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3 octobre 2025
PAR Nayé Anna Bathily
FEMMES AU PERCHOIR, L'ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
Si elles peuvent aujourd’hui espérer accéder au perchoir, les femmes doivent en revanche redoubler d’efforts pour prendre la présidence, tout aussi stratégique, des commissions parlementaires
Jamais, depuis les décolonisations, autant de femmes n’avaient été à la tête du pouvoir législatif en Afrique. Sur un continent qui compte pas moins de 75 entités législatives, elles sont 16, selon l’Union interparlementaire, à occuper un perchoir en ce début de 2020 (en RD Congo, au Gabon, en Gambie, en Guinée équatoriale, en Eswatini, en Éthiopie, au Liberia, au Lesotho, à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, en Ouganda, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Togo et au Zimbabwe). Sur ce terrain, l’Afrique fait ainsi presque jeu égal avec l’Europe, avec ses 17 présidentes pour 70 chambres, dépasse largement les pays asiatiques, où huit femmes occupent un tel poste, et surtout le monde arabe, qui ne compte que deux cheffes d’Assemblée, à Bahreïn et aux Émirats arabes unis.
La percée de ces femmes découle d’un changement de mentalité: elles sont en effet de plus en plus nombreuses à oser présenter leur candidature, malgré les difficultés à lever des fonds pour mener leurs campagnes et le climat parfois sexiste dans lequel celles-ci se déroulent. Et les citoyens leur font enfin confiance : selon une enquête de l’Afrobaromètre, 66 % des Africains interrogés approuvent aujourd’hui l’idée que les femmes soient des dirigeantes politiques. Enfin, les députés semblent également prêts, une fois passées les législatives, à désigner une femme pour les diriger pour la législature à venir.
Une présidente d’Assemblée est davantage qu’un symbole: depuis le perchoir, elle pèse en effet sur la vie politique de son pays. En tant que speaker, elle définit l’ordre du jour et modère les débats, un rôle essentiel dans le processus d’élaboration des lois. Dans un certain nombre de cas, comme au Togo ou au Gabon, cette position fait même d’elle le dauphin constitutionnel du chef de l’État, amené à prendre sa succession par intérim en cas de décès.
Kigali à l’avant-garde
Surtout, le fait que des femmes occupent ces postes à forte responsabilité a eu un impact sur la qualité des lois votées. Une étude menée auprès de 800 élues parlementaires en Afrique subsaharienne a révélé qu’elles avaient tendance à défendre les droits des femmes bien plus que les citoyennes ellesmêmes, se plaçant ainsi à l’avant-garde du changement. Au sommet du classement mondial de la représentativité des femmes, avec pas moins de 61 % de députées au sein de son Assemblée nationale, le Rwanda a fait passer ces dernières décennies plusieurs textes clés. Il a ainsi établi l’égalité des droits fonciers entre les sexes ou encore la transmission à parts égales de l’héritage entre hommes et femmes.
Troisième pays d’Afrique dans ce domaine, avec 41,8 % de femmes au sein de son Parlement, le Sénégal a pour sa part fait passer une loi historique criminalisant le viol et la pédophilie en décembre dernier.
Si le continent a pu devenir le théâtre de ces changements, c’est en bonne partie grâce à des dispositifs innovants, mis en place principalement en Afrique australe et en Afrique orientale, où l’on retrouve aujourd’hui la plupart des présidentes de Parlement du continent. Dans les années 1990, au sein de ces régions, un certain nombre d’Assemblées ont fait passer des lois réservant entre 20 % et 30 % des sièges parlementaires aux femmes. Ces hémicycles ont soit réservé des circonscriptions aux candidates de sexe féminin, soit accordé aux partis politiques un nombre de sièges à attribuer obligatoirement à des femmes, proportionnel à leur score lors des élections. Treize Parlements africains ont mis en place de tels mécanismes. Le Kenya a également innové : il a imposé un plafond de deux tiers de membres du même sexe au sein d’une même institution. En Namibie, le parti au pouvoir, la Swapo, imitée par plusieurs formations de l’opposition, a de son côté instauré un « zebra system » imposant un colistier du sexe opposé à tout candidat à un scrutin.
Une bonne partie de ces mesures se sont même étendues au-delà des Parlements et s’appliquent également aux gouvernements, aux municipalités et à d’autres institutions. Et cela fonctionne : dès 2015, le continent africain a dépassé la moyenne mondiale d’élues au sein des hémicycles, avec 22,3 %, contre 9,8 % vingt ans plus tôt.
Pas de mission régalienne
Mais ces bons résultats enregistrés dans certains pays ne doivent pas faire oublier les disparités qui persistent à l’échelle du continent. Ainsi, les Parlements ouest-africains sont dans leur écrasante majorité présidés par des hommes et affichent parfois des scores très bas de représentativité des femmes. Le Nigeria ne compte par exemple que 3 % de femmes au sein de sa Chambre basse, quand elles ne sont que 7 % dans celle du Bénin voisin et 9,5 % dans celle du Mali. La tendance est néanmoins à la hausse: sur les vingt dernières années, le pourcentage de députées est passé de 3,6 % à 17 % au sein de l’Assemblée du Niger et de 5 % à 16,5 % dans l’hémicycle togolais. Même sans l’instauration de quotas, les femmes progressent.
Pour les soutenir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a adopté un plan d’action quinquennal (2017-2022) visant à offrir aux candidates en campagne un encadrement dans les domaines du leadership, de l’engagement politique et des techniques de communication. Elle met également à leur disposition des financements spéciaux pour garantir l’égalité avec leurs concurrents sur ce terrain.
Mais la présence de femmes à la tête des Assemblées ne doit pas être l’arbre cachant la forêt de défis qui attend « l’autre moitié de l’humanité ». Si elles peuvent aujourd’hui espérer accéder au perchoir, les femmes doivent en revanche redoubler d’efforts pour prendre la présidence, tout aussi stratégique, des commissions parlementaires.
Les élues sont souvent écartées des commissions considérées comme régaliennes, prestigieuses et influentes, comme celles qui t o u c h e n t a u x finance s ou à la défense. Elles ont encore tendance à être reléguées à des commissions perçues comme étant d e s e c o n d p l a n , comme celles liées aux affaires sociales, à la famille ou encore à l’éducation. Les nominations sont en effet toujours l’apanage des partis politiques et des groupes parlementaires, qui n’ont pas systématiquement mis en place de politiques en matière d’égalité des genres en leur sein. Une femme speaker ne garantit pas nécessairement un Parlement féministe.
Préséance de l’exécutif
Enfin, le poids réel qu’auront ces élues est intrinsèquement lié à celui des Parlements dans les débats publics africains. Les institutions législatives demeurent souvent dans l’ombre de l’exécutif, dont les pouvoirs se sont accrus dans un certain nombre de pays à la faveur de révisions constitutionnelles contestées ou contestables.
Malgré certaines exceptions notables – l’Afrique du Sud a par exemple nommé son premier gouvernement totalement paritaire en mai 2019 –, ces exécutifs, et principalement les ministères régaliens, restent largement dominés par les hommes.
En attendant que les gouvernements se décident à puiser dans le vivier formé par le nombre croiss a n t d e f e m m e s parlementaires lors des remaniements m i n i s té r i e l s , d e s actions concrètes peuvent être entreprises. Et c’est ici que les femmes qui siègent déjà dans les Parlements ont un rôle à jouer : dans toute démocratie, le pouvoir législatif a pour mission fondamentale de contrôler l’action du gouvernement. Aux élues d’auditionner les ministres et de leur demander des comptes sur leur action en faveur de l’égalité des sexes. À elles de proposer des lois – encore trop souvent soumises par l’exécutif dans la plupart des pays africains – améliorant leur représentativité et leurs conditions de vie dans toutes les sphères de la société. Aux femmes, enfin, de s’unir entre elles mais aussi avec tous les hommes de bonne volonté afin qu’elles soient de plus en plus nombreuses à se présenter aux élections. Les sociétés en sortiront grandies. Car, comme le dit le proverbe éthiopien: « Quand une femme règne, les cours d’eau montent. »
Nayé Anna Bathily est Responsable de l’engagement parlementaire global au sein du Groupe de la Banque mondiale, diplômée de Havard.
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PREMIER CAS DE CORONAVIRUS AU SÉNÉGAL
L’individu dont le cas a été confirmé positif ce lundi après test à l’Iinstitut Pasteur de Dakar, a voyagé le 26 février en provenance de la France via la compagnie Air Sénégal
Le patient en provenance de France et suspecté d’avoir contracté le coronavirus, a été positif à l’Institut Pasteur de Dakar, a indiqué le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
De nationalité française, marié et père de deux enfants, l’homme a été placé en quarantaine au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Fann, à Dakar, a-t-il indiqué lundi lors d’un point de presse.
Il signale qu’‘’il a séjourné en France, à Nîmes, et à la station de ski en région d’Auvergne-Rhône-Alpes, dans la période du 13 au 25 février’’.
Selon Abdoulaye Diouf Sarr, l’homme est rentré au Sénégal le 26 février dernier, à la fin de ses vacances.
Son cas a été signalé à la cellule d’alerte du ministère de la Santé, le 28 février dernier, par une structure sanitaire privée. Selon cette structure sanitaire, il présentait une température corporelle de 39°, et souffrait d’un mal de gorge et de maux de tête. Son état de santé ‘’ne suscite aucune inquiétude majeure’’, rassure le ministre de la Santé.
Le Sénégal enregistre ainsi son premier cas de coronavirus, devenant ainsi le quatrième pays africain à être touché par la maladie, après l’Egypte, l’Algerie et le Nigeria.
C’est ce lundi que les autorités sénégalaises ont confirmé la présence d’un cas suspect de coronavirus (Covid-19) dans le pays, lors d’une réunion d’urgence convoquée au Palais de la République en présence du chef de l’Etat.
Le ministre de la Santé souligne que ‘’le dispositif de surveillance et de riposte au COVID 19 est renforcé et tous les moyens sont mis en œuvre pour circonscrire la maladie’’.
Les autorités sanitaires exhortent ‘’l’ensemble de la population à la sérénité et au respect strict des mesures de préventions recommandées’’.
Après, l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria, et la Tunisie, le Sénégal est le cinquième pays africain à confirmer un premier cas de l'épidémie qui a déjà fait plus de 3 000 morts de par le monde.
UN CAS SUSPECT DE CORONAVIRUS À L'HÔPITAL DE FANN
Des tests sont en cours à l’Institut Pasteur de Dakar et le patient est en quarantaine depuis que les médecins ont eu des doutes sur sa maladie
Le président Macky Sall a évoqué un cas suspect à l’hôpital Fann de Dakar lors d’une réunion sur la préparation de riposte au coronavirus tenue lundi. Des tests sont en cours à l’Institut Pasteur de Dakar et le patient est en quarantaine depuis que les médecins ont eu des doutes sur sa maladie. Macky Sall exhorte les populations à respecter les mesures d’hygiène préconisées par les services de santé, mais aussi éviter les rassemblements inutiles. Le Sénégal a prévu un budget estimé à 1,400 milliard francs Cfa pour lutter contre l’épidémie.
« Nous allons examiner les capacités ainsi que les mesures d’urgence à mettre en œuvre face à cette situation qui doit aussi être prise en charge par les africains de façon très sérieuse puisque le continent était plus ou moins épargné. Aujourd’hui, il y a trois pays (africains) atteint du Covid 19. Donc, il ne faut pas attendre que cela nous tombe dessus pour réagir. Depuis un mois, d’importantes mesures ont été faites mais nous allons les amplifier », a également fait savoir Macky Sall.
Le point sur l’évolution de l’épidémie dans le monde :
La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao), où l’épidémie s’est déclarée fin décembre, comptait 80 026 cas, dont 2 912 décès. 202 nouvelles contaminations et 42 nouveaux décès y ont été annoncés entre dimanche et ce lundi matin.
Ailleurs dans le monde, 8 980 cas étaient recensés lundi, dont 131 décès et 547 nouveaux cas. Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (4 212 cas dont 476 nouveaux, 22 décès) l’Italie (1 694 cas, 34 décès) l’Iran (978 cas, 54 décès) et le Japon (239 cas, 12 décès). Le Japon a par ailleurs enregistré plus de 700 cas sur le navire de croisière Diamond Princess.
Depuis dimanche, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis ont recensé de nouveaux décès. La République dominicaine et l’Indonésie ont eux annoncé le diagnostic de premiers cas sur leur sol. En Afrique, en dehors de l’Egypte et de l’Algérie, aucun cas de contamination au coronavirus n’est pour le moment officiellement déclaré.
Babacar Mbaye Diop
LA RESTITUTION DU PATRIMOINE AFRICAIN ET LA QUESTION DE LA RÉPARATION
Reconnaître d’avoir spoliés les biens culturels africains et décider des siècles plus tard ne suffit pas. Les Occidentaux doivent aussi payer la réparation, non pas financière, mais par la mise en place de vastes programmes de développement de l’Afrique
Toutes les grandes puissances occidentales ont leur musée consacré à l’art africain (1). Le développement des musées ou collections d’objets d’art africain en Occident coïncide avec la colonisation et l’essor de l’action missionnaire. La plupart de ces collections sont, en effet, le résultat de pillages militaires, de vols ou de ventes illégales. Plusieurs voix se sont levées pour réclamer le retour de ce patrimoine artistique en Afrique. Mais le débat sur la restitution n’est pas nouveau. Abdou Sylla, dans une étude consacrée au « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publiée en 2005 (13 ans avant le rapport Sarr-Savoy !) dans la revue Éthiopiques n°75, nous rappelle que la question du retour et de la restitution a été d’abord soulevée et prise en charge par deux anciens directeurs généraux de l’UNESCO : d’abord René Maheu et ensuite Amadou Mahtar Mbow (2). Si aujourd’hui la question est toujours posée, c’est parce que « l’on observe encore, que tous les musées ethnologiques européens et nord-américains, mais également les collections privées, sont remplis d’objets d’art et de biens culturels et ayant appartenu aux peuples anciennement dominés qui les ont créés » (3). Mais il existe un lobby anti-restitution venant le plus souvent des musées et des marchands d’art. L’idée selon laquelle les musées africains ne sont pas aptes à accueillir les œuvres restituées ou que les politiques culturelles africaines ne sont pas à la hauteur est souvent soulevée par les détracteurs de la restitution. Abdou Sylla, dans une autre étude datant de 2006 (12 ans avant le rapport Sarr-Savoy !) publiée dans la revue Éthiopiques n°76 et intitulée « Retour et restitutions des biens culturels à leur pays d’origine : difficultés et enjeux », montre que « l’ampleur et la diversité des initiatives et des actions déjà entreprises ou en cours sont indéniables » (4). L’auteur souligne les difficultés techniques, juridiques, mais aussi les obstacles psychologiques et les « réticences inévitables » inhérentes à la Convention de l’UNESCO de 1970. Il aborde la situation avec des questions importantes et difficiles :
« Ces pays occidentaux accepteront-ils volontiers de se laisser dessaisir de ces valeurs culturelles ? Ces valeurs constituent-elles désormais des richesses nationales de ces pays industrialisés et intégrales, en tant que telles, à leurs patrimoines culturels nationaux ? Est-il possible de dresser des inventaires complets de tous ces patrimoines ? Selon quelles conditions et modalités seront effectuées ce retour et cette restitution ? Les pays détenteurs accepteront-ils de les restituer sans contrepartie ? Les pays dépossédés disposent-ils des moyens de rachat, de conservation, de traitement et de mise en valeur de ces patrimoines, une fois le retour effectué ? » (5).
Aujourd’hui, alors que ces difficultés et ces réticences persistent encore et que la plupart des pays détenteurs de ces objets pris à l’Afrique refusent de les rendre, il est heureux d’entendre le Président français, Emmanuel Macron, parler de « restitutions temporaires ou définitives » (6) de ce patrimoine africain, prisonnier de musées ou de collectionneurs occidentaux. Mon propos dans cette communication est d’abord de rappeler les conditions dans lesquelles les objets d’art africain sont entrés dans les musées occidentaux et ensuite de revenir sur le débat actuel de leur restitution et de la réparation.
Les collections d’art africain dans les musées occidentaux (7)
Les auteurs de Restituer le patrimoine africain, rapport commandité par Emmanuel Macron, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy soulignent avec juste raison que « la recherche active de biens culturels et leur transfert dans les capitales européennes ont été au cœur (…) de l’entreprise coloniale » (8). On ne peut parler de la restitution des objets africains sans convoquer le colonialisme. Les colonisateurs estimaient avoir sauvés et valorisés ces objets. Ils avaient créé dans leurs colonies mêmes des institutions afin de collecter les objets de la culture matérielle des peuples colonisés. Le but était de prouver la nécessité d’apporter la civilisation à ces peuples barbares. Les missionnaires ont joué un rôle important dans ce transfert d’objets : ils demandaient aux colonisés de jeter leurs objets d’adoration afin d’être convertis à leur nouvelle religion. Mais ces objets se retrouvaient le plus souvent dans les musées européens. Ils ont, au cours de plusieurs siècles de domination, nous précise Abdou Sylla « acquis, accumulé et conservé des biens et valeurs culturels inestimables, ayant appartenu aux peuples qu’ils avaient colonisés. Dans ces pays, à côté des patrimoines culturels publics, il existe encore de nombreuses collections privées, constituées de très nombreux biens culturels, propriétés des peuples colonisés anciennement » (9).
Les colons britanniques, français et allemands ramenaient dans leur pays, certaines de ces « curiosités » artistiques qui donnaient une couleur d’exotisme à leurs domiciles. Avec l’expédition punitive des Britanniques au royaume d’Ashanti en 1874 et au Bénin en 1897, certaines missions comme celles de Léo Frobenius en Afrique occidentale et au Congo, la mission scientifique DakarDjibouti dirigée par Michel Leiris et Marcel Griaule en 1931, qui ont raflé des milliers d’objets, on peut parler d’un pillage systématique et organisé des objets d’art africain.
Depuis les premières expositions des objets africains en France (Galerie Devambez, Art nègre et océanien, Paris, 1919 ; galerie Le Portique, Exposition d’art nègre, catalogue, Carl Einstein, Paris, 1925) aux expositions du Museum of Primitive Art de New York dans les années 1960, l’intérêt d’en savoir plus sur l’art africain s’avéra essentiel. Il commence à faire l’objet d’investigation scientifique et ethnologique. C’est ainsi qu’à partir des années 60 des marchands occidentaux parcourent l’Afrique noire pour acheter des objets sur place. Beaucoup de ces objets d’art enrichissent aujourd’hui les collections ethnographiques des plus célèbres musées occidentaux. On peut citer le Musée Royal de l’Afrique à Tervuren en Belgique (plus d’un siècle de collections et plus de 180000 objets d’art africain), le British Museum avec plus de 69000 objets venant d’Afrique, le Musée d’Ethnographie de Hongrie avec sa collection africaine où sont rassemblés plus de 10 mille objets africains, le Musée Vienne avec plus de 37000 objets d’Afrique, le Musée du Quai Branly de Paris avec sa collection africaine de plus de 70000 objets, le Musée d’Anthropologie et d’Ethnographie Pierre-le-Grand à Saint-Pétersbourg, le Musée d’art africain de la Smithsonian de Washington, le Metropolitan Museum of Art de New York, l’Art Institute de Chicago, les nombreux autres musées universitaires américains et européens. Après l’extermination des Hereros en 1904 en Namibie, plus de 300 têtes humaines ont été prises envoyées en Allemagne. Des milliers d’ossements et de cranes africains sont dans plusieurs musées d’Europe. La colonisation n’était pas que militaire et économique, il fallait aussi déposséder les Africains de leur culture matérielle. L’historien Achille Mbembe a eu raison de dire que « la violence coloniale n’épargna ni les êtres humains ni les biens. Son but ultime était la dé-symbolisation de la vie des Africains » (10).
Toutes ces institutions gèrent aujourd’hui une énorme collection d’objets africains dont le statut a changé avec le temps. Ce sont tout d’abord les marins, les missionnaires, les collectionneurs, les employés des États coloniaux, médecins, journalistes, coopérants qui ont été les premiers à amener ces objets en Europe. Au début, ces objets n’étaient pas exposés à des fins esthétiques, ils servaient seulement de décor exotique à la propagande coloniale. Aujourd’hui, il existe plusieurs réseaux de collectionneurs d’objets d’art africain et des dealers prêts à tout faire pour obtenir des objets précieux.
La responsabilité des Africains est aussi engagée dans le trafic et des vols des objets. Selon Abdou Sylla, « depuis les Indépendances, presque tous les musées ethnographiques nationaux ont été victimes de vols. Une catastrophe pour les patrimoines culturels qu’ils abritent » (11). En effet, plusieurs milliers d’objets d’art africain tels que des masques, des figurines qui sont aujourd’hui en Europe et aux États-Unis ont été volés dans les musées et dans les villages. Ces vols sont aussi parfois le fait des Africains eux-mêmes. Ces pillages, dus à la pauvreté, aux guerres, à la valeur de l’art africain (selon Interpol, le trafic illicite des objets d’art africain est estimé à près de 400 millions de dollar US par an) se font devant l’indifférence des gouvernements. Avec de difficiles conditions de survie, et avec une demande incompréhensible pour eux de la part des Européens, les populations africaines ont commencé à vendre tout ce qu’elles pouvaient vendre. Les guerres civiles et ethniques ont également largement favorisé le pillage systématique de musées ou de sites archéologiques. Aujourd’hui, ce sont surtout les Africains qui volent et vendent les objets. Ce marché frauduleux est bien connu des musées et marchands occidentaux. Mais si des objets furent achetés ou proviennent de vols ou de pillages, il faut signaler que la plupart des objets exposés dans les musées occidentaux ont été pris lors de multiples razzias des colons.
La question de la restitution
Maintenant que l’art africain a sa section dans beaucoup de grands musées d’art, les gouvernements africains ont tenté de mettre fin aux trafics et au pillage, en créant des lois réglementant la sortie des objets d’art. Mais trop souvent, ces législations sont incomplètes ou violées, et la restitution reste une exception. Au sein de l’UNESCO, des années de débats, d’études et de recherches ont abouti à la Convention de 1970 qui fixe des mesures pour empêcher et interdire l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels. Mais cette Convention n’a été adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU que le 22 octobre 1987 par la Résolution 42/7 intitulée « Retour ou Restitution de biens culturels à leur pays d’origine ». Et lors du vote, les pays concernés par la Convention et la Résolution, tels que ceux « de l’Union européenne actuelle, des États-Unis d’Amérique, de l’Australie, d’Israël », qui ont « au cours de plusieurs siècles de domination, acquis, accumulé et conservé des biens et valeurs culturels inestimables » (12), ce sont abstenus.
Cette Convention reconnaît que le vol est une cause principale de l’appauvrissement du patrimoine culturel des pays d’origine. Pourtant un grand nombre de pays n’ont à ce jour pas encore ratifié cette convention. Ce n’est pas tant les réglementations et les services douaniers qui leur posent problème, mais plutôt les restitutions de patrimoines nationaux. Et même signée, cette convention sera difficile à appliquer de façon stricte puisqu’il est très difficile de définir quels objets restituer, difficile de retrouver ces objets, de les acquérir et de savoir à qui les restituer.
Les auteurs de Restituer le patrimoine africain, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, proposent, en ce qui concerne la France, « le cadre chronologique, juridique, méthodologique et financier dans lequel pourras s’effectuer le retour du patrimoine africain en Afrique » (13). Ils se posent des questions essentielles telles que : « quelle Afrique pour quelles restitutions ? », « À qui rendre » ? Les deux auteurs nous apprennent que dans les anciennes colonies françaises, dans la seule collection du quai Branly, le Tchad « arrive en tête (9296 objets). Il est suivi du Cameroun (7838), de l’île de Madagascar (7590), du Mali (6910), de la Côte d’Ivoire (3951), du Bénin (3157), de la république du Congo (2593), du Gabon (2448), du Sénégal (2281 et de la Guinée (1997) » (14). L’Ethiopie (3081 objets), le Ghana (1656) et le Nigéria (1148), la RDC (1428), l’Afrique australe sans le Madagascar (1692), l’Afrique de l’Est (2262) sont aussi présents dans les collections du musée quai Branly (15).
Ce travail devrait aussi être fait en Allemagne, en Belgique et dans tous les autres musées occidentaux où se trouvent des objets d’art africain.
Si l’on considère l’ensemble des objets produits dans une société, la dispersion de ces pièces est une aliénation. L’idée fondamentale, c’est que les objets d’une société lui appartiennent et doivent lui revenir. Il est vrai que ces objets, une fois retournés en Afrique, ne pourront plus jouer le même rôle qu’avant. Mais que les détracteurs de ce retour arrêtent de penser que parce que l’Afrique n’a pas assez de musées où mettre ces milliers d’objets, il serait mieux de garder encore en Occident. C’est un faux débat. Le Cameroun dispose d’un musée qui date de 1935, le Ghana de 1957, le Tchad de 1962, le Bénin de 1966, le Madagascar de 1962, le Mali de 1982, le Rwanda de 1989. Et un musée des civilisations noires est inauguré à Dakar en décembre 2018. Le paysage muséal africain est aujourd’hui en pleine construction.
Dans le refus de restitution des objets d’art africain prisonniers de musées occidentaux, il y a aussi le prétexte de l’universalisme ou de la diversité culturelle. Certains détracteurs du retour des objets en Afrique soutiennent que le fait de les conserver en Occident participe du brassage culturel entre les peuples et les situe dans la dialectique du Même et de l’Autre. Mais ce brassage culturel par l’art est un piège tendu à l’Afrique, c’est un phénomène trompeur dont il faut se méfier. Car au-delà du projet de coexistence entre l’Ailleurs et l’Ici, l’art africain, assigné à résidence dans les musées occidentaux, sera toujours déterminé par la doxa occidentale qui décide de ses conditions de visibilité (16).
Mais qu’est-ce qu’on fera de ces objets une fois qu’ils seront revenus en Afrique ? Faut-il alors leur redonner leurs fonctions d’origine ? Je ne le pense pas d’autant plus qu’avec l’islamisation beaucoup de sociétés ont renié ces objets. Faut-il les remettre dans des musées où les Africains ne viendront pas les voir parce que ne les considérant pas comme des objets d’exposition ? Abdou Sylla souligne dans son article « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité » que :
« L’Afrique ancienne, dite traditionnelle ou précoloniale, ignorait la tradition muséale telle que pratiquée par l’Occident. En lieu et place de musée, elle utilisait les granges ou les arrière-cours ou encore les espaces compris entre les toits des cases et leurs murs. La grange elle-même n’avait pas la même signification qu’en Occident puisqu’en Afrique, il s’agissait de petites cases dans l’enclos familial, quelque part derrière, ou alors de vieilles cases délabrées dans lesquelles étaient jetés pêle-mêle les objets, parfois aussi les outils divers. Les villageois savent également qu’entre les pentes descendantes des toits et les murs, il y a des espaces, souvent aménagés, clôturés, dans lesquels les populations gardent récoltes, objets et bagages divers. En ces différents endroits de la concession familiale étaient entremêlés les « objets d’art » » (17).
Et si les Africains décidaient de ni les remettre dans leur contexte d’origine ni de les exposer ? Le Conservateur du Musée des civilisations noires de Dakar, mon collègue Hamady Bocoum ironise : « Si on avait envie de les bruler ? », une manière de dire que ces objets appartiennent à l’Afrique et doivent être rendus aux Africains qui décideront seuls de ce qu’ils en feront. La nécessité de ce retour des objets et biens culturels en Afrique est aujourd’hui reconnue comme légitime par les organisations culturelles internationales telles que l’UNESCO et les professionnels des musées africains.
Il est regrettable que les auteurs de Restituer le patrimoine africain n’aient pas mentionné une seule fois les noms de Abdou Sylla ou de Iba Ndiaye Diadji dans leur rapport. Les Sénégalais invités à l’atelier de Dakar qui a eu lieu le 12 juin 2018 au musée Théodore Monod d’art africain de l’IFANCheikh Anta DIOP n’étaient pas les mieux placés pour traiter la question. Le critique d’art Sylvain Sankalé dont le nom figure dans le rapport dit qu’il n’a pas été contacté pour donner son avis sur la question de la restitution.
Les deux philosophes Iba Ndiaye Diadji et Abdou Sylla sont incontournables au Sénégal sur la question de la restitution des biens culturels africains. Le Professeur Iba Ndiaye Diadji décédé en 2003 a écrit sur le pillage des biens culturels africains et il suffisait juste pour nos deux auteurs de lire L’impossible art africain (PUD, 2003) ou Créer l’art africain (Dëkkando, 2002), le Professeur Abdou Sylla malgré l’âge pouvait bien donner son avis sur la question puisqu’il en parle dans plusieurs articles parmi lesquels deux publiés dans la revue Éthiopiques (18) n°75 en 2005 et n°76 en 2006, et un dans la revue Africultures (19) n°70 en 2007. Comment peut-on ignorer l’apport d’Abdou Sylla sur la question ? Ce type de rapport est une affaire sérieuse. On ne peut pas se permettre, en tant qu’universitaires, d’ignorer ou de ne pas savoir ce qui a été déjà écrit sur la question par des chercheurs sénégalais.
Qu’en est-il de la réparation ?
Je voudrais conclure sur la question de la réparation. Après la restitution, la question de la réparation sera certainement posée. Aimé Césaire s’interrogeait déjà en 1955 : « Eh quoi ?, Les indiens massacrés, le monde musulman vidé de lui-même, le monde chinois pendant un bon siècle, souillé et dénaturé, le monde nègre disqualifié, d’immenses voix à jamais éteintes, des foyers dispersés au vent, tout ce bousillage, tout ce gaspillage, l’Humanité réduite au monologue, et vous croyez que tout cela ne se paie pas ? » (20), écrit Aimé Césaire dans le Discours sur le colonialisme. Le rapport Sarr-Savoy a presque esquivé la question de la réparation, les auteurs n’en parlent que sur une page (21) sur les 240 pages du document intégral. Ils écrivent :
« L’épineuse question de la réparation ne peut être éludée. Elle est souvent évoquée dans le contexte de crimes contre l’humanité (génocide des Herero et des Nama), de massacres violents liés à la conquête coloniale, ou de la prédation de ressources économiques, pour lesquelles la perte semble plus aisément quantifiable. Il s’agit cependant de comprendre, en ce qui concerne le patrimoine, que ce ne sont pas seulement des objets qui ont été pris, mais des réserves d’énergies, des ressources créatives, des gisements de potentiels, des forces d’engendrement de figures et de formes alternatives du réel, des puissances de germination ; et que cette perte est incommensurable parce qu’elle entraîne un type de rapport et un mode de participation au monde irrémédiablement obérés. Rendre les objets ne la compensera pas » (22).
Il est évident que parce que missionnés les deux auteurs ne pouvaient pas parler autrement. Comment peut-on penser une seule fois que ce qui nous été pris est incompensable et « incommensurable » ? La question de la restitution et celle de la réparation sont indissociables. Qu’elle soit symbolique ou financière, la réparation doit être faite. Les Occidentaux ont pillé et arraché des biens culturels à l’Afrique, ont accumulé des ressources financières très importantes avec les millions d’entrées sur ces objets exposés dans leurs musées, et on veut esquiver la question de la réparation ?
Pour parler de la réparation, je me permets, dans ce qui suit, de présenter avec autant de détails le point de vue de Manthia Diawara dans une lettre ouverte adressée au président français intitulée « Lettre d’Afrique à Macron : la réparation plutôt que la restitution ! » et publiée à Médiapart le 16 décembre 2019, pour montrer qu’il a vu juste. Il a eu raison d’écrire : « nous préférons la réparation à la restitution ». La question de la restitution du patrimoine, « c’est encore une ruse montée par l’Occident pour distraire les Africains des vrais problèmes qui leur font face ».
Il faut d’abord, dit-il, régler le problème de la réparation avant de parler de la restitution. L’Afrique continue à être pillée et spoliée de ses ressources naturelles et matérielles par les puissances étrangères. Ce qui paupérise de plus en plus le continent et qui pousse les jeunes africains à affronter la Mer Méditerranée pour espérer de trouver des lendemains meilleurs. Pour Manthia Diawara, le fait de renvoyer les biens culturels africain en Afrique ne fait que rappeler « les expulsions quotidiennes des Africains » de l’Europe. Les pays africains sont de plus en plus endettés envers l’Occident, la Chine et la Russie.
À l’instar des pays comme la France, l’Allemagne, le Japon ou l’Israël qui, qui après la Seconde Guerre Mondiale, ont bénéficié de la réparation avant la restitution de leurs biens culturels, Manthia Diawara réclame, avec juste raison, la réparation avant la restitution du patrimoine culturel africain. De la même manière que les États-Unis d’Amérique, avec le Plan Marshall, avaient versé des milliards de dollars aux plusieurs pays d’Europe et d’Asie pour « leur permettre de se remettre sur pied, après les destructions massives de leurs économies et de leurs démocraties », Diawara pense aussi, et à juste titre, qu’« il faut aussi réparer à l’Afrique ses imputations commises par l’Europe ». Il ne s’agira pas de réparation financière pour les États africains concernés par le pillage de ces objets, mais de mettre en place de grands programmes de développement sans rien attendre en retour, comme c’est le cas maintenant avec cette aide qui n’en ai pas une, avec toutes ces entreprises occidentales qui ne font que profiter de ressources africaines. L’auteur de « Lettre d’Afrique à Macron : la réparation plutôt que la restitution ! » écrit :
« Au lieu de jeter les Africains quotidiennement dans la Mer Méditerranée, payez-nous avec la Réparation, car la majorité des émigrés africains en Occident retourneraient dans les pays africains s’ils avaient les mêmes opportunités de travail, de mobilités transfrontalières et de droits humains que l’Europe, en théorie, offre aujourd’hui ».
Ces programmes, affirme Manthia Diawara, devront être financés par les Occidentaux qui exploitent encore les ressources naturelles du continent et qui en même temps votent des lois contre l’immigration des Africains. Après les compensations versées à la communauté juive spoliée par les nazis pendant la Deuxième Guerre Mondiale, l’indemnisation par Berlin des juifs d’Algérie victimes de mesures antisémites, les Maoris dédommagés par la Grande Bretagne après avoir été dépossédés de leur terre par les colons de l'Empire en 1863, pourquoi les Africains ne doivent-ils pas réclamer eux aussi des dédommagements suite aux crimes de l’esclavage et de la colonisation ? Reconnaître d’avoir spoliés les biens culturels africains et décider des siècles plus tard de les restituer ne suffit pas. Les Occidentaux doivent aussi payer la réparation, non pas financière, mais par la mise en place de vastes programmes de développement de l’Afrique tels que : construction et équipement d’universités et d’écoles pour la formation, d’hôpitaux de qualité, d’entreprises agricoles et industrielles, de barrages, de gestion de l’eau et de l’environnement, d’infrastructures de transport terrestre et aérien, d’institutions de recherche et d’innovation, etc. – et sans rien attendre en retour.
*Ce texte qui a fait l’objet d’une conférence le 5 décembre 2019 à l’Université de Bayreuth en Allemagne a été aussi prononcé à Vienne en Autriche le 28 février 2020 au 4e Forum pour la philosophie interculturelle et la théorie post-décoloniale. Je livre ici au public francophone la version française.
Babacar Mbaye Diop est Maître de Conférences/Département de Philosophie/UCAD, Spécialiste d’Esthétique, de Philosophie de l’Art et de la Culture, Sociétaire de l’Association Internationale des Critiques d’Art (AICA).
Notes :
Maître de Conférences en Esthétique, Philosophie de l’art et de la culture, FLSH-UCAD - Sénégal
1. L’expression renvoie généralement aux créations artistiques traditionnelles de l’Afrique au Sud du Sahara.
2. Amadou Mahtar Mbow dans un appel du 7 juin 1978 déclarait que « ces biens de culture qui font partie de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit à les recouvrir ».
3. « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publié en 2005 dans la revue Éthiopiques n°75
4. Revue Ethiopiques, n°76, 2006
5. « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs » publié en 2005 dans la revue Éthiopiques n°75
6. Dans son discours prononcé le 28 novembre 2017 à l’Université de Ouaga 1 au Burkina Faso
7. Une partie de ce sous chapitre est déjà développée dans mon article « Arts d’Afrique noire et musées occidentaux », Revue Ethiopiques n°89, 2012
8. Felwine Sarr et Bénédicte Savoy dans Restituer le patrimoine africain, Philippe Rey et Seuil, 2018, p.27
9. Abdou Sylla, « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », in revue Ethiopiques n°75, 2005
10. Jeune Afrique, Magazine en ligne, du 13 mars 2018
11. In « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
12. Abdou Sylla, « Retour et restitution des biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », in revue Ethiopiques n°75, 2005
13. Restituer le patrimoine africain, Philippe Rey et Seuil, 2018, p.17
14. Op. cit. p.78
15. Pour ces chiffres, voir les pages 78-80 de Restituer le patrimoine africain, Felwine Sarr et Bénédicte Savoy
16. Lire mon article « Arts d’Afrique noire et musées occidentaux », in Revue Ethiopiques n°89, 2012, pages 208 à 282. J’en dis assez sur le sujet et je ne juge pas nécessaire d’y revenir ici.
17. In « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
18. - « Retour et restitution de biens culturels à leur pays d’origine : objets et motifs », Ethiopiques n°75, 2005 - « Retour et restitutions des biens culturels à leur pays d’origine : difficultés et enjeux », Revue Ethiopiques, n°76, 2006
19.Voir « Les musées en Afrique : entre pillage et irresponsabilité », Africultures, n°70, 2007
20. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éditions Présence Africaine, Paris, 1955, p. 37
21. Fin page 33 et la page 34
22. Sarr-Savoy, Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle, novembre 25. 2018, p.34
Par Ndiaga Gueye
ENCORE UN AUTRE PROJET A CARACTERE SOCIAL POUR MIEUX PIEGER LES ELECTIONS AU SENEGAL
L('Association des utilisateurs des tic «Asutic» se prononce sur le programme 100 000 logements
Lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019, il est apparu que le candidat Macky Sall avait recruté un conseiller en «Analyse de données» la société Française Spallian. Cette société est ¬à l'origine du logiciel de big data électoral « Corto » dont la base de données peut être alimentée directement par les équipes sur le terrain avec l’interface web ou l'application mobile «¬Memento¬».
Apparus aux États-Unis au début des années 2000, les logiciels de stratégie électorale ¬permettent à des partis politiques où des candidats qui n’existaient pas il y a un an, de gagner une élection un an plus tard. L’un des principaux avantages de ces outils est qu’ils sont particulièrement adaptés aux structures à faible implication militante, ainsi avoir un parti politique bien structuré et organisé avec des militants engagés n’est plus nécessaire pour gagner une élection à l’ère du numérique. Cependant, sans le «¬big data¬» ces logiciels sont inutiles, aussi la collecte et le traitement des données personnelles sont devenus la pierre angulaire des nouvelles stratégies électorales des partis politiques. Aussi, avoir une stratégie de collecte de données afin de créer une base de données bien fournie et de qualité est devenu un atout fort pour tout-candidat à une élection.
Ainsi, à la fin de la campagne de parrainage, lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019, la coalition au pouvoir a déclaré avoir collecté plus de 3600000 parrains. Il faut d’abord noter, qu’il est impossible de collecter 3¬600¬000 parrains en un peu plus de trois (3) mois (la campagne de parrainage s’est déroulée du 27 août au 11 décembre 2018). Pour atteindre ce nombre, il fallait collecter environ des données personnelles de 40¬000 personnes par jour. La logistique pour atteindre un tel objectif est titanesque et aucun parti politique au Sénégal n’en dispose. Par conséquent, nous pensons que la «¬Coalition Benno Bokk Yaakaar-» ¬a démarré sa campagne de collecte de parrains bien avant le vote de la loi n°22/2018 portant révision du code électoral instituant le parrainage.
En effet, un membre de l’équipe de collecte de données de cette coalition révèle dans une interview au journal «¬The Mail & Guardian-» que leurs opérations de parrainage ont débutés un an auparavant, à l’issue desquelles, l’équipe a collecté 3¬ 500 000 parrains. Ainsi donc, la «¬Coalition Benno BokkYaakaar¬»n’aurait collectée que 100¬000 parrains durant la période de parrainage, ce qui semble beaucoup plus faisable, et non 3¬600¬000 comme précédemment annoncé. Dès lors, se pose la question de la légalité de cette collecte, en amont de la loi sur le parrainage, des données personnelles des Citoyens Sénégalais à des fins de profilage politique pour gagner l’élection présidentielle.
Ces données ne peuvent pas être traitées ni dans un fichier Excel encore moins manuellement donc nécessairement, un logiciel électoral a été utilisée, et certainement, «¬Corto¬» celui du conseiller en analyse de données du candidat Mack Sall. En outre, la collecte de cette masse de données ne peut pas se faire à l’improviste. L’équipe de collecte n’est pas parti au hasard pour collecter des données. En effet, seule une stratégie et un plan de mise en œuvre bien élaborée, en amont de la phase de collecte des parrains, peuvent permettre de réaliser un tel travail. Aussi, nous estimons que les projets à caractère social du Gouvernement du Sénégal (les Bourses de Sécurité familiale, la Couverture Maladie Universelle, les Cartes d’Egalité des chances, la Délégation à l'Entreprenariat Rapide, etc), ont constitué le point de départ de cette gigantesque opération de collecte de données personnelles des Sénégalais. Tous ces projets sociaux ont un dénominateur commun¬: ils créent des bases de données qui permettent d’identifier et de localiser de potentiels électeurs économiques vulnérables, pour ne pas dire indigents. De potentiels électeurs qui ne votent ni pour un programme encore moins pour un projet de société mais pour le quotidien à savoir de quoi manger au jour le jour.
Donc, des projets sociaux qui ont tous des soubassements politiques. Cette base de données de plus de 3¬600¬000 parrains sera croisée avec le fichier électoral pour identifier ceux qui sont déjà inscrits et inscrire ceux qui ne le sont pas encore, pour en faire de potentiels électeurs du candidat Macky Sall. Ala lumière de ce qui précède, on comprend mieux les propos du Ministre de l’Intérieur, tenus, le 25 février 2018, un an avant la dernière l’élection présidentielle¬: «¬J'ai la ferme intention de travailler pour que le Président Macky Sall gagne au1er tour de l'élection présidentielle du 24 février2019.
Pour cela, d'abord je ferai inscrire tous ceux qui veulent voter pour Macky Sall. Je m'emploierai pour qu'ils récupèrent leurs cartes d'électeurs et je les aiderai à aller voter pour Macky Sall¬». Cette stratégie électorale basée sur la collecte de données personnelles des Citoyens Sénégalais pour identifier et localiser des électeurs économiquement vulnérables, dontl ’opinion politique peut être facilement manipulée par l’argent est en train d’être consolidée en vue des élections locales par la mise en œuvre du projet «¬100000 Logements¬». En sus des actions de terrain pour collecter les données personnelles des sénégalais, le projet a lancé une plateforme numérique. Un projet à l’horizon de la prochaine élection présidentielle de 2024, dont la faisabilité est mise en doute par le conseil d’administration du collège d’architecture de Dakar mais aussi par une partie de la société civile. Certainement, une zone de la brousse, inhabitable par manque d’infrastructures de base, sera débroussaillée, morcelée et distribuée a grand coup de communication pour inciter les sénégalais à s’inscrire. Déjà, on nous annonce environ 10¬000 inscrits en un jour, voir 42¬000 en deux. Eu égard au taux de pénétration d’internet et du niveau d’appropriation du numérique par les Sénégalais, ces chiffres semblent fantaisistes. En outre, nous ne pensons pas que le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique dispose d’un serveur qui puisse accepter autant de requêtes en si peu de jour. Dès lors, les données collectées ne peuvent être que dans le «¬cloud¬» exactement dans les serveurs en France du conseiller en analyse de données du candidat Macky Sall, Spallian.
Des données sensibles de millions de Sénégalais, entre les mains d’une société privée française à des fins électorales. Une société française qui ne se soucie guère ni de la légalité des données collectées ni de leur utilisation frauduleuse dans son logiciel de stratégie électorale «¬Corto¬». Un receleur des données personnelles des Sénégalais, voilà ce qu’est Spallian, société conseillère en «¬big data-» du candidat Macky Sall. Pourtant, la France est le champion de l’éthique dans le numérique. Mais ce discours français sur l’obligation de respecter les droits humains dans le numérique se tient face aux Américains et aux Chinois. En Afrique, continent toujours en retard, manipulable et corvéable, l’éthique dans le numérique est rangée dans les tiroirs. Cette collecte de données personnelles ne saurait être légale. La finalité, qui est de permettre aux Sénégalais à revenu modeste d’acquérir un logement décent, est déjà floue et imprécise. C’est quoi un logement décent?
Quels sont les critères pour qualifier un logement de décent ou précaire¬? Que dit alors la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) sur cette collecte de données personnelles des sénégalais¬? Saisie, la CDP affirme que la plateforme lui a été déclarée le 02 Janvier 2020 par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique et qu’une décision n’a pas encore été prise. Ainsi donc, l’opération de collecte de données personnelles des Sénégalais initiée depuis le 20 décembre 2019, par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique est illégale. Pire encore aucune politique de confidentialité n’est publiée pour permettre aux Sénégalais d’exercer leurs droits.
Par conséquent, l’ASUTIC¬: •Demande, à la CDP d’envoyer une lettre de mise en demeure au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique pour une cessation immédiate de cette collecte de données personnelles, de détruire les données déjà collectées et de régulariser sa situation en vue d’une nouvelle collecte¬; •Appelle, les sénégalais à ne pas utiliser cette plateforme tant que les outils permettant l’exercice de leurs droits ne sont pas mis en place¬; •Exhorte les parties politiques, la société civile à s’intéresser et à se saisir de cette question de la collecte de données personnelles en contexte politique et électoral.
Dans la stratégie nationale, il va falloir enlever le manteau de l’hypocrisie et affronter la réalité. Est-ce raisonnable dans ce contexte d’organiser le rassemblement du Magal de Porokhane dans 3 jours ?
Et si le nouveau corona virus était déjà là, en circulation chez nous ?
Difficile en tout cas de continuer à croire que nos frontières sont fermées au virus, tant on semble fatalement préférer attendre qu'il arrive plutôt que de prendre d'ores et déjà les mesures pour l'éloigner.
Être à la hauteur des enjeux sans céder à la panique, cela vaut pour le principe de précaution.
Le Magal de Porokhane c’est dans 3 jours, le Daaka de médina Gounass dans 10 jours et le 140éme appel des Layénes dans moins de 3 semaines.
Principe de précaution contre le coronavirus, faut-il d’ores et déjà surseoir à ses grands rassemblements religieux, qui drainent des dizaines voire des centaines de milliers de personnes, pour se prémunir contre la propagation du COVID 19 ?
Il nous a fallu chercher une bonne parole pour s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage dans la psychose générale de l’alerte mondiale au nouveau coronavirus.
Cette parole, c’est celle du Pr. Bernardino Fantini de l’université de Genève pour qui « la peur du coronavirus est largement exagérée ». On aimerait tellement le croire pour soulager et dominer notre crainte de cette saloperie qui se répand partout comme pour narguer le monde, avec son décompte macabre de chaque jour un nouveau pays atteint.
Seulement voilà, le chercheur Bernardino Fantini est historien de la médecine et non pas médecin. Ce n’est pas tout à fait pareil et cela relativise son histoire qu’il nous raconte.
Foi alors aux hommes de sciences, les vrais et non pas les chroniqueurs à la petite semaine comme cette autre éminence sénégalaise qui signe Pr. Daouda Ndiaye dont le propos est plein de haine non pas du coronavirus, mais de l’occident à qui il demande de garder son virus et de ne pas contaminer l’Afrique. Ce n’est vraiment pas à la hauteur de la lutte contre cette épidémie.
Celui-là a déserté les laboratoires de recherche pour capter la lumière des réseaux sociaux. Et l’histoire retiendra qu’il a ôté la chloroquine du Pr. Raoult, un des meilleurs épidémiologistes au monde pour ne rien mettre à la place.
Il serait dommage que ce soit ceux-là qu’on écoute dans la stratégie nationale et qui justifie peut-être qu’on ait l’impression qu’on ne se prépare pas efficacement contre l’invasion du COVID 19.
Dans le doute et l’incertitude face à l’inconnu, c’est toujours mieux d’en faire beaucoup, peut-être même trop que pas assez.
Il n’est pas un seul grand pays, grand géopolitiquement, qui ne bande les muscles pour endiguer le phénomène du nouveau coronavirus.
Les gouvernements sont mobilisés, tiennent des conseils de guerre, que dis-je des conseils de défense.
La France par exemple fait union sacrée pour taire ses petites polémiques politiques en dépit du vote d’une loi controversée sur la réforme des retraites. Le président reçoit et consulte l’ensemble de sa classe politique, le genre de chose qui n’arrive qu’en de grandes occasions comme quand le pays subi des attaques terroristes. On en est là, vraiment !
Le japon a été très laxiste selon l’OMS dans sa gestion du navire croisière le Diamond Princess. On sait depuis, comment Tokyo a participé à répandre la maladie aux 4 coins du monde.
L’exercice de vérité pousse un peu partout à annuler des événements les uns aussi prestigieux que les autres. Le salon mondial de l’agriculture de Paris a été écourté. Le Louvre, le musée le plus visité au monde est fermé. Le salon du livre est annulé. A ce jour, on n’est même plus sûr que les jeux olympiques de Tokyo seront maintenus l’été prochain au Japon.
On ne compte plus les écoles, les universités fermées partout pour dans le monde pour éviter surtout la propagation du virus, à défaut pour les scientifiques de trouver le remède.
Hélas chez nous, comme dans toutes choses, c’est cet exercice de vérité qui va nous manquer.
Peut-être que le virus est déjà là et qu’on ne nous le dit pas. Ou peut-être même qu’on ne le sait tout simplement pas, car qu’en sait la petite infirmière chef de poste de ce dispensaire de campagne pour faire la différence entre sibirou du cousin modou-modou fraichement rentré d’Italie et le coronavirus ?
Dans la stratégie nationale, il va falloir enlever le manteau de l’hypocrisie et affronter la réalité.
Est-ce raisonnable dans ce contexte d’organiser le rassemblement du Magal de Porokhane dans 3 jours ?
Est-ce raisonnable de répondre au 140éme anniversaire de l’appel des Layènes qui a lieu dans 2 – 3 semaines, les 25 et 26 mars.
Est-ce raisonnable de converger par milliers dans moins de 2 semaines vers Medina Gounass pour le Daaka annuel ?
Et croyez bien qu’invoquer Allah ne suffit pas à préserver des épidémies.
Même la grande Oumra est suspendue par l’Arabie Saoudite en dépit de l’enjeu stratégique et économique. Dieu reconnaitra les siens !
D’ailleurs, un enseignement millénaire du prophète de l’islam voudrait qu’en cas d’épidémie que les personnes en zones contaminées restent confinées et que les personnes en zones non infectées ne se déplacent pas.
Alors, au pays de Serigne Touba, de El hadj Malick Sy, de Mame Limamoulaye, fait-on encore foi aux enseignements du prophète ?
Le principe de précaution voudrait qu’on ne crée pas les conditions de propagation du virus.
«RIEN NE PEUT M’EMPECHER D’ETRE CANDIDAT A LA MAIRIE DE THIES»
Le silence qu’il observe depuis la dernière élection présidentielle, Pape Siré Dia, Président du Conseil d’Administration de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), l’a rompu ce weekend
Comme beaucoup d’autres responsables, Pape Siré Dia, Président du Conseil d’Administration de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASe) et un des piliers de la mouvance présidentielle àThiès, observe le silence depuis la dernière électionprésidentielle. Mais ce week-end,il l’a rompu en recevant des jeunes du parti. « Si Dieu me prête encore vie, rien ne peut m’empêcher d’être candidat à la mairie de Thiès aux prochaines élections locales », a-t-il affirmé, tout en réaffirmant son ancrage derrière le Président Macky Sall.
Le silence qu’il observe depuis la dernière élection présidentielle, Pape Siré Dia, Président du Conseil d’Administration de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), l’a rompu ce weekend. C’est suite à une rencontre avec ses jeunesses politiques. « Si Dieu me prête encore vie, rien ne peut m’empêcher d’être candidat à la mairie de Thiès aux prochaines élections locales», a-t-il martelé à deux reprises, non sans réaffirmer son ancrage derrière le Président Macky Sall. « Cap sur les locales et ne vous fiez qu’à ce que je vous dis et que personne ne vous divertisse », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’il y avait des mutations qui ont nécessité un temps de réflexion pour pouvoir mieux sauter encore.
Selon Siré Dia, il n’était pas à l’écart et il était informé de toutes les activités de la mouvance au niveau national. Pour lui, il y a beaucoup de bruit dans l’arène politique locale, mais ce sont des gens sans aucune base qui distillent de faussent informations sur sa trajectoire politique, en faisant croire qu’il observe un certain désengagement. Pour lui, le seul rêve de ses pourfendeurs est de faire en sorte qu’il leur laisse le terrain politique, mais c’est peine perdue. « Personne n’a plus de discernement et d’engagement que moi », a-t-il soutenu. Il a exhorté les principaux responsables à investir tous les quartiers, pour porter le message à la base, en s’appesantissant sur le bilan des actes posés en faveur des populations.
Sur ce registre, Dieynaba Diallo du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT), membre de la coalition BBY locale, déclarait lors d’un Sargal dédié à l’ancien Directeur Général du Groupe la Poste, que « Siré Dia est un homme utile. Si vivre, c’est être utile, Siré Dia est en train de vivre. Depuis que je suis sur le terrain politique à Thiès depuis 40 ans, d’octobre 1980 à nos jours, Siré Dia est le plus utile de tous les leaders qui ont eu à occuper des parcelles de pouvoir ». C’est parce qu’il s’est beaucoup investi dans le social à travers le financement des femmes, l’équipement des mosquées, l’accompagnement du mouvement associatif et sportif, l’emploi des jeunes.
Sur le plan purement politique, au-delà de la ville de Thiès, Idrissa Seck et son Rewmi gagnent régulièrement le département de Thiès depuis l’élection présidentielle de 2007. Mais c’est avec Siré Dia, en tant que tête de liste départementale lors des dernières élections législatives de 2017, que cette hégémonie a été rompue. Et d’ailleurs, s’il n’avait pas bousculé le Rewmi jusque dans ses derniers retranchements dans la ville de Thiès, jamais cette victoire à l’échelle départementale n’allait être acquise. Le message de Siré Dia à l’endroit de ces jeunesses politiques est d’enclencher le travail de terrain, afin de gagner Thiès lors des prochaines locales, pour le Président Macky Sall et en faveur des populations.
Selon lui, il ne cherche aucun avantage à travers cet engagement, si ce n’est de travailler exclusivement pour l’émergence de la cité du rail. Il a appelé à la mobilisation de tous les militants, confessant au passage que certains restent toujours fidèles quelles que soient les circonstances, tandis que d’autres peuvent changer de cap à la moindre occasion. Mais l’important aujourd’hui, c’est d’unir les forces pour faire face aux enjeux qui se dressent à l’horizon. « Je suis derrière le Président Macky Sall et il n’a jamais été question pour moi de dévier de cette trajectoire », a-t-il réaffirmé, avant d’appeler les militants à préparer la journée du 7 mars, avec la tenue à Thiès de l’activité phare des opérations Set-Setàl. Selon lui, cette activité à Thiès doit connaître une réussite totale, un succès retentissant, tant du point de vue de la mobilisation que de celui de l’engagement.
MOUSTAPHA DIAKHATE INDEXE MACKY SALL
De l’avis de Moustapha Diakhaté, la sortie virulente de l’administrateur de la Maison de la Presse, Bara Ndiaye, contre Amadou Ba et Aminata Touré ainsi que les déclarations de Mbaye Ndiaye et de Mahammad Boun Abdallah Dionne sont encouragées par Macky
De l’avis de Moustapha Diakhaté, la sortie virulente de l’administrateur de la Maison de la Presse, Bara Ndiaye, contre Amadou Ba et Aminata Touré ainsi que les déclarations de Mbaye Ndiaye et de Mahammad Boun Abdallah Dionne sont encouragées par le Président Macky Sall. invité de l’émission «Face to face » sur la Tfm, l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby) révèle que le chef de l’état a la ferme intention de briguer un troisième mandat.
Les sorties controversées de Mahammad Boun Abdallah Dione et de Mbaye Ndiaye continuent de défrayer la chronique. Le landerneau politique est également agité par les attaques incendiaires de l’administrateur de la Maison de la Presse, Bara Ndiaye, contre le ministre Amadou Ba et la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) Aminata Touré. Mais pour Moustapha Diakhaté, Macky Sall est derrière ces attaques. «Ce sont des déclarations qui ne déplaisent pas au chef de l’Etat. Et je pense même qu’il est derrière ces propos», affirme l’ancien président du groupe parlementaire Bby.
A l’en croire, le chef de l’Etat n’a pas le courage d’affronter Amadou Ba et Aminata Touré pour lever définitivement toute équivoque entre eux. N’empêche, Diakhaté demande au ministre des Affaires étrangères et à la présidente du Cese de ne pas répondre à ces jeunes et de s’adresser directement au Président Macky Sall qui est l’instigateur des attaques dont ils font l’objet. Pour lui, toute la cacophonie notée au sein de l’Alliance Pour la République (Apr) est entretenue par le débat sur le troisième mandat.
Il considère que chef de l’Etat devait prendre de la hauteur et trouver dans l’Apr un dauphin qui ferait l’unanimité. «De ce fait, il allait permettre pour la première fois aux Sénégalais d’élire un président sur la base d’un programme et non juste par nécessité de changer un Président qui veut s’éterniser au pouvoir», explique l’ancien ministre chef de cabinet du président de la République. Face à la journaliste Aïssatou Diop Fall, Moustapha Diakhaté a soutenu que Mahammad Boun Abdallah Dionne et Mbaye Ndiaye ont voulu tout simplement, par leurs sorties, prouver leur fidélité au Président Macky Sall. «Mais, c’est Macky Sall qui doit être à la hauteur de la respectabilité que lui confère son poste de président de la République», affirme le président du mouvement «Samm Suniou APR» qui invite au passage tous les membres de cette formation politique à faire face au patron de l’Apr pour enrayer cette intention de briguer un troisième mandat. Interpellant aussi les chefs religieux à se prononcer sur la question, il affirme que ces derniers seront comme responsables si un seul Sénégalais meurt à cause de cette velléité du chef de l’Etat de s’éterniser au pouvoir. Sans langue de bois, il trouve que le projet de modernisation des foyers religieux que Macky Sall a entamé ne doit pas empêcher les chefs religieux de luitenir un langage de vérité. «Cette question ne doit pas être tranchée par le Conseil constitutionnel, mais par les Sénégalais dès maintenant pour ne pas laisser planer le doute», déclare-t-il.
Exclu récemment des rangs de l’Apr, il se désole du niveau de débat qui existe au sein de ce parti. «Le débat au niveau de l’Alliance pour la République est nul. C’est un débat de bas niveau», tranche-t-il. Refusant de faire dans le nihilisme, il estime toutefois que Macky Sall a eu beaucoup de résultats satisfaisants sur le plan du développement du pays. Malheureusement, dit-il, ces résultats risquent d’être entachés par sa volonté de briguer un troisième mandat.
TELIKO EXPRIME SA DESOLATION
Lors de son face-à-face, hier, avec l’animateur de l’émission «Grand Jury» sur la «Rfm», le président de l’union des magistrats du Sénégal (Ums) a exprimé sa désolation face à la situation déplorable notée dans le secteur de la justice.
Lors de son face-à-face, hier, avec l’animateur de l’émission «Grand Jury» sur la «Rfm», le président de l’union des magistrats du Sénégal (Ums) a exprimé sa désolation face à la situation déplorable notée dans le secteur de la justice. Entre autres faits pour lesquels il souhaiterait des changements, on peut énumérer l’absence de poursuite après la publication des rapports des corps de contrôle, les limites de la loi criminalisant le viol et la situation précaire des magistrats.
«POUR DONNER UNE SUITE PROBANTE ET EFFICIENTE DE CES RAPPORTS DE CONTROLE, IL FAUT SOUSTRAIRE LE PARQUET AU CONTROLE DE L'EXECUTIF»
Souleymane Téliko n’a pas fait dans la langue de bois. Devant «Le Grand Jury» sur la «Rfm», il a abordé, hier, la question du suivi réservé aux rapports des corps de contrôle, notamment ceux remis au procureur de la République, comme celui de l’Ofnac. Fin observateur de l’actualité avec toute la polémique qui a découlé de la publication des rapports de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption, le président de l’Ums estime que le traitement réservé à ces documents pose le problème de la dépendance du procureur par rapport au Garde des Sceaux. «Le parquet travaille sous le contrôle étroit du Ministère de la Justice et cela peut expliquer l’absence de poursuites et le caractère sélectif des poursuites. Donc, la meilleure manière de garantir une suite probante et efficiente de ces rapports de contrôle, c'est de soustraire le Parquet au contrôle de l'Exécutif pour que le travail puisse se faire de manière efficiente», a-t-il proposé. S’exprimant toujours sur les dossiers déposés par l'Ofnac sur la table du procureur de la République et qui sont rangés aux oubliettes, le magistrat trouve cette situation déplorable. Parce que, dit-il, c'est du devoir de l'autorité judicaire comme le parquet d'ailleurs d'exercer ses attributions dans le respect de l'intérêt général sans tenir compte de considérations politiques. Et à l’en croire, le suivi défaillant déteint sur l'image que les citoyens auront de la justice qui pourrait être écornée, car ne se trouvant toujours pas en face d'une entité judiciaire qui traite ces dossiers. «Le procureur doit traiter tous les dossiers et poursuivre ceux qui sont impliqués le cas échéant. Traiter ne signifie pas aller vers la condamnation ; mais apprécier de manière judicaire, sans conspiration politique et donner suite à ces dossiers afin que le travail des corps de contrôle puisse avoir un sens. Parce qu’il ne sert à rien de mobiliser autant d’énergie et d’expertise pour, après, classer les dossiers dans les tiroirs», indique le président de l’Ums.
«IL Y A UN FORT SENTIMENT DE DEMOTIVATION, DE FRUSTRATION ET D’INJUSTICE QUI HABITE LES MAGISTRATS»
Abordant ensuite la problématique du dialogue national initié par le chef de l’Etat, Souleymane Téliko a déploré le fait que l’UMS ne soit pas invitée alors qu’elle pouvait contribuer à avoir des résultats probants. Il estime qu’il y a une approche parcellaire dans la manière d’examiner les problèmes de la justice qui ne lui semble pas suffisamment réfléchie. «J’ai entendu parler de la modification de l’article 80 du Code pénal et de certaines dispositions faisant que le procureur pourrait être lié au juge d’instruction. C’est important ; mais c’est largement insuffisant puisqu’il y a au moins trois leviers importants à activer : les procédures, les moyens et les acteurs», souligne-t-il.
Pour lui, il faut mettre les magistrats dans un environnement de nature à favoriser leur épanouissement professionnel. «Or, il y a aujourd’hui un fort sentiment de démotivation, de frustration et d’injustice qui habite les magistrats du fait du manque de transparence et du blocage dans leur avancement. Sans compter l’absence d’infrastructures et de ressources humaines suffisantes pour faire le travail», renseigne Souleymane Teliko qui propose dans la même veine de construire des édifices à la hauteur du symbole de la Justice. «Il y a des magistrats qui n’ont même pas de bureau, notamment au Tribunal de Pikine et Guédiawaye. La Justice mérite un projet de grande envergure qui va lui permettre d’avoir les moyens de sa politique», clamet-il avant de révéler que plus de 27 chefs de juridiction n’ont pas de véhicules de fonction, particulièrement des procureurs et des présidents de Juridiction.
Parlant toujours des conditions, il estime que les magistrats à la retraite ne sont pas en reste. «Ils se retrouvent avec des pensions modiques qui ne leur permettent pas de vivre décemment», relève le boss de l’Ums. Parlant du déficit de ressources humaines, Souleymane Téliko affirme que le nombre de juges par habitant au Sénégal est parmi les plus faibles au monde. Avec environ une population de 16 millions d'habitants, le Sénégal ne compte que 546 magistrats, soit 3 magistrats pour 100 000 habitants, informe Souleymane Téliko. A l’en croire, ce ratio est très en deçà des normes internationales qui sont de 10 magistrats pour 100 000 habitants. Il déplore les dures conditions de vie des juges. «Des magistrats n’ont pas de bureau encore moins de véhicule, notamment à Pikine et Guédiawaye», sérine-t-il.
RISQUE DE LA LOI CRIMINALISANT LE VIOL : « L’ACCROISSEMENT DU NOMBRE DE DECISIONS D’ACQUITTEMENT ET DU NOMBRE DE LONGUES DETENTIONS PREVENTIVES»
Par ailleurs, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) a noté des manquements sur la nouvelle loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie au Sénégal. Même s’il salue l’intention très louable de faire face à la recrudescence de ces infractions, il considère que la question est de savoir si le durcissement des peines peut permettre d’aboutir à la dissuasion et à la répression. «Nous avons des réserves avec cette loi. (…) La première : contrairement à ce que l’on peut penser, l’effet dissuasif dépend moins de la sévérité des peines encourues que de la certitude dans le prononcé de la sanction. Or cette certitude ne peut pas être le résultat de la loi et les résultats des enquêtes menées sur le terrain. La seconde réserve, c’est que les problèmes rencontrés par les acteurs judiciaires dans les cas de viol sont des problèmes d’imputabilité des actes d’agressions sexuelles. Souvent, on a des dossiers où c’est la parole de la victime contre celle du prévenu ou tout au plus des témoignages des personnes proches qui ne sont pas suffisamment consistants pour permettre d’aboutir à une condamnation. Ce qui explique le nombre élevé de cas de relaxe», a-t-il expliqué. Surtout que, selon le juge Téliko, des expériences prouvent que les juges sont plus exigeants en matière de preuve pour des peines élevés. Puisque désormais les peines vont jusqu’à la réclusion criminelle, on risque d’avoir un accroissement de décisions d’acquittement ou de relaxe, souligne-t-il. Toujours dans ses réserves par rapport à l’efficacité de la loi, le magistrat a soutenu qu’avec la criminalisation du viol, la saisine du juge d’instruction est obligatoire avec le risque de voir l’accroissement du nombre de cas de longue détention. Il s’agit de personnes qui sont poursuivies, placées sous mandat de dépôt pendant deux ou trois ans puis acquittées. Et à en croire le président de l’Ums, cette loi risque d’aboutir à deux conséquences négatives : l’accroissement du nombre de décisions d’acquittement et l’accroissement du nombre de longues détention préventives. C’est pourquoi, il appelle à prendre des mesures pour que la pratique et la mise en œuvre puissent permettre de corriger les manquements, notamment des mesures d’accompagnement au niveau des enquêtes.
LE RAVAGE DES CONTENUS A CARACTERE SEXUEL SUR LA TOILE
Envoyer des nus, par sextos, sextapes, vidéos ou photos, c’est la tendance actuelle pour se rapprocher d’une femme ou d’un homme ou tout simplement pour faire plaisir à son copain(e) , son conjoint (e).
Envoyer des nus, par sextos, sextapes, vidéos ou photos, c’est la tendance actuelle pour se rapprocher d’une femme ou d’un homme ou tout simplement pour faire plaisir à son copain(e) , son conjoint (e). Des vidéos, des photos et des messages qui, (pour la plupart) se retrouvent sur la toile, avec tout ce que cela engendre comme conséquences. Nombre de personnalités politiques, artistes, stars et autres célébrités, en ont fait les frais, à l’instar de l’homme politique français, Benjamin Griveaux. Il a dû renoncer à sa candidature au poste de maire de Paris, à un mois de l’élection, après la diffusion d’une vidéo de lui, à caractère pornographique. Au Sénégal, cette tendance existe bel et bien, et des artistes, des personnalités politiques, des danseurs et même des citoyens lambda en ont été victimes.
Jadis, l’homme ou la femme se mettait dans la peau d’un poète ou d’un écrivain et rédigeait des lettres ou poèmes d’amour pour déclarer sa flamme . Mais, de nos jours, avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication (Tic) et de l’Internet, ces pratiques sont abandonnées. Place aux sextos (messages électroniques à caractère sexuel - érotique), aux sextapes (vidéos à caractère sexuel), des vidéos et autres photos à caractère sexuel, pour la drague ou faire plaisir à son copain ou sa copine, sa nouvelle conquête, etc.
Fatou*, une étudiante de 23 ans, se souvient avoir fait trois ans auparavant les frais de cette pratique . A l’époque, son copain qui l’avait filmée à moitié nue la faisait chanter en menaçant de poster cette vidéo, après leur séparation. «J’étais avec mon copain dans sa chambre, la musique à fond. Je me rappelle, à un moment donné, je me suis levée pour danser, je portais seulement un pantalon et un soutien-gorge. Alors que je dansais sexy, mon copain était en train de me filmer. Je le savais, nous avions d’ailleurs même rigolé sur la façon dont je dansais», explique-t-elle. Mais, pour Fatou, les problèmes ont commencé lorsqu’elle a rompu avec son mec. «Un jour, ma mère m’a informée qu’un homme les a appelés pour leur dire que «votre fille est une fille de mœurs légères et que d’ailleurs même il détient une vidéo indécente» de moi et qu’il allait la publier», révèle-t-elle. Avec l’implication de ses parents, l’affaire a été portée devant la justice. «Mes parents ont porté plainte contre mon ex et il a purgé une peine,parce qu’il voulait me faire chanter avec la vidéo pour que je revienne avec lui. Il devrait même me verser une amende, mais je ne voulais pas de son argent», confie-t-elle.
Mamadou, 23 ans et étudiant, lui aussi a déjà envoyé des photos et vidéos à caractère sexuel à sa copine de l’époque. «Je faisais ça, mais c’était il y a très longtemps. J’étais avec ma copine et on vivait «l’amour à l’adolescence». En plus, nous sommes la génération de l’Internet ; on fait tout avec l’Internet. Elle m’envoyait des sextos et des vidéos sexy et vice-versa. Sur les vidéos, elle me disait, entre autres : «je m’apprête à aller aux toilettes pour me doucher» ou «il fait chaud, je ne porte pas de vêtements». Et moi aussi je faisais pareil. On le faisait dans ce cadre-là», se souvient-il. Etant très jeune au moment de ces pratiques-là, «j’ai d’ailleurs arrêté depuis que j’ai vu des photos et des vidéos indécentes de personnes sur Internet». Mamadou craint, avec l’avancée de la technologie, que ses photos et ses vidéos ne se retrouvent sur la toile. «On a l’habitude de dire que sur Internet, il n’y a pas de confidentialité. Et, je ne sais pas, peut-être que ça peut avoir des conséquences à l’avenir. Un jour, je peux devenir quelqu’un dans ce pays et que mes photos et mes vidéos que je faisais, se retrouvent sur la place publique. Et cela pourrait jouer dans ma vie», redoute-t-il.
Ayant quitté sa copine, avec qui il est «en bons termes», l’étudiant se dit convaincu que son ex ne publiera pas ses photos et vidéos. «Nous sommes des amis maintenant et je ne pense pas qu’elle va publier ces vidéos. D’ailleurs même je ne pense pas qu’elle détienne toujours ces photos-là. Je pense qu’elle est passée à autre chose», confesse-t-il, avec une once de certitude.
CHANTAGES, VENGEANCE ET AUTRES ACTES DE BARBARIE : Violations de la vie privée de personnalités publiques Sénégalaises
Entre chantages, vengeance et autres actes de barbarie, nombre de personnalités publiques sénégalaises ont été victimes de violation de leurs intimités ou agressions sur la toile. En attestent ces quelques cas concernant des hommes politiques.
AFFAIRE DES SUPPOSEES «PHOTOS INTIMES» DE SERIGNE MBACKE NDIAYE
Serigne Mbacké Ndiaye, ancien ministre-conseillé de l’ancien président Me Abdoulaye Wade, avait lancé une alerte à l’endroit de ses amis et proches sur les agissements d’un individu qui déclarait détenir des «images intimes» de lui et lui réclamait la somme de 900.000 F Cfa pour que celles-ci ne se retrouvent sur la place publique. Ce «maître-chanteur» qui se présentait comme étant une femme, avec le pseudonyme de Fatouma Youla, était en réalité un homme. Selon «Les Echos», il s’agit d’un jeune gabonais vivant hors du Sénégal. Il avait contacté l’ancien ministre, via une messagerie, exigeant de lui de payer une «rançon», contre la suppression de ces supposées images. Face à l’intransigeance de «sa victime», le «brouteur» a alors envoyé les messages à ses contacts, histoire de faire mousser l’affaire. Mais c’était peine perdue. Serigne Mbacké Ndiaye n’a pas cédé d’un iota. Au contraire, il lui a même demandé d’en faire ce qu’il voulait, avant d’informer ses proches et la Police.
Affaire DIOMBASS DIAW, ON S’EN SOUVIENT
C’est une histoire de mœurs ou «politico-sexuelle» qui a fait du bruit en 2010 et qui plaçait une dame, nommée Khadija Mbaye au centre de la polémique. Elle aurait filmé les ébats, entre elle et Diombass Diaw, alors responsable politique à Dagana du camp du pouvoir libéral lui aussi. Ce, à l’insu de ce dernier. L’objectif était de les publier sur le Net, si elle n’obtenait pas, en échange, cinq (5) millions de F Cfa, un passeport diplomatique et une villa. Engluée dans ce scandale «politico-sexuel» qui a fini au tribunal, Khadija Mbaye a déclaré avoir agi sur instruction des adversaires politiques de Diombass Diaw, à savoir Oumar Sarr, ex-numéro 2 du Pds, alors ministre de la République, et ses proches collaborateurs. Alors que le premier jugement avais mis Oumar Sarr hors de cause, Khadija Mbaye, reconnue coupable d’outrage aux bonnes mœurs ainsi que ses complices, certains décrits comme proches d’Oumar Sarr, avaient été condamnés, le mardi 23 novembre 2010, à six (6) mois de prison ferme et à payer dix (10) millions de F Cfa à la partie civile. Le tribunal avait aussi relaxé Abdou Aziz Diop, alors directeur de cabinet d’Oumar Sarr, également poursuivi dans le cadre de cette affaire.
SERIGNE ASSANE MBACKE ENDOSSE L’INCENDIE DES DOMICILES DE MOUSTAPHA CISSE LO
Le 20 juin 2014, un groupe d’individus avait mis le feu à deux maisons et une boulangerie appartenant à Moustapha Cissé Lô, à Touba, aux quartiers Darou Marnane et Gare Bou Ndaw. Quelques jours plus tard, Serigne Assane Mbacké, sera alpagué. Il avait revendiqué, à travers le Net, ces actes criminels, commis, dit-il, pour protester contre les propos du parlementaire à l’encontre de son oncle, Serigne Abdou Fatah Falilou Mbacké. Placé sous mandat de dépôt, il bénéficiera d’une liberté provisoire. Entre temps, la victime, Moustapha Cissé Lô, avait, via un communiqué, pardonné. Mais l’action judiciaire s’est poursuivie, avec le renvoi du prévenu devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Diourbel qui prononcera l’acquittement de Serigne Assane Mbacké, le mercredi 18 décembre 2019.