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3 octobre 2025
LA PROBLÉMATIQUE DE LA SÉDENTARISATION DES MAGISTRATS
La longévité de certains magistrats à des postes, parfois stratégiques, n’est pas pour plaire à tous les hommes de loi qui réclament plus d’équité et de transparence dans la gestion des carrières
Pendant que certains magistrats sont comme des nomades, valsant de tribunal à tribunal, au gré des conseils supérieurs de la magistrature, d’autres, à leur poste, semblent inamovibles. Soit parce qu’ils sont si récalcitrants que leur promotion est presque inenvisageable, soit parce qu’ils sont si dociles que leur rétrogradation est quasi impossible.
Dans tous les cas, si l’on se fie aux textes existants, ni cette sédentarité des uns, encore moins la ‘’nomadité’’ des autres ne peuvent s’expliquer par des critères objectifs.
Depuis quelques années, l’Union des magistrats sénégalais (UMS) se bat pour qu’il y ait des critères objectifs et transparents dans la gestion des carrières des magistrats. Parmi ses propositions, il y a la limitation de la durée dans certaines fonctions, l’appel à candidatures pour les chefs de juridiction et de parquet, la faculté du Conseil supérieur de la magistrature de faire des propositions pour les nominations de ces derniers...
Pour la structure, il est contreproductif de maintenir un magistrat, pendant longtemps, à un même poste. Mais jusque-là, la requête tarde à se concrétiser. Le sort des magistrats, assis comme debout, dépend souvent du bon vouloir de l’Exécutif, selon beaucoup d’observateurs.
Au niveau du parquet, l’histoire retiendra des noms qui ont beaucoup duré au tribunal de grande instance de Dakar. Parfois, on a comme l’impression qu’on y entre pour ne plus jamais en sortir. En poste depuis 2013, Serigne Bassirou Guèye va, bientôt, rejoindre le rang des septénaires. Mais il est loin de battre le record de longévité. En fait, dans la capitale, la longévité est presque devenue une marque de fabrique.
En effet, des prédécesseurs de M. Guèye comme Abdoulaye Gaye et Pape Begouma Diène ont fait 10 ans au poste ou presque. Sans bouger !
L’exemple du parquet de Dakar et du poste de Doyen des juges
Nommé en 1993, le premier, entré dans l’histoire grâce à la théorie du ‘’flagrant délit continu’’, n’a quitté la fonction que le 2 mai 2003, après environ 10 ans d’exercice. Et c’était pour être promu procureur général près la Cour d’appel de Dakar, avant de devenir procureur général près la Cour suprême ; poste où il a pris sa retraite. Avant lui, il y avait Pape Begouma Diène qui a fait environ 10 ans au poste. Puis, il y a eu les parenthèses Lansana Diabé Siby et Lamine Coulibaly. Ce dernier ayant été un des plus éphémères, avec seulement 6 mois, avait cédé son poste au célèbre Ousmane Diagne. C’était pour retourner à sa propre famille, en tant que président du TGI de la même juridiction.
Pour le magistrat, n’est pas chef de parquet qui veut. ‘’Et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, témoigne-t-il, certains préfèrent y être procureur ou président de TGI que d’être promu dans une cour d’appel quelconque de l’intérieur du pays’’.
Mais à Dakar, la caractéristique de la longévité n’est pas l’apanage des chefs du parquet. Les doyens des juges également ont cette réputation d’être très sédentaires au niveau de la capitale. Maitres de l’instruction dans les affaires importantes, ces derniers connaissent très peu de changements. De Mahawa Sémou Diouf à Samba Sall, très peu de magistrats ont goûté aux délices de la fonction.
Pourtant, les acteurs s’accordent à reconnaitre que cette longévité ne va pas dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice. Pour eux, il est toujours bien de changer les équipes. ‘’Même le pouvoir a intérêt à ces permutations au niveau de certains postes hyper médiatisés comme le parquet et le Doyen des juges. Le fait de faire faire la même chose à la même personne, à chaque fois, ça devient insupportable pour les justiciables. Et puis, certains sont tellement prévisibles, qu’in fine, il est tout à fait légitime que les populations puissent douter de leur indépendance’’.
La particularité des TGI des régions de l’intérieur
Dans les régions, la sédentarisation peut avoir des conséquences encore plus néfastes, selon nos interlocuteurs. Si l’on en croit notre source, il est impossible d’y être performant au bout d’une certaine période. ‘’Nous sommes au Sénégal, dans une société de contact. Dans les régions, en quelques mois seulement, vous connaissez presque tout le monde. Les gens vous sont tellement familiers, disponibles et sympas, qu’une application rigoureuse de la loi va devenir quasi impossible. Le magistrat en vient alors à privilégier les modes alternatifs de règlement des conflits. C’est pourquoi certains magistrats soutiennent qu’au bout de trois ans, il faut changer les chefs au niveau de ces juridictions de l’intérieur’’, témoigne notre interlocuteur qui ne manque pas d’anecdotes à ce sujet. Pour lui, ils sont nombreux, ses pairs, qui se retrouvent avec beaucoup d’homonymes, du fait de cette familiarité avec les justiciables.
Pourquoi la longévité à Dakar ?
Longévité à Dakar. Selon Maitre Assane Dioma Ndiaye, c’est surtout à cause du caractère stratégique du poste qui catalyse les affaires les plus importantes de la République. ‘’D’une part, indique-t-il, le pouvoir politique a besoin de quelqu’un sur qui il peut compter pour mettre en œuvre ses ambitions. D’autre part, à cause de la sensibilité du poste, il faut vraiment une certaine maitrise et de l’expérience. L’autorité regarde tout ça en nommant le procureur de Dakar. C’est pourquoi il ne le change pas assez souvent’’. La robe noire relève, ainsi, qu’il est très difficile de voir ce dernier être en contradiction avec le pouvoir en place, quel qu’il soit. ‘’Vous êtes certes l’avocat de la société, mais en même temps, vous êtes appelé à faire en sorte que le pouvoir politique puisse compter sur vous dans le déroulement de sa politique. En plus, les textes lui imposent d’exécuter les instructions écrites de la tutelle. Il ne peut faire autrement, tant que le système ne changera pas’’.
Mais, à en croire ce magistrat, il y a des limites à cette dépendance. Celle-ci, dit-il, est surtout une question de dignité. ‘’En vérité, personne n’est obligé d’obéir à un ordre illégal. Mais en refusant de s’y soumettre, il faut être prêt à en assumer les conséquences. Le problème, c’est que certains magistrats démarchent leur poste. Alors, ils sont contraints de faire ce pourquoi ils ont été nommés. En contrepartie, ils sont maintenus pour services rendus, pas pour autre chose. Mais quand on est assis sur des valeurs, on ne peut accepter n’importe quoi’’, tranche-t-il net.
Dans l’histoire du parquet, certains magistrats comme Ousmane Diagne, Ibrahima Ndoye, entre autres, ont eu à tenir la dragée haute à l’Exécutif. L’on se rappelle l’affaire Idrissa Seck, Barthélémy Dias où le procureur (Ousmane Diagne à l’époque) avait donné instruction à la Section de recherches d’interpeller deux anciens membres de la garde rapprochée de Wade dont le célèbre Bro. D’ailleurs, cet épisode avait failli lui coûter son poste, à l’époque. Mais, au dernier moment, malgré l’insistance du ministre de la Justice, le président de la République a dit niet. Dans ses faits d’armes, ce dernier avait également refusé d’arrêter l’actuel président de la République, malgré des injonctions de la tutelle.
Quid du Doyen des juges d’instruction ? Pour Maitre Assane Dioma Ndiaye, lui a tous les moyens statutaires d’être indépendant, s’il le souhaite. ‘’Les doyens des juges, précise-t-il, ont généralement cette habitude de perdurer, parce que les choix déjà sont guidés par une certaine confiance placée en eux. Tant qu’il reste dans une dynamique qui n’affecte pas l’intangibilité du pouvoir politique, ils ont des chances de rester à leur poste. Mais, à la différence du procureur, ils sont, en principe, totalement indépendants et protégés par la loi’’.
Instaurer le principe de la limitation des durées dans l’exercice de certaines fonctions
Compte tenu de ce qui précède, les spécialistes considèrent qu’à l’instar des autres secteurs, il faudrait instaurer le principe de la limitation des durées dans l’exercice de certaines fonctions au niveau de la magistrature. ‘’Ce sont des bonnes pratiques généralement consacrées dans certains secteurs. Il faut tout faire pour qu’il n’y ait pas une sédentarisation d’un fonctionnaire par rapport à un poste donné. C’est nocif, du point de vue du rendement et même de sa propre carrière. Quand on reste 10 ans à un poste, on est routinier ; cette personne a tendance à ne pas faire des bonds qualitatifs’’, préconise le président de la Ligue sénégalaise de droits humains.
Le maintien indéfini de certains hauts magistrats à des postes juteux peut renforcer l’idée selon laquelle, il y aurait des magistrats bannis et des magistrats choyés par le pouvoir. ‘’L’accession au poste de responsabilité ne doit pas être assujetti au degré de malléabilité du magistrat. Il faut déconstruire tout cela en mettant en place des critères objectifs préalablement définis, pour accéder à certains postes’’.
A en croire la robe noire, la situation actuelle peut nuire à la transparence et à l’équité qui doivent être le socle de la magistrature. ‘’Le magistrat ne doit pas avoir des accointances avec le milieu ; il ne doit pas favoriser des relations pérennes avec les justiciables ; il ne doit pas avoir une certaine familiarité avec ces derniers. Et si vous restez à un poste sur une très longue durée, les risques sont réels’’, analyse-t-il.
L’équation de l’âge de la retraite
Mais le plus dramatique, selon les confidences de magistrats, c’est la loi portant prolongation de l’âge de départ à la retraite pour certains hauts magistrats. Laquelle, constatent nos interlocuteurs, a fini de bloquer tout le système. ‘’Il y a des gens sortis en 2006-2007 qui sont jusqu’à présent des subalternes, parce que simplement, ça ne bouge pas au sommet de la pyramide. Quatre des membres de cette grande promotion ont du mal à devenir procureurs pleins, à cause de cette loi inique’’, regrette un magistrat. Pire, renchérit-il, il y a des magistrats qui partent à la retraite, en laissant en poste d’autres qui sont plus âgés. ‘’Et leur seul mérite, c’est d’avoir la confiance du chef de l’Etat. C’est inique’’, lâche-t-il, dépité.
Notre source plaide également en faveur de tous ces vétérans qui ont passé plus de 20 ans dans les régions et qui n’ont pu accéder à la capitale. Donnant des exemples de juges qui sont à Thiès, des procureurs qui sont à Fatick notamment, il estime qu’il urge de remettre de l’ordre dans tout ça.
LE RETRAIT AMÉRICAIN DU SAHEL POURRAIT ÊTRE DÉVASTATEUR
L'Etat islamique et Al quaida disposent d'une force de plusieurs milliers de combattants qui pourrait embraser toute la zone - La question a été évoquée lors de la visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo à Dakar. Le Washington Post s'inquiète
Ce n’est pas le moment pour les Etats-Unis de se désengager du Sahel, estime un éditorial du Washington Post paru ce lundi 2 mars. Selon les Nations Unies, les attaques terroristes dans la région ont été cinq fois plus importantes de 2016 à 2019. Pire, Al Quaida et l’Etat islamique auraient formé une alliance de plusieurs milliers de combattants en train d’essaimer, de la Mauritanie au Niger, à en croire la presse américaine. Dans ce contexte, comment comprendre la décision de retrait des forces américaines de cette zone, s’interroge l’éditorialiste du Washington Post, qui estime que cela pourrait être à long terme, une grave erreur pour les Etats-Unis.
Car, même si est moins en vue que son homologue français, le Pentagone joue un rôle crucial dans la lutte anti-djihadiste au Sahel, à travers son appui logistique et ses renseignements, avec des équipements dont seuls les Etats-Unis disposent. Mais vu de Washington, le Sahel n’évoque pas grand-chose à l’opinion publique. Et Donald Trump se verrait bien comme celui qui a mis fin à cette guerre « sans lendemain ? ».
En visite à Dakar le mois dernier, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo avait simplement indiqué que son pays veillerait à faire "ce qu'il faut" en Afrique tout en laissant ouverte la question d'un éventuel retrait des troupes américaines.
Sa mortalité, autour de 2 % selon l’OMS, reste loin derrière Ebola et la grippe aviaire à respectivement 50 et 60 % de taux de mortalité - Mais le problème avec les virus, c’est leur tendance à muter pour devenir plus mortels ou plus contagieux
Où s'arrêtera ce nouveau virus ? Apparu en décembre sur un marché de Wuhan, au centre de la Chine, le coronavirus 2019-nCoV (et la maladie qui en résulte, Covid-19) est encore mal connu. Il est devenu le 30 janvier une urgence sanitaire au niveau de toute la planète.
Sa mortalité, autour de 2 % selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), reste en dessous de celle du SRAS, qui avait fait 773 victimes en 2003, avec un taux de mortalité de 9,7 %, loin derrière Ebola et la grippe aviaire, à respectivement 50 et 60 % de taux de mortalité. Quant à sa contagiosité, elle reste, elle aussi, plutôt limitée.
Mais le problème avec les virus, c’est leur tendance à muter. Ils développent au fil du temps des capacités qui peuvent les aider à devenir plus mortels, ou plus contagieux. Explications.
« LE CAS DU CORONAVIRUS NE PRÉSENTE AUCUNE INQUIÉTUDE MAJEURE"
Les autorités ont confirmé la présence d’un cas positif de coronavirus (Covid-19) dans le pays, lors d’une conférence de presse ce lundi. "Tous les moyens sont mis en œuvre pour circonscrire la maladie’’, selon le ministre de la santé
Les autorités ont confirmé la présence d’un cas positif de coronavirus (Covid-19) dans le pays, lors d’une conférence de presse animée par le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, ce lundi. « Il s’agit d’un Français résident avec sa famille au Sénégal depuis deux (02) ans et de retour de vacances à Nîmes », a-t-il renseigné. Selon lui, le cas du patient détecté positif n’est pas grave. « Il ne suscite aucune inquiétude majeure », a informé le ministre, ajoutant que ‘’le dispositif de surveillance et de riposte est renforcé et que tous les moyens sont mis en œuvre pour circonscrire la maladie’’.
Le patient est mis en quarantaine à l’hôpital Fann.
LE SÉNÉGAL RÉDUIT SES MISSIONS À L'ÉTRANGER À CAUSE DU CORONAVIRUS
Macky Sall a indiqué que les missions diplomatiques à l’étranger ont toutes les compétences pour représenter l’Etat, pour réduire le risque sur le transport
Le chef d’Etat, Macky sall a annoncé lundi la réduction au ’’strict minimum des missions à l’étranger dans les pays affectés par le coronavirus (Covid-19).
‘’ J’ai décidé de réduire au strict minimum les missions à l’étranger en ce qui concerne l’Etat, surtout en direction des pays affectés par le coronavirus (Covid-19)’’, a-t-il dit.
Le président Sall s’exprimait lors du Conseil présidentiel consacré à l’épidémie du coronavirus (Covid-19).
Macky Sall a indiqué que les missions diplomatiques à l’étranger ont toutes les compétences pour représenter l’Etat, pour réduire le risque sur le transport.
Les autorités sénégalaises ont confirmé au cours de ce conseil présidentiel d’urgence la présence d’un cas suspect de coronavirus (Covid-19) dans le pays.
Selon plusieurs sources, il s’agit d’une personne d’origine étrangère en voyage au Sénégal .
Aucune information n’a pour l’heure filtrée sur la nationalité, la provenance ou le lieu d’isolement du patient en question.
L’HÔPITAL DE FANN DÉJÀ APPRÊTÉ POUR S’OCCUPER DES CAS DE CORONAVIRUS
Le service des maladies infectieuses du centre hospitalier national universitaire de Fann (CHNU) est ‘’prêt’’ à prendre en charge les éventuels cas de coronavirus (Covid-19) qui pourraient survenir au Sénégal
Le service des maladies infectieuses du centre hospitalier national universitaire de Fann (CHNU) est ‘’prêt’’ à prendre en charge les éventuels cas de coronavirus (Covid-19) qui pourraient survenir au Sénégal, a assuré lundi son chef, le professeur Moussa Seydi.
‘’Nous sommes prêts pour prendre en charge les cas de coronavirus‘’, a-t-il déclaré lors d’un conseil présidentiel d’urgence consacré à cette maladie, qui se propage dans le monde depuis son apparition fin 2019 en Chine.
Selon le chef du service des maladies infectieuses du CHNU de Fann, l’établissement hospitalier dispose d’un pavillon déjà apprêté pour prendre en charge d’éventuels cas de Covid-19.
M. Seydi souhaite disposer de ‘’deux autres salles’’ pour les ‘’cas lourds’’.
‘’Sur le plan des compétences, je ne me fais pas de souci. On a un équipement’’, a-t-il assuré, rappelant que ses services ont déjà traité ‘’dans la discrétion’’ des maladies plus graves que le Covid-19.
Les autorités sénégalaises ont confirmé lundi la présence à Dakar d’un cas suspect de coronavirus.
Selon le président de la République, Macky Sall, il y a ‘’une forte probabilité’’ que les tests de coronavirus effectués à Dakar sur cet individu soient positifs.
‘’Les services de santé, à travers l’Institut Pasteur de Dakar, nous ont informés d’un cas suspect qui est en cours de validation. Vers 13 heures, nous aurons les résultats pour confirmer ou infirmer’’, a-t-il déclaré au cours d’un conseil présidentiel d’urgence sur l’épidémie de coronavirus.
‘’Il y a de fortes chances, une forte probabilité que les tests soient positifs. Il s’agit d’un homme de nationalité étrangère. Les services des maladies infectieuses sont déjà mobilisés’’, a assuré le chef de l’Etat.
PAR Nayé Anna Bathily
FEMMES AU PERCHOIR, L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
Si elles peuvent aujourd’hui espérer accéder au perchoir, les femmes doivent en revanche redoubler d’efforts pour prendre la présidence, tout aussi stratégique, des commissions parlementaires
Jamais, depuis les décolonisations, autant de femmes n’avaient été à la tête du pouvoir législatif en Afrique. Sur un continent qui compte pas moins de 75 entités législatives, elles sont 16, selon l’Union interparlementaire, à occuper un perchoir en ce début de 2020 (en RD Congo, au Gabon, en Gambie, en Guinée équatoriale, en Eswatini, en Éthiopie, au Liberia, au Lesotho, à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, en Ouganda, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Togo et au Zimbabwe). Sur ce terrain, l’Afrique fait ainsi presque jeu égal avec l’Europe, avec ses 17 présidentes pour 70 chambres, dépasse largement les pays asiatiques, où huit femmes occupent un tel poste, et surtout le monde arabe, qui ne compte que deux cheffes d’Assemblée, à Bahreïn et aux Émirats arabes unis.
La percée de ces femmes découle d’un changement de mentalité: elles sont en effet de plus en plus nombreuses à oser présenter leur candidature, malgré les difficultés à lever des fonds pour mener leurs campagnes et le climat parfois sexiste dans lequel celles-ci se déroulent. Et les citoyens leur font enfin confiance : selon une enquête de l’Afrobaromètre, 66 % des Africains interrogés approuvent aujourd’hui l’idée que les femmes soient des dirigeantes politiques. Enfin, les députés semblent également prêts, une fois passées les législatives, à désigner une femme pour les diriger pour la législature à venir.
Une présidente d’Assemblée est davantage qu’un symbole: depuis le perchoir, elle pèse en effet sur la vie politique de son pays. En tant que speaker, elle définit l’ordre du jour et modère les débats, un rôle essentiel dans le processus d’élaboration des lois. Dans un certain nombre de cas, comme au Togo ou au Gabon, cette position fait même d’elle le dauphin constitutionnel du chef de l’État, amené à prendre sa succession par intérim en cas de décès.
Kigali à l’avant-garde
Surtout, le fait que des femmes occupent ces postes à forte responsabilité a eu un impact sur la qualité des lois votées. Une étude menée auprès de 800 élues parlementaires en Afrique subsaharienne a révélé qu’elles avaient tendance à défendre les droits des femmes bien plus que les citoyennes ellesmêmes, se plaçant ainsi à l’avant-garde du changement. Au sommet du classement mondial de la représentativité des femmes, avec pas moins de 61 % de députées au sein de son Assemblée nationale, le Rwanda a fait passer ces dernières décennies plusieurs textes clés. Il a ainsi établi l’égalité des droits fonciers entre les sexes ou encore la transmission à parts égales de l’héritage entre hommes et femmes.
Troisième pays d’Afrique dans ce domaine, avec 41,8 % de femmes au sein de son Parlement, le Sénégal a pour sa part fait passer une loi historique criminalisant le viol et la pédophilie en décembre dernier.
Si le continent a pu devenir le théâtre de ces changements, c’est en bonne partie grâce à des dispositifs innovants, mis en place principalement en Afrique australe et en Afrique orientale, où l’on retrouve aujourd’hui la plupart des présidentes de Parlement du continent. Dans les années 1990, au sein de ces régions, un certain nombre d’Assemblées ont fait passer des lois réservant entre 20 % et 30 % des sièges parlementaires aux femmes. Ces hémicycles ont soit réservé des circonscriptions aux candidates de sexe féminin, soit accordé aux partis politiques un nombre de sièges à attribuer obligatoirement à des femmes, proportionnel à leur score lors des élections. Treize Parlements africains ont mis en place de tels mécanismes. Le Kenya a également innové : il a imposé un plafond de deux tiers de membres du même sexe au sein d’une même institution. En Namibie, le parti au pouvoir, la Swapo, imitée par plusieurs formations de l’opposition, a de son côté instauré un « zebra system » imposant un colistier du sexe opposé à tout candidat à un scrutin.
Une bonne partie de ces mesures se sont même étendues au-delà des Parlements et s’appliquent également aux gouvernements, aux municipalités et à d’autres institutions. Et cela fonctionne : dès 2015, le continent africain a dépassé la moyenne mondiale d’élues au sein des hémicycles, avec 22,3 %, contre 9,8 % vingt ans plus tôt.
Pas de mission régalienne
Mais ces bons résultats enregistrés dans certains pays ne doivent pas faire oublier les disparités qui persistent à l’échelle du continent. Ainsi, les Parlements ouest-africains sont dans leur écrasante majorité présidés par des hommes et affichent parfois des scores très bas de représentativité des femmes. Le Nigeria ne compte par exemple que 3 % de femmes au sein de sa Chambre basse, quand elles ne sont que 7 % dans celle du Bénin voisin et 9,5 % dans celle du Mali. La tendance est néanmoins à la hausse: sur les vingt dernières années, le pourcentage de députées est passé de 3,6 % à 17 % au sein de l’Assemblée du Niger et de 5 % à 16,5 % dans l’hémicycle togolais. Même sans l’instauration de quotas, les femmes progressent.
Pour les soutenir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a adopté un plan d’action quinquennal (2017-2022) visant à offrir aux candidates en campagne un encadrement dans les domaines du leadership, de l’engagement politique et des techniques de communication. Elle met également à leur disposition des financements spéciaux pour garantir l’égalité avec leurs concurrents sur ce terrain.
Mais la présence de femmes à la tête des Assemblées ne doit pas être l’arbre cachant la forêt de défis qui attend « l’autre moitié de l’humanité ». Si elles peuvent aujourd’hui espérer accéder au perchoir, les femmes doivent en revanche redoubler d’efforts pour prendre la présidence, tout aussi stratégique, des commissions parlementaires.
Les élues sont souvent écartées des commissions considérées comme régaliennes, prestigieuses et influentes, comme celles qui t o u c h e n t a u x finance s ou à la défense. Elles ont encore tendance à être reléguées à des commissions perçues comme étant d e s e c o n d p l a n , comme celles liées aux affaires sociales, à la famille ou encore à l’éducation. Les nominations sont en effet toujours l’apanage des partis politiques et des groupes parlementaires, qui n’ont pas systématiquement mis en place de politiques en matière d’égalité des genres en leur sein. Une femme speaker ne garantit pas nécessairement un Parlement féministe.
Préséance de l’exécutif
Enfin, le poids réel qu’auront ces élues est intrinsèquement lié à celui des Parlements dans les débats publics africains. Les institutions législatives demeurent souvent dans l’ombre de l’exécutif, dont les pouvoirs se sont accrus dans un certain nombre de pays à la faveur de révisions constitutionnelles contestées ou contestables.
Malgré certaines exceptions notables – l’Afrique du Sud a par exemple nommé son premier gouvernement totalement paritaire en mai 2019 –, ces exécutifs, et principalement les ministères régaliens, restent largement dominés par les hommes.
En attendant que les gouvernements se décident à puiser dans le vivier formé par le nombre croiss a n t d e f e m m e s parlementaires lors des remaniements m i n i s té r i e l s , d e s actions concrètes peuvent être entreprises. Et c’est ici que les femmes qui siègent déjà dans les Parlements ont un rôle à jouer : dans toute démocratie, le pouvoir législatif a pour mission fondamentale de contrôler l’action du gouvernement. Aux élues d’auditionner les ministres et de leur demander des comptes sur leur action en faveur de l’égalité des sexes. À elles de proposer des lois – encore trop souvent soumises par l’exécutif dans la plupart des pays africains – améliorant leur représentativité et leurs conditions de vie dans toutes les sphères de la société. Aux femmes, enfin, de s’unir entre elles mais aussi avec tous les hommes de bonne volonté afin qu’elles soient de plus en plus nombreuses à se présenter aux élections. Les sociétés en sortiront grandies. Car, comme le dit le proverbe éthiopien: « Quand une femme règne, les cours d’eau montent. »
Nayé Anna Bathily est Responsable de l’engagement parlementaire global au sein du Groupe de la Banque mondiale, diplômée de Havard.
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PREMIER CAS DE CORONAVIRUS AU SÉNÉGAL
L’individu dont le cas a été confirmé positif ce lundi après test à l’Iinstitut Pasteur de Dakar, a voyagé le 26 février en provenance de la France via la compagnie Air Sénégal
Le patient en provenance de France et suspecté d’avoir contracté le coronavirus, a été positif à l’Institut Pasteur de Dakar, a indiqué le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
De nationalité française, marié et père de deux enfants, l’homme a été placé en quarantaine au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann, à Dakar, a-t-il indiqué lundi lors d’un point de presse.
Il signale qu’‘’il a séjourné en France, à Nîmes, et à la station de ski en région d’Auvergne-Rhône-Alpes, dans la période du 13 au 25 février’’.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, l’homme est rentré au Sénégal le 26 février dernier, à la fin de ses vacances.
Son cas a été signalé à la cellule d’alerte du ministère de la Santé, le 28 février dernier, par une structure sanitaire privée. Selon cette structure sanitaire, il présentait une température corporelle de 39°, et souffrait d’un mal de gorge et de maux de tête. Son état de santé ‘’ne suscite aucune inquiétude majeure’’, rassure le ministre de la Santé.
Le Sénégal enregistre ainsi son premier cas de coronavirus, devenant ainsi le quatrième pays africain à être touché par la maladie, après l’Egypte, l’Algerie et le Nigeria.
C’est ce lundi que les autorités sénégalaises ont confirmé la présence d’un cas suspect de coronavirus (Covid-19) dans le pays, lors d’une réunion d’urgence convoquée au Palais de la République en présence du chef de l’Etat.
Le ministre de la Santé souligne que ‘’le dispositif de surveillance et de riposte au COVID 19 est renforcé et tous les moyens sont mis en œuvre pour circonscrire la maladie’’.
Les autorités sanitaires exhortent ‘’l’ensemble de la population à la sérénité et au respect strict des mesures de préventions recommandées’’.
Après, l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria, et la Tunisie, le Sénégal est le cinquième pays africain à confirmer un premier cas de l'épidémie qui a déjà fait plus de 3 000 morts de par le monde.
UN CAS SUSPECT DE CORONAVIRUS À L'HÔPITAL DE FANN
Des tests sont en cours à l’Institut Pasteur de Dakar et le patient est en quarantaine depuis que les médecins ont eu des doutes sur sa maladie
Le président Macky Sall a évoqué un cas suspect à l’hôpital Fann de Dakar lors d’une réunion sur la préparation de riposte au coronavirus tenue lundi. Des tests sont en cours à l’Institut Pasteur de Dakar et le patient est en quarantaine depuis que les médecins ont eu des doutes sur sa maladie. Macky Sall exhorte les populations à respecter les mesures d’hygiène préconisées par les services de santé, mais aussi éviter les rassemblements inutiles. Le Sénégal a prévu un budget estimé à 1,400 milliard francs Cfa pour lutter contre l’épidémie.
« Nous allons examiner les capacités ainsi que les mesures d’urgence à mettre en œuvre face à cette situation qui doit aussi être prise en charge par les africains de façon très sérieuse puisque le continent était plus ou moins épargné. Aujourd’hui, il y a trois pays (africains) atteint du Covid 19. Donc, il ne faut pas attendre que cela nous tombe dessus pour réagir. Depuis un mois, d’importantes mesures ont été faites mais nous allons les amplifier », a également fait savoir Macky Sall.
Le point sur l’évolution de l’épidémie dans le monde :
La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l’épidémie s’est déclarée fin décembre, comptait 80 026 cas, dont 2 912 décès. 202 nouvelles contaminations et 42 nouveaux décès y ont été annoncés entre dimanche et ce lundi matin.
Ailleurs dans le monde, 8 980 cas étaient recensés lundi, dont 131 décès et 547 nouveaux cas. Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (4 212 cas dont 476 nouveaux, 22 décès) l’Italie (1 694 cas, 34 décès) l’Iran (978 cas, 54 décès) et le Japon (239 cas, 12 décès). Le Japon a par ailleurs enregistré plus de 700 cas sur le navire de croisière Diamond Princess.
Depuis dimanche, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis ont recensé de nouveaux décès. La République dominicaine et l’Indonésie ont eux annoncé le diagnostic de premiers cas sur leur sol. En Afrique, en dehors de l’Egypte et de l’Algérie, aucun cas de contamination au coronavirus n’est pour le moment officiellement déclaré.
Babacar Mbaye Diop
LA RESTITUTION DU PATRIMOINE AFRICAIN ET LA QUESTION DE LA RÉPARATION
Reconnaître d’avoir spoliés les biens culturels africains et décider des siècles plus tard ne suffit pas. Les Occidentaux doivent aussi payer la réparation, non pas financière, mais par la mise en place de vastes programmes de développement de l’Afrique
Toutes les grandes puissances occidentales ont leur musée consacré à l’art africain (1). Le développement des musées ou collections d’objets d’art africain en Occident coïncide avec la colonisation et l’essor de l’action missionnaire. La plupart de ces collections sont, en effet, le résultat de pillages militaires, de vols ou de ventes illégales. Plusieurs voix se sont levées pour réclamer le retour de ce patrimoine artistique en Afrique. Mais le débat sur la restitution n’est pas nouveau. Abdou Sylla, dans une étude consacrée au « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publiée en 2005 (13 ans avant le rapport Sarr-Savoy !) dans la revue Éthiopiques n°75, nous rappelle que la question du retour et de la restitution a été d’abord soulevée et prise en charge par deux anciens directeurs généraux de l’UNESCO : d’abord René Maheu et ensuite Amadou Mahtar Mbow (2). Si aujourd’hui la question est toujours posée, c’est parce que « l’on observe encore, que tous les musées ethnologiques européens et nord-américains, mais également les collections privées, sont remplis d’objets d’art et de biens culturels et ayant appartenu aux peuples anciennement dominés qui les ont créés » (3). Mais il existe un lobby anti-restitution venant le plus souvent des musées et des marchands d’art. L’idée selon laquelle les musées africains ne sont pas aptes à accueillir les œuvres restituées ou que les politiques culturelles africaines ne sont pas à la hauteur est souvent soulevée par les détracteurs de la restitution. Abdou Sylla, dans une autre étude datant de 2006 (12 ans avant le rapport Sarr-Savoy !) publiée dans la revue Éthiopiques n°76 et intitulée « Retour et restitutions des biens culturels à leur pays d’origine : difficultés et enjeux », montre que « l’ampleur et la diversité des initiatives et des actions déjà entreprises ou en cours sont indéniables » (4). L’auteur souligne les difficultés techniques, juridiques, mais aussi les obstacles psychologiques et les « réticences inévitables » inhérentes à la Convention de l’UNESCO de 1970. Il aborde la situation avec des questions importantes et difficiles :
« Ces pays occidentaux accepteront-ils volontiers de se laisser dessaisir de ces valeurs culturelles ? Ces valeurs constituent-elles désormais des richesses nationales de ces pays industrialisés et intégrales, en tant que telles, à leurs patrimoines culturels nationaux ? Est-il possible de dresser des inventaires complets de tous ces patrimoines ? Selon quelles conditions et modalités seront effectuées ce retour et cette restitution ? Les pays détenteurs accepteront-ils de les restituer sans contrepartie ? Les pays dépossédés disposent-ils des moyens de rachat, de conservation, de traitement et de mise en valeur de ces patrimoines, une fois le retour effectué ? » (5).
Aujourd’hui, alors que ces difficultés et ces réticences persistent encore et que la plupart des pays détenteurs de ces objets pris à l’Afrique refusent de les rendre, il est heureux d’entendre le Président français, Emmanuel Macron, parler de « restitutions temporaires ou définitives » (6) de ce patrimoine africain, prisonnier de musées ou de collectionneurs occidentaux. Mon propos dans cette communication est d’abord de rappeler les conditions dans lesquelles les objets d’art africain sont entrés dans les musées occidentaux et ensuite de revenir sur le débat actuel de leur restitution et de la réparation.
Les collections d’art africain dans les musées occidentaux (7)
Les auteurs de Restituer le patrimoine africain, rapport commandité par Emmanuel Macron, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy soulignent avec juste raison que « la recherche active de biens culturels et leur transfert dans les capitales européennes ont été au cœur (…) de l’entreprise coloniale » (8). On ne peut parler de la restitution des objets africains sans convoquer le colonialisme. Les colonisateurs estimaient avoir sauvés et valorisés ces objets. Ils avaient créé dans leurs colonies mêmes des institutions afin de collecter les objets de la culture matérielle des peuples colonisés. Le but était de prouver la nécessité d’apporter la civilisation à ces peuples barbares. Les missionnaires ont joué un rôle important dans ce transfert d’objets : ils demandaient aux colonisés de jeter leurs objets d’adoration afin d’être convertis à leur nouvelle religion. Mais ces objets se retrouvaient le plus souvent dans les musées européens. Ils ont, au cours de plusieurs siècles de domination, nous précise Abdou Sylla « acquis, accumulé et conservé des biens et valeurs culturels inestimables, ayant appartenu aux peuples qu’ils avaient colonisés. Dans ces pays, à côté des patrimoines culturels publics, il existe encore de nombreuses collections privées, constituées de très nombreux biens culturels, propriétés des peuples colonisés anciennement » (9).
Les colons britanniques, français et allemands ramenaient dans leur pays, certaines de ces « curiosités » artistiques qui donnaient une couleur d’exotisme à leurs domiciles. Avec l’expédition punitive des Britanniques au royaume d’Ashanti en 1874 et au Bénin en 1897, certaines missions comme celles de Léo Frobenius en Afrique occidentale et au Congo, la mission scientifique DakarDjibouti dirigée par Michel Leiris et Marcel Griaule en 1931, qui ont raflé des milliers d’objets, on peut parler d’un pillage systématique et organisé des objets d’art africain.
Depuis les premières expositions des objets africains en France (Galerie Devambez, Art nègre et océanien, Paris, 1919 ; galerie Le Portique, Exposition d’art nègre, catalogue, Carl Einstein, Paris, 1925) aux expositions du Museum of Primitive Art de New York dans les années 1960, l’intérêt d’en savoir plus sur l’art africain s’avéra essentiel. Il commence à faire l’objet d’investigation scientifique et ethnologique. C’est ainsi qu’à partir des années 60 des marchands occidentaux parcourent l’Afrique noire pour acheter des objets sur place. Beaucoup de ces objets d’art enrichissent aujourd’hui les collections ethnographiques des plus célèbres musées occidentaux. On peut citer le Musée Royal de l’Afrique à Tervuren en Belgique (plus d’un siècle de collections et plus de 180000 objets d’art africain), le British Museum avec plus de 69000 objets venant d’Afrique, le Musée d’Ethnographie de Hongrie avec sa collection africaine où sont rassemblés plus de 10 mille objets africains, le Musée Vienne avec plus de 37000 objets d’Afrique, le Musée du Quai Branly de Paris avec sa collection africaine de plus de 70000 objets, le Musée d’Anthropologie et d’Ethnographie Pierre-le-Grand à Saint-Pétersbourg, le Musée d’art africain de la Smithsonian de Washington, le Metropolitan Museum of Art de New York, l’Art Institute de Chicago, les nombreux autres musées universitaires américains et européens. Après l’extermination des Hereros en 1904 en Namibie, plus de 300 têtes humaines ont été prises envoyées en Allemagne. Des milliers d’ossements et de cranes africains sont dans plusieurs musées d’Europe. La colonisation n’était pas que militaire et économique, il fallait aussi déposséder les Africains de leur culture matérielle. L’historien Achille Mbembe a eu raison de dire que « la violence coloniale n’épargna ni les êtres humains ni les biens. Son but ultime était la dé-symbolisation de la vie des Africains » (10).
Toutes ces institutions gèrent aujourd’hui une énorme collection d’objets africains dont le statut a changé avec le temps. Ce sont tout d’abord les marins, les missionnaires, les collectionneurs, les employés des États coloniaux, médecins, journalistes, coopérants qui ont été les premiers à amener ces objets en Europe. Au début, ces objets n’étaient pas exposés à des fins esthétiques, ils servaient seulement de décor exotique à la propagande coloniale. Aujourd’hui, il existe plusieurs réseaux de collectionneurs d’objets d’art africain et des dealers prêts à tout faire pour obtenir des objets précieux.
La responsabilité des Africains est aussi engagée dans le trafic et des vols des objets. Selon Abdou Sylla, « depuis les Indépendances, presque tous les musées ethnographiques nationaux ont été victimes de vols. Une catastrophe pour les patrimoines culturels qu’ils abritent » (11). En effet, plusieurs milliers d’objets d’art africain tels que des masques, des figurines qui sont aujourd’hui en Europe et aux États-Unis ont été volés dans les musées et dans les villages. Ces vols sont aussi parfois le fait des Africains eux-mêmes. Ces pillages, dus à la pauvreté, aux guerres, à la valeur de l’art africain (selon Interpol, le trafic illicite des objets d’art africain est estimé à près de 400 millions de dollar US par an) se font devant l’indifférence des gouvernements. Avec de difficiles conditions de survie, et avec une demande incompréhensible pour eux de la part des Européens, les populations africaines ont commencé à vendre tout ce qu’elles pouvaient vendre. Les guerres civiles et ethniques ont également largement favorisé le pillage systématique de musées ou de sites archéologiques. Aujourd’hui, ce sont surtout les Africains qui volent et vendent les objets. Ce marché frauduleux est bien connu des musées et marchands occidentaux. Mais si des objets furent achetés ou proviennent de vols ou de pillages, il faut signaler que la plupart des objets exposés dans les musées occidentaux ont été pris lors de multiples razzias des colons.
La question de la restitution
Maintenant que l’art africain a sa section dans beaucoup de grands musées d’art, les gouvernements africains ont tenté de mettre fin aux trafics et au pillage, en créant des lois réglementant la sortie des objets d’art. Mais trop souvent, ces législations sont incomplètes ou violées, et la restitution reste une exception. Au sein de l’UNESCO, des années de débats, d’études et de recherches ont abouti à la Convention de 1970 qui fixe des mesures pour empêcher et interdire l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels. Mais cette Convention n’a été adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU que le 22 octobre 1987 par la Résolution 42/7 intitulée « Retour ou Restitution de biens culturels à leur pays d’origine ». Et lors du vote, les pays concernés par la Convention et la Résolution, tels que ceux « de l’Union européenne actuelle, des États-Unis d’Amérique, de l’Australie, d’Israël », qui ont « au cours de plusieurs siècles de domination, acquis, accumulé et conservé des biens et valeurs culturels inestimables » (12), ce sont abstenus.
Cette Convention reconnaît que le vol est une cause principale de l’appauvrissement du patrimoine culturel des pays d’origine. Pourtant un grand nombre de pays n’ont à ce jour pas encore ratifié cette convention. Ce n’est pas tant les réglementations et les services douaniers qui leur posent problème, mais plutôt les restitutions de patrimoines nationaux. Et même signée, cette convention sera difficile à appliquer de façon stricte puisqu’il est très difficile de définir quels objets restituer, difficile de retrouver ces objets, de les acquérir et de savoir à qui les restituer.
Les auteurs de Restituer le patrimoine africain, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, proposent, en ce qui concerne la France, « le cadre chronologique, juridique, méthodologique et financier dans lequel pourras s’effectuer le retour du patrimoine africain en Afrique » (13). Ils se posent des questions essentielles telles que : « quelle Afrique pour quelles restitutions ? », « À qui rendre » ? Les deux auteurs nous apprennent que dans les anciennes colonies françaises, dans la seule collection du quai Branly, le Tchad « arrive en tête (9296 objets). Il est suivi du Cameroun (7838), de l’île de Madagascar (7590), du Mali (6910), de la Côte d’Ivoire (3951), du Bénin (3157), de la république du Congo (2593), du Gabon (2448), du Sénégal (2281 et de la Guinée (1997) » (14). L’Ethiopie (3081 objets), le Ghana (1656) et le Nigéria (1148), la RDC (1428), l’Afrique australe sans le Madagascar (1692), l’Afrique de l’Est (2262) sont aussi présents dans les collections du musée quai Branly (15).
Ce travail devrait aussi être fait en Allemagne, en Belgique et dans tous les autres musées occidentaux où se trouvent des objets d’art africain.
Si l’on considère l’ensemble des objets produits dans une société, la dispersion de ces pièces est une aliénation. L’idée fondamentale, c’est que les objets d’une société lui appartiennent et doivent lui revenir. Il est vrai que ces objets, une fois retournés en Afrique, ne pourront plus jouer le même rôle qu’avant. Mais que les détracteurs de ce retour arrêtent de penser que parce que l’Afrique n’a pas assez de musées où mettre ces milliers d’objets, il serait mieux de garder encore en Occident. C’est un faux débat. Le Cameroun dispose d’un musée qui date de 1935, le Ghana de 1957, le Tchad de 1962, le Bénin de 1966, le Madagascar de 1962, le Mali de 1982, le Rwanda de 1989. Et un musée des civilisations noires est inauguré à Dakar en décembre 2018. Le paysage muséal africain est aujourd’hui en pleine construction.
Dans le refus de restitution des objets d’art africain prisonniers de musées occidentaux, il y a aussi le prétexte de l’universalisme ou de la diversité culturelle. Certains détracteurs du retour des objets en Afrique soutiennent que le fait de les conserver en Occident participe du brassage culturel entre les peuples et les situe dans la dialectique du Même et de l’Autre. Mais ce brassage culturel par l’art est un piège tendu à l’Afrique, c’est un phénomène trompeur dont il faut se méfier. Car au-delà du projet de coexistence entre l’Ailleurs et l’Ici, l’art africain, assigné à résidence dans les musées occidentaux, sera toujours déterminé par la doxa occidentale qui décide de ses conditions de visibilité (16).
Mais qu’est-ce qu’on fera de ces objets une fois qu’ils seront revenus en Afrique ? Faut-il alors leur redonner leurs fonctions d’origine ? Je ne le pense pas d’autant plus qu’avec l’islamisation beaucoup de sociétés ont renié ces objets. Faut-il les remettre dans des musées où les Africains ne viendront pas les voir parce que ne les considérant pas comme des objets d’exposition ? Abdou Sylla souligne dans son article « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité » que :
« L’Afrique ancienne, dite traditionnelle ou précoloniale, ignorait la tradition muséale telle que pratiquée par l’Occident. En lieu et place de musée, elle utilisait les granges ou les arrière-cours ou encore les espaces compris entre les toits des cases et leurs murs. La grange elle-même n’avait pas la même signification qu’en Occident puisqu’en Afrique, il s’agissait de petites cases dans l’enclos familial, quelque part derrière, ou alors de vieilles cases délabrées dans lesquelles étaient jetés pêle-mêle les objets, parfois aussi les outils divers. Les villageois savent également qu’entre les pentes descendantes des toits et les murs, il y a des espaces, souvent aménagés, clôturés, dans lesquels les populations gardent récoltes, objets et bagages divers. En ces différents endroits de la concession familiale étaient entremêlés les « objets d’art » » (17).
Et si les Africains décidaient de ni les remettre dans leur contexte d’origine ni de les exposer ? Le Conservateur du Musée des civilisations noires de Dakar, mon collègue Hamady Bocoum ironise : « Si on avait envie de les bruler ? », une manière de dire que ces objets appartiennent à l’Afrique et doivent être rendus aux Africains qui décideront seuls de ce qu’ils en feront. La nécessité de ce retour des objets et biens culturels en Afrique est aujourd’hui reconnue comme légitime par les organisations culturelles internationales telles que l’UNESCO et les professionnels des musées africains.
Il est regrettable que les auteurs de Restituer le patrimoine africain n’aient pas mentionné une seule fois les noms de Abdou Sylla ou de Iba Ndiaye Diadji dans leur rapport. Les Sénégalais invités à l’atelier de Dakar qui a eu lieu le 12 juin 2018 au musée Théodore Monod d’art africain de l’IFANCheikh Anta DIOP n’étaient pas les mieux placés pour traiter la question. Le critique d’art Sylvain Sankalé dont le nom figure dans le rapport dit qu’il n’a pas été contacté pour donner son avis sur la question de la restitution.
Les deux philosophes Iba Ndiaye Diadji et Abdou Sylla sont incontournables au Sénégal sur la question de la restitution des biens culturels africains. Le Professeur Iba Ndiaye Diadji décédé en 2003 a écrit sur le pillage des biens culturels africains et il suffisait juste pour nos deux auteurs de lire L’impossible art africain (PUD, 2003) ou Créer l’art africain (Dëkkando, 2002), le Professeur Abdou Sylla malgré l’âge pouvait bien donner son avis sur la question puisqu’il en parle dans plusieurs articles parmi lesquels deux publiés dans la revue Éthiopiques (18) n°75 en 2005 et n°76 en 2006, et un dans la revue Africultures (19) n°70 en 2007. Comment peut-on ignorer l’apport d’Abdou Sylla sur la question ? Ce type de rapport est une affaire sérieuse. On ne peut pas se permettre, en tant qu’universitaires, d’ignorer ou de ne pas savoir ce qui a été déjà écrit sur la question par des chercheurs sénégalais.
Qu’en est-il de la réparation ?
Je voudrais conclure sur la question de la réparation. Après la restitution, la question de la réparation sera certainement posée. Aimé Césaire s’interrogeait déjà en 1955 : « Eh quoi ?, Les indiens massacrés, le monde musulman vidé de lui-même, le monde chinois pendant un bon siècle, souillé et dénaturé, le monde nègre disqualifié, d’immenses voix à jamais éteintes, des foyers dispersés au vent, tout ce bousillage, tout ce gaspillage, l’Humanité réduite au monologue, et vous croyez que tout cela ne se paie pas ? » (20), écrit Aimé Césaire dans le Discours sur le colonialisme. Le rapport Sarr-Savoy a presque esquivé la question de la réparation, les auteurs n’en parlent que sur une page (21) sur les 240 pages du document intégral. Ils écrivent :
« L’épineuse question de la réparation ne peut être éludée. Elle est souvent évoquée dans le contexte de crimes contre l’humanité (génocide des Herero et des Nama), de massacres violents liés à la conquête coloniale, ou de la prédation de ressources économiques, pour lesquelles la perte semble plus aisément quantifiable. Il s’agit cependant de comprendre, en ce qui concerne le patrimoine, que ce ne sont pas seulement des objets qui ont été pris, mais des réserves d’énergies, des ressources créatives, des gisements de potentiels, des forces d’engendrement de figures et de formes alternatives du réel, des puissances de germination ; et que cette perte est incommensurable parce qu’elle entraîne un type de rapport et un mode de participation au monde irrémédiablement obérés. Rendre les objets ne la compensera pas » (22).
Il est évident que parce que missionnés les deux auteurs ne pouvaient pas parler autrement. Comment peut-on penser une seule fois que ce qui nous été pris est incompensable et « incommensurable » ? La question de la restitution et celle de la réparation sont indissociables. Qu’elle soit symbolique ou financière, la réparation doit être faite. Les Occidentaux ont pillé et arraché des biens culturels à l’Afrique, ont accumulé des ressources financières très importantes avec les millions d’entrées sur ces objets exposés dans leurs musées, et on veut esquiver la question de la réparation ?
Pour parler de la réparation, je me permets, dans ce qui suit, de présenter avec autant de détails le point de vue de Manthia Diawara dans une lettre ouverte adressée au président français intitulée « Lettre d’Afrique à Macron : la réparation plutôt que la restitution ! » et publiée à Médiapart le 16 décembre 2019, pour montrer qu’il a vu juste. Il a eu raison d’écrire : « nous préférons la réparation à la restitution ». La question de la restitution du patrimoine, « c’est encore une ruse montée par l’Occident pour distraire les Africains des vrais problèmes qui leur font face ».
Il faut d’abord, dit-il, régler le problème de la réparation avant de parler de la restitution. L’Afrique continue à être pillée et spoliée de ses ressources naturelles et matérielles par les puissances étrangères. Ce qui paupérise de plus en plus le continent et qui pousse les jeunes africains à affronter la Mer Méditerranée pour espérer de trouver des lendemains meilleurs. Pour Manthia Diawara, le fait de renvoyer les biens culturels africain en Afrique ne fait que rappeler « les expulsions quotidiennes des Africains » de l’Europe. Les pays africains sont de plus en plus endettés envers l’Occident, la Chine et la Russie.
À l’instar des pays comme la France, l’Allemagne, le Japon ou l’Israël qui, qui après la Seconde Guerre Mondiale, ont bénéficié de la réparation avant la restitution de leurs biens culturels, Manthia Diawara réclame, avec juste raison, la réparation avant la restitution du patrimoine culturel africain. De la même manière que les États-Unis d’Amérique, avec le Plan Marshall, avaient versé des milliards de dollars aux plusieurs pays d’Europe et d’Asie pour « leur permettre de se remettre sur pied, après les destructions massives de leurs économies et de leurs démocraties », Diawara pense aussi, et à juste titre, qu’« il faut aussi réparer à l’Afrique ses imputations commises par l’Europe ». Il ne s’agira pas de réparation financière pour les États africains concernés par le pillage de ces objets, mais de mettre en place de grands programmes de développement sans rien attendre en retour, comme c’est le cas maintenant avec cette aide qui n’en ai pas une, avec toutes ces entreprises occidentales qui ne font que profiter de ressources africaines. L’auteur de « Lettre d’Afrique à Macron : la réparation plutôt que la restitution ! » écrit :
« Au lieu de jeter les Africains quotidiennement dans la Mer Méditerranée, payez-nous avec la Réparation, car la majorité des émigrés africains en Occident retourneraient dans les pays africains s’ils avaient les mêmes opportunités de travail, de mobilités transfrontalières et de droits humains que l’Europe, en théorie, offre aujourd’hui ».
Ces programmes, affirme Manthia Diawara, devront être financés par les Occidentaux qui exploitent encore les ressources naturelles du continent et qui en même temps votent des lois contre l’immigration des Africains. Après les compensations versées à la communauté juive spoliée par les nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale, l’indemnisation par Berlin des juifs d’Algérie victimes de mesures antisémites, les Maoris dédommagés par la Grande Bretagne après avoir été dépossédés de leur terre par les colons de l'Empire en 1863, pourquoi les Africains ne doivent-ils pas réclamer eux aussi des dédommagements suite aux crimes de l’esclavage et de la colonisation ? Reconnaître d’avoir spoliés les biens culturels africains et décider des siècles plus tard de les restituer ne suffit pas. Les Occidentaux doivent aussi payer la réparation, non pas financière, mais par la mise en place de vastes programmes de développement de l’Afrique tels que : construction et équipement d’universités et d’écoles pour la formation, d’hôpitaux de qualité, d’entreprises agricoles et industrielles, de barrages, de gestion de l’eau et de l’environnement, d’infrastructures de transport terrestre et aérien, d’institutions de recherche et d’innovation, etc. – et sans rien attendre en retour.
*Ce texte qui a fait l’objet d’une conférence le 5 décembre 2019 à l’Université de Bayreuth en Allemagne a été aussi prononcé à Vienne en Autriche le 28 février 2020 au 4e Forum pour la philosophie interculturelle et la théorie post-décoloniale. Je livre ici au public francophone la version française.
Babacar Mbaye Diop est Maître de Conférences/Département de Philosophie/UCAD, Spécialiste d’Esthétique, de Philosophie de l’Art et de la Culture, Sociétaire de l’Association Internationale des Critiques d’Art (AICA).
Notes :
Maître de Conférences en Esthétique, Philosophie de l’art et de la culture, FLSH-UCAD - Sénégal
1. L’expression renvoie généralement aux créations artistiques traditionnelles de l’Afrique au Sud du Sahara.
2. Amadou Mahtar Mbow dans un appel du 7 juin 1978 déclarait que « ces biens de culture qui font partie de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit à les recouvrir ».
3. « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publié en 2005 dans la revue Éthiopiques n°75
4. Revue Ethiopiques, n°76, 2006
5. « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publié en 2005 dans la revue Éthiopiques n°75
6. Dans son discours prononcé le 28 novembre 2017 à l’Université de Ouaga 1 au Burkina Faso
7. Une partie de ce sous chapitre est déjà développée dans mon article « Arts d’Afrique noire et musées occidentaux », Revue Ethiopiques n°89, 2012
8. Felwine Sarr et Bénédicte Savoy dans Restituer le patrimoine africain, Philippe Rey et Seuil, 2018, p.27
9. Abdou Sylla, « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », in revue Ethiopiques n°75, 2005
10. Jeune Afrique, Magazine en ligne, du 13 mars 2018
11. In « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
12. Abdou Sylla, « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », in revue Ethiopiques n°75, 2005
13. Restituer le patrimoine africain, Philippe Rey et Seuil, 2018, p.17
14. Op. cit. p.78
15. Pour ces chiffres, voir les pages 78-80 de Restituer le patrimoine africain, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy
16. Lire mon article « Arts d’Afrique noire et musées occidentaux », in Revue Ethiopiques n°89, 2012, pages 208 à 282. J’en dis assez sur le sujet et je ne juge pas nécessaire d’y revenir ici.
17. In « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
18. - « Retour et restitution de biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », Ethiopiques n°75, 2005 - « Retour et restitutions des biens culturels à leur pays d’origine : difficultés et enjeux », Revue Ethiopiques, n°76, 2006
19.Voir « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
20. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éditions Présence Africaine, Paris, 1955, p. 37
21. Fin page 33 et la page 34
22. Sarr-Savoy, Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle, novembre 25. 2018, p.34