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28 juillet 2025
«LE NIGER QUI VIENT D’ETRE RUDEMENT FRAPPE EST LE SYMBOLE D’UNE VULNERABILITE QUI VA SE GENERALISER»
Selon Dr Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute-African center for Peace Studies, dernière attaque sanglante qui a coûté la vie à plus de 70 soldats nigériens dans la garnison d’Inatès a bousculé l’agenda du G5 Sahel
L’actualité de la sous-région ouest africaine est marquée par la crise au Sahel. Selon Dr Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute-African center for Peace Studies, dernière attaque sanglante qui a coûté la vie à plus de 70 soldats nigériens dans la garnison d’Inatès a bousculé l’agenda du G5 Sahel et le calendrier international avec le sommet extraordinaire qui s’est tenu à Niamey, après le report du sommet de Pau (France). rencontre à laquelle où Emmanuel Macron avait invité les Présidents des pays du Sahel.
La situation sécuritaire devient préoccupante au Sahel surtout avec l’attaque sanglante d’Inates. comment analysez-vous cette situation ?
Cela fait plusieurs années que je dis qu’il y avait un conflit de perceptions du conflit sahélien entre des populations souffrant de plus en plus des mesures sécuritaires draconiennes tout en se sentant de moins en moins en sécurité et l’approche internationale décalée des réalités. De plus, les analystes n’ont pas pris en compte l’évolution de la situation au Sahel. Ils sont restés figés sur des modèles plaqués sur un contexte en mouvement. Une nouvelle dynamique s’installe ainsi sans qu’on y prenne garde tellement les concepts d’extrémisme violent, de radicalisation, de terrorisme ou encore de djihad ont façonné le regard habituellement porté sur la violence qui sévit ces derniers temps dans les pays du Sahel. D’autant plus que ces paradigmes sont rarement renouvelés. C’est cette situation qui produit l’effet de surprise aussi bien pour les Etats de la région que leurs partenaires internationaux. Le Niger qui vient d’être si rudement frappé n’est qu’un symbole d’une nouvelle vulnérabilité qui va se généraliser. Les digues virtuelles qu’étaient les frontières constamment défiées par des groupes de plus en plus mobiles ont sauté. Et tant que les partenaires internationaux du Sahel n’aideront pas à résoudre la crise libyenne, il ne faut pas s’attendre à ce que la situation sahélienne se résolve d’elle-même. L’OTAN n’a jamais assuré le service après-vente de l’intervention libyenne et nous avons tout intérêt que l’Algérie aussi reste stable
Mais les partenaires internationaux, notammentla france, sont de plus en plus critiqués avec même parfois une conception suspicieuse de leur intervention ?
En fait, il s’est progressivement installé une parfaite incompréhension entre l’approche internationale de l’insécurité au Sahel et les perceptions des populations locales, notamment au sujet des présences militaires qui n’ont pas pu éradiquer ne serait-ce que le sentiment d’insécurité. Un sentiment d’incompréhension, parfois nihiliste, des efforts de la communauté internationale commence à prendre le dessus au point de rendre flou le discours des responsables dans certains États devenus cibles de critiques d’une société civile contestataire. La société civile et les populations sont devenues parties prenantes du débat sécuritaire au Sahel. La dernière déclaration d’Emmanuel Macron qui avaitirrité les opinions publiques des pays du Sahel est un signe d’un vieux malentendu jamais avoué et qui a fini par exploser. Le plus inquiétant est que d’un sujet qui bénéficiait d’une forte convergence des vues au sein d’une communauté internationale rapprochée par une vulnérabilité en partage, la lutte contre le terrorisme divise de plus en plus en faisant même ressurgir des suspicions d’impérialisme, ou du moins de retour d’une domination par la fenêtre du sécuritaire. De la même manière que certains responsables politiques sahéliens usent du double langage face à la pression des opinions publiques, Emmanuel Macron, fragilisé par une situation politique interne, n’avait pas besoin d’un discrédit sur sa politique étrangère.
Pensez-vous que la france doit se retirer militairement du Sahel ?
Il ne faut pas verser dans la démagogie. Un retrait éventuel de Barkhane n’apporterait pas plus de sécurité au Sahel de même qu’il ne rendrait pas ipso facto les armées africaines plus efficaces ou aguerries contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme est le domaine des forces spéciales entraînées avec une réelle puissance de feu et rompues aux techniques d’une guerre asymétrique où on n’a pas toujours l’initiative. Face à des combattants qui n’ont rien à perdre, je pense aussi que, de son côté, la France ne trouverait aucun intérêt à renoncer à son engagement au Sahel devenu, progressivement, le terrain d’un nouveau grand jeu avec l’arrivée de nouveaux acteurs cherchant à devenir des «big players». Sans parler des convoitises de la Chine et de la Russie qui ne laissent pas indifférentes les puissances occidentales. La compétition est désormais ouverte au moment où même les Emirats-ArabesUnis scellent des accords militaires dans la région. Mais les Africains doivent aussi réaliser qu’ils sont les meilleurs garants de leur propre sécurité. Dans tous les cas, il ne faut en aucune manière que la critique de l’Occident soit utilisée par les pouvoirs africains comme une malicieuse échappatoire à leur responsabilité dans la faillite de nos Etats. On ne peut dédouaner nos élites politiques des failles et inconséquences produites, depuis les indépendances, par la mal gouvernance qui n’a pas épargné le domaine sécuritaire.
La menace s’approche de plus en plus. que doivent faire des pays comme le Sénégal ?
Le Sénégal fait partie de la typologie 3, celle des pays encore loin de l’épicentre mais frontaliers du Mali et pouvant développer des stratégies de prévention et sortir du déni politique qui n’a pas réussi à des pays comme le Burkina Faso. Les frontières maliennes ne sont plus seulement un problème malien, mais celui de tous ses voisins immédiats. J’avais soutenu depuis longtemps que le Burkina Faso n’a jamais été un objectif final, mais une cible intermédiaire stratégique, un verrou à défoncer pour atteindre les pays côtiers. La prise d’otages aux frontières béninoises avec des interventions de groupes en soutien depuis le Mali est un signal fort. Les groupes terroristes veulent accéder à l’autre forme d’économie criminelle que représente le trafic de la drogue par voie maritime avec tous les autres enjeux stratégiques que représente le Golfe de Guinée. Avec une telle situation, la tentation est grande pour le Sénégal de se lancer dans une stratégie du tout militaire. Mais ce serait une grosse erreur de ne pas d’abord régler le préalable d’une stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent différente de celle de lutte contre le terrorisme. Notre pays doit assumer une réelle politique de prévention de manière inclusive. Les pouvoirs publics doivent s’assurer du plus grand soutien de la population et de l’opinion publique avant un plus grand engagement militaire. Sinon, le risque est grand de voir des critiques fuser de partout alors que la situation sécuritaire dans la sous-région impose une forte unité nationale autour d’une vision commune des enjeux et des menaces. On peut s’étonner encore d’entendre des analystes considérer la menace terroriste comme un phénomène lointain alors que le Mali, c’est aussi la porte du Sénégal.
Par Amadou NIANG
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, IL FAUT NETTOYER LES ÉCURIES D'AUGIAS
Arrivé au pouvoir en 2012, il a restauré toutes les institutions de la République. Malheureusement, de petits types, des parvenus mus par leurs propres intérêts sont en train de compromettre tout le travail qu'il a abattu pour la restauration des valeurs
Le premier discours du président de la République après sa réélection avait consisté à appeler à un vaste rassemblement. Que 58% ont voté pour lui mais que les 42% restent des citoyens sénégalais et qu'il a le devoir de mettre en place des politiques d'intégration, d'inclusion permettant le développement intégral du Sénégal dans toutes ces catégories et dans tous ces segments constitutifs.
Alors, quand quelqu'un prend cette posture juste après sa réélection, c'était une façon de dire qu'il existe des différences au niveau de la société, qu'il y'a des nuances, des contradictions, des malentendus mais lorsqu'il s'agit de l'essentiel nous devons tous, quelque soit notre bord, être ensemble pour mener les vrais combats qui permettent au Sénégal de sortir de l'ornière des difficultés. Voilà une conviction, une volonté forte, une direction qui a été tracée par le président Macky Sall. L'APR devait être le premier à traduire en acte ce discours, cette volonté du Président. Aujourd'hui, même pas un an après sa réélection, on se rend compte qu'à l'intérieur de notre propre parti, y'en a qui n'ont pas compris le véritable sens du discours présidentiel ou alors qui ont pris la décision de ramer à contre-courant de la volonté du leader. Ces responsables ont pris le contrepied du leader sur le plan de la posture, de la retenue et du comportement. Macky Sall est magnanime, il incarne le respect et la courtoisie ...
Arrivé au pouvoir en 2012, il a restauré toutes les institutions de la République. Malheureusement, de petits types, des parvenus mus par leurs propres intérêts sont entrain de compromettre tout le travail qu'il a abattu pour la restauration des valeurs républicaines. Ils font la une des journaux, sujets de discussion dans les grands place et le tour des réseaux sociaux de par leurs propos incendiaires, leurs comportements irresponsables. Ils versent dans le dénigrement, s'insultent publiquement et font même des révélations qui désacralisent l'État. Ces gens sont dans le chantage pour mettre en avant leur propre ego et défendre des intérêts qui sont pour le moment obscurs et dans l'opacité la plus totale. Aucun respect pour le sens de l'éthique auquel le président est attaché.
MONSIEUR LE PRESIDENT, IL FAUT NETTOYER LES ECURIES D'AUGIAS!
Tous ceux qui font présentement la risée de l'APR ne méritent plus de faire partie de vos compagnons, vos collaborateurs ou votre entourage. Ils sont arrogants et vulgaires, ils n'ont aucun respect pour le parti, ni pour la coalition, encore moins pour le peuple sénégalais. Leur contribution dans la vie et le développement du parti est largement négligeable comparée au travail colossal effectué par des militants anonymes, engagés, volontaires et disciplinés. Monsieur le président, il faut sanctionner. Et de mon point de vue, la première formule de la sanction ne devrait être prononcée ni par le parti, ni par vous, mais par eux mêmes. Une sanction de leur propre conscience qui devrait leur faire comprendre qu'ils ont pris la décision de sortir de la sphère de convenance et d'intelligibilité que vous avez tracée et dans laquelle beaucoup de sénégalais se retrouvent. Sinon, qu'ils soient avertis, s'ils persistent, ils méritent l'exclusion pour faire régner la discipline et l'ordre.
Vu leur statut, vous ne leur devez plus rien, comparé à ceux qui n'ont jamais accédé aux mêmes privilèges dans le parti. Des mesures fermes devront être prises pour protéger l'intégrité du parti contre les actes attentatoires aux valeurs républicaines. Le président de la République, dans sa posture, a toujours parlé de responsabilité citoyenne. Lui, considère que chaque citoyen a une responsabilité, qu'il y'a une égale dignité des citoyens par rapport à la chose publique. Pour conduire les politiques publiques et veiller au fonctionnement correcte des institutions, le président choisit certains citoyens et leur confie d'importantes responsabilités.
En procédant de la sorte, il met l'accent sur la compétence et la vertu et non sur une sélection subjective qui autorise certains à adopter des comportements déviants au niveau de l'espace public. Alors, lorsque ces citoyens se comportent d'une certaine manière, on peut considérer que c'est une haute trahison par rapport à la confiance qui a été placée en eux par le président, une haute trahison par rapport aux symboles qu'ils devraient incarner, par rapport à la voie dans laquelle ils devraient rester afin de constituer des modèles pour les jeunes parce que tout parti cherche à se renforcer; or leur posture est de nature à fragiliser la dynamique d'évolution et d'inclusion de l'APR.
Le vrai combat n'est pas articulé autour de la vie privée des uns et des autres, mais plutôt autour des stratégies et actions à mettre en œuvre pour mettre les sénégalais dans de très bonnes conditions dans différents secteurs (éducation, santé, infrastructures, diplomatie, sport, culture, jeunesse). Je crois que dans tous ces secteurs, le président a posé un ensemble d'actes allant dans le sens d'améliorer considérablement le vécu des sénégalais. Ces gens sont dans le divertissement, il faut les réveiller de leur sommeil dogmatique et les remettre sur le vrai chemin, qu'ils sachent qu'ils sont des membres du parti et doivent s'amender le plus vite possible et retourner dans la vrai voie qui est celle de l'Alliance Pour la République, de la vertu, de l'éthique, du progrès et du bien-être.
Amadou NIANG/ militant Apr
Par Alioune Badara GuEYE
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Telle une armée mexicaine, mon parti est en train de sombrer dangereusement dans la déchéance ténébreuse totale du fait d’énergumènes arrivistes, affamés, voraces aux panses jamais repues, qui se disent membres fondateurs de l’Apr/ Yakaar.
Telle une armée mexicaine, mon parti que j’ai contribué à créer, à implanter partout dans le territoire national, à amener au pouvoir, à défendre son bilan et à réélire au premier tour, est en train de sombrer dangereusement dans la déchéance ténébreuse totale du fait d’énergumènes arrivistes, affamés, voraces aux panses jamais repues, qui se disent membres fondateurs de l’Alliance pour la République/ Yakaar.
Qu’ont t’ils fait que nous autres militants de la première heure n’avons pas fait, si ce n’est que nous demeurons dans l’anonymat absolu depuis l’accession de notre « bébé parti » au pouvoir en 2012. Sont t’ils plus méritants que nous autres militants de la première heure, qui, malgré les affres de la précarité et du chômage politique, avons bravé chaleur et fraicheur, tempête et brouillard pour vulgariser et vendre un idéal « Dékkal Ngoor » qui se mua pour devenir « Yonu Yokkuté », avant de passer à un programme plein d’espoir pour sortir le Sénégal des méandres de la pauvreté à l’horizon 2035 ( Plan Sénégal Emergent).
Eux, ces laudateurs perdus par leur cupidité, ont au moins été récompensés par des strapontins moelleux qui leur ont permis sans nul doute de se doter de capacité d’accéder à une certaine presse interposée par laquelle ils travestissent et écornent l’image reluisante du parti, à se jeter l’opprobre, créant ainsi l’occasion pour les pourfendeurs de diaboliser votre régime et ceci sous les yeux impuissants de nous autres camarades de parti qui n’avons jamais goûté aux faveurs du parti au pouvoir malgré les innombrables sacrifices que nous avons consentis, dés fois même au prix de notre travail.
Il est temps Monsieur le Président de siffler la fin de la récréation. Ces pseudos militants de la première heure, membres fondateurs « fractionnaires » au lieu d’actionnaires de l’APR sont entrain de ternir l’image du parti et d’ensabler le bilan élogieux de huit années d’exercice du pouvoir. Nous autres militants de la première heure qui n’avons jamais eu de responsabilité et qui croyons toujours à l’idéal du parti et à son Président, demandons la démission de ces militants-responsables de leur postes politiques et des fonctions qu’ils occupent au sein du Secrétariat Exécutif National de l’APR.
C’est l’occasion Monsieur le Président de nous honorer du comportement de certains militants-responsables du parti, qui, de par leur charisme, leur loyauté et leur compétence dans l’œuvre de construction d’un Sénégal émergent et de consolidation des acquis du parti, dégagent de l’espoir et de l’avenir, je veux citer l’exemple de Madame Aminata TOURE Présidente du CESE et de Monsieur Mame Boye DIAO Directeur des domaines à titre illustratif .
Je terminerai Monsieur le Président par rappeler aux militants et responsables votre dicton que nous avions en bandoulière du temps de « Dékkal Ngoor » « La politique peut bien s’accommoder de la morale et de l’éthique. »
Alioune Badara GuEYE
Militant de première heure
Coordonnateur Actions Républicaines pour un Mouvement Vers l’Emergence. (A.R.M.E)
Enquête sur les dessous d'un circuit parallèle par lequel ont transité de nombreux financements de la Délégation à l'Entreprenariat rapide pour l'acquisition ou au profit de militants du camp présidentiel lors du scrutin de février dernier
La Maison des Reporters |
Moussa Ngom |
Publication 17/12/2019
Dans ce 2ème épisode de notre série d'enquêtes sur la corruption, La Maison Des Reporters révèle les dessous d'un véritable système d'achat de conscience qui a fonctionné durant la campagne présidentielle de 2019.
Découvrez les dessous d'un circuit parallèle par lequel ont transité de nombreux financements de la Délégation à l'Entreprenariat rapide pour l'acquisition ou au profit de militants du camp présidentiel sortant de l'époque.
45 MIGRANTS OUEST-AFRICAINS PORTES DISPARUS
Quarante-cinq (45) migrants ouest africains sont portés disparus et vraisemblablement morts au large des cotes espagnoles suite à l’explosion d’un bateau pneumatique.
Trois rescapés dont le «boussolier» sénégalais condamné à six ans de prison ferme par la justice espagnole
Quarante-cinq (45) migrants ouest africains sont portés disparus et vraisemblablement morts au large des cotes espagnoles suite à l’explosion d’un bateau pneumatique. Le drame n’a jamais été ébruité alors qu’il s’est produit en juillet dernier, et il fait partie des plus grandes tragédies survenues en Méditerranée. Parmi les trois rescapés, le « boussolier » sénégalais, membre de l’équipage. il vient d’être condamné à six ans de prison ferme par la justice espagnole pour homicide involontaire et négligence c’est l’une des pires tragédies en Méditerranée.
Une embarcation pneumatique ayant à son bord près de 50 migrants avait explosé au large des cotes espagnoles. Ce naufrage collectif en haute mer avait provoqué la disparition de 45 passagers ouest-africains. Certainement, ils sont tous morts puisque le drame s’est produit il y a cinq mois. il n’y avait que trois rescapés dont le « boussolier » sénégalais, A. Ngom, membre de l’équipage. accusé d’avoir entrainé la mort des passagers, A. Ngom vient d’être jugé et condamné à six ans de prison ferme par le tribunal d’Almeria (Espagne) pour homicide involontaire, trafic d’êtres humains et négligence. cette histoire tragique que « Le témoin » quotidien vous raconte, avait pour quai de départ Tanger, une ville côtière située au nord du Maroc. c’est dans la forêt de Tanger que passeurs et organisateurs s’étaient organisés pour monter une opération de traversée de la Méditerranée en direction des côtes espagnoles, et plus précisément de la ville d’Almeria. Ainsi, plus de 50 migrants sénégalais, maliens, ivoiriens et gambiens avaient pris part à bord de l’embarcation moyennant entre 1.000 (650.000 CFA) et 1.500 euros (950.000). Dans ce genre d’opérations, la plupart des membres d’équipage composés souvent de sénégalais et Ghanéens ne payent pas puisqu’ils sont réputés être de bons capitaines capables de mener les pirogues ou navires à bon port.
DEUX CAS DE SUICIDES EN HAUTE MER
Toujours est-il qu’à ses risques et périls, tout ce beau monde a embarqué à bord d’un canot à moteur de faible puissance pour les cotes espagnoles. « Ce sans nourriture, ni eau pour une traversée qui devait durer normalement six jours » a expliqué le Malien rescapé à la police espagnole et qui faisait partie des trois rescapés. Poursuivant son récit glaçant, il indique que « les membres de l’équipage étaient composés de deux Ghanéens et trois sénégalais dont A. Ngom (23 ans) qui s’était porté volontaire en tenant la boussole de navigation. D’ailleurs, c’est lui qui orientait le capitaine du bateau. au bout de quatre jours, A. Ngom a déréglé la boussole à force de la manipuler à sa guise. C’est dans ces circonstances qu’on s’est perdus.
Face à cette situation, presque tous les passagers avaient sommé l’équipage de rebrousser chemin mais Ngom le « boussolier » s’était opposé à ce qu’il le fasse. Finalement, une mutinerie avait éclaté à bord car les gens devenaient de plus très nerveux et hystériques. Malheureusement, alors que le capitaine s’affairait autour de la cuve à gasoil pour tenter d’économiser du carburant, le moteur du bateau a explosé. et l’embarcation a volé en éclats entrainant la disparition de presque tous les passagers » a poursuivi le rescapé malien lors de son audition par les enquêteurs de la police espagnole. « Nous n’étions que trois qui avions réussi à nous agripper sur des débris en plastique du canot avant d’être secourus au petit matin par un navire marchand » a encore confié le Malien avant d’accuser le « boussolier » sénégalais d’être l’unique responsable survivant de cette tragédie. Dans son récit poignant, il s’est longuement appesanti sur deux cas de suicide qui ont marqué la traversée dramatique « a bord, il y avait une femme et son bébé de deux ans. pour l’assister, un bonhomme avait pris le relais pour la garde de l’enfant. Malheureusement, l’enfant lui a échappé des bras en alors qu’il dormait et est tombé à l’eau.
Informée de la disparition de son bébé, la dame s’est suicidée en se jetant dans l’eau. Elle a été imitée par le même gars incriminé » avait encore expliqué le Malien dès son arrivée à Almeria où il a été entendu et arrêté par la police. De même que le Ghanéen et le sénégalais Ngom qui n’est autre que le « boussolier » de la traversée. D’ailleurs, « Le témoin » quotidien a appris A. Ngom se trouve actuellement à la prison « El Acebuche » où il doit purger sa peine de six ans de prison ferme qui lui a été infligée suite aux accusations du rescapé malien.
«JE NE PRENDRAI PLUS JAMAIS CES PIROGUES DE LA MORT !»
Agé d’une quarantaine d’années, Kara Faye est originaire du village de Makhadji-Patasine (Fatick). En 2000, il faisait partie des premiers candidats à prendre les pirogues de la mort pour tenter de rallier les îles Canaries (Espagne)
Agé d’une quarantaine d’années, Kara Faye est originaire du village de Makhadji-Patasine (Fatick). En 2000, il faisait partie des premiers candidats à prendre les pirogues de la mort pour tenter de rallier les îles Canaries (Espagne). Malheureusement pour lui, leur barque avait échoué au large de Dakhla (Maroc). depuis son rapatriement dans le cadre d’une coopération entre le Sénégal, le Maroc et l’Espagne, Kara Faye vit dans la précarité. Mais jure qu’il ne compte plus braver la Méditerranée où il avait frôlé la mort.
Le Témoin : Pourquoi avez-vous risqué votre vie à l’époque pour tenter de rejoindre l’Espagne ?
Kara Faye : peut-être que c’était une erreur de jeunesse puisque je n’avais environ que 20 ans. Fin année 2000, j’ai reçu un appel en provenance d’Espagne au télé centre du village de Makhadji. au bout du fil, un ami qui m’informait de son arrivée dans ce pays par voie maritime. Un voyage qui lui avait coûté 300.000 francs. a partir de ce moment, je n’avais plus qu’une seule idée en tête : partir en espagne. nous étions prés de 400 personnes à embarquer à bord d’une grande pirogue appartenant à des Ghanéens à partir des îles Diogué situées en Casamance en route pour les îles canaries, nous sommes restés 13 jours en haute mer où nous nous sommes perdus. a bord de la pirogue, il n’y avait plus d’eau, plus de nourriture. Certains mettaient du sucre dans l’eau de mer pour pouvoir la boire. Pendant ce temps, les Ghanéens membres de l’équipage inhalaient une poudre blanche (ndlr : cocaïne) par le nez pour se droguer. Ils buvaient aussi beaucoup de bière. Durant tout le périlleux et long voyage, ils se battaient dans la pirogue. et aucun passager n’osait piper mot par peur d’être jeté par-dessus bord. D’ailleurs, sous l’effet de la drogue, un Ghanéen s’est jeté nuitamment dans l’eau avant de disparaitre. ivres, irresponsables et drogués, les piroguiers ghanéens ont fini par perdre le cap. ainsi, l’embarcation a échoué sur la plage de Dakhla (Maroc). a l’arrivée, on se croyait en Espagne. il a fallu l’arrivée des gardes cotes marocains pour se qu’on se rende à l’évidence
Dakhla, bien qu’étant au Maroc, n’était-il pas le quai de la survie pour vous ?
Oui ! car, à un moment donné, c’était tellement dur qu’on préférait mourir en haute mer pour abréger notre souffrance, notre agonie. On n’avait plus rien à manger, ni rien à boire. sans compter le manque de sommeil. pour toutes ces raisons, Dakhla était le quai de la survie, comme vous le dites, voire de la délivrance vitale. ce même si, au départ des îles Diogué, nous étions motivés et très contents d’embarquer du fait que deux pirogues de passeurs ghanéens, qui avaient quitté le même lieu une semaine plus tôt, étaient arrivées aux îles canaries. par contre, durant notre séjour en Casamance, certains rabatteurs nous ont soufflé à l’oreille qu’une pirogue ayant à son bord près de 200 personnes était partie un mois auparavant et on était resté sans nouvelle sans nouvelles de ces migrants. a coup sûr, ils ont péri en mer. pour revenir au Maroc, les gardes cotes nous ont conduits dans un camp militaire où nous sommes restés une semaine avant d’être rapatriés au Sénégal. Un gros avion-cargo est venu nous prendre au Maroc. Une fois à bord, on a constaté que l’avion venait de Las palmas et contenait d’autres migrants sénégalais rapatriés dans les mêmes conditions que nous
Et si c’était à refaire aujourd’hui ?
si c’était à refaire, je ne prendrais plus jamais de la vie ces pirogues de la mort. et pourtant, jusqu’à présent, je ne travaille pas. Seulement ce que je déplore le plus, c’est le fait que le gouvernement n’a rien fait pour les premiers rapatriés de « Barça ou Barsakh » que nous sommes. a l’arrivée à l’aéroport de Dakar Yoff, les responsables du ministère des affaires étrangères ne nous avaient donné qu’un sandwich à chacun et une modique somme en guise de transport. Vous étiez témoins de notre arrivée (ndlr : votre serviteur) puisque c’est là que nous nous sommes connus. Mais je rends grâce à Dieu de me maintenir encore vie contrairement aux milliers de nos compatriotes engloutis dans l’océan.
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À NIAMEY, SONKO RAPPELLE LA JEUNESSE AFRICAINE À SES DÉFIS
Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à la problématique fondamentale de la préférence nationale et du souci de transformer par nous-mêmes et de nous industrialiser pour pouvoir créer de la valeur ajoutée, nous ne développerons pas l’Afrique
SenePlus publie ci-dessous, le discours prononcé par Ousane Sonko lors de la convention d’investiture de Ibrahima Yacouba, le 16 décembre 2019 à Niamey, à la présidentielle nigérienne.
"Mon discours de Niamey!
Bonsoir tout le monde,
Je commencerai mes salutations par le président Ibrahim Yacouba, le féliciter et le remercier pour cette invitation qui nous a permis pour la première fois de visiter cette terre très hospitalière du Niger. À travers lui, je transmets mes salutations à tous ses collaborateurs dans son parti, avec une mention particulière pour le doyen et le sage du parti : le doyen Aladji Daouel.
Je salue tous ses invités, toutes formations politiques confondues. Mais je réserve des salutations particulières au président Mahamane Ousmane eu égard à son rang. Le message sera très court et sera adressé au candidat Ibrahim Yacouba mais au-delà de sa personne, il sera adressé au peuple nigérien et également à toute l’Afrique.
Monsieur le candidat, nous vous félicitons pour cette investiture et prions pour qu’elle soit suivie d’une brillante victoire au soir de l’élection présidentielle. Mais nous ne pouvons manquer d’attirer votre attention sur les épreuves qui vous attendent et vous le savez certainement parce qu’une élection présidentielle en Afrique reste ce qu’elle est. Pour avoir été candidat il y a à peine dix mois à l’élection présidentielle au Sénégal et avoir pu, par la grâce de dieu, me placer troisième, je peux vous dire qu’être candidat dans l’opposition en Afrique c’est affronter la croix et la bannière.
Vous devrez faire face à l’accaparement des moyens d’État, vous devrez faire face à un système électoral piégé, vous devrez faire face à l’utilisation des deniers publics pour acheter des consciences d’électeurs, entre autres obstacle qui vous attendent. Mais je ne doute point, vu la mobilisation exceptionnelle qu’il y a ici, et la popularité que vous avez auprès de votre peuple, et particulièrement auprès de cette frange jeune, que vous saurez surpasser ces obstacles.
M. le candidat, vous devrez présenter un programme à votre peuple puisqu’il est question de faire la politique autrement et de faire la politique sur des bases programmatiques solides.
Je veux vous dire, M. le candidat, je veux le dire au peuple nigérien et à tous les peuples africains que nous ne gagnerons jamais le combat du développement, nous ne sortirons jamais nos peuples du sous-développement, de la pauvreté et du chômage tant que nous ne nous aurions pas attaqué aux vrais goulots qui étranglent nos pays, tant que nous n’aurons pas mis le doigt sur l’accaparement de nos richesses, notamment les richesses naturelles. Si je pose ici la question de savoir où passent l’uranium et le pétrole du Niger, très peu de gens pourront me répondre. Tant que ces problématiques ne seront pas posés avec courage et résolus pour que les richesses naturelles du continent restent dans le continent, soient transformés dans le continent pour bâtir
un avenir pour nos enfants et nos petits-enfants, nous ne gagnerons jamais le pari du développement quels que soient les programmes qu’on proposera.
Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à la problématique d’une monnaie qui nous soit propre et qui nous permet de définir une politique monétaire, dans le cadre de l’émission monétaire, dans le cadre de la définition de nos politiques d’échanges, nous ne développerons jamais ce continent et vous ne développerez jamais le Niger. Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à la problématique fondamentale de la préférence nationale et du souci de transformer par nous-mêmes et de nous industrialiser pour pouvoir créer de la valeur ajoutée, nous ne développerons pas l’Afrique, vous ne développerez pas le Niger. Tant que nous n’oserons pas réorienter nos priorités par rapport à là où le besoin se fait sentir : le besoin d’éducation, le besoin de santé… Tant que nous n’oserons pas nous attaquer à ces questions-là , vous n’aurez pas de résultat, vous ne développerez pas le Niger et nous ne développerons pas l’Afrique. Et ces problématiques-là, il est temps que nous ayons une génération qui ose les poser et les poser sans sourciller.
Il se dit qu’il n’est pas bon pour un candidat ou pour un président de poser ces questions de manière frontale. Il se dit que trois ou quatre présidents nigériens ont subi des affres parce qu’ils ont osé les poser. Nous disons que ce temps est révolu et que cette génération politique africaine n’a plus de complexe à manifester vis-à-vis de qui que ce soit. Et c’est là où il est important que nous réorganisions la manière de l’aborder. Arrêtons de désigner les autres comme les responsables de nos problèmes. Nous sommes les seuls responsables. Pourquoi nos présidents continuent de signer des accords qui ne sont pas favorables à leurs peuples et pourquoi nous le peuple, continuons à l’accepter? C’est cela qu’il faut poser comme problématique et je pense que vous, M. Ibrahim Yacouba, vous oserez poser ces questions parce que nous partageons ensemble beaucoup de choses.
Nous partageons le fait d’être de la même génération, nous partageons presque d’avoir les mêmes carrières professionnelles. Vous avez été inspecteur des douanes, j’ai été inspecteur des domaines. Nous partageons d’avoir été tous les deux éjectés à cause de notre engagement politique. Mais nous partageons particulièrement le patriotisme parce que notre parti s’appelle Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité. C’est pour cela, M. Yacouba, que nous croyons en vous et que nous croyons à tous ceux qui sont dans cette salle comme invités parce que cette dynamique panafricaniste est importante. C’est pourquoi nous vous assurons de notre soutien moral et de tout autre soutien que nous pourrons apporter pour que vous triomphiez largement le soir de l’élection présidentielle.
Je vous remercie."
« BARÇA OU BARSAKH» , CES RESCAPÉS MIRACULES QUI SUSCITENT DES VOCATIONS !
En dépit des milliers de migrants engloutis dans la Méditerranée, les candidats au « Barça ou Barsakh » ne désespèrent pas !
En dépit des milliers de migrants engloutis dans la Méditerranée, les candidats au « Barça ou Barsakh » ne désespèrent pas ! Près de vingt-ans (20) après l’affaire des premières pirogues ou « cayucos » vers les Canaries révélée à l’époque par « Le Témoin-Hebdo », les Sénégalais, entre autres Africains, continuent de braver les houles de la mort pour rallier les côtes européennes à leurs risques et périls. Les prévisions météo ne sont décidément guère encourageantes ! Car, une fois arrivés à « Barca » (Barcelone), les rescapés de la Méditerranée redonnent de l’espoir à d’autres candidats à l’exil restés au pays pour reprendre les embarcations de la mort. Quitte à ce que cette expédition maritime se termine pour eux à « Barsakh » (Au-delà) !
Courant 2001, baie de Hann. Déployés sur la plage, les éléments de la sûreté Urbaine (su) de Dakar que dirigeait à l’époque le commissaire Assane Ndoye ramènent dans leurs filets une cinquantaine d’individus composés de passeurs et de passagers. ils s’apprêtaient à embarquer nuitamment à bord d’une pirogue de pêche artisanale pour les îles canaries (espagne). L’enquête menée alors par la police avait permis de découvrir que cette pirogue arraisonnée devait être la quatrième à quitter Hann-plage pour les côtes espagnoles. Une expédition surréaliste que « Le témoin-Hebdo » avait révélée. a l’époque, l’incrédulité était manifeste chez de nombreux confrères et lecteurs qui jugeaient notre exclusivité trop « inédite » pour être vraie ! Lesquels se demandaient comment une pirogue de fortune « gaalulothio » pouvait-elle quitter l’Afrique de l’Ouest et traverser tout l’océan atlantique pour gagner l’Europe ?
Selon l’ancien patron de la sûreté Urbaine (su), le commissaire (er) Assane Ndoye, même ses éléments qui avaient mené l’opération ne croyaient pas aux faits reprochés aux piroguiers arraisonnés. « il a fallu une enquête approfondie en collaboration avec la police espagnole pour qu’on se rende compte que d’autres jeunes avaient effectivement déjà quitté les côtes sénégalaises à bord des pirogues artisanales pour les iles canaries où ils étaient arrivés sains et saufs. il faut dire que le voyage était tellement long, périlleux et épouvantable que personne ne l’aurait cru à l’époque… » se souvient l’ancien chef de la su, devenu par la suite Dg de la police et ambassadeur au Mali. ces départs « Barça ou Barsakh » qui se faisaient de manière discrète et espacée ont fini par devenir une vague, voire un rush. avec de multiples nouveaux points de départs tels que Hann, Ngor, Soumbédioune, Yoff, Thiaroye et Mbour. et à un rythme effréné et infernal qui a nous donné raison par la suite ! pour percer le mystère de ces arrivées massives sur les côtes espagnoles en provenance de divers lieux d’embarquement au Sénégal, votre serviteur s’était même rendu aux îles canaries pour y effectuer un reportage plus complet sur cet exode massif. sur place, il nous a été donné de voir le triste spectacle de centaines de sénégalais, Gambiens, Maliens, Guinéens, Ghanéens etc. morts noyés en tentant de traverser la Méditerranée et enterrés dans des fosses communes des îles canaries, notamment Las palmas. a l’accueil de votre serviteur, le consul honoraire du Sénégal à Las palmas, le défunt M. Alberto Vanboccle Garcia, âgé alors de 70 ans. il nous avait reçu chaleureusement.
« Merci d’être le premier journal sénégalais (ndlr : Le témoin-Hebdo) venu sur les lieux du drame, ici, aux iles canaries » avait magnifié ce patriarche espagnol, sénégalais de cœur. arborant une tristesse non feinte, il nous avait confié ceci : « c’est très douloureux de voir tous ces corps sans vie échoués sur les plages espagnoles et enterrés dans l’anonymat. De nature, je suis souriant, mais cette fois-ci, comme vous le voyez, je suis triste. triste de voir tous les jours ces corps qui échouent sur la plage comme des algues de mer » avait commenté le consul honoraire Alberto lors de notre visite guidée aux cimetières des migrants des « cayucos » (pirogue, en espagnol).
Frontex a-t-elle atteint ses limites ?
Près de 20 ans après les premières vagues massives de migrants clandestins arrivés à bord de pirogues, la Méditerranée refait encore parler d’elle en termes d’engloutissement de migrants désespérés désireux à tout prix de rejoindre l’eldorado européen. il est vrai qu’entre temps, plusieurs principaux points de départ comme Hann, ngor, thiaroye sur mer et soumbédioune ont été démantelés voire anéantis par la police et la gendarmerie. sans oublier les dispositifs de surveillance (avions, bateaux, vedettes, hélicoptères) de nos côtes mis en place par la Marine nationale dans le cadre de l’opération européenne Frontex (Frontières extérieure) dont l’objectif est de lutter contre l’immigration irrégulière, de faire rebrousser chemin aux embarcations aux candidats à l’exil, d’empêcher les départs à partir des pays émetteurs etc. en dépit de tous ces dispositifs de contrôle, de surveillance et de dissuasion, les pirogues battant pavillon « Barça ou Barsakh » n’abdiquent pas ! et surtout du fait qu’il existe encore des poches de résistance aussi bien au sénégal qu’en Mauritanie et en Gambie d’où les candidats à l’émigration peuvent embarquer en toute discrétion. sans oublier certaines filières d’embarquement qui se sont déplacées jusqu’au Maroc et en Libye. a partir de ces pays du Maghreb, trafiquants véreux, passeurs crapules et passagers désespérés continuent toujours d’aller à l’assaut de l’océan, affronter les vagues de la mort pour espérer échouer vivants sur les côtes de « Barca » (Barcelone). si ce n’est de l’ile italienne de Lampedusa.
Hélas, beaucoup de ces malheureux, parmi lesquels nos compatriotes, rejoignent directement Barsakh (l’au-delà) sans avoir vu la terre promise européenne. autrement dit, de même qu’on ne peut pas arrêter la mer avec ses bras, de même, toutes les marines et tous les arsenaux du monde ne pourront faire barrage à l’irrépressible envie de migration en terre européenne des despérados africains. L’Union européenne elle-même s’est rendue à l’évidence, le dispositif Frontex, malgré ses immenses moyens navals, n’a pas pu contenir le flot d’envahisseurs venus du sud du ! cela dit, hélas, cette émigration massive est jalonnée de drames comme en atteste le naufrage, intervenu la semaine dernière, de ce bateau de migrants (62) dans lequel 15 de nos compatriotes ont péri au large des côtes mauritaniennes.
Le téléphone de…l’espoir
Qu’es-ce qui donc peut pousser ces milliers de jeunes gens à aller risquer leurs vies en mer ? La réponse se trouve dans l’arrivée à destination des rares rescapés de ces expéditions périlleuses. Des arrivées dans l’eldorado qui sonnent comme une délivrance. car, dès qu’il ont humé l’air européen, la plupart des immigrants rescapés ayant eu la chance de fouler les îles canaries, appellent immédiatement leurs parents ou amis pour leur filer la bonne nouvelle : « alhamdoulihahi…eksinaa si diam ! (Dieu merci, Je suis arrivé à bon port !).
De bouche à oreille, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre dans le quartier de départ du miraculé. On imagine l’effet qu’une telle bonne nouvelle peut produire sur ces jeunes gens misérables et à l’avenir bouché. cette réussite à atteindre le but de l’expédition constitue bien évidemment un formidable appel d’air en ce sens qu’elle suscite aussitôt d’autres vocations au niveau des copains restés au pays. Lesquels vont à leur tour tenter leur chance par la mer, quitte à rester au fond de l’océan. O. Diouf, un célèbre passeur domicilié à thiaroyesur- mer et qui a eu à organiser plusieurs opérations « Barça-Barsakh » durant les années 2001-2002, s’est confié à nous. « Dès qu’ils sont arrivés à destination, certains de mes clients m’avaient mis en rapport avec d’autres candidats prêts à entreprendre la périlleuse aventure moyennant des sommes comprises entre 200.000 et 500.000 francs.
Une fois, nous avions quitté l’île de ngor à l’aube d’une fête du 04 avril au moment où tous les corps militaires et paramilitaires s’apprêtaient à défiler sur le boulevard du général De Gaulle. ainsi, nous avions réussi à tromper la vigilance de la Gendarmerie et de la Marine pour prendre le large ! » nous confie-t-il depuis italie où il vit actuellement. Un tel happy end pour notre interlocuteur ou des compagnons d’infortune comme lui ne pouvait que faire des émules. et surtout quant il s’agit de miraculés mineurs puisque leur situation est en général régularisée automatiquement compte tenu de la loi espagnole de protection des droits des mineurs. « a l’époque, quand nous étions à Las palmas, presque tous les clandestins mineurs avaient pu bénéficier rapidement de cartes de séjour. il en était de même pour certains africains «sans papiers» parce que la police espagnole ne savait pas vers quel pays les expulser ! » se rappelle O. Diouf, un ex-passeur reconverti aujourd’hui à autre chose.
Face à cette nouvelle déferlante de migrants, les pays européens sont confrontés aujourd’hui à un dilemme : faut-il recommencer à rapatrier tous ces immigrants clandestins et laisser les organisations de défense des droits de l’homme dénoncer les « charters de la honte » ? Ou alors faut-il régulariser les passagers miraculés, quitte à créer un appel d’air ? Une chose est sûre, « Barca ou Barsakh » est une véritable source de préoccupation pour les états européens contrairement aux pays africains qui, eux, s’en foutent ! après tout, les candidats à l’émigration, c’est autant de bouches en moins à ne pas nourrir et, surtout, autant d’opposants potentiels dont on se débarrasse à bon compte !
MANSOUR FAYE, UN MAMMOUTH QUI AURA DU MAL À CACHER SON JEU !
Mansour Faye, dauphin de Macky ? Ce n’est en tout cas pas le budget colossal attribué à son tentaculaire département ministériel pour l’année 2020 qui contribuera à faire taire les rumeurs !
Mansour Faye, dauphin de Macky ? Ce n’est en tout cas pas le budget colossal attribué à son tentaculaire département ministériel pour l’année 2020 qui contribuera à faire taire les rumeurs !
Tapi dans l’ombre, fuyant autant que faire se peut les projecteurs, le beau-frère du président de la république, qui hérite pour 2020 d’un budget (de guerre ?) de 101 milliards de francs, occupe, dans le gouvernement, un poste hautement stratégique que cache son rang protocolaire. « Le ministère du Développement communautaire et de l’équité sociale et territoriale intervient presque dans tous les domaines, allant de l’hydraulique aux infrastructures routières en passant par l’énergie, l’éducation et la santé », comme l’écrivaient nos confrères du quotidien L’as à la veille du vote du budget de l’également maire de Saint-Louis.
D’après les députés de l’opposition, Mansour Faye gère un département super puissant que Déthié Fall a qualifié de triple XL (XXXL). D’ailleurs, c’est bien simple, pour son collègue Mamadou Lamine Diallo de « Tekki », Mansour Faye serait le premier ministre de Macky Sall. Pour 2020, le budget de son ministère a été arrêté à plus de 101 milliards », ajoutait le journal. Le président du Groupe parlementaire Liberté et Démocratie, serigne cheikh Mbacké, pense que Mansour Faye est le dauphin caché de Macky Sall du fait de la superpuissance du département qu’il dirige. Vrai ou faux, depuis le dernier remaniement ministériel consécutif à la présidentielle de février 2019, même la très bien introduite Lettre du continent évoque le sujet. au plus fort de l’affaire Petro Tim, ce journal d’investigation s’était fait l’écho de rumeurs selon lesquelles la première dame aurait manœuvré pour écarter définitivement Aliou Sall au profit de son frère.
La Lettre du continent soutenait que « la démission de Aliou Sall laisse le champ libre aux proches de la première dame, Marième Faye Sall. Premier à se positionner, le frère de cette dernière et homme de confiance du président sénégalais, Mansour Faye». Dans l’article publié en juillet dernier, le journal parlait de « lutte d’influence » et précisait que « derrière la solidarité de façade de la famille présidentielle depuis le déclenchement de l’affaire Timis le 2 juin, c’est une véritable guerre de positionnement qui oppose les diverses factions dans l’entourage de Macky Sall. plusieurs proches de Marième Faye Sall (…) ont discrètement plaidé auprès de la principale force d’opposition, le parti démocratique sénégalais (pds), pour que ce dernier réclame une enquête parlementaire sur l’attribution des permis gaziers à l’homme d’affaires australo-roumain, Frank Timis ».
ALIOU SALL LIQUIDE AU PROFIT DE MANSOUR FAYE
et le journal de relever : « D’autres membres du clan de la première dame n’ont pas hésité à attiser le feu médiatique en rencontrant discrètement plusieurs organes d’information. Objectif : écarter Aliou Sall du jeu politique. Maire de Guédiawaye, commune électoralement stratégique de la banlieue dakaroise, Aliou Sall a longtemps été le principal canal d’accès à son frère. il est, en outre, président de la très influente association des maires du Sénégal (AMS), particulièrement importante en vue des législatives de 2020. Une position centrale qui a fini par faire de l’ombre aux partisans de l’influente première dame». « Depuis le début de l’année, poursuivait une source citée par La Lettre du continent, les relations entre Marième Faye Sall et le frère cadet du président s’étaient particulièrement dégradées et ce dernier avait vu ses accès à la présidence considérablement réduits. Lors du dernier remaniement d’avril, alors qu’il espérait entrer au gouvernement, Aliou Sall n’avait finalement pas obtenu de ticket d’entrée.» comme dit l’adage, on ne prête qu’aux riches. Suivant cette logique, le budget de mammouth alloué au beau-frère du président de la république n’est évidemment pas de nature à faire taire les supputations sur les ambitions prêtées à M. Mansour Faye...
Par Mamadou NDIONE
ELECTRICITE, L'ENJEU EST DANS LA TRAJECTOIRE D'ACCES UNIVERSEL
Face aux tentatives de manipulations sur la question, je partage en dix points ce texte pour replacer l’enjeu face au jeu sur la question cruciale de l’électricité.
Le Ministre en charge de l’énergie et du pétrole rappelait récemment qu’après cinq heures de plénière à l’assemblée nationale, aucun député n’a utilisé le mot «délestage». c’est dire les progrès titanesques que le président Macky Sall a fait durant sept ans pour faire de notre pays un modèle en Afrique et dans le Monde sur la question énergétique et dans bien d’autres secteurs.
Face aux tentatives de manipulations sur la question, je partage en dix points ce texte pour replacer l’enjeu face au jeu sur la question cruciale de l’électricité.
1▪ souvenons-nous qu’en 2011, la question fondamentale était d’avoir de l’électricité. Le Sénégal avait 687 Mégawatts, avec un parc disponible seulement à 56% d’où les plus de 900 heures de coupure par an soit l’équivalent de 39 jours.
2▪ aujourd’hui, nous sommes à plus de 1 100 Mégawatts installés, avec un taux de disponibilité de 82% du parc qui fait que nous n’avons plus 24h de coupure l’année. en clair, en passant de 39 jours de coupures à moins d’une journée de coupure complète l’année, la prouesse du Sénégal est sans commune mesure. notre pays a commencé à parler de Gigawatts sous le régime du président Macky Sall.
3▪ si cela a été possible, c’est parce que le président Macky Sall a durant son premier mandat fait du mix énergétique une réalité avec des champs solaires et bientôt la plus grande centrale éolienne d’Afrique de l’Ouest (celle de Taïba Ndiaye). Pour rappel, l’énergie renouvelable au Sénégal est passée de 0% en 2012 à 20% aujourd’hui’’.
4▪ Fidèle à l’équité territoriale et l’inclusion sociale, le président Macky Sall a plus que doublé le nombre de villages électrifiés passés de 1600 à plus de 3000. Le Sénégal avait 527 Km de lignes haute tension ; ce qui a été plus que doublé pour aller vers le monde rural. D’ailleurs, le taux d’électrification de notre pays est de 68%, soit le double de la moyenne dans les pays au sud du Sahara.
5▪ nous devons à la vérité de reconnaître que durant cinq ans c’est à dire de 2012 à 2017, il n’y a pas eu d’augmentation de tarifs sur l’électricité au Sénégal.
6▪ nous devons en vérité reconnaître qu’en 2017, le président Macky Sall a fait baisser les tarifs d’électricité avec des réductions comprises entre 4% et 11 % pour toutes les familles.
7▪ nous devons en vérité reconnaître que cette situation de stabilisation des tarifs durant 5 ans et de baisse en 2017 a eu pour conséquence une subvention cumulée des prix de l’électricité à hauteur de 318 milliards de FcFa supportés par l’état au moment où des pays comme le Ghana, le Mali, la Guinée, la côte d’ivoire et la France ont revu à la hausse leurs tarifs depuis 2016.
8▪ nous devons en vérité savoir que la hausse prévue à compter du 1er décembre 2019 (qui intervient après la baisse de 2017) n’est pas généralisée. elle ne concerne pas les ménages à faibles revenus qui représentent 54% des clients de Senelec soit pour 611 203 familles. La hausse prévue concerne 46% des familles à consommation élevée avec des fourchettes comprises entre 7 et 10%.
9▪ en vérité, cette hausse dans le contexte de hausse du cours du baril du pétrole à l’’échelle mondiale est pour permettre à notre Senelec d’avoir les moyens pour :
- pouvoir acheter sans pression du combustible pour ses machines
- éviter les coupures intempestives de la période 2011-2012 que personne ne souhaite.
- réussir la bonne transition vers le gaz
- permettre à l’état de réussir l’objectif d’accès universel à l’électricité (en cours) à l’horizon 2025 en continuant de mettre l’accent sur la correction du gap en milieu rural.
10▪ ces quatre objectifs visés (au point 9) par la hausse doivent pousser au sursaut national pour ensemble accompagner notre Senelec pour qu’elle réussisse la transition en se donnant les moyens d’investissement afin que dès les premières années d’exploitation du gaz, notre pays puisse avoir des factures énergiques assez faibles pour les familles et les entreprises.
CONCLUSION
Le Sénégal a plus que besoin d’un sursaut national pour ensemble réussir cette transition dans l’intérêt des générations actuelles et futures. Notre Senelec nous appartient et nous devons l’accompagner d’abord par des attitudes et réflexes citoyens d’économie d’énergie. Notre pays doit faire bloc pour l’atteinte de la couverture totale en énergie à l’horizon 2025. Nous sommes sur la bonne voie. Il nous faut rester ensemble sur cette bonne trajectoire d’accès universel.-