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4 octobre 2025
A YOFF, MACKY OUBLIE DIOP LE MAIRE POUR OUSMANE SEMBENE
Yoff voulait que son lycée porte le nom de Mamadou Diop dit Diop Le maire. Ce fils authentique du village transformé en commune a été le premier édile des lieux comme maire d’arrondissement.
Au lycée de Yoff, celui qui porte désormais le nom du célèbre cinéaste et écrivain, Ousmane Sembene, les acteurs de l’éducation et dignitaires traditionnels de la commune sont tous dans le black-out officiel qui révèle un malaise diffus pour évoquer l’oubli du premier maire de la commune Mamadou Diop dit Diop le maire. Reportage !
Yoff voulait que son lycée porte le nom de Mamadou Diop dit Diop Le maire. Ce fils authentique du village transformé en commune a été le premier édile des lieux comme maire d’arrondissement. En gros plan, l’établissement donne l’allure d’un vaste taudis. Niché aux abords de la plage de Yoff à quelques encablures du centre aéré Bceao, le lycée baptisé Ousmane Sembene via décret présidentiel accueille ses visiteurs par destables de restauration. Tout le long de sa devanture, pullulent en rangée des femmes qui s’activent à la vente de repas aux élèves qui fréquentent l’école. Nous sommes à l’heure de pause, entre 12 h et 13h.
Zoom sur un groupe de filles qui toutes s’affairent à remplir leurs estomacs des mets proposés par ces vendeuses. A propos de la nouvelle dénomination de son périmètre scolaire, Fatou en classe de 2nde éme est dans le flou total. « Depuis quand notre lycée porte le nom d’Ousmane Sembene ? J’étudie ici depuis que j’ai obtenu mon entrée en sixième et j’habite dans le quartier. Peut être que vous vous êtes trompés d’école. Mais ici c’est le lycée Yoff village », mélange t- elle dans une syntaxe française qui secoue la tombe de l’auteur de Les bouts de Bois de Dieu. De cette frange de la population de Yoff, nos questions autant sur Sembène Ousmane restent sans réponses. Alors ne s’imaginons guère qu’ils connaissent Mamadou Diop dit Diop Le maire. Dans ce CEM transformé en lycée en 2015, qui accueille aujourd’hui 2000 et quelques élèves, seul le bloc construit en étage et réservé aux élèves en classe de Terminal côtoie la modernité. « On ne peut pas se prononcer sur le décret présidentiel relatif à la dénomination du lycée. Allez y voir le proviseur ! », Nous indique t- on dés l’entrée dans le bloc administratif.
MME NDIAYE, PROVISEUR : «je n’ai toujours pas reçu une notification officielle»
Alors que des suspicions font état d’une polémique née de l’attribution présidentielle du nom du lycée Yoff village au cinéaste Ousmane Sembene, alors que Mamadou Diop était le choix préféré des populations. La proviseure n’entend pas répondre à cette question. Elle s’est bornée à dire que l’administration de l’établissement n’a toujours pas été saisie par voie officielle. « Concernant la nouvelle dénomination de l’établissement, nous l’avons appris par voie de presse. Et jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai toujours pas reçu de notification officielle. D’ailleurs ce matin (hier), ayant un courrier à envoyer vers la mairie de Dakar, j’étais dans l’hésitation. Entre lycée Ousmane Sembene ou lycée Yoff village, je ne savais pas quoi mettre sur la lettre. Cependant, en tant qu’administration de l’établissement, nous avons pris acte de la décision même si à l’heure actuelle on peut pas trop se prononcer sur la question » souligne Mme Ndiaye la cheffe du lycée dans son bureau. Renseignements pris, on s’achemine vers le cœur de cette commune à forte résonance traditionnelle. Au quartier ‘Mbenguéne’ se trouve le fief des lébous abritant également la mythique place ‘pencum Yoff’, zone de palabres des notables de la zone. Souleymane Mbengue, chef du quartier veille à la tradition. Septuagénaire, le dignitaire lébou dit ignorer l’existence du décret soumis à son appréciation. « En tant que chefs traditionnels dans la commune, nous n’avons pas été consulté ni informé du changement de dénomination du lycée dans lequel étudient nos enfants. Cependant Ousmane Sembene a de ses enfants dans notre communauté. En plus il y’a déjà une bibliothèque qui porte son nom dans le quartier. C’est pourquoi en ma qualité de chef, il me faut m’entretenir avec les autres autorités de la commune avant de pouvoir donner mon opinion sur la situation », tranche le chef de quartier qui a feint d’ignorer notre interpellation sur le cas Diop le Maire. Du coté des autorités municipales également, c’est le suspense dans la projection.
Le directeur de cabinet du maire de la commune Abdoulaye Diouf Sarr, joint au téléphone, observe le scenario sans commentaire précis. « Pour le moment, je n’ai pas de commentaire à faire sur le décret présidentiel relatif à la dénomination du lycée de cette commune sous notre contrôle. C’est comme tout le monde, nous sommes pris au dépourvu » s’est retranché Mamadou Mbengue, directeur de cabinet du maire de Yoff.
Par Mohamed DIA
ABDOU LATIF COULIBALY : DEMANDEZ PARDON AU PRESIDENT WADE ET ABROGEZ LA LOI EZZAN !
Pourquoi vous Abdou Latif Coulibaly et pourquoi à ce stade de votre vie ? L’argent et le pouvoir valent-ils la peine de sortir par la petite porte ?
« Dans la décennie 2002-2012, j’ai dit ce que je pensais du gouvernement de Wade. (…) Il se trouve que je l’ai fait quand j’étais journaliste. J’ai décidé librement de ne plus être journaliste et de faire de la politique. Ne me demander pas moi, Latif Coulibaly, engagé dans un gouvernement, d’aller parler de ce gouvernement en mal, ni de dénoncer quoi que ce soit dans ce gouvernement ». Abdou Latif Coulibaly C’est avec stupéfaction et désolation que j’ai lu votre entretien. L’homme que j’ai respecté pour avoir toujours décrié l’injustice, l’homme que j’ai respecté pour son amour pour notre cher pays. Cet homme est descendu aussi bas pour dire qu’il était un homme intègre quand il était journaliste, et que maintenant qu’il a décidé d’être politicien, il ne peut malheureusement plus être un homme intègre. C’est ça la politique au Sénégal ? Et pourtant dans son livre, Abdoul Mbaye disait : « Monsieur Thierno Alassane Sall est un technocrate membre influent du parti présidentiel. J’ai eu le net sentiment qu’il faisait de la politique par conviction. Je me souviens un jour lui avoir dit : quand je te vois, je regrette de ne m’être pas engagé en politique, car j’ai conscience qu’on peut faire de la politique dans notre pays sans vendre son âme. » Il est, en effet, possible de faire de la politique sans vendre son âme, surtout quand notre âme commence à prendre de l’âge. Pourquoi vous Abdou Latif Coulibaly et pourquoi à ce stade de votre vie ? L’argent et le pouvoir valent-ils la peine de sortir par la petite porte ?
Accusation du journaliste ou du politicien ?
Dans son livre intitulé « Sénégal Affaire Me Sèye : un meurtre sur commande », le journaliste Abdou Latif Coulibaly accuse le président Wade d’avoir incité à l’assassinat du juge de la Cour Suprême, Maitre Babacar Sèye. Trois hommes avaient été reconnus coupables et condamnés à 18-20 ans de prison. Le président Wade lui-même avait été emprisonné pendant sept mois avant d’être libéré faute de preuves tangibles. Afin de clore le débat sur cette question avant la campagne électorale de 2007, la majorité parlementaire avait adopté la loi Ezzan, qui avait pour but d’amnistier tous les crimes politiques depuis 1993 y compris l’affaire Sèye. Le livre d’Abdou Latif Coulibaly est largement basé sur le témoignage d’un des accusés, qui a donné des détails sur l’exécution, affirmant que le président Wade, sa femme et certains membres de leur entourage ont ordonné l’assassinat. Selon le livre, le président Wade a été grandement déçu par les résultats des élections présidentielles de 1993 et a en conséquence décidé de concentrer ses ambitions politiques sur les élections législatives. Lorsque le président du Conseil constitutionnel a démissionné, il fut remplacé par le juge Youssou Ndiaye ; le président Wade craignait que ce dernier n’annule toute victoire du président Wade et de son parti. Par conséquent, il aurait dit aux accusés de l’assassiner. Il y ajoute que Madame Viviane Wade leur avait donné de l’argent avant l’assassinat pour acheter des armes et louer une voiture. Après avoir déterminé que l’assassinat de Youssou Ndiaye n’était pas réalisable du point de vue logistique, ils ont décidé de prouver leur loyauté au président Wade en tuant l’adjoint de Youssou Ndiaye, Maitre Babacar Sèye. Vu que vous êtes un homme qui en cache un autre, je pense que c’est plus sûr de ne plus se fier à vos écrits.
Ce que le Sénégalais lambda connaît de ce dossier
Après le meurtre du juge Sèye, le président Wade, Ousmane Ngom et Jean Paul Dias furent arrêtés le 15 mai 1993. Le président Wade paie ses propos de campagne en disant « je ne donne aucun crédit aux décisions du Conseil constitutionnel qui se trouve sous l’influence des hommes d’Abdou Diouf, en particulier de son vice-président, Me Babacar Sèye, qui a été pendant longtemps un député socialiste ». Ces propos méprisants à l’envers du Conseil constitutionnel lui coûtèrent cette interpellation. Les enquêteurs n’ayant rien trouvé ni chez le président Wade ni au quartier général du PDS, relâchent le président Wade le 18 mai 1993. Cependant, la situation change soudainement après l’interpellation des trois suspects à savoir Amadou Clédor Sène, Ibrahima Diakhaté et Assane Diop. Clédor affirme avoir reçu 500 000 F CFA du président Wade par le biais de Mody Sy, puis 500 000 F CFA supplémentaires de Madame Viviane Wade. Il change immédiatement de version et incrimine cette fois-ci les socialistes. Il dira aux enquêteurs qu’Habib Thiam, par le biais d’Amath Diène, l’aurait contacté pour lui demander d’orchestrer l’assassinat. Il dira clairement qu’on leur avait promis après une courte détention, un exil aux Etats-Unis et près de 200 millions par an pendant cinq ans. Le juge n’a pas pris cette sortie en compte et l’investigation se porte plutôt sur le rôle de Mody Sy, qui aurait été torturé en prison
Une enquête bâclée
Moustapha Sy, fondateur des Moustarchidines, déclare quelques mois plus tard : « (…) Si nous avions voulu tuer quelqu’un, ce serait le président de la République (…) et au cours d’un meeting, il dira aussi que « des gens sont venus nous voir, nous ont dits comment Me Babacar Sèye a été assassiné. Nous avons des documents en notre possession, mais le moment est inopportun pour les sortir ». Il sera malheureusement inculpé pour ne pas avoir dénoncé le ou les commanditaire (s). Il n’y a jusque-là aucune preuve contre le président Wade, et l’enquête a été trop politisée, on ne nous a jamais communiqué s’il y avait un rapport balistique, une autopsie et Habib Thiam n’a pas été convoqué. En mai 1994, le président Wade bénéficie d’un non-lieu. Le trio est condamné entre 18 et 20 ans de travaux forcés et vu que la peine capitale fut requise, ils n’ont pas fait appel. L’unique objectif de ce procès était de connaître les commanditaires de ce meurtre. A quoi a servi ce procès ?
Enfin
Latif, vous faisiez l’immense admiration de tout un peuple, car vous étiez du côté de la vérité, même si c’est le côté des difficultés et des fins de mois difficiles. Latif, si vous dites de ne pas vous demander de dénoncer quoi que ce soit dans ce gouvernement, c’est tragique. Latif, vous êtes descendu trop bas à cause du pouvoir et de l’argent qui ne sont qu’éphémères. Vous, qui étiez le vaillant défenseur de notre nation, aviez retourné librement votre élégante veste pour des raisons qui vous sont propres et que je respecte. Latif, vous avez parfaitement le droit de changer de métier et de camp autant que vous voudrez, mais de là à dire quoi qui puisse se passer dans ce gouvernement vous n’allez pas dénoncer, c’est trahir le Sénégal. Cela, étant dit, n’est-il pas nécessaire de demander pardon au président Wade et d’abroger la loi Ezzan-même si à la fin on risque se heurter à l’autorité de la chose jugée- pour connaitre toute la vérité dans ce dossier ?
Mohamed DIA
Consultant bancaire Dakar Sénégal
par Moise Sarr
BARTHELEMY DIAZ OU LE COMBLE DU RIDICULE !
Il est indéniable que le Sénégal fait figure d’exception en matière de dialogue interreligieux. Il n’est nul besoin d’importer des débats qui ont mis le feu ailleurs pour évoquer un problème d’ordre judiciaire
La nation renvoie au vouloir-vivre ensemble dans un espace bien défini, avec la reconnaissance d’une unité historique, culturelle et économique.
L’histoire du Sénégal est de ce point de vue marquée par une singularité constante : à tous les niveaux, de la vie quotidienne aux institutions étatiques, la concertation, le dialogue et surtout celui interreligieux est le ciment sur lequel notre démocratie a été bâtie.
Les valeurs de tolérance, de solidarité et de fraternité renforcent l’harmonie de la vie en société. Ce sentiment est d’autant plus renforcé au Sénégal par de forts et solides liens de cousinage communément appelés la parenté à plaisanterie qui ont toujours transcendé les clivages ethniques et religieux, pour bâtir un socle social fondé sur la reconnaissance de l’altérité.
À ce titre, il est indéniable et communément admis que le Sénégal fait figure d’exception en matière de dialogue interreligieux. Il n’est nul besoin d’importer des débats qui ont mis le feu ailleurs pour évoquer un problème d’ordre judiciaire.
Ainsi, tout Sénégalais, qu’il soit responsable politique ou pas, devrait s’appuyer sur cet acquis pour valoriser et promouvoir même à l’étranger ce qu’il est convenu d’appeler le modèle sénégalais.
C’est pourquoi, je condamne fermement et dénonce vigoureusement les propos dangereux de monsieur Barthélemy Diaz qui, de par ses déclarations inopportunes et irresponsables, tente de saper notre cohésion nationale.
Aucune raison légitime ne peut justifier de tels propos si ce n’est la volonté de menacer la stabilité de notre pays. S’il pense ainsi pouvoir exercer une pression sur le pouvoir judiciaire, c’est peine perdue !
Le devoir commun à tous les républicains est de mettre au pas et assez rapidement tous ces agitateurs d’idées rétrogrades en les invitant aux vrais débats d’utilité publique pour notre pays.
Ainsi, nous exigeons solennellement de monsieur Barthélemy Diaz qu’il retire ses propos et présente des excuses publiques au peuple sénégalais pour avoir tenté de semer la discorde et d’introduire un sentiment de suspicion entre les différentes communautés.
Par ailleurs, nous invitons monsieur Barthélemy Diaz à défaut de cultiver le sens de la retenue, d’avoir de la mesure dans le contexte actuel de notre pays. Ce pays ne mérite que la paix et une cohésion sociale solide. Tout acteur, politique de surcroît, doit avoir un devoir de responsabilité, d’élégance, de lucidité dans ses faits et gestes comme dans ses propos.
Et ces comportements de quelques personnes, en total déphasage avec notre culture, nous édifient sur leur niveau de chauvinisme et d’intolérance. Ils cherchent à se faire remarquer à tout prix, quitte à emprunter une pente dangereuse pour remettre en cause la tolérance ethnique et religieuse de notre société et à vouloir saper non seulement l’image de notre pays, mais aussi sa cohésion sociale.
À l’heure où le contexte international devrait nous alerter sur le fait que les semeurs de trouble exhibent les différences de cultures et de religions pour installer la discorde, il est urgent de freiner toute idée de clivage qu’elle soit religieuse ou ethnique.
J’invite, alors, tous mes concitoyens, quelle que soit leur obédience politique ou religieuse à véhiculer une image positive du dialogue et de la tolérance interreligieux qui constitue un atout de taille tant pour notre rayonnement au-delà de nos frontières que pour la stabilité de notre Sénégal qui nous est si cher.
Moise Sarr est responsable politique APR
Par Thierno THIOUNE
ATTEINDRE LE PLAFOND COMMUNAUTAIRE DE LA DETTE
Aujourd’hui, le Sénégal, avec un niveau d’endettement de 64,5% tient encore sous la barre de la norme communautaire qui est de 70%. Les risques d’atteindre ce plafond communautaire sont à la fois, diverses et multiples.
Aujourd’hui, le Sénégal, avec un niveau d’endettement de 64,5% tient encore sous la barre de la norme communautaire qui est de 70%. Les risques d’atteindre ce plafond communautaire sont à la fois, diverses et multiples. Malgré que le Sénégal mène une politique d’endettement prudente pour assurer la soutenabilité des finances publiques, tout en favorisant le développement économique, le pays est à 5,5% du plafond communautaire de l’UEMOA. Au 31 décembre 2019 le stock de la dette publique totale était arrêté à 7 339 milliards de francs CFA et à présent il est projeté à 8 076,6 milliards de francs en 2020 alors que dans le cadre du nouveau programme de l’ICPE (Instrument de coordination des politiques) la dette ne pourrait plus dépasser 9500 milliards en juin 2020. Les risques sont réels et tangibles.
Premièrement, le Sénégal n’aurait plus beaucoup de marge de manœuvre. Deuxièmement, le pays augmenterait la pression fiscale pour compenser alors que les plus grands contributeurs que sont les entreprises sont déjà essoufflées. Troisièmement, l’Etat pourrait se confronter à un sérieux problème de liquidités. Quatrièmement, le Sénégal pourrait enregistrer une dégradation de sa note aux yeux des agences de notations.
Le constat réel aujourd’hui est que, subséquemment, les déficits publics sont véritablement d’entrée le résultat du soutien à la conjoncture économique et nourrissent ainsi dès lors la montée de l’endettement.
En termes d’avantages est que premièrement aujourd’hui au moins tous les projets du Plan d’actions prioritaires (PAP2) (2019-2023) du PSE sont déjà dans le « cadrage » du modèle d’endettement du Sénégal.
Deuxièmement, lorsqu’on sera en période de croissance attendue à 9%entre 2021 et 2023, il y’aurait une réduction du déficit public qui aurait pour effet la préférence de la réduction de certaines dépenses au profit du désendettement.
Parallèlement, la diminution des déficits publics ayant comme conséquence la diminution de l’endettement public pourrait également jouer un rôle positif sur la croissance en dynamisant l’offre et vice versa. En ce sens, l’influence positive de certaines dépenses publiques notamment les infrastructures de transport ou de communication (BRT, construction d’autoroute, TER, Parc industriel de Diamniadio, construction de stade ), l’élévation du niveau de formation de la main-d’œuvre (avec le truchement de la digitalisation) amélioreraient l’efficacité productive.
Vu le caractère du rôle particulièrement important de l’investissement public dans les premières phases du développement (Pré-émergence ou Tak-off), l’endettement se justifierait jusqu’ici doublement : d’abord l’augmentation du patrimoine de l’Etat compense la dette ensuite le surplus de croissance fournirait (gain de 2 à 3 points de croissance) les ressources nécessaires à son remboursement. En termes d’inconvénients, il est clair que le gonflement de la dette provoquera si on y prend garde éventuellement à un effet boule de neige car la succession des déficits publics, qui s’empilent, favorise l’apparition de nouveaux déficits dont leur financement nécessite plu d’endettement.
A cet effet, deux conséquences majeures peuvent être identifiées. Premièrement, la succession des déficits publics engendre un endettement inefficace. Deuxièmement, les déficits budgétaires engendrent des marges de manœuvre réduites. En plus, certainement, si les taux d’intérêt ne sont pas favorables et demeurent élevés, le service de la dette augmenterait et le déficit budgétaire pourrait ainsi faire tomber le pays dans un cercle vicieux d’endettement international l’exposant ainsi au fonds vautour. Troisième inconvénient, avec la célérité de la croissance de la dette, elle pourrait constituer un lourd fardeau pour les finances publiques et laisserait peu de marge de manœuvre pour les choix de politiques économiques et les générations futures. Somme toute nous estimons que les déficits publics font évoluer la dette du Sénégal selon ce que l’on appelle un effet de cliquet: elle augmente rapidement dans les phases de croissance lente et se stabilise ou se réduit un peu lorsque la croissance s’accélère .
Espérons qu’avec le budget programme établit à partir de cette année pour des projections de croissance moyenne de 9 % entre 2019 et 2023 permettrait d’éclaircir les perspectives si l’accent est mis bien entendu sur une politique de promotion des exportations qui seraient multipliées au moins par 3 dans un court horizon c’est à dire d’ici 2023. Seulement aussi faut-il redouter qu’en cas de chocs exogènes ou de changement brusque de politique macroéconomique, le seuil communautaire d’endettement soit dépassé.
DAKAR SOUS UN NUAGE DE POUSSIÈRE
La qualité de l’air est passée de mauvaise à très mauvaise - Au vu du degré d’exposition aux concentrations élevées de particules, il est conseillé de ne pas trop s’exposer à l’air ambiant et d’éviter les activités sportives intenses à l’extérieur
La qualité de l’air est passée de mauvaise à très mauvaise dans la nuit de lundi à mardi, indique le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA) de la Direction de l’environnement et des établissements classés
Dans un bulletin de prévision reçu à l’APS, le CGQA attribue cette détérioration à "une hausse des concentrations de particules (PM10 et PM2,5) dans l’air ambiant".
"Les concentrations moyennes horaires de PM10 ont dépassé 750 microgrammes par mètre cube et les PM2,5 avoisinent les 100 microgrammes par mètre cube", précisent les prévisionnistes.
Ils soulignent que "les poussières désertiques en provenance du Sahara constituent le principal facteur aggravant de cette dégradation de la qualité de l’air".
Lundi, le CGQA avait déjà alerté en annonçant qu’une couche dense de poussière allait intéresser progressivement l’ensemble du territoire sénégalais jusqu’à jeudi.
Dans son précédent bulletin, le centre indiquait qu’elle se dissiperait progressivement à partir de jeudi.
Lundi, il a prévenu d’un risque sanitaire élevé pour les personnes particulièrement sensibles (les personnes souffrant de maladies respiratoires, jeunes enfants et personnes âgées).
Au vu du degré d’exposition aux concentrations élevées de particules, il est conseillé de ne pas trop s’exposer à l’air ambiant et d’éviter les activités sportives intenses à l’extérieur, recommande-t-on.
«TIVAOUANE EST EN TRAIN DE DEVENIR LE FOYER ARDENT DE L'ENERGIE RENOUVELABLE DU SENEGAL»
Après les centrales solaires de Sinthiou Mékhé et de Keur Mbouki dans la commune de Mérina Dakhar, le Président Macky Sall a procédé hier à l’inauguration de la première tranche du Parc Eolien de Taïba Ndiaye (Petn).
Après les centrales solaires de Sinthiou Mékhé et de Keur Mbouki dans la commune de Mérina Dakhar, le Président Macky Sall a procédé hier à l’inauguration de la première tranche du Parc Eolien de Taïba Ndiaye (Petn). Ce qui lui fera dire qu’à travers les champs solaires et le parc éolien, Tivaouane est en train de devenir le foyer ardent de l'énergie renouvelable du Sénégal
D’une capacité de production à terme de 158,7 MW, pour un investissement de plus de 200 milliards de FCfa, le Parc Eolien de Taïba Ndiaye (Petn) a été inauguré hier par le Président Macky Sall. C’est en fait la première phase qui est achevée et a commencé à transmettre de l’énergie au réseau électrique national, depuis décembre 2019.
Cette inauguration intervient après celle des centrales solaires de Sinthiou Mékhé et Keur Mbouki dans la commune de Mérina Dakhar. C’est pourquoi, souligne le Président Macky Sall, à travers les champs solaires et le parc éolien, Tivaouane est en train de devenir le foyer ardent de l'énergie renouvelable du Sénégal et de l'énergie propre.
Pour le Chef de l’Etat, le Parc Eolien de Taïba Ndiaye est mis en service, après 8 centrales solaires à travers le pays. Ce qui à ses yeux conforte le Sénégal dans la transition énergétique, contre le rechaussement climatique. Sur le plan environnemental, dit-il, cette centrale permettra d'éviter le rejet de 300 mille tonnes de gaz carbonique par an, dans l'atmosphère. C'est énorme, soutient le Président Macky Sall qui poursuit : « Avec la dynamique que nous avons lancée depuis 2014, nous en sommes désormais à 22% d'énergie renouvelable disponible sur l'ensemble de notre réseau national. Et nous serons très bientôt à 30%d’énergie renouvelable à la fin de cette seconde phase du parc éolien de Taïba Ndiaye. Alors ce parc permettra la fourniture à plus de 2 millions de personnes. Il représente à lui tout seul 15% de notre production électrique. Et nous irons encore plus loin dans le mix énergétique ». Il a par ailleurs demandé à Lekela de poursuivre l'audace en augmentant ses capacités, pour créer les conditions qui puissent permettre d’aller encore à 100 MW d'éolienne. Il ajoute : « Evidemment, sur la base d'un nouveau contrat d'achat d'énergies, il doit être possible, grâce à la combinaison également du stockage, de faire de Taïba Ndiaye un des foyers de production d'énergie électrique du Sénégal. » Avec cet événement, dit-il, une nouvelle étape est franchie dans la marche résolue vers le Sénégal émergent. « Le Sénégal émergent, c'est le Sénégal qui carbure, poussé dans son élan par un mix énergétique qui allie toutes nos potentialités, afin d'assurer un service continu de qualité et à des coûts compétitifs. C'est tout le sens de ma vision pour l'accès universel à l'électricité, vision déclinée dans la programmation de la phase 2 du plan Sénégal émergent (PSE)», affirme-t-il.
Le Président Macky Sall a vivement salué le travail de la Senelec, dans le processus de mise en œuvre de cette dynamique. Pour lui, la Senelec est un modèle assez rare en Afrique, puisqu'il s'agit d'une société nationale à 100% de capital public, et qui a réussi le pari de la production, du transport, de la distribution, par les efforts de son management à travers ces différents directeurs généraux, mais à travers aussi le soutien du ministre de l'Energie et du Pétrole. C’est fort de ce constat qu’il souligne avec force que « la Senelec est un modèle qu'il faut renforcer, et grâce au développement des productions indépendantes, nous avons un mix énergétique qui est en marche, qui permet de projeter le Sénégal parmi les pays qui respectent l'environnement, puisqu’à ce jour, nous sommes à près de 22% d'énergie renouvelable, donc d'énergie propre. Et après la mise en service complète de cette centrale éolienne de Taïba Ndiaye, nous serons à 30% ». Il s’y ajoute à ses yeux qu’à partir de 2022, avec l’exploitation du gaz, le Sénégal sera l'un des rares pays qui utiliseront quasiment plus de 90% d'énergie propre.
Selon lui, cette démarche entre dans le cadre globale de « la lettre de politique de développement du secteur de l'énergie, dont l’objectif est d'améliorer les performances du sous secteur, de diversifier les sources d'énergie, pour nous affranchir d'une trop forte dépendance aux énergies classiques, mais aussi d'étendre la fourniture de l'électricité à l'ensemble du monde rural, afin que tout le pays soit éclairé à l'horizon 2025. Ce faisant, après l'énergie hydraulique et solaire en attendant l'exploitation des ressources gazières dans deux ans, nous allons nous installer résolument dans l'ère des énergies propres et respectueuses de l'environnement ». «Nous allons maintenir le cap du Sénégal en route vers un avenir plus prospère, un avenir plus éclairé, au grand bonheur de nos populations, des villes comme des campagnes. C'est cela le temps de l'action, c’est cela le programme Ligueyal Euleug, l'équité territoriale, la justice sociale et surtout le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous », a conclu le Président Macky Sall.
Au plan local, note Alé Lô, Député-Maire de Taïba Ndiaye, le Parc Eolien a commencé déjà dans sa phase de construction, à contribuer à la croissance de l’activité économique. Et dans sa phase d’exploitation qui va durer au moins 20 ans, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) va être mise en place pour porter la feuille de route des investissements liés à la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE).
AYMEROU GNINGUE, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE BBY : «Tivaouane, premier hub énergétique propre du Sénégal»
Le département de Tivaouane compte à ce jour trois sites de production d’énergie renouvelable. Il s’agit du Parc Eolien de Taïba Ndiaye (PETN), qui vient d’être inauguré par le président de la République, mais aussi les centrales solaires de Sinthiou Mékhé et Keur Mbouki, dans la commune de Mérina Dakhar. Selon Aymérou Gningue, Président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, par ailleurs Maire de Mérina Dakhar. c’est pourquoi le Cayor s’est mobilisé, pour accueillir le Président Macky Sall, un hommage à la dimension de sa vision politique qui est en train d’impulser durablement le Sénégal dans la voie de l’émergence. Les populations de Mérina Dakhar, qui comptent dans leur terroir l’une des centrales solaires, se sont fait remarquer avec des pancartes portant des slogans du genre, « l’accès universel, une politique d’équité sociale», «merci Monsieur le Président, notre village est électrifié».
Le Président Aymérou Gningue s'est ainsi félicité que le département de Tivaouane devienne aujourd'hui le 1er hub énergétique propre du Sénégal. Il a rendu un vibrant hommage au Président Macky SALL qui, dit-il, «a une vision claire du Sénégal qu'il veut, un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous. C'est cela le Sénégal émergent, un Sénégal où il fait bon vivre et que tous les Sénégalais bénéficient des fruits de la croissance».
CORONAVIRUS EN ITALIE, 11 VILLES EN QUARANTAINE, LES SENEGALAIS DANS LA TOURMENTE
L’Italie est devenue, il y a deux jours, l’épicentre du coronavirus en Europe et le troisième foyer de la maladie après la Chine et la Corée du Sud.
L’épidémie de coronavirus appelé COVID-19 qui sévit en Chine où elle a fait près de 2 500 morts et affecté 75 000 personnes dans le monde continue dangereusement sa progression. Elle a touché cette fois-ci l’Europe, plus précisément le nord de l’Italie. Ainsi, 11 villes de la Lombardie sont mises en quarantaine.
L’Italie est devenue, il y a deux jours, l’épicentre du coronavirus en Europe et le troisième foyer de la maladie après la Chine et la Corée du Sud. En effet, avec 11 villes mises en quarantaine, le Nord de l’Italie, plus précisément la Lombardie, se prépare à vivre des jours d’angoisse et de restriction après une soudaine et spectaculaire flambée des cas du nouveau coronavirus en trois jours. La découverte a été annoncée vendredi dernier dans plusieurs foyers de la ville où a été annoncé le premier décès d’un Italien. Les cas sont passés de 6 à 149 dimanche. Ce qui fait que l’Italie est le pays le plus touché en Europe actuellement depuis que l’épidémie COVID-19 a démarré en Chine en décembre. Il faut signaler que la Lombardie regroupe 75% de la colonie sénégalaise.
Dans cette région, les populations n’ont plus le droit de sortir de leur zone. Cœur industriel de l’Italie, la Lombardie et la Vénétie concentrent les 30% de son Pib. Ce qui fait que ces deux régions font partie des principales terres d’accueil des émigrés sénégalais. Compte tenu de cela, le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur Moise Sarr invite nos compatriotes vivant en Italie à rester vigilants et à limiter leurs déplacements. «Car ce sont ces mesures qui peuvent permettre aux Sénégalais de ne pas contracter le virus», affirme Moïse Sarr. Sous l’anonymat, un de nos compatriotes que nous avons contacté au téléphone estime que les Sénégalais résidant en Lombardie sont dans la tourmente. «Ils sont stressés, car ils sont mis en quarantaine et beaucoup de fabriques et d’entreprises sont fermées. Ils ont des inquiétudes pour leur avenir», renseigne notre interlocuteur.
LE PROCÈS DE KEMI SEBA RENVOYÉ AU 27 AVRIL PROCHAIN POUR CITATION DES PARTIES
Le Franco-béninois est poursuivi par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour avoir brûlé un billet de 5 000 Fcfa qu’il considère comme un «scandale politico-économique d’ordre colonial»
Bloqué à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) depuis trois jours, l’activiste Kémi Séba a vu son dossier renvoyé au 27 avril prochain pour la citation des parties. Le Franco-béninois est poursuivi par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour avoir brûlé un billet de 5 000 Fcfa qu’il considère comme un «scandale politico-économique d’ordre colonial». Opposé à la relaxe obtenue par le prévenu en première instance, le parquet a interjeté appel.
Ce n’est pas encore l’épilogue de l’affaire Kémi Saba contre la Bceao. Devant être examiné hier par la Cour d’appel, le dossier a été renvoyé au 27 avril prochain pour la citation des deux parties. A l’entame de l’audience, Me Khoureyssi Ba, conseil de Kémi Séba, a déclaré que toutes les dispositions ont été prises pour que son client comparaisse devant la barre mais les autorités policières l'ont retenu à l'aéroport. «J'ai fait ce que j'avais à faire, malheureusement nous vivons une situation indescriptible, car les autorités policières ont été déterminées à le refouler. Elles l'ont mis dans le même avion.
Le commandant a refusé de l’embarquer de même que mon client du fait qu’il est dans l'espace Cedeao», explique l’avocat. Ce dernier estime que rien n'empêche la Cour ou le procureur général d'ordonner sa comparution immédiate. «La police ne peut pas faire une voie de fait sous prétexte qu'elle a reçu l'ordre d'en haut. En vertu des droits de la défense, elle doit le laisser répondre à sa convocation. Notre client tient à honorer de sa présence pour le respect de la justice, sinon que le parquet se désiste de son appel», tranche l’avocat de la défense.
Lui emboîtant le pas, Me Assane Dioma Ndiaye rappelle que c'est l'État qui a délivré la citation des deux parties. «Notre client a fait des kilomètres pour comparaître. On ne peut pas comprendre que l'État s'y oppose. Il n'y a pas d'arrêté d'interdiction de son entrée en territoire sénégalais. La justice doit montrer sa souveraineté. Cette affaire peut être plaidée en fin d'audience. On ne peut pas opposer une décision administrative à la justice. On ne peut pas sacrifier son droit », clame-t-il. De l’avis de Me Amadou Diallo, conseil également de Kémi Séba, cette affaire risque d'être une épée de Damoclès. « Il s'agit d'une situation particulière concernant une personne particulière. Que le parquet prenne des diligences !» a plaidé Me Diallo. Mais sa plaidoirie a été rejetée par le procureur général qui a sollicité le renvoi du dossier. « Nous sommes au niveau de la mise en état. Je m'étonne de cette passion.
Dans cette affaire, le dossier n'est pas en état, car la citation concernant Alioune Abatalib n'est pas rentrée. Force est de constater que même si Kémi Séba était là, le dossier serait renvoyé, car son complice n’a pas encore été cité». Suivant son réquisitoire, le président de la Chambre de la Cour d’Appel de Dakar, Chimère Diouf dira que la cour ne peut pas constater la présence d'un prévenu absent à la barre. «Je ne suis pas comptable de ce qui se passe en dehors du Tribunal. Ce débat sur la souveraineté n’est pas nécessaire. Pis, la citation de votre client n'est pas rentrée. Même si j'ordonne sa comparution, le dossier ne sera pas jugé. Il ne faut pas qu'on revienne sur certains principes. On va éviter de faire du bruit pour rien. On ne peut pas particulariser cette affaire qui est comme les autres. La cour juge des justiciables et non des personnes particulières. De ce fait, le débat sur sa comparution ne sera pas réglé aujourd'hui», décrète le juge qui a renvoyé le dossier au 27 avril prochain.
Pour rappel, suite à la décision rendue en première instance par le Tribunal des flagrants délits de Dakar qui a relaxé l’activiste Kémi Séba le 29 août 2017, le parquet a interjeté appel pour contester ce verdict. En effet, le président de l'Ong «Urgences Panafricanistes», Kémi Séba, avait été placé sous mandat de dépôt le 25 août 2017 par le procureur de la République. Il lui était reproché d'avoir brûlé un billet de 5 000 F CF Alors d'un rassemblement à la Place de l’Obélisque, le 19 août 2017. C’est ainsi qu’il avait été arrêté dans son domicile. Devant la barre du tribunal de Dakar, le prévenu avait reconnu les faits en déclarant avoir brûlé ce billet dans l’optique d’enfreindre la loi sénégalaise.
Pour lui, il s’agissait d’un acte symbolique pour alerter l’opinion publique. Et suite à ses propos, son expulsion a été ordonnée par le Ministère de l’Intérieur pour «menace grave à l'ordre public». C’est ainsi que Gilles Robert Capo Chichi alias Kémi Séba a été expulsé vers la France en septembre 2017, à la suite de son combat ardu contre le franc Cfa.
DJIMO SOUARE LAISSE ECLATER SA COLERE ET SON DEPIT
Le député et président du Conseil départemental de Goudiry est au bord de la crise de nerfs.
Le député et président du Conseil départemental de Goudiry est au bord de la crise de nerfs. Djimo Souaré en a marre d’être ignoré par les ministres. Il est courroucé de constater que le département de Goudiry dont il est le président ne compte pas aux yeux du gouvernement. La vérité, d’après lui, crève les yeux : un seul agent des Eaux et Forêt sur 6 000 kilomètres carrés, ne disposant même de moyen de locomotion ; le forage de Bodé construit pendant 4 ans qui tombe en panne deux mois après son démarrage. Pire, la pièce de rechange ne peut être obtenu qu’en France. Le rapporteur de la commission des Finances à l’Assemblée indexe les failles du système Macky, démolit l’Apr et laisse éclater son exaspération dans ce petit entretien avec «L’As».
Honorable député, vous semblez très en colère contre le Gouvernement de Macky Sall au point que l’on agite même votre démission de l’Apr. Pourquoi un tel courroux ?
Nous nous sommes battus pendant les périodes d’incertitude ; notre légitimité, c’est la base. Nous essayons tant bien que mal de répondre aux préoccupations des populations. Nous n’avons aucune exigence de postes, nous restons engagés et solidaires mais à condition qu’on nous écoute, qu’on nous aide à mieux prendre en charge les préoccupations de nos mandants et à mieux ancrer notre leadership politique. Sinon, ce n’est plus la peine. Quand on interpelle une autorité sur une question au Parlement et qu’il ne fait rien pour changer la donne, suis-je tenu de lui manifester une quelconque solidarité et me taire ? Je vais aller dans le concret en vous donnant une illustration parfaite de la situation. Deux exemples parmi tant d’autres : je suis élu de l’un des rares départements (Goudiry) où la biomasse existe encore ; un département en danger par le fait de la coupe abusive de bois et de la déforestation. Vous prenez l’arrondissement de Diankémakhan, enclavé, coupé du pays en période d’hivernage, une zone forestière de 6 000 km2, il n’y a qu’un seul agent des Eaux et Forêts qui n’a même pas de moyens de locomotion ; et on me demande de voter le budget 2020 du Ministère de l’Environnement qui est de 25 milliards. Prenons le cas du PUDC, est-il acceptable qu’un village comme Bodé (commune Boynguel Bamba) qui a supporté 4 ans de travaux pour disposer d’un réseau d’adduction d’eau, se retrouve sans eau 2 mois après l’inauguration de l’infrastructure, pendant plus de 6 mois parce qu’il y aurait une panne et que la pièce adaptée pour réparer n’existe pas au Sénégal mais en France ? Après avoir interpellé en vain les responsables, quelle attitude dois-je tenir ? Est-il normal que l’hôtel de département de Goudiry, dont la construction est une instruction présidentielle depuis 2017, ne soit toujours pas réalisé malgré «mille» relances à l’AGETIP et au ministère ? Voilà où nous en sommes. J’interpelle le président de la République et son gouvernement. Nous n’accepterons pas d’être les oubliés de ce pays !
Vous semblez très en colère. Mais au moins vous, on vous a bien servi, puisque vous êtes député et président de Conseil départemental …
Lorsque j’ai décidé de m’engager en politique, ce n’était pas pour un poste, c’était pour servir des causes nobles et lutter contre les souffrances des populations. Je me suis engagé en politique auprès du Président Macky Sall en 2009 et j’ai toujours gardé ma liberté de parole et de conscience. Ce qui m’intéresse, ce sont d’abord les intérêts des populations que nous représentons et pour qui nous nous battons. Le parti politique n’est qu’un instrument pour organiser tout ça ; il n’est pas une finalité. De toute façon, depuis quelques années déjà, nous alertions nos camarades et l’opinion sur les problèmes au sein de l’APR. Il nous faut retrouver la probité et la loyauté. Un homme politique doit servir. Je pense que le président de la République partage ces convictions avec moi. On a beaucoup changé les choses depuis 7 ans, mais l’opinion a du mal à s’en rendre compte parce que tout le monde ne joue pas le jeu. Il est vrai qu’un militant, responsable politique de surcroît qui a librement adhéré à un parti politique doit suivre la ligne de conduite officielle de son organisation. Mais cette ligne doit être le fruit de compromis dynamiques entre les membres d’une organisation. Notre légitimité, notre représentativité, notre niveau de responsabilités et d’engagement sont des données qui doivent être prises en compte. Je reste convaincu que si nous devons continuer à travailler ensemble, à mener ensemble une politique au service de nos mandants, si nous devons respecter une certaine discipline de parti et évoquer certains de nos points de désaccord en interne, il faut un cadre formel d’échanges et une plus grande ouverture des autorités. Nous n’accepterons plus en tant que responsable politique d’un département, élu national et local, d’être convoqué à une réunion, ou de rencontrer tel ministre, que quand il s’agit de questions purement politiques.
Enfin au sein de votre parti, on parle d'ambitieux embusqués. Avez-vous un candidat ? Et c’est quoi son profil ?
Je suis un responsable de l’APR, mais je n’ai aucune idée des débats en interne, et ma connaissance des décisions et résolutions se limite aux sorties de certains responsables et aux communiquées de presse. Il y a beaucoup de bruits et de rumeurs autour de cette question. Mais moi, je n’ai ni mentor, ni candidat. Ma préoccupation du moment est la concrétisation des engagements pris envers le peuple sénégalais. Que les promesses faites aux populations du département de Goudiry soient tenues et respectées.
LA MAIRIE NIE, DES CONSEILLERS MUNICIPAUX ANNONCENT UNE PLAINTE
La vente supposée d’une partie des locaux de l’actuel hôtel de Ville de Guédiawaye crée la polémique dans la localité.
La vente supposée d’une partie des locaux de l’actuel hôtel de Ville de Guédiawaye crée la polémique dans la localité. Si les autorités locales, soutenues par la société française, nient la transaction, certains élus locaux, surpris de l’information relayée dans la presse, comptent saisir d’une plainte la Cour suprême.
Les langues se délient à Guédiawaye avec la publication d’une information faisant état d’un bradage d’une partie des locaux de la mairie au groupe Auchan. Si le Groupe français s’est fendu d’un communiqué par la voix de son service de communication appuyé par les autorités locales, certains conseillers municipaux ne sont pas rassurés pour autant. Ils annoncent une plainte au niveau de la Cour suprême pour que les choses soient tirées au clair. Du côté de l’institution municipale où nous nous sommes rendus hier, les agents trouvés sur place ne cessaient de polémiquer sur cette affaire. Un d’entre eux, militant de l’Apr, de scander : « Je ne crois pas à cette histoire. On veut salir notre maire. » Après avoir tenté de joindre en vain le maire de Guédiawaye, Aliou Sall, «L’As» s’est rabattu sur son quatrième adjoint Ablaye Mbaye qui pense que toute cette polémique n’est qu’une tentative de lynchage médiatique orchestré par leurs adversaires politiques. «Le maire Aliou Sall n’a signé aucun contrat. C’est de la manipulation. Les gens ne font que spéculer. Si ces gens sont sûrs de ce qu’ils disent, ils n’ont qu’à sortir les documents», soutient Ablaye Mbaye.
Et d’ajouter : « Je défie qui ce soit. Il n’y a pas de contrat entre Auchan et la Ville de Guédiawaye pour une quelconque cession. C’est de l’intoxication. J’invite nos détracteurs à nous retrouver sur le terrain politique au lieu de se verser dans des accusations gratuites et stériles. Et là, on saura qui est qui et qui est quoi. » Des allégations qui ne semblent guère convaincre certains conseillers municipaux de la Ville de Guédiawaye qui invitent le maire Aliou Sall à tirer cette affaire au clair. Ces élus locaux, par la voix de leur porte-parole Babacar Mbaye, annoncent une saisine de la Justice dont la Cour suprême pour que l’affaire soit tirée au clair. « Nous n’avons pas terminé avec l’Affaire Petro-Tim et notre maire Aliou Sall est encore cité dans cette transaction qui cache des non-dits. C’est pourquoi, nous allons porter l’affaire devant les juridictions, notamment devant la Cour suprême pour que cette affaire avec Auchan soit tirée au clair », a fait savoir Babacar Mbaye Ngaraf, responsable politique au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds). Car, ajoute-t-il : «Nous n’allons pas accepter que l’on brade le patrimoine de Guédiawaye. Je me rappelle lors d’une réunion du Conseil municipal, le maire avait fait part de difficultés que traverse l’institution et avait émis l’idée qu’une fois que les travaux du nouvel hôtel de Ville seraient achevés, il allait procéder à la location des bâtiments de l’actuel hôtel de Ville pour les besoins de séminaires, de conférences de presse ou de réunion dans le but d’améliorer les recettes de la mairie ; et tout le monde avait applaudi. C’est de ça qu’on a délibéré. Mais à notre désagréable surprise, nous entendons Auchan qui, quand il fait un contrat, c’est pour 30 ans ! Cela veut dire que s’il ne peut pas à terme quitter, tu vas perdre ton patrimoine ; ça, c’est impensable. Nous disons non et nous allons nous battre pour que la lumière soit faite. »
LES POPULATIONS DEMANDENT L’OUVERTURE D’UNE ENQUETE JUDICIAIRE
Certaines populations de Guédiawaye, interpellées sur cette transaction bizarre entre Auchan et la mairie, demandent l’ouverture d’une enquête judiciaire. « Nous demandons au Procureur de Guédiawaye de s’autosaisir pour ouvrir une enquête. Ça va permettre aux gens d’être édifiés », a laissé entendre Cheikh Seck, un habitant de Ndiarème Limamou Laye. Et Amy Ndiaye, une autre citoyenne rencontrée près de la mairie : «Je suis très surprise de cette information. Il y a trop de problèmes à Guédiawaye. Je crois qu’il faut que la Justice nous édifie sur certaines choses et non qu’elle laisse la situation pourrir jusqu’à créer à long terme un blocage dans le fonctionnement de notre mairie. ».
Pour le coordonnateur départemental du Forum civil de Guédiawaye Michel Mendy, cette chose doit être traitée avec prudence. « Pour moi, quand on accuse quelqu’un, on doit pouvoir brandir des preuves. Si les conseillers disent qu’Aliou Sall a vendu la mairie à Auchan, ils doivent apporter les preuves et porter l’affaire en justice. De même si Aliou Sall se sent diffamé, il n’a qu’à porter plainte. Pour moi, une transaction dans une institution municipale doit obéir à des normes. Il faut qu’il y ait une délibération du Conseil municipal pour qu’il y ait un contrat de partenariat. Et comme il y a problème, il faut que les 02 parties s’expliquent pour que l’on sache où se situe la vérité dans cette affaire qui pollue Guédiawaye où Auchan a nié tout contrat avec la Ville », a laissé entendre Michel Mendy. Et pour le moment, la tension est électrique à Guédiawaye entre le maire Aliou Sall et ses conseillers qui entendent saisir la Cour suprême.