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6 octobre 2025
DES ELUS DE DAKAR CLASHENT AMINATA MBENGUE NDIAYE
Plusieurs élus communaux se démarquent de l'idée évoquée par la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales et qui consisterait à doter d'un statut particulier certaines villes, à l'image de Dakar
Nando Cabral Gomis & Jean Michel Diatta |
Publication 15/02/2020
Des élus de Dakar se prononcent sur le débat en cours portant sur l’idée de doter un «statut particulier» à certaines villes du Sénégal comme Dakar avec la nomination du futur maire par décret présidentiel. Interpellés par Sud quotidien hier, vendredi 14 février, ces élus issus des trois forces politiques à la tête des communes de la capitale dont la majorité Benno Bokk Yaakaar, Taxawu Dakar de l’ancien député maire de Dakar et le Parti démocratique sénégalais se sont démarqués de cette idée évoquée par la Présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), Aminata Mbengue Ndiaye.
SANTY AGNE SÉNE, MAIRE DE LA COMMUNE DE LIBERTÉ : «Pourquoi doit-on limiter cette proposition seulement à Dakar ? »
«C’est à travers la presse que je suis informé qu’une haute autorité de ce pays a évoqué une proposition d’un statut particulier pour la ville de Dakar. Mais, je n’ai encore entendu aucune argumentation. Il me semble que quand vous voulez passer d’un statut à un autre, il faut mettre sur la place publique les tenants et les aboutissants de cette proposition. Quels sont les arguments ? Je ne les ai pas entendus, il me sera donc très difficile de commenter une position sur le mode du «c’est comme ça» ou «c’est comme ça qu’il faut». Je veux qu’on me dise le pourquoi on doit faire comme ça. Quelles sont les incidences ? Pourquoi doit-on limiter cette proposition seulement à Dakar ? Étant entendu qu’il y a des villes qui polarisent également des communes. Alors, c’est sur la base de tout cet argumentaire que je peux me permettre de juger de la pertinence ou non d’une proposition et que je pourrais donner mon avis. Ce qui n’est pas encore le cas. Donc, pour le moment, je ne peux que dire il faut argumenter. Parce que celui qui dit qu’il faut changer doit avoir les arguments et jusqu’à preuve du contraire je ne les ai pas encore entendus. Je ne peux pas me prononcer sur le fond d’une proposition non argumentée ».
MOUHAMED DJIBRIL WADE, MAIRIE DE BISCUITERIE : «Nommer le maire de la ville de Dakar… revient à ôter à la population son droit légitime»
«À vrai dire, je n’ai pas encore lu le texte et les arguments développés pour soutenir cette idée mais je pense que le Sénégal a connu des avancées significatives en matière de démocratie que nous devons sauvegarder et renforcer. Pour se faire, il nous faut impérativement éviter certaines démarches dont l’objectif est de nous faire reculer. Nommer, aujourd’hui, le maire de la ville de Dakar par décret présidentiel, revient à ôter à la population son droit légitime. Et, je pense que ce n’est pas une bonne chose. Cependant, je pouvais comprendre qu’on parle d’un statut particulier pour Dakar, Touba à l’image de Monaco et la Corse en France. Car, le département de Dakar concentre, aujourd’hui, l’essentiel des activités économiques du pays. Je pourrais également comprendre qu’on pose le débat concernant le découpage administratif du département de Dakar. Car, je pense que le nombre des communes (dix-neuf) est énorme. À mon avis, on devait voir comment mettre ensemble certaines communes afin de les rendre plus compétitives. Si je prends l’exemple de ma commune, je pense qu’elle n’a pas sa raison d’être, on pouvait la jumeler avec celle des Hlm et Grand Dakar etc. Pour le reste, je pense que les Dakarois doivent continuer à élire leur maire comme leurs frères et sœurs habitant à Pikine et Guédiawaye».
CHEIKH GUEYE, MAIRE DE DIEUPPEUL DERKLE : «Je ne peux pas comprendre qu’on puisse vraiment faire un recul avec ce statut de Dakar»
«Sur ce dossier, il y a à boire et à manger. J’aurais aimé que les gens attendent de voir le rapport de présentation pour avoir la matière et s’exprimer après. Parce que, je ne pense pas que tout ce qui se dit dans la presse, soit quelque chose qui est fondée. Je ne peux pas comprendre qu’en 2020, après la mise en place de l’Acte III, après l’ambition de l’Etat qui consiste à faire de nos territoires des endroits viables au développement durable, qu’on puisse vraiment faire un recul avec ce statut de Dakar, pour nommer le maire. Je ne pense pas que le gouvernement soit dans cette disposition. Ce que je pense, par contre, c’est de réfléchir sur comment renforcer les pouvoirs de la ville de Dakar ; comment faire de sorte que les programmes de Dakar puissent être déroulés sans difficultés, sans obstacles. Ça, je peux le comprendre. Mais, penser qu’aujourd’hui, il est question de revenir sur le mode d’élection du maire de Dakar ne me semble pas être à l’ordre du jour».
LA SITUATION DES UNIVERSITÉS PUBLIQUES ET POMPEO À LA UNE
Dakar, 15 fév (APS) – Les journaux du week-end s’intéressent à divers sujets, allant notamment d’un diagnostic de la situation dans les universités publiques sénégalaises à la venue à Dakar ce samedi du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo.
Evoquant la situation des universités publiques du Sénégal Walf Quotidien ‘’diagnostique un grand corps malade’’ à sa Une.
‘’Ce serait une lapalissade de dire que les universités publiques du Sénégal croulent sous le poids des difficultés. Entre effectifs pléthoriques, maigres ressources financières, manque de personnel enseignant suffisant, la situation dans les établissements supérieurs publics de notre pays n’est pas reluisante’’, souligne le journal en rendant compte d’un atelier consacré au sujet.
La même actualité est traitée en priorité par L’AS Quotidien, le journal s’appuyant sur un tableau dressé par le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES). Le quotidien déplore ainsi une ‘’face hideuse des nouveaux temples du savoir’’, une allusion aux dernières universités mises en service à travers le pays, notamment à Ziguinchor, Thiès et Bambey.
‘’L’Université sénégalaise est loin d’être dans les conditions idoines pour dispenser les meilleurs enseignements. Même si les établissements publics d’enseignement supérieur ont été multipliés dans la dernière décennie aijourd’hui la plupart portent uniquement le nom d’université’’, soutient la publication en reprenant à son compte une sortie publique du SAES.
Parmi les limites et difficultés relayées par le journal figurent par exemple, l’instabilité à la tête du rectorat de l’université de Thiès, le fait par exemple qu’à Ziguinchor, des chambres et cuisines soient transformées en salles de cours, ou encore un déficit budgétaire de l’ordre de 360 millions de francs à l’université de Bambey.
La visite à Dakar du secrétaire d’Etat américain dans le cadre d’une tournée africaine sert de prétexte au journal le Soleil pour faire le point sur la coopération sénégalo-américaine.
Le journal n’hésite pas à souligner une coopération ‘’soixantenaire et dynamique’’, une allusion sur l’histoire et la durée illustrée par une photo à la Une montrant feus les présidents Léopold Sedar Senghor, et John Fitzgerald Kennedy.
La publication annonce concrètement la signature de cinq accords avec les autorités sénégalaises en marge de la visite du diplomate américain qui sera également reçu par le président Macky Sall et le ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba.
Citant un diplomate américain, la publication fait savoir le choix du Sénégal, en même temps que deux autres pays africains, par la diplomatie américaine dans le cadre de cette tournée est lié à l’attachement de ces Etats et de leurs dirigeants aux valeurs démocratiques, tandis que les thèmes qui seront abordés porteront sur le leadership, la sécurité, la stabilité et la croissance économique entre autres.
Pendant ce temps d’autres sujets préoccupent d’autres journaux. A l’image du Quotidien qui a choisi de mettre en relief la situation des agents d’assistance à la sécurité de proximité (ASP) dont les contrats de prestation prennent fin dans un mois.
Usant de son habituel jeu de mots, la publication évoque des ‘’agents sans perspectives’’ pour dresser la situation de la première génération d’ASP.
‘’Le 20 mars 2020, ce sera la fin de mission de la première génération d’ASP. A moins que le président de la République ne décide de prolonger leur contrat. Comme un couperet, la nouvelle a douché l’enthousiasme des centaines d’agents qui s’interrogent sur leur avenir’’, signale la publication dans ses colonnes.
Selon le journal du groupe Avenir communication, la première génération d’ASP, engagée pour une durée de 2 ans, renouvelable une seule fois, a vu son contrat exceptionnellement être renouvelé une troisième fois par le chef de l’Etat. ‘’En attendant la date fatidique, ils espèrent une nouvelle prorogation pour s’éviter des mois d’incertitude dans la recherche d’emploi’’, fait avoir le journal.
De son côté, Vox Populi indique que les avocats du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne ‘’font feu sur Pape Alé Niang, Mody Niang et Nafi Ngom’’.
Les conseils de Anne, cité dans une affaire de détournement de fonds public au moment où il dirigeait le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), réagissaient ainsi après avoir adressé des citations directes au journaliste auteur d’un livre consacré au sujet, à l’auteur de la préface de l’ouvrage, et l’ancienne présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).
‘’Tout ce qu’on raconte dans le livre 5 est à 99 % faux et ne vient pas du rapport’’, soutient ainsi l’avocate Fatimata Sall dans des propos relayés par Vox Populi.
Le livre du journaliste est intitulé : ‘’Un scandale au cœur de la République : le dossier du COUD’’.
Loin de cette préoccupation, Sud Quotidien pose le débat sur une proposition agitée au Haut conseil des collectivités territorial, préconisant un nouveau statut pour la ville de Dakar avec possibilité que le maire de la capitale soit nommé par décret au lieu élu au suffrage universelle indirect.
La président du HCCT ‘’Aminata Mbengue Ndiaye esseulée’’, s’exclame le journal à sa Une en reprenant les réactions de rejet suscitées après cette proposition.
LES AVOCATS DE CHEIKH OUMAR HANNE METTENT EN DEMEURE PAPE ALE NIANG ET CIE
Dans leur face-à-face avec les journalistes, ils ont fait part de leur détermination à mener le combat judiciaire afin de rétablir la «vérité des faits» sur des scandales que leur client aurait commis à la direction du Coud
Les avocats du ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne, ont fait face à la presse hier, vendredi 14 février. Dans leur face-à-face avec les journalistes, ils ont fait part de leur détermination à mener le combat judiciaire afin de rétablir la «vérité des faits» sur des scandales que leur client aurait commis à la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar. En conséquence, ils disent donner 10 jours à Pape Alé Niang, auteur du livre «Scandale au cœur de la République-Dossier du Coud», à Mody Niang qui a préfacé le livre du journaliste et de Nafi Ngom Keita, ancienne présidente de l’Ofnac, d’apporter les preuves de leurs accusations.
Le pool d'avocats du ministre de l'enseignement Supérieur, Cheikh Oumar Hanne, composé de Me El Hadji Diouf, Baboucar Cissé, Babacar Ndiaye et Fatoumata Sall, ont fait face à la presse hier, vendredi 14 février, pour disent-ils, rétablir la «vérité des faits» sur les supposées malversations qu’aurait commis leur client quand il était directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) et mises à nu dans le rapport 2015 de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).
Selon Me Babacar Ndiaye, depuis 2015, leur client subit les attaques de gens qui se disent défendre l'intérêt de la Nation, or, ils ne sont intéressés que par leurs propres personnes. Pis soutient-il, l'invitation des membres de l'opposition à la publication du livre de Pape Ale Niang, «Scandale au cœur de la République-Dossier du Coud», le 1er février dernier, démontre une volonté de nuire au régime du président Macky Sall en passant par le ministre de l'Enseignement Supérieur. Me Baboucar Cissé, soutient qu'il est donné à Pape Ale Niang et à Pape Mody Niang, un délai de 10 jours pour apporter des preuves sur les faits évoqués dans le livre.
L'ancienne présidente de l’Ofnac Nafi Ngom Keita, devra aussi répondre devant la justice pour complicité de diffamation, a dit Me Baboucar Cissé. Son confrère Me Babacar Ndiaye a déclaré, quant à lui, que le rapport de l'Ofnac, à l'origine du livre de Pape Ale Niang a des manquements. Selon la robe noire, les enquêteurs de l'Ofnac, n'ont pas donné à Cheikh Oumar Anne, la possibilité de donner sa version des faits. Me Fatoumata Sall pense que si Cheikh Oumar Anne, fait l’objet d’attaques, c’est parce qu’il appartient à l’Alliance pour la république (Apr), mais ce n’est pas à cause d’une mauvaise gestion du Coud. Pour Me El Hadji Diouf, le désir de nuire est constant dans cette affaire.
Le vacarme de Aïda Diallo importune Scat Urbam
Revoilà la plus célèbre des épouses de feu Béthio Thioune qui a même voulu lui succéder à la tête des Thiantacounes au détriment de sa famille biologique. Eclipsée après les sévères mises en garde du Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, elle revient progressivement dans l’espace public. Hier, ses fidèles ont littéralement importuné le paisible quartier de Scat Urbam et ses habitants en érigeant une tente dans la rue, sans compter le vacarme qu’occasionnaient les cris et chansons qui accompagnaient la bonne dame. Certains ont même appelé l’As pour s’en plaindre. D’après nos informations, Aïda Diallo célébrait sa première rencontre, un 14 février, avec le chef suprême des thiantacounes. Qui disait qu’elle a aussi ses droits ?
Point de Presse du Procureur de Fatick
La mort du jeune conducteur de moto Jakarta, Lamine Koïta continue d’alimenter les débats à Fatick. Les populations ne veulent pas encore croire à la thèse de la mort naturelle comme l’attestent les résultats de l’autopsie. Elles veulent être édifiées sur les circonstances réelles et véritables de Lamine Koïta. Et le procureur de Fatick va se prêter à cet exercice ce samedi. Le chef du parquet de la capitale du Sine tient un point de presse sur l’affaire pour parler de l’enquête qu’il a ordonnée. En tout cas, on en saura davantage aujourd’hui lors de son face-à-face avec les journalistes.
Dette au secteur de l’énergie
Le ministre des Finances et du Budget rectifie les travailleurs du pétrole et du gaz, qui ont fait état d’une dette de l’Etat de 200 milliards Fcfa due au secteur de l’énergie et principalement à la SAR. Abdoulaye Daouda Diallo précise que la dette contractée auprès de la SAR au titre des pertes commerciales est de 97 milliards francs CFA et a été totalement réglée en 2019. Pour ce qui est de la dette de l’Etat auprès des autres acteurs du sous-secteur des hydrocarbures, il s’agit d’après le ministre des Finances, d’obligations impayées qui seront progressivement réglées en 2020 conformément au plan d’apurement conclu dans le cadre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) et inscrit dans la Loi de Finances Initiale (LFI) pour l’année 2020 à travers le Fonds spécial de soutien à l’énergie (FSE).
Les assurances de la SAR
La Société Africaine de Raffinage (Sar) s’est également fendue d’un communiqué pour rassurer les populations par rapport à l’approvisionnement en carburant. La Sar renseigne que contrairement à une rumeur répandue dans la presse, il n’y a aucun risque de pénurie de carburant sur l’ensemble du territoire national. Le service communication de la Sar indique qu’il y a suffisamment de stock dans le pays pour assurer un approvisionnement correct du marché en produits pétroliers. Par ailleurs, la société réaffirme la décision ferme de ses actionnaires et de l’Etat de pérenniser l’outil national de raffinage. Et en conséquence, un important programme d’investissement est en cours de réalisation pour la modernisation et l’extension de ses unités pour un approvisionnement sécurisé du pays à partir du brut Sangomar qui va être prochainement produit au Sénégal.
Le lutteur «Armée»
Dans notre édition de jeudi dernier, on évoquait l’arrestation, par la police de Malika, d’un lutteur nommé «Armée» suite à de nombreuses plaintes pour agression. Eh bien, un autre lutteur surnommé «Armée» s’est senti visé avant de produire une vidéo pour tenter de démentir. Pourtant sur le procès-verbal de police parcouru par «L’As», le lutteur arrêté s’appelle bel et bien Babacar Ndiaye dit «Armée». Selon les sources de «L’As». D’ailleurs, il a été déféré au parquet par la Police de la localité.
Alioune Ndoye sur le marché central au poisson
Le ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Alioune Ndoye multiplie les visites des services relevant de son département. Il s’est rendu hier au Marché central au poisson de Pikine (Mcp) pour s’imprégner de la situation et recueillir les doléances du Directeur général, Abou Mbaye, du personnel et des mareyeurs. Alioune Ndoye qui s’est réjoui du travail abattu par le Directeur du marché, a promis de l’appuyer. A l’en croire, le projet de réorganisation et de modernisation du marché est en cours parce qu’il est impacté par le TER. Alioune Ndoye a révélé que le Directeur lui a fait part de la baisse de recettes du marché qui l’aidaient à équilibrer les comptes. Aussi des acteurs lui ont fait part de leurs craintes de perdre leurs emplois. Il promet de régler le problème, mais dans l’équité et la justice. Alioune Ndoye pense qu’il faut encourager et accompagner le marché qui est du reste très dynamique au grand bonheur des acteurs.
Alioune Ndoye sur le statut du marché central au poisson
Restons avec le ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime qui a profité de sa visite pour se prononcer sur le statut du marché central. Et c’est pour recadrer le personnel et certaines organisations de mareyeurs qui faisaient état de l’inexistence de statut du marché. D’après Alioune Ndoye, le statut du marché est clair et il est rattaché à son ministère. Maintenant tout le reste, dit-il, découle de considération. A l’en croire, si le marché a changé autant de tutelles, c’est parce qu’il y avait des problèmes. Il pense que son rattachement actuel au ministère de la Pêche, est un satisfecit.
Le coordonnateur du mouvement «Sénégal va mal» arrêté
Les autorités ne tolèrent plus des appels aux marches devant les grilles du Palais de la République. Le coordonnateur du mouvement «Sénégal va mal», Ardo Gningue, l’a vérifié à ses dépens. Il produit une courte vidéo pour appeler une marche jusqu’aux grilles du Palais pour faire libérer l’activiste, Guy Marius Sagna. Il a été cueilli hier par la police de Tivaouane chez lui. Aussitôt, les activistes de Tivaouane et sa famille se sont mobilisés devant la police de Tivaouane pour le soutenir. Mais en début de soirée, renseigne Aliou Badara Mboup coordonnateur mouvement «Aar Li nu bokk» de Tivaouane, leur camarade Ardo Gningue a été transféré à Dakar. Ils ignorent pour le moment le commissariat où il se trouve. En compagnie des membres de Noo Lank, de Frapp, Aliou Badara Mboup prévient que l’intimidation ne passera pas.
«Cash back» arrive au Sénégal
Avec des prix qui ne cessent d’augmenter et des revenus qui ne suivent pas, les consommateurs sénégalais doivent trouver de nouveaux moyens pour faire des économies. C’est dans cette optique que la start-up sénégalaise «4YOU™», spécialisée dans le financement de la consommation au quotidien, a développé le «cash back» pour permettre aux consommateurs d’économiser toujours plus. Selon une note parvenue, hier, à «L’AS», le «cash back» est la traduction anglaise de « remise en argent ». Née aux Etats-Unis, cette forme de promotion consiste à recevoir automatiquement de l’argent après chaque achat en magasin ou en ligne. Ce phénomène débute au Sénégal grâce à une start-up locale, «4YOU™ ». Elle envisage de redonner environ 3,6 milliards de FCFA de pouvoir d’achat aux consommateurs sénégalais d’ici la fin 2021, d’après Draman Traoré, le co-fondateur. «Cash back» sera disponible dans les commerces de Dakar et de sa banlieue en 2020, puis dans les principales villes du Sénégal à partir de 2021. Pour construire rapidement ce maillage de proximité tout en créant de l’emploi local, la start-up va déployer un réseau de 1 000 agents, composé exclusivement de jeunes femmes auto-entrepreneuses.
Pèlerinage annuelle à Caytou
Les professeurs de philosophie, élèves et étudiants sont en route pour le pèlerinage annuel à Caytou, village natal du Professeur Cheikh Anta DIOP. D’ailleurs, l’inventeur du carbone 14 repose à Caytou dans un mausolée où les pèlerins vont se recueillir. En effet, ce pèlerinage est devenu un évènement phare dans le calendrier scolaire de notre pays. Il s’inscrit dans le contexte d’une sortie pédagogique permettant aux élèves de s’éloigner des cours intramuros et de rendre hommage au dernier Pharaon Noir. Cette idée du pèlerinage est née d’une volonté de faire revivre l’œuvre de l’éminent professeur Cheikh Anta Diop qui est méconnu surtout par les jeunes. Selon l’enseignant de philosophie Abdoulaye Sow, cette année, ce pèlerinage comporte d’autres aspects que celui pédagogique. Ainsi, les pèlerins comptent inclure dans leurs différentes activités une soirée de reboisement pour relever les défis écologiques de ce milieu, faire des dons de denrées aux populations de cette localité qui sont dans le besoin. Les pèlerins vont faire un investissement humain pour débarrasser le village de ses ordures.
Invalidation des résultats de la présidentielle de la Guinée Bissau
La Guinée Bissau n’est pas encore sortie de l’ornière. Alors que le candidat Umaro S. Embalo crie victoire et fait le tour des pays étrangers, la Cour Suprême de Guinée Bissau a invalidé hier les résultats de l’élection présidentielle et demandé un recomptage des voix bureau par bureau. La juridiction suprême a été saisie d’un recours par le candidat Domingos Simoes Pereira. D’ailleurs, ce dernier jubile à l’annonce de la décision de la Cour Suprême. Sur sa page facebook, Domingos Simoes Pereira écrit : «Croire en la justice est le seul chemin sûr vers la construction d’une patrie vraiment démocratique. C’est pourquoi, le PAIGC célèbre avec le peuple guinéen cette courageuse et louable décision de la Cour Suprême». C’est dire que ce feuilleton présidentiel n’est pas à son épilogue.
Un accident fait 1 mort et des blessés graves
La route a encore tué. Un accident d’une rare violence s’est produit hier vendredi aux environs de 20 heures sur l’axe Gandiaye-Kaolack, à hauteur du village de Gamboul. En effet, un camion lourdement chargé de marchandises est entré en collision avec un Renault Mégane. Le bilan provisoire est d’un mort (un enfant d’une dizaine d’années) et de plusieurs blessés graves. Les sapeurs-pompiers qui se sont rendus sur les lieux, ont procédé à l’évacuation des victimes à l’hôpital régional El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack.
Le Sénégal à la 141e place parmi les pays les plus sûrs
Certains touristes ne mettront jamais les pieds au Sénégal, s’ils se fient au document d’Insurly qui renseigne les personnes qui souhaitent connaitre les risques liés à leurs voyages. En effet, dans son classement 2020 des pays les plus sûrs et les plus dangereux au monde, un classement mesuré sur les risques épidémiques, violences, catastrophes naturelles, qualité de l’air …, le Sénégal se positionne à la 141e sur 148 pays. D’après Seneweb, la Suisse s’est hissée à la tête du classement, suivie de Singapour, du Norvège, du Luxembourg et de Chypre. En Afrique, l’Ile Maurice qui arrive en tête du podium décroche la 57e place sur le plan mondial.
ECO : "LE NIGERIA EST CONSCIENT QU'IL A PLUS À PERDRE QU'À GAGNER"
L’économiste et enseignant-chercheur, Souleymane Ndao, revient sur les craintes d'Abuja par rapport au projet de monnaie unique, les impacts des critères de convergence, etc.
La monnaie commune Eco de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne verra pas le jour en 2020, si les pays membres respectent le souhait du géant économique de la sous-région, le Nigeria, qui a demandé, lundi soir, le report de son lancement. Dans cette interview accordée à ‘’EnQuête’’, l’économiste sénégalais et enseignant-chercheur du Centre de recherches de l’industrie des institutions des sciences économiques en France, Dr Souleymane Ndao, revient sur les craintes du Nigeria par rapport à ce projet monétaire, les impacts des critères de convergence, etc.
Le Nigeria a demandé, lundi soir, le report de la date du lancement de l’Eco de la CEDEAO pour un non-respect des critères de convergence des pays de la sous-région. Quelle analyse faites-vous de cette proposition ?
Les raisons pour lesquelles le Nigeria est encore réticent par rapport au démarrage de l’Eco, c’est, d’abord, pour un fondement purement idéologique. C’est aussi lié au fait que la plupart des pays de la CEDEAO (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ne remplissent pas un certain nombre de critères. Il s’agit notamment des critères de convergence. Ce pays les considère comme étant des préalables dans la mise en œuvre de cette monnaie. Ces critères sont relatifs au ratio dette sur le produit intérieur brut (PIB). Il faut que le pays ne soit pas endetté et que le taux ne dépasse pas 70 %. Le déficit budgétaire doit être relativement faible, environ 3 %. Le Nigeria considère que l’ensemble des pays qui veulent constituer la future zone monétaire Eco doivent remplir ces critères-là, sans lesquels le démarrage ne saurait être possible.
Il ne faut pas mettre l’accent sur ces critères, parce que l’ensemble des pays de la zone, qu’ils soient de la CEDEAO de manière générale, ne vont jamais, un jour, remplir au même moment l’ensemble de ces critères. Cela ne va jamais avoir lieu. Aujourd’hui, le seul pays qui remplit presque à 98 % ces critères, c’est le Togo. Mais ce dernier a son niveau d’endettement qui a presque atteint les 70 %. Il sera bientôt à 71 %. Ce qui fait que ce pays-là, qui ne pèse que presque 1 % de l’économie de la CEDEAO, va sortir de ce lot des pays qui remplissent ces critères-là. Le Nigeria est très sceptique par rapport aux critères de convergence. Et quand on parle de convergence dans ce contexte, il s’agit de celle nominale. Qui est basée sur le taux d’endettement sur PIB, l’inflation qui doit être aussi relativement basse. Ce qui veut dire que les pays doivent maitriser la structure de leurs prix, etc. Monnayant le fait que les pays doivent remplir toutes ces conditions, on pense que le démarrage, ou la constitution de la zone, ne peut pas être possible.
Mais est-ce que ces critères ont un impact réel sur la monnaie ou sur l'économie ?
Ces critères-là ne reposent pas sur un élément scientifique réel. On les a importés d’Europe. En fait, lors de la création de la zone euro, avant son démarrage, l’Allemagne avait exigé que les pays membres respectent les critères de convergence. Or, ils n’ont aucun fondement scientifique réel. Ce n’est pas prouvé que si on respecte toutes ces conditions, les pays qui adhérent à cette zone n’auront plus de problèmes. Les pays de la zone euro ont eu énormément de difficultés, lors de la crise financière de 2008. Est-ce que ces critères-là avaient pu régler ces problèmes ? Les pays comme l’Italie, la Grèce, etc., ont connu un dérapage budgétaire. Ils étaient au bord du gouffre budgétaire. Si ces critères reposaient sur quelque chose, on n’en serait pas là.
Alors, dans les pays, la convergence ne doit pas être seulement nominale. Elle doit être réelle, c’est-à-dire en termes de niveau de vie des populations. Les pays doivent, s’ils partagent une zone monétaire, à terme, être au même niveau que les pays locomotifs. Ce qui veut dire que l’espace CEDEAO, si aujourd’hui on démarrait la zone Eco, des pays comme le Niger, le Togo, la Gambie, la Serra Leone, le Liberia devraient converger pour tendre économiquement à rattraper les pays comme le Nigeria. Les recherches ont montré que si ce rattrapage était possible, les pays qui avaient partagé la même monnaie qu’est le CFA, économiquement, le Niger, le Togo devaient être au même niveau que la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ce qui veut dire que la convergence réelle impacte sur celle nominale par rapport au niveau de vie. Ces critères-là ne sont jamais bons en termes de soutenabilité et de développement économique. Cela les plombe. Parce que tous les pays ne peuvent pas avoir un déficit faible. La convergence nominale impacte négativement sur celle réelle.
Est-ce que le Nigeria veut réellement d’une monnaie commune sous-régionale ?
Le Nigeria est conscient qu’en adhérent à ce projet, il a plus à perdre qu’à y gagner. Il y a plusieurs blocs par rapport à ce projet. Il y a celui qui est derrière le Nigeria et qui a intérêt à ce qu’ils aient leur propre monnaie. Le second bloc est formé du Sénégal, du Ghana de la Côte d’Ivoire et du Cap-Vert qui ont plus intérêt pour qu’il y ait cette monnaie commune. Ceci pour permettre à leur Banque centrale commune qui ne serait plus fixée sur une monnaie, d’avoir un panier de devises pour mieux participer à des opérations qui pourraient engendrer une croissance en matière de développement de l’économie. Et le reste, des pays comme le Liberia, etc., ont tout intérêt à former leur propre bloc pour avoir leur propre monnaie.
Aujourd’hui, une monnaie Eco CEDEAO ne verra pas le jour, dans ces cinq prochaines années. Les pays de la CEDEAO ont des économies hétérogènes. Non pas que je suis anti-CEDEAO, mais c’est parce qu’il faut tenir compte des conditions de faisabilité, les opportunités. Il y a toute une littérature sur la question des zones monétaires optimales. C'est certes optimal d’avoir cette zone-là. Aujourd’hui, du point de vue optimal, le Nigeria n’a pas intérêt à y rentrer. Il s’agit d’abord du caractère disparate de nos économies hétérogènes. Il faut rappeler que le budget du Nigeria, c’est 80 voire, 90 % de pétrole ou d’hydrocarbures. Il suffit simplement qu’il y ait un effondrement du prix du baril pour que cela ait un impact sur la politique monétaire de la future zone Banque centrale. Ce qui fait que ce n’est pas bon pour les autres pays. Parce qu’on ne subit pas les chocs de la même manière. Qu’il s’agisse d’un choc conjoncturel ou celui du marché mondial, etc.
Si la CEDEAOaccepte la demande du Nigeria, est-ce que cela n’aura pas un impact sur le futur lancement de l’Eco de l’UEMOA ?
Non. Il ne va pas y avoir un chevauchement. Parce que cet Eco n’est que de nom. En dehors des changements qui ont été opérés ; changement de nom, 50 % des réserves de change ne vont plus être logés au Trésor français, les Français ne vont plus séjourner dans les instances de gouvernance de la BCEAO, etc. Ce sont des aspects minimes au changement. Fondamentalement, il n’y a pas grand-chose en profondeur. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, la politique monétaire qui est menée par la Banque centrale n’impactera pas sur la croissance et le financement du développement de nos pays. A moins qu’on puisse opérer d’autres changements au niveau de l’Eco. L’Eco UEMOA va faire son chemin. C’est tout simplement le franc CFA bis et peut-être, ces pays vont essayer encore de faire des efforts qui iront dans le sens, peut-être dans 5 ou 10 ans, de fusionner intégralement l’ensemble des pays de la CEDEAO, de manière à avoir un Eco CEDEAO. Il faut tabler au moins sur 10 ans pour qu’on puisse au moins avoir une monnaie commune. On aurait peut-être allégé les conditions d’adhésion, en amoindrissant les critères de manière qu’un pays qui remplit 90 % de ces critères puisse être admissible. Mais ce qu’on demande aux pays nécessite beaucoup d’efforts, de moyens.
Est-il envisageable que le Nigeria propose un changement du nom de la future monnaie de laCEDEAO, s’il considère, avec les autres pays de la ZMOA, que les Etats de l’UEMOA ont trahi le pacte ?
C’est sûr. Et le prochain sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO va nous en dire plus sur cet aspect. Puisque le Nigeria le considère comme une trahison, une usurpation de nom. Puisque le projet était, à la base, pour l’ensemble des 15 pays de la CEDEAO. Le fait que les pays de l’UEMOA prennent ce nom, n’est pas bon signe. Le contexte dans lequel l’annonce a été faite en présence du président de la République français peut être considéré comme une trahison. Le Nigeria peut même, au-delà de cet aspect, dire qu’il faut respecter les critères impératifs et, pour cela, il faut un délai supplémentaire sans préciser le calendrier, sans dresser une nouvelle feuille de route.
Lors du prochain sommet, on attend qu’il ait une nouvelle feuille de route qui va être déroulée. Puisqu’à la base, l’Eco, c’est Ecowas, si c’est par consensus ou référendum qu’on a pu obtenir ce nom, il va falloir peut-être le changer. Car cela sème le doute dans l’entendement même des populations. Cela, c’est juste la forme. Mais, dans le contenu, les pays de l’UEMOA, avec leur Eco, gagneraient plus à opérer d’autres changements, à saisir cette fixité de la monnaie.
Il faudrait qu’on puisse avoir une monnaie de nature à promouvoir le développement, une banque qui sera beaucoup plus réactive, qui contraint les autres établissements financiers à préfinancer les crédits, à alléger les politiques monétaires, les rendre plus conventionnelles. Elles ne vont plus dépendre de la conjoncture internationale, mais seraient plus endogènes, portées sur le développement économique de l’UEMOA. On a fait la moitié du chemin, parce que les réformettes qui ont été annoncées nous ont permis de faire la moitié du chemin. L’autre partie est à aller chercher. Et la société civile, les autorités, les médias ont un rôle énorme à jouer pour que ce changement puisse être effectué.
Au-delà de la monnaie, d’une manière générale, est-ce qu’il n’existe pas une crise de confiance entre le Nigeria et les pays francophones de la sous-région ?
Oui. Cela peut être constaté lors de la dernière sortie des ministres des Finances et gouverneurs de la Banque centrale des pays anglophones. Ils ont dit clairement que les pays de l’UEMOA ont torpillé le projet et ont un tout petit peu trahi le pacte. Il y aura une méfiance qui va s’instaurer. Ce qui va engendrer un dialogue de sourds. C’est alarmant, car là, on ne va plus parler de la même chose. Les pays vont s’assoir autour d’une même table, mais, désormais, les termes de référence ont été quasiment bousillés et cela va encore une fois retarder tout le processus qui a été enclenché depuis 1983.
In fine, à cause du retardement, de ce mimétisme, de ces critères qu’on a importés qui sont copiés dans le traité de Maastricht (Ndlr : traité fondateur de l’Union européenne, signé le 7 février 1992).
Or, tous les grands économistes les plus avertis ont clairement reconnu que ces critères n’ont fait qu’entrainer la pagaille. Ils apportent plus de mauvaises choses que de bonnes, en termes de retombées. Le soubassement de cette crise est relatif au fait qu’il y a eu une guerre de leadership dans la sous-région. Il y a le Nigeria qui veut phagocyter tout, qui règne en maitre sur le plan économique. La Côte d’Ivoire va se comporter comme un petit, etc. Ce qui fait peur. Si on pèse 77 % en termes de richesses, on impose forcément sa logique économique, monétaire. Ce qui est sûr, c’est que la Banque centrale va avoir son siège là où la monnaie Eco CEDEAO va être fabriquée.
UN PREMIER CAS DE CORONAVIRUS DÉTECTÉ EN AFRIQUE
Le ministre de la santé égyptien a fait état d’une personne contaminée par le 2019-nCov. Le porteur de la maladie a été hospitalisé en quarantaine
Le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus approchait vendredi 14 février 1 400 morts en Chine, et le premier cas de contamination en Afrique a été constaté, en Egypte. Le porteur de la maladie, qui n’est pas égyptien, a été hospitalisé en quarantaine, a précisé le ministère de la santé égyptien.
Près de 64 000 cas de contamination ont désormais été enregistrés en Chine, dont au moins 1 716 parmi les médecins et leq infirmiers travaillant au contact des malades, selon le décompte de la Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère. Les autorités ont révélé que six membres du personnel soignant étaient morts, soulignant les risques qu’ils encourent dans des hôpitaux débordés.
La grande majorité (1 102) de ces contaminations en milieu hospitalier ont eu lieu à Wuhan (centre), chef-lieu de la province du Hubei et berceau de l’épidémie de pneumonie virale Covid-19. Cette annonce survient une semaine après la mort, due au virus, d’un médecin qui avait tenté d’alerter les autorités mais avait été réprimandé par la police. Son décès avait provoqué la colère sur les réseaux sociaux.
En raison d’un afflux de patients dans les hôpitaux du Hubei et d’une pénurie de fournitures de protection (masques, combinaisons intégrales), une partie du personnel soignant se retrouve à la merci d’une contamination.
Contamination dans une vingtaine d’Etats
La commission nationale de la santé a fait état vendredi de 121 nouveaux décès en Chine continentale (hors Hongkong et Macao) lors des dernières vingt-quatre heures, portant le total à 1 380 morts. La Chine concentre 99,9 % des décès dus au coronavirus enregistrés dans le monde. Jusqu’à présent, seuls le Japon et les Philippines ont fait état chacun d’un mort sur leur territoire.
Ailleurs dans le monde, l’épidémie de Covid-19 maintient les autorités en alerte, avec plusieurs centaines de cas confirmés de contamination dans une vingtaine d’Etats.
Les personnes malades aux Etats-Unis avec des symptômes de grippe mais ayant un dépistage négatif pour la grippe seront testées pour le nouveau coronavirus, ont annoncé vendredi les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Le principal foyer d’infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond-Princess, à l’isolement au Japon près de Yokohama (est) : 218 cas de contamination y ont été confirmés, dont 44 nouveaux cas annoncés jeudi. Les autorités nippones ont commencé vendredi à évacuer du bateau certains passagers âgés et de santé fragile, dont les tests au nouveau coronavirus se sont révélés négatifs.
Par ailleurs, les centaines de passagers d’un navire de croisière américain, le Westerdam, ont pu débarquer vendredi au Cambodge : le bateau avait erré en mer plus de dix jours, cinq ports asiatiques lui interdisant d’accoster par crainte du coronavirus.
En France, 181 premiers rapatriés de Wuhan ont quitté vendredi un centre de vacances près de Marseille (sud), où ils étaient confinés depuis quatorze jours.
"LA SOCIÉTÉ SÉNÉGALAISE EST ANTI-INTELLECTUELLE"
Le philosophe, Hady Bâ, estime que les universitaires ont le droit de travailler sur des choses qui ne servent apparemment à rien aux yeux du public et déplore l’état de la société sénégalaise peu portée selon lui, sur la célébration de l’esprit
Même s’il est d’avis que la recherche doit s’intéresser aux enjeux du futur, le Professeur de philosophie, Hady Bâ, estime aussi que les universitaires ont le droit de travailler sur des choses qui ne servent apparemment à rien aux yeux du public. S’exprimant lors d’une rencontre entre le Saes et le Sudes, à l’Ucad, il a déploré l’état de la société sénégalaise, peu portée, selon lui, sur la célébration de l’esprit.
Professeur de philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Hady Bâ regrette de constater que «la société sénégalaise est anti-intellectuelle». En témoignent, a-t-il rappelé, les fatwas et attaques acerbes dirigées contre le Professeur Oumar Sankharé (1950-2015), auteur du livre «Le Coran et la culture grecque», qui avait mené une réflexion sur l’islam, comme le lui permettent les libertés académiques. Alors que rien dans ses réflexions n’était constitutif d’atteinte à la foi musulmane…
Au sujet des libertés académiques, Pr Bâ estime que les missions de maitrise complète des connaissances, de leur transmission et de création du savoir étant dévolues aux universitaires, ces derniers méritent une protection. A son avis, «si on n’assure pas la liberté et la protection aux chercheurs, la société sera conformiste alors qu’on a besoin de savants un peu fous ayant un confort dans l’anticonformisme pour élargir le savoir».
Invité à se prononcer sur les ressources de l’enseignement supérieur, l’universitaire n’apprécie pas que les financements de la recherche soient de plus en plus orientés vers des thèmes dits «rentables». Avec la loi cadre de 2015 sur les universités publiques censées ouvrir ces institutions au monde socio-économique, «les universitaires sont minoritaires dans les conseils d’administration où se prennent certaines décisions et cela influe grandement sur les orientations de la recherche», a fait remarquer l’enseignant. Et de révéler que sur 20 membres des conseils d’administration des universités, il n’y a que 8 universitaires. «L’aspect financier est mis en avant dans les décisions des conseils d’administration alors que le chercheur a le droit de travailler sur des choses qui ne servent apparemment à rien», a analysé le philosophe.
Il cite, entre autres, «l’exemple du coronavirus qui, avant l’épidémie, n’intéressait que quelques chercheurs sans moyens dans un petit laboratoire et qui, aujourd’hui, s’est retrouvé au-devant de la scène». Pour lui, l’objectif de l’enseignement supérieur est de former des gens qui savent réfléchir sur les enjeux du futur et cela peut s’effectuer sur des choses qui, de prime abord, semblent insignifiantes aux yeux du public. A côté, propose-t-il, c’est à l’Etat de créer des écoles professionnelles pour former les étudiants en fonction des besoins du marché.