La situation que l’ancien DG nous a vendu de la Senelec fait se lever les foules contre toute idée d’augmentation - Si le régime vacille, le président Macky Sall tient son coupable par qui le scandale est arrivé
Ceux qui travestissent des chiffres pour construire des mythes, telle que la bonne santé financière de la Senelec qui n'est finalement que chimère.
Et s'effondre le mythe Makhtar Cissé !
Les chiffres, finalement à manier avec modération, n'est-ce pas Abdoulaye Cissé ?
Des régimes sont bien tombés ailleurs pour beaucoup moins que ce qui mobilisent aujourd’hui au Sénégal le mouvement Nioo lankk nioo bagnn contre la hausse du prix de l’électricité.
En définitive, c’est un mouvement contre la vie chère, le même type de révolte qui a emporté jusqu’au tout puissant régime de Ben Ali en Tunisie. C’est dire qu’on ne peut jurer de rien de l’avenir de cette revendication fédératrice.
En revanche, ce que l’on sait et qu’on peut affirmer avec certitude dans l’analyse de la crispation de la situation, c’est moins l’augmentation en tant que telle que les turpitudes des responsables qui conduisent aujourd’hui à des hausses dites « inévitables » sur certains tarifs de produits et services de consommations courantes.
Que n’aurions-nous accepter de faire des efforts sur le portefeuille domestique pour sortir des ténèbres des coupures d’électricité si la santé financière de la Senelec le justifiait.
Là, ce qui est en cause c’est le mythe qu’on a bâti autour de la gestion de l’ancien Directeur général de la société d’électricité. Tel Zorro, c’est Mouhamadou Makhtar Cissé qui s’est construit ce mythe, avec certainement une complicité coupable d’une certaine presse.
Si ce n’est pas de la complicité, il y’a au moins de la cupidité pour dire le moins, pour avoir bu ses paroles sans le moindre hoquet.
La situation que l’ancien DG nous a vendu fait se lever les foules contre toute idée d’augmentation. Et pour cause la méthode Coué pour nous vendre son rêve commence dès 2017, alors que Makhtar Cissé n’est installé que depuis le 26 juin 2015.
Ça commence par nous vanter le mix énergique, je cite : « Avec ce que nous avons réussi du mix énergétique et d’avoir 30% de production d’énergie renouvelable, nous pourrons donner corps à l’instruction du président de la république de diviser la facture par deux ». Fin de citation.
Nous avons retrouvé une autre fanfaronnade de l’ancien DG, je le cite : « Les gens applaudiront pour une baisse de 2%, mais n’accepteront pas que le baril baisse et qu’on ne baisse pas prix ». Fin de citation. Si le régime vacille, le président Macky Sall tient son coupable par qui le scandale est arrivé. C’est lui le meilleur allié de cette contestation. Car si lui-même ne comprend pas qu’on baisse le prix de, comment voulez-vous qu’il comprenne une augmentation. Qui plus est de 10%.
Permettez qu’on vous épargne du bilan chiffré de Makhtar Cissé à la Senelec car apparemment il a été contaminé par la maladie de son prédécesseur. M. Pape Dieng, à son départ nous dresse son bilan d’avoir fait passé la Senelec d’un déficit de 55 milliards à un bénéfice de 3 milliards.
Les nouvelles autorités de la Senelec sont presque piégées aujourd’hui mais devront assumer de ne pas faire subir au peuple un supposé manque à gagner de 12 milliards à rattraper et qui justifierais la hausse.
Voilà, le mal de ce pays, la manipulation des chiffres. Des chiffres erronés, et là on est gentil car le plus souvent ce sont des chiffres fabriqués sortis de l’imagination fertile de vrais tricheurs.
Et c’est presque un crime quand on voit les conséquences que cela peut produire.
On attend les chiffres de la production arachidière. Tous les paysans annoncent que « Rénn guerté amoul », mais jamais, officiellement, la production nationale ne sera en baisse.
On avait explosé le record de production de riz à plus d’un million de tonnes et qui a été la trame de la campagne victorieuse du président Macky Sall, les riziculteurs n’ont jamais confirmé vues leurs difficultés dans la filière.
Ce n’est pas pour rien que dans d’autres pays les agents des services des statistiques, des prévisions et des études économiques prêtent serment et jurent de ne jamais corrompre les chiffres.
Apparemment, ici le premier qui jure sur les chiffres est bon pour l’enfer !
Pour abréger leur supplice, ils devraient tous passés à la guillotine. Et ce ne serait même pas cher payé pour ce qu’ils font subir au peuple en jouant au magicien des chiffres.
ÉCHANGE TENDU ENTRE NDONGO SAMBA SYLLA ET MOUSTAPHA KASSÉ À PROPOS DU FCFA
Quand deux économistes que presque tout oppose, notamment leur âge, débattent de l’avenir du franc CFA et de la perspective ECO, l’affrontement n’est jamais loin
Quand deux économistes que presque tout oppose, notamment leur âge, débattent de l’avenir du franc CFA et de la perspective ECO, l’affrontement n’est jamais loin. Il en a été ainsi lors du «Samedi de l’économie» tenu hier au siège d’Enda entre le Pr Moustapha Kassé, ancien doyen de la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’université de Dakar et le Ndongo Samba Sylla, chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg.
Le premier reproche au second, en substance, de ne pas prendre en compte les travaux des économistes sénégalais consacrés à la monnaie et en particulier au franc CFA. «La monnaie est devenue un instrument tellement sensible qu’il faut en connaître le fonctionnement», a lancé le Pr Kassé. Critiquant le foisonnement d’articles dits scientifiques et intellectuels «facilement démontables», il a plaidé pour une appropriation des étapes et du contenu de l’histoire monétaire afin de mieux encadre les démarches actuelles concernant le franc CFA et son successeur désigné, l’ECO.
«Apprenez d’abord, Ndongo», a lancé le Pr Kassé à son jeune collègue, rappelant au passage l’échec de la mise en œuvre du franc malien par le président Modibo Keïta, et les dégâts de l’hyperinflation induits par de mauvaises politiques monétaires comme au Venezuela avec le bolivar et au Zimbabwe avec le dollar local.
«La monnaie est juste un instrument pour réaliser le développement» (Pr. Chérif Salif Sy)
«Lisez-moi», s’est écrié calmement Ndongo Samba Sylla à l’entame de sa réplique. Il a directement accusé le Pr Moustapha Kassé d’amplifier la confusion entretenue sur la question du francs CFA par sa façon d’aligner des contrevérités. Prenant à témoin le Pr Chérif Salif présent à ses côtés, il a souligné avoir souvent mis en exergue les travaux d’auteurs africains dont le Pr Kassé lui-même, dans certains de ses ouvrages.
A propos de l’expérience écourtée du franc malien, Ndongo Samba Sylla a reproché au Pr Kassé d’occulter une partie des causes de son échec. «Il a oublié de dire que les Etats qui entourent le Mali avaient tous fermé leurs frontières avec ce pays naturellement enclavé», peut-être sur l’instigation d’une France désireuse de protéger une des zones de résidence du franc CFA en Afrique de l’Ouest.
Concernant l’hyperinflation qui résulterait de politiques monétaires irréfléchies, Ndongo Samba Sylla a signifié au doyen Kassé que ce phénomène n’est pas une maladie africaine car seuls 3 pays du continent sur 54 en ont été victimes : l’Angola, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Ailleurs, un pays comme le Venezuela en a souffert. Sylla fait constater ces pays là ont souvent évolué dans des contextes de guerre, de déstabilisation, de pression, de blocus… pour des raisons fortement politiques et idéologiques.
Dans tous les cas, «il faut nuancer toutes les approches et accepter les échanges d’une manière sérieuse», a tempéré le Pr Chérif Salif Sy. «La monnaie est juste un instrument politique relevant du droit pour réaliser le développement.» Une perspective que le Pr Demba Moussa Dembélé, président d’Arcade qui organise «Les samedis de l’économie», irréalisable avec cette «monnaie française» qu’est le franc CFA.
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HARO SUR LA RANCE NÉOCOLONIALE !
EXCLUSIF SENEPLUS - On ne veut plus que la France nous dicte quoi que ce soit - C'est d'une violence esclavagiste d'expulser ses propres fils en dehors du continent - Guy Marius Sagna dérange - ENTRETIEN AVEC HULO GUILLABERT
Le combat mené par le Front anti CFA pour mettre fin à la mainmise de la France en Afrique est déjà gagné, selon Hulo Guillabert car aujourd'hui soutient-elle ''tout le monde sait maintenant que le Franc CFA, est une monnaie coloniale''.
La militante panafricaine rejette l'Eco et milite pour une monnaie africaine pensée par les africains. Elle déplore l'expulsion de Kémi Séba du Sénégal, condamne l'arrestation de Guy Marius Sagna et exige le départ du système néocolonial français de l'Afrique.
DOUDOU YAYE KATY, UNE VIE DE CHAT
La lutte perd une de ses voix avec la disparition de Doudou Yaye Katy, décédé hier vendredi, 13 décembre, à l’âge de 65 ans, sevrant les amateurs friands de ses envolées dans l’enceinte de l’arène, dont lui seul avait le secret.
La lutte perd une de ses voix avec la disparition de Doudou Yaye Katy, décédé hier vendredi, 13 décembre, à l’âge de 65 ans, sevrant les amateurs friands de ses envolées dans l’enceinte de l’arène, dont lui seul avait le secret. Du récit qu’il a fait de sa vie, dans un entretien qu’il avait accordé au journal Le Populaire (actuel Vox populi), on retient de lui un homme multidimensionnel. Son existence, qui n’a pas été un long fleuve tranquille, a été tumultueuse, chargée d’anecdotes et de détails croustillants dont ses déboires avec la justice. De son nom l’état civil, Alioune Badara Mbaye a vécu richement. Comme un chat, il a eu plusieurs vies. Parcours.
Qui est vraiment Doudou Seck ?
« Je m’appelle Alioune Badara Mbaye dit Doudou Seck né le 4 octobre 1954 à Dakar, fils de Ndèye Katy Seck et d’Ibrahima Mbaye. J’ai fait mes études primaires à l’école Bassam-Goumba de Grand-Dakar du Ci (cours d’initiation) au Cp (cours préparatoire), avant que l’on me confie à mon oncle El Hadji Charles Seck à Ténéfoul. J’y étais de 1961 à 1963 avant de rejoindre mon père à Ziguinchor, jusqu’en 1967.
Après, je suis revenu sur mes premiers pas à Bassam-Goumba. Par la suite, nous avions été transférés à l’école de la Rue 10 et je fais partie de cette première promotion qui a été transférée dans cet établissement scolaire.
À l’époque, après chaque fin d’année scolaire, le défunt président Léopold Sédar Senghor conviait les meilleurs élèves à la Résidence de Médine, familièrement appelée « Keur Mamadou Dia » où il y avait deux lions. Les vernaculaires ou cancres ne s’y rendaient jamais, c’étaient les meilleurs élèves qui y étaient invités. C’est à cette époque que j’ai commencé à chanter. »
Poursuivant, il ajoutait : « J’ai continué mes études. Mais, c’est El Hadj Mada Seck qui m’a tendu la perche la première fois. Il m’a fait chanter la tomate « Arigoni » qui faisait la promotion de son produit aux arènes Manga Diouf à la Place Thiéma de Kaolack. Il y avait tous les grands chanteurs : Samba Diabaré Samb, Abdoulaye Nar Samb, Aly Batta Mboup, Mor Dior Seck, Amadou Ndiaye Samb, Adja Mbana Diop, Yandé Codou Sène, Fatou Socé, Anta Dieng, Seybassi Dieng et Sacou Dieng.
À cette époque, les grands tambours-majors étaient Allé Guèye Seck, Papa Massaër Mbaye, Yeumb Goor et Abdallah à Kaolack. Je me rappelle aussi Yaye Marie Fall, Diama Diop de Dagana, Diabou Seck, Ndèye Faly Dieng, Yaye Coumba Fall Léonie. Lorsque nous avons pris le train, nous étions logés à Kaolack. Et moi, au départ, j’étais parti pour jouer de la batterie avec Thio Mbaye, mais pas pour chanter.
Mais, comme durant le trajet, je chantonnais dans le train Dakar-Kaolack, le vieux Mada Seck qui m’avait observé me nota sur une feuille toutes les composantes de la Société de Tomate Arigoni. Lorsque j’ai chanté, le grand boss de la société qui était un Blanc a dit qu’il n’était plus question que les ténors chantent. En ces temps-là, Amadou Cissé Dia était le président de l’Assemblée régionale de Kaolack dont le siège abrite aujourd’hui le Tribunal de Kaolack. C’est ainsi que j’ai gagné le prix.
De retour à Dakar, Alioune Camara qui était le président du Consortium me convoqua pour que je me présente avec mes parents. Je suis parti rapporter la nouvelle à ma grand-mère Fatou Mbaye, qui m’a éduquée. Mais, elle pensait que je racontais des balivernes et elle m’a même rabroué. Je suis reparti chez Alioune Camara pour lui donner la version de ma grand-mère, ce dernier me demanda de convaincre ma grand-mère à venir. Comme j’en avais marre, je suis parti le dire à Mame Less Thioune qui est venu récupérer le prix qui était accompagné d’une forte somme d’argent. »
Sa première rencontre avec Ndiaga Mbaye
« En 1968 et je me rappelle, El Hadj Mada avait fait son émission, à la Rts, Pencum Sénégal, au Camp Dial Diop, en compagnie de Doudou Diop Goumba et Adama Diakhaté Yéri. Aussitôt, les soldats nous ont fait savoir qu’il y avait un grand chanteur dans l’armée. Et c’était Ndiaga Mbaye. El Hadj Mada Seck l’a aussitôt interpellé pour qu’il vienne faire un duo avec moi. Car à l’époque, j’avais une petite expérience pour avoir sillonné de nombreuses localités du Sénégal.
Habib Thiam et sa soeur Rose Thiam ont été les premiers à m’emmener à Dagana où j’ai dormi sur le lit de Yaye Mbaye, la mère d’Adja Mbana. C’était une parenthèse, avant de revenir sur ma première rencontre avec Ndiaga Mbaye. Lorsque ce dernier est venu me faire les choeurs, j’ai chanté « Socé Demba Madjiguéne Thiéyacine Demba Mar Ngalbou Massamba Ndiaye », une chanson qui était destinée à Ndèye Mbaye Djinma-Djinma.
En 1969, je me suis encore retrouvé avec Ndiaga Mbaye. C’est Ousseynou Clédor Diagne et Modou Diop Clarisse qui m’avaient engagé à Mbacké pour que j’anime une soirée en compagnie de Penda Madame, Birame Ndiaye et Mangoné Ndiaye, accompagnés de Bathie Ndiaye Taïba et Bara Mbaye Massar.
Lorsque la voiture est venue me prendre chez Doudou Ndiaye Rose, on a fait un détour à la Rts où j’ai retrouvé Ndiaga Mbaye en train d’enregistrer. Je l’ai accompagné dans plusieurs morceaux avant de reprendre la route. Par la suite, j’ai fait du chemin avant de faire la connaissance de Thione Seck, lors de la nuit du Jaraaf qui coïncidait avec la fusion du Foyer et des Espoirs de Dakar, au stade fédéral devenu Iba Mar Diop. »
Un parcours avec Thione Seck
« Lorsque j’ai chanté avec Thione cette nuit, j’ai amassé beaucoup d’argent que j’ai distribué à Samba Diabaré Samb, Samba Diop Lélé, Mor Dior Seck et autres. (…) Je me rappelle, cette nuit, j’avais chanté Ndèye Diop Bercy et Ndèye Diop Sanou, en présence de Yaye Arame Diène, Kadio Demé, Ndew Niang, Seynabou Guèye Ndatté, Siga Diakhaté, Siga Sèye Coulibaly, Madeleine Ngom, Mame Yacine Diagne. Mais je me rappelle la première altercation que j’ai eue avec Thione, c’était aux arènes sénégalaises. Ces temps-là, les aveugles Doudou Diop Ousmane Sow Ndaraw pratiquaient la lutte et jouaient aussi au football. Quand ils luttaient, ils tapaient des mains pour se situer et lorsqu’ils jouaient au foot, ils attachaient une cloche au ballon. »
« Quand j’ai commencé à boire de l’alcool »
« Oui j’étais au Théâtre national Daniel Sorano et je faisais partie des meilleurs chanteurs. Mais subitement, j’ai abandonné mon poste à Sorano et je ne voulais même plus y mettre les pieds et c’était aussi valable à la radio nationale. Je commençais à prendre de l’alcool, à avoir de mauvaises fréquentations. Et c’est comme si l’on m’avait jeté un sort. Mais, comme le Bon Dieu ne ferme jamais les yeux…
À l’époque, il y avait Laye Mboup, Ndiaye Samb et les autres. Car, je fais partie des pionniers de Sorano… Partout où je suis passé, j’y ai laissé mon empreinte. Peut-être, à l’époque, la musique n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Je suis passé par Rio Ochestra à Fass avec Blain Mbaye, Abdoulaye Mboup de Poste. Ensuite, je jouais au Miami et à Baobab.
Thione, c’est moi qui l’ai introduit au Baobab Gouye Gui chez Adrien Senghor, et non Laye Mboup comme certains le croient. J’ai encadré de nombreux musiciens, comme Thione, Mor Dior Seck, Papa Djiby Bâ, Doudou Sow, Mbissane, Ass Seck de Kaolack, l’oncle de Papa Ndiaye Thiopet qui était un batteur. Youssou Ndour l’a confirmé lors du drapeau Bercy… C’est dommage qu’il soit parti, mais un garçon comme Ndongo Lô était très reconnaissant et il aidait beaucoup de personnes.
Je vais vous faire une confidence. Ces cahiers que vous apercevez là sont des chansons que j’écris pour les musiciens. De grandes stars passent souvent pour prendre des cours, mais par respect pour ce qu’elles font, je préfère ne pas dévoiler les noms. Je ne suis pas un chanteur, je suis un parolier comme Thione qui parle des préoccupations de la société. (…)
J’ai appris et terminé le Coran. Je lis aussi la Bible que m’avait offerte feu Abbé Diamacoune Senghor, en prison, en 1984, et d’autres choses, en présence d’Ankiline Diabone, Siaka, Nkrumah Sané, Victor et autres. C’est Serigne Dia de Taïba Grand-Dakar qui m’a transmis les versets et sourates du Coran. On étudiait à la mosquée et j’ai terminé le Coran une fois avant de partir. Ma préférence dans ce monde, c’est le prophète Mohamed (Psl). »
« Je suis un grand offenseur, mais je sais comment demander grâce au bon Dieu »
« (…) Entre Dieu et moi, personne ne peut interférer. Je n’ai qu’un seul marabout, c’est ma mère et personne d’autre, bien qu’elle ne soit plus de ce monde. » Parmi les références pour sa famille, « il y a la famille d’El Hadj Malick, de Serigne Touba et Cheikhal Islam. Je veux éduquer mes enfants, selon les recommandations de l’Islam », confiait-il.
Une chose est sûre, en croyant, il s’en remet à Dieu sur les flops que sa carrière a connus. « C’est la volonté divine et le monde évolue. Je te donne un exemple, Balla Gaye 2, ce qu’il a eu aujourd’hui dans la lutte, son père qui a été meilleur que lui ne l’a pas eu. Donc vous voyez la vie de l’individu ne dépend pas seulement de lui, mais de la volonté divine. »
Son accoutrement
En grand boubou, gilet, bottes et casque Edgan, Doudou Yaye Katy ne passait pas inaperçu. Ses explications : « Je l’ai copié du grand Serigne de Dakar, Doudou Moussé, le père d’Abdoulaye Diop Makhtar qui était un grand sapeur. Et c’était très beau à voir, surtout aux environs de 17 heures où il avait l’habitude de se promener sur le balcon de sa maison. »
Protégé du président Léopold Sédar Senghor ?
« Exact ! À l’époque je faisais tout ce que bon me semblait, en plus je pesais plus de 100 kilogrammes. Le président Senghor m’adorait et il a été le premier à me donner le nom de l’enfant à la voix d’or. Le président Senghor avait trois artistes au Sénégal, Moi, Ibou Diouf, dessinateur et Mbaye Diop, peintre. Nous étions les trois protégés de la République et la première Dame nous aimait tellement. Je vais vous faire une révélation. Il arrivait que le président Senghor me prenne nuitamment aux alentours de la Cathédrale avec sa 2CV afin qu’on se rende chez sa soeur, à Thiès, où il avait l’habitude de faire ses bains. Et cela à plusieurs reprises. »
Ses 2290 jours d’incarcération à Rebeuss
« La faute au jeune frère de mon ex-épouse. C’était le 23 avril 1989, coïncidant avec les événements de la Mauritanie. Il était venu chez moi et nous a trouvé endormis, ma femme et moi. Il était en train de déconner et j’ai dit à mon ex-femme Ndickou que j’allais dormir chez l’inspecteur Abdoul Aziz Thioune Lam qui avait un débit de boissons.
Nous sommes par la suite restés, Ameth et moi, en train de consommer jusqu’à midi ou treize heures. Nous avions alors entendu des lacrymogènes et renseignements pris, on nous a informés qu’il y avait un conflit entre le Sénégal et la Mauritanie.
C’est par la suite qu’Ameth est parti avec des gosses pour casser certaines boutiques. Il a été tabassé par des Guinéens. Quand on m’en a informé, j’ai rappliqué dare-dare pour essayer de régler l’affaire. Et sur le coup, un Guinéen « Soussou » m’a assommé avec une grosse pierre. À sa suite, il y a une bagarre générale et Ameth a poignardé le gars à la cuisse. Et l’on nous a par la suite tous acheminés à l’hôpital Le Dantec.
Il y avait la grève et j’ai dit au médecin que j’allais me rendre à la clinique Hubert pour prendre des soins auprès de Soumaré. Malheureusement, il était absent. J’ai pris un taxi pour emmener à Fann Ameth qui était dans un piteux état. Pendant ce temps, le Guinéen était laissé en rade dans un lit à l’hôpital et il finira par succomber à ses blessures.
À Fann, c’est Diadji Seck et Alioune Guèye qui nous ont acheminés aux urgences pour nous soigner. Trois mois plus tard, de retour d’une tournée à Diourbel, on est allé dire à la Police, que j’avais tué un individu. J’ai fait 2290 jours à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. »
Un épisode qui aura raison de son mariage avec Ndickou Thioune. Plus tard, il divorcera de son autre épouse établie en Norvège. « Lorsque je suis allé la voir, elle a voulu me retenir là-bas, mais je lui ai fait savoir qu’il n’est pas question que je reste hors du Sénégal où j’ai laissé ma petite famille et je tiens à leur éducation. On s’appelle mutuellement et un de mes fils porte le nom de Mohamed Sadiya qui est le nom de ma femme qui vit en Norvège. »
Son attachement à Fass
Malgré « son recul » à l’époque, car n’étant « plus question pour lui de chanter pour le bon plaisir d’un promoteur », le griot a marqué de sa présence le jubilé de Tapha Guèye. « Je crois en mes capacités et à mes compétences. La lutte est en train de dévier à cause des play-back, « Taasu » et « Taatu-Laobé ».
Ces choses banales sont en train de dénaturer ce sport. Il m’arrivait souvent d’accompagner Mbaye Guèye et si je voyais qu’il n’a aucune chance de gagner le combat, je créais une histoire ou je provoquais le corps arbitral pour que le combat se termine en queue-de-poisson. A l’époque, il y avait le colonel Mbaye Guèye du Gmi et l’on me libérait dès l’arrivée au Camp Mangin ou même bien avant », narrait-il.
« J’ai vécu en prison avec Abdoulaye Wade »
« Wade est mon père. Nous avons été ensemble en prison et il s’est battu pour être élu démocratiquement et c’est mon père, je lui dois beaucoup de respect. Samuel Sarr, c’est un ami. Mais je veux aussi féliciter Idrissa Seck qui a fait de Thiès une vitrine.
Et si tous avaient pensé bâtir chacun sa région, le pays se serait développé le plus rapidement possible. Les nouveaux responsables ne pensent qu’à détourner l’argent public pour construire des maisons aux Almadies ou à Nord Ford. Ces gens doivent être audités et il est du devoir de la justice de savoir la provenance de leur richesse rapide. »
« J’ai 65 ans et j’ai 45 gosses », selon une de ses dernières révélations
Depuis hier, les témoignages sont unanimes sur le fait que l’homme a tout donné à la lutte. Des amateurs saluent son sens du partage. Car disent-ils le défunt a facilité l’éclosion de nouveaux talents dans l’enceinte de l’arène.
Sa veuve, Sokhna Adji Sow, peine à sécher ses larmes. Son époux repose désormais au cimetière musulman de Yoff.
EN AFRIQUE, LES ESPOIRS DÉÇUS DU "CASH-TO-GOODS"
Promu par une escouade de start-up, le concept, basé sur l’envoi au pays de bons d’achat affectés à l’acquisition d’un bien comme un frigo, une télévision ou d’un service précis, n’a pas trouvé son marché
Le Monde Afrique |
Marie de Vergès |
Publication 16/12/2019
Elles promettaient de bousculer le marché des transferts de fonds vers l’Afrique, dominé par les mastodontes Western Union et MoneyGram. Une escouade de start-up est montée au créneau ces dernières années, en brandissant un nouveau concept : le « cash-to-goods ». Autrement dit, l’envoi de bons d’achat affectés à l’acquisition d’un bien comme un réfrigérateur, une télévision ou d’un service précis.
Afrimarket, la plus connue en France, mais aussi Yenni, Moods ou Mergims disposaient de bons arguments pour tenter de se faire une place sur un marché florissant. Le montant des transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne ne cesse de progresser, au point d’atteindre en 2018 le chiffre record de 46 milliards de dollars (41,5 milliards d’euros), selon la Banque mondiale. Or les diasporas africaines, à l’origine de cette manne financière, sont souvent taraudées par la même interrogation : l’argent expédié aux proches restés sur le continent est-il vraiment dépensé à bon escient ?
Le « cash-to-goods » est censé offrir un meilleur contrôle des usages. Les fonds, envoyés par le biais d’une application mobile, sont convertis en coupons permettant de se fournir en biens de consommation ou en services (santé, scolarité…) au sein d’un réseau de distributeurs partenaires. A aucun moment, les bénéficiaires ne sont supposés manipuler d’argent liquide. Autre engagement des jeunes pousses : proposer des transactions à coût réduit alors que la mainmise des leaders du transfert en Afrique les pousse à prélever des commissions plus élevées que dans n’importe quelle autre région du monde.
L’accès à Internet reste très faible dans nombre de pays
Las. Aucune expérience ayant vu le jour dans ce secteur n’a duré. En septembre, Afrimarket a été placée en liquidation judiciaire, après six années d’existence. Basée à Paris et focalisée sur l’Afrique francophone, la société avait d’ailleurs changé de profil au fil des ans. Elle s’était peu à peu repositionnée comme un acteur du e-commerce, faute de modèle économique viable dans le « cash-to-goods »…
Pourquoi cet échec ? « L’idée de départ pouvait sembler séduisante, mais le consommateur final – celui qui reçoit les fonds – apprécie rarement ce côté dirigiste qui l’infantilise », analyse Julien Maldonato, associé du cabinet de conseil Deloitte. Selon ce spécialiste de l’innovation financière, la création de plates-formes à grande échelle visant à faire travailler ensemble toute une série d’acteurs est, en outre, un processus laborieux et coûteux. Autre frein majeur : le manque de maturité numérique du continent, où l’accès à Internet demeure très faible dans un grand nombre de pays.
Ainsi le bénéficiaire n’est pas forcément équipé pour recevoir des bons d’achat en ligne. Le défi consiste aussi à susciter la confiance des diasporas. Habituées à confier leur argent à des opérateurs connus, elles hésitent à s’en remettre à une nouvelle application dépourvue d’un véritable réseau d’agences physiques.
Enfin, les frais de transfert vers l’Afrique subsaharienne ont commencé – lentement – à baisser. Le tarif moyen d’une transaction atteignait un peu plus de 9 % en 2018 contre 12 % en 2012. « Il devient plus difficile pour un nouvel acteur de jouer là sa différence, estime M. Maldonato. Tout laisse penser que les moyens traditionnels sont là pour durer encore un certain temps. »
L’UCAD ET L’UGB AU FRONT
A Dakar comme à Saint Louis, les étudiants étaient dans la rue, aujourd’hui.
Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ont joint l’acte à la parole. « A l’université, il n’y aura plus de cours sans nos camarades, on a déjà commencé le front », prévenait Assane Diaw, le porte-parole des étudiants à la marche, vendredi dernier, 13 décembre, du collectif "ño lank" (nous refusons, ndlr), exigeant la libération du Dr Babacar Diop et leurs camarades arrêtés avec l’activiste Guy Marius Sagna devant les grilles du Palais. « Nous ne comptons pas nous arrêter sans qu’ils ne soient libérés. Il y a des milliers d’étudiants qui attendent Dr Babacar Diop, et ils doivent soutenir leur mémoire. Le combat vient de commencer. Dr Babacar Diop dans les amphithéâtres », scandait-il.
Passant à l’acte, ils ont bloqué la circulation devant l’université, ce lundi matin, 16 décembre.
A Dakar comme à Saint Louis, les étudiants étaient dans la rue, aujourd’hui. Car à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, les étudiants ont décrété 120 heures de journées sans tickets soit 5 jours, et 24 heures de cessation des activités pédagogiques. Ils réclament, eux, le paiement de leurs bourses et de meilleures conditions d’études et d’existences dans le campus de Sanar.
Hier taxé de pyromane au PDS, aujourd'hui Serigne Mbacké Ndiaye indispose ses alliés avec sa proposition de suppression de la limitation des mandats présidentiels. Le vieux jet-seteur a fini de se tailler une réputation peu flatteuse
La démocratie a vacillé ce vendredi matin ! Elle a failli quitter le Sénégal pour de bon. L'Apr, le parti présidentiel a dû sortir un communiqué en catastrophe pour éteindre le feu, allumé par un thuriféraire. Alors que les Sénégalais s'étripent sur un éventuel 3e mandat de Macky Sall, voilà que Serigne Mbacké Ndiaye décide de ramener le pays aux temps de Senghor avec une proposition visant à faire sauter le verrou limitant les mandats présidentiels à deux. "Je propose la non limitation des mandats pour la présidence de la République comme pour les députés, les maires, les présidents de Conseil départemental", martèle-t-il.
Une idée jugée tellement ringarde que la mouvance présidentielle s'en est démarquée totalement en la qualifiant de "tentative de manipulation de l'opinion pour jeter le discrédit sur le travail du président Macky Sall". L'argumentaire qui la sous-tend n'en est pas moins biscornu : "de 1960 à nos jours, nous n'avons connu cette limitation qu'à partir de 1993 et cette décision était dictée par deux faits conjoncturels : le discours de la Baule qui imposait aux Africains, certains Africains devrais-je dire, ‘'limitez vous à deux mandats''; le lendemain sombre des élections de 1988 très mouvementées qui poussaient le président Abdou Diouf à prendre l'initiative d'une concertation avec l'opposition. C'est ainsi qu'est né le code consensuel dénommé code Kéba Mbaye".
Depuis, surnommé "Ndiaye illimix" sur les réseaux sociaux, il reçoit une pluie de quolibets. Abdou Mbow lui rappelle qu'il n'est ni porte-parole de l'Apr, ni celui de Benno Bokk Yaakaar encore moins du pôle des représentants de la majorité au dialogue. Par conséquent, il ne peut se prévaloir d'aucun titre pour faire cette proposition, d'autant plus que, même s'il est parmi les plénipotentiaires, il a reçu un mandat avec une position nette et claire sur toutes les questions.
Ndiaye illimix
Mais Serigne Mbacké n'en a cure. Avant même cette polémique, il "avait déjà porté la réplique à ses détracteurs. "Depuis que j'ai lancé cette idée, les valets de l'impérialisme, ces représentants de l'Occident et de certains Lobbies ainsi que ceux qui sont pressés de prendre le pouvoir se ruent sur les brancards en brandissant, non pas des arguments, mais des injures. Cela ne me dérange point car la violence tant verbale que physique est l'arme des faibles", rétorquait-il.
Venant de Serigne Mbacké Ndiaye, ce n'est pas du tout étonnant. L'ancien "mégaphone" de Wade est un coutumier des faits. Sa posture et ses déclarations dangereuses lors de la présidentielle de 2012 sont restées encore fraiches dans les mémoires. Si Wade avait suivi son porte-parole dans sa turpitude et sa façon peu amène de protéger ses privilèges, le pays allait sombrer dans le chaos.
Socialiste par adhésion, libéral par intérêt
On se rappelle qu'au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle de 2012, celui qui déclarait que "nous irons tous en prison si Wade perd", avait convié la presse nationale et internationale au palais de la République pour déclarer son candidat (Abdoulaye Wade) vainqueur au premier tour, avant de se raviser. Il récidive lors de la soirée électorale du second tour, le 25 mars 2012.
Alors que la défaite de Wade était évidente au vu des tendances issues des urnes, Serigne Mbacké Ndiaye déclare que les résultats détenus par le palais donnent Wade vainqueur au second tour. Mais le Pape du Sopi passe-outre la déclaration de son porte-parole et décide d'appeler Macky Sall pour le féliciter.
Malgré tous ces épisodes qui ont fortement écorné son image, le Khombolois de 64 ans continue d'investir les médias pour défendre, cette fois-ci, Macky Sall. Il faut dire que le socialiste par adhésion devenu libéral par intérêt, est un adepte du retournement de veste selon ses intérêts du moment. Opérant de déroutants virages, parfois à 360°. Compagnon d'Abdourahim Agne (Parti de la réforme) et protégé de Mamadou Diop le maire au Parti socialiste à ses débuts, il a quasiment fait le tour des chapelles politiques du pays : du Ps au Pds en passant par l'Afp, l'Urd et le Pr.
Vieux jet-seteur
Celui qui fut un fervent courtisan de Wade avait pourtant été un de ses plus redoutables détracteurs. Il était, en effet, la principale figure de l'initiative pour le départ de Wade (Idewa), avant de rejoindre les prairies bleues avec, à la clé, une nomination comme Pca de la caisse nationale de crédit agricole (Cnca). Puis porte-parole de la présidence de la République. Ayant pris goût aux délices du pouvoir, Serigne Mbacké Ndiaye n'arrive plus à s'en départir et est prêt à tout, même à brûler le pays (présidentielle 2012), pour garder ses privilèges si juteux.
C'est ainsi qu'il a commencé à théoriser sa si "fabuleuse" idée de non-limitation des mandats. En effet, il implorait Wade, à l'époque, de rester au pouvoir "jusqu'en 2019". Qu'il prône une présidence illimitée pour son allié, Macky Sall ne surprend guère alors.
Tout comme sa carrière politique, la vie de Serigne Mbacké Ndiaye est du reste très atypique : virées nocturnes en boîte "avec (ses) enfants pour danser le Youza", féru attitré de soirée salsa, squatteur de l'émission La mou saaf de Sidate sur la Rfm…Le ‘'vieux baol-baol'' est un jet-seteur et ses frasques alimentent les rubriques people des sites de buzz en s'affichant parfois avec sa ravissante troisième épouse Lota Ndiaye ou encore aux côtés de Coumba Gawlo Seck dansant le "Youza". Une vie dorée que Serigne Mbacké Ndiaye ne troquerait pour rien au monde. Il a donc intérêt que ses généreux donateurs restent au pouvoir… le plus longtemps possible !