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27 juillet 2025
par Abdoul Mbaye
BIEN COMMUNIQUER SUR LES RÉFORMES DU FRANC CFA
Il appartient désormais aux techniciens de la monnaie et de la finance, de prendre le relais en matière de communication, et de bien expliquer au public et aux opérateurs économiques que tout ce qui n’est pas « politique » ne change pas pour l’instant
Samedi 21 décembre 2019, Alassane Ouattara, président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de l’UEMOA, a annoncé une réforme majeure du franc CFA en présence du président Emmanuel Macron. Ce dernier en a confirmé les principes relevant de l’Accord de coopération liant la France et les États membres de l’Union.
Au terme du weekend, lundi 22 décembre, la presse titrera sans aucun doute « Mort du franc CFA et naissance de l’ECO». Il n’en est pourtant rien. Aussi est-il important de certes insister sur l’importance de la réforme survenue, mais aussi de rassurer sur le maintien des fondamentaux qui valent au franc CFA un si haut degré de confiance de la part du public, des opérateurs économiques ressortissants des États membres de l’Union, mais également de ceux de l’étranger.
Les évolutions historiques actées le 21 décembre 2019 après 46 années d’immobilisme débarrassent le franc CFA de tout ce qui pouvait encore apparaître comme vestiges de la période coloniale.
Une nouvelle dénomination sera donnée à notre monnaie commune et africaine. Le terme « CFA » comme « Communauté Financière Africaine » rappelant encore « Colonies Françaises ‘Afrique » disparaîtra. Par contre les fondamentaux de la monnaie seront conservés comme nous le montrerons ci-après.
L’obligation de déposer 50% des réserves de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) auprès du Trésor public français était contrepartie du concours apporté par la France pour assurer la libre convertibilité du franc CFA. Cette obligation est supprimée et la BCEAO gérera ses réserves sous la seule contrainte de ses propres principes de gestion.
Des représentants de la France ne siègeront plus au sein des organes de décision et de gestion de l’UEMOA.
Pour une monnaie entamant une nouvelle vie, et s’apprêtant à céder la place à une autre unité de compte, l’essentiel est pourtant ailleurs. Et il est important de le relever afin d’éviter anticipations et spéculations qui pourraient contribuer à entamer la confiance en elle avec de graves conséquences possibles sur l’économie réelle et les paiements extérieurs de l’UEMOA.
Tout d’abord, la parité de notre monnaie ne varie pas. Elle demeure à son niveau antérieur. La réforme, pour importante qu’elle soit, n’affecte donc pas le pouvoir d’achat de notre monnaie commune. Il faut d’ailleurs continuer à l’appeler franc CFA dans l’attente de la prise en compte du changement de dénomination par les instruments légaux appropriés.
Les signes monétaires (billets et pièces) CFA continueront donc de circuler et devront être acceptés en paiement sur les territoires de l’Union. Les deux signes monétaires (CFA et ECO) circuleront même concomitamment pendant un laps de temps lorsque viendra le moment de la substitution.
Enfin, le concours sous forme de ligne de prêt de devises que la France mettait à la disposition de la BCEAO est conservé. Rien de honteux à cela. Il ne s’agit que d’un possible prêt, après ceux rendus disponibles par le Fonds Monétaire International (FMI) ou d’autres négociés ailleurs. Emprunter n’est pas signe de néocolonialisme. Cependant l’information du maintien de cette facilité de dernier recours, dont on a tendance à exagérer l’importance en la qualifiant de « garantie de convertibilité », permet de livrer au marché un message rassurant évitant d’entamer la confiance des détenteurs actuels ou futurs du franc CFA dans l’attente de l’ECO.
Les annonces politiques ont eu lieu. Elles ont privilégié dans l’ordonnancement des changements cités les éléments politiques. Elles ont d’ailleurs permis, par l’ordre de prise de parole, de prendre conscience que tous ces changements dépendaient avant tout de la décision des chefs d’État africains. Il appartient désormais aux techniciens de la monnaie et de la finance, BCEAO et banques secondaires en particulier, de prendre le relais en matière de communication, et de bien expliquer au public et aux opérateurs économiques que tout ce qui n’est pas « politique » ne change pour l’instant pas.
Cette réforme est majeure, mais elle est également de grande intelligence en ce qu’elle allie changements historiques et maintien de fondamentaux pour conserver la confiance en notre monnaie.
Le temps d’autres réformes viendra. Celle-ci n’était qu’un premier pas devenu urgent et nécessaire. Le futur sera celui d’une monnaie restant africaine mais s’ouvrant à davantage de pays de notre région et gérée dans des conditions optimales qui ne feront pas renoncer aux acquis positifs construits par les pionniers à l’échelle mondiale d’une union monétaire achevée. Car faut-il le rappeler, l’UMOA n’a pas été moins que cela : un modèle donné au monde par des pays africains.
par Alassane Kitane
LA LIGNE DE DÉFENSE MENSONGÈRE DE MAKHTAR CISSÉ
Vous faites un parjure en comparant la capacité de production actuelle de la Senelec à celle sous Diouf ou sous Wade : les fluctuations du marché du pétrole que vous évoquez vous-même n'étaient-elles pas plus périlleuses à cette époque ?
« …l'autorité exclut l'usage de moyens extérieurs de coercition ; là où la force est employée, l'autorité proprement dite a échoué » - Hannah Arendt
1. Les mensonges du clan Makhtar Cissé sur la Senelec
Le mensonge est profondément humain, car il prouve une certaine forme d’intelligence. Mais quand le mensonge devient un mode de gouvernance, il finit tôt ou tard par détruire la notion d’autorité et par ricochet, le tissu social. Qu’arrive-t-il à une société ou à une famille dont le chef fonde toute sa légitimité sur le mensonge ? Ce chef de famille ou d’État n’a d’autre choix (lorsque ses menteries auront saturé les consciences) que d’imposer son mensonge comme étant la vérité : c’est là le mobile de toutes les formes de dictature. Un père de famille qui a perdu l’amour de ses enfants se réfugie derrière l’autoritarisme. Et c’est la même chose pour un chef d’État qui a perdu la confiance de son peuple : la force brute devient son principal levier politique. L’usage intempestif de la violence dans une démocratie est révélateur d’une crise d’autorité, d’un déficit énorme de légitimité.
Notre ministre, le génie des hydrocarbures, l’excellent Makhtar Cissé, prétend que la hausse du prix de l’électricité est dictée par les aléas liés aux cours non maitrisés du baril du pétrole et du dollar. Que valent de telles explications face à deux réalités qui s’imposent à l’esprit et à l’œil. La première est que le baril du pétrole a toujours fluctué, ce qui impose à un État sérieux de trouver des mécanismes de péréquation susceptibles d’amortir les chocs. De 2009 à 2019 le baril du pétrole a connu toute sorte de variation : on est passé de 139 dollars (en moyenne parce qu’il y a une pique qui a frôlé les 150 dollars) à 62,98 dollars. Qu’a-t-on fait des périodes fastes où le prix du pétrole a chuté jusqu’à 40 dollars ? La Senelec ne pouvait-elle pas s’inscrire dans la dynamique des contrats prédéterminés avec ses des fournisseurs ou une autre forme de péréquation ? Il n’y a pas de société ou même d’État au monde qui maîtrise les fluctuations du prix du baril, mais il y a des prévisions sur lesquelles on peut s’appuyer pour ne pas subir de plein fouet le caractère brusque et aigu de certaines crises. La deuxième réalité est qu’entre 2012 et aujourd’hui, il n’y a pas une hausse exponentielle du pétrole qui puisse justifier cette mesure impopulaire qu’on veut nous imposer. Quel a été l’impact des lampes à basse tension dans la consommation ? Quel profit la Senelec a-t-elle tiré des compteurs prépayés relativement au recrutement ?
Il y a assurément mensonge sur le recrutement, car un personnel superflu est dénoncé à la Senelec : lorsqu'une entreprise traine une dette et qu'elle est subventionnée par l'Etat, elle ne peut pas se permettre de faire un recrutement pareil ! Il y a également mensonge sur les coupures d'électricité, car au soir du second tour de l'élection présidentielle, il n'y avait presque plus de coupure : consultez la presse de l'époque, car elle avait suggéré que c'était une mesure électoraliste. Peut-être qu’elle le fut effectivement, mais dans ce cas, la même explication vaut aussi pour vous. Oui, mais vous avez menti en affirmant que l'embelli de la Senelec est le fruit de la vision de Macky Sall : consultez les communiqués des conseil de ministres de l'année 2011-1912, vous y verrez tous les projets que vous avez réalisés et comment la politique énergétique et stratégique actuelle de la Senelec a été définie bien avant votre arrivée au pouvoir.
Oui, vous faites un parjure énorme en comparant la capacité de production actuelle de la Senelec à celle sous Diouf ou sous Wade : les fluctuations du marché du pétrole que vous évoquez vous-même, les aléas qui pèsent sur vous présentement n'étaient-ils plus périlleux à cette époque ? Comparez le budget du Sénégal à ces différentes périodes, le PIB, les capacités financières liées, entre autres, au nombre d'abonnés, aux effets des mesures prises entre 2011 et 2012 et à la clémence du marché du pétrole. Imaginons un père de famille qui dit qu'il y a dix ans j'avais un téléviseur ordinaire, en 2019, j'ai un téléviseur plat, ça se voit que je travaille dur et bien ! C'est du sophisme, car il sait très bien que le prix et la qualité technique du téléviseur ne dépendent pas de lui et que s'il fait le ratio, son pouvoir d'achat n'a pas augmenté d'un centime. Arrêtez d'arnaquer le peuple !
2. Rappel de quelques faits et dates
Le J.O. N° 6571 du lundi 14 février 2011 créant et organisant le fonds spécial de soutien au secteur de l’énergie (FSE) donne un clé de lecture précise sur les mesures qui ont été prises pour renflouer la Senelec. C’est grâce à ce fonds que les coupures de courant ont été presque ramenées à des proportions raisonnables. En septembre 2010 déjà l’ancien ministre Samuel Sarr présentait un rapport sur les « perspectives de redressement du secteur ». Dans ce rapport il y avait non seulement le diagnostic des difficultés de la Senelec, mais aussi une politique d’incitation à la baisse de la consommation d’électricité par les ménages. Les lampes à basse tension ont été vulgarisées et mises sur le marché.
Selon le rapport du Système d’information énergétique du Sénégal (SIE) de 2010, le taux d’électrification nationale en 2010 était de l’ordre de 54 % contre une moyenne mondiale de 60 %. Selon toujours le même rapport, « les objectifs initiaux fixés par le gouvernement dans le Programme d’Actions Sénégalais d’Electrification Rurale (PASER) qui visait à porter le taux d’électrification rurale à 30% en 2015 puis à 62% à l’horizon 2022, pourraient largement être atteints avec des taux respectifs de 38,4% et 77,4% pour 2015 et 2022 ». Il est facile de voir comment ces chiffres sont présentement revendiqués par Macky Sall. Qu’est-ce que le gouvernement de Macky Sall a fait de toutes ces études ? Les fanfarons du régime viennent nous snober avec des taux dont ils ne sont guère les auteurs. Plusieurs personnes ont écrit le même article dans des médias différents, ce qui laisse croire que c’est des éléments de langage, une standardisation d’une rhétorique ! Ils n’ont jamais parlé du principe de la continuité de l’État quand ça ne les arrange pas. En 2008, le baril du pétrole frôlait les 150 dollars (110 dollars en 2010) : comparons ces données avec celles actuelles pour comprendre que la mesure de hausse est plutôt due à une mal gouvernance manifeste. Le gouvernement du Sénégal est devenu spécialiste de la rhétorique des chiffres, ce qui lui permet de maquiller ce qu’il veut. Mais la réalité est toujours rebelle aux élucubrations mathématiques ! Cette façon de gouverner montre que ce régime est indigne de gouverner une nation aussi civilisée que le Sénégal.
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MACKY EXERCE SON DERNIER MANDAT
La présidentielle, ses relations avec Wade - AIDA MBODJIE dit tout
Lors de la dernière présidentielle du 24 février 2019, Aida Mbodji avait, publiquement, déclaré qu’elle ne soutiendrait aucun des 5 candidats en lice. Mais, certains la soupçonnaient d’avoir soutenu, en cachette, le président de la République, Macky Sall lors de ces joutes. Elle dégage en touche ces accusations portées contre elle. Face à Mamoudou Ibra Kane, la parlementaire répond sans sourciller. « Je suis dérangée par le mot cachette. Si je devais soutenir le président Macky Sall, je pense que je suis à une telle envergure que je ne peux pas le soutenir sans qu’on le sache », a précisé la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie. Selon elle, sa neutralité lors de cette élection présidentielle est dictée par une ligne dessinée par leur parti qui avait porté son choix sur elle.
« Macky Sall exerce son dernier mandat »
La question sur un éventuel 3e mandat du président de la république a été également au menu des débats. « Il exerce son dernier mandat. Macky Sall est beaucoup plus intelligent qu’on ne le croit. Le problème se trouve au sein de l’Alliance pour la république où les responsables se bousculent pour la succession de Macky Sall », pense Aïda Mbodj.
« La page Pds est tournée »
Par ailleurs, « la lionne du Baol » n’envisage pas retourner au Parti démocratique Sénégal, quoi qu’elle reconnait que Abdoulaye Wade demeure et reste son mentor. « La Page Pds est tournée. Est-ce que je pourrais même être dans un parti politique après mon parcours. Je crois que je suis l’une des rares responsables politiques à avoir quitté le PDS et à se frayer un chemin jusqu’à arriver à l’Assemblée nationale », s’enorgueillit-elle.
Avant d’ajouter : « Je crois au leadership féminin et, cela ne déplairait pas à Abdoulaye Wade parce qu’il est lui-même féministe ». A en croire Aida Mbodji, de tous les quatre présidents de la République qui se sont succédés à la tête de la magistrature suprême, Me Abdoulaye Wade est le plus féministe. « Il a le féminisme dans le cœur. Il tient cela de sa grand-mère », renseigne-t-elle.
De même, elle estime que des retrouvailles entre les libéraux pourraient se faire mais, cela dépend du contexte et des termes à adopter. Mais, elle pense que le PDS gagnerait à se retrouver s’il veut reconquérir le pouvoir. Se prononçant sur le dialogue politique, Aïda Mbodji salue l’installation de Famara Ibrahima Sagna. Ce dernier, dit-elle, a obtenu l’onction de l’opposition et tout le monde lui fait confiance. Son installation, explique-t-elle, va mettre fin à beaucoup d’hésitation et va permettre de démarrer le travail. S’agissant de l’affaire des 94 milliards, elle reste convaincue que la justice fera son travail.
« Moustapha Cissé sait ce qu’il dit »
Actualité oblige : le journaliste Mamoudou Ibra Kane a interpellé Aïda Mbodji sur les intrants agricoles qui font l’objet de débat surtout avec le démarrage de la campagne arachidière. Elle regrette, d’emblée, que beaucoup d’argent soit injecté à perte dans ce secteur qui, selon elle, pourrait participer au développement de l’économie sénégalaise. A l’en croire, l’Etat a créé des gros producteurs qui n’en sont pas. « Les gros producteurs sont fabriqués et façonnés par le régime actuel. Ils ne connaissent même pas où se trouvent les intrants. Moustapha Cissé est une voix autorisée qui dit ce qu’il sait ».
POUR MACRON, "LE COLONIALISME A ÉTÉ UNE ERREUR PROFONDE, UNE FAUTE DE LA RÉPUBLIQUE"
En déplacement à Abidjan, le président français a par ailleurs ajouté vouloir « bâtir une nouvelle page »
Lors d’une conférence de presse donnée à Abidjan (Côté d’Ivoire) en compagnie du président ivoirien Alassane Ouattara, samedi 21 décembre, le président français Emmanuel Macron a estimé que le colonialisme avait été une « faute de la République ».
« Trop souvent aujourd’hui la France est perçue » comme ayant « un regard d’hégémonie et des oripeaux d’un colonialisme qui a été une erreur profonde, une faute de la République », a-t-il déclaré, appelant à « bâtir une nouvelle page ».
Une déclaration qui rappelle les propos tenus en février 2017 par celui qui était alors candidat à la présidence de la République française, lorsqu’il avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». « C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie », avait-il énoncé lors d’une interview donnée à une chaîne de télévision algérienne. « Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. »
Avant cette conférence de presse, le président français et son homologue ivoirien ont annoncé la fin du Franc de la Communauté financière en Afrique, ou franc CFA. Née en 1945 sous le nom de Franc des colonies françaises d’Afrique, cette monnaie était justement désavouée par une part grandissante des opinions du continent, qui voyaient en elle une des dernières scories de la Françafrique.
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AÏDA MBODJ DIT TOUT
La présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie, invitée de l'émission Jury du dimanche sur e-media, s'est prononcé sur l'actualité sociopolitique nationale
e-media |
Aliou DIOUF & Pape D. DIALLO |
Publication 22/12/2019
Lors de la dernière présidentielle du 24 février 2019, Aida Mbodji avait, publiquement, déclaré qu’elle ne soutiendrait aucun des 5 candidats en lice. Mais, certains la soupçonnaient d’avoir soutenu, en cachette, le président de la République, Macky Sall lors de ces joutes. Elle dégage en touche ces accusations portées contre elle. Face à Mamoudou Ibra Kane, la parlementaire répond sans sourciller. « Je suis dérangée par le mot cachette. Si je devais soutenir le président Macky Sall, je pense que je suis à une telle envergure que je ne peux pas le soutenir sans qu’on le sache », a précisé la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie. Selon elle, sa neutralité lors de cette élection présidentielle est dictée par une ligne dessinée par leur parti qui avait porté son choix sur elle.
« Macky Sall exerce son dernier mandat »
La question sur un éventuel 3e mandat du président de la république a été également au menu des débats. « Il exerce son dernier mandat. Macky Sall est beaucoup plus intelligent qu’on ne le croit. Le problème se trouve au sein de l’Alliance pour la république où les responsables se bousculent pour la succession de Macky Sall », pense Aïda Mbodj.
« La page Pds est tournée »
Par ailleurs, « la lionne du Baol » n’envisage pas retourner au Parti démocratique Sénégal, quoi qu’elle reconnait que Abdoulaye Wade demeure et reste son mentor. « La Page Pds est tournée. Est-ce que je pourrais même être dans un parti politique après mon parcours. Je crois que je suis l’une des rares responsables politiques à avoir quitté le PDS et à se frayer un chemin jusqu’à arriver à l’Assemblée nationale », s’enorgueillit-elle. Avant d’ajouter : « Je crois au leadership féminin et, cela ne déplairait pas à Abdoulaye Wade parce qu’il est lui-même féministe ». A en croire Aida Mbodji, de tous les quatre présidents de la République qui se sont succédés à la tête de la magistrature suprême, Me Abdoulaye Wade est le plus féministe. « Il a le féminisme dans le cœur. Il tient cela de sa grand-mère », renseigne-t-elle.
De même, elle estime que des retrouvailles entre les libéraux pourraient se faire mais, cela dépend du contexte et des termes à adopter. Mais, elle pense que le PDS gagnerait à se retrouver s’il veut reconquérir le pouvoir. Se prononçant sur le dialogue politique, Aïda Mbodji salue l’installation de Famara Ibrahima Sagna. Ce dernier, dit-elle, a obtenu l’onction de l’opposition et tout le monde lui fait confiance. Son installation, explique-t-elle, va mettre fin à beaucoup d’hésitation et va permettre de démarrer le travail. S’agissant de l’affaire des 94 milliards, elle reste convaincue que la justice fera son travail.
« Moustapha Cissé sait ce qu’il dit »
Actualité oblige : le journaliste Mamoudou Ibra Kane a interpellé Aïda Mbodji sur les intrants agricoles qui font l’objet de débat surtout avec le démarrage de la campagne arachidière. Elle regrette, d’emblée, que beaucoup d’argent soit injecté à perte dans ce secteur qui, selon elle, pourrait participer au développement de l’économie sénégalaise. A l’en croire, l’Etat a créé des gros producteurs qui n’en sont pas. « Les gros producteurs sont fabriqués et façonnés par le régime actuel. Ils ne connaissent même pas où se trouvent les intrants. Moustapha Cissé est une voix autorisée qui dit ce qu’il sait ».
FRANC CFA, UNE FIN QUI INTERROGE
Annoncée comme un jour historique, la fin de la monnaie partagée entre la France et quinze pays africains est diversement reçue. Revue
Le Point |
Viviane Forson |
Publication 22/12/2019
La décision annoncée par les présidents de la Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, et de la France, Emmanuel Macron, à propos de la fin du franc CFA, a très vite fait réagir parmi les économistes, acteurs politiques ou encore spécialistes des questions monétaires. Si beaucoup ont souligné comme historique ce moment après 75 ans d'existence ainsi que le changement de dénomination, nombreux sont ceux qui appellent à rester vigilant quant aux contours de la future monnaie, l'Eco.
Un jour jugé historique
« Le moment historique que nous vivons aujourd'hui fait écho à notre engagement pour le changement ! » s'exclame sur sa page LinkedinKako Nubukpo, économiste togolais. « Le passage du FCFA à l'Eco est une bonne nouvelle pour l'avenir des pays qui l'utiliseront ! Nous resterons tout de même vigilants sur la question du régime de change qui devrait bientôt être résolue la parité fixe étant transitoire », a-t-il réagi, alors que ses positions sur le franc CFA, lui ont fait perdre tour à tour son poste de ministre de la Prospective et de l'évaluation des politiques publiques du Togo, en 2015 et celui de directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) à la fin 2017.
Un jour important pour le collectif Sortir du franc CFA qui se réjouit « de cette nouvelle historique » et ajoute : « Nous soutiendrons l'éco que si elle se fait avec tous les pays de la Cedeao. » Mais le collectif dit malgré tout « désapprouver la manière dont les choses se sont effectuées. Il aurait fallu le faire avec la Cedeao » analyse Makhoudia Diouf pour Le Point Afrique. « Nous attendons donc la déclaration de la Cedeao avant de nous prononcer définitivement. Alassane Ouattara est un défenseur zélé du franc CFA donc il n'a pas la légitimité ni la crédibilité pour décider de la future monnaie. Pour le président français, sa parole ne compte pas réellement pour nous. » Selon lui il faut comprendre que « le franc CFA n'est pas totalement mort car la Cemac et le franc comorien sont encore là. Au lieu de faire des déclarations depuis Abidjan, Macron, pour prouver sa sincérité, pourrait signer un décret mettant fin à la zone franc. »
« Non, le franc CFA n'est pas mort »
L'économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla affirme pourtant que « non, le franc CFA n'est pas mort. Macron et Ouattara se sont seulement débarrassés de ses atours les plus polémiques », tranche le spécialiste, coauteur avec Fanny Pigeaud de L'Arme invisible de la Françafrique. Une histoire du franc CFA, publié en 2018. « Le cœur du système est bel et bien en place (accord de coopération monétaire avec la France comme "garant" ; parité fixe avec l'euro ; politique de répression monétaire ; maintien d'une zone franc composée de pays qui commercent peu entre eux et qui logiquement ne devraient pas partager une même monnaie). Avec "leurs" réformes, Macron et Ouattara ont signé l'acte de décès du projet d'intégration monétaire entre les 15 pays de la Cedeao », écrit-il sur sa page Facebook.
Au-delà de la problématique monétaire, la question est éminemment politique. Pour l'opposant ivoirien Mamadou Koulibaly, qui a veillé très tard dans la nuit de samedi à dimanche pour répondre aux questions que se posaient citoyens et partisans, il est « triste de constater, encore une fois, que Ouattara a trahi les peuples ouest-africains qui voulaient s'offrir une bonne monnaie, l'Eco, dans la Cedeao et auxquels il vient de voler leur rêve d'intégration monétaire, en sacrifiant cet espoir à un vestige de l'esclavage qui a pris les avatars de la colonisation et qui, moribond, cherchait une source vivifiante pour rebondir », a réagi le président du parti Lider. « Je me suis demandé si Ouattara avait l'aval des autres pays membres de l'UEMOA pour faire ce qu'il a fait et si les autres pays de la Cedeao avaient donné leur accord pour que l'Eco soit reprise en main par la France qui va lui donner sa garantie avec une parité fixe contre l'Euro », s'interroge-t-il dans un échange avec Le Point Afrique. Et l'homme connu pour son activisme sur la question du franc CFA d'avouer sa surprise quant à cette annonce qui n'a fait l'objet d'aucun débat parlementaire dans le pays. Selon lui, le droit n'a pas été respecté. « Dans des univers d'État de droit, une telle réforme ne se serait pas contentée de la signature de deux ministres. Car, ce qui semble avoir été modifié par les Ouattara et Macron à Abidjan, c'est la convention du compte d'opérations qui gère la domiciliation des réserves de change des pays membres de la BCEAO, la parité du FCFA, les garanties de convertibilité… Or, remettre en cause ce dispositif change les statuts de la BCEAO qui doivent être modifiés pour définir où et comment détenir les réserves de change et d'or des pays », poursuit par écrit Mamadou Koulibaly. « Toucher à ces statuts remet en cause le traité de coopération monétaire entre la France et l'UEMOA. Qui dit traité, dit signature par les chefs d'État et de gouvernement et ratifications par référendum ou par les parlements. Ce que je veux dire, c'est que, si on n'a pas jugé utile de faire intervenir les chefs d'État et de gouvernement et les parlements nationaux, c'est parce que, en définitive, rien ne change. »
« Les jours qui viennent nous diront pourquoi cette précipitation et quel est d'agenda caché de telles annonces qui ne changent en définitive que les soi-disant 0,75 % de taux d'intérêt que la France versait à la BCEAO comme rémunération des réserves qui y étaient déposées. Mais en attendant, la France, inquiète de la montée de la clameur publique contre le FCFA, a peut-être pensé désamorcer cette pression ? » se demande Mamadou Koulibally.
La pression des jeunes et des activistes
En effet, jugé par trop néocolonialiste par les jeunes générations, le franc CFA est de plus en plus contesté. De même que la parité fixe avec l'euro (1 euro = 655,957 francs CFA et 1 euro = 491,968 francs comoriens) est critiquée, car elle priverait les économies africaines de la zone franc de la flexibilité d'un taux de change ajustable qui pourrait leur donner un avantage comparatif pour exporter. Alors qu'avec un franc CFA rattaché depuis 1999 à une monnaie forte comme l'euro, elles sont plus enclines à importer qu'à produire pour elles-mêmes, voire à exporter. Resté longtemps technique et réservé jusqu'ici aux seuls experts, le débat sur le franc CFA a pris une tournure plus politique. Les déclarations récentes du président du Bénin, Patrice Talon, demandant ouvertement – et pour la première fois – que l'Afrique retire ses réserves de change du Trésor français, pourraient avoir sonné son hallali.
Pour l'activiste franco-béninois Kémi Séba, connu pour avoir brûlé un billet de cinq mille francs CFA en août 2017 à Dakar lors d'une manifestation « il est nécessaire de préciser que si aujourd'hui le président Macron fait ce changement qui n'est que cosmétique, c'est parce que jamais depuis les indépendances le sentiment hostile au néocolonialisme français n'a été aussi puissant au sein de la jeunesse africaine et de la société civile. Je pense qu'Urgences panafricanistes a eu une très grosse responsabilité dessus », a-t-il réagi à Ouagadougou, peu avant une nouvelle expulsion du territoire où il organisait une conférence dans laquelle il n'a pas hésité à insulter directement le chef de l'État Rock Marc Christian Kaboré. Il a ajouté devant les médias : « Ils ont fait un semi-compromis, on ne va pas présenter cela comme une victoire. On va continuer à faire pression, 2020 va être une année plus que jamais ou on va se faire entendre sur le terrain. »
Pour aller plus loin
L'économiste, spécialiste des questions de chaînes de valeurs et de pauvreté, Pape Demba Thiam veut nuancer le débat qui suscite de nombreuses réactions depuis hier. « Il s'agit d'abord d'une décision politique dont les modalités pratiques de la mise en œuvre doivent encore faire l'objet de beaucoup de travail dans les prochains mois » écrit-il dans une tribune publiée par le site Seneplus. Fin observateur des économies africaines, Pape Demba Thiam fait l'analyse selon laquelle « la seule manière de changer du CFA à l'ECO du tic au tac, serait simplement d'en changer le nom tout en gardant les mécanismes de fonctionnement. Or ceci ne semble pas être le cas puisque le “compte d'opérations” est prévu pour disparaître dans le même temps qu'on dit que la parité fixe avec l'euro sera maintenue. »
Mais attention, avertit l'ancien coordonnateur pour la Banque mondiale de la stratégie régionale pour le développement du secteur privé et financier en République démocratique du Congo « on dit bien “la” parité, pas “une” parité, ce qui voudra dire qu'un euro équivaudrait toujours à 655,956 Eco. Ce sont deux paramètres de travail qu'il faudrait pouvoir réconcilier par des stratégies qui conviennent à la diversité des économies de l'UEMOA. » « Je retiendrai donc plutôt la volonté de ne pas abandonner un outil d'intégration monétaire important et indispensable tout en espérant que la nouvelle monnaie ira au-delà d'un simple instrument de paiement pour devenir un instrument de politique économique », conclut-il.
LE RÉGIME VEUT IMPOSER LA DICTATURE
Abdoul Mbaye estime que, la manifestation du collectif « No Lank » interdite et réprimée confirme que la démocratie sénégalaise est en recul et les violences policières contre les manifestants et des journalistes est la preuve d’une dictature instaurée pa
L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye estime que, la manifestation du collectif « No Lank » interdite et réprimée confirme que la démocratie sénégalaise est en recul et les violences policières contre les manifestants et des journalistes est la preuve d’une dictature instaurée par le régime en place.
Il a fait cette déclaration dans l’émission Grand Jury de la Rfm.
Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail a ajouté que les raisons avancées par les autorités pour interdire cette manifestation contre la hausse du prix de l’électricité ne sont pas fondées et cela traduit la peur du régime face au succès des organisations citoyennes.
‘’LE PROCÈS CONTRE MANDELA ET LES AUTRES’’ S’OFFRE LE ’’GRAND PRIX’’
’’Le procès contre Mandela et les autres’’, des réalisateurs français, Nicolas Champeau et Gilles Porte, a remporté samedi le Grand prix du 10ème Festival du film documentaire de Saint-Louis (nord)
Saint-Louis, 22 dec (APS) – ’’Le procès contre Mandela et les autres’’, des réalisateurs français, Nicolas Champeau et Gilles Porte, a remporté samedi le Grand prix du 10ème Festival du film documentaire de Saint-Louis (nord), a appris l’envoyée spéciale de l’APS.
Le film documentaire ayant décroché la récompense suprême permet de sortir de l’ombre les autres camarades de Nelson Mandela qui eux aussi risquaient la peine de mort lors de cette audience historique de 1963-1964.
Les réalisateurs se sont appuyés sur des archives sonores exhumés de l’audience et ont fait parler trois camarades de Mandela et deux avocats encore en vie.
Le jury, présidé par le réalisateur sénégalais Ousmane William Mbaye, a apprécié ‘’l’effort de recherche documentaire, l’utilisation et la technique de narration renforçant l’authenticité d’une histoire qu’on croyait connaitre mais dont on découvre tous les contours’’.
Il a aussi salué le professionnalisme des réalisateurs Gilles Porte et Nicolas Champeau (ancien journaliste de RFI).
Le lauréat Gilles Porte a remercié les organisateurs du festival d’avoir donné l’opportunité de montrer ce film ‘’important et universel’’ pour la première fois en Afrique de l’Ouest.
Les palmarès du festival a notamment été dévoilé au cours d’une cérémonie organisée dans la soirée en plein air sur le Quai Sud de la ville en présence du directeur de la cinématographie, Hugues Diaz et l’ambassadeur d’Italie au Sénégal.
Outre le ‘’Grand prix’’ le jury a donné une mention spéciale au film ‘’Silas’’ de Hawa Essuman et Anjali Nayar (Canada), lequel dresse le portrait d’un activiste de l’environnement au Libéria.
Le ’’Sargal d’or’’ représenté a été remis à l’invité d’honneur le cinéaste italien Stéfano Savona. Son film ’’Samouni road’’ sur la guerre à Gaza a clôturé le festival.
Le directeur de la cinématograhie Hugues Diaz a invité les collectivités territoriales soutenir les initiatives culturelles.
’’Un festival est fort et durable si les collectivités territoriales y mettent du leur. La mairie, le conseil départemental doivent porter les festivals, car après Dakar, Saint-Louis est en bonne position pour être l’une des capitales où on développe le mieux la culture’’, a plaidé M. Diaz.
Palmarès -Grand prix ‘’Le procès contre Mandela et les autres’’ de Nicolas Champeau et Gilles Porte (Afrique du Sud – France) –
Mention spéciale ‘’Silas’’ de Hawa Essuman et Anjali Nayar (Canada) –
Prix du court métrage au film ‘’E’Ville’’ de Nelson Makengo (RDC) –
Mention spéciale court métrage ‘’Demal’’ de Loïc Hoquet (Sénégal – France)
FRANC CFA, CE QUI VA CHANGER
La réforme annoncée par les présidents français et ivoirien à Abidjan mérite d'être scrutée pour en comprendre la profondeur
Au regard de l'annonce faite à Abidjan, huit pays d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo ont décidé de concert avec la France de signer un accord qui change les modalités qui président au fonctionnement de la zone franc Afrique de l'Ouest et par conséquent du franc CFA. Les six pays d'Afrique centrale utilisant également le franc CFA, mais qui forment une zone monétaire distincte, ne sont pas concernés par cette réforme.
CE QUI CHANGE
LE NOM
À sa création en 1945, franc CFA signifiait « franc des colonies françaises d'Afrique ». Après les indépendances des années 1960, le nom avait déjà évolué pour devenir « franc de la Communauté financière africaine », pour les huit pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Mais ce nom restait perçu comme un symbole post-colonial. Le FCFA va devenir l'« Eco », qui est en fait le nom choisi pour la future monnaie unique des 15 pays de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
FIN DU DÉPÔT DES RÉSERVES DE CHANGE EN FRANCE
Deuxième point majeur de la réforme, la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, une obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du FCFA. La BCEAO « n'aura à l'avenir plus d'obligation particulière concernant le placement de ses réserves de change ». « Elle sera libre de placer ses avoirs dans les actifs de son choix », selon la présidence française.
GOUVERNANCE : PLUS DE REPRÉSENTANTS FRANÇAIS
Troisième changement : la France va se retirer des instances de gouvernance de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA) où elle était présente. « La France ne nommera plus aucun représentant au conseil d'administration et au comité de politique monétaire de la BCEAO, ni à la commission bancaire de l'UMOA », a expliqué l'Élysée. Il s'agit de « désamorcer les critiques », selon lesquelles la France continuait de dicter ses décisions dans ces instances via ses représentants, selon l'Élysée.
CE QUI NE CHANGE PAS
LA PARITÉ FIXE AVEC L'EURO
La parité fixe avec l'euro du franc CFA, futur Eco, est maintenue (1 euro = 655,96 francs CFA). Il s'agit d'éviter les risques d'inflation (présente dans d'autres pays d'Afrique), a expliqué le président ivoirien Alassane Ouattara. Cette parité fixe est pourtant l'une des caractéristiques du FCFA les plus critiquées par des économistes africains, selon lesquels l'arrimage à l'euro, monnaie forte, pose problème pour les économies de la région, beaucoup moins compétitives, qui ont besoin de donner la priorité à la croissance économique et à l'emploi plutôt que de lutter contre l'inflation. Ces économistes plaident pour la fin de la parité fixe avec l'euro et l'indexation sur un panier des principales devises mondiales, le dollar, l'euro et le yuan chinois, correspondant aux principaux partenaires économiques de l'Afrique.
LA GARANTIE DE LA FRANCE
Paris conservera son rôle de garant financier pour les huit pays de l'UEMOA. « Si la BCEAO fait face à un manque de disponibilités pour couvrir ses engagements en devises, elle pourra se procurer les euros nécessaires auprès de la France », explique l'Élysée. Cette garantie prendra la forme d'une « ligne de crédit ». « Avec le maintien de cette garantie, en attendant l'Eco, nous voulons éviter la spéculation et la fuite des capitaux », a justifié Alassane Ouattara.
LES INCERTITUDES SUR L'ECO
La réforme du FCFA est « une étape préalable » « dans la feuille de route du projet de monnaie unique de la Cedeao », selon la présidence française. Mais quand sera vraiment lancée cette monnaie unique ? Les pays de la Cedeao ont évoqué l'année 2020, mais sans fixer de calendrier précis. Au sommet de la Cedeao qui s'est tenu ce samedi à Abuja, Zainab Shamsuna Ahmed, la ministre des Finances du Nigeria – poids lourd économique régional – a estimé que la mise en œuvre de l'Eco en 2020 n'était « pas certaine », jugeant qu'il restait « encore du travail à faire pour répondre aux critères de convergence ». Les pays de l'UEMOA, qui respectent dans l'ensemble ces critères (contrairement aux autres pays de la Cedeao), pourraient constituer l'avant-garde de l'Eco.
La réforme du FCFA devrait satisfaire le Nigeria, qui exigeait qu'une monnaie commune ouest-africaine soit déconnectée du Trésor français.
KÉMI SÉBA EXPULSÉ DU BURKINA FASO
Lors de sa rencontre avec des étudiants burkinabè à l'Université Joseph Ki-Zerbo le samedi 21 décembre 2019, le leader de "Urgences panafricanistes" a qualifié le président du Faso, Roch Kaboré, de « passoire politique »
Kémi Séba, Président de "Urgences panafricanistes" a été « expulsé » du Burkina Faso dans la nuit du samedi 21 décembre 2019.
Joint par la BBC, Hervé Ouattara, responsable du front anti-CFA au Burkina a confirmé la nouvelle tout en ajoutant : « on ne sait pas encore, où est-ce qu'il a été emmené ». Par ailleurs, le domicile de Hervé Ouattara a été « assiégé » par des jeunes.
« La gendarmerie est allée à l'hôtel de Kemi Séba. On les a pris et directement à l'aéroport », a precisé Hervé Ouattara.
Pendant l'expulsion de Kémi Séba du Burkina Faso, des « jeunes » ont pris d'assaut le domicile de Hervé Ouattara, a ajouté le responsable du front anti-CFA au Burkina.
« Ils sont arrivés, ils ont commencé à chanter l'hymne national. Ensuite, ils ont commencé à lancer des cailloux dans mon domicile et ils scandaient "Kémi à bas ! Hervé à bas ! ". Ils ont essayé même de défoncer les portes. J'ai même fait des tirs de sommation tellement ils forçaient ma porte. Ils ont commencé à 21h et c'est à 2h du matin que ma maison a été libérée par la gendarmerie », a-t-il expliqué.
Lors de sa rencontre avec des étudiants burkinabè à l'Université Joseph Ki-Zerbo le samedi 21 décembre 2019, Kémi Séba, Président de "Urgences panafricanistes" a qualifié le Président du Faso, Roch Kaboré, de « passoire politique ».
Aussi, il avait estimé que l'ancien président du Faso, Blaise Compaoré aurait mieux défendu le Burkina Faso que Roch Kaboré.
Ses propos ont été mal accueillis par des militants du parti au pouvoir, MPP, qui les ont jugé « déplacés », sur les réseaux sociaux.
Mais pour Hervé Ouattara, « Kémi Séba a toujours traité ainsi ceux qui collaborent avec la France. Quand il s'agit des autres présidents, les gens applaudissent. Mais quand il s'agit du président Kaboré, les gens ont estimé que ce n'est pas normal. Voilà la raison des attaques des domiciles. Kémi Séba, ce n'est pas sa première fois de traiter les présidents de la sorte », a-t-il conclu.