La présence de l’opération française « Barkhane », qui mobilise 4 500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, est un terreau fertile pour de nombreuses rumeurs en Afrique de l’Ouest, où elles rencontrent un fort écho sur les réseaux sociaux et entraînent des milliers de commentaires nourris d’un fort sentiment antifrançais.
De fausses photos de l’accident d’hélicoptères au Mali
Après la collision de deux hélicoptères, le 25 novembre au Mali, ayant entraîné la mort de treize soldats français, de nombreuses images prétendant montrer les débris des appareils ou leur collision sont apparues sur des pages Facebook maliennes. Elles ont été partagées des milliers de fois, du Burkina Faso à la Côte d’Ivoire en passant par le Sénégal. Au nombre d’entre elles, des photographies prises en Argentine lors du tournage d’un jeu télévisé, en Irak, en Azerbaïdjan ou… des images extraites d’un jeu vidéo. Mais toutes étaient étrangères à cet accident, survenu par une nuit noire dans une zone inaccessible à la presse.
Non, l’armée française n’a pas frappé une base militaire au Niger
Depuis le 23 novembre, des publications extrêmement virales ont été partagées sur Facebook au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Elles prétendaient que l’armée française avait frappé une base militaire située à Diffa, dans le sud-est du Niger. Cette rumeur avait été prise au sérieux par des centaines d’internautes qui, dans les commentaires, accusaient l’armée française d’entretenir les conflits djihadistes au Sahel.
Ces publications ont pris de telles proportions que l’ambassade de France au Niger les avait démenties sur ses comptes Facebook et Twitter dès le 24 novembre. Interrogés par l’AFP, le président du Conseil régional de Diffa et le secrétaire général du gouvernorat de la région ont tous deux qualifié cette rumeur de « mensonge ».
Des motos destinées à l’armée malienne, pas aux djihadistes
« L’armée malienne risque des attaques terroristes dans les jours avenirs [sic]. » Ce message alarmiste, extrêmement viral sur les réseaux sociaux au Mali, est accompagné de quatre photographies sur lesquelles on voit un avion militaire français déchargeant des dizaines de motos, prétendument vouées à être livrées à des djihadistes. Il a recueilli plus de 1 200 partages depuis sa mise en ligne sur une page Facebook malienne, le 2 décembre.
Cette rumeur a fait l’objet d’un double démenti des forces armées maliennes et françaises, qui, toutes deux, ont indiqué que ces photographies documentaient la réception par la force « Barkhane » de 60 motos destinées à être livrées prochainement à l’armée malienne. L’état-major de l’armée française a transmis à l’AFP une photographie montrant les 60 deux-roues et l’avion ayant servi à les transporter. On distingue sur ce cliché la même immatriculation sur la carlingue de l’avion que sur la photographie présentée, à tort, comme étant la preuve de la fourniture de motos à des djihadistes par l’armée française.
LE LOURD TRIBUT DES FEMMES AU SÉNÉGAL
Elles sont plus de 4320 à avoir été victimes de viols entre 2016 et 2018 - Parmi ces cas, 14 sont mortes entre les mains de leurs bourreaux - Le pays serait-il devenu si dangereux pour le sexe féminin ?
Elles sont plus de 4320 femmes à avoir été victimes de viols entre 2016 et 2018 dans notre pays. Parmi elles, 14 sont mortes entre les mains de leurs bourreaux. Le Sénégal serait-il devenu un pays de violeurs et de pédophiles ? Une chose est sûre : avant le projet de loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 adopté en Conseil des ministres le mercredi 27 novembre dernier, le viol était considéré comme un simple délit, passible de cinq à dix ans de prison. Désormais, si le projet de loi est voté à l’Assemblée nationale, les auteurs de ces crimes — et non plus délits — vont prendre la perpète.
Selon les statistiques de l’Association des femmes juristes du Sénégal, le Sénégal 3600 cas de viols en 2016. En six mois, de janvier à juin de cette année-là, 1776 cas dont 516 d’inceste, ont été recensés. L’ampleur du phénomène est perceptible à Pikine où la Boutique de droit de la localité enregistre 1 à 4 abus sexuels par jour. Mieux, note ce rapport de l’Association des femmes juristes du Sénégal publié en 2016, les victimes les plus touchées, selon les mêmes sources, ont entre 3 et 19 ans. Ce qui fait qu’au délit de viol s’ajoute souvent celui de pédophilie.
706 femmes et filles victimes entre 2016 et 2019
Le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants (CLVF), lui, révèle que rien qu’entre 2017 et 2018, ce sont 706 femmes et filles qui ont été victimes de viol au Sénégal. Pire, le Comité souligne que la plupart des viols commis sont suivis de meurtres. Ainsi, en 2019, ce sont 14 femmes qui ont été tuées suite à un viol. « Et trois de ces femmes sont des mineures, les deux étant en état de grossesse », précise le CLVF. A propos des violences faites aux enfants, il comptabilise 668 cas entre 2017 et 2018. Au stade actuel de la législation, le viol est considéré comme un simple délit, passible de cinq à dix ans de prison. La criminalisation du viol est restée une demande des associations de défense des droits des femmes après la série d’agressions sexuelles relevées ces derniers mois. Au mois de mai dernier, le corps de Bineta Camara, 23 ans, a été retrouvé à son domicile de Tambacounda. La jeune femme avait trouvé la mort suite à une tentative de viol. Au lendemain de ce drame, une manifestation avait rassemblé à Dakar 300 personnes pour dire « stop aux violences faites aux femmes ».
Le président Macky Sall avait alors demandé au ministre de la Justice de préparer un projet de loi criminalisant le viol et la pédophilie. Heureusement, avec la décision du gouvernement de criminaliser le viol et la pédophilie avec l’adoption du « projet de loi modifiant la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal avec des chapitres visant à durcir la répression du viol et de la pédophilie et des sanctions pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité », on pourrait peut-être noter une baisse du taux de viol et de pédophile dans notre pays.
Devant les députés vendredi dernier lors du vote du budget de son département, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Malick Sall, a indiqué que la décision de durcir les sanctions contre les viols et la pédophilie participe à un meilleur respect de la dignité humaine. « Le gouvernement ne tolérera plus de violences contre les femmes et les filles. Il s’est engagé fermement à protéger les femmes et à veiller à ce que cessent ces violences commises contre nos mères, nos sœurs et parfois nos grand-mères même » avait souligné vendredi dernier le ministre de la Justice. Des députés avaient d’ailleurs salué ce premier pas du gouvernement pour aller vers une criminalisation du viol. La député apériste Awa Guèye soulignait que ce projet de loi montre que « le président de la République a entendu le cri de détresse des femmes. Les députés, poursuivait-elle, attendent l’arrivée de ce projet de loi devant le parlement pour l’adopter à « l’unanimité ». « Il est temps que l’Etat puisse sévir contre les viols » avait pour sa part estimé sa collègue Aïda Mbodj. La député du PDS Woré Sarr avait elle aussi félicité le président de la République qui, selon elle, par l’adoption de ce projet de loi, préserve le cadre de vie des femmes.
Par Abdoulaye WADE
HOMMAGE À COLETTE SENGHOR
Mes relations avec cette grande dame, aimable et discrète, datent de l’année 1951 lorsque j’étais étudiant à Paris et qu’elle était la secrétaire du député Léopold Sédar SENGHOR qui me recevait souvent à son bureau de l’Assemblée Nationale, au Palais Bour
J’éprouve beaucoup de peine avec la disparition de Madame Colette Senghor. Mes relations avec cette grande dame, aimable et discrète, datent de l’année 1951 lorsque j’étais étudiant à Paris et qu’elle était la secrétaire du député Léopold Sédar Senghor qui me recevait souvent à son bureau de l’Assemblée Nationale, au Palais Bourbon.
Sur l’amabilité de Mme Senghor, les Sénégalais apprendront que tous les jeudis à 17 heures, Colette, comme nous l’appelions affectueusement, apportait à notre Siège, Boulevard St Germain à Paris, un gouter que nous partagions avec nos camarades étudiants des autres territoires.
Il n’est donc pas étonnant que Mme Senghorsoit connue et appréciée, au delà des frontières du Sénégal, par les étudiants africains de l’époque devenus, depuis, des responsables dans leurs pays. Senghor était courageux. Alors que les autres responsables africains fuyaient les étudiants, Senghor, averti d’une sérieuse grogne chez les étudiants par les français demanda à venir nous voir. Il vint donc accompagné de Mamadou Dia. Il fut reçu non seulement par les Sénégalais mais aussi les autres étudiants africains. ‘’J’ai entendu dire que vous n’étiez pas contents alors je suis venu prendre la température et vous écouter’’, commença-t-il. Les interventions fusèrent de partout, contre les députés africains qui nous représentaient au Palais Bourbon. Il y eu beaucoup de vociférations et de cris.
D’un calme olympien, Senghor répondit aux questions, parfois agressives. Puis, s’dressant aux vociférateurs il leur dit : ‘’Messieurs, soyez calmes et patients, la patience est la vertu des intellectuels’’. Il fit face au brouhaha jusqu’à la fin de la réunion. Nous l’accompagnâmes jusqu’à sa voiture sous les applaudissements. On entendait dire : ‘’Vraiment Senghor est courageux ! Venir affronter les étudiants chez eux, quel courage ?’’ Plus tard, devenu professeur à l’Université de Dakar, je fis la même expérience en allant affronter pendant toute une soirée les étudiants qui avaient invité les professeurs dans un grand amphithéâtre. Ce fut une défection totale et je dus affronter seul la meute.
Après une soirée mouvementée, la réunion se termina par des applaudissements et, comme je n’avais pas ma voiture, les étudiants, chantant et dansant, me reconduisirent jusqu’à ma maison. Je reviens sur la France. Lorsqu’ un jour deux camarades et moi nous décidâmes de sortir de Paris, nous atterrîmes à Besançon, puis, sept ans après à Grenoble. Successivement Président des deux sections de la FEANF, je faisais toujours passer par Colette, les résolutions dont nous bombardions les députés africains qui siégeaient au Palais Bourbon, y compris Senghor. Et Dieu sait qu’elles n’étaient pas toujours tendres Mme Senghor était très délicate. Je me souviens qu’un jour, me trouvant par hasard avec le couple Senghor dans le même avion qui nous amenait à Dakar, j’ai dit à l’hôtesse de l’air que je souhaitais aller en classe Première saluer le Président Senghor. Informé, il accepta. Quand je suis arrivé, Colette s’est levée pour me céder son siège en me disant très exactement ‘’Vous voulez parler à mon mari asseyez vous’’ et elle est allée s’asseoir sur un autre siège. J’eus, à mon tour, la délicatesse d’écourter ma conversation avec le Président Senghor et, au bout de cinq minutes, je me suis levé pour aller remercier Mme Senghor et l’inviter à reprendre sa place auprès de son mari.
Senghor m’invita un jour à Popenguine. J’étais arrivé là-bas en fin d’après-midi. Nous parlâmes de choses et d’autres pour finir par la littérature. ’’Monsieur je Président, lui dis je, j’ai remarqué que tous vos poèmes sont dans une ambiance clair-obscur, jamais sous le feux d’un soleil flamboyant. Cela signifie t-il quelque chose chez vous ? Il me répondit ‘’cherchez, cherchez vous-même. Moi je ne sais pas’’. Je répondis « la poésie étant un reflet de l’âme, je présume qu’en vérité vous vivez un autre monde qui est de rêve, parallèlement au nôtre ». Il sourit et répondit ‘’Peut être’’. Je repris : mon point de vue est corroboré par l’image, dans votre poésie, de l’oncle Toko Waly.
Vous écrivez, en effet : ‘’Oncle Toko Waly écoutant l’inaudible’’. ‘’Ecoutant l’inaudible !’’. Senghor, existerait-il, parallèlement à notre monde, un monde qui ne serait audible que pour quelques privilégiés ? Et puis, ce n’est pas par hasard que vos premiers poèmes ont été publiés sous le titre ‘’Chants d’ombre’’. Il me répond : sûrement ! Mais Wade, vous devriez écrire tout cela. ‘’J’écrirai, Monsieur le Président, dès que j’aurai un moment.’’. Nous nous séparâmes sur ces mots, alors que le soleil disparaissant à l’horizon, nous laissant nous draper insensiblement du manteau du clair-obscur du crépuscule et de l’inaudible. Je quittai le président poète avec mes rêveries. Un auteur qui avait bien compris la nature des relations et des sentiments qui me liaient à Senghor est le Commissaire ZUCARELLI de l’assistance technique française qui était rattaché au ministère de l’Intérieur comme assistant technique.
Dans son livre sur l’UPS, pourtant parti de Senghor il écrit en substance : ‘’Wade et Senghordialoguent au-dessus du peuple. Ils sont seuls à se comprendre’’. Senghor m’appelait Ndiombor et, pendant la campagne électorale, m’interpellait sous ce nom. La volumineuse correspondance entre lui et moi qui commence en 1951, à l’époque où j’étais étudiant, pourrait être mise à la disposition des chercheurs. Les jeunes générations doivent savoir que c’est Colette Senghor qui a eu l’idée de l’Ecole d’excellence de Jeunes Filles Mariama Bâ de Gorée dont elle couvait les élèves d’une maternelle affection.
A ses nombreuses œuvres sociales il faut ajouter le Centre médical de Diamniadio que nous devons à la Fondation Colette Senghor. Au décès de Senghor, mon épouse Viviane qui l’estimait beaucoup, a exprimé sa compassion pour, disait-elle, ‘’cette grande dame qui se distinguait par son élégance’’. Colette Senghor, bourgeoise d’origine française qui aurait pu rejoindre le caveau familial sur la terre de France, avait souhaité, à sa mort, rejoindre au cimetière de Bel Air, au Sénégal, son défunt fils unique, Philippe, qu’elle aimait tant, très tôt arraché à son amour par un terrible accident de la route et son mari Senghor. La volonté de madame Colette Senghor a été respectée. Elle repose désormais à Bel Air, aux côtés de son mari Léopold Sédar Senghor et de son fils Philippe Maguillen. Que la terre sénégalaise qu’elle a choisie lui soit légère.
Après le départ de Senghor du pouvoir, nous avons conservé nos bonnes relations et je lui rendais visite, comme lorsque j’étais étudiant à Paris, dans son modeste mais bel appartement de bon goût du 1 Square de Tocqueville à Paris. Député et ministre il avait conservé son appartement. Son bureau, la moitié du mien me paraissait trop petit pour un grand homme comme Senghor. Son mobilier d’époque, Louis Philippe si je ne me trompe, était de bon goût.
A sa droite deux grandes baies vitrées s’ouvraient sur la cour de l’immeuble alors que le mur de gauche était visiblement la bibliothèque encombrée d’ouvrages bien rangés de bas en haut. La simplicité de sa demeure était à l’image de l’homme et de sa sobriété. Un jour des amis du Rotary Club de la Seine Saint-Denis avec mon ami Jean Lhopiteau me firent comprendre que le Rotary aimerait recevoir en dîner de gala un intellectuel africain de haut niveau et que certains membres avaient suggéré le nom de Albert Tévoedjré que nous avons perdu récemment. Que son âme repose en paix. Tévoedjré, il est vrai, avec la parution de livre à paradoxes, ‘’La pauvreté, richesse des nations’’ avait enflammé l’opinion tiers-mondiste. Jean Lhopiteau me demanda mon avis. Je conseillai d’inviter Tévoedjré qui était un ami étudiant militant comme moi, dans le MLN, Mouvement de Libération Nationale pour une conférence et de réserver la soirée de Gala à SENGHOR. Enthousiastes mes amis me répondirent oui, fort bien mais nous n’avons pas son contact.
J’ai répondu que je pouvais faire le contact. Senghor accepta, bien entendu. A la soirée de gala, j’étais le seul africain avec Senghor face à 250 convives rotariens. Et c’est à cette occasion que Senghor fit une révélation. En vérité, dit-il, je voulais que ce soit Wade qui me succède mais il est allé créer son parti et a déjoué tous mes plans. SSenghor m’avait proposé le poste de vice-président et l’intermédiaire choisi était M. Mansour Kama président de la CNES. Notre premier rendez-vous fut à Paris à l’hôtel Terminus de Saint-Lazare. Les premières négociations commencèrent à Dakar dans une maison à la SICAP face à Soumbédioune. J’y allais chaque fois avec mon collaborateur Ousmane Ngom à qui je demandais de m’attendre dans sa voiture dehors devant la porte.
A mon premier rendez-vous Collin me demanda de revenir la prochaine fois avec des propositions sur la manière dont je voyais l’organisation de la Présidence de la République à mon installation. Je rendis compte fidèlement à Ousmane Ngom.
Les rencontres suivantes ont eu lieu à l’Hôtel Balzac, Rue Balzac, Champs Elysées, Paris. J’étais accompagné, chaque fois, de mon collaborateur Alioune Badara Niang. Il fut convenu que je serai installé VicePrésident au mois de mars, après le congrès de l’UPS, étant rappelé que nous étions en juillet (1978 ?). Le projet n’eut pas de suite et l’histoire nous fournira les explications. En tout cas pour Collin je ne faisais pas preuve de beaucoup d’enthousiasme pour quelqu’un qui voulait être Président de la République. Le projet traîna et se perdit dans les sables de la politique avant le mois de mars.
Les conditions du départ de Senghor sont moins simples qu’il ne dit et je reviendrai sur cette question dans mes mémoires. Mme Senghor m’appréciait beaucoup et m’avait dans son estime. Ce n’est pas révéler un secret, que de dire que lorsque Senghor a annoncé son départ et que les paris sur son remplaçant furent ouverts, au cours d’un diner de famille au Palais, Mme Senghor et son fils Philippe penchèrent plutôt pour moi. Mais, par la suite, le patriarche en décida autrement. Colette, Léopold et Philippe, dormez en paix. Nous prions Dieu, le Tout Puissant et le Miséricordieux, d’accorder son pardon à la famille Senghor et de l’accueillir en son paradis.
PAR Abdourahmane Sarr
CONSENSUS DE DAKAR, PAS LE CHOIX DE LA JEUNESSE AFRICAINE
Les pays de l’UEMOA ne doivent pas considérer le FMI ou la France comme leur État central. Il leur faut davantage responsabiliser les populations à la base et jouer pleinement le rôle d’un état central libéré des chaines de la dépendance
L'Afrique peut être une importante locomotive de la croissance mondiale, c’est vrai. Cependant, il ne faudrait pas faire de cette locomotive un objectif de l’extérieur financé principalement par l’endettement en devises et l'investissement étranger facilités par un régime de change fixe sans inclusion financière du secteur privé national. Ce consensus ne peut engager la jeunesse africaine qui aspire à prendre son destin en main et qui n’a aucun problème avec l’orthodoxie d’une gestion vertueuse qui s’applique à tous les pays du monde. Nous n’avons pas besoin d’un traitement spécial du Fonds Monétaire International et des bailleurs et sommes en phase avec la mobilisation optimale des ressources locales, leur utilisation efficace, et une transparence dans un état de droit et un environnement de liberté économique propice au secteur privé surtout national.
L'Afrique doit être sa propre locomotive et le reste du monde en bénéficiera nécessairement y compris en apportant des compléments de ressources mais principalement en monnaie nationale, ce qu’un taux de change fixe ne permettra pas de réaliser. Nous l’avons expliqué dans notre tribune « Senexit: Libéralisme Patriotique ». A défaut, ce que nous avons qualifié de « Libéralisme Social Internationalisé » réduira les africains à la périphérie dans leur propre continent à travers la redistribution des retombées de la croissance principalement. Cette forme de croissance inclusive défendue par les Présidents Macky Sall et Ouattara sera réalisée avec le capital et la dette détenus par des non-résidents en échange de nos infrastructures et d'entreprises étrangères dominantes sur notre sol. Nous préférons une option qui permettrait aux petites et moyennes entreprises africaines de porter la croissance par leur inclusion financière dans une monnaie compétitive non arrimée.
Pour éviter ce scénario de dépendance de l’extérieur, les Présidents Macky Sall et Ouattara devraient revoir leur paradigme qui à l'échelle de l'Afrique avec la ZLECA fournira les instruments modernes qui répéteront l’histoire (exploitation et domination de l'Afrique après la traite négrière et la colonisation). Les Nobel Modigliani et Miller nous ont expliqué que sous certaines conditions, il n'est pas important qu'une entreprise finance ses actifs avec de la dette ou du capital (encore faudrait-il en avoir), sa valeur dépendant de sa capacité à générer des revenus et le risque de ses actifs. Si nous nous endettons principalement à l'extérieur en devises pour financer notre croissance, nous appartiendrons (notre jeunesse ainsi que la valeur créée sur le continent) à ceux qui nous auront prêté cet argent.
Partant de ce qui précède, nous sommes en phase avec les Présidents sur une monnaie commune UEMOA appelée ECO, les autres pays de la CEDEAO n’ayant pas rempli la convergence macroéconomique nécessaire à notre stabilité. Cependant, nous sommes en désaccord total avec la position selon laquelle un ECO flexible serait synonyme d’inflation comme défendu par nos chefs d’états et leurs invités du Cercle des Economistes.
En effet, nous devons responsabiliser la BCEAO et lui assigner un objectif de stabilité des prix sans la France ainsi qu’une autonomie d’objectif sur le taux de change et maintenir notre solidarité au vu notamment de la situation sécuritaire dans la zone. Nous n'avons cependant pas besoin d'être arrimé à des devises étrangères pour avoir une discipline monétaire si nous choisissons d'être responsable. Comme indiqué plus haut, la transformation de notre inclusion financière (le crédit bancaire) en un capital national sera facilitée par une monnaie flexible dans un contexte de stabilité des prix. Nous l’appelons « Libéralisme Patriotique » car la monnaie flexible soutiendra le maintien du capital dans notre espace en soutenant notre balance des paiements face à des chocs.
Par ailleurs, l’amélioration de la qualité de la dépense publique dans nos pays nécessitera que nous comprenions que ce qu'un état central doit faire, dont la sécurité est un exemple, est différent de ce qui doit être fait au niveau de pôles régionaux pour que la participation citoyenne, par les impôts et le choix des dépenses, garantisse les bons choix (éducation, santé, infrastructures utiles). La solution de la qualité est également à ce niveau décentralisé dans le contexte d'un cadre macroéconomique à l'échelle centrale stable avec des déficits soutenables (intérieurs et extérieurs), car finançables par des ressources intérieures et une dette principalement en monnaie nationale. La Côte d’Ivoire et le Sénégal n’ont pas respecté ces principes ces dernières années. Les pays de l’UEMOA ne doivent pas considérer le Fonds Monétaire International ou la France comme leur état central. Il leur faut davantage responsabiliser les populations à la base et jouer pleinement le rôle d’un état central libéré des chaines de la dépendance. Pour cela, il faudrait également se départir de la mentalité qui consiste à gérer nos états comme des entreprises. Cette façon de faire est plus appropriée à l’échelle locale car en compétition avec d’autres échelles locales dans un même cadre macroéconomique souverain bien géré. Dans un tel paradigme alternatif, le consensus de Dakar tel que présenté ne serait pas nécessaire.
Librement
11 MILLIARDS DE RECETTES ATTENDUS EN 2019
Me Omar Youm l’a fait savoir hier, lors du vote du budget du ministère des infrastructures qui est arrêté cette année à près de 300 milliards.
Le ministre des Infrastructures a affirmé que les recettes attendues pour ILA Touba en 2019 sont estimées à 11 milliards. Me Omar Youm l’a fait savoir hier, lors du vote du budget du ministère des infrastructures qui est arrêté cette année à près de 300 milliards.
‘’Sur les redevances autoroutières, les chiffres concernant l’autoroute gérée par EIFFAGE ne sont pas encore disponibles ‘’ a avoué d’emblée le ministre. Toutefois, il a soutenu sur l’autoroute Ila Touba que les recettes escomptées en 2019 dépasseront 11 milliards de FCFA. Revenant sur les accidents de la circulation qui selon l’OMS cause 3000 décès pan an, le ministre des Infrastructures Omar Youm a estimé que les causes sont diverses et ne sont pas exclusivement imputables aux chauffeurs professionnels. Evoquant les imperfections des routes il a affirmé que des audits de sécurité seront menés pour corriger les défaillances constatées. A l’en croire, en matière de contrôle technique, le taux de 47% de véhicules contrôlés demeure insuffisant. Ainsi, poursuit il, l’Etat va déconcentrer davantage les services de contrôle technique au niveau des régions afin d’améliorer sensiblement ce taux. L’ancien directeur de cabinet du président Macky Sall a en outre déclaré l’éclairage de l’autoroute à péage Diamniadio-AIBD.
EDIFICATION DE 12 PASSERELLES A RUFISQUE
Revenant sur les conséquences des travaux du TER, l’édile de Thiadiaye s’est voulu rassurant. ’’Douze ponts et passerelles seront édifiés pour une meilleure mobilité dans la ville de Rufisque ‘’, révèle le ministre tout en invitant les populations de cette ville à être indulgents car, dit-il, ‘’ le TER constitue un ouvrage d’intérêt national. Interpellé par plusieurs députés sur la fin des travaux du TER, le ministre est resté évasif.’’ Cela dépendra du temps nécessaire à la sécurisation de l’exploitation commerciale ‘’, soutient-il. Se prononçant sur la mobilité urbaine et les offres de transport, l’ancien ministre des collectivités territoriales a déploré la vétusté du Parc automobile et l’insuffisance de l’offre par rapport à la demande croissante dans les grandes villes. Une conjoncture qui, selon lui, a poussé l’Etat à miser sur les transports collectifs comme Dakar Dem Dikk, le TER et le BRT. Dans le même sillage, il trouve que malgré la concentration de 80% des activités de transports publics entre les mains du privé, ces derniers restent confrontés à la concurrence déloyale des transports clandestins et à des problèmes de rentabilité. ‘’Ce qui explique leur incapacité à faire face aux impératifs de sécurité routière et de renouvellement du parc automobile ‘’, pense-t-il tout en ajoutant que le président a instruit le Ministère des Transports à engager une réflexion sur la modernisation des services de transport. Sur les lenteurs constatées dans les travaux de la RN2, le ministre a tenté de dédouaner l’AGEROUTE.
De l’avis du ministre, elles résultent d’une volonté de ladite société de redimensionner les prévisions du plan d’exécution pour tenir compte du trafic des gros-porteurs et du caractère international de cette route’’. Ce qui a conduit l’Etat à renégocier les contrats avec les bailleurs et à mobiliser davantage de ressources pour que l’entreprise accepte de continuer les travaux ‘’, révèle-t-il.Il rappellepar la même occasion que plus de 1862 km de routes revêtues ont été réalisés depuis 2012.
MACKY APPELLE AU RESPECT DES INSTITUTIONS ET SYMBOLES
La marche non autorisée de Guy Marius Sagna et compagnie sur l’avenue Léopold Sédar Senghor a fait sortir le président de ses gonds
La marche non autorisée de Guy Marius Sagna et compagnie sur l’avenue Léopold Sédar Senghor a fait sortir le Président Macky Sall de ses gonds. En réunion de Conseil des ministres hier, le chef de l’Etat invite les Sénégalais au respect des institutions, des symboles, principes et valeurs de la République.
Certainement l’acte posé par Guy Marius Sagna est passé par là. Le président Macky Sall s’en est indigné hier, en réunion de Conseil des ministres. En effet, défiant l’autorité préfectorale, l’activiste Guy Marius Sagna, Dr Babacar Diop et autres ont marché contre vents et marées, de la place de l’Indépendance jusqu’au Palais, avant de s’accrocher sur les grilles de l’Institution. Cet acte du tonitruant activiste a été d’ailleurs longuement débattu dimanche dernier à l’Assemblée nationale.
Un geste que le Président Macky Sall n’a pas du tout aimé. Il n’a pas manqué de l’exprimer en réunion de Conseil des ministres. Faisant allusion à la procession non autorisée de Guy Marius Sagna et Cie, le président de la République a dès l’entame de sa communication rappelé l’impératif pour les citoyens de respecter les institutions, symboles, principes et valeurs de la République. Le Président Macky Sall a également appelé au civisme. A ce propos, il a insisté sur le devoir de respect de l’intégrité des installations d’eau ou d’énergie.
Par ailleurs, le président de la République a réitéré son engagement pour l’intensification de la mise en œuvre du programme Zéro déchet dans le cadre de la stratégie nationale de gestion des déchets solides urbains pour un Sénégal propre. Ayant certainement eu écho de la menace de grève des concessionnaires de nettoiement qui réclament plusieurs milliards à l’UCG, Macky Sall a demandé au ministre des Finances et du Budget et son collègue en charge du Cadre de Vie de prendre les dispositions appropriées en vue du règlement systématique des prestations des concessionnaires du service de nettoiement. Aussi, a-t-il exhorté l’accélération de la restructuration de l’Unité de coordination et de gestion des déchets.
«SI LES CITOYENS SONT CONTENTS DE LEUR PAYS, ILS NE VONT PAS EMIGRER ILLEGALEMENT»
Dr. Tulinabo S. Mushingi, ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal a bouclé un séjour de 48 heures à Thiès, par la visite de l’Ecole Polytechnique de Thiès (Ept)
Dr. Tulinabo S. Mushingi, ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal a bouclé un séjour de 48 heures à Thiès, par la visite de l’Ecole Polytechnique de Thiès (Ept). A cette occasion, il a indiqué que les Etats-Unis travaillent avec des gouvernements qui ont des politiques centrées sur le citoyen. D’autant que, soutient-il, des citoyens contents de leur pays ne s’aventureront jamais à émigrer illégalement.
«Les Etats Unis travaillent avec des gouvernements qui ont des politiques centrées sur le citoyen. Si les citoyens sont contents de leur pays, ils ne vont pas émigrer illégalement, ils ne vont pas traverser le désert, aller jusqu’en Lybie pour ensuite aller se noyer dans la Méditerranée ou aller aux Etats-Unis illégalement et être refoulés. S’ils sont contents chez eux, ils vont y travailler, y produire ici et voyager légalement. Ils vont aller aux Etats-Unis, en France, etc., avec un visa légal et travailler là-bas ou rentrer tranquillement chaque fois qu’ils le veulent». C’est la conviction exprimée par l’ambassadeur Tulinabo S. Mushingi qui a bouclé par la visite de l’Ept un séjour de 48 heures à Thiès.
De l’avis de l’ambassadeur des Etats Unis au Sénégal, la politique américaine envers le Sénégal a trois piliers. Il s’agit de la promotion des liens commerciaux, la protection de nos pays et de nos citoyens contre les menaces sécuritaires et de santé publique. Il souligne que tout le monde voit ce qui se passe au Mali, au Burkina et l’objectif pour les Etats Unis, c’est de travailler avec le Sénégal etles forces de sécurité, pour qu’elles soient capables de protéger le pays contre ces menaces.
Dans le même sens, dit-il, cette approche est également de nature à protéger les Etats-Unis et les Américains contre cette même menace. Le troisième pilier est de faire en sorte de voir le retour des investissements, autrement dit leur impact réel. Pour lui au Sénégal, on peut toucher du doigt, ce que l’investissement américain a fait, pour le bénéfice des Sénégalais, mais aussi des américains. Il indique par ailleurs que, malgré ce que les gens pensent, il y a beaucoup de Sénégalais qui voyagent au Etats-Unis, mais aussi des sénégalais qui vont y étudier. Et en 2016-2017, entre 500 et 600 sénégalais ont bénéficié de visas d’étudiants et chaque année pas moins de 5.000 postulent pour des visas d’émigration. Sur le sens de la visite à l’EPT, il a affirme qu’il s’agit de voir globalement, comment les établissements de formation professionnelle du Sénégal, peuvent travailler avec ceux des Etats Unis. Selon lui, la notoriété de l’EPT est connue de partout et d’ailleurs à l’Ambassade des Etats-Unis au Sénégal, il y a deux agents qui sont des produits de l’établissement. Il ajoute que la cérémonie de la graduation de la première promotion d’ingénieurs aéronautiques a été une grande satisfaction, surtout après que l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) est maintenant opérationnel.
Ainsi, il y a un réel besoin de ces ingénieurs aéronautiques surtout dans un contexte de mise en place de la compagnie nationale Air Sénégal. « Dans ce sens, nous sommes disposés à identifier ensemble, comment nous pouvons travailler ensemble » a indiqué l’Ambassadeur. Pour le Directeur de l’Ecole Polytechnique de Thiès, l’espoir est que cette visite puisse apporter à l’EPT, une coopération avec des institutions sœurs américaines. Selon lui, les produits de l’établissement ont souvent besoin d’aller faire une spécialisation et il est donc attendu d’une telle coopération la mobilité dans ce sens, aussi bien des enseignants que des étudiants. Il ajoute qu’au-delà l’aspect pédagogie, il y a également l’aspect recherches au moment où l’EPT est en train de dérouler son plan stratégique, avec l’objectif de l’ouverture d’autres filières pour ainsi passer de 4 à 8, pour pouvoir mettre chaque sur le marché, pas moins de 200 ingénieurs.
«UN CENTRE D’ENTRAÎNEMENT TACTIQUE (CET) DE 1,1 MILLIARD»
«Nous sommes également là pour promouvoir la coopération entre nos établissements d’études secondaires et universitaires, pour voir comment nous pouvons continuer à travailler ensemble.Nous sommes aussi là pour travailler avec les jeunes, pour bénéficier du dividende démographique, étant entendu que 65% de la population est jeune» affirmé Dr. Tulinabo S. Mushingi. Il a rencontré le dimanche soir les volontaires du corps de la paix. Selon lui, c’est un symbole de la coopération entre les peuples américains et sénégalais au niveau communautaire. C’est pourquoi ces volontaires vivent dans les communautés et parlent les langues locales. A ce jour, ditil, près de 4.000 volontaires américains ont servi au Sénégal. Son séjour a également été marqué par une visite du Centre d’Enseignement Tactique (CET), construit dans le cadre de la coopération militaire avec 1,1 milliard de Fcfa. Il s’agit d’un centre régional de formation des forces de maintien de la paix. Le Sénégal est un pays qui envoie beaucoup d’hommes dans le cadre du maintien de la paix à travers le monde. «Et en ce moment, il y a à peu près 3.500 Sénégalais qui servent à l’étranger, pour maintenir la paix dans le monde, notamment au Mali, au Congo, à Haïti, en Gambie, en Guinée Bissau», souligne le diplomate américain. Ce dernier s’est aussi rendu chez la famille Ndiéguène pour une visite de courtoisie et à Taïba Ndiaye où les États Unis ont investi près de 130 milliards de Fcfa dans le Parc Éolien. A l’en croire, 16 turbines sont déjà opérationnelles et fournissent actuellement des Mégawatt à la Senelec.
«SENGHOR M’AVAIT PROPOSE LE POSTE DE VICE-PRESIDENT DU SENEGAL»
Abdoulaye Wade s’est déplacé jusque dans la résidence «Les Dents de la Mer» (ancienne résidence du Président poète transformée en musée) pour témoigner de la gentillesse et de l’amabilité de Mme Colette Senghor avec qui il a gardé d’excellentes relations.
Le patriarche libéral a présenté, hier dans l’après-midi, ses condoléances à la famille de feu Léopold Sédar Senghor suite au décès de Mme Colette Senghor survenu le 18 novembre dernier. Une occasion pour l’ancien chef de l’Etat sénégalais de revenir sur ses relations avec le premier Président sénégalais et des histoires jusque-là méconnues du grand public.
Abdoulaye Wade s’est déplacé jusque dans la résidence «Les Dents de la Mer» (ancienne résidence du Président poète transformée en musée) pour témoigner de la gentillesse et de l’amabilité de Mme Colette Senghor avec qui il a gardé d’excellentes relations. Le Secrétaire général du Pds a ainsi présenté ses condoléances à la famille de Senghor et prié pour le repos de l’âme de l’ancienne première dame du Sénégal. Dans son discours, le pape du Sopi est revenu sur les relations très étroites qu’il entretenait avec le Président poète.
Loin de l’image d’un éternel opposant à Senghor, Me Wade indique qu’ils étaient par contre de bons amis. Il se réfère d’ailleurs au livre du commissaire Zucarelli sur l’Ups qui, selon lui, résume parfaitement cette relation. «Wade et Senghor dialoguent au-dessus du peuple. Ils sont seuls à se comprendre», cite-t-il François Zucarelli. Selon le chantre du Sopi, la volumineuse correspondance entre lui et Senghor qui commence en 1951, à l’époque où il était étudiant, pourrait être mise à la disposition des chercheurs. Non sans révéler : « Lors d’une soirée de Gala organisée par Rotary Club où j’étais le seul Africain avec Senghor, celui-ci fait une révélation : «Je voudrais que ce soit Wade qui me succède, mais il est allé créer son parti et a déjoué tous mes plans’’», se remémore Abdoulaye Wade qui confie dans la foulée que Senghor lui avait proposé le poste de vice-président et que l’intermédiaire désigné pour lui en parler était Mansour Kama, président de la Cnes. Toujours selon Wade, les premières négociations avaient commencé à Dakar dans une maison à la Sicap en face de Soumbédioune.
Explications : « J’y allais à chaque fois avec mon collaborateur Ousmane Ngom à qui je demandais de m’attendre dans sa voiture dehors devant la porte. A mon premier rendez-vous, Collin me demanda de revenir la prochaine fois avec des propositions sur la manière dont je voyais l’organisation de la Présidence de la République à mon installation. Je rendis compte fidèlement à Ousmane Ngom. Les rencontres suivantes ont eu lieu à l’hôtel Balzac, rue Balzac champs Elysées, Paris. J’étais accompagné à chaque fois de mon collaborateur Alioune Badara Niang. Il fut convenu que je serai installé vice-président au mois de mars après le congrès de l’UPS, étant rappelé que nous étions en juillet 1978. Le projet n’eut pas de suite et l’histoire nous fournira les explications.»
En tout cas, indique Me Abdoulaye Wade, Collin pensait qu’il ne faisait pas preuve de beaucoup d’enthousiasme pour quelqu’un qui voulait être président de la République. «Le projet traina et se perdit dans les sables de la politique avant le mois de mars», révèle-t-il. Par ailleurs, le patriarche libéral indique également que les conditions du départ de Senghor sont moins simples qu’on ne le pense. Avant de promettre de revenir amplement sur cette question dans ses mémoires. Tout compte fait, Abdoulaye Wade estime que Collette Senghor l’appréciait beaucoup et l’avait dans son estime. «Ce n’est pas révéler un secret que de dire que lorsque Senghor a annoncé son départ et que les paris sur son remplacement furent ouverts au cours d’un diner de famille au palais, Madame Senghor et son fils Philippe penchèrent plutôt pour moi. Mais par la suite, le patriarche décida autrement», a expliqué le Secrétaire général du Pds. Il soutient aussi que les jeunes générations doivent savoir que c’est Collette Senghor qui a eu l’idée de la création de la Maison d’Education (école d’excellence) Mariama Ba de Gorée dont elle couvait les élèves d’une affection maternelle.
A ses nombreuses œuvres sociales, il faut ajouter le Centre médical de Diamniadio que les Sénégalais doivent à la fondation Collette Senghor. En raison de tout cela, Wade indique qu’il éprouve beaucoup de peine avec la disparition de Colette Senghor. Sur l’amabilité de Mme Senghor, il raconte que tous les jeudis à 17 heures, Colette, comme ils l’appelaient affectueusement, apportait aux étudiants sénégalais à leur siège, Boulevard St Germain à Paris, un gouter qu’ils partageaient avec leurs camarades étudiants des autres territoires. Wade et Niasse se croisent enfin Hier, lors de la présentation de ses condoléances, Me Abdoulaye Wade a été accueilli par des membres de la famille de Senghor, des membres de sa Fondation et d’autres personnalités comme Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale. Wade et Niasse se retrouvent ainsi après plusieurs années sans se voir. Entre les deux hommes, c’est une histoire d’amour qui a malheureusement fini très mal. Après avoir été son 1er Premier ministre, Moustapha Niasse s’est opposé farouchement à Abdoulaye Wade. Il a également contribué sa chute en 2012 avant de rejoindre Macky Sall avec qui il est toujours en compagnonnage. Mais la rencontre d’hier a été particulièrement symbolique. Et tout laisse croire que les deux hommes ont enterré leur hache de guerre.
Prenant la parole hier, Moustapha Niass a salué le déplacement de Wade qu’il qualifie comme un geste d’une beauté et d’une grandeur sans commune mesure. «Je suis sûr que les Sénégalais vont apprécier votre geste», a-t-il souligné. Selon le président de l’Assemblée nationale, ce sont de tels actes profondément culturels qui font la grandeur du Sénégal. «La culture ne connait pas les frontières politiques. Les valeurs des civilisations ignorent les pensées diverses et diversifiées. Elles ignorent aussi la diversité des options politiques, sociales, économiques et culturelles. La culture est au-dessus de tout», a conclu le secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp).
MACKY SALL EXHORTE LE PERSONNEL A LA RIGUEUR
Le Chef de l’Etat Macky Sall a réceptionné hier, mercredi 4 décembre, le 2e avion A330 Neo de la compagnie Air Sénégal international qui porte le nom de Sine Saloum.
Le Chef de l’Etat Macky Sall a réceptionné hier, mercredi 4 décembre, le 2e avion A330 Neo de la compagnie Air Sénégal international qui porte le nom de Sine Saloum. Cet appareil moderne d'une capacité de 290 sièges est doté d’une technologie de dernière génération. Lors de la cérémonie de réception de cet avion, Macky Sall a demandé à la direction et au personnel d’Air Sénégal de cultiver la rigueur tout en écartant la négligence dans leur travail.
«Je vous demande de faire preuve d’esprit d’ouverture, de sens de responsabilité, de patriotisme, de la rigueur et de l’humilité. En professionnels du métier, vous savez combien le marché du transport aérien est exigeant ». Le Président de la République Macky Sall s’adressait ainsi à la direction générale et au personnel d’Air Sénégal international. C’était hier, mercredi 4 décembre, lors de la cérémonie de réception de l’avion A330 Neo de la compagnie sénégalaise.
Selon lui, toute négligence, en particulier pour une jeune compagnie qui a besoin de toutes ses forces et de toute son intelligence pour grandir aura immédiatement de fâcheuses conséquences. « La négligence ne pardonne pas. Je crois que les Africains le connaissent assez à travers la douloureuse expérience d’Air Afrique mais aussi des autres compagnies du Sénégal.
De l’accueil au débarquement, soyez au service de vos passagers pour gagner leur confiance. Autrement, ils auront toujours le choix d’aller ailleurs », a-t-il recommandé. Pour Macky Sall, le maitre mot pour rester compétitif, c'est la rigueur notamment la rigueur dans la stratégie, dans la planification, dans la gestion, dans la ponctualité et la qualité de service. « Air Sénégal est une aventure collective. Si chacun de vous agit comme si le sort de l’entreprise ne dépendait que de lui seul, alors vous allez en faire une aventure réussie », lance-t-il.
En outre, le Président de la République a invité la direction générale d'Air Sénégal à définir et mettre en œuvre un plan complet de contenu local afin que les externalités de l’entreprise profitent pleinement à d'autres filières de l'économie nationale. « Plus que le transport de passagers, notre compagnie nationale doit refléter dans son service à bord le meilleur de notre patrimoine artistique, artisanal et culinaire. Les produits qui remplissent les exigences de qualité doivent trouver leur place à bord d'Air Sénégal international », indique-t-il. Avec l’acquisition de cet aéronef, selon le chef de l’Etat, le pavillon national compte à présent 6 appareils auxquels seront bientôt ajoutés 8 autres A220300 néo. « Air Sénégal contribuera ainsi au rayonnement de la plateforme aérienne de Diass.
L’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) affiche ainsi un niveau de trafic appréciable qui devra atteindre les 2 millions 700 mille ici la fin de l'année 2019 et certainement les 3 millions de passagers avant la fin de Anne 2020 », s’est satisfait Macky Sall.
OUMAR YOUM DONNE LA RECETTE ET ANNONCE UN AUDIT DU SYSTEME
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, a affirmé que des mesures seront prises pour mettre un terme aux accidents de la route. Il a annoncé, dans la foulée, la tenue prochaine des assises sur la sécurité routière
Venu défendre le budget de son département à l’Assemblée nationale hier, mercredi 4 décembre, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, a affirmé que des mesures seront prises pour mettre un terme aux accidents de la route. Il a annoncé, dans la foulée, la tenue prochaine des assises sur la sécurité routière.
Encore un engagement des autorités pour mettre en terme aux nombreux accidents de la route. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm a révélé hier, mercredi 4 décembre, lors de son passage à l’Assemblée nationale, pour le vote du budget de son département que des mesures réglementaires seront prises afin de mettre un terme à la saignée macabre sur les routes. Ces dispositions commencent, dit-il, par la professionnalisation du secteur et l’instauration des permis à point. Il s’agira aussi, pour Oumar Youm, de veiller aux conditions sociales des chauffeurs. Comme engagement, il a annoncé, par ailleurs, le rajeunissement du parc automobile en veillant au renouvellement des moyens de transport vétustes. L’importation des véhicules sera aussi limitée car il reste convaincu que la vente des véhicules usagers est à l’origine des embouteillages et du transport clandestin. Selon le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, des instructions ont été données par le président de la République, Macky Sall, pour que les assises sur la sécurité routières soient tenues dans un délai d’un mois. Il est d’avis qu’au-delà des accidents de la circulation, c’est une véritable léthargie qui est constatée dans le système de transport. Par ailleurs, il a aussi annoncé que les sanctions nécessaires seront prises contre les gros porteurs destructeurs des ouvrages publics.
EN PLUS DES ASSISES SUR LA SECURITE ROUTIERE, UN AUDIT DU SYSTEME ANNONCE
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, a aussi indiqué qu’un audit de la sécurité routière sera mené pour corriger les défaillances constatés dans le système de transport. Il a aussi dit qu’en matière de contrôle technique, le taux de véhicules contrôlés, demeure insuffisant. Comme mesure palliative, l’Etat va déconcentrer davantage les services de contrôle technique au niveau des régions afin d’améliorer sensiblement ce taux. Concernant l’autoroute à péage, il est annoncé que son éclairage sera réalisé de Diamniadio à Aibd. Il a par ailleurs précisé que sur les redevances autoroutières, les chiffres concernant l’autoroute gérée par Eiffage ne sont pas encore disponibles. Par contre, pour l’autoroute Ilaa Touba, les recettes engrangées en 2019 dépassent 11 milliards de FCFA
TICKET DU TRAIN EXPRESS REGIONAL (TER) : Le prix pas encore fixé, selon Oumar Youm
Le coût annoncé de 1500 F CFA pour le prix tu ticket du Train express régional (Ter) n’est que de la spéculation visant à porter atteinte au projet. Présent à l’hémicycle hier, mercredi 4 décembre, le ministre en charge des Infrastructures et des Transports terrestres, Oumar Youm, a soutenu que le prix n’est pas encore fixé et que des discussions sont menées présentement pour aboutir à un prix compétitif. Répondant aux détracteurs des projets du Train express régional (Ter) et du Bus rapid transit (Brt), Oumar Youm a dit qu’ils ont été conçus pour répondre à l’inaction qui a couté 1200 milliards de perte annuel depuis 1998, à cause des embouteillages. L’exploitation commerciale du Ter est prévue en avril 2020, a-t-il déclaré.
BUDGET DU MINISTERE DES INFRASTRUCTURES, DES TRANSPORTS TERRESTRES ET DU DESENCLAVEMENT : Oumar Youm «trône» sur plus de 295 milliards de F CFA
Le budget du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est arrêté à la somme de 295.350. 566. 500 F CFA. Il a connu une hausse de plus 57 milliards de F CFA. Pour la gestion et l’entretien des infrastructures routières, les crédits sont arrêtés à 222.106.246.161 F FCA. 36.683.600.000 F CFA sont destinés à la gestion et à l’entretien du réseau ferroviaire. Le pilotage, la gestion et la coordination administrative ont un budget de 723.173.388 F CFA.
OUSMANE SONKO SUR LE TAUX ELEVE DES PRETS CONTRACTES PAR L’ETAT : «2036 milliards, soit 25% de la dette, liés à des infrastructures»
S’adressant au ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm, le député Ousmane Sonko a dit que le budget de son département est la deuxième plus grande allocation avec 295 milliards de F CFA, juste derrière l’Education nationale. Ce qui représente 8,27% des recettes et 2,26% du PIB. Cependant, précise-t-il, ce budget est le principal justificatif de la dette. Elle est de 2036 milliards, soit 25% de la dette actuelle. En guise d’explication, Ousmane Sonko soutient que rien que les investissements du Train express régional (Ter), l’autoroute Patte d’Oie-Diamniadio-Aibd, Aibd-MbourThiès et Ilaa Touba sont beaucoup plus importants que les montant prévus pour des programmes destinés à corriger le déséquilibre dans les zones de l’intérieur comme Médina Yoro Foulah. Ce déséquilibre traduit, selon le parlementaire, un échec de priorités et est imposé par les bailleurs. «Ils ne sont pas des amis du Sénégal. Que ça soit le Fmi ou les bailleurs bilatéraux, ils gèrent leurs intérêts». Pis, ajoute-t-il, ils choisissent leurs entreprises et demandent l’exonération fiscale et recouvrent facilement leurs investissements. Revenant sur le Train express régional (Ter), le député a relevé que son coût dépasse 1000 milliards de F CFA et que les nombreux reports de sa livraison sont synonymes d’une gouvernance basée sur la transmission de la mauvaise information.