par l'éditorialiste de seneplus, bacary domingo mané
CE PEUPLE SOUFFRE D’UN GRAVE TRAUMATISME
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on est prompt à solliciter le pardon (bal ou balko, langue wolof) de la victime plutôt que de relever de vive voix le tort du bourreau - C’est le paradoxe sénégalais dont le nom de code est le «masla»
Bacary Domingo Mané de SenePlus |
Publication 04/12/2019
Imaginez un pays où la classe dirigeante souffre de kleptomanie, le peuple, de schizophrénie, l’opposition, d’introversion, et le président, du syndrome d’hubris*. Les traits sont certes forcés, mais l’image n’est pas totalement déconnectée de la réalité ambiante dans la barque Sunugal. LeSénégal est-il victime d’un traumatisme, au point de vivre dans l’instant émotionnel, de perdre le sens des réalités, alimenté en cela par une certaine presse, parfois paresseusement sensationnelle.
Sur les ruines des certitudes et repères, soufflés par l’insouciance d’une classe dirigeante, se dressent les gratte-ciel de la légèreté, du provisoire, de l’artefact, de l’hypocrisie. Au pied de ces édifices imposants, mais aux hauteurs vacillantes, le peuple, dangereusement silencieux, se livre à une danse rituelle dans un élan mimétique qui lui coupe les ailes de l’exil intérieur. Il n’a ni yeux pour voir, ni oreilles pour entendre. Possédé ! Il est un autre ! Insensible aux actes criminels de bandits à col blanc «dévalisant» les coffres de l’argent public, spoliant les terres des ancêtres, vendant les richesses minières et gazières du pays aux multinationales, bradant nos forêts et nos ressources halieutiques aux détenteurs de comptes offshores logés dans les paradis fiscaux…
Bizarrement aphone, il préfère plutôt s’abreuver à la source des faits divers, de la rumeur, de la polémique à forte dose d’attaques ad hominem, bref, aux jeux de personnes, etc. Volontairement, il s’est crevé les yeux pour ne plus avoir à affronter la dure réalité d’un quotidien qui ne manque jamais à l’appel. Présent et envahissant…Aidé en cela par une presse prise dans les rets de l’infobésité.
Le sexe des anges
Certains passeront des heures, voire des jours à ergoter, à surfer sur l’écume des vagues ou à discuter sur le sexe des anges. Une débauche d’énergie pour des choses futiles, mais qui interpellent. Le pansement ne fait pas disparaître la plaie, mais cache la tumeur. Le mal est profond !
Quand un peuple agit comme cela, c’est qu’il est superficiel. Il aime alors tout ce qui flotte, simple et léger. Comme les dessous d’une star, la couleur du «nguinb» du lutteur, le «goudi town»(nuit torride) d’une danseuse très inspirée exerçant une violence symbolique sur un corps sans âme, réduit en montagne de chair, la virée lesbienne, les fringues d’un musicien atypique, à peine audible et qui a du mal à remplir les salles de spectacle ou les bars de Dakar…Autant de sujets qui alimenteront les «wax sa xalat», les «teuss», «xalass» et autres grand-places ou chaumières. Avec parfois des analyses à l’antenne ou sur les plateaux qui volent bas…parce que faites par des «experts en tout» qui n’ont pas toujours le sens de la nuance.
La faute à la mauvaise et violente gestion…
Et si l’inaction de ce peuple, qui intrigue parfois, face aux nombreux scandales relayés par la presse, s’expliquait par le traumatisme dont la source est la mauvaise et violente gestion du pays (violence symbolique, des scandales à répétition), de Diouf à Macky, en passant par Wade ? Une gestion avec son lot de pauvres, exposés à l’insolence des nouveaux riches créés par les différents systèmes au service de lobbies de tous ordres. Ce choc traumatique a fait du peuple un schizophrène.
C’est peut-être pourquoi cette société semble s’inscrire résolument dans une passivité telle, que combattre l’injustice, se dresser contre l’inacceptable et le répréhensible, lutter pour la restauration des valeurs de la République et la justice sociale, devient suicidaire. C’est le paradoxe sénégalais dont le nom de code est le «masla» (caresser dans le sens du poil), cette hypocrisie qui enrobe la vérité qui fâche, de ses formules mielleuses, préférant rester superficiel par profondeur.
L’on est prompt à solliciter le pardon (bal ou balko, langue wolof) de la victime plutôt que de relever de vive voix le tort du bourreau. La parole esquive une réalité qui dérange, en empruntant les voies des non-dits enveloppés dans les vocables de «yermendé» (pitié) et de «diam» (paix des cœurs). Dans la plupart des situations, c’est la sincérité de la parole qui est mise à rude épreuve. La culture ambiante voudrait que l’on tresse des couronnes à quelqu’un en restant dans la réalité de l’antiphrase. Ces «Philopator»…
Vivre dans la solitude
A contrario, ce peuple manque terriblement de soutiens : celui des intellectuels «organiques», pour parler comme Antonio Gramsci, des régulateurs sociaux conscients de leur mission et d’opposants, véritables défenseurs des intérêts des populations. Les régulateurs sociaux - les marabouts et les chefs coutumiers, entre autres - ne se posent pas, à quelques exceptions près, en défenseurs d’un peuple pris dans le jeu d’intérêts de l’élite dirigeante.
C’est pourquoi les populations reconnaissantes se souviennent des actes posés par Mame Abdou Dabakh face à la gestion solitaire du président Diouf. Aujourd’hui, la classe maraboutique semble, pour l’essentiel, s’inscrire dans une logique matérialiste monnayée par le silence face aux injustices que l’on fait subir aux populations. L’exemple le plus éloquent est la hausse annoncée (effective dans les faits) du prix de l’électricité. Visiblement, ces marabouts ne veulent pas frustrer un Etat qui «achète» la discrétion à coup de milliards d’investissements dans les foyers religieux. Tant pis pour les citoyens-talibés qui, en plus, vont devoir verser leurs maigres économies à leur marabout en guise de «hadya» (récompense ou dette morale). Dieu reconnaîtra les siens !
Les citoyens «toilés»
Mais à côté de ce peuple, il y a celui qu’on pourrait appeler la «République des réseaux sociaux». Certes, privé de boussole, comme la grande majorité, il souffre et doute sans en donner l’air. Le venin que ces citoyens «toilés» crachent souvent, peut traduire le degré de conscience qui ne supporte plus le moindre écart de sa classe dirigeante. D’où le lynchage dont sont victimes les politiciens indélicats, en dépit du zèle et de la mauvaise foi de leurs chiens de garde. Ces misérables…
Folie…lucide
C’est à se demander si ceux qui cherchent, vaille que vaille, à comprendre le comportement du peuple sénégalais, sont normaux ? Pourquoi se donnent-ils autant de mal à démêler les fils de la grisaille de la vie quotidienne qui a tout l’air de n’adresser aucune question ? Y a-t-il même des choses à comprendre dans ce qui semble aller de soi, cette sorte de fatalité anesthésiante faisant de leur existence un long fleuve tranquille ? Pourquoi vouloir réveiller ces faux stoïciens dans leur sommeil…de froussards, puisqu’ils ont décidé de ne point agir sur les choses qui dépendent d’eux ? Pourquoi vouloir chercher dans le labyrinthe d’une existence lorsque ceux qui la mènent ont remonté à la surface pour ne plus en supporter le poids ?
Nul doute que ceux qui cherchent à comprendre et expliquer le comportement d’un peuple «anesthésié» par le discours lénifiant d’une certaine élite politique (celle qui gouverne) et maraboutique (lobbyiste), peuvent être considérés comme des marginaux. Ils sont plutôt atteints d’une folie… lucide, celle qui cherche à déconstruire l’évidence qui éblouie et prive de vue.
* maladie du pouvoir qui se manifeste par une perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l’emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir...(sources : magazine : Cerveau et Psycho, n°34).
LE QUAI D'ORSAY "DÉCONSEILLE" LE BURKINA AUX VOYAGEURS, OUAGADOUGOU VOIT ROUGE
Devant la dégradation sécuritaire, le ministère français des affaires étrangères a revu sa carte du pays. Une prescription qui génère des frustrations côté burkinabè
Le Monde Afrique |
Cyril Bensimon |
Publication 04/12/2019
La palette des cartographes du Quai d’Orsay s’est réduite à deux couleurs pour le Burkina Faso : le rouge et l’orange. Après le vert, le jaune a disparu de la carte de conseils aux voyageurs lors de sa réactualisation du 18 novembre. En clair, cela signifie que pour le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des affaires étrangères, l’ensemble du territoire burkinabé est désormais « formellement déconseillé » ou « déconseillé sauf raison impérative » aux touristes et hommes d’affaires français.
Les zones jugées les plus dangereuses demeurent celles qui bordent la frontière malienne, dans le nord et l’ouest, auxquelles sont venues s’ajouter l’ensemble des provinces de l’est, frontalières du Niger, du Bénin et du Togo. Ouagadougou, la capitale, demeure en zone orange, couleur qui affecte désormais toute la partie centrale et méridionale du pays. Cette dernière était encore récemment en jaune, synonyme de « vigilance renforcée ». Schématiquement, la carte du Burkina Faso est désormais chapeautée d’un accent circonflexe rouge vif.
Depuis août 2015, les attaques, lancées tout d’abord par des groupes installés au Mali, se sont progressivement endogénéisées, intensifiées en nombre et en violence, étendues géographiquement. Les attentats, enlèvements et assassinats ciblés perpétrés par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, du Touareg malien Iyad Ag Ghali), par Ansaroul Islam, le premier groupe djihadiste burkinabé, ou par des cellules rattachées à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), ont fait près de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et provoqué, d’après les Nations unies, la fuite de 500 000 personnes, aujourd’hui déplacées à l’intérieur des frontières ou réfugiées à l’extérieur.
« Cette mesure ne fait qu’accentuer la psychose »
Si le constat de la dégradation sécuritaire est partagé tant par les autorités burkinabées que françaises, les modifications de la carte de conseils aux voyageurs suscitent quelques tensions et incompréhensions entre partenaires affichés dans la lutte contre l’islamisme armé. « Officiellement, je vous dirai que ces changements ne concernent que les chancelleries dans leur relation avec leurs ressortissants. Mais en étant honnête, je trouve anormal que des pays qui ne montrent pas une grande diligence pour nous aider nous pénalisent. Comment voulez-vous qu’on règle ce conflit si on nous inflige toutes les peines ? », s’agace, sous couvert d’anonymat, une source gouvernementale à Ouagadougou.
Les griefs exprimés envers cette « solidarité incomplète » se fondent notamment, d’après cette source, sur la lenteur des processus de décaissement des aides promises et sur la crainte de voir des investisseurs potentiels se détourner du pays alors que le secteur du tourisme, autrefois dynamique, est en berne et que celui des mines subit les assauts violents des djihadistes. Le 6 novembre, l’attaque sur la mine d’or de Boungou (nord-ouest) a ainsi causé la mort de 39 personnes.
« En 2016, la mise à jour de la carte nous était tombée dessus sans prévenir et nous avions protesté auprès de l’ambassade. Cette fois, nous avons été prévenus, mais cette mesure ne fait qu’accentuer la psychose. On pourrait traiter cela de manière moins tonitruante, sans porter discrédit à un pays qui tente de résister », considère le dignitaire burkinabé précédemment cité.
Depuis son petit bâtiment sans charme posé dans l’enceinte du ministère français des affaires étrangères, Eric Chevallier, le directeur du CDCS, se dit « très conscient des implications économiques » du travail des 90 diplomates, magistrats, psychologues, agents des ministères de la défense et de l’intérieur qui officient sous ses ordres. Les pressions des gouvernants étrangers mécontents, les coups de fil d’ambassadeurs français mis en difficulté dans la relation bilatérale, les messages de la présidence qui interrogent le bien-fondé d’un avis ou les critiques des professionnels du tourisme font partie du quotidien de cette structure créée en 2008.« Notre seule boussole est la sécurité des Français », martèle, en guise de réponse, M. Chevallier.
Les analyses de ses équipes ne sont « pas une science exacte » etn’ont « aucune valeur légale », mais le directeur du CDCS souligne que celles-ci sont construites sur une exigence de rigueur et un volume important de sources. « Nous avons une équipe de rédacteurs qui travaille en lien avec nos ambassades, nos directions géographiques, les services de renseignements, nos principaux partenaires, mais aussi avec des sources ouvertes venues des centres d’analyse ou de la presse. Nous envoyons des missions sur le terrain. Nos constatations ne sont pas statiques, nous avons déjà effectué environ 1 500 réactualisations depuis le début de l’année », dit-il.
En interne, on assure que « pour le Burkina Faso, l’évolution des conseils aux voyageurs s’est essentiellement fondée sur l’intensification en fréquence, en intensité et en dispersion géographique des actes terroristes ».
La Mauritanie, toujours pas « fréquentable »
A peine plus d’une semaine après le Quai d’Orsay, le département d’Etat américain a suivi la même voie, alarmiste ou prudente selon les avis, en plaçant le Burkina à l’échelon le plus élevé de menaces pour ses ressortissants, « en raison du terrorisme, de la criminalité et des enlèvements ». L’ambassadeur américain Andrew Young s’est dans le même temps fendu d’une déclaration vidéo pour expliquer «la difficile décision d’envoyer hors du pays nos [22] enfants mineurs, pour […] mettre notre ambassade sur le pied de guerre, pour aider le Burkina Faso à mieux se confronter à cette menace difficile ».
L’attaque menée samedi 30 novembre sur la localité de Yendéré, le principal poste-frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, est venue attester que le danger s’est diffusé sur l’ensemble du territoire, au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, même si la fréquence des incidents demeure moins importante dans les régions méridionales et occidentales.
A Paris, l’une des inquiétudes porte sur « l’incapacité des autorités à maîtriser un appareil militaire extrêmement divisé ». Le renversement par la rue du président Blaise Compaoré, en 2014, a fait souffler un vent de démocratie sur le Burkina mais a aussi déstabilisé ses services de sécurité. Le regain de popularité des idées de Thomas Sankara, jamais réellement éteintes dans le pays qui a vu naître ce capitaine chantre de la lutte anti-impérialiste, pousse aussi une partie de la classe politique à se déclarer suspicieuse envers toute aide occidentale, en premier lieu française. « Il nous faut des signaux politiques clairs sur l’acceptabilité de notre alliance », remarque un décideur français qui dément toute volonté de « punir » les autorités burkinabées à travers la réactualisation de la carte de conseils aux voyageurs.
Si aucun observateur du Sahel ne vient sérieusement contester l’aggravation de la situation au Burkina, se pose la question du retour parmi les pays « fréquentables » lorsque la situation le permet de nouveau. La Mauritanie est un exemple éloquent. Dans la ligne de mire des djihadistes lorsque ceux-ci, fuyant l’Algérie, se sont installés dans le nord du Mali en 2003, ce pays, aujourd’hui membre de l’alliance militaire du G5 Sahel, n’a fait l’objet d’aucune attaque depuis près de dix ans. Pourtant, selon les recommandations du ministère français des affaires étrangères,« la situation au Sahel et en particulier au Mali voisin expose le territoire mauritanien à des risques d’infiltration de groupes hostiles. AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique] continue de menacer les intérêts et les ressortissants français dans tout le Sahel, y compris en Mauritanie ».
Une large bande de terre de plusieurs centaines de kilomètres, longeant les frontières du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental, reste « formellement déconseillée » aux voyageurs. Depuis des années, Nouakchott pousse pour que ce classement soit réévalué. La renaissance du secteur touristique, qui fut des années durant une source importante de revenus pour l’Etat et les populations, en dépend. Une haute responsable du CDCS s’est rendue sur place une semaine en février, afin d’évaluer l’évolution de cette menace latente et imprévisible.
Interrogé par Le Monde Afrique, le nouveau chef de l’Etat, Mohamed Ould Ghazouani, juge incompréhensible que « certaines zones demeurent rouges alors qu’on voit, ailleurs, des colorations jaunes ou vertes attribuées à des endroits où la situation est pire » ; il estime que le statut des zones doit être revu « en fonction des efforts consentis ». Une preuve qu’au temps du djihad mondialisé, alors que les attaques meurtrières visent aussi bien les casernes du Sahel que les cafés parisiens, il devient difficile d’accepter une indexation immuable.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 4 DÉCEMBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 4 décembre 2019.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mansour Elimane KANE, est nommé, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire auprès de son Excellence, Monsieur Donald TRUMP, Président des États- Unis d'Amérique, en remplacement de Monsieur Momar DIOP, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Ibrahima MBODDJ, titulaire d'un Master en Science politique, matricule de solde n°657770/H, précédemment Vice- Consul du Sénégal à Lyon est nommé Consul général à Lyon (République française), en remplacement de Monsieur Alioune DIOP.
Monsieur Mame NGOR DIOUF, Magistrat est nommé Secrétaire général du Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre, et de la Protection des Enfants, en remplacement de Monsieur Sidy Gueye, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Monsieur Abdou DIOUF NDIAYE, titulaire d'un MasterII, en Monnaie, Finances et Banques, est nommé Directeur de la Régulation et du suivi des Politiques de Logement à la Direction générale de la Construction et de l'Habitat au Ministère de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique, poste vacant.
Monsieur Médoune SECK, Administrateur civil, matricule de solde n° 514.338/Z, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public
Monsieur Elhadji Médoune DIOUF, Juriste, matricule de solde n° 618.045 est nommé Directeur des Etudes et de la Législation, et du Contentieux à la Direction générale de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, en remplacement de Monsieur Aliou DIOUF admis à faire valoir ses droits à la retraite."
MACKY VEUT ACCÉLÉRER LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME ZÉRO DÉCHET
Le président invite le ministre des Finances et son homologue du Cadre de Vie à prendre les dispositions appropriées en vue du règlement systématique des prestations des concessionnaires du service de nettoiement - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 4 décembre 2019.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 04 décembre 2019, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l'État a, à l'entame de sa communication, rappelé l'impératif pour les citoyens de respecter les institutions, symboles, principes et valeurs de la République, notamment le respect de l'intégrité des installations d'eau ou d'énergie.
Le Président de la République, abordant la question de l'ancrage durable du dialogue social et de l'accélération de l'adoption d'un nouveau pacte national de stabilité sociale et d'émergence économique, a demandé aux ministres chargés respectivement de la fonction publique, des finances et du Budget, de l'éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la formation professionnelle de privilégier, dans l'esprit des accords signés, un dialogue social dynamique et constructif avec les partenaires sociaux.
Le Chef de l'État a en outre invité le Ministre du Travail et du dialogue social à accélérer les processus d'évaluation, d'actualisation du plan d'actions et de signature du Pacte national de Stabilité sociale et d'Emergence économique, conformément à la phase II (2019-2024) du Plan Sénégal Emergent.
Le Président de la République a invité le Ministre des Sports à présenter un plan global de réalisation d'infrastructures sportives dans la perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse que le Sénégal abritera en 2022.
Le Chef de l'État, au sujet de la gestion et du suivi des affaires intérieures, a demandé au Ministre des Infrastructures et des transports terrestres de prendre les mesures idoines, en relation avec les autorités concernées, pour améliorer significativement la mobilité urbaine dans la région de Dakar, notamment dans le cadre de la réalisation des autoponts sur la VDN 1 et au niveau du Rond-Point de Yoff.
Le Président de la République, revenant sur la stratégie nationale de gestion des déchets solides urbains pour un Sénégal propre, a rappelé l'importance de l'intensification de la mise en œuvre du Programme Zéro déchet.
A ce titre, il a invité le Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé du Cadre de Vie à prendre les dispositions appropriées en vue du règlement systématique des prestations des concessionnaires du service de nettoiement. Il a également requis l'accélération de la restructuration de l'Unité de coordination et de gestion des déchets.
Le Chef de l'État, sur le chapitre du suivi de la coopération et des partenariats, est revenu sur le bon déroulement de la conférence internationale sur le Développement durable et la Dette soutenable qui s'est tenue à Dakar le 02 décembre 2019 avec l'adoption d'un consensus, dit « Consensus de Dakar », intégrant de nouveaux paradigmes dans l'économie du développement.
Il a, à cet égard, rappelé au Gouvernement l'impératif d'accélérer les réformes nécessaires à une croissance durable et inclusive, créatrice d'emplois décents, et fortement tirée par le développement du secteur privé.
Le Président de la République, s'est par ailleurs félicité du succès du Sommet extraordinaire des Chefs d'État de l'UEMOA tenue à Diamniadio le 03 décembre 2019.
Le Chef de l'État a clos sa communication sur son agenda international.
Au titre des Communications,
Le Ministre d'État Secrétaire général de la Présidence, a fait une communication sur l'importance et les enjeux économiques du port de Ndayane et la nécessité de finaliser la feuille de route du Doing Business 2021.
Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l'Extérieur a fait une communication sur la situation internationale et rendu compte de sa participation à différentes rencontres internationales.
Le Ministre de l'Agriculture et l'Equipement rural a fait le point sur le déroulement de la campagne de commercialisation arachidière.
Le Ministre du Pétrole et des Energies a fait le point sur la maîtrise de l'énergie au Sénégal, en vue notamment de la réduction de la facture de l'État.
Le Ministre de l'Environnement, du Développement Durable a fait une communication sur les enjeux de la 25ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25), prévue à Madrid du 02 au 13 décembre 2019 ;
Le Ministre de l'eau et de l'Assainissement a fait le point sur la grève des travailleurs de la SDE, au motif d'une participation au capital, à hauteur de 10%. Face à ces actions de sabotage, une réquisition a été faite pour nécessité de maintien du service public, pour lequel, tout manquement sera sanctionné conformément à la loi.
Le Ministre Secrétaire général du Gouvernement a fait une communication sur la situation alimentaire nationale.
Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur l'organisation de la Conférence sur la Dette soutenable et le Développement durable, les projets prioritaires et les réformes phares
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
le Projet de loi autorisant le Président de la République, portant création de l'Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l'Ouest et du Centre, ainsi que les statuts y afférents ;
le projet de loi autorisation le Président de la République à ratifier la Convention 2001 de l'UNESCO, sur la protection du patrimoine culturel subaquatique.
le projet décret relatif à la définition de réseaux primaires des projets d'habitat social;
le projet décret portant nomination des membres du Comité du Pilotage au Dialogue national ;
le projet de décret portant création et fixant les règles d'organisation et de fonctionnement du Comité de pilotage du Dialogue national ;
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mansour Elimane KANE, est nommé, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire auprès de son Excellence, Monsieur Donald TRUMP, Président des États- Unis d'Amérique, en remplacement de Monsieur Momar DIOP, appelé à d'autres fonctions.
Monsieur Ibrahima MBODDJ, titulaire d'un Master en Science politique, matricule de solde n°657770/H, précédemment Vice- Consul du Sénégal à Lyon est nommé Consul général à Lyon (République française), en remplacement de Monsieur Alioune DIOP.
Monsieur Mame NGOR DIOUF, Magistrat est nommé Secrétaire général du Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre, et de la Protection des Enfants, en remplacement de Monsieur Sidy Gueye, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Monsieur Abdou DIOUF NDIAYE, titulaire d'un MasterII, en Monnaie, Finances et Banques, est nommé Directeur de la Régulation et du suivi des Politiques de Logement à la Direction générale de la Construction et de l'Habitat au Ministère de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique, poste vacant.
Monsieur Médoune SECK, Administrateur civil, matricule de solde n° 514.338/Z, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public
Monsieur Elhadji Médoune DIOUF, Juriste, matricule de solde n° 618.045 est nommé Directeur des Etudes et de la Législation, et du Contentieux à la Direction générale de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, en remplacement de Monsieur Aliou DIOUF admis à faire valoir ses droits à la retraite."
par Barka Ba
LE MARABOUT ET LE GUERRIER
Le pouvoir ne se « prête » pas pas plus qu’il ne se « loue » - Homme à l’ego surdimensionné, Aziz s’est laissé avoir comme un bleu par le très madré Ghazouani, rejeton d’une illustre famille de religieux Idelboussat
La très grave crise qui prévaut entre l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et son successeur Mohamed Ould Ghazouani était prévisible. Pour avoir eu la chance d’être aux premières loges au Palais des congrès de Nouakchott le jour de la proclamation des résultats de la présidentielle remportée par Ghazouani, il n’était pas difficile pour nous de remarquer que les hiérarques de l’Upr, réunis autour des deux amis pour suivre en direct le décompte des voix, avaient déjà retourné leurs vestes au profit du vainqueur du jour.
Trois mois à peine après avoir quitté le pouvoir, Aziz, ulcéré par un début de changements prometteurs entamé par son successeur, est revenu avec fracas à Nouakchott pour récupérer, à la hussarde, « son » parti qui a servi de rampe de lancement à son poulain. L’homme-lige qui aurait pu le renverser mais lui avait fidèlement gardé la maison en 2012, lorsqu’il avait failli passer de vie à trépas après avoir été touché par une balle au cours d’une mystérieuse fusillade, s’est trop vite démarqué, à son goût, de sa pesante tutelle. Cette tentative de reprise en main s’est soldée par un fiasco retentissant et humiliant pour l’ex-général abonné aux putschs: la quasi totalité des membres du comité directeur de l’Upr ont fait allégeance à Ghazouani, considéré désormais comme «l’unique référence » du parti. Et pour parer à toute éventualité, le nouveau chef de l’Etat mauritanien, ancien Cemga et ancien ministre de la Défense, a pris une mesure préventive : le limogeage du patron du Basep (Batailon de sécurité présidentielle), la garde prétorienne dont Aziz a longtemps été le patron et dont il s’est servi pour renverser tour à tour Ould Taya et Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Toutes proportions gardées, le clash entre Aziz et son ancien frère d’armes rappelle d’autres épisodes survenus en Afrique. Le retour avorté d’Aziz à Nouakchott et la tentative de contrôle de son parti a une étrange résonance avec la brouille intervenue entre le Président Senghor et son ancien dauphin Abdou Diouf. Enervé par la «désenghorisarion » trop vite entamée par son successeur et le dégommage tous azimuts de ses vieux compagnons de lutte, les fameux « barons », Senghor avait voulu revenir à Dakar pour reprendre en main « son » PS. Niet catégorique de Diouf qui le lui fait savoir, par l’intermédiaire de ses nouveaux porte-flingues. Par bonheur, le vieux sage comprit la leçon et ne tenta pas un bras de fer qui aurait pu plonger la fragile démocratie sénégalaise dans la tourmente. Une sagesse qui n’habita pas le Camerounais Amadou Ahidjo. Après avoir cédé lui aussi volontairement le pouvoir à un certain Paul Biya, il cria très vite à la trahison et tenta de revenir au pouvoir par tous les moyens. Résultat des courses : des officiers nordistes proches d’Ahidjo fomentèrent un putsch qui se solda par une centaine de morts dans les rues de Yaoundé, un des épisodes les plus dramatique de l’histoire du pays. Que dire du cas angolais entre Dos Santos et son successeur et ancien protégé Joao Lourenço, qui n’a pas hésité à lancer une violente purge contre les membres de la famille de l’ancien président angolais ayant mis en coupe réglée des pans entiers de l’économie du pays ?
Le pouvoir ne se « prête » pas pas plus qu’il ne se « loue ». Aziz va-t-il tirer les leçons de cet échec et comprendre que la partie est définitivement perdue pour lui ? On peut en douter. Homme au caractère emporté et à l’ego surdimensionné, l’ancien mécanicien ayant grandi à Darou Mouhty au Sénégal, descendant d’une tribu guerrière, s’est laissé avoir comme un bleu par le très madré Ghazouani, rejeton d’une illustre famille de religieux Idelboussat. Entre le marabout et le guerrier, la prochaine salve risque de laisser l’un des deux définitivement sur le carreau.
Ps : Dans un entretien accordé à Dakar actu, au lendemain de l’élection de Ghazouani, je disais que je ne croyais pas à un scénario «Poutine-Medvedev » et j’avais déjà évoqué l’hypothèse d’une brouille à venir entre les deux hommes par la faute d’Aziz. Mais je ne pensais absolument pas que cela arriverait si tôt...