- Les quotidiens de ce mercredi abordent une pluralité de sujets allant de la mauvaise qualité de l’air au dialogue national, en passant par l’épidémie de coronavirus.
A propos de la pollution de l’air observé au Sénégal depuis lundi, Sud Quotidien indique que "les concentrations moyennes horaires PM10 ont dépassé 750 microgrammes par mètres cubes et les PM2,5 avoisinent les 100 microgrammes par mètre cube".
Suffisant pour que le journal de Sud Communication parle d’un "tsunami de poussière".
Selon le quotidien Enquête, "la matinée d’hier a été dantesque" à Dakar et sur le reste du territoire sénégalais, avec "une sensation d’étouffement" et des particules de poussière "portées par un vent fort".
En conséquence, indique le journal, "les services de pneumologie ont été envahis, hier, et ils le seront jusqu’à la semaine prochaine".
Le Soleil souligne que "cette nuée de poussière" a poussé les Dakarois à "porter des masques", des objets désormais "en rupture dans plusieurs officines de pharmacie".
Le journal relève que l’arrivée de cette poussière a fait les affaires de certains jeunes qui se sont reconvertis en vendeurs de masques.
Si l’on croit Le Quotidien qui cite la météo, "l’épisode poussiérieux en cours se poursuivra ce mercredi, avec plus de densité sur la moitié nord du pays, avant de se dissiper progressivement demain jeudi".
Le quotidien L’As évoque lui aussi cette vague de poussière qui enveloppe le pays en indiquant qu’elle survient sur fond de "hantise du coronavirus".
Le journal signale que l’Afrique de l’Ouest "prend les devants" avec la tenue, mardi, à Dakar, d’un atelier sur le diagnostic biologique du nouveau coronavirus, l’objectif étant de "doter" les pays de la CEDEAO de "capacités en terme de recherche autour" du nouveau virus.
Au sujet de cette maladie, L’Observateur informe que "le Sénégal durcit les contrôles sanitaires aux frontières", en particulier à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
Le journal signale que "les passagers venus des pays touchés par le virus, comme la Chine, l’Italie, la Corée du Sud, etc. sont soumis à un accueil particulier".
Le quotidien Enquête relève une "propension rapide" du Covid-19, la maladie provoquée par le coronavirus. Selon le journal, cette maladie touche désormais "80.000 personnes" à travers le monde.
Sur un tout autre aspect, Le Quotidien signale un blocage du dialogue national. Il fait fait état "d’échanges houleux" sur les cas de Khalifa Sall et Karim Wade, et l’affaire Guy Marius Sagna.
Il explique que le coordonnateur du Pôle de la majorité, Benoît Sambou, n’ayant pas "pu tolérer des propos de Déthié Fall, coordonnateur du Pôle de l’opposition et de Valdiodio Ndiaye, a fini par quitter la salle".
Sud Quotidien indique que "les cas de Khalifa, Karim et Guy Matrius ont été des sources de friction".
L’As note qu’à propos de la question de l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, "la commission politique refile la patate chaude à Macky Sall".
L’Observateur publie une interview de Cemile Sankak, la représente résidente du FMI à Dakar, un entretien dans lequel Mme Sankak aborde plusieurs questions dont le prix de l’électricité, l’impact de la croissance, entre autres questions.
Le journal alerte par ailleurs l’incidence de la démission de Khadim Ba du conseil d’administration de Société africaine de raffinage (SAR) en indiquant que "la SAR ne dispose que de 40 jours de réserve". Le journal précise que "40 milliards sont à trouver d’urgence pour sauver la situation".
C'EST MA TERRE/FI MOY SAMA SUUF
L’Institut culturel Italien de Dakar va abriter vendredi une exposition photo portant sur les liens culturels entre le Sénégal et l’Italie, à travers le brassage des populations des deux pays
L’Institut culturel Italien de Dakar va abriter vendredi une exposition photo portant sur les liens culturels entre le Sénégal et l’Italie, à travers le brassage des populations des deux pays.
Intitulé :"C’est ma terre/ Fi moy sama suuf", cette exposition est "le résultat d’un reportage que le photographe Marco Gualazzini (World Press Photo 2019) a réalisé pour le compte de l’Institut en novembre dernier".
Selon un communiqué reçu des organisateurs, cette exposition se poursuivra jusqu’au 23 mars prochain, avec l’ambition de mettre en exergue un lien, "encore méconnu par la plupart des gens, entre l’Italie et le Sénégal, fait de familles mixtes, d’Italiens qui ont déplacé leur vie au Sénégal et de Sénégalais qui, après avoir vécu en Italie durant plusieurs années, sont retournés dans leur terre d’origine".
"L’objectif de ce reportage est de raconter ces histoires", cette "amitié étroite entre l’Italie et le Sénégal, alimentée par une présence importante de citoyens sénégalais en Italie, mais aussi par une présence non négligeable de citoyens italiens et de double nationalité au Sénégal".
"L’exposition a été conçue dans le but d’explorer le rapport d’amitié entre les deux pays à travers la communauté italo-sénégalaise présente au Sénégal : elle veut raconter des histoires d’intégration, des histoires individuelles de personnes qui, pour travail, famille ou religion ont choisi le Sénégal comme pays d’appartenance".
"Une communauté faite de familles mixtes, d’Italiens qui se sont établis depuis longtemps dans cette région africaine, et de Sénégalais qui, après avoir vécu en Italie plusieurs années, sont rentrés dans leur terre d’origine, apportant avec eux quelques traditions italiennes", indique le communiqué.
Le "narrateur" de ces histoires est Marco Gualazzini (Agence Contrasto), lauréat d’un Prix au World Press Photo 2019, qui au nom de l’Institut culturel italien de Dakar, a voyagé pendant trois semaines au Sénégal, de Dakar à Saint Louis, à la découverte des liens culturels entre les deux pays, signale le communiqué.
Son travail s’inspire de 14 histoires, "un nombre certainement pas exhaustif pour représenter le monde varié italo-sénégalais qui s’est créé au fil des années au pays de la Téranga, un monde composé de free lances, d’entrepreneurs, de techniciens, de coopérants, de fonctionnaires, d’enseignants, de religieux et d’artistes".
"Dans l’histoire de Gualazzini, rapporte le communiqué, on trouve parmi les Italiens, un professeur universitaire, deux musiciens, une présentatrice de télévision, une pédiatre, un religieux qui enseigne comment modeler les images des crèches et un homme converti au mouridisme, une des confréries islamiques les plus diffusées au Sénégal".
Il note que parmi les italo-sénégalais on trouve "surtout des entrepreneurs", à l’image de Vieux Ahmed Preira, qui a lancé une entreprise de pâtes faites maison. Moussa Badji a ouvert une académie pour footballeurs, Karo Diaw, rentré au Sénégal, a lancé une entreprise qui s’occupe de recyclage des déchets plastiques, Adama Kane a créé une société de location de voitures.
S’y ajoute Korounga Camara, formateur, qui a écrit le livre "Oser le retour", publié aussi bien en italien qu’en français, devenu un bestseller pour les immigrés qui veulent rentrer chez eux.
"Et puis il y a le Sénégal, dans l’histoire de Gualazzini : un pays en croissance, qui regarde vers le futur tout en restant ancré à ses traditions, avec ses pêcheurs, ses ramasseuses de moules et ses plages où le soir s’entrainent les stars et les amateurs du sport nationale, la lutte sénégalaise", indique le communiqué.
Marco Gualazzini, l’auteur de ce reportage, est natif de Parme, où il a commencé sa carrière comme photographe en 2004, avec le quotidien local de sa ville, "La Gazzetta di Parma".
"Ses travaux les plus récents comprennent un reportage sur la micro finance en Inde, sur la liberté d’expression au Myanmar, sur la discrimination des minorités au Pakistan", selon l’Institut culturel italien de Dakar.
Il a conçu et participé à la réalisation d’un documentaire pour la RAI sur le système des castes en Inde, qui a remporté le prix de la meilleure photographie à l’Al Jazeera International Documentary Film Festival, signale l’institut.
Le travail de Gualazzini, largement diffusé dans des magazines nationaux et internationaux, a été récompensé par plusieurs prix, parmi lesquels le Getty Images Grant for Editorial Photography.
En 2019, il a sorti son premier livre, fruit de ses reportages. Ce livre intitulé "Resilient" a été publié par Contrasto.
Gualazzini a été lauréat, en 2019, du prix World Press Photo (catégorie environnement), pour son reportage sur la crise du Lac Tchad.
Les dessous de la démission de Khadim Ba de la Sar
On en sait un peu plus sur les raisons du retrait surprenant de Khadim Bâ du Conseil d’administration de la Sar. « Je retire ma ligne de 250 millions € et ma caution de 130 milliards qui ont servi aux importations de la SAR depuis 2018... J'arrête aussi tous les financements liés aux investissements et me retire de toutes les activités de la SAR », peut-on lire sur la lettre qu’il a adressée à l’ancien Secrétaire d’Etat à l’Hydraulique Diène Faye devenu Pca de la Sar. Un coup dur pour la société de raffinage qui commençait à reprendre du poil de la bête d’autant plus qu’avec ce retrait, les banques nationales et internationales qui finançaient l'activité grâce à la confiance qu'elles avaient en Khadim Ba, vont se retirer purement et simplement. D’après nos sources, après Khadim, les autres administrateurs de Locafrique aussi vont se retirer du Conseil d’administration. Au-delà de l’exaspération et de la colère quoi transparaissent dans les propos de Khadim Bâ qui dénonce un problème de gestion, «L’As» a appris qu’il y a aussi d’autres raisons familiales plus profondes qui expliquent la démission fracassante du jeune chef d’entreprise. « Le père de Khadim s’est ligué avec certains membres du C.A pour glisser des peaux de bananes à Khadim qui était un peu la caution morale qui a permis à la Sar de sortir des ténèbres», a confié un proche du patron de Locafrique. «Ce serait une grosse déception si Locafrique se retire, pour les travailleurs enthousiastes par rapport au retour du privé national en force au sein du capital de la Sar », a commenté Cheikh Diop, le patron du syndicat du secteur des hydrocarbures qui croit savoir que c’est seulement Khadim Bâ qui s’est retiré et non la structure. Or, d’après des sources proches de Bâ, Locafrique elle-même va se retirer de la Sar. Ce qui risque de plonger la Sar dans une crise sans précédent. À moins que le Gouvernement n’intervienne plus vite pour sauver la Sar.
Grogne des entrepreneurs contre Alioune Ndoye
Des entrepreneurs et promoteurs immobiliers sont en colère contre le maire de Dakar Plateau devenu ministre de la Pêche. Il reproche à Alioune Ndoye les retards liés à la signature des autorisations de construction qui plombent leur exercice. Bien qu’ils aient payé autour de 8 millions en termes de taxes, ils disent attendre depuis longtemps le sésame, sans aucune explication officielle. Nous avons tenté d’en savoir plus, mais Alioune Ndoye n’a pas encore répondu au message que «L’As» lui a envoyé.
Un mort dans l'effondrement d'un bâtiment à Touba
L'effondrement d'un bâtiment en construction au quartier Gare Bou Mack hier dans la commune de Touba a fait une victime. Gallas Niang, un ouvrier âgé de quarante-cinq ans, marié et sans enfant, a perdu la vie dans le sinistre au moment où il s'activait à l'intérieur du bâtiment. Le cadavre extrait des décombres par les passants, avant même l'arrivée des sapeurs-pompiers, a été transporté à l'hôpital Ndamatou en attendant son inhumation aujourd’hui au cimetière de Touba Bakhiya.
Le G7 déclenche le 4e Plan d’actions
Les syndicats de l’Education nationale durcissent le ton. Les syndicats les plus représentatifs (G17) vont entamer dès demain le 4e plan d’actions. L’année scolaire est encore menacée. En effet, après évaluation du 2e plan d’actions, le G7 a décrété hier le boycott de toutes les évaluations du second semestre. En plus, les syndicalistes annoncent une série de débrayages : jeudi à 9h et vendredi prochain. Il est prévu une conférence de presse vendredi. Ils seront en débrayage le mardi 3 mars avant d’observer une grève totale le mercredi 4 mars. Le jeudi 5 mars, les enseignants observent encore un débrayage à 9h qui sera suivi d’un sit-in devant les Inspections d’Académie et inspections de l’Education et de la Formation.
Affrontements entre étudiants et policiers à Kaffrine
L'université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niass est secoué par un mouvement d’humeur des étudiants. En effet, les étudiants du campus de Kaffrine ont pris le relais de leurs camarades de Kaolack. Ils réclament tous de meilleures conditions d’études. Très tôt le matin, les étudiants du campus de Kaffrine de l'université du Sine-saloum El Hadj Ibrahima Niass ont pris d'assaut les grandes artères de la capitale du Ndoucoumane, pour manifester leur ras-le-bol. Pour 800 étudiants, il n’y a eu que 3 enseignants titulaires à l'UFR Sciences sociales. Ils ont barricadé les artères, brûlé des pneus et affronté les policiers. Il s’en est suivi des jets de pierres et de grenades lacrymogènes.
Blocus gambien
Les gouvernements du Sénégal et de la Gambie multiplient les actions pour lever toutes les contraintes liées à la libre circulation des personnes et des biens. En effet, après l’audience que le Président Macky Sall avait accordée à une délégation du Président Adama Barrow, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a reçu hier son homologue gambien. Me ElHadji Omar Youm et Bay Lamine Jobe, ministre gambien des Infrastructures, ont échangé sur la facilitation du transport entre le Sénégal et la Gambie. Ils ont d’ailleurs promis de se retrouver dans les prochains jours pour poursuivre les discussions.
Grogne des travailleurs de Aftu
Les travailleurs de l’Association de financement des transports urbains (Aftu) sont très remontés contre leurs employeurs. Ils exigent de meilleures conditions de travail et réclament des contrats de travail. Ils déplorent également la surcharge des horaires de travail, l’absence de bulletins de salaires et le non reversement de leurs cotisations sociales. A cela, s’ajoute le mépris dont ils font l’objet de la part de leurs employeurs. Face à la presse hier au terminus 56 de Keur Massar, ces agents de l’Aftu ont aussi réclamé des aires de repos et décrié le comportement de leurs responsables syndicaux, qui, depuis 2005, ne cessent de les berner en s’alliant avec leurs patrons pour les sacrifier.
Réplique opérateurs de Aftu
La réplique des opérateurs de l’Aftu n’a pas tardé. Ils ont profité de la cérémonie de remise de matériels à savoir trois véhicules pickups et neuf motos d’une valeur de 43 millions Fcfa au Centre d’Appui à la Professionnalisation des Transports (Captrans) pour recadrer leurs employés. Pour le président du Conseil d’administration de Captrans, Ndiogou Malick Dieng et son secrétaire général Momar Diagne, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Ils soutiennent que les opérateurs sont dans la logique de signer des contrats à tous les travailleurs avec la mise en place d’un système d’organisation et d’harmonisation. A les en croire, d’ici peu, des rencontres seront organisées sur la question. Concernant les aires de repos, Ndiogou Malick Dieng renvoie la balle aux collectivités territoriales et à l’Etat du fait des problèmes d’espace.
Fin de la grève des gros porteurs
L’Union des routiers du Sénégal (Urs) a mis fin hier à son mot d’ordre de grève à la suite des négociations entre ses responsables et le ministre du Transport, Me Oumar Youm. Le secrétaire général de l’Urs, Gora Khouma joint au téléphone par «L’As» confie que le gouvernement a accédé à leurs revendications. Sur le problème de l’applicabilité du pesage à l’essieu, Gora Khouma précise que le Gouvernement a fait machine arrière en décidant de maintenir l’ancienne formule à savoir le PTAC c’est-à-dire le Poids total en charge. Aussi si le transporteur trouve par exemple beaucoup de camions au pesage de Diamniadio, il peut aller à un autre site pour un gain de temps. La seconde mesure, selon Gora Khouma, c’est la suspension de la taxe de 2000 francs imposée par «Afrique pesage» pour l’entretien de ses machines. Concernant les aires de repos, c’est le ministre des Collectivités Territoriales qui se chargera d’un commun accord avec les maires de mettre en place des parkings payants avec toutes les commodités pour permettre aux chauffeurs de faire l’entretien de leurs véhicules et se reposer. Pour les contrôles techniques, le secrétaire général de l’Urs souligne Me Youm a promis de prendre langue avec ses collègues pour l’organisation d’un comité interministériel. Pour la convention collective, Gora Khouma renseigne que Me Youm a promis d’en faire une urgence avec son collègue du Travail.
La tortionnaire Seynabou Ndiaye écope 20 ans de prison
Le juge n’a pas été tendre avec la dame Seynabou Ndiaye qui est poursuivie pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la cécité sur deux enfants de moins de 15 ans. Mme Ndiaye a été condamnée à 20 ans de travaux forcés. Son mari qui est aussi traîné en justice pour complicité a écopé de 5 ans de prison ferme. En sus de la peine, la dame devra payer une amende de 250 000 francs et 300 millions aux deux victimes pour la réparation du préjudice. Pour rappel, l’accusé infligeait des sévices corporels aux deux fillettes de son époux qui étaient âgées au moment des faits, en 2015, de 3 ans et 5 ans. Lors de leur comparution à la barre de la chambre criminelle de Dakar, elles avaient 8 et 10 ans. Les victimes ont perdu la vue à cause du savon que leur marâtre mettait dans leurs yeux. Des accusations que Seynabou Ndiaye avait réfutées.
Me Sall pour défendre Guy Marius Sagna
Le pool d’avocats de l’activiste Guy Marius Sagna s’étoffe. Comme promis, le Front de Résistance Nationale (FRN) a demandé à Me El Hadji Amadou Sall, Avocat à la Cour, de prendre toutes les dispositions et initiatives nécessaires pour la libération de Guy Marius Sagna. Selon le coordonnateur du Front, Moctar Sourang, l'opposition, dans le cadre du dialogue national, estime que le moment est venu pour le président de la République de promouvoir la décrispation politique de façon à ce que le parquet ne s'oppose pas, comme cela est de coutume, à la libération de Guy Marius Sagna dont la place n'est pas, encore une fois, en prison.
Lamine Diallo et sa questekki
Le député Mamadou Lamine Diallo constate pour le déplorer que le Président Macky Sall ne sait pas faire de l’économie pour créer des emplois. D’après le président du mouvement Tekki, Macky Sall ne sait pas comment mener une politique économique pour créer des emplois et faire face aux 100 à 200 000 demandeurs d’emplois par an. Selon le parlementaire, à la place des emplois pour les jeunes, le Président Sall propose des loisirs en allant emprunter 150 milliards pour construire un stade confié à des entreprises turques.
Pikine Dagoudane
Les locaux de l’institution municipale de la Ville de Pikine ont refusé du monde hier, à l’occasion de la 3e édition de la fête de l’excellence destinée à primer les meilleurs élèves du Département. Près de 500 élèves ont reçu des prix de la part de leurs parrains. Opportunité saisie par le maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo pour manifester sa volonté de construire un lycée digne de ce nom dans l’Arrondissement de Pikine-Dagoudane en vue d’améliorer l’offre éducative dans la localité. Aussi, annonce-t-il la remise très prochaine des clés du Collège d’enseignement moyen de Thiaroye sur mer.
C’est dramatique, l’aplomb avec lequel nos autorités mentent. Parce qu’il faut que l’on dise les choses comme elles sont sans diplomatie. Et quand elles se font rattraper par leur duplicité, nos autorités n’éprouvent aucun scrupule à nous regarder dans le blanc des yeux pour nous dire doctement que c’était leur ombre qui parlait à leur place. C’est même devenu récurrent de les voir ravaler leurs propres vomissures à commencer par le Chef qui a manifesté partout sa volonté de se conformer à la Constitution avant de revenir nous tenir un discours décousu de ni oui ni non. Depuis cette semaine, celui qui ne se trompe jamais dans ses prophéties est venu en remettre une couche. Il était sûr qu’ils seraient cinq candidats à la présidentielle de février 2019. Banco à l’arrivée ! Il est revenu nous baratiner que son candidat sera élu avec 57 % des voix. Presque dans le mille puisque ledit candidat a obtenu un 1 % de plus. Un véritable génie, on vous dit que notre Nostradamus ! Le même Dionne nous suppliait de voter oui lors du référendum pour ne devoir pas voir son boss faire un mandat de 7 ans ou écarter l’éventualité d’un mandat illimité. Et voilà que le même Monsieur, sans fausse pudeur, revient quatre ans plus tard devant ses compatriotes pour leur débiter qu’il est contre la limitation des mandats. Pathétique ! Cultivant la roublardise, il entretient même l’idée d’un troisième mandat. On a comme l’impression que ces messieurs et dames n’ont rien retenu de l’histoire toute récente de ce pays. L’autre était convaincu que les manifestations contre un troisième mandat n’aboutiraient à rien, « une brise est un vent léger qui secoue peut être les feuilles des arbres, mais ne sera jamais un ouragan », professait-il. La suite, on la connait. Reste à savoir si les tenants actuels du pouvoir, si hautains et dans leur tour d’ivoire, seront assez intelligents pour ne pas commettre la même bêtise que leur prédécesseur. Qui disait que le pouvoir rend fou ?
Kàccoor Bi
RETRAIT DE LA SAR LOCAFRIQUE A-T-ELLE SENTI UNE « FAILLITE » IMMINENTE ?
Hier, certains journaux et sites d’informations de la place ont annoncé le retrait de M. Khadim Ba, directeur général de Locafrique, de la Société africaine de raffinage (Sar) où il détenait 34 % du capital. Jusqu’ici « Le Témoin » ne voulait pas s’inviter dans la guerre interne à la famille des Ba. Et Dieu sait que nous connaissons bien les tenants et aboutissants de cette profonde crise pour avoir révélé à l’époque les démêlés entre Carrefour Automobile, Locafrique, le Crédit Lyonnais et autres filiales. C’était fin 1999, début 2000 si nous souvenirs sont exacts. Toujours est-il qu’entre Khadim Ba et son père, la guerre pour le contrôle des sociétés du Groupe fait rage surtout du fait que des gens tapis dans l’ombre familiale ont eu à miner tous les chemins de Khadim Ba au point de le pousser à se retirer de la Sar. Justement, l’actionnaire Khadim Ba a-t-il senti une « faillite » de la Sar l’obligeant à fuir à temps ? A-t-il flairé une privatisation de la Sar qui l’a poussé à fuir pour sauver ses meubles financiers ? Ou alors Khadim Ba a-t-il été piégé par des gens lui faisant croire à une crise imaginaire de la Sar pour le pousser à la démission ? Autant de questions auxquelles l’avenir répondra. Mais une chose est sûre : son départ de la Sar et le retrait de la ligne de crédit estimée à près de 160 milliards CFA qu’il avait mise à la disposition de la raffinerie pour lui permettre de financer ses importations, ce départ, donc, risque d’impacter négativement le fonctionnement de la Sar. Car, certains bailleurs et banques qui faisaient confiance à la Sar n’écartent pas de se solidariser avec Khadim Ba. C’est-à-dire de partir avec lui. Laissant la Sar sur la paille. Se remettra-telle de ce coup ? Sauf miracle, il est permis d’en douter.
BEM-ABIDJAN LANCE EN SEPTEMBRE LA COTE D’IVOIRE DEROULE LE TAPIS ROUGE A PAPE MADICKE DIOP
BEM-Dakar, moins de deux ans après avoir fêté brillamment ses 10 ans en décembre 2018, ouvre sa première filiale africaine à Abidjan en septembre prochain. La 1ère business school d’Afrique noire francophone, selon le classement 2019 de Jeune Afrique, entend désormais étendre son leadership en Afrique. Abidjan constitue la première étape de ce challenge lancé par le président directeur général de BEM-Dakar, Pape Madické Diop. C’est pourquoi, l’homme consacre depuis quelques temps beaucoup de son agenda à faire la navette Dakar-Abidjan-Dakar. Notre brillant compatriote a raison de le faire puisque les autorités ivoiriennes lui ont déroulé le tapis rouge. Il faut dire qu’elles n’en croyaient pas leurs oreilles lorsque le PDG de Bem-Dakar leur a notifié son intention d’investir à Abidjan. Du coup, elles lui ont accordé plein de facilités fiscales comme une exonération totale. Ce alors qu’au Sénégal, le fisc est intolérable ! Mieux, les plus hautes autorités du pays comme le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le ministre chargé des Investissements, le ministre de l’Enseignement supérieur ont tenu à recevoir Pape Madické Diop pour lui dérouler le tapis rouge pour un tel investissement. En outre, toute l’élite économique et politique ivoirienne s’est associée à une telle entreprise pour faciliter la naissance de BEM-Abidjan. Le patron de BEM-Dakar a confié les rênes de BEM-Abidjan à un brillant cadre ivoirien, Olivier Avon, un ancien directeur à Nestlé, à Samsung, détenteur d’un MBA des Etats-Unis. Un garçon brillant et enthousiaste qui a promis à Pape Madické Diop de faire de BEM-Abidjan une grande école de commerce en trois ans seulement. La filiale ivoirienne devrait être rapidement le point d’ancrage de Bem en Afrique noire. Plein succès à ce nouveau challenge d’un champion sénégalais qui fait la fierté de notre pays !
YNCREA, UNE ECOLE DE FORMATION D’INGENIEURS PAR BEM-DAKAR
Restons avec le groupe BEM pour annoncer le lancement à Dakar de Yncréa, une école de formation d’ingénieurs et de technologie, la plus grande en France. Figurez-vous que cette grande école encadre la formation de près de 5500 élèves ingénieurs. Yncréa fédère les écoles d’ingénieurs Hautes études d’ingénieurs (HEI), Institut supérieur d’agronomie (ISA) et Institut supérieur de numérique (ISEN). Les points forts de ces écoles, fondées sur des valeurs humanistes, sont la proximité avec les entreprises via l’implantation dans les territoires, l’innovation via la transdisciplinarité, le digital via ses usages, l’agilité pédagogique et l’international. Pape Madické Diop veut offrir aux jeunes Sénégalais des perspectives plus larges dans le domaine de la formation dans les métiers d’ingénieurs. Pour la mise en place de Yncréa-Dakar, deux dirigeants de ce grand campus de France séjournent actuellement dans notre pays. Il s’agit de Anne Catherine Guitard, directrice générale chargée du développement, et Julien Sta, chargé des finances.
COLOBANE BENI DES DIEUX ?
Les confrères ont salué avec un bel unanimisme le coup réussi par la nouvelle patronne des socialistes, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, en favorisant la poignée de mains entre le président de la République et l’un de ses opposants les plus radicaux, le patron de Rewmi Idrissa Seck. De la même manière, il y a quelques mois, le Sénégal tout entier s’était réjoui de la réconciliation entre l’actuel président de la République, Macky Sall, et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade. Une réconciliation sous les auspices du khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Le point commun entre ces deux réconciliations spectaculaires ? Elles ont tous les deux eu pour cadre le quartier de Colobane puisque aussi bien la grande mosquée Massalikoul Djinane que la Maison du Ps se trouvent à Colobane. Les deux lieux sont d’ailleurs distants que de 100 mètres à peine. De là à dire que ce quartier est béni de dieu ou visité par la grâce…
MARCHE SAHM DE THIES LES DEGUERPIS EN PLEURS REMERCIENT HABIB NIANG
Malgré l’épreuve difficile que constitue leur déguerpissement, Habib Diène, responsable des mareyeurs qui occupaient les lieux depuis 1977, a tenu à saluer toutes les interventions en termes de médiations du président du mouvement And Suxxali Sénégal, Habib Niang. «Nous sommes impuissants face à ce qui s’est passé hier soir, c’est très dur car nous sommes des pères de familles qui n’ont que ce marché pour subvenir aux besoins de leurs familles. Nous nous en remettons à Dieu et acceptons ce qui nous arrive. Mais nous saluons et remercions sincèrement le président Habib Niang, pour avoir pris son bâton de pèlerin pour trouver une solution, il a fait le déplacement dans le seul but de trouver une issue pacifique. Et aujourd’hui encore, c’est la seule autorité qui a envoyé ses collaborateurs pour nous accompagner dans cette épreuve. Par ma voix, tous les mareyeurs remercient M. Habib Niang et son mouvement » souligne Habib Diène. Joint au téléphone, le président du mouvement And Suxxali Sénégal a regretté la tournure des choses qui ressemble à ses yeux à des actes de sabotage. « Je crois qu’on est allé trop vite en besogne parce qu’on pouvait privilégier le dialogue entre les deux camps pour trouver une solution qui arrange tout le monde. Mais venir déguerpir des citoyens qui se sont installés sur les lieux depuis 1977, cela donne l’impression d’un sabotage et d’une volonté de nuire à l’image du président Macky Sall » confie Habib Niang.
LE CORONAVIRUS FAIT DIX MORTS EN ITALIE
La propagation de l’épidémie coronavirus devient de plus en plus inquiétante. Au moment où le taux de contaminations diminue en Chine, et plus précisément à Wuhan, épicentre de l’épidémie, le virus a pris des proportions inquiétantes dans d’autres pays européens. Et l’Italie en est la triste réalité puisque le bilan devient encore plus lourd : dix morts déjà. Ainsi, l’Italie devient le pays occidental le plus touché avec 322 personnes infectées. Huit régions et une province autonome sont désormais touchées. La Toscane (centre-ouest de l’Italie) comptait notamment deux cas de contamination, à Florence et Pistoia, tandis qu’en Sicile (sud), une touriste originaire de Bergame (Lombardie, nord-ouest) qui se trouvait dans un hôtel à Palerme a été hospitalisée.
ELLE AVAIT RENDU AVEUGLES SES DEUX BELLES-FILLES MINEURES SEYNABOU NDIAYE CONDAMNEE 20 ANS DE TRAVAUX FORCES
20 ans de vie derrière les barreaux. C’est la peine infligée à la marâtre qui maltraitait ses deux belles-filles. Le président de la chambre criminelle a donné le verdict. La prévenue Seynabou Ndiaye est condamnée à 20 ans de travaux forcés pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la perte de vue de ses deux belles-filles Nogaye Gueye et Fatou Gueye âgées de 3 et 5 ans en 2015. La dame est condamnée aussi à verser 250 000 francs dans les caisses du Trésor public. Son mari Modou Gueye qui assistait aux bastonnades de ses enfants par son épouse, jugé par contumace, est condamné à 5 ans de prison pour non-assistance à personnes en danger. Il devra verser la même somme de 250 000 au Trésor. Par ailleurs, la dame Seynabou Ndiaye et son époux Modou Gueye sont condamnés à réparer le préjudice causé aux deux enfants en leur remettant 150 millions de francs. Pour rappel, la plainte a été déposée par les voisins de la maman des deux filles, habitant au quartier Darou Salam Yeumbeul. Face aux enquêteurs, l’une des victimes Fatou Gueye avait confié que « ma tante nous battait tous les jours au vu et au su de notre papa. Elle a même une fois frappé Nogaye à la tête à l’aide d’un encensoir. Elle l’a cognée contre le mur. Souvent, elle mettait du savon en poudre dans nos yeux et du gasoil sur nos cuirs chevelus ». Mais, la condamnée avait nié les faits prétextant qu’elle battait les gamines avec ses mains. « Ce n’est qu’en prison qu’on m’a dit que je mettais du savon dans leurs yeux. Ce qui est faux. En ce qui concerne le gasoil, c’est leur père qui l’achetait car elles avaient des poux », a-t-elle tenté de se défendre sans convaincre le juge.
GUINEE-BISSAU CONFIRMATION DE LA VICTOIRE DE UMARA SISSOCO EMBALO
Sur injonction de la Cour suprême de justice (Csj), la Commission nationale électorale (Cne) a procédé ce mardi 25 février à un nouveau recomptage des voix pour apurer les résultats du second tour de la présidentielle. La plénière convoquée par la Cne, en présence des représentants des deux candidats en compétition, n’a fait que confirmer que ce qui était déjà connu. En clair, la victoire de Umaro Sissoco Embalo avec un taux de 53,55 % des suffrages valablement exprimés. Son concurrent, Domingos Simoes Pereira est resté au même score, à savoir 46,45 % des votants. Cette énième vérification des résultats intervient à 48 heures de la prestation de serment du président déclaré élu. De retour en Guinée Bissau après deux semaines à l’étranger, le général Embalo a affirmé qu’il organisera une cérémonie d’investiture sobre. À cet effet, son parti, le Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem G15) a demandé à son groupe parlementaire de prendre les dispositions nécessaires pour la tenue de la cérémonie à l’Assemblée nationale populaire.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
STATUT SPÉCIAL DE DAKAR, UNE IDÉE DANGEREUSE POUR L’UNITÉ NATIONALE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’émergence ne peut se planifier en dehors de la décentralisation - Le HCCT est une énième charrue avant les bœufs - Ce régime ne croit pas au Xamxam (science) mais aux stratagèmes politiciens - ENTRETIEN AVEC MOUSSA BALA FOFANA
Moussa Bala Fofana est Banquier d’affaires au Canada et ancien conseiller technique du gouvernement du Sénégal. Dans l’entretien accordé à SenePlus, l’expert en Développement territorial, en Développement local et en Planification des politiques publiques se prononce sans circonlocutions sur les velléités de doter Dakar d’un statut particulier avant de souligner l’échec des politiques de la décentralisation.
SenePlus : Comment appréciez-vous l’idée de doter de Dakar d’un statut qui lui permettrait d’avoir un maire nommé par décret présidentiel ?
Moussa Bala Fofana : C’est une idée dangereuse pour l’unité nationale et particulièrement contreproductive pour notre objectif d’émergence économique. En effet l’émergence ne peut se planifier en dehors de la décentralisation et du paradigme de développement territorial. Et il se trouve que la décentralisation est un instrument de management et de gestion du plan de développement depuis le territoire qui repose essentiellement sur deux dynamiques :
La mobilisation des acteurs locaux autour du projet de territoire le plus pertinent. Cette mobilisation passe par le droit d’élire l’exécutif local par le citoyen. Ainsi, par le droit de vote on s’assure de l’engagement et de l’implication du citoyen et l’acteur économique dans le projet de développement.
Dans un second temps, nous avons la libre administration qui est une autonomie dans la planification et la gestion du projet de développement économique et social.
Vous pouvez donc comprendre que la nomination du maire va entrainer un effet de démobilisation des citoyens et des acteurs, le projet de territoire devient imposé et les actes de gestions impertinentes et souvent impopulaires auprès des populations.
Ne pensez-vous pas que c’est un stratagème pour le président Macky Sall de récupérer Dakar par manipulation politicienne ce que les suffrages lui refusent ?
Effectivement, l’objectif politicien est une évidence et pour une idée aussi dangereuse qui va engendrer une situation d’asymétrie du droit de vote. Comprenons bien que si cette idée rétrograde venait à être actée, cela causerait une frustration grave auprès des citoyens de la capitale sénégalaise. En plus, le fait de camoufler cette inégalité du droit de vote à travers le concept galvaudé de « statut spécial ou particulier » va créer des attentes au sein d’une partie de la rébellion casamançaise qui revendique un statut spécial. Et j’aimerais préciser que les situations d’asymétries du pouvoir de vote par la nomination du maire dans les grandes nations africaines sont particulières et contextuelles. Paul Biya au Cameroun a fait plus de 40 ans de pouvoir et la Côte d’Ivoire était dans une période d’instabilité.
Ainsi ma conviction est que l’ambition du Sénégal pour l’Afrique devrait nous amener à assumer le jeu démocratique, à incarner un leadeurship exemplaire et planifier un dispositif de gouvernance locale qui n’aurait rien à envier aux démocraties européennes et nord-américaines.
Si aujourd’hui dans le camp du pouvoir, par la voix d’Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), on soulève la question relative au statut particulier de Dakar, ne pourrait-on pas parler de l’échec de l’Acte III de la décentralisation qui prône la dépolitisation des rapports entre l’État et les collectivités locales ?
Effectivement, et le HCCT est une énième charrue avant les bœufs. J’avais prévenu que le HCCT ne pouvait être efficient qu’après l’aboutissement de la réforme de territorialisation et de décentralisation. En effet, en planification des organisations, les structures faitières reposent sur les principes de légitimité, d’équité et d’une prise de décision participative et itérative. Le HCCT ne peut donc porter à la presse un sujet dont la pertinence et la nécessité d’être débattue n’ont pas fait l’objet d’un processus participatif. Je suis persuadé que cette idée ne se trouverait pas à la centième position d’un sondage sur les priorités des populations et des élus de Dakar. Voilà une violation flagrante du principe d’autonomie de gestion, car ce principe commence par la définition des priorités et de l’agenda des débats par les acteurs locaux. Vous imaginez que l’idée du HCCT est d’être un cadre institutionnel permettant aux territoires d’interagir, d’échanger et d’exprimer de manière démocratique et en toute autonomie les solutions, enjeux et défis pour une amélioration de la politique irréversible de la décentralisation ?
Ne pensez-vous pas qu’une telle institution comme le HCCT doit jouer un rôle plus central dans la planification d’une vision objective utile pour les politiques de décentralisation ?
Absolument, le HCCT n’est pas dans son rôle véritable. L’institution est dévoyée pour des objectifs politiciens. La cause profonde en est l’absence d’État planificateur et entrepreneur et d’un leadeur positif ayant des aptitudes d’un penseur dynamique. Pendant ce temps, les grands débats sur le développement des territoires continuent à l’international et le leadeurship du Sénégal est absent depuis le début du combat contre le maire de Dakar.
Alors, si les dirigeants du HCCT et leurs experts veulent porter des débats techniques sérieux, je vais leur partager 4 axes majeurs en guise de contribution pour relever le débat:
1- Aujourd’hui les cités et les villes des pays du monde de la décentralisation travaillent pour la mise œuvre des 17 objectifs et 169 cibles du développement durable et réfléchissent à comment la décentralisation peut être un facteur porteur de transformation sociale.
2- Depuis le début du siècle, les cités et les villes du monde de la décentralisation sont dans l’application du paradigme scientifique de développement territorial comme alternatif pour atténuer les effets pervers de l’économie mondialisée.
3- Ensuite, dans le domaine des sciences de l’administration, les grandes universités produisent des travaux scientifiques sur des formules gagnantes de territorialisation des politiques publiques et d’aménagement durable des territoires et de l’urbanisme dont ils peuvent s’inspirer pour aider nos maires.
4- Et enfin, leur rappeler que dans les pays francophones l’ingénierie financière qui doit être à la base du financement de la politique de la décentralisation est le tendon d’Achille de notre volonté d’émergence depuis nos territoires. Voilà 4 chantiers dans lesquels ils peuvent tenter de s’illustrer à suffisance sans risquer de jeter notre nation en dérision.
Sept ans après sa mise en œuvre, comment jugez-vous la première phase de l’Acte III de la décentralisation ?
L’acte III est définitivement un acte manqué et pour la petite histoire je vais rappeler qu’en mars 2012, j’avais quitté le Canada pour venir soutenir la politique de décentralisation, de territorialisation et de planification d’une stratégie d’émergence du Sénégal depuis nos territoires éco-géographiques. Ainsi, en tant que conseiller technique du cabinet de la décentralisation, j’ai porté ma signature sur les premiers documents techniques de l’Acte III. J’ai démissionné au bout de 9 mois, car je me suis vite rendu compte que ce régime ne croit pas au Xamxam (science) mais aux stratagèmes politiciens (péxé) pour les objectifs du moment. L’acte III, comme les autres orientations majeures et réformes structurantes ont été passées à la trappe pour l’objectif spécifique de réélection.
Quel est le mot de la fin ?
Juste rappeler à ce régime que « Xamxam du péxé » ! On ne peut diriger un pays sur la base d’objectifs politiciens et c’est cela qui explique ce débat impertinent sur le statut particulier de Dakar. Le régime prépare sa succession alors que les urgences sont ailleurs et pour preuve la politique du mandat à tout prix a fini par vider nos liquidités. Le Sénégal camoufle une tension de trésorerie depuis 2017. Aujourd’hui, les politiques sociales et les grandes réformes stagnent avec notre politique de décentralisation toujours financée à moins de 5 % du budget national au moment où la moyenne mondiale est à 25%, les pays émergents à 35 % et les pays de l’OCDE à plus 50%. Mon mot de la fin est donc un rappel à plus de responsabilité et de sérieux dans la mise en œuvre des politiques publiques et comme disait Jacques Bénigne Bossuet : « Le gouvernement est un ouvrage de raison et d'intelligence. » Pour clore, j'aimerais saluer le beau travail de la presse et vous remercier de l'opportunité que vous m'offrez pour saluer tous vos lecteurs et mes compatriotes et réserver un clin d'œil à mes frères du Baol et de la Diaspora.
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DAKAR SUFFOQUE
Masques sur le visage, sorties limitées... La qualité de l'air qui s'est dangereusement dégradée ces dernières heures dans la capitale, contraint la population à recourir à tous les moyens possibles pour se protéger
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