de Dakar
Le préfet de Dakar avait déclaré mardi qu'il n'avait pas reçu de déclaration de marche de la part de la plateforme «Gno lank gno bagn». Faux, ont rétorqué les membres de ladite plateforme. Ces derniers, récépissé de déclaration à l'appui, ont démenti le chef de l’exécutif départemental. Déterminés à assiéger la Place de l’Indépendance ce vendredi, les membres du collectif indiquent que les propos du préfet ne tiennent pas la route et qu’en ce qui les concerne, ils ont respecté toutes les procédures requises. «Dans les mêmes formes que pour la manifestation du vendredi 13 qui a été autorisée, le collectif a usé de la même procédure de déclaration, menée par les mêmes responsables et avec les mêmes références pour faire cette déclaration d'information de manifestation. Ces responsables ont reçu une décharge de leur déclaration d’information de manifestation et ont même été entendus comme il se doit par les services de police», ont soutenu les membres du collectif. Avant de poursuivre : « Dès lors, toute autre prétention de sa (Ndlr, du préfet) part relève de la manipulation et de la mauvaise foi. Un fonctionnaire de classe A, tenu par les rigueurs de sa fonction à dire la vérité et défendre la loi, devrait prendre plus de hauteur » soutiennent Mamadou Mignane Diouf et compagnie. Le collectif tient à préciser que sa manifestation de demain prendra la forme d’un « sit-in citoyen et pacifique, dans le respect de la constitution, de la loi et des exigences de sécurité ».
Baisse annoncée du prix de l’électricité, un bluff !
Le gouvernement a annoncé sur son compte Facebook qu’il allait revoir sa décision sur la hausse du prix de l'électricité, après l’audience que le président de la République a accordée au directeur général de Fieldstone, une société en conseil financier de la Commission économique des Nations Unies. Dans cet entretien, le gouvernement a informé que « les échanges ont porté sur le financement d'actifs de la Senelec pour faire baisser le tarif de l'électricité », tout en indiquant que « l'objectif est de concrétiser cette offre au 1er semestre de l'année 2020 ». Malgré cette déclaration qui ressemble à un rétropédalage, les membres du collectif disent ne pas avoir l’intention d’annuler leur manifestation. « Nous sommes déterminés à aller à la Place de l'indépendance. Nous tenons à informer les Sénégalais qu’avec ou sans autorisation, nous tiendrons ce rassemblement. Car il s’agit d’un droit fondamental, consacré par la Constitution. Et le préfet doit s’y conformer. Donc, l’arrêté n’aura aucun impact sur notre décision », a martelé Alioune Badara Mboup membre de « Nio Lank ».
UN FONDS NATIONAL EN GESTATION
Le Sénégal ambitionne de bâtir un système national de recherche « cohérent et efficace ».
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 19/12/2019
Le financement de la recherche est un axe stratégique important sur lequel le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation est en train de travailler. Le Sénégal ambitionne de bâtir un système national de recherche « cohérent et efficace ».
« Le financement de la recherche est un problème important et qui pose beaucoup de questions partout, au Sénégal et ailleurs. On y travaille et aujourd’hui, notre pays a mis un certain nombre de moyens dans la recherche. Il s’agit d’un fonds qui existe depuis toujours, et qui permet de financer quelques ressources à des équipes de recherches. Il y a aussi le Papes qui finance l’activité des enseignants-chercheurs. Ces deux mécanismes de financement se présentent sous forme de dotations annuelles » a expliqué le Pr Amadou Thierno Gaye. « De façon structurante, nous avons besoin de financer la recherche à une certaine envergure. C’est pour cela qu’aujourd’hui il y a une réflexion qui est en cours pour mettre en place ce qu’on va appeler le Fonds national de la recherche et de l’innovation, lequel serait doté suffisamment pour pouvoir financer la recherche, en tout cas les objectifs de recherche qui sont définis par l’Etat dans des secteurs bien définis et pour des buts bien précis », a ajouté le Pr Gaye qui présidait à Saly l’atelier de partage des textes sur l’organisation et la gouvernance de la recherche au Sénégal.
Pour un système « cohérent et efficace »
Les autorités ont l’ambition de « construire » un système national de recherche « cohérent et efficace » répondant aux besoins du pays, a indiqué le Professeur Amadou Thierno Gaye, Directeur général de la Recherche et de l’Innovation. « Nous voulons construire un système national de recherche qui soit cohérent et efficace pour répondre aux besoins de développement socio-économique et culturel de notre pays, mais aussi permettant à l’université de toujours avoir une avance certaine pour fournir un enseignement supérieur de qualité’’, a-t-il ajouté. Selon le Dg Gaye, une recherche de qualité est gage d’un enseignement supérieur de qualité tout comme un enseignement supérieur est aussi gage d’une recherche de qualité, a fait valoir le Professeur Gaye. Le Directeur général de la Recherche et de l’Innovation a rappelé que la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cnaes) avait formulé de nombreuses recommandations traduites en décisions présidentielles, dont celles numéro 8 qui vise à donner « un nouvel élan » à la recherche et à l’innovation.
Par Abou Abel THIAM
JE SALUE LE MAITRE ES-JOURNALISME DES FAITS
Puisse ce texte d’hommage que je suis appelé à écrire, le cœur lourd de tristesse, ne pas comporter de coquille, encore moins de faute grammaticale. Son contenu devra refléter fidèlement des faits
Puisse ce texte d’hommage que je suis appelé à écrire, le cœur lourd de tristesse, ne pas comporter de coquille, encore moins de faute grammaticale. Son contenu devra refléter fidèlement des faits. Autrement, ce serait d’une ironie de mauvais goût, car le Professeur de journalisme que le Sénégal vient de perdre était à cheval sur les règles d’écriture et de déontologie. Notre pays doit son évolution démocratique à l’action de générations d’hommes politiques et de syndicalistes, mais aussi à sa presse libre et indépendante.
Pendant plus de trente ans, Abdourahmane Camara, officiant à WalFadjri, de façon ininterrompue, aura joué un rôle éminent, dans la production d’articles et la formation continue des journalistes. Camou ne se singularisait pas par des articles de prise de position définitive ou des éditoriaux comminatoires. Stakhanoviste du journalisme, fidèle jusqu’à sa mort à Sidy Lamine Niass et son groupe de presse, il était obsédé par le sérieux et la justesse du fond, la qualité de l’écriture pour le rendu.
En Camou, Walf et le journalisme sénégalais viennent de perdre une vigie de l’orthodoxie ! Un grand journaliste des faits ! Un article au contenu sérieux – un scoop de préférence – aux sources recoupées, d’intérêt manifeste et bien écrit, voilà ce qui motivait Camou. Le mot juste : dans l’art de dépouiller un article de scories, d’inutiles éléments servant tout au plus à alourdir un texte, Abdourahmane était inégalable.
En parlant de Camou, me reviennent en mémoire les épiques batailles syndicales du début des années 1990, les événements post-électoraux de 1993, le procès des assassins de Me Babacar Sèye, juge au Conseil constitutionnel, les arrestations, fuites et procès de la bande d’agresseurs du nom de Alex et Ino, les grandes affaires de drogue, mais aussi les sujets de reportage dits de société, sur le Sida, les femmes, l’école, les difficultés du monde rural dans les périodes de soudure, le suivi des affres de l’irrédentisme en région sud à travers les coups du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc)…Que de sujets traités à Walf, un navire amiral de la presse dans les luttes pour une information juste ! Le journal est resté sur la ligne de crête grâce, notamment à des capitaines comme Abdourahmane Camara.
L’élection présidentielle de février-mars 2000 a vu le candidat Abdoulaye Wade contraindre le président Abdou Diouf à un deuxième tour, et le battre ensuite. En cette occurrence-là, la première alternance à la tête du pouvoir au Sénégal, Walf aura joué un très grand rôle, sans jamais se départir de sa fonction. Ce fut un moment d’histoire pour le pays, mais aussi un chapitre lumineux d’apprentissage pour ceux qui ont eu le privilège de le vivre dans ce groupe de presse.
La silhouette longiligne de Camou, discrète dans les allées et couloirs, sauf pour réclamer son verre de thé, se singularisait par la solidité et la rigueur intellectuelles avec lesquelles il tenait la barre du navire derrière son ordinateur. En toute discrétion, frisant la timidité, il aura bâti sa vie autour de trois pôles : le domicile, la rédaction et la mosquée.
La presse et la démocratie sénégalaise doivent beaucoup à Abdourahmane Camara. Personnellement, Camou m’aura beaucoup appris, et marqué dans ma formation, jamais aboutie, de journaliste. Lorsque je reçus l’appel de Seyni Diop, un de nos cadets de Walf, me demandant, la voix enrouée, un hommage à Camou, j’étais avec Ousseynou Guèye, autre figure de l’aventure de ce qui a été le groupe de Sacré Cœur avant Khar Yalla.
Ecrire un hommage à Camou ! Dieu, que la vie est courte, que de vaines choses la remplissent ! Je prie, avec moi ses proches et tous ceux qu’il a formés, pour que la terre de Saint-Louis où nous le raccompagnerons mercredi soit légère à Abdourhamane.
Qu’Allah lui réserve le meilleur du paradis et préserve sa famille, sa dévouée épouse Tabara, et ses enfants. Chers cadets Ibrahima Anne et Seyni Diop, il vous revient de me relire, pour que cet article, à sa parution, ne comporte pas de coquilles qui auraient fait réagir celui qui vient d’être arraché à notre affection. Chapeau bas, Grand Camou.
LE COLLECTIF NOO LANK VILIPENDE LE PREFET DE DAKAR
Le collectif Noo Lank brocarde le Préfet de Dakar, Alioune Badara Samb qui feigne d’ignorer le dépôt de la déclaration de sit-in vendredi prochain à la Place de l’Indépendance.
Le collectif Noo Lank brocarde le Préfet de Dakar, Alioune Badara Samb qui feigne d’ignorer le dépôt de la déclaration de sit-in vendredi prochain à la Place de l’Indépendance. Pourtant, les responsables du collectif sont déjà entendus par la police. C’est pourquoi, le collectif accuse le Préfet de manipulation, bande les muscles et prévient que la lutte ne fait que commencer.
La sortie médiatique du Préfet de Dakar à propos du sit-in prévu par le collectif Noo Lank a suscité la colère des membres de ce mouvement. Ainsi, le collectif n’a pas tardé à répliquer à l’autorité préfectorale qui, selon lui, n’a pas dit la vérité. « Le Collectif Noo Lank demande au préfet de Dakar de faire preuve de sérieux, de sérénité et de sincérité dans ses déclarations relatives à la manifestation de Noo lank, ce vendredi. En prétendant dans la presse qu’il n’a pas reçu de déclaration préalable pour le sit-in du collectif, vendredi prochain à la place de l’indépendance, il manque à ses devoir élémentaires et n’honore pas sa fonction», martèlent Aliou Sané et ses camarades dans un communiqué parvenu à «L’As».
Le collectif dit avoir usé de la même procédure de déclaration que lors de la manifestation de vendredi passé. C’est pourquoi, les responsables de Noo Lank ne comprennent pas l’attitude de Alioune Badara Samb qui feigne d’attendre encore la déclaration du collectif pour le sit-in du vendredi à la Place l’Indépendance. «Les responsables du collectif ont reçu une décharge de leur déclaration d’information de manifestation et ont même été entendus comme il se doit par les services de Police.
Dès lors, toute autre prétention de sa part (le Préfet, Ndlr) relève de la manipulation. Un fonctionnaire de classe A, tenu par les rigueurs de sa fonction à dire la vérité et défendre la loi, devrait prendre plus de hauteur»,taclent les membres du collectif. Toutefois, il le rassure quant à leur intention de tenir à la Place de l’indépendance un sit-in citoyen et pacifique, dans le respect de la constitution, de la loi et des exigences de sécurité nécessaire. Par ailleurs, le collectif invite la presse à contacter ses coordonnateurs Aliou Sané et Bentaleb Sow pour vérifier les déclarations de l’autorité préfectorale. Aliou Sané et compagnie ont publié l’accusé de réception du dépôt de leur déclaration de manifestation. «Lorsqu’on a le peuple et le droit avec soi, il n’est nul besoin de fabriquer une vérité. Il faut l’assumer», clament-ils.
«LA LUTTE NE FAIT QUE COMMENCER»
Par ailleurs, le collectif Noo Lank bande les muscles et affiche sa détermination à mener la lutte jusqu’à la satisfaction de ses revendications. «La lutte ne fait que commencer. Elle exige une forte détermination pour arrêter ces agressions contre le pouvoir d’achat des Sénégalais. C’est pourquoi, nous appelons les Sénégalais à rester vigilants et mobilisés jusqu’à la satisfaction de nos revendications : le retrait pur et simple de la mesure d’augmentation du prix de l’électricité et la libération immédiate et sans condition des camarades qui ont marché pour exprimer leur opposition à cette décision scélérate», indiquent les membres du collectif. Pour eux, il est hors de question de faire marche arrière sur ces exigences populaires.
MACKY VEUT ACCELERER LE PROCESSUS
Plus de 500 milliards sont en jeu dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure longtemps réclamée par le secteur privé sénégalais. Le chef de l’Etat a demandé, hier, au ministre des Finances et du Budget d’accélérer le processus.
Plus de 500 milliards sont en jeu dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure longtemps réclamée par le secteur privé sénégalais. Le chef de l’Etat a demandé, hier, au ministre des Finances et du Budget d’accélérer le processus.
Les entreprises sénégalaises vont certainement effectuer un ouf de soulagement. Elles n’ont cessé de taper du poing sur la table pour réclamer à l’Etat leur dû estimé à plus de 500 milliards de F CFA. Le secteur du BTP a été d’ailleurs le plus durement touché avec une facture de plus de 200 milliards F CFA. Si les choses se passent bien, tout cela ne sera qu’un vieux souvenir dans la mesure où le Président Macky Sall a demandé, hier, au Ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo d’accélérer l’apurement de la dette intérieure. Une mesure qui ressuscitera à coup sûr de nombreuses sociétés sénégalaises au bord du gouffre à cause de cette facture de la dette.
Toujours en conseil des ministres, hier, le Président de la République a rappelé, dans le cadre de la bonne gouvernance, la nécessité de maitriser les dépenses de fonctionnement de l’Etat et d’orienter les ressources publiques, en priorité, vers l’investissement productif et les dépenses sociales indispensables pour le bien-être des populations. Il a, à ce titre, exhorté le Gouvernement à veiller à l’efficacité de la dépense publique et au recouvrement optimal des ressources publiques par la consolidation des performances des administrations financières de l’Etat. Le Chef de l’Etat a, dans cette dynamique, souligné l’urgence d’élargir l’assiette fiscale ; de réviser le cadre des exonérations ; et d’assurer la mise en place opérationnelle et globale du cadastre fiscal.
Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé au Ministre des Collectivités territoriales de s’atteler, en rapport avec le Ministre des Finances, à la répartition rapide du Fonds de Dotation de la Décentralisation (FDD) et du Fonds d’Equipement des Collectivités territoriales (FECT) au titre de l’année 2020. Sur un autre registre, il a abordé la plateforme revendicative du syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens du Sénégal (SAMES) et la situation des internes des hôpitaux, pour demander au Gouvernement de prendre toutes les mesures appropriées afin d’assurer la stabilité sociale dans le secteur de la santé. Il a également demandé au Ministre de la Santé d’engager le processus de modernisation des statuts et d’amélioration des conditions de recrutement et d’exercice des internes des hôpitaux.
En ce qui concerne par ailleurs le fonctionnement des Universités, Macky Sall a exhorté le Gouvernement, le Ministre de l’Enseignement supérieur, le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre de la Fonction publique en particulier, de procéder au règlement urgent des diligences sociales et académiques dans les universités et établissements d’enseignement supérieur. Le Président de la République a, en définitive, invité le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres à veiller à la fluidité de la circulation dans la capitale et finaliser les points de passage au niveau du Train Express Régional, notamment à Rufisque et dans certains quartiers de Pikine et Thiaroye.
SERIGNE ASSANE MBACKE ACQUITTE
La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel a rendu son verdict hier, dans l’affaire opposant Moustapha cissé Lo à Serigne Assane Mbacké. ce dossier date de juin 2014 et est relatif aux incendies des domiciles de CISSE LO
La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel a rendu son verdict hier, dans l’affaire opposant Moustapha cissé Lo à Serigne Assane Mbacké. ce dossier date de juin 2014 et est relatif aux incendies des domiciles du président du Parlement de la Cedeao. Très chanceux, Serigne Assane Mbacké, accusé d’être l’instigateur de ces incendies et poursuivi pour incendie volontaire dans un lieu servant d’habitation et de vol commis avec escalade et effraction, a été acquitté. Dans le même registre, la partie civile, Moustapha cissé Lo, qui avait estimé le préjudice à 500 millions Fcfa, a été débouté.
À moins que Moustapha Cissé Lo n’interjette appel dans les délais requis, le verdict d’acquittement prononcé en faveur de Serigne Assane Mbacké, hier, par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel, constitue l’épilogue de l’affaire des incendies des maisons du député Moustapha Cissé Lo. Pour cette affaire inscrite au rôle de la dernière session de l’année de la Chambre criminelle de Diourbel, aucune des parties ne s’est présentée à la barre. N’empêche, le procès s’est tenu et le verdict a été prononcé. Cette affaire, on s’en souvient, date de 2014.
Alors qu’il était en voyage au Ghana, Moustapha Cissé Lo est informé par son épouse que ses maisons sises à Touba ont été incendiées par un groupe d’individus. Dès son retour au pays, le bouillant député apériste saisit le Parquet d’une plainte, le 22 juillet 2014, contre Serigne Assane Mbacké pour incendie de lieux habités, vol de matériaux, de bijoux et numéraires. Il joint à la plainte un procès-verbal de constat d’huissier dressé le 5 juillet. Et à l’enquête subséquente, Moustapha Cissé Lo a repris les termes de sa plainte en soutenant que Serigne Assane Mbacké avait publiquement déclaré, lors d’une émission télé- visée, qu’il était l’un des instigateurs de ces incendies perpétrés dans ses quatre maisons sises à Touba-Mosquée.
Le président du Parlement de la Cedeao a estimé les dégâts occasionnés par les incendies à 500 millions Fcfa. Si Serigne Assane Mbacké lui en a voulu, affirme Cissé Lo, c’est parce qu’il s’était brouillé avec Serigne Abdou Fatah Mbacké Falilou (proche de Serigne Assane Mbacké) qui voulait donner des consignes de vote lors de la Présidentielle de 2012. Il a tenté de se réconcilier avec Serigne Abdou Fatah Mbacké Falilou qui, selon lui, a décliné sa main tendue.
CISSE LO, QUI RECLAMAIT 500 MILLIONS FCFA, DEBOUTE
Entendu à son tour, Serigne Assane Mbacké, accusé d’incendie volontaire dans un lieu servant d’habitation, de vol avec escalade et effraction, a catégoriquement nié les faits. Il affirme que ses propos tenus à la télévision ont été mal interprétés. Son intention était juste de montrer que tous les petits-fils de Serigne Fallou Mbacké étaient remontés contre Moustapha Cissé Lo qui a fait une sortie virulente contre son oncle Serigne Abdou Fatah Mbacké Falilou. Le jour des faits, le mis en cause soutient qu’il se trouvait à Dakar chez le nommé Abdourahmane Sall. D’ailleurs, c’est ce dernier qui l’a informé des incendies des domiciles de Moustapha Cissé Lo. Interrogé, Abdourahmane Sall a corroboré les déclarations de Serigne Assane Mbacké. Dans son réquisitoire, le procureur de la République qui estime qu’aucun acte matériel dans le dossier ne peut prouver que Serigne Assane Mbacké était l’instigateur ou même complice des faits, a sollicité l’acquittement. Une décision prononcée par la Chambre criminelle en faveur de Serigne Assane Mbacké.
DANS LA PERSPECTIVE DU PROCÈS DE TRUMP
L'invité de VOA, René Lake, revient sur l'impeachment voté la nuit dernière et entrevoit une période politique houleuse entre Démocrates et Républicains, avec en toile de fond, le procès du président américain au Sénat
Après la mise en accusation de Donald Trump, s'ouvre une période politique tendue et incertaine aux États-Unis entre camp démocrates et républicains. Ces derniers qui disposent de la majorité au Sénat, ont l'intention d'exonérer le président américain, au grand dam de la présidente du Congrès Nancy Pelosi.
À quoi peut-on s'attendre dans la perspective du procès du locataire de la Maison Blanche ? Les Démocrates parviendront-ils à rallier les voix républicaines nécessaires pour destituer Donald Trump ? Quid de l'opinion publique, toujours autant divisée sur cette affaire ?
Éléments de réponse avec l'analyste politique, René Lake, au micro de VOA.