DES DÉCHETS MÉDICAUX JONCHENT LA PLAGE DU CAP MANUEL
Des seringues, des flacons encore remplis de sang. Les internautes ont été horrifiés début février en découvrant les photos prises sur cette plage du centre-ville de Dakar
Des seringues, des flacons encore remplis de sang. Les internautes sénégalais ont été horrifiés début février en découvrant les photos prises sur une plage du centre-ville de Dakar, jonchée de déchets médicaux.
UN TÉMOIN INTERROGÉ PAR FRANCE 24 TUÉ PAR DES TERRORISTES AU MALI
Un mois après avoir témoigné dans un reportage de France 24, Sadou Yehia a été assassiné par des terroristes. La chaîne, accusée de ne pas avoir flouté son visage, déplore une critique « terrible et injuste »
Du remous chez France 24. La raison ? Sadou Yehia a été assassiné par des terroristes, le 8 février, dans un village de Léléhoy au Mali. Or, un mois avant sa mort, Sadou Yehia, avait accordé à France 24 une interview, dans le cadre d’un reportage sur le racket exercé par les groupes terroristes au Mali, diffusée le 13 janvier sur la chaîne.
Depuis le drame, la chaîne est mise en cause, accusée d’être responsable de la mort du témoin. Sur Twitter, le journaliste indépendant Walid Ag Menani, a effectué un lien de causalité entre la mise à mort par des « individus armés » de Sadou Yehia et son passage sur France 24.
Un lien qui a également été effectué par la famille de Sadou Yehia et quelques internautes. Il est notamment reproché à France 24 d’avoir dévoilé l’identité complète de cet éleveur père de famille, son visage n’ayant pas été flouté et son nom écrit en toutes lettres dans le reportage.
Contactée par la rédaction d’Arrêt sur Images, la direction de France 24 assure « qu’elle a pris connaissance des faits relatés sur les réseaux sociaux », et qu’elle essaie « d’avoir le plus d’informations possible pour mieux comprendre ce qui s’est passé » tout en s’interrogeant « sur les spéculations à l’encontre de France 24, susceptibles de faire le jeu des terroristes qui voudraient réduire cette région au silence ».
« Les terroristes ont désigné mon oncle par son nom et prénom »
« Accorder l’anonymat à des sources exposées à des violences etc. est encore plus vital en zones de conflits. L’auteur de ce reportage et toute la rédaction de France 24 l’ont foulé au pied et ça a coûté la vie à cet homme. Vous méritez bien un procès » s’est indigné sur Twitter Buba Ibrahim, un autre journaliste malien.
Selon un membre de la famille interrogée par l’équipe d’Arrêt sur Images, « il ne fait aucun doute » que ce reportage où son oncle apparaît à visage découvert « a mis les terroristes sur sa piste ». « C’est incontestable, insiste-t-il. Lorsque les terroristes sont venus au village, ils ont désigné mon oncle par son prénom et son nom, dévoilés dans le reportage. Ils étaient aussi à la recherche d’un autre habitant du village que l’on voit discuter avec Barkhane dans la vidéo. »
Pourtant, le reportage avait procédé à l’anonymisation de visages de femmes et d’enfants filmés quelques minutes plus tôt. La voix off du journaliste, auteur du reportage, expliquait bien également que « ces villageois se sont exposés à de potentielles représailles des djihadistes en partageant des informations avec la force Barkhane ».
Une accusation « terrible et injuste »
Dans un communiqué publié le mercredi 12 février, la direction de France 24 a répondu aux accusations. Et estime qu’il est certes légitime de flouter une villageoise filmée à son insu, mais pas « un notable » qui « exprime librement son ressentiment devant notre caméra. »
La chaîne souligne aussi : « dans une zone où les terroristes savent tout et sur tous, sans délai, de la présence des militaires dans les villages, à l’identité des habitants qui leur parlent, rien ne permet d’affirmer que le floutage de Sadou Yehia lui aurait garanti une quelconque sécurité. »
Enfin, France 24 qualifie d’« accusation terrible et injuste » le lien de causalité qui est fait entre son reportage et la mort du villageois malien. Elle considère que les délais entre le tournage du reportage (entre le 7 et le 14 décembre), sa diffusion (le 13 janvier) et l’enlèvement et l’assassinat de l’éleveur (entre le 5 et le 8 février) « montrent le caractère spéculatif » de cette causalité. « Nous ne pouvons accepter d’en être désignés comme les coupables dans une inversion insupportable des responsabilités », assure la chaîne
TIDJANE THIAM PRÉSENTE DES RÉSULTATS RECORDS À LA VEILLE DE SON DÉPART DE CRÉDIT SUISSE
La banque a publié un bénéfice avant impôts de 4,7 milliards de francs, contre 3,4 milliards en 2018. Il s'agit d'un plus haut depuis 2010. De quoi offrir une sortie au sommet pour le patron du groupe, éclaboussé par des affaires d'espionnage
Les Echos |
Gabriel Nedelec |
Publication 13/02/2020
Partir avec panache. C'est ce qu'a voulu faire Tidjane Thiam en présentant en personne ce jeudi les résultats 2019 de Credit Suisse, ses derniers en tant que patron du groupe. Et pour cause, le dirigeant franco-ivoirien poussé vers la sortie par une rocambolesque affaire d'espionnage, peut se targuer de chiffres qui valident la stratégie qu'il a mise en place durant ses quatre ans à la tête du groupe.
Credit Suisse a en effet publié un bénéfice avant impôts de 4,7 milliards de francs suisses, en hausse de 40 %. Il s'agit d'un record depuis 2010. Le bénéfice net s'est élevé à 3,4 milliards de francs suisses, en hausse de 64 %. En outre, les revenus de la banque se sont accrus de 7 %, à 22,48 milliards de francs, notamment grâce à ses activités de gestion de fortune.
« Nous avons remis Credit Suisse à l'endroit, s'est félicité Tidjane Thiam lors de la conférence de presse téléphonique avec les analystes, insistant sur les 3 milliards de pertes qu'affichait le groupe il y a quatre ans. Nos résultats 2019 montrent que nous pouvons être rentables sur le long terme. »
Le futur ex-patron a souligné qu'il s'agit des premiers résultats annuels depuis la douloureuse restructuration lancée par la banque à son arrivée en 2015, et clôturée fin 2018. Seul point noir au tableau de l'homme de 57 ans : la banque d'investissement, qui a encaissé une perte surprise d'environ 60 millions de francs au dernier trimestre, en deçà des prévisions des analystes.
Affaire d'espionnage
« Je n'ai jamais cherché à me rendre indispensable, a souligné Tidjane Thiam qui, une fois les chiffres avancés, a donné une tournure personnelle à cette présentation de résultats. J'ai simplement voulu bâtir quelque chose qui tienne dans le temps long ». Le banquier de 57 ans quittera son poste ce vendredi, poussé vers la sortie par le conseil d'administration du groupe.
Les révélations sur les différents cas d'espionnage menés par la banque auront finalement eu raison de sa position. Une première affaire, à l'encontre d'Iqbal Khan, l'ancien directeur de la gestion internationale de fortune qui venait de rejoindre la banque concurrente UBS, a éclaté en septembre, suivi trois mois plus tard d'une seconde affaire de filature visant cette fois le directeur des ressources humaines. Enfin, début février, un dernier cas est mis au jour ciblant l'ONG Greenpeace.
Un long silence
Interrogé sur son long silence tout au long de l'affaire, Tidjane Thiam s'est défendu en affirmant qu'il y avait été contraint pour ne pas « donner l'impression de chercher à influencer une enquête dans laquelle [il] était placé sous surveillance ». C'est seulement début février qu'il s'est exprimé sur le sujet, surprenant la place financière suisse en choisissant de le faire sur Instagram.
C'est également via Instagram que le banquier aurait tenté son dernier « coup » pour se maintenir à la tête de la banque en publiant, le 4 février, une photo tout sourire avec son comité exécutif. Se réunissant le lendemain pour trancher son avenir, le conseil d'administration n'aurait pas apprécié, selon la presse suisse.
Tidjane Thiam a cependant affirmé ne partir avec aucune rancoeur, et a dit « respecter la décision du conseil d'administration ». Il a d'ailleurs salué son remplaçant, Thomas Gottstein, qui dirige actuellement la filiale helvétique de Credit Suisse.
FRANCE, LE BUSINESS DES FAUX MARABOUTS
Venus d’Afrique ou du Maghreb, ces voyants et guérisseurs autoproclamés le jurent : Aucun cas n’est désespéré. Mais attention: les sommes demandées peuvent atteindre des niveaux astronomiques !
VOA Afrique |
John Lyndon |
Publication 13/02/2020
Elles font souvent sourire, avec leurs coquilles et fautes d’orthographe. Ce sont les cartes de visite des marabouts. Des publicités que l’on retrouve sur internet, sur les pare-brise ou encore dans les boîtes aux lettres. Venus d’Afrique ou du Maghreb, ces voyants et guérisseurs autoproclamés le jurent : Aucun cas n’est désespéré. Mais attention: les sommes demandées peuvent atteindre des niveaux astronomiques !
QUI SONT LES PROS ET LES ANTIS "CAN TOUS LES QUATRE ANS" ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ? Les pros et les antis se déchirent autour de cette question. Qui sont-ils ?
ILS SONT POUR
La FIFA
C’est le président de la Fédération internationale de football (FIFA) qui a lancé l’idée d’une CAN tous les quatre ans, devant tout l’état-major du foot africain. Depuis l’élection de Gianni Infantino, la FIFA ne cesse de donner de l’ampleur à ses compétitions : Coupe du monde masculine à 48 nations, projet d’un Mondial féminin tous les deux ans, Coupe du monde des clubs élargi à 24 équipes… Dans un calendrier international surchargé la FIFA doit faire un maximum de place à ses tournois.
Certains clubs européens
La majorité des meilleurs joueurs africains, qui disputent généralement la CAN, évoluent dans des clubs européens. Durant vingt ans, les équipes du Vieux continent se sont plaintes, parfois avec véhémence, du fait que la Coupe d’Afrique des nations avait lieu en début d’année, en pleine saison. Avec la CAN 2019, qui s’est déroulée en juin/juillet, le ton était devenu moins virulent. Mais l’annonce d’une CAN 2021 de quatre semaines en janvier-février a jeté un froid en Europe. L’entraîneur Jürgen Klopp, dont le Liverpool compte Mohamed Salah, Sadio Mané, Naby Keita et Joël Matip dans ses rangs, a jugé que cette décision de la CAF et du Cameroun était une « catastrophe ».
La FIFPro Afrique
La branche africaine du syndicat mondial des joueurs a pris une position forte en se prononçant en faveur d’une CAN tous les quatre ans. Par le passé, de nombreux joueurs s’étaient émus du risque que représentait le fait de laisser son club en pleine saison pour disputer la Coupe d’Afrique des nations. Des footballeurs passés ou présents, comme le Tunisien Radhi Jaidi ou le Sénégalais Ricardo Faty, se sont en tout cas montrés favorables à cette suggestion.
Didier Drogba
L’ex-attaquant Didier Drogba, président d’honneur de la FIFPro Afrique, n’a jamais fait l’impasse sur une Coupe d’Afrique des nations pour préserver sa carrière en clubs. Mais la superstar ivoirienne n’en a pas moins apporté son soutien à la proposition de Gianni Infantino. « Cela peut être une bonne chose parce que cela donnerait une saveur bien particulière à ce trophée par sa rareté », a-t-il notamment déclaré, de passage à Paris.
ILS SONT CONTRE
Samuel Eto’o
L’autre icône africaine des vingt dernières années a pris le contre-pied de Drogba. Dans l’émission Le Débat Africain de RFI, le Camerounais a critiqué avec force les déclarations de Gianni Infantino : « Est-ce l’intérêt des Africains d’organiser une CAN tous les quatre ans ? Je crois que c’est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang. » Une autre légende, le Sénégalais El Hadji Diouf, a également souligné qu’il préférait une phase finale tous les deux ans.
La CAF, traditionnellement
Le Comité exécutif de la CAF, qui se réunit ce 14 février à Doha, en marge de la Super Coupe d’Afrique, n’a pas encore rendu son avis sur le sujet. Mais, traditionnellement, la CAF a toujours défendu avec force le principe d’une CAN tous les deux ans. Il en va notamment de sa santé financière (actuellement précaire), la Coupe d’Afrique assurant l’essentiel des revenus de la Confédération africaine de football.
Les amateurs africains de football, en majorité
Un coup d’œil aux innombrables réactions sur les réseaux sociaux et aux divers sondages réalisés en ligne laisse peu de place aux doutes : les amateurs africains de ballon rond tiennent globalement à la Coupe d’Afrique tous les deux ans. Certes, le fait que la proposition émane d’un Européen, qui dirige la FIFA, exacerbe les positions. Mais en juillet 2017, avant que la CAF ne bouleverse l’organisation de la CAN, rfi.fr avait réalisé un grand sondage. Et le résultat était déjà sans ambiguïté : 74% des votants voulaient conserver la périodicité actuelle de la Coupe d’Afrique des nations.
L'AFRIQUE PORTE LA CROISSANCE D'ORANGE
Sur le continent, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 %, en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul »
Orange a publié jeudi 13 février un bénéfice net en nette progression de 53,8 % sur l’ensemble de l’exercice 2019, à 3 milliards d’euros, grâce en particulier à de bonnes performances en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que sur les services à destination des entreprises. Sur l’année écoulée, l’opérateur de télécoms a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,1 %, à 42,24 milliards d’euros. « Au regard du contexte de marchés très concurrentiels, 2019 a été une année réussie pour Orange. Cette année encore, l’Afrique et le Moyen-Orient sont les principaux moteurs de croissance du groupe », s’est félicité le PDG du groupe, Stéphane Richard, cité dans un communiqué.
Sur la zone Afrique et Moyen-Orient, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 % (+6,2 % en données comparables), en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul », qui intègre par ailleurs Orange Money, en forte hausse, et une amélioration de la base clients sur le continent, qui atteint 122 millions de clients mobile, avec une hausse des clients avec abonnement.
Sur son principal marché, la France, l’opérateur historique voit son chiffre d’affaires se replier très légèrement, de 0,3 %, avec cependant une reprise de la croissance sur le dernier trimestre, grâce en particulier aux offres convergentes, combinant fixe et mobile, qui sont en augmentation, et une amélioration du revenu moyen par abonné.
500 000 clients pour Orange Bank
En Espagne, le deuxième marché du groupe, Orange voit ses ventes se replier de 1,3 %, dans un contexte de concurrence très forte et une croissance du bas de marché nettement moins rémunératrice. Cela entraîne un recul de la base de clients, partiellement compensé par une amélioration du revenu moyen par abonné.
« Nous avons de belles performances sur le haut de marché, que l’on va continuer à conforter et on va chercher à mieux adresser le bas de marché, notamment avec des offres convergentes, qui est un élément d’attractivité auprès de nos clients espagnols. Nous prévoyons un retour de la croissance de l’EbtidaaL [excédent brut d’exploitation après loyers] pour 2021 », a détaillé Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Concernant Orange Bank, dans un contexte d’acquisition de clients, Orange voit l’EbitdaaL reculer de 8,5 % sur un an, à -186 millions d’euros. Le service dépasse les 500 000 clients au 31 décembre, dont 29 % ont contracté un prêt à la consommation, plus rémunérateur que les services bancaires.
En matière de perspectives, le groupe anticipe un EbtidaaL « stable positif » pour 2020 et un flux de trésorerie organique supérieur à 2,3 milliards d’euros, « en amélioration par rapport à l’objectif annoncé lors de la journée investisseurs » en décembre. Orange va par ailleurs lancer un plan d’économies de 1 milliard d’euros d’ici à 2023 et assure viser un ratio de dette nette sur EbitdaaL à moyen terme autour de deux fois.