Après un démarrage sur les chapeaux de roue, avec en prime deux probants succès face à l’Union sportive goréenne et au Stade de Mbour, l’équipe de Dakar Sacré-cœur, leader du championnat attaque, ce week-end, la troisième journée de la Ligue 1 sénégalaise. Les Académiciens accueillent ce samedi, l’As Douanes restée également invaincue depuis le début du championnat. La première place sera au bout de ce premier choc au sommet.
La troisième journée de la Ligue 1, qui débute ce samedi 20 décembre, consacre un duel au sommet entre l’équipe de Dakar-Sacré cœur et l’As Douanes. Après deux victoires en deux matchs de championnat, les Académiciens, leaders (1er ;6 points) se déplacent à Rufisque pour affronter leur dauphin, l’As Douanes (2ème ; 6 points). Après seulement deux journées, il est encore tôt de donner les tendances qui se dessinent ou jauger les forces en présence, mais une nouvelle victoire permettra non seulement de s’emparer de la première place mais d’engranger de la confiance.
Au coude au coude, avec le même nombre de points (3e, 6 points), l’As Pikine ne sera pas en reste et elle tient une bonne occasion de s’installer à la tête du classement à l’issue de la troisième journée. Les Pikinois reçoivent ce dimanche, au stade Alassane Djigo, l’équipe de Mbour Petite côte (10e, 1 points). Derrière le trio de tête, Génération foot tenant du titre, reste collé au train (4e ; 6 points). les Académiciens du centre de Déni Biram Ndao, accueillent l’équipe de Niary Tally (9e, 1point ).
Le Casa Sports (8e, 3 points), qui sort d’une précieuse victoire en déplacement, cherchera lui à décrocher ses premiers trois points dans son antre d’Aline Sitoé Diatta après avoir été surpris à domicile par les Rufisquois de Teungeth Fc. Les Ziguinchorois accueilleront ce dimanche le Ndiambour de Louga ( 6e, 3 points). De son côté, le Jaraaf de Dakar, vice-champion en titre et actuelle première équipe non relégable (12ème, 1 points), se déplacera samedi au stade Lat Dior de Thiés, pour affronter les promus du CNEPS.
Les « Vert et Blanc » qui peinent en ce début de championnat, après une défaite et un nul tenteront de renouer avec la victoire contre des Thiéssois du CNEPS qui, pour le moment, cherchent leur voie dans l’élite après deux défaites d’entrée. Les Académiciens du centre de Saly (7e, 3 points) feront le déplacement à Amadou Barry pour affronter l’Union sportive goréenne (11e, 1 points) .
Quant au Stade de Mbour qui a connu une semaine mouvementée avec la démission de son président Saliou Samb, il tentera de sortir de sa position de lanterne rouge (14e ) lors de la réception de Teungueth Fc (5e, 4 points).
UNE NOUVELLE PAGE D’HISTOIRE A ECRIRE POUR SADIO
Le club brésilien de Flamengo et le club anglais de Liverpool vont s’affronter, ce samedi, en finale du Mondial des clubs à Doha, au Qatar, après avoir respectivement défait Al-Hilal (3-1) et Monterrey (2-1).
Le club brésilien de Flamengo et le club anglais de Liverpool vont s’affronter, ce samedi, en finale du Mondial des clubs à Doha, au Qatar, après avoir respectivement défait Al-Hilal (3-1) et Monterrey (2-1). Les Reds viseront leur premier trophée dans cette compétition après trois échecs en finale (en 1981, 1984 et 2005). Pour Sadio Mané, c’est un nouveau rendez-vous avec l’histoire car il disputera pour la première fois la finale d’un Mondial de club. Une première pour un joueur sénégalais.
La Coupe du Monde des Clubs de la Fifa, « Qatar 2019 » va livrer samedi son verdict à l’occasion du choc attendu entre Liverpool et Flamengo, en finale de la Coupe du Monde des Clubs. Les champions d’Europe ont validé leur billet en dominant Monterrey au terme d’une demi-finale acharnée. Tandis que les vainqueurs de la Copa Libertadores se sont imposés face aux Egyptiens d’Al Hilal. Cette finale sera un remake de la dernière confrontation entre les deux clubs, en 1981, lors de finale de la Coupe intercontinentale.
Une finale que les Brésiliens amenés par Zico avaient remporté sur la marque de 3 buts à 0. Les Reds qui visent un premier trophée du genre après trois échecs en finale (en 1981, 1984 et 2005), s’appuieront sur Sadio Mané, Salah, Van Dijk, qui comptent parmi les meilleurs du monde pour réaliser cette performance. Au bout, il y a une nouvelle distinction historique qui attend l’attaquant des Lions. Arrivé quatrième au Ballon d’Or, l’international sénégalais est jusqu’ici le seul joueur sénégalais à disputer une finale de Coupe du monde de clubs. Avant la finale, à rappeler que les deux demi-finalistes malheureux Al Hilal et Monterrey s'affronteront pour la troisième place.
LE SYNDROME D’APNEE HYPOPNEE OBSTRUCTIF DU SOMMEIL, UNE REALITE IGNOREE AU SENEGAL
Une personne endormie respire normalement et sans interruption tout au long de la nuit. Une personne souffrant du syndrome d’apnéehypopnée obstructif du sommeil (SAHOS) voit sa respiration s’arrêter plusieurs fois pendant son sommeil
Une personne endormie respire normalement et sans interruption tout au long de la nuit. Une personne souffrant du syndrome d’apnéehypopnée obstructif du sommeil (SAHOS) voit sa respiration s’arrêter plusieurs fois pendant son sommeil. Ces interruptions de la respiration pendant le sommeil sont causées par des épisodes anormalement fréquents d’obstruction complète ou partielle des voies aériennes supérieures, responsables d’une diminution ou d’un arrêt de la ventilation. Ce qui amène la personne endormie à se réveiller brusquement en reniflant bruyamment avant de respirer à nouveau et de se rendormir progressivement.
Les personnes prédisposées sont souvent des personnes obèses ou avec des anomalies morphologiques crânio-faciales telles que l’hypoplasie mandibulaire ou le micrognathisme – développement insuffisant de la mâchoire inférieure – entre autres.) L’apnée correspond à une rupture du flux aérien supérieure à 10 secondes et l’hypopnée à une réduction du flux aérien de 50 %. Il existe une autre forme d’apnée dite centrale qui se manifeste de la même manière. Mais, contrairement à l’apnée obstructive, l’apnée centrale est due à un arrêt de la commande respiratoire : le cerveau ne signale pas aux muscles de respirer. Les deux formes (centrale et obstructive) peuvent se voir chez un même patient.
Le SAHOS entraîne des complications cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle réfractaire, les accidents vasculaires cérébraux, l’infarctus du myocarde et les troubles du rythme cardiaque. Il est souvent associé à d’autres causes de morbidité et de mortalité comme l’obésité, les troubles de la coagulation, le syndrome métabolique, l’athérosclérose, l’inflammation systémique, la résistance à l’insuline et le diabète de type 2. Il a été rapporté que le SAHOS non traité réduit l’espérance de vie de vingt ans.
CONSEQUENCES DE L’APNEE DU SOMMEIL
Le SAHOS altère la qualité de vie. Les sujets atteints se plaignent de ronflements, de fatigue, de somnolence diurne excessive, de nycturie – envie d’uriner plusieurs fois pendant la nuit –, de céphalées matinales, de troubles de la mémoire, de réduction des performances au travail. Le SAHOS est aussi associé à une augmentation du risque d’accident de la circulation. C’est une pathologie relativement fréquente avec des taux estimés entre 5 % et 25 % de la population adulte en Occident et aux États-Unis. Mais elle est sousévaluée puisque 85 % des sujets atteints ne sont pas diagnostiqués aux ÉtatsUnis. L’Afrique sub-saharienne n’est pas épargnée, particulièrement le Sénégal.
ABSENCE DE PRISE EN CHARGE DE LA MALADIE AU SENEGAL
Des études conduites en Afrique dans plusieurs pays africains (Nigeria, Togo, Congo et Bénin) et ailleurs sur les connaissances, attitudes et pratiques des professionnels de la santé par rapport au SAHOS ont révélé une méconnaissance de la maladie qui empêche un diagnostic adéquat et une prise en charge adaptée. Au Sénégal, ce diagnostic est souvent réalisé tardivement au stade des complications cardiovasculaires, surtout de l’hypertension artérielle réfractaire. Certains patients nous ont confié qu’ils ont été pris pour des asthmatiques et mis sous traitement pendant longtemps. Il convient de rappeler que les symptômes qui les poussent à consulter sont les céphalées matinales, la somnolence diurne excessive, les envies répétées d’uriner pendant la nuit. Les patients viennent aussi consulter pour des complications cardiovasculaires. Dans ces cas, c’est au médecin de penser au syndrome d’apnée du sommeil et de faire les investigations adéquates. L’enseignement de la médecine du sommeil est quasi absent, surtout en formation initiale, dans les facultés au Sénégal. Sur le plan théorique, le nombre d’heures allouées dans les programmes reste faible. En moyenne, le cycle veille sommeil est enseigné en physiologie en Licence 2 de médecine pour un volume horaire moyen de 2 heures. Les pathologies relatives au sommeil sont listées et énoncées dans ce cours, mais sans réél approfondissement. Sur le plan pratique, l’absence de terrain de stage par manque de laboratoire ou de Clinique de sommeil avec des équipements adéquats (polygraphie ou polysomnographie) compromet toute volonté de formation. Pour confirmer le diagnostic, il faut, de préférence une polysomnographie ou à défaut une polygraphie ventilatoire. Ce sont des appareils qui permettent, pendant que le sujet atteint dort, de prendre des mesures comme le rythme cardiaque, le débit d’air à la bouche et au nez, le stade du sommeil (sommeil léger, sommeil profond, activité musculaire et oculaire, etc.) ou encore le niveau d’oxygène dans le sang. Au Sénégal, aucune structure publique de santé du pays n’en dispose à l’heure actuelle. Les seuls polygraphes existants sont détenus par des professionnels du secteur privé, et le coût d’un enregistrement pour une nuit de sommeil est fixé entre 100 000 et 125 000 FCFA. Par conséquent, la majorité de la population, à revenus moyens, ne peut payer les frais de diagnostic.
DES OFFRES DE TRAITEMENT LARGEMENT INSUFFISANTES
Le traitement de première intention est la pression positive continue (PPC) qui permet de maintenir les voies aériennes ouvertes pendant le sommeil. Seuls des prestataires privés (ils ne sont pas obligatoirement médecins) proposent ces appareils de PPC. Ce qui peut expliquer le coût élevé du traitement (autour de 800 000 CFA). Contrairement à certains pays où le traitement est pris en charge par le système d’assurance maladie (c’est le cas de la France), au Sénégal il n’y a pas encore de dispositif mis en place pour accompagner la majorité des patients et leur faciliter l’accès à la PPC.
Au Sénégal, les études sur le SAHOS sont rares. La prévalence de cette affection dans le pays n’est pas encore estimée, encore moins les complications associées. Les programmes de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles n’incluent pas le SAHOS. Or il s’agit de l’un des plus grands pourvoyeurs de ces maladies chroniques non transmissibles, notamment des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2. Le SAHOS est un problème de santé prioritaire. Il est important que les autorités en charge de la santé au Sénégal sachent qu’elles ont un double défi à relever : un diagnostic précoce passant par la création de laboratoires de sommeil, et une prise en charge adaptée et accessible à la majorité de la population.
TRANSFERE A SAINT-LOUIS, LUC NICOLAI ENTAME UNE GREVE DE LA FAIM
L’affaire de la drogue du Lamantin Beach est remise au goût du jour, avec la seconde incarcération du promoteur de lutte Luc Nicolaï
L’affaire de la drogue du Lamantin Beach est remise au goût du jour, avec la seconde incarcération du promoteur de lutte Luc Nicolaï. Interpellé à son domicile à Mbour par la section de recherche de la gendarmerie de Thiès, il a entamé une grève de la faim.
L’affaire de la saisie de drogue au Lamantin Beach de Saly Portudal avait fait couler beaucoup d’encre et de salive en 2015. Mais aujourd’hui, elle est encore sous le feu des projecteurs avec la seconde arrestation du promoteur de lutte Luc Nicolaï, principal acteur dans cette affaire. Et ce qui corse la dose, c’est qu’il a entamé une grève de la faim, après le refus opposé à sa demande d’être incarcéré à Mbour.
Luc Nicolaï a été interpellé à son domicile à Mbour, avant d’être conduit aux locaux de la section de recherche de la gendarmerie de Thiès. Mais au moment de son déferrement, selon différentes sources, il a exprimé le souhait d’être pensionnaire de la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Mbour, pour être proche de sa famille. Et dans ce cadre, il a même été conduit à Mbour, mais cette démarche n’ayant pas abouti, il a été finalement transféré à Saint-Louis où la Cour d’Appel avait décerné le mandat d’arrêt contre lui, avant que la Cour suprême ne confirme, au mois de juillet dernier. C’est donc pour protester contre un tel sort qu’il a décidé de ne plus s’alimenter.
Des sources proches de son avocat indiquent que Luc Nicolaï fonde sa demande d’être incarcéré à Mbour sur le fait que sa première épouse vient d’accoucher et que la seconde est en état de grossesse. Et de ce point de vue, il y aurait des difficultés pour lui apporter à manger.
Tout compte fait, le promoteur de lutte a été finalement transféré à Saint-Louis, après qu’il a été auditionné par le Procureur près le Tribunal d’Instance de Mbour. Luc Nicolaï a d’abord séjourné à la prison de Thiès, en compagnie du chef de la brigade des Douanes de Mbour dans le cadre de cette affaire, pour détention de drogue, association de malfaiteurs et complicité de tentative d’extorsion de fonds. Il avait été condamné par la Cour d’Appel de Saint-Louis à 5 ans dont 1 avec sursis, avec des dommages et intérêts à verser à Bertrand Touly et à l’hôtel Lamantin Beach à hauteur de 300 millions de Fcfa.
Avec cette nouvelle donne, de gros nuages planent sur le combat Modou lô – Ama Baldé qu’il a récemment ficelé à coup de centaines de millions de Fcfa.
SOPHIE GLADIMA SIBY SUBIT LA FURIE DES POPULATIONS DE JOAL
Les populations de Joal Fadiouth sont très remontées contre la ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima Siby.
Les populations de Joal Fadiouth sont très remontées contre la ministre des Mines et de la Géologie, Sophie Gladima Siby. Elles sont sorties massivement hier pour décrier la démarche populiste de la ministre qui n’a trouvé rien de mieux à faire que d’organiser le festival culturel «Khembane Djong Fa Fadiouth». Une manifestation jugée inopportune par la population.
Le quotidien des habitants de Joal est caractérisé par l’insalubrité, les problèmes d’adduction en eau potable, le manque d’éclairage public et l’insécurité galopante. Devant ces multiples maux qui affectent sérieusement leur vécu quotidien, les populations réunies autour de la Synergie pour le Changement trouvent donc choquante et indécente l’organisation du festival culturel «Djong Fa Fadiouth».
Une manifestation au cours de laquelle des millions de francs Cfa seront gaspillés et les populations invitées à danser et à boire alors que la majeure partie d’entre elles sont étranglées par la non-satisfaction de leurs besoins primaires et le chômage. Aussi, en veulent-elles à l’initiatrice de l’événement : la ministre Sophie Gladima Siby qui, selon elles, devait aider la ville à régler ses problèmes d’insalubrité. Joal est devenu un dépotoir d’ordures à ciel ouvert et fait partie des villes les plus sales du département de Mbour. Une situation qui découle du manque de camions de ramassage d’ordures.
C’est pourquoi les populations, regroupées au sein de la Synergie pour le Changement (partis politiques, société civile), ont tenu un sit-in pour alerter l’opinion sur le comportement «populiste» de la ministre de la Géologie. «La population de Joal Fadiouth tient à dénoncer avec la dernière énergie la tenue d’un festival dont la promotrice est la ministre de la Géologie et des Mines, Sophie Gladima Siby.
A l’heure actuelle, les principaux problèmes de la localité sont la non-disponibilité d’eau potable en quantité et en qualité, le déficit d’éclairage public, l’insécurité dans les quartiers périphériques, l’absence d’opportunités d’insertion pour les jeunes, la gestion des ordures avec comme conséquence la prolifération des décharges anarchiques. La population trouve en ce festival la dernière preuve du mépris de Mme Siby à son endroit. Ce qui vient s’ajouter à la manipulation et au chantage auxquels elle nous a habitués», peste Mohamet Ndiaye, l’un des porte-paroles.
Pour appuyer les propos du sieur Ndiaye, Mame Diama Kane considère que la présence de Sophie Gladima Siby au sein du Gouvernement n’est pas bénéfique à la ville de Joal. «L’organisation de ce festival sert à duper l’opinion et à faire croire qu’elle abat un travail colossal. A chaque fois que la population l’interpelle sur une question, elle fait du chantage pour être élue maire aux prochaines élections locales», déclare Mame Diama Kane.
«AVANT LA DECOUVERTE, PAS MOINS DE 500 MILLIARDS DE FCFA ONT ETE INVESTIS DANS LA RECHERCHE PETROLIERE»
La problématique des hydrocarbures est au menu d’une rencontre de partage, entre le Ministère du Pétrole et des énergies et la presse économique du Sénégal. Ouvrant la rencontre, Makhtar Cissé est longuement revenu sur la politique énergétique du pays
La problématique des hydrocarbures est au menu d’une rencontre de partage à Saly, entre le Ministère du Pétrole et des energies et la presse économique du Sénégal. Ouvrant la rencontre, le Ministre Makhtar Cissé est longuement revenu sur la politique énergétique du pays. Selon lui, « au minimum 500 milliards de Fcfa ont été investis au Sénégal dans la recherche pétrolière, mais les découvertes ne sont intervenues pour la première fois qu’en 2014».
«La particularité des hydrocarbures est qu’ils sont dans le sous-sol depuis des milliards d’années. Même si on peut avoir des indications scientifiques de leur localisation, c’est une activité hautement aléatoire et à risques.» Ces propos sont de Makhtar Cissé, ministre du Pétrole et des Energies, qui présidait hier à Saly l’ouverture d’une rencontre de deux jours entre le Ministère et la presse économique, sur la problématique de la politique énergétique du Sénégal.
Selon lui, « au minimum 500 milliards de Fcfa ont été investis au Sénégal dans la recherche pétrolière, mais les découvertes ne sont intervenues pour la première fois qu’en 2014. D’après lui, « le monde de l’énergie est extrêmement compliqué parce que c’est toujours beaucoup d’investissements et le bénéfice attendu est toujours plus social qu’économique et financier. Une entreprise, pour être debout dans la durée, doit avoir un objectif prioritaire de profit. Le produit électricité est différent, le bénéfice social est beaucoup plus important que les autres. Parce que les populations qui l’attendent en ont besoin et il faut la leur donner.
Et pourtant, le coût pour fournir de l’électricité à ceux qui paient des factures très infimes est le même pour les autres qui ont des factures cent mille fois supérieures, parce qu’ils ont les mêmes droits ». De l’avis du Ministre Makhtar Cissé, dans toutes les politiques du gouvernement du Sénégal, la maîtrise de l’approvisionnement en hydrocarbures est une donne fondamentale car notre électricité en dépend, mais aussi l’économie de manière générale. Il ajoute : «Avec cette dépendance, le Sénégal est obligé, dans le cadre de sa politique énergétique, de s’adapter par rapport aux fluctuations du marché international.
Et ces fluctuations, ce n’est pas seulement le prix des hydrocarbures, mais il faut corréler le prix du baril et le taux du dollar. Quand par exemple le dollar est à 100 et le baril à 400, cela peut produire le même impact que si le dollar est à 50 et le baril à 600 ou 650. Il faut donc absolument tenir à la fois compte de la courbe du dollar et de celle du baril. Et puisque nous importons à ce jour les hydrocarbures qui permettent de faire fonctionner nos centrales, nous sommes dépendants du prix du baril et du dollar ; et tout ce qui concourt à fabriquer l’électricité au Sénégal est malheureusement importé, donc tributaire des cours mondiaux et de l’inflation. Et c’est ce qui explique les différentes variations que la commission de régulation est obligée de gérer à travers un modèle économique qu’il a défini depuis 1998.
La découverte des hydrocarbures aura donc, pour premier objectif, la maîtrise de notre souveraineté énergétique. Il s’agit entre autres de transformer le gaz en énergie pour rompre la dépendance. Et c’est à partir de ce seul instant qu’on pourra envisager d’avoir une politique de maîtrise des coûts et de baisse des prix à un niveau important. Ces variations des cours mondiaux ne permettent pas a priori de dire que nous allons baisser ou augmenter, cela ne peut dépendre que de paramètres scientifiques maîtrisés par la commission de régulation. Pour avoir la maîtrise et dire de façon certaine ce qui sera fait, il faut avoir la maîtrise des coûts, ce qui n’est possible que quand on produit ses propres hydrocarbures. On ne peut importer, ne pas maîtriser le cours du marché et dire a priori : je vais vendre à tel prix.
Par contre, si vous produisez votre propre hydrocarbure, vous pouvez même mettre dans vos centrales à perte et permettre d’avoir des prix raisonnables. » Il s’y ajoute à ses yeux que le Sénégal, dans sa volonté de diversification de ses sources et pour éviter la tyrannie des importations de pétrole, s’est engagé dans la voie du mix énergétique, qui a permis d’injecter près de 22% d’énergie renouvelable dans le mix de Senelec. C’est une option politique, dit-il, pour casser la tyrannie et dans le terme, maîtriser le destin énergétique. « Entre-temps, les hydrocarbures sont arrivés et nous allons passer au gaz parce qu’on ne peut pas avoir du gaz et ne pas l’utiliser comme source d’énergie pour essayer de baisser nos coûts », souligne le ministre du Pétrole et des Energies. Mais, avoue-t-il, le système électrique sénégalais tel qu’il est configuré ne peut pas absorber plus de 20% d’énergies renouvelables, sinon il ne va pas tenir à cause de l’intermittence, parce qu’obligé de consommer l’énergie produite à temps réel, faute de possibilité de stockage.
«LES LIMITES DES ENERGIES RENOUVELABLES»
Selon le ministre, il y a également la particularité liée au fait que l’énergie renouvelable ne peut pas être utilisée massivement au Sénégal, comme en Europe. Car en Europe dit-il, « le pic, c’est le jour parce qu’ils sont industrialisés alors que chez nous, la pointe, c’est le soir. C’est-à-dire qu’à Dakar, la consommation atteint les 300 mégawatts le jour et à partir de 19h jusqu’à 23h, elle monte à 400 voire 450 mégawatts et dès 00h, elle commence à baisser jusqu’au petit matin. Et quand tout le monde va en ville et au travail, on ferme les maisons et on éteint les téléviseurs. A ce moment, la consommation baisse jusqu’à 100 mégawatts.
Malheureusement, le soleil se couche à 19h. Donc c’est au moment où on en a besoin qu’on perd l’énergie solaire alors que le stockage coûte excessivement cher. Et j’achète le kilowatt/heure. Parce que ce sont des privés qui produisent cette énergie et qui la revendent à la Senelec à 60 F cfa voire 70 Fcfa le kilowatt/heure. Et si vous y ajoutez le stockage, vous allez l’acheter à 120 Fcfa pour devoir le vendre aux Sénégalais à 115 voire 118 F cfa, ce qui coûte déjà très cher. C’est cela qui fait qu’on ne peut pas, contrairement à ce que beaucoup disent, mettre du solaire partout ».
Revenant sur la tenue d’une telle rencontre avec la presse économique, il a affirmé que le secteur énergétique est très sensible aux manipulations et c’est pourquoi il faut s’armer de science, de conscience et être extrêmement prudent et privilégier la stabilité du pays. D’où l’importance de ce type de séminaire, pour comprendre que la problématique du secteur est un enjeu important pour nous tous, parce que l’économie du monde marche à l’énergie et c’est ainsi que, quelle que soit la perspective envisagée, tout part de l’énergie et son contrôle a été à l’origine du monde.
LA STRATEGIE PAYANTE DE LA POLICE
Les policiers habillés en civil étaient nombreux, hier au centre-ville lors de la manifestation interdire du collectif Nio Lank. C’est grâce à eux que la Police a pu interpeller plusieurs personnes venues manifester.
Les policiers habillés en civil étaient nombreux, hier au centre-ville lors de la manifestation interdire du collectif Nio Lank. C’est grâce à eux que la Police a pu interpeller plusieurs personnes venues manifester.
Comme à chaque manifestation non autorisée, la Police lâche dans la foule beaucoup de ses éléments en civil. Ce qui lui facilite les arrestations et les identifications par surprise. Hier, lors de la marche interdite par le préfet de Dakar, des policiers en civil se sont disséminés dans la foule composée de journalistes et de simples curieux. Comme des Sénégalais lambda, des dizaines de jeunes policiers habillés en pull avec capuchon, pantalon kaki, Jean, T-shirt et bonnet avaient l’avantage de reconnaître les personnalités publiques venues participer à la manifestation. Ce qui leur a permis de procéder facilement aux arrestations.
Thiat, Aliou Sané et d’autres manifestants ont été neutralisés par des policiers en civil. «Il faut faire attention, car les civils sont très nombreux ici. Ils peuvent s’habiller comme nous tous et même vendre du café», avertit un jeune. Alors que beaucoup d’entre eux ont opté pour un look décontracté, le policier qui a participé à l’arrestation de Thiat (rappeur et membre du mouvement Y en a marre) s’est déguisé en Baye Fall. Une stratégie qui a parfaitement bien payé, puisqu’elle a permis à la Police les personnes publiques connues venues participer à la marche.
FADEL BARRO : «IL FAUT QUE LES BAYE FALL PORTENT PLAINTE CONTRE LA POLICE»
Alors que les policiers en civil tentaient de disperser les journalistes et autres badauds, trois agents en civil identifient un manifestant, l’interpellent et l’embarquent dans la L200 garée à côté du Dragon et du camion de la Police. Ce trio habillé différemment, les visages fermes, est insensible aux déclarations du manifestant qui criait : « A bas la dictature ». Le travail accompli, le trio rejoint la foule en empruntant des chemins différents en attendant de mettre un visage sur une autre personne appartenant aux différents mouvements ou collectifs initiateurs de la manifestation. L’un d’eux, coiffure de type dégradé, vêtu d’un pull noir, tout souriant, se mêle à la masse sous le regard des journalistes et autres vendeurs ambulants qui ont fini par le reconnaître. Cette méthode a marqué l’ancien coordonnateur du mouvement Y en a marre, Fadel Barro qui les qualifie même de nervis. «J’ose même dire que ce sont des policiers qui viennent sans carte professionnelle arrêter des gens. Ce sont des nervis en tenue Baye qui ne font pas honneur à cette communauté qui aident la Police à procéder à des arrestations. Il faut que les Baye Fall portent plainte contre la Police, car il ne faut pas qu’elle utilise cet accoutrement aussi spirituel pour faire des actes de vagabondage», déplore-t-il. Ce sont les mêmes agents en civil qui ont arrêté le Professeur Malick Ndiaye. Pour l’activiste, il a été arrêté alors qu’il parlait au téléphone devant un vendeur de café.
Pour le syndicaliste Mamadou Lamine Dianté, cette méthode d’arrêter rappelle la manière de Tonton Macoute qui était membre de la milice paramilitaire des volontaires de la Sécurité Nationale en Haiti. Il soutient que ce sont des policiers qui sont habillés à l’image de vendeurs de café et qui se sont infiltrés entre les populations afin d’identifier des gens pour les arrêter.
LA LIBERTE DE LA PRESSE EN «LARMES»
Après avoir très tôt muselé les leaders du mouvement «Nio Lank», les forces de l'ordre ont décidé de prendre pour cible les journalistes en tirant à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes sur eux et en les interpellant.
Manifestement, les forces de l’ordre ne digèrent pas les journalistes. En effet après avoir très tôt muselé les leaders du mouvement «Nio Lank», elles ont décidé de prendre pour cible les journalistes en tirant à plusieurs reprises des grenades lacrymogènes sur eux et en les interpellant.
On se trompe de guerre, si on se trompe d’adversaire. Hier, les forces de l’ordre se sont vraiment trompées d’adversaires, à la limite volontairement. En effet pour un pays qui se gargarise de sa démocratie, le spectacle n’était pas beau à voir : des journalistes versant de chaudes larmes à cause des grenades lacrymogènes, les fils de la camera du site «dakaractu.com» coupés par les policiers.
Même Abdou Léye Ndiaye, reporter à la télévision DTV, a été interpellé malgré sa carte professionnelle qu’il a présentée. Ces dérapages ont été perpétrés parce que dans l’ensemble, les policiers n’avaient manifestement pas de quoi se mettre sous la dent. D’autant que la Place de l’Indépendance a été encerclée par les forces de l’ordre dès les premières heures de la matinée. Il en est de même de l’avenue menant au Palais de la République. On a l’impression que le centre ville est en état de siège.
Décidés à tenir leurs promesses, Aliou Sané et «Thiat» du mouvement Yen a marre sont déjà en place à 15h pour manifester. Mais c’est peine perdue pour les deux activistes. Leurs velléités se sont heurtées à un bouclier de gendarmes et ils ont été rapidement muselés. Sur l’avenue Pompidou (ex-Ponty), les autres manifestants qui ont tenté de braver l’interdiction du préfet sont interpellés par des policiers en civil qui s’étaient fondus dans la masse de manifestants pour mieux les cerner. Il s’est ensuivi des altercations de plusieurs minutes entre les forces de l’ordre et les journalistes. Rouge de colère, le cameraman du site «dakaractu.com» a failli même en venir aux mains avec le policier qui a coupé le fils de son appareil.
LE CHEF DE L’OPERATION IRONISE : «LA SITUATION EST STABLE, CE SONT SIMPLEMENT LES JOURNALISTES QUI MANIFESTENT»
Empêchés de faire correctement leur travail, les journalistes sont encore chassés à coup de grenades lacrymogènes jusqu’au rond-point de Sandaga. Visiblement fatigués par cette confusion, ils décident de ne pas obtempérer. Mais c’était sans compter avec la volonté du chef de l’opération de disperser les reporters. «Jette leur une grenade», ordonne-t-il à un membre de son équipe qui s’exécute sans broncher. Au téléphone le chef de l’opération se permet même d’ironiser : «La situation est stable, ce sont les journalistes qui manifestent». Dans ce brouhaha, un autre manifestant fait irruption et déverse sa bile sur les Sénégalais qui sont insensibles à leur cause. «Macky Sall n’a qu’à augmenter les prix de l’électricité et de l’eau parce que les Sénégalais sont des peureux», s’indigne l’activiste qui est lui aussi interpellé avant même qu’il ne termine sa déclaration.
«A BAS LA DICTATURE DE MACKY SALL !»
Même sort pour le président du mouvement «ALERTE» Cheikh Sadibou Diop. Rapidement identifié et interpellé par les forces de l’ordre, ce dernier s’est agrippé aux grilles de la fourgonnette de la police pour crier son râle-bol : «A bas Diaye Dolé ! A bas la dictature !». Le président du mouvement AGIR Thierno Bocoum n’a lui aussi eu que le temps de sortir de sa voiture en scandant : «courant bi dafa cher ! courant bi dafa cher ! (le prix de l’électricité est chère) avant d’être empoigné et arrêté par la police.
Un des rares des leaders à ne pas être interpellé, le syndicaliste Dame Mbodj a indiqué pour sa part qu’ils ne vont pas céder à la dictature du régime de Macky Sall. A l’en croire, il faut donner la place à une gouvernance patriotique.
Echappant à la vigilance des gendarmes, il a souligné que Macky Sall veut semer la zizanie au sein du mouvement «Noo Lank» en libérant Babacar Diop et en maintenant Guy Marius Sagna en prison. «On ne va pas accepter qu’on laisse Guy Marius Sagna en prison», prévient l’enseignant. A signaler qu’il y avait beaucoup de manifestants comme lors du rassemblement du 13 décembre à la Place de la Nation.
Par Amadou Lamine Sall
18 ANS QUE SENGHOR ATTENDAIT SA «SOPE» !
Mon cher poète, ils étaient tous là, venus dire à votre épouse si tant aimée combien nous aussi, nous l’aimions. Le Président Macky Sall et son épouse étaient là : Marième Faye Sall, belle et si élégante elle aussi, dans sa robe de mousseline noire.
Mon cher poète, ils étaient tous là, venus dire à votre épouse si tant aimée combien nous aussi, nous l’aimions. Le Président Macky Sall et son épouse étaient là : Marième Faye Sall, belle et si élégante elle aussi, dans sa robe de mousseline noire.
Mon cher poète, le Président Sall a « la courtoisie et l’intelligence du cœur ». Il vous a construit en lui une bien belle maison, car tout ce qui vous touche le touche et nous pouvons en témoigner de par les actes posés et accomplis, à chaque fois que nous avons porté à sa connaissance nos difficultés de remplir les missions de la Fondation L.S.S. Nous ne battons pas le tam-tam pour Macky Sall, encore que vous nous avez appris à le battre pour ceux qui accomplissaient des œuvres de beauté. Disons simplement que nous ne faisons rien d’autre ici en citant le Président Sall, que de montrer du doigt le nid protecteur et désigner l’oiseau qui l’habite. Qui honore Senghor, Dieu l’honore. Mon cher poète, le gouvernement aussi était présent. Les Généraux étaient présents, ceux dont vous disiez qu’ils ne faisaient pas de coups d’État militaire, parce qu’ils lisaient le latin et le grec, dans le texte. Le peuple Sénégalais était présent.
Abdou Diouf que l’âge rend si joliment argenté et dont la présence dans cette cour de l’Hôpital Principal, après Verson en Normandie, en ce triste jeudi du 28 novembre devant le cercueil de Colette, nous a rembobinés le film de la vie d’un jeune administrateur choyé par les dieux et dont vous avez tissé le parcours, fil après fil, de bout en bout, avec générosité.
Avec son épouse, Madame Élisabeth Diouf, ils ont honoré la mémoire de Colette Senghor sans épargner au cœur fragile de l’âge, le dernier de leur énergie. Ainsi, le temps apaise, réconcilie et retient mieux ce qui est beau à nommer ! Il était là l’invincible Moustapha Niasse.
Quel verbe et quel adjectif nous faudrait-il aller chercher dans des dictionnaires encore à écrire, pour dire sa fidélité à Léopold Sédar Senghor et sa présence soutenue partout ou votre nom est sur une langue ? Moustapha Niasse habite votre nom, mon cher poète, et de ce nom il a fait un trophée qui le précède partout dans la lumière, le savoir et l’éloge. Il vous aime. Dans son dictionnaire intime, à la lettre «A », vous prenez la place du mot « amour ».
Le maire de Verson, Jean Marie, était là avec les proches de Colette. Ce maire doit être salué. Il a veillé sur votre épouse comme si vous y étiez. L’infatigable Bosio aussi, les bras et le cœur chargés de tant de vos miroirs, était là. En somme, ils étaient venus de partout, tous rassemblés autour de Colette : « divers de teint[…] couleur de café grillé, d’autres bananes d’or et d’autres terre des rizières », comme vous le chantiez avec merveille. Mon cher poète, n’ont pas manqué les membres de la Fondation L.S.S conduite par cet autre enfant magique de Joal, notre frère si bienaimé Raphaël Ndiaye. Il fut le maitre de cérémonie devant le cercueil de Colette et la cérémonie a été belle, haute et fervente.
Chaque femme, chaque homme, chaque visage dans cette cour de l’hôpital en ce matin de novembre, était une prière. C’est ainsi que nous avons voulu « livrer non aux ténèbres, mais à la lumière, un être resplendissant qui chaque jour nous offrait une étoile». Telle était Colette Senghor. Mon cher, si cher poète, je sais que le temps vous manquera pour lire cette lettre. Vous êtes d’avance pardonné.
Prenez votre temps. Oui, Colette est arrivée et tout chante au ciel.Vous êtes tout à elle et le fils Philippe Maguilen ne se lasse pas de dormir dans les bras de sa maman qui lui a tant manqué. Vous voici enfin réunis et un tel bonheur laisse peu de place à d’autres regards. La famille Senghor, toute ta famille mon cher poète avec la si bienaimée Hélène Senghor, ont régenté sur du papier musical cet émouvant et puissant hommage à votre épouse Colette Senghor. Elle était si heureuse dans son cercueil ! Nous savons que vous étiez là dans cette cour de l’hôpital Principal. Nous vous avons senti très pressé. Vous aviez hâte d’être enfin seul avec elle et Philippe. A la cathédrale, vous êtes venu écoutiez avec ferveur la messe et vous chantiez avec les nombreux amis et fidèles venus accompagner la Normande « aux yeux pers ». Au cimetière de BelAir où les chants ont également bercé tous ses habitants du grand sommeil, nous vous avons vu sourire quand le cercueil finissait d’être installé dans le caveau, des gerbes de fleurs avec.
Les maçons ont remis les briques avec soin, refermé la dalle dans la prière et la ferveur des cœurs. Et le silence a pris toute la place ! En franchissant le portail du cimetière avec les derniers accompagnateurs pour vous laisser seul goûter enfin aux retrouvailles, nous vous avons entendu chanter et louer le Seigneur d’avoir de nouveau Colette dans vos bras. Nous n’allons plus pleurer. Nous restons éblouis dans la splendeur de ce mystère de novembre :née en novembre, Colette Senghor nous a quittés en novembre et vous évoquiez dans vos écrits les retrouvailles de novembre : «…tes yeux en novembre comme la mer d’aurore autour du Castel de Gorée / Tu viendras et je t’attendrai à la fin de l’hivernage / … Je te ramènerai dans l’île deTabors /Que tu connais : je serai la flûte de ma bergère / ». N’est pas Senghor qui veut ! Et si l’on croit qu’il n’est pas difficile d’être Senghor, le plus difficile est de le rester !
Avec Boucounta Diallo, dans la voiture qui nous ramenait aux « Dents de la mer » pour y recevoir avec la famille les condoléances des Sénégalais émus, nous avons entendu votre insistante question : « Alors, et Joal ? Nous serons cette nuit en route. Hâtez-vous, et ne tardez point». Mon cher poète, votre famille, cette magnifique famille Senghor, n’a pas oublié et votre vœu et celui de Colette. Elle prépare le voyage et il sera beau le voyage vers « joal-l’Ombreuse / Sur la colline au bord du Mamanguedj / près de l’oreille du sanctuaire / ». Non, nous n’avons pas oublié que nous devons vous coucher « sous Joal-la-Portugaise / … entre le Lion…et l’aïeule Téning-Ndyaré / ».
Et comme vous l’avez écrit vous-même : « … Là-haut chanteront les alizés sur les ailes des palmes / … je dors et ne dors pas / … Et Marône la Poétesse ira rythmant « Ci-gît Senghor, fils de Dyogoye-le-Lion et de Nyilane-la Douce / Si fort il aima le pays sérère, les paysans, les pasteurs, les pêcheurs, les athlètes plus beaux que filaos et les voix contraltos des vierges, qu’à la fin son cœur se rompit. / … Et vos chants le bercèrent sous la terre maternelle. » Oui, la terre maternelle vous attend.
Oui, votre famille vous a entendu et à la suite de Moustapha Niasse, nous avons aussi témoigné pour que Joal soit la route qui ouvre les alizés pour les pèlerins nombreux qui, demain, prendront toutes les routes du monde vers le chemin du sanctuaire pour venir vous embrasser et prier, prier, prier pour vous. Tiens, un moment émouvant à vous rapporter, mon cher poète : la visite du Président Abdoulaye Wade venu présenter ses condoléances à la famille Senghor, dans votre résidence. Son discours était celui d’Abdoulaye Wade. Il n’a pas failli à sa légende de « Djombor » !
D’une voix trainante et avec une apparente belle santé, le vieux samouraï a loué Colette Senghor et dit tout le bien dont elle l’avait entouré. A vous qui avez hanté son rétroviseur de Président en exercice, il a témoigné et dit son admiration et son attachement. Nous nous sommes alors rappelés de votre enseignement : « Dépassement n’est pas supériorité, mais différence dans la qualité ». Moustapha Niasse, éloquent et inspiré, dira au savoureux patriarche, l’utopiste fondateur, le merci d’altitude de toute la famille Senghor.
Ensuite, le Président Wade a tenu à prendre une photo devant votre statue sur la corniche, humble monument que j’avais enfin réussi à y ériger après moult obstacles. Un sympathique dîner a été servi à la famille Senghor par le Président Wade, à son domicile situé à deux jets de pierre des « Dents de la mer ».Nous étions à sa table avec François Collin, Boucounta Diallo, Miguel Senghor, Habib SY, son ancien Directeur de Cabinet. Constat : Abdoulaye Wade a honoré jusqu’à la dernière côtelette de mouton le méchoui servi. Le vieux lion a encore de l’appétit et des dents !
Tout le monde est averti! Il nous a entouré d’une tendresse infinie. Mon cher poète, nous avions coutume de vous faire le point sur l’état politique du monde et sur tous les continents, en commençant par le Sénégal, ce pays qui vous garde dans sa mémoire fondamentale. Nous ne dirons rien, mais il n’est plus possible de se taire. Notre salut est dans notre unité. Il nous faut aussi préparer à construire la longue échelle pour remonter du fond de la fosse boueuse et nauséabonde de l’indiscipline et de l’inconfort moral. Il nous faut « économiser Dieu » et nous prendre nous-mêmes en charge en travaillant davantage, déserter l’arbre à palabres, supplier la politique à retirer ses robes en haillon. Monsieur le Président, mon si cher poète, prier aussi pour nous.
C’est un vendredi ce 20décembre 2019.Je connais le poids de votre foi et l’universalité de votre cœur. Notre terre n’est pas belle. Elle a mal et Dieu ne sourit plus. Nous vous laissons maintenant jouir de vos retrouvailles avec Colette et que l’amour, comme hier, triomphe ! Mon cher poète, où que nous allions de par le vaste monde, nous avons toujours avec votre nom devenu un visa, notre « billet retour ». Vous nous avez construit une mémoire du retour avec ce vaste royaume d’enfance, bruyant, pierreux, mais beau : notre Sénégal ! Nous vous avons beaucoup, beaucoup aimé Sédar et aujourd’hui encore, plus qu’hier. Oui, c’est bien avec votre disparition qui n’est pas une disparition, vous l’éveillé dans l’invisible, que commence votre vraie vie ! Vous resterez toujours pour nous une quête, un désir ! Dormez donc ! Sur la route vers Joal, dormez !Nous veillerons sur les livres et nous prêterons l’oreille à votre voix, dans le concert des alizés.
Amadou Lamine Sall
poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
«J’AI ETE ACCULE ET JE PREFERE PARTIR LA TETE HAUTE»
Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Saliou Samb est revenu sur les véritables raisons de son départ.
Saliou Samb n’est plus président du Stade de Mbour. Après presque 9 ans au poste, il a rendu le tablier, suite aux vagues de critiques liées à sa gestion des affaires. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Saliou Samb est revenu sur les véritables raisons de son départ.
Vous venez de démissionner après 9 ans à la tête du Stade de Mbour. Qu’est-ce qui a motivé une telle décision?
Effectivement je viens de présenter ma démission à la tête du stade de Mbour et aussi à la tête de la Direction du Stade Sa qui gérait le club professionnel. J’ai convoqué la direction du club et je l’ai élargi au comité des supporters. Je leur ai dit que ma décision relève d’une considération personnelle. C’est une décision ferme et irrévocable. Donc à partir d’aujourd’hui, je me décharge de toutes responsabilités au niveau du Stade de Mbour. Mais comme je l’ai toujours dit, le Stade de Mbour reste mon club de cœur dont je suis un fervent supporter. En tant que Mbourois, je continuerai le rôle que je dois jouer au sein de l’équipe, mais pas en tant que président du club professionnel. Ce n’est plus possible.
Il y a forcément des investissements que vous avez faits. Est ce que vous les réclamez?
Il n’y a pas longtemps que j’ai fait une vidéo dans laquelle je disais que je tenais les 80%du club professionnel de Mbour. Mais j’ai bien réfléchi et je sais que personne ne peut détenir la vitalité de ce club qui reste très populaire. Ce club est un patrimoine. Mais à un moment donné, la vision que j’avais voulu donner à ce club sur la gestion en imposant le professionnalisme n’a pas été possible. Lorsque j’ai constaté qu’il y a beaucoup de gens qui se sont opposés, j’ai donc lâché prise. Maintenant, tout ce que j’ai investi comme argent, que ce soit le bus, les 900 millions, je les offre gratuitement au Stade de Mbour. Je tourne la page pour mieux m’occuper de ma famille, de mon travail et essayer d’aller en avant. J’ai fait 9 ans à la tête du Stade de Mbour. Et j’ai toujours résisté à beaucoup de choses pour subvenir aux besoins de l’équipe en serrant ma ceinture. Mais en un moment donné, les amis ont eu raison sur moi. Aujourd’hui, j’ai fait un constat amer. C’est très difficile de gérer une équipe populaire car dans le monde professionnel, c’est devenu incompatible, voire impossible. Il y a des forces obscures, des gens malintentionnés tapis dans l’ombre qui ne veulent pas que l’équipe se professionnalise. Ce sont des gens qui vivent au détriment de l’équipe. Quand vous touchez leurs intérêts, ils se rebiffent. Ce sont des gens qui ont tellement de temps pour faire de la calomnie et manipuler l’opinion. Quand nous vendons un joueur, ils disent que ce sont ces retombées qui me permettent de vivre. Pendant longtemps, j’ai sacrifié la vie de ma famille. J’ai privé ma famille de luxe pour investir dans le club. Mais s’il n’y a pas de reconnaissance, je préfère me retirer et passer à autre chose. Je peux relever d’autres défis dans d’autres domaines. Je n’ai plus la tête ni le cœur à gérer cette équipe. Je ne peux pas faire partie d’une équipe où les gens sont des loups qui montent des cabales.
Quels sont ces gens qui vous ont poussé à la démission?
C’est ma famille. Mes filles commencent à grandir. Et quand elles regardent les réseaux sociaux dans lesquels leur père est insulté et traîné dans la boue, vraiment elles sont abattues. Il y a aussi des gens qui sont à l’extérieur qui ne font rien pour l’équipe, mais passent leur temps à insulter. Quand ma grande fille m’interpelle sur ces déclarations incendiaires, je n’ai pas de réponse à lui donner. Je me rappelle l’ancien président du stade de Mbour, mon oncle Karim Sarr qui disait aux gens « qu’un lavage mortuaire doit être un don de soi, mais si la personne s’agrippe à ça, c’est parce qu’il y a un intérêt derrière ». Comme j’ai toujours fait du bénévolat et qu’il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas cela, il serait mieux de passer à autre chose. Je peux continuer à aider ma ville dans beaucoup de domaines. Et je continuerai mon combat pour ma ville. Aujourd’hui, le Stade de Mbour est devenu un grand club en Ligue 1, respecté partout.
Le club a enregistré deux défaites en deux journées. Pensez-vous que c’est le bon moment pour démissionner ?
Il n’y a jamais un moment idéal pour quitter. C’est que la personne arrive parfois à bout car il y a une succession d’actes commis qui font que la personne ne peut plus faire marche arrière. Donc, j’en suis arrivé à ce stade. Nous avions fait une période hivernale de qualité avec plus d’un mois de regroupement. Ce qui est rare pour les clubs sénégalais. Vous vous décarcassez, mais il y a toujours des gens qui sont prêts à saboter. Je rappelle que jamais je n’ai voulu gérer le Stade de Mbour. Ce sont les jeunes qui sont venus massivement à plusieurs reprises me trouver à Dakar pour me proposer la gestion du club. Et pourtant j’avais toujours refusé. Nous somme en Ligue 1 depuis 7 ans et nous avons remporté la coupe du Sénégal. Il est temps de passer à autre chose car je ne suis pas indispensable. Maintenant, c’est une occasion pour les gens qui s’agitent de prendre les rênes du club et de faire plus.