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6 octobre 2025
QUI SONT LES PROS ET LES ANTIS "CAN TOUS LES QUATRE ANS" ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ?
La proposition de Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, n’en finit pas de provoquer des débats enflammés. La Coupe d’Afrique des nations doit-elle avoir lieu tous les quatre ans au lieu de tous les deux ans ? Les pros et les antis se déchirent autour de cette question. Qui sont-ils ?
ILS SONT POUR
La FIFA
C’est le président de la Fédération internationale de football (FIFA) qui a lancé l’idée d’une CAN tous les quatre ans, devant tout l’état-major du foot africain. Depuis l’élection de Gianni Infantino, la FIFA ne cesse de donner de l’ampleur à ses compétitions : Coupe du monde masculine à 48 nations, projet d’un Mondial féminin tous les deux ans, Coupe du monde des clubs élargi à 24 équipes… Dans un calendrier international surchargé la FIFA doit faire un maximum de place à ses tournois.
Certains clubs européens
La majorité des meilleurs joueurs africains, qui disputent généralement la CAN, évoluent dans des clubs européens. Durant vingt ans, les équipes du Vieux continent se sont plaintes, parfois avec véhémence, du fait que la Coupe d’Afrique des nations avait lieu en début d’année, en pleine saison. Avec la CAN 2019, qui s’est déroulée en juin/juillet, le ton était devenu moins virulent. Mais l’annonce d’une CAN 2021 de quatre semaines en janvier-février a jeté un froid en Europe. L’entraîneur Jürgen Klopp, dont le Liverpool compte Mohamed Salah, Sadio Mané, Naby Keita et Joël Matip dans ses rangs, a jugé que cette décision de la CAF et du Cameroun était une « catastrophe ».
La FIFPro Afrique
La branche africaine du syndicat mondial des joueurs a pris une position forte en se prononçant en faveur d’une CAN tous les quatre ans. Par le passé, de nombreux joueurs s’étaient émus du risque que représentait le fait de laisser son club en pleine saison pour disputer la Coupe d’Afrique des nations. Des footballeurs passés ou présents, comme le Tunisien Radhi Jaidi ou le Sénégalais Ricardo Faty, se sont en tout cas montrés favorables à cette suggestion.
Didier Drogba
L’ex-attaquant Didier Drogba, président d’honneur de la FIFPro Afrique, n’a jamais fait l’impasse sur une Coupe d’Afrique des nations pour préserver sa carrière en clubs. Mais la superstar ivoirienne n’en a pas moins apporté son soutien à la proposition de Gianni Infantino. « Cela peut être une bonne chose parce que cela donnerait une saveur bien particulière à ce trophée par sa rareté », a-t-il notamment déclaré, de passage à Paris.
ILS SONT CONTRE
Samuel Eto’o
L’autre icône africaine des vingt dernières années a pris le contre-pied de Drogba. Dans l’émission Le Débat Africain de RFI, le Camerounais a critiqué avec force les déclarations de Gianni Infantino : « Est-ce l’intérêt des Africains d’organiser une CAN tous les quatre ans ? Je crois que c’est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang. » Une autre légende, le Sénégalais El Hadji Diouf, a également souligné qu’il préférait une phase finale tous les deux ans.
La CAF, traditionnellement
Le Comité exécutif de la CAF, qui se réunit ce 14 février à Doha, en marge de la Super Coupe d’Afrique, n’a pas encore rendu son avis sur le sujet. Mais, traditionnellement, la CAF a toujours défendu avec force le principe d’une CAN tous les deux ans. Il en va notamment de sa santé financière (actuellement précaire), la Coupe d’Afrique assurant l’essentiel des revenus de la Confédération africaine de football.
Les amateurs africains de football, en majorité
Un coup d’œil aux innombrables réactions sur les réseaux sociaux et aux divers sondages réalisés en ligne laisse peu de place aux doutes : les amateurs africains de ballon rond tiennent globalement à la Coupe d’Afrique tous les deux ans. Certes, le fait que la proposition émane d’un Européen, qui dirige la FIFA, exacerbe les positions. Mais en juillet 2017, avant que la CAF ne bouleverse l’organisation de la CAN, rfi.fr avait réalisé un grand sondage. Et le résultat était déjà sans ambiguïté : 74% des votants voulaient conserver la périodicité actuelle de la Coupe d’Afrique des nations.
L'AFRIQUE PORTE LA CROISSANCE D'ORANGE
Sur le continent, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 %, en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul »
Orange a publié jeudi 13 février un bénéfice net en nette progression de 53,8 % sur l’ensemble de l’exercice 2019, à 3 milliards d’euros, grâce en particulier à de bonnes performances en Afrique et au Moyen-Orient, ainsi que sur les services à destination des entreprises. Sur l’année écoulée, l’opérateur de télécoms a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,1 %, à 42,24 milliards d’euros. « Au regard du contexte de marchés très concurrentiels, 2019 a été une année réussie pour Orange. Cette année encore, l’Afrique et le Moyen-Orient sont les principaux moteurs de croissance du groupe », s’est félicité le PDG du groupe, Stéphane Richard, cité dans un communiqué.
Sur la zone Afrique et Moyen-Orient, l’opérateur voit son chiffre d’affaires progresser de 8,8 % (+6,2 % en données comparables), en particulier grâce à une hausse des services « mobile seul », qui intègre par ailleurs Orange Money, en forte hausse, et une amélioration de la base clients sur le continent, qui atteint 122 millions de clients mobile, avec une hausse des clients avec abonnement.
Sur son principal marché, la France, l’opérateur historique voit son chiffre d’affaires se replier très légèrement, de 0,3 %, avec cependant une reprise de la croissance sur le dernier trimestre, grâce en particulier aux offres convergentes, combinant fixe et mobile, qui sont en augmentation, et une amélioration du revenu moyen par abonné.
500 000 clients pour Orange Bank
En Espagne, le deuxième marché du groupe, Orange voit ses ventes se replier de 1,3 %, dans un contexte de concurrence très forte et une croissance du bas de marché nettement moins rémunératrice. Cela entraîne un recul de la base de clients, partiellement compensé par une amélioration du revenu moyen par abonné.
« Nous avons de belles performances sur le haut de marché, que l’on va continuer à conforter et on va chercher à mieux adresser le bas de marché, notamment avec des offres convergentes, qui est un élément d’attractivité auprès de nos clients espagnols. Nous prévoyons un retour de la croissance de l’EbtidaaL [excédent brut d’exploitation après loyers] pour 2021 », a détaillé Ramon Fernandez, le directeur financier du groupe, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Concernant Orange Bank, dans un contexte d’acquisition de clients, Orange voit l’EbitdaaL reculer de 8,5 % sur un an, à -186 millions d’euros. Le service dépasse les 500 000 clients au 31 décembre, dont 29 % ont contracté un prêt à la consommation, plus rémunérateur que les services bancaires.
En matière de perspectives, le groupe anticipe un EbtidaaL « stable positif » pour 2020 et un flux de trésorerie organique supérieur à 2,3 milliards d’euros, « en amélioration par rapport à l’objectif annoncé lors de la journée investisseurs » en décembre. Orange va par ailleurs lancer un plan d’économies de 1 milliard d’euros d’ici à 2023 et assure viser un ratio de dette nette sur EbitdaaL à moyen terme autour de deux fois.
"SI J’ÉTAIS RICHE DURANT MA JEUNESSE, JE SERAIS MORT DEPUIS LONGTEMPS"
Souleymane Faye, connu par la richesse de ses textes, a une belle carrière musicale. Diego, qui ‘’n’est pas du Sénégal d’aujourd’hui’’, a galéré. Alors qu’il animait un master class ce samedi, ‘’EnQuête’’ a saisi l’occasion pour l’interviewer
Souleymane Faye, connu par la richesse de ses textes, a une belle carrière musicale. Avec 50 ans d’expérience, le ‘’Boy Dylan sénégalais’’ est toujours aussi déterminé à aller plus loin. Il compte mettre sur pied un projet qui lui tient à cœur. Diego, qui ‘’n’est pas du Sénégal d’aujourd’hui’’, a galéré. Alors qu’il animait un master class ce samedi à la place du Souvenir africain, ‘’EnQuête’’ a saisi l’occasion pour l’interviewer.
Vous venez d’animer un master class avec beaucoup de passion. Comment est-ce que vous l’appréciez avec tous ces jeunes qui ont manifesté leur joie de vous voir partager votre expérience avec eux ?
C’est émouvant, parce que de toute ma vie, je n’ai jamais donné de cours de chant. C’est la première fois qu’on me sollicite pour cela. Donner des cours de chant m’a toujours intéressé. Je me suis constamment dit qu’un jour, j’aimerais avoir une école où apprendre les secrets qu’il y a dans la voix et tout. L’homme est un être émotionnel. Et souvent, on cache ce que l’on ressent. A travers des chansons, on ose exprimer tout ce qu’on ne pouvait pas dire directement aux personnes. J’aimerais que cela continue pour que je puisse donner des cours de chant, ne serait-ce qu’une fois par semaine aux jeunes et à des chanteurs déjà connus, mais qui en ont besoin. Beaucoup de chanteurs ont des difficultés parce qu’ils chantent tous de la même manière. Donc, ils ont des problèmes pour trouver de nouvelles mélodies. Mais ils ne trouvent pas d’endroits où prendre des cours. Et certains veulent apprendre discrètement, en cachette.
Toutefois, je peux gérer tout cela. Je suis très disponible. Chanter fait plaisir, mais c’est un métier très difficile. Parce que ça fait souffrir. Il m’arrive de pleurer en chantant, car il faut pleurer pour chanter certains morceaux. Je voulais créer une société qui s’appelle Complexe art et musique (Camu). Comme je suis menuisier-ébéniste de métier, je veux aussi enseigner ce métier-là et la musique (des cours de chant, de batterie, de piano). Il y aura les deux à la fois.
Vous êtes l’un des ténors de la musique sénégalaise. Après 50 ans de carrière, qu’est-ce qui reste ?
Je suis connu, mais je n’ai encore rien fait. Je commence maintenant à avoir le temps pour moi. De toute ma vie, je me suis concentré à la musique et à la famille. Je n’ai jamais pensé à moi. Sur le plan professionnel, j’ai réussi. Mais sur le plan financier, je n’ai encore rien.
Voulez-vous dire que vous n’êtes pas riche ?
Je ne suis ni riche ni pauvre. Je rends quand même grâce à Dieu.
Qu’est-ce qui vous motive réellement à continuer ?
C’est la foi. Je crois que ça va venir. Et mieux vaut tard que jamais. L’argent devient plus agréable quand on est âgé. Quand on est jeune, on joue avec. Je crois que si j’étais riche durant ma jeunesse, je serais mort depuis longtemps (rire).
Vous avez un projet, et vous en avez parlé à Abdoulaye Wade. Certainement, vous en avez discuté aussi avec le président Macky Sall. Mais l’Etat tarde à vous soutenir. Il vous fallait 70 millions, il y a de cela 15 ou 20 ans. Actuellement, qu’est-ce qui manque ?
Il me faut un fonds de roulement. Cela me permettra de mettre sur pied un atelier de menuiserie, mais aussi une salle de répétition où les gens viendront répéter et payer. Et on y donnera des cours. On économise pour avoir le budget nécessaire, mais ce n’est pas facile.
Et quel est l’apport de votre ami Macky Sall ?
Il m’a beaucoup aidé. C’est mon ami. Mais depuis qu’il est élu président, on ne s’est vu qu’une fois. Peut-être, c’est parce que je n’ai pas fait assez d’efforts pour le voir. On se voyait de la manière la plus naturelle possible. Maintenant, lui, il reçoit 2 000 lettres de demande d’audience par jour qu’il faut bien filtrer. Mais je sais qu’il sera toujours prêt à me recevoir. Et j’aimerais bien pouvoir lui parler de ma société. Je n’ai jamais été subventionné, de Senghor à Macky Sall. Il y a aussi le fait que je n’ai jamais été demandeur.
Qu’est-ce qui explique la croix que vous portez autour du cou ?
Je suis un musulman, un ‘’baye fall’’ et j’aime Jésus aussi. J’ai même été béni par le pape Jean-Paul II. Dans mon enfance, j’ai beaucoup lu la Bible. D’un côté comme de l’autre, nous croyons tous à l’existence d’un seul et unique Dieu.
Vous êtes connu depuis 35 ans avec ‘’Doolé’’. C’est grâce à ce titre que les Sénégalais vous ont connu. Comment s’est fait la symbiose avec le groupe Xalam 2 ?
C’est un groupe que j’ai écouté pour la première fois, quand j’étais en Italie, dans les années 80. J’avais un ami italien qui aimait la musique africaine. Il avait la musique de Fela Kuti, Manu Dibango, Osibisa et il y avait aussi celle du Xalam qu’il m’a fait écouter. C’est comme ça que j’ai découvert le groupe. Et ça m’a beaucoup plu. Alors, je me suis dit que j’aimerais bien travailler avec eux. Je suis revenu au Sénégal en 1982 et j’ai rencontré Prospère en 1985. Son grand frère Magaye lui a parlé de moi. Ça ne l’enchantait pas, mais il est quand même venu me voir. Quand il m’a vu chanté, il m’a proposé de travailler avec lui. Je crois que c’était un lundi, et aussitôt jeudi, on est allé en France. Je m’y attendais. Et je voulais vraiment faire partie de ce groupe. Dieu a fait qu’on a rencontré ce groupe. On a fait deux ans ensemble durant lesquels deux albums ont été produits. Mais après, il fallait que je retourne chez moi, parce que j’avais laissé mes enfants et ma femme ici. Deux ans, c’est beaucoup. Il y a des gens qui partent pour dix ans ; moi, je ne le fais pas. Donc, je suis revenu pour gérer ma famille. Je ne pouvais pas les amener là-bas parce que la vie y est chère.
Cela n’était pas facile. Parce que je suis resté au chômage pendant un an. Le temps de trouver du travail, monter un orchestre, m’intégrer de nouveau, m’a pris plus de deux ans de galère. Mais je n’ai pas regretté de rentrer.
Comment trouvez-vous l’évolution de la musique au Sénégal ? Et quels conseils donneriez-vous aux jeunes musiciens qui, selon vous, chantent tous de la même manière ?
Il n’y a plus de recherche. Les gens ne cherchent que l’argent. Ce n’est plus comme avant où on s’enfermait pendant des mois, voire des années, pour sortir quelque chose de nouveau. On nous prenait pour des fous. On n’avait pas de quoi manger ; on prenait du pain et des arachides grillées comme repas. Et on dormait par terre. Mais le résultat est là. Cette action a aujourd’hui porté ses fruits. Maintenant, il suffit juste que quelqu’un ait une belle voix pour qu’on l’enregistre. Le chanteur sort un CD et ça s’arrête là. Leur œuvre ne dure pas. Il faut qu’ils prennent leur temps.
Etes-vous un incompris, vu la profondeur de vos œuvres ?
Je suis toujours resté le même. Je suis un Sénégalais d’hier.
Qu’est-ce qui vous dérange du Sénégal d’aujourd’hui ?
Il y a beaucoup de valeurs telles que l’honnêteté et la dignité qui disparaissent. Moi, je suis un être digne et libre. Je peux marcher pieds nus dans la rue. Je ne me cache pas ; je suis très accessible. Je suis chez moi. Parce qu’en Europe, même quand nous sommes en règle, la peur nous envahit lorsque nous croisons un policier. Donc, quand nous ne sommes pas libres chez nous, ça devient difficile. Ma liberté étonne les gens. Lorsqu’ils me trouvent dans un endroit public, ils se posent beaucoup de questions. Il faut être libre. L’essentiel, c’est de ne pas tomber dans la provocation.
par Oumou Wane
WUHAN, NOUS SOMMES TOUS ÉTUDIANTS SÉNÉGALAIS !
Tous ces politiciens qui disent qu’ils peuvent rapatrier les sénégalais en moins de trois jours cèdent tout simplement au populism
Chers étudiants sénégalais de Wuhan, vous n’êtes pas sans savoir que le pays parle beaucoup de vous et surtout pense fort à vous.
Alors que partout dans le monde la situation fait polémique, que le triste bilan provisoire du coronavirus augmente tous les jours, principalement en Chine, la planète tente de s’organiser contre une « très grave menace » pour le monde, selon l'OMS.
Vous imaginez que le sentiment général ici est à la solidarité sans faille pour vous autres, piégés en Chine par l’épidémie et le mot d’ordre est « ce sont nos compatriotes, il faut les aider ». Croyez-le, c’est émouvant et touchant de voir toute cette solidarité même si vous le savez notre beau pays, le Sénégal est sous l'emprise d'agitateurs professionnels, conscients de leur incapacité à gagner aujourd'hui ou demain le cœur des sénégalais à travers des élections démocratiques et qui s'acharnent à démotiver les citoyens.
Je passerai sur les polémiques autour de votre rapatriement, à part de vous dire que les détracteurs du président Macky Sall considèrent que c’est une faute de ne pas vous faire rentrer d’urgence au pays. Dans ce contexte de psychose mondiale, tout le monde comprend que vous soyez plus qu’impatients. La situation est humainement difficile pour vos familles, qui ont rencontré ce mardi 11 février le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, monsieur Amadou Bâ. Après quatre heures d’échanges fructueux, vos parents sont repartis rassurés. Car Dieu merci vous n’êtes pas atteints par le coronavirus et l’ambassadeur de Chine au Sénégal, Zhang Xun, se veut rassurant : « Ces étudiants sont en bonne santé. Il n'y a pas urgence à les rapatrier » et d’ajouter, « L'heure n'est pas à la panique. La situation reste maîtrisée ! ».
Mais les vraies raisons pour lesquelles Macky Sall ne peut prendre pour le moment le risque d’importation de la maladie sur le sol Sénégalais, sont multiples. D’abord le pays ne dispose pas des moyens logistiques et des infrastructures de riposte pouvant empêcher la propagation du coronavirus. Le virus se propage très vite et si vous n’avez pas assez de moyens, il peut décimer toute une ville en un rien de temps. Le même raisonnement a été celui des autorités du Rwanda ou de l’Ethiopie, la Chine est mieux préparée que tous les pays pour juguler l’épidémie.
Tristement, il y a sûrement aussi des raisons matérielles et tous ces politiciens qui disent qu’ils peuvent rapatrier les sénégalais en moins de trois jours cèdent tout simplement au populisme.
Le président Macky Sall a adressé un message de solidarité à Xi Jing Ping, président de la République de Chine qui a apprécié hautement l'attitude du gouvernement sénégalais et salue le comportement des citoyens face à cette épidémie. Les peuples chinois et sénégalais a rappelé l’ambassadeur constituent une communauté de destin, car ils se concertent régulièrement.
C’est pourquoi, je me félicite que contrairement à d’autres pays, volontiers donneurs de leçon sur nos affaires intérieures, il n’y ait pas eu chez nous de comportements racistes envers les ressortissants d’origine chinoise ou envers les touristes d’affaires chinois. Et j’adresse toute ma solidarité au peuple chinois frappé et meurtri par cette terrible épidémie.
Chers étudiants sénégalais de Wuhan, je veux vous dire, ayez foi en nos dirigeants, car ils veilleront sur vous et protègeront les intérêts du pays.
Tenez bon, restez gonflés à bloc car vous êtes nos héros et démontrez le courage et le sang froid de la nation sénégalaise. Face à votre abnégation, je veux lancer un appel à la mobilisation et demande aux Sénégalais par les réseaux sociaux, de rester en contact permanent avec vous pour prendre de vos nouvelles et suivre l’évolution de la situation.
Une fois cette épreuve terminée, je suis sûre que le pays tout entier reconnaitra votre mérite et que toute votre vie, une fois vos études achevées, on se souviendra de votre capacité à surmonter l’adversité et de votre motivation à défendre les couleurs de votre nation.
par Abdoulaye Wade
IL FAUT RAPATRIER IMMÉDIATEMENT LES SÉNÉGALAIS DE WUHAN
Si une maison brûle, on ne dit pas ‘’je vais réfléchir’’ - Nous ne devons pas laisser plus longtemps nos étudiants, leurs parents et amis dans l’angoisse
Le président Wade demande le rapatriement de nos 13 jeunes compatriotes qui vivent à Wuhan. Evidemment, il faut le faire avec précaution et ne pas exposer les Sénégalais au risque du coronavirus. Eux aussi ont droit à la santé.
Ce rapatriement doit être entrepris immédiatement car, si une maison brûle, on ne dit pas ‘’je vais réfléchir’’.
Toutefois on doit prendre des précautions pour que des malades n’importent pas dans notre pays les microbes d’une épidémie dangereuse qui expose la population entière.
Dans ce cas les précautions à prendre sont très simples.
Envoyer une équipe médicale constituée de médecins sénégalais qui, avec leurs collègues chinois, sélectionnent ceux qui ne sont pas atteints pour un rapatriement immédiat, les autres, s’il y en a, devant être traités sur place dans les hôpitaux chinois jusqu’à leur guérison totale ;
Les autres étudiants doivent être mis en quarantaine dans un pays très chaud car, selon les spécialistes, le risque de propagation au Sénégal est faible du fait que nous sommes un pays chaud.
Nous ne devons pas laisser plus longtemps nos étudiants, leurs parents et amis dans l’angoisse.
Je lance un appel à tous les pays africains sans exception, mais particulièrement ceux d’Afrique de l’Ouest. Dans le cas où il y aurait des ressortissants d’autres pays africains bloqués à Wuhan, nos pays pourraient mutualiser leurs efforts et organiser un rapatriement collectif dans le respect des mesures traditionnelles de précaution, notamment la quarantaine en pays chaud avant la rentrée à leur domicile.
«LA QUESTION DU TERRORISME N'EST PAS PRISE AU SERIEUX PAR LES AFRICAINS»
Le terrorisme est en train de miner le sahel et l’Afrique. Et pourtant, Dr Cheikh Tidiane Gadio pense que c’est une question qui n’est pas prise au sérieux par les Africains.
Le terrorisme est en train de miner le sahel et l’Afrique. Et pourtant, Dr Cheikh Tidiane Gadio pense que c’est une question qui n’est pas prise au sérieux par les Africains. Le député et ancien ministre des Affaires Etrangères l’a fait savoir lors du dernier jour du symposium en hommage à Samir AMIN.
Connu pour son panafricanisme, l´ancien ministre des affaires étrangères pense que l’implication des Africains n’est pas à la hauteur de la gravité de l’extrémisme religieux en Afrique. « La question du terrorisme n’est pas prise au sérieux par les Africains eux-mêmes et c’est à la limite compréhensible voire acceptable que le reste du monde dise : tant qu’eux-mêmes ne comprennent pas ce qui leur arrive, il ne fera rien », soutient Dr Gadio qui fustige par la même occasion certaines idées reçues selon lesquelles l’Afrique ne peut pas gagner le terrorisme parce que les pays sont pauvres.
A l´en croire, l’Afrique est un continent où on développe tous les pièges de tous les paradigmes erronés créés ailleurs et qui sont imposés au continent. Il est temps, insiste Dr Gadio, d’arrêter nos cinémas parce que le paradigme de nos développements est un faux paradigme.
De l’avis du parlementaire, le naufrage des Etats africains est évident et il est temps d’avoir le courage de marcher dans une nouvelle direction. «L’Afrique n’a pas d’avenir sans unité, donc faisons d’abord les Etats-Unis d’Afrique de l’Ouest pour aller après vers un grand ensemble », préconise l’ancien chef de la diplomatie qui souligne qu’il nous faut des leaders accélérateurs d’histoire et des leaders prêts parce que la question du panafricanisme est revenue en force. Il invite les Etats à dépasser les égoïsmes nationaux parce que c’est une attitude qui ne marchera pas.
Pour sa part, Dr Chérif Sy renseigne qu’il envisage d’organiser cette rencontre tous les deux ans. Selon l’économiste et non moins président du comité d’organisation du forum, il est prévu de mettre sur les fonts baptismaux une fondation qui va perpétuer les travaux de Samir Amin. Une visite a été organisée pour les participants, à la fin de la cérémonie, au Musée des civilisations noires.
«QUE LES PREDATEURS SOIENT SANCTIONNES A LA HAUTEUR DE LEURS ACTES»
Pape Moussa Sall et compagnie ont condamné avec la dernière énergie ces arrestations et actes délictueux à l’égard de cette « cible innocente et immature ».
Le mandat de dépôt décerné à douze enfants lors des affrontements entre forces de l’ordre et pêcheurs de Guet-Ndar, les abus sur des enfants à Ouakam et à Sacré-Cœur ont été au centre de la rencontre hebdomadaire de la Coalition nationale des Associations et Ong en Faveur de l’Enfance (Conafe). Pape Moussa Sall et compagnie ont condamné avec la dernière énergie ces arrestations et actes délictueux à l’égard de cette « cible innocente et immature ». Ils réclament la libération des enfants placés à la Mac de Saint-Louis et l’application de la loi dans toute sa rigueur contre les auteurs «pédophiles».
Le centre Keur Mame Fatim Konté sis aux Hlm cité Lamine, Sor, Saint-Louis a été hier le lieu de ralliement des membres de la Conafe et du Forum régional des Jeunes et Enfants Leaders (Forjel). Ces acteurs qui œuvrent dans le secteur de la protection de l’enfant se sont prononcés sur l’actualité, notamment le cas des enfants dans divers domaines. Sur la situation des enfants mineurs arrêtés et incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction de Saint-Louis lors des évènements malheureux de Guet Ndar, ils n’y sont pas allés par quatre chemins. C’est le coordonnateur régional de la Conafe, Pape Moussa Sall, qui est monté au créneau. « Nous regrettons vraiment tout ce qui s’est passé et déplorons par la même occasion les dégâts de part et d’autre. Nous rappelons encore une fois que les enfants qui y ont participé ne sont pas les instigateurs de ces faits mais juste des enfants. Ils doivent être donc traités comme tels. Tout le monde sait réellement que la place d’un enfant n’est pas à la prison. Il est souhaitable qu’ils soient placés sous la garde de leurs parents et que la clémence du juge leur soit accordée à la fin de l’instruction», a souhaité Pape Moussa Sall.« Il y a des élèves qui étaient en composition. Arrêtés, ils ne sont pas parvenus à subir ces épreuves. C’est épouvantable», s’est offusqué le coordonnateur régional. Sa thèse a été corroborée par Pape Mody Cissé.
Pour le président du Forjel, cette situation risque tout simplement d’avoir des conséquences néfastes pour les enfants arrêtés. C’est la raison pour laquelle il en appelle à la clémence du juge d’instruction. Les acteurs ont profité de cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie les abus dont sont victimes les enfants de Ouakam et Dakar Sacré-Cœur. « Nous demandons à toutes les associations de protection de l’enfance de se lever pour que de tels actes ne se reproduisent plus et que les auteurs soient sanctionnés à la hauteur de leurs actes», a pesté Pape Moussa Sall qui précise : «Quelle que soit la pression, la loi doit être appliquée dans sa rigueur.»
Par Missira Ngone Pierre
LA DANSE DES LOUPS
Le jeu d’ombres entre les acteurs politiques est le reflet de la crise de gouvernance et de la fragilité politique que le Sénégal connait depuis février 2019.
Le jeu d’ombres entre les acteurs politiques est le reflet de la crise de gouvernance et de la fragilité politique que le Sénégal connait depuis février 2019. Permettez moi d’utiliser le titre du film américain produit par un réalisé par Kevin Costner en 1990 et tiré du roman adapté d’un roman de Michael Black écrit en 1988 pour illustrer mon propos dans ce théâtre de mauvais gout offert au peuple sénégalais par une frange de baroques. Depuis l’élection du Président de la république du Sénégal pour son deuxième mandat, le pays connait une convulsion politique sans précédent a la mesure des défis qui se posent aux partis au pouvoir.
La logique politique nouvelle indique qu’après chaque élection tous ceux qui se sont mobilisés pour la victoire de leur candidat s’attendent à des dividendes politiques. Ce qui se traduit par une ligne de fracture entre les militants de la première heure et celle de la 25em heure. Le contexte actuel renvoie au bégaiement de l’histoire sur les conditions qui ont prévalu dans les bastions des deux plus grands partis à savoir le PS et le PDS avant la défaite de leurs champions. Toute chose étant égale par ailleurs, beaucoup d’interrogations fusent sur l’avenir de toute cette caste politique sans profession particulière qui ne doit son salut qu’à la volonté du prince ou par leur reconversion pour ne pas dire transhumance multiforme. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre cette ébullition à la fois du front politique et du front social sous une toile de fonds de délation et d’immobilisme.
LE JEU DES PERROQUETS
Selon Bourdieu, le champ politique est devenu le lieu d'une concurrence pour le pouvoir, qui s'accomplit par l'intermédiaire d'une concurrence pour les profanes, ou, mieux, pour le monopole du droit de parler et d'agir au nom d'une partie ou de la totalité des profanes. " L’inflation du discours politique des seconds couteaux pour déflorer les pensées secrètes des uns et des autres dit-on ne donne pas la légitimité et la qualification à ces porteurs de discours plein de haine, de calculs politiciens et de rapine. Il faut comprendre les sorties de Gaston la gaffe, de Farba Ngom, de Moustapha Diakhate , de Moustapha Cisse Lo et de tant d’autres qui vont s’y ajouter comme seconds couteaux pour alimenter une symphonie mal arrangée. Le Sénégal est à la croisée des chemins avec un basculement de l’échelle des valeurs dominantes de Diom, de souteureu et de kersa au profit des raccourcis avec la mendicité à cols blancs. Nous sommes entrain de payer le dividende de la politique par l’argent, les seconds couteaux pour ne pas dire mercenaires de la guérilla politique en cours doivent mériter leurs salaires.
Tous les coups sont permis y compris au bas de la ceinture. Il y a comme qui dirait une danse des ombres que personne n’arrive à capter. Le chemin pour 2024 est plein d’embuches, et c’est la période des incertitudes qui sont vécues comme celle des traitants d’arachide en son temps. La principale force politique à travers l’APR et BBY va-t-elle survivre à ces coups portés sur ses flancs pour rappeler au prince son devoir moral de clarification de sa posture politique avant terme. Le sabre brandi à tous ceux qui prononcent sur la possibilité et non possibilité du troisième mandat illustre le virage gaulliste du présidentialisme ambiant. Le tournant bonapartiste va-t-il survivre aux coups de boutoir multiformes portés sur le début du deuxième mandat. Les initiatives annonciatrices de la volonté de renforcer le dialogue politique, version cosmétique et liquidatrice des acquis des assises nationales, les retrouvailles entre les deux Présidents Wade et Sall dés après la victoire aux élections présidentielles traduisent la quête d’une nouvelle dynamique politique qui accélère la crise au sein de l’APR sur des questions de repositionnement pour l’avenir immédiat avant et après 2024.
CHARBONS ARDENTS
La disparition du poste de Premier Ministre , libération surprise de Khalifa Sall, la gestion chaotique de la communication politique sur l’affaire Petrotim, l’arrestation d’un responsable politique de l’APR pour trafic de faux billets ; le cleaning day, l’ébullition du front social avec l’augmentation des prix de l’électricité, les saisies record de drogue, les grèves à répétition de l’enseignement secondaire et universitaire, la multiplication de toutes les formes de violence envers les femmes, les ascendants, les crimes abjects, les émeutes de Mbour, Guet Ndar, le rôle d’avant-garde de la société civile à travers Nio lank par rapport aux partis politiques d’opposition aphones exposent et fragilisent d’avantage le Président aux avants poste sans disposition de déminage et sans cohérence gouvernementale. Aujourd’hui alors que des menaces sécuritaires lourdes pèsent sur le Sénégal, toutes les conditions sont réunies pour accélérer la crise de gouvernance, de leadership et le manque de lisibilité politique. Les traitants politiques, sociaux, religieux, économiques cheminent vers 2021 pour les locales, 2024 pour les présidentielles sont à leurs marques avec des faux départs en vue.
Le rapport attendu du comité national du dialogue politique pris pendant un mois à se constituer formellement, à définir des termes de références va-t-il accoucher d’une configuration de gouvernement d’union nationale de gestion du pétrole et d’accord pour un troisième mandat ? La dynamique au sein de l’APR troublée par une ambivalence de la communication politique occupée à faire de la communication de crise comme les sapeurs pompiers. Depuis l’avènement de la démocratie multi partisane, l’autorité politique s’entretient et se valorise sous forme de mise en scène et de récit pour alimenter le rêve des citoyens. Au cœur de sa légitimité politique, on trouve la perte de confiance des citoyens par rapport au pouvoir, qui est devenu un phénomène mondial accéléré par les nouveaux medias sociaux. Tous les politiques sont astreints à une forme de théâtralisation du champ politique pour reprendre Georges Balandier. Les faits sociaux sont des faits de communication, de langage des faits symboliques. Actuellement nous sommes en plein dans la théatrocratie avec ce qu’on pourrait traduire par le théâtre baroque, un style basé sur l’ostentation, le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l'antithèse. Les acteurs passent d'une palette de sentiments à une autre en fonction des situations.
Les Farba , Gaston la gaffe , les deux Moustapha, Serigne Mbacke Ndiaye, Mame Mbaye Niang, Boune Abdalah Dione sont les faces hideuses de l’iceberg en attendant la mise en scène des premiers maillons de la chaine que les sénégalais vont juger par leurs actes Le champs politique a trois conséquences qu’il faut comprendre et bien analyser à savoir pour Bourdieu ‹‹ un effet de censure en limitant l’univers du discours, et, par là, l’univers de ce qui est pensable politiquement, à l’espace fini des discours susceptibles d’être produits ou reproduits dans les limites de la problématique politique comme espace des prises de position effectivement réalisés dans le champ, c’est-à-dire socio-logiquement possibles étant donné les lois régissant l’entrée dans le champ ».
La fragilisation de la gouvernance au Sénégal avec une forme d’impunité systématique des décideurs politiques et une boulimie des investisseurs étrangers surtout français suscitent plusieurs interrogations et rappellent à plusieurs égards la situation du Mali avant la chute de Amadou Toumani Touré et celle du nord est du Nigeria pan essentiel du bassin du lac Tchad.
Missira Ngone Pierre
Consultant en Planification
Par Ibrahima SENE
BANALISATION DU VANDALISME, PRINCIPAL DANGER A LA STABILITE DU PAYS
Ce qui vient de se passer à St Louis suite aux problèmes des licences de pêche, n'est ni fortuit, ni inédit. C'est l'aboutissement de la banalisation du vandalisme dans notre pays.
Ce qui vient de se passer à St Louis suite aux problèmes des licences de pêche, n'est ni fortuit, ni inédit. C'est l'aboutissement de la banalisation du vandalisme dans notre pays. Les Sénégalais pensent qu'ils ont le droit de saccager des biens publics et privés pour exprimer leur colère en toute impunité, tout en se dressant de " lauriers" de combattants de leur cause qu'ils estiment juste.
C'est ainsi que des Etudiants, pour exiger le payement de leur bourse à temps, ou, pour exiger de manger gratuit en l'absence de la bourse, se livrent sans conséquence aucune pour eux, à saccager le patrimoine de nos Universités laborieusement acquis à la sueur de notre peuple.
De même, des organisations musulmanes, s'adonnent à vandaliser un tribunal pour exiger que le droit ne soit pas dit, en tentant de bloquer un procès intenté à l'encontre des siens. Même des gens déguerpis de leur occupation irrégulière de l'espace publique, ou, non contents de leur indemnisation suite à leur déguerpissent pour intérêt public, s'autorisent à bloquer la circulation et à dégrader le patrimoine routier en y brulant des pneus. Et comment ignorer le droit que se sont donnés des "jakartaman" de s'attaquer aux forces de police, et même à des patrimoines de l'Etat aussi symboliques que les Commissariats, pour protester contre des tracasseries policières ?
Devant tous ces actes d'incivisme et de vandalisme, l'opinion publique, forgée par certains médias privés et certains réseaux sociaux, exige de la clémence auprès du Président de la République, sous prétexte de maintien de la paix civile! L'on ne se rend même pas compte que, ce faisant, on s'attaque même au maintien de la paix civile que l'on prétend conserver, en érigeant l'impunité comme mode de traitement de l'incivisme et du vandalisme. Ce qui est surtout très grave, c'est la complaisance des organisations de Défense de l'Etat de Droit, qui n'hésitent plus de monter au créneau à chaque moment, pour empêcher l'Etat de faire dire le droit en toute transparence garantie par les procédures pénales de notre pays. Et cette complaisance est d'autant plus nocive, qu'elle conforte le comportement des lobbies ethniques, régionalistes, confrériques, religieux, et porteurs de valeurs culturelles occidentales comme l'homosexualité, pour empêcher que les dispositions et les procédures de notre Code Pénale, soient strictement observées, quelque soit l'origine des incriminés, surtout quand ils sont pris en flagrant délit .
L'incivisme et le vandalisme doivent être montrés à l'index et exiger l'application des lois et règlements contre tous les contrevenants quelque soit le statut social ou l'activisme des lobbies. Il y va de notre sécurité à tous, et de la stabilité de notre pays. Ne laissons pas l'incivisme et le vandalisme devenir la norme d'expression du mécontentement, dan notre pays où le droit à des manifestations publiques est un droit constitutionnel organisé dans e cadre de la Loi.
Ainsi dans notre pays, l'incivisme et le vandalisme doivent être combattus sans état d'âme par tous les républicains et démocrates, adeptes de l'Etat de Droit.
Ibrahima SENE
PIT/SENEGAL
«LES GENS PEINENT A AVOIR LA DEPENSE QUOTIDIENNE DANS CE PAYS»
Se disant un des jeunes membres fondateurs du parti, au pouvoir l’APR, Lass Badiane, conseiller municipal à la commune de Grand Yoff, est connu pour son franc-parler qui le fait sortir du lot des politiciens adeptes de la langue de bois.
Se disant un des jeunes membres fondateurs du parti, au pouvoir l’APR, Lass Badiane, conseiller municipal à la commune de Grand Yoff, est connu pour son franc-parler qui le fait sortir du lot des politiciens adeptes de la langue de bois. Dans cet entretien accordé au Témoin, ce jeune entrepreneur aborde les sujets brûlants de l’actualité notamment le tollé suscité par les rapports de la Cour des comptes ainsi que le rapatriement des Sénégalais coincés en Chine par le coronavirus. Sur la problématique du chômage, il dit avoir pu mesurer les difficultés que rencontrent les jeunes pour trouver de l’emploi.
Le TEMOIN : L’actualité reste dominée par le tollé suite à la publication de trois rapports de la Cour des comptes dans lesquels plusieurs pontes du pouvoir son épinglés pour des pratiques de gabegie dans la gestion des deniers publics. Quelle lecture faites-vous de ces scandales ?
Lass BADIANE - C’est vrai que nous avons tous noté, à travers ces rapports, des manquements dans la gestion des ressources publiques. Cependant, il faut aussi admettre que le président de la République, dans sa volonté d’instaurer la bonne gouvernance, a restructuré ce corps de contrôle en y ajoutant des chambres comme celle qui s’occupe de la discipline financière et une autre chargée de vérifier la gestion des collectivités territoriales. Dans la même logique, il a réactivé aussi la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite), la CENTIF (Cellule nationale de traitement de l’information financière) ainsi que l’Armp (Agence de régulation des marchés publics) qui sont toutes des organes qui jouent pleinement leur rôle dans le cadre de l’assainissement de la gestion des finances publiques. Cela dit, en ce qui concerne les rapports publiés par la Cour des comptes, il est important de savoir que la plupart des manquements signalés sont des fautes d’ordre administratif. C’est pourquoi il faut faire très attention à certaines informations véhiculées par des opposants.
Pourtant sur votre page Facebook, vous avez souligné que le président de la République, dans sa volonté d’instaurer la bonne gouvernance, va saisir la justice pour éventuellement sanctionner tous les gens épinglés par ce rapport. Et paradoxalement, aujourd’hui on parle de la mise en place d’une commission qui va se pencher sur les dits rapports. Est-ce cohérent avec les règles dans un Etat de droit où il revient à la justice d’établir la culpabilité où l’innocence de tout citoyen ?
C’est vrai. Les directeurs de sociétés publiques où parapubliques à qui le chef de l’Etat a donné des responsabilités ont le devoir de gérer les deniers publics de manière saine. Parce que le président de la République ne peut pas prôner une gouvernance sobre et vertueuse et que l’impunité demeure dans le pays. Il y va de la confiance que les Sénégalais accordent au président Macky Sall mais aussi de l’avenir du pays. Par ailleurs, la plupart des Sénégalais pensent que tant que la justice pénale ne se saisit pas d’un dossier, il n’y aura pas de sanctions. Ce qui n’est pas le cas dans la mesure où il y a d’autres sanctions administratives qui peuvent être infligées à des dirigeants fautifs dans l’exercice de leurs fonctions. Donc la mise en place d’une commission peut être aussi une alternative pour se pencher sur les rapports produits par les organes de contrôle. D’autant plus que la Cour des comptes formule des recommandations mais ne propose pas des sanctions. Et sur la base de ces recommandations, des enquêtes sont faites qui ne vont pas forcément prouver que tel ou tel directeur est un délinquant financier.
Dans le domaine sanitaire, la polémique relative au rapatriement de nos compatriotes établis à Wuhan, l’épicentre du coronavirus, fait rage. Le président Macky Sall a clamé l’impuissance de l’Etat à pouvoir rapatrier les étudiants sénégalais se trouvant dans cette ville. Un tel aveu est glaçant non ?
Le président de la République n’a pas dit que l’Etat est impuissant face à cette situation. Il n’a fait qu’agir de manière responsable en disant la vérité aux Sénégalais. Quand le président dit que nous n’avons pas les moyens, il ne fait pas allusion aux moyens financiers. Car cet aspect seul ne règle pas le problème. Pour preuve, la Chine avec tous ses moyens financiers, et bien qu’elle a pu construire un hôpital en dix jours seulement, n’arrive toujours pas à freiner cette épidémie de coronavirus. Donc le problème est très complexe. Et nos concitoyens qui sont là-bas, personne ne sait s’ils sont contaminés ou pas. D’ailleurs, le chef de l’Etat Macky Sall a fait savoir qu’ils font l’objet d’une attention particulière de la part des autorités sénégalaises. Il y a la carte de la diplomatie qui est en train d’être jouée pour trouver une solution. Et vous savez que les questions diplomatiques ne riment pas avec le tintamarre.
Lass ! Récemment dans une missive ouverte intitulée ‘Deuk bi mettina’, vous faisiez état de la persistance du chômage pour alerter le président Macky Sall sur la morosité du climat socioéconomique dans le pays. Est-ce à dire que vous-même reconnaissez que le chef de l’Etat n’a pas tenu ses promesses de création d’emplois?
Vous savez, moi, je suis un républicain dans l’âme. Je fais partie des jeunes membres fondateurs de l’APR. Et quand je vois qu’il y a des personnes qu’il a responsabilisées et qui, malgré sa volonté de faire bouger les lignes, sont incapables de traduire sa vision en pratique, je les dénonce. Quand ça marche, j’applaudis des deux mains mais quand ca ne marche pas, j’use de ma plume ou de ma voix pour dire tout haut ce que les populations ressentent. Parce qu’il faut le rappeler, le président Macky Sall a été élu et réélu sur la base d’un programme dans lequel la question de l’emploi des jeunes occupe une place déterminante. Or, moi, je vis dans la banlieue et je me déplace souvent à l’intérieur du pays dans le cadre de mes activités professionnelles. De là, j’ai pu mesurer les difficultés que rencontrent les jeunes pour trouver de l’emploi. Les gens peinent à avoir la dépense quotidienne. Par conséquent, étant une voix autorisée dans le parti au pouvoir, quand je vois des choses qui ne marchent pas j’alerte afin que des mesures idoines puissent être prises afin de redresser ce qui ne va pas.
D’aucuns estiment que, par cette posture, vous jouez dans le chantage pour vous faire remarquer afin d’être servi en contrepartie. Dites-nous d’où vient ce regard critique que vous portez sur la gestion des affaires du pays ?
Ceux qui me connaissent bien savent que je crois à la vision du président Macky Sall. Je l’accompagne depuis 2008 et je n’ai jamais cherché à bénéficier d’aucun poste de nomination. D’ailleurs, la dernière fois que j’ai rencontré le président, je lui ai dit que je le soutiens sans condition. Je ne fais pas partie d’un groupe ou d’un lobby. Je ne connais la maison d’aucun responsable ni d’un ministre. Donc, ce que les gens disent ne m’ébranle pas.