El Hadji Amadou Dieng est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud FM.
ISMAÏLA SARR, L'HOMME QUI A FAIT TOMBER LIVERPOOL
Tout le monde la guettait, certains l'espéraient, la première défaite de Liverpool en championnat cette saison et depuis 45 matches est venue de l'avant-dernier Watford, qui a corrigé (3-0) des Reds bien pâles samedi pour la 28e journée
Tout le monde la guettait, certains l'espéraient, la première défaite de Liverpool en championnat cette saison et depuis 45 matches est venue de l'avant-dernier Watford, qui a corrigé (3-0) des Reds bien pâles samedi pour la 28e journée de Premier League.
Au classement, le retentissement de ce revers est minime. Manchester City est encore à 22 longueurs, avec 11 matches à jouer pour les "Sky Blue" qui disputent dimanche la finale de la Coupe de la Ligue contre Aston Villa.
Mais cela n'a pas empêché Gary Neville, ancien joueur de Manchester United, rival honni de Liverpool, de se filmer quelques secondes après le coup de sifflet final en train d'ouvrir une bouteille de champagne sur son compte Twitter.
Une réaction sans doute partagée par les supporters de Manchester City, qui reste, grâce à cette défaite, co-détenteur avec les Reds du record de victoires consécutives en championnat (18), qui serait tombé si les Reds avaient battu Watford.
Ceux d'Arsenal soufflent de soulagement également. Leurs "Invincibles" restent dans l'histoire avec leurs 49 matches sans défaite entre mai 2003 et octobre 2004.
- Reds émoussés -
Liverpool n'avait connu la défaite depuis le 3 janvier 2019, et l'adversaire était le futur champion, Manchester City (2-1).
Mais cette défaite n'est pas totalement surprenante, tant l'avance très confortable au classement et l'accumulation des matches avaient émoussé le mordant des hommes de Jürgen Klopp dernièrement.
"Nous nous sommes battus contre toutes les sensations de notre corps. Nous nous sommes battus contre tout et c'est pour cela que nous avons autant de points", a commenté le coach allemand après le match.
"Ce qu'ont fait les garçons jusqu'ici est exceptionnel mais ce n'est pas fini !", a-t-il aussi lancé en guise d'avertissement, tout en estimant que cette défaite n'était pas "la plus grande catastrophe du football mondial".
Après des victoires de raccroc contre le dernier Norwich (1-0) ou West Ham (3-2), lundi, les Reds sont tombés sur Watford qui a su placer ses banderilles au bon moment pour remporter 3 points et sortir de la zone rouge pour la troisième fois seulement cette saison.
Les "Hornets" peuvent remercier leur duo Abdoulaye Doucouré-Ismaïla Sarr qui a trouvé la faille, le premier récupérant un ballon dans la surface pour servir le second qui a marqué de près (1-0, 54e).
Quelques minutes plus tard, l'attaquant sénégalais a placé une accélération pour déposer Virgil van Dijk après une ouverture dans le dos de Deeney, et piquer son ballon au dessus d'Alisson (2-0, 60e).
Malgré le tout pour le tout joué par Klopp, Watford a porté l'estocade par son capitaine Deeney, dans une défense rouge à nouveau aux abois (3-0, 72e).
Battu également (1-0) par l'Atlético Madrid au match aller des huitièmes de finale de la Ligue des champions, dont il est le tenant du titre, Liverpool va devoir rapidement retrouver de sa superbe.
Peut-être dès mardi en huitième de finale de la Coupe d'Angleterre, face à Chelsea, en plein doute.
"LA CORRUPTION EST À LA BANQUE MONDIALE"
Pour Papa Demba Thiam, économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans au sein de l'institution de Bretton Woods, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce
Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.
Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l'étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.
Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»
Lanceurs d’alerte censurés
Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.
L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»
Position inconfortable
La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l'étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.
Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»
L’Afrique a besoin d’industrialisation
Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»
La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente ? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»
"LA PEUR DU CORONAVIRUS EST LARGEMENT EXAGÉRÉE"
L’historien de la médecine Bernardino Fantini analyse l’anxiété grandissante suscitée par la propagation du virus
24heures.ch |
Marie Nicollier |
Publication 29/02/2020
De la prudence, certes, mais aucune raison de se faire du mauvais sang. Voici, en substance, le message de Bernardino Fantini, professeur honoraire à l’Université de Genève.
L’inquiétude grandit au sein de la population. Les gens font même des provisions de nourriture…
La peur a toujours accompagné les grandes épidémies. Il y a bien sûr la peur de l’inconnu, de quelque chose de nouveau que l’on ne connaît pas. Et puis la peste, la variole, la grippe asiatique ou encore la grippe espagnole au début du XXe siècle ont fait des ravages. Cette mémoire reste.
A-t-on raison d’avoir peur?
Cette peur est largement exagérée en Europe, à mon avis. Pour le moment, ce virus est moins dangereux qu’une grippe saisonnière qui fait des centaines de morts par année. En Italie, il y a eu des mouvements de panique car les autorités ont commis de graves erreurs de communication. Elles ont fermé des écoles, des cinémas et des théâtres dans des régions où il n’y avait pas un seul cas. Cette réaction émotionnelle dictée par la peur n’a fait que l’amplifier. Les gens se disent que si ces lieux ferment, c’est que la catastrophe est imminente. Les épidémies ont toujours provoqué des phénomènes de masse plus dangereux que la maladie elle-même... Quant à l’idée de fermer les frontières, cela n’a pas de sens: un virus ne connaît pas de frontière! Cela vise plus à tranquilliser la population qu’à contenir l’épidémie.
Comment protéger la population sans créer une psychose?
La peur est un phénomène tout à fait normal mais il faut qu’elle soit dominée par une attitude rationnelle. Il faut la contrôler avec une bonne communication, une connaissance des faits et des mesures à la hauteur de la situation.
Quel rôle jouent les médias dans la frousse ambiante?
Ils ont une responsabilité, en effet, et peuvent jouer un rôle important en incitant à la modération. Il faut continuer de donner des informations précises sur la réalité épidémiologique. Dire que sur 100 cas de contagion, 2 ou 3 seulement sont vraiment dangereux et peuvent mener à la mort. Cela peut tranquilliser les gens. Il faut certes être prudent et se laver les mains le plus possible, par exemple. Mais il ne faut pas avoir peur.
Et la ruée sur les masques, qu’en pensez-vous?
C’est irrationnel. Porter un masque en dehors des milieux hospitaliers et des foyers épidémiques n’a pas de sens. De plus, il faudrait le changer tous les jours, donc en avoir une dizaine en réserve chez soi. Le masque, c’est un peu un totem. On pense être plus en sécurité avec cet objet à portée de main.
LE BLUES DE GUINGUINEO
Face à l’horizon qui ne se dévoile même plus, la vieille ville située dans la région de Kaolack s’empêtre dans son passé, refuge de consolation, et s’apitoie sur son présent accablant
Oumar BA et Alassane Aliou MBAYE |
Publication 29/02/2020
Guinguinéo, vieille ville située dans la région de Kaolack, bâtit ses espérances davantage dans son glorieux passé que dans la routine inhibitrice de son présent peu enviable. On y ressasse la belle époque où le chemin de fer, objet d’épanchements désenchantés, donnait à ce carrefour d’identités et d’aspirations tout son éclat. Face à l’horizon qui ne se dévoile même plus, Guinguinéo s’empêtre dans son passé, refuge de consolation, et s’apitoie sur son présent accablant.
Des caïlcédrats, bravant les sommets dans la détresse de leur agonie, surplombent des maisons tombées dans l’abandon et des rails que l’Express Dakar-Bamako, le «Jeeg 3», les trains 201, 203, 4, 5… ont privés de leurs «caresses» remplies d’espoirs. Guinguinéo, devenue ville de peu d’éclats, fonde ses espoirs davantage dans la reconstitution de son passé florissant que dans l’avenir à réinventer et dans un présent…morose. L’ambiance ferroviaire d’un autre temps habite encore les esprits nostalgiques. On s’accroche aux vestiges d’une splendeur perdue : la belle époque des «naar Beyrouth» (Libano-syriens), maîtres du négoce, des Bambaras, travailleurs acharnés venus du Mali, qui y avaient leur quartier avant l’éclatement de la Fédération du Mali, des Toucouleurs du Fouta Toro qui ont fini par se confondre aux autochtones.
On semblait bien vivre dans ce carrefour de rencontres. «J’ai fait 37 ans au chemin de fer. J’ai commencé à la gare de Dakar où je suis resté pendant trois ans. J’ai ensuite été affecté à celle de Guinguinéo en janvier 1955 du temps des locomotives à vapeur. Depuis cette date, je n’ai pas quitté cette ville. Des foules y grouillaient. Le commerce était florissant et la ville vivante», témoigne El-Hadj Thierno Dieng, ancien cheminot de 90 ans. Celui qui a pris sa retraite en 1988 parle de son patelin avec le chagrin de ceux qui ont admiré les merveilles du passé et regardent, impuissants, l’état de décrépitude de ce qui a été considéré pendant longtemps comme la deuxième capitale ferroviaire du Sénégal.
Guinguinéo a été un espace de vie, de réalisation sociale et de rêves grâce à sa bouillonnante gare ferroviaire. Ici, ne s’agitent désormais que quelques agents démotivés chargés de la surveillance d’un patrimoine en ruine et de l’entretien des rails. Et «on n’a même pas de draisine (wagonnet destiné à l’entretien et à la surveillance des voies de chemin de fer). Nous sommes obligés de marcher 5 km pour faire les entretiens. Le train passe peu mais il faut toujours veiller sur l’état des rails. Et quand l’herbe commence à pousser, nous désherbons à l’aide d’herbicide pour éviter les patinages», confie Demba Diop, agent de la direction des Installations fixes entouré de fourches et d’autres outils dérisoires encombrant une chambrette attenante à la voie ferrée. A une encablure de cet «angle» de lamentations, baille d’ennui le chef de sécurité de la gare de Guinguinéo, le fils de cheminot Ousmane Ndiaye, fixant un tampon éculé. Derrière le bâtiment du pôle administratif, se meurent des dortoirs et restaurants inoccupés. Et pourtant, on s’y agrippe encore pour faire l’éloge d’un patelin sans grand relief. La fierté est dans le vécu. Le présent n’est qu’effusions passéistes et mélancoliques.
Kyrielle de plaintes
Guinginéo, chef-lieu de département croupit dans sa routine sclérosante. Le déclin du chemin de fer a considérablement ralenti l’activité de cette vieille ville. «Les différents gouvernements et équipes municipales, qui se sont succédé depuis l’indépendance, l’ont dotée de quelques infrastructures sociales indispensables : écoles préscolaires et élémentaires, Cem, lycée et centre de formation professionnelle, postes et centre de santé, foyer de la femme, salle des fêtes, gare routière et hôtel de Ville. Toutefois, ses rues datant de 1963 ne sont plus que d’attristants nids de poules. Son réseau électrique est vétuste et celui d’eau insuffisant», déplore Abdel Aziz Diop, conseiller municipal chargé de la planification et du suivi des programmes.
D’autres infrastructures démarrées, il y a belle lurette, peinent à être terminées. C’est l’exemple du stade multifonctionnel, Olymp- Africa dans lequel la municipalité a pourtant investi, sur fonds propre, plusieurs millions pour répondre aux préoccupations de la jeunesse.
«Le plateau technique du centre de santé doit être relevé compte tenu du nombre de postes de santé qu’il polarise, une unité de radiologie y est indispensable. L’absence de réseau d’assainissement fait que notre ville connaît chaque année les affres des inondations. Ces problèmes nécessitent de gros investissements. La commune est dépourvue de ressources. Ses élus et ses braves populations sont dans le désarroi», gémit-il. Ici, on attend encore le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) et Promoville pour arrêter de se morfondre dans la nostalgie.
AUDIO
"PETIT À PETIT, ON PREND CONSCIENCE DE L’INUTILITÉ D'UN PRÉSIDENT À VIE"
L’alternance est mise à mal en Afrique de l’Ouest. La présidentielle contestée au Togo et les législatives couplées d’un référendum sur une nouvelle Constitution prévues en Guinée, engendrent de vives tensions. Analyse de Mathias Hounkpè
L’alternance du pouvoir est décidément mise à mal en Afrique de l’Ouest. Entre l’élection présidentielle contestée au Togo et les élections législatives couplées d’un référendum sur une nouvelle Constitution initialement prévues ce 1er mars, puis reportée de deux semaines en Guinée, face à la pression de la communauté internationale, ces deux situations engendrent de vives tensions entre l’opposition et les pouvoirs en place.
Analyse de Mathias Hounkpè, politologue, membre de la fondation OSIWA (Open Society Initiativ for West Africa), basée à Dakar.
LA SONATEL RÉALISE UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE PLUS DE 1000 MILLIARDS CFA EN 2019
La Sonatel a réalisé un chiffre d’affaires de 1086,6 milliards CFA, soit une hausse de 6,3% (+64,6 milliards CFA) par rapport à 2018
La Sonatel a réalisé un chiffre d’affaires de 1086,6 milliards CFA, soit une hausse de 6,3% (+64,6 milliards CFA) par rapport à 2018, a appris l’APS, vendredi.
Les résultats consolidés au 31 décembre 2019 montrent que cette croissance est tirée par tous les pays où le groupe est présent avec les contributions principales du Sénégal, de la Guinée et du Mali.
En outre, selon le document consulté par l’APS, les revenus de l’activité mobile représentent 80,1% du chiffre d’affaires, soit 870,5 milliards CFA et portent les principaux relais de croissance (data mobile et services financiers orange Money).
Ces derniers constituent l’essentiel de la croissance du chiffre d’affaires et progressent respectivement de 33% et 24% par rapport à 2018, informe la Sonatel.
Le groupe fait remarquer que le chiffre d’affaires sur l’entrant international avec 77,7 milliards CFA enregistre un recul de 2 points sur sa contribution au chiffre d’affaires du groupe et ralentit sa baisse qui passe de - 24% en 2018 à -12,5% en 2019.
Cette maîtrise des revenus résulte de l’atténuation de la baisse des volumes de trafic avec les corridors malgré un effet dilutif sur les prix, de la croissance du hubbing au Sénégal qui passe de 10,8% en 2018 à 16% en 2019 et d’une meilleure vigilance sur la fraude.
Par ailleurs, les rédacteurs du document relèvent que le revenu des activités fixes avec 24,3 milliards en 2019 poursuit sa baisse avec -8,2% (1,8 milliard CFA) comparé à 2018, essentiellement au Sénégal qui porte la quasi-totalité du chiffre d’affaires (23,6 milliards CFA).
Ils ajoutent que le chiffre d’affaires sur l’interconnexion nationale s’élève à 26,4 milliards CFA et enregistre une baisse de -3,5 milliards CFA (-11,6%) portée principalement par le Mali et le Sénégal mais amortie par les hausses notées en Guinée et en Sierra Léone.
VERS UN DOCUMENT DE RÉFÉRENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DU DELTA DU SALOUM
L’ONG Wetlands International, de concert avec des acteurs du développement local, vient de lancer un processus devant aboutir à l’élaboration d’un document référentiel de développement durable du delta du Saloum, à travers la Responsabilité sociale d’entr
Ndangane Sambou (Fimela), 29 fév (APS) - L’ONG Wetlands International, de concert avec des acteurs du développement local, vient de lancer un processus devant aboutir à l’élaboration d’un document référentiel de développement durable du delta du Saloum, à travers la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE).
La responsable du Bureau Afrique de l’Ouest de Wetlands International, Oulèye Ndiaye, en a fait l’annonce au cours d’un point de presse tenu vendredi à Ndangane Sambou, un village de Fimela, commune située dans la région de Fatick.
"Ce processus d’élaboration va nous permettre de collecter des données sur les impacts économiques, sociaux et environnementaux liés à l’exploitation des ressources naturelles du delta du Saloum, grâce à une méthode d’évaluation" dénommée SAVI (Evaluation des actifs durables), a indiqué Mme Ndiaye.
Selon la responsable de Wetlands International, ces données vont "permettre d’enrichir l’élaboration du document de développement durable du delta du Saloum en vue de faire le plaidoyer pour un engagement du secteur privé local dans la conservation de la biodiversité et du paysage du delta du Saloum à travers la RSE".
Le delta du Saloum, une zone humide qui fournit de nombreux services aux communautés locales, se trouve confronté à diverses menaces liées à la croissance démographique, à l’expansion et l’utilisation des terres agricoles, ainsi qu’au développement des infrastructures touristiques, pétrolières et gazières offshore.
"Face à ces menaces, seule la RSE est à même de permettre aux organisations civiles locales de faire le plaidoyer pour l’engagement du secteur privé dans le développement durable de cette zone humide", a estimé Mme Ndiaye.
Le directeur de l’Agence régionale de développement de Fatick, Djidiack Faye, s’est félicité de l’élaboration de ce document de référence de prise de décision pour les entreprises locales et autres acteurs intéressés par le delta du Saloum, mais aussi pour les collectivités territoriales de cette zone.
"Ce document nous permet d’avoir la valeur exacte économique du delta pour mieux négocier l’action qu’on devrait attendre dans le cadre de la RSE des acteurs ou entreprises qui exploitent les ressources naturelles de cet écosystème", a-t-il ajouté.
Selon M. Faye, il ne serait "pas juste que les populations du delta ne bénéficient pas des retombées socio-économiques venant de l’exploitation des ressources naturelles du delta du Saloum. Donc, il faudrait que ces entreprises contribuent à éviter ces dangers environnementaux et risques socioéconomiques", a-t-il dit.
Le coordonnateur des programmes du Bureau Afrique de l’Ouest de Wetlands International, Pape Mawade Wade, et le représentent du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), Amadou Diop Thioune, étaient présents à ce au point de presse organisé en marge des travaux d’un atelier portant sur "l’engagement du secteur privé dans la conservation du paysage du delta du Saloum".
ÉCHANGE ENTRE LE DÉPUTÉ MARTINIQUAIS SERGE LETCHIMY ET LE COLLECTIF SORTIR DU FCFA
La situation de Guy Marius Sagna a été évoquée - Les deux parties ont convenu de réfléchir ensemble à l’organisation d’une conférence sur le thème du franc CFA à Paris - COMMUNIQUÉE DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collectif Sortir du Fcfa, reçu le 28 février 2020, relatif à leur rencontre avec le député de la Martinique Serge Letchimy.
"Le député de la 3e circonscription de la Martinique Serge Letchimy a accordé ce jeudi 27 février un rendez-vous à notre coordonnateur Makhoudia Diouf à l'Assemblée Nationale pour discuter des problématiques du franc CFA et du néocolonialisme.
Ce rendez-vous a revêtu pour nous une importance particulière : Serge Letchimy est, en effet, l’héritier politique d’Aimé Césaire, l’un des chantres de la Négritude avec Senghor. Il préside, par ailleurs, le Parti Progressiste Martiniquais, un parti politique qui a toujours dénoncé l’anticolonialisme sous toutes ses formes depuis sa création en 1958 par Aimé Césaire.
Enfin, monsieur Letchimy est l'un des députés de l'Assemblée Nationale française qui interpellent régulièrement et sans concession le président Emmanuel Macron et son gouvernement sur le scandale du franc CFA.
Ainsi, le 17 décembre 2019, lors de la séance des questions au gouvernement à l’assemblée Nationale, le député Serge Letchimy avait interrogé le gouvernement français sur maintien du Franc CFA et sur les contraintes qu'il impose aux Etats concernés en déclarant ceci : Au cours des années 1960, la plupart des anciennes colonies africaines de la France ont accédé à l’indépendance. Mais, entre ces nouvelles nations et leur vieille métropole, un poison persiste – celui d’un esprit colonial et de pratiques maintenant domination, contrôle et manipulation.
Outre le franc CFA et la mise en place de l’Eco et au nom de l’amitié historique et indéfectible entre le Martinique et l’Afrique scellé par deux grands hommes Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, notre coordonnateur l’a sensibilisé, au cours de l’entrevue, sur la situation de l’activiste sénégalais Guy Marius Sagna incarcéré depuis des mois au Sénégal par pour avoir simplement dénoncé le néocolonialisme.
Enfin, Le député Serge Letchimy et notre collectif ont convenu de réfléchir ensemble à l’organisation d’une conférence sur le thème du franc CFA à Paris."
«THEMIS PARLE AUX EUROPEENS, MAIS NE NOUS PARLE PAS»
Selon le magistrat Cheikh Tidiane Lam, Thémis, déesse grecque qui représente la Justice, ne parle pas aux Africains.
Selon le magistrat Cheikh Tidiane Lam, Thémis, déesse grecque qui représente la Justice, ne parle pas aux Africains. A l’en croire, il faut domestiquer certains symboles de la Justice. Il l’a fait savoir lors de la conférence publique qu’il animait hier au musée Léopold Sédar Senghor.
Parfois, on habite tellement une profession qu’il est presque impossible de prendre du recul pour y réfléchir. Toutefois, le magistrat Cheikh Tidiane Lam a pu «enlever» sa robe de juge pour réfléchir sur les symboles, les rituels, les mots et les murs de cette institution qui est la seule à porter le nom d’une vertu. Avec plus d’une vingtaine d’années de carrière, le N°2 de l’Inspection Générale d’Administration de la Justice (IGAJ) a indiqué que le langage judiciaire peut paraître hermétique et complexe pour le commun des mortels. «Mais comme la justice est rendue au nom du peuple, il faut que ce peuple-là comprenne le langage dans lequel sa justice est rendue», soutient l’inspecteur général adjoint de l’Igaj.
Déconstruisant certains concepts qui sous-tendent cette institution, il a soutenu, devant une assemblée composée d’intellectuels comme le philosophe Abdoulaye Elimane Kane et l’écrivain Alioune Badara Bèye, que l’objectif est d’attirer l’attention des uns et des autres sur l’importance à trouver le mot et le concept justes pour aller vers des attitudes de développement et non des attitudes qui poussent au pessimisme. De l’avis du juge Lam, tous les symboles et rituels relatifs à la justice doivent être domestiqués. «Car comme le disait Professeur Cheikh Anta Diop, les gens ne deviennent des génies que dans leurs propres langues et dans leurs propres réalités.
Par exemple, Thémis parle aux Européens, mais elle ne nous parle pas. Nous, on devrait s’inspirer de l’Egypte, de la charte du Mandé qui a été une charte avant-gardiste et qui a précédé la déclaration des droits de l’Homme. Il y a également la constitution de Thierno Souleymane Baal en termes de bonnes pratiques et de bonne gouvernance, en terme de gestion vertueuse du pouvoir », affirme le magistrat. Pour le philosophe Abdoulaye Elimane Kane, il est nécessaire que chaque peuple adapte les principes de la justice par rapport à ses propres réalités, à sa population. Saluant la vaste culture du magistrat et conférencier du jour, il propose d’aller aujourd’hui vers le décloisonnement des disciplines.