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30 juillet 2025
L'AVEU DE L'ÉTAT FACE À LA HAUSSE DES LOYERS
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a invoqué des ‘’difficultés’’ pour le gouvernement de faire appliquer la loi de 2014 sur la baisse des loyers
Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdou Karim Fofana, a invoqué des ‘’difficultés’’ pour le gouvernement de faire appliquer la loi de 2014 sur la baisse des loyers, a-t-on appris samedi auprès de l’Assemblée nationale.
‘’Il (le ministre) reconnaît les difficultés rencontrées dans l’application de la loi de 2014 sur la baisse des loyers à Dakar, dont l’objectif majeur était de soustraire les locataires aux injustices des bailleurs, tout en aidant à réduire les charges des ménages’’, affirme un rapport de la commission des finances de l’institution parlementaire, dont l’APS a obtenu une copie.
‘’Pour pallier les contraintes de son effectivité et surmonter les difficultés constatées’’ dans l’application de cette loi, ‘’le chef de l’Etat a [demandé] l’assainissement du secteur par une profonde réorganisation des professions de promoteur et d’agent immobiliers’’, ajoute le document, citant le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
Selon le texte, Abdou Karim Fofana a annoncé aux membres de la commission des finances la création prochaine d’un ‘’observatoire de l’immobilier’’, dont l’une des missions sera d’‘’étudier les tarifs des loyers par zone’’, en vue d’une meilleure application de la loi sur les loyers.
Certains promoteurs immobiliers ont refusé d’appliquer cette loi, d’autres les ont rejoints dans ce refus, des mois ou des années après l’entrée en vigueur de la baisse des loyers, au grand dam des locataires.
Les députés ont examiné samedi matin le projet de budget du ministère de l’Urbanisme pour 2020. Le gouvernement va octroyer 75.633.732.151 francs CFA à ce département ministériel.
La rubrique ‘’pilotage, gestion et coordination administrative’’ va bénéficier d’une allocation de 1.812.302.784, selon un rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Les crédits alloués à la rubrique ‘’aménagement et développement urbain’’ s’élèvent à 10.319.339.000 francs, ajoute le document remis aux journalistes lors de l’examen du budget par les députés réunis en séance plénière.
Le logement, la construction d’équipements et d’infrastructures publics bénéficient de 39.772.670.161 francs.
Le gouvernement a prévu 23.729.420.206 francs CFA pour le cadre de vie.
POUR LA REDÉFINITION DES RAPPORTS AVEC LA FRANCE
Nous considérons l’interpellation irrévérencieuse de Macron à l’endroit des chefs d’Etat du Sahel comme une opportunité pour tourner la page de l’impérialisme français - DÉCLARATION CONJOINTE DE PLUSIEURS ORGANISATIONS ET PERSONNALITÉS AFRICAINES
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration commune de plusieurs organisations et personnalités africaines de divers horizons, datée du 6 décembre 2019, appelant les chefs d'État du continent à redéfinir les rapports avec la France.
"Lors du récent sommet de l’OTAN tenu à Londres les 3 et 4 décembre 2019, le président français Emmanuel Macron a directement interpellé les chef d’Etat du G5 Sahel au sujet de l’éventuelle am- biguïté qui existerait entre la présence de forces militaires françaises dans le Sahel et l’expression de « mouvements anti-français » en Afrique francophone. Il s’est également permis de convoquer tous les chefs d’Etat du G5 Sahel en France, à Pau, le 16 décembre prochain, pour les entendre « clarifier leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale » concernant la présence des forces militaires françaises dans cette zone.
L’opinion publique africaine a été choquée et outrée par le ton des propos et par la manière dont le président français s’est adressé à ceux qu’il aurait dû considérer comme ses pairs.
Nous condamnons fermement cette attitude arrogante du Président Emmanuel Macron, que nous percevons comme un manque de respect vis-à-vis des chefs d’Etat des pays cités et de leurs peuples.
Faut-il rappeler au Président Macron que les pays Africains font partie de la « communauté interna- tionale » dont il s’improvise porte-parole sans être mandaté à cet effet ?
Les peuples africains réclament depuis longtemps l’abolition des relations néocoloniales entre la France et ses anciennes colonies, lesquelles s’exercent à travers le franc CFA, les accords écono- miques et financiers léonins, les accords de defenses iniques, le soutien aux régimes dictatoriaux, la présence de troupes françaises, etc.
A travers ses interrogations à l’endroit des chefs d’Etats du G5 Sahel (« Souhaitent-ils notre pré- sence ? Ont-ils besoin de nous ? »), Emmanuel Macron remet au goût du jour une question lanci- nante à laquelle les dirigeants africains ont été confrontés au congrès du Parti pour le Rassemble- ment Africain de Cotonou en juillet 1958 et à la conférence de Brazzaville en Août 1958 : choisir entre une indépendance immédiate des Etats d’Afrique francophone et la perpétuation d’une communauté déséquilibrée et asymétrique avec la France.
Il est évident que notre présente déclaration s’adresse d’abord aux chefs d’Etat du G5 Sahel (Bur- kina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad). Nous les exhortons à ne pas se rendre à Pau le 16 Décembre. Nous leur recommandons de se concerter dans les meilleurs délais en vue de préparer une réponse commune à l’interpellation du président de la République française.
Cette déclaration s’adresse ensuite à l’ensemble des chefs d’Etat de la CEDEAO ; nous leur deman- dons l’organisation, dans les meilleurs délais, d’un sommet des chefs d’Etat afin de dégager des mesures effectives permettant la restauration de la paix dans le Sahel et la relève des troupes fran- çaises.
Notre déclaration s’adresse également aux chefs d’Etats membres de l’Union Africaine qui doivent saisir la gravité de l’heure et s’engager résolument aux côtés des Etats du G5 Sahel à prendre en main la sécurité et le maintien de la paix dans la zone.
Nous demandons aux chefs d’Etat de mettre en place, avec les experts africains, universitaires, mili- taires, organisations de la société civile, etc., une stratégie de sortie de la France du dispositif sécu- ritaire dans le Sahel et sur les implications de cette sortie dans d’autres secteurs, notamment la poli- tique monétaire ( le franc CFA), l’exploitation des ressources naturelles, la stabilité institutionnelle, etc.
Aux Nations Unies, et aux organisations internationales des droits de l’homme, nous demandons une mission spéciale d’observation au Sahel pour évaluer la présence de la France dans la zone.
Enfin, cette déclaration s’adresse aux peuples africains du G5 Sahel, de l’espace CEDEAO, de l’Afrique tout entière et de sa diaspora. Nous les appelons à se mobiliser pour exiger le retrait des troupes françaises en Afrique.
Nous considérons l’interpellation irrévérencieuse d’Emmanuel Macron à l’endroit des chefs d’Etat comme une opportunité pour tourner la page de l’impérialisme français en clarifiant définitivement les relations diplomatiques, les conditions et cadres d’intervention de la France dans les pays afri- cains de la zone franc.
Nous croyons, en effet, que l’heure du choix décisif du rejet définitif de la domination historique de l’Etat français sur nos terres et sur nos Etats a sonné.
Ce choix dépendra de notre capacité à former un bloc entre nos peuples et à nous libérer de la Fran- çafrique, le système inique et pernicieux mis en place par le Général de Gaulle au moment de la prétendue accession à l’indépendance des colonies françaises d’Afrique.
Peuples d’Afrique, levez-vous ! Ensemble, en bloc, mettons fin à l’impérialisme français en Afrique !
Ont signé cette déclaration, les organisations et personnalités ci-dessus :
Organisations :
Groupe de travail du Rapport Alternatif Sur l’Afrique (RASA) - Afrique),
Leadership, Ethique, Gouvernance et stratégie pour l’Afrique (LEGS- Africa),
Africtivistes, réseau des bloggers africains,
MEMOIREs et PARTAGES (Bordeaux, France),
Cercle Humaniste d'Engagement et de Réflexion pour l'Avenir de l'Afrique (CHERPAA- Paris, France),
Personnalités indépendantes :
Koulsy Lamko, Universitaire, Écrivain (Tchad),
Luc Damiba, expert anti-corruption ( Burkina Faso),
Makhily Gassama, ancien Ministre, Essayiste (Sénégal),
Boubacar Boris Diop, Écrivain (Sénégal),
Mamadou Diop, essayiste, ancien Secrétaire general du Ministère de l’intérieur ( Senegal), Ndongo Samba Sylla, Economiste-chercheur, essayiste. ( Senegal),
Didier Awadi , artiste musicien international"
par Bosse Ndoye
FRANCE-AFRIQUE NOIRE FRANCOPHONE, DES RELATIONS UBUESQUES !
L’intervention de Macron sur la présence de l’armée française dans le Sahel aura au moins eu le mérite de nous pousser à nous poser certaines questions. Qu’avons nous fait pendant bientôt 60 ans « d’indépendance » ?
« Paris intervient, et on dénonce son ingérence, voire son « néocolonialisme » ; Paris s’abstient, et on lui reproche son « indifférence », on lui rappelle sa « responsabilité historique», cette phrase tirée de l’avant-propos de Comment la France a perdu l’Afrique[1] – quoique discutable à bien des égards - semble bien décrire le paradoxe et la complexité des relations qu’entretient la France avec ses anciennes colonies de l’Afrique noire francophone.
En effet, ces relations sont pour le moins ambigües et ubuesques. Pour autant, elles semblent toujours subsister, d’une part, à cause entre autres de la pusillanimité de certains chefs d’État africains, obnubilés par le pouvoir, qui veulent être indépendants sans pour autant avoir le courage de couper le cordon ombilical colonial les liant à l’ancienne métropole. Sans doute pensent-ils qu'en se mettant au service de la France - souvent au détriment de leur peuple - celle-ci pourrait leur servir de rempart en cas de menaces, aussi bien internes qu’externes, pouvant leur coûter leur pouvoir qu’ils veulent souvent pérenne. D’autre part, avec son attitude velléitaire, son double langage et surtout son éternel refus de décoloniser complètement afin préserver ses intérêts économiques, politiques et géostratégiques…l’ancienne métropole prône une rupture tout en restant présente sur le continent avec ses nombreuses bases militaires et corrélativement ses interventions innombrables et interminables. Une bonne soixantaine[2] depuis les proclamations officielles des indépendances au début des années 60.
Tout en reconnaissant le rôle important que joue l’Afrique dans le maintien « du prestige et du pouvoir de la France » dans le monde - dans son livre dont le titre est pour le moins évocateur : L’Afrique, notre avenir -, Jacques Godfrain, ancien ministre de la coopération sous Chirac, à l’instar de nombre de ses compatriotes politiciens, qualifie fallacieusement et hypocritement ces rapports de domination néocoloniale de relations d’amitié et d’intimité : « C’est ainsi : grâce à ce lien avec l’Afrique, la France ne sera ni le Liechtenschtein ni même l’Allemagne. Nous sommes un pays à part en Europe. Aux Nations-Unies, grâce à l’Afrique, nous pesons plus lourd que notre population, notre superficie ou notre produit intérieur brut. L’Afrique est pour nous un levier formidable. Petit pays, avec une petite force, nous pouvons soulever la planète parce que nous sommes en relations d’amitié et d’intimité avec quinze ou vingt pays africains[3]. ». François Mitterrand a été, quant à lui, plus direct et moins ambigüe : «Il est des domaines non négligeables, un pré-carré, dont je revendique, lorsqu'il est empiété, qu'il soit reconquis et rendu à la France. Dans ce pré-carré, je distingue en premier notre langue, notre industrie et notre sécurité, qui sont autant de fronts où garder nos défenses sans les quitter des yeux. Que l'une cède et la citadelle cédera[4]".
Les agissements de la France sur le continent, depuis la fin officielle de la colonisation, sont en droite ligne avec la défense de ce pré-carré que revendiquait l’ancien président socialiste. Ce qui va souvent à l’encontre de la souveraineté de ses anciennes colonies. Ce n’est dès lors pas alors étonnant que le divorce, qui y a été prononcé il y a plus d’un demi-siècle entre elle et nombre de ses anciennes colonies ne soit pas totalement consommé. Mais cette relation incestueuse qui perdure semble symbiotique. Car autant Paris est attaché à la préservation des intérêts de toutes sortes qu’il peut tirer de son pré-carré, autant certains dirigeants avec qui il est en complicité dans la défense de ceux-ci y sont prêts à lui obéir au doigt et à l’œil en contrepartie du soutien qu’il leur apporte pour la préservation de leur pouvoir. Paul Biya, Faure Gnassingbé et Idriss Deby - pour qui la France a dû envoyer des mirages afin neutraliser les rebelles de l'UFR qui menaçaient son pouvoir au mois de février dernier- et Blaise Compaoré qui a été exfiltré vers la Côte-d’Ivoire après moult tentatives infructueuses de le maintenir au pouvoir ne diront pas le contraire. Bien que l’on soit loin du temps des opérations aussi ostentatoires qu’humiliantes, comme le fut le cas de l’opération Barracuda, parce que le contexte international ne s’y prête plus, les interventions françaises semblent avoir pris d’autres formes avec le prétexte ou la raison fourre-tout de la lutte contre le terrorisme ou le jihadisme islamiste et les cache-sexes de l’ONU et/ou de l’U.A…servant à donner des semblants de légalité internationale à des opérations ayant des visées inavouées.
Concernant les propos récents du président Macron, en plus d’être discourtois à l’égard de ses homologues africains, ils sont pour le moins hypocrites. Comment comprendre qu’un pays qui a réduit tes grands-parents en esclaves pendant des siècles, tes pères en colonisés pendant plus de cent ans puisse un beau jour envoyer ses fils pour sécuriser les tiens sans contrepartie ? Il faudrait être naïf pour croire que la France, devenue aussi humaniste et compatissante envers ses anciens colonisés, agit par philanthropie au Mali comme tente de la faire croire Macron. Il ne faudrait perdre de vue le sous-sol de ce pays regorge de ressources naturelles et que l'uranium nigérien, qui n'est pas très loin est à sécuriser. Sans mentionner les Américains et les Chinois qui attendent un faux-pas de la France dans son pré-carré pour l’y remplacer. Le président français a omis de mentionner ces choses-là. Il a aussi oublié de dire qu'aucun pays au monde n'envoie ses soldats pour les faire tuer pour les beaux yeux d'un autre, fût-il prétendument ami, sans contrepartie. S'il y a un sentiment anti-français grandissant sur le continent, comme il l’a noté, c'est parce que les Africains en ont assez des double-jeux, de l’arrogance, du paternalisme et des humiliations que son pays fait subir à nombre d’entre eux sur leur propre sol. De plus, « Ça n’existe nulle part, des bruits de bottes étrangères agréables aux oreilles,» comme disait Boubacar Boris Diop[5].
Malheur étant bon a quelque chose, le discours du président Macron permettra peut-être de mettre certains de ses homologues africains devant leurs contradictions et leurs mensonges. Car ce qu’ils disent dans leur pays et devant leur peuple est souvent différent de ceux qu'ils racontent une fois enfermés à l'Élysée, et les accords qu'ils y signent sont souvent méconnus de leur peuple.
D’aucuns diront certainement que c’est trop facile de critiquer et d’accuser les Occidentaux à chacune de leurs interventions, parfois nécessaires sur le continent africain ; que si les Africains sont incapables d’assurer la sécurité de leurs concitoyens et celle des ressortissants étrangers sur leur sol, il faudrait que quelqu’un d’autre le fasse à leur place. À ceux-là il faut répondre, qu’ils n’ont pas tort, mais ce sont souvent ces pays occidentaux qui jouent aux pompiers et aux pyromanes, qui allument des feux qu’ils s’empressent d’éteindre afin légitimer leur présence sur le sol africain pour des raisons économiques, politiques et/ou géostratégiques.
Au final, l’intervention du président Macron sur la présence de l’armée française dans le Sahel aura au moins eu le mérite de nous pousser à nous poser certaines questions. Qu’avons nous fait pendant bientôt 60 ans « d’indépendance » ? Ne serait-il pas temps de mettre sur pied une force africaine forte qui assurerait la sécurité sur le continent afin d’éviter les ingérences des puissances étrangères néocoloniales ? Un continent incapable d’assurer sa propre sécurité militaire, sanitaire, alimentaire et tutti quanti ne pourra jamais se développer. « La sécurité précède le développement », nous disait Cheikh Anta Diop. La véracité de cette assertion se confirme chaque jour que Dieu fait.
[1]Antoine Glaser, Stephen Smith, Comment la France a perdu l’Afrique, p.9
[4] Réflexion sur la politique extérieure de la France. Introduction à 25 discours (1981-1985) p.14, Philippe Marchesin, Mitterrand, l’Africain, Politique Africaine n. 58
[5] Boubacar Boris Diop, La gloire des imposteurs, livre coécrit avec Aminata Traoré, p.138
par Tierno Monénembo
LA FRANCE ET NOUS
Alimenté par des douleurs issues du passé colonial, le sentiment anti-français est maintenant bien explicite. Mais comment en est-on arrivé là ?
Paradoxal ! L'irruption dans les années 1960 de l'avalanche des indépendances n'a pas éloigné la France de ses anciennes colonies. Au contraire, les liens se sont raffermis, diversifiés, complexifiés. Les liens économiques ont débordé des sphères traditionnelles de la banane et de l'ananas, du café et du cacao pour atteindre les zones plus sophistiquées du pétrole et du gaz, des métaux rares, de l'uranium et de l'économie numérique.
Évolution
Mais ce sont les relations culturelles et humaines qui ont subi l'essor le plus fulgurant. Aujourd'hui, le petit Noir, le petit Arabe de France ne sont plus des immigrés, ce sont des Français à part entière. Les dieux du stade ne s'appellent plus Kopa, Just Fontaine, Platini ou Rochereau. Ils s'appellent Zidane, Benzema, Mbappé et Pogba. Bon nombre de personnalités politiques portent des noms à consonance africaine : Safia Otokoré, Rama Yade, Rachida Dati, Sibeth N'Diaye. Les nègres et les bougnoules d'antan ne rasent plus les murs. Ils donnent des ordres à l'Élysée, ils sévissent dans les cabinets ministériels, ils siègent au Palais-Bourbon. Même si demain, les Le Pen venaient au pouvoir, ces gens-là resteraient en France et plus français que jamais.
L'évolution est tout aussi significative, de l'autre côté de la Méditerranée. Les Africains parlant français sont dix fois plus nombreux qu'au temps colonial. Et à force de se gaver d'attiéké et de n'dolé, les Français de Dakar, de Niamey et d'ailleurs ne pigent plus rien à la neige.
On voudrait se mettre à rêver. On voudrait se dire que le monde est nouveau ; que les démons du passé ne sont plus qu'un lointain souvenir. Lointain souvenir qu'hélas, nous rappellent souvent et de la manière la plus brutale, les mœurs douteuses de la Françafrique. Faudra-t-il donc toujours que la politique, cette incorrigible traînarde, accuse des années-lumière de retard sur la vie ?
La vie, en l'occurrence, s'avérait d'autant plus prometteuse que les liens historiques ne souffrent pas de cette chape de rancune et de fiel que connaissent par exemple le Japon et la Corée, les Africains, par nature, n'étant pas rancuniers. On aurait pu facilement tourner une page et en ouvrir une autre. Il a manqué à ce noble projet et les idées et les hommes.
Un vent mauvais ?
Hâtivement conçue dans les tranchées de la guerre froide sur la base de relations personnelles et en dehors de tout contrôle parlementaire, la Coopération, comme on dit, a très vite dégénéré en un petit club mafieux qui roule pour lui-même et dans lequel seuls les barbouzes et les affairistes trouvent leurs comptes. Ce qui est surprenant ou plus exactement scandaleux, c'est que personne depuis 1960 n'a songé à y apporter une petite retouche. Aucune donnée nouvelle concernant le continent n'a encore effleuré les logiciels du Quai d'Orsay. À cet égard, nous avons été sidérés de constater l'aisance avec laquelle les socialistes (tous gouvernements confondus) ont porté les chaussons de leurs prédécesseurs. Quant au discours de Dakar, il est symptomatique de l'anachronisme avec lequel la France continue de gérer ses anciennes colonies. Qu'un président français plus jeune que moi aille s'adresser à des Africains du XXIe avec les idées de Renan et de Gobineau est très inquiétant. Inquiétant ? Pas pour l'Afrique. Pour Monsieur Sarkozy et peut-être pour la France.
Il est temps de parler clair, de dire les vérités qui fâchent. Dans cette histoire de dupes, qui aide qui ? Qui a besoin de qui ? Sans l'Afrique, la France aurait-elle acquis un droit de véto aux Nations unies, aurait-elle bénéficié de la sécurité énergétique et minière qui est la sienne aujourd'hui ?
Un vent mauvais ?
Hâtivement conçue dans les tranchées de la guerre froide sur la base de relations personnelles et en dehors de tout contrôle parlementaire, la Coopération, comme on dit, a très vite dégénéré en un petit club mafieux qui roule pour lui-même et dans lequel seuls les barbouzes et les affairistes trouvent leurs comptes. Ce qui est surprenant ou plus exactement scandaleux, c'est que personne depuis 1960 n'a songé à y apporter une petite retouche. Aucune donnée nouvelle concernant le continent n'a encore effleuré les logiciels du Quai d'Orsay. À cet égard, nous avons été sidérés de constater l'aisance avec laquelle les socialistes (tous gouvernements confondus) ont porté les chaussons de leurs prédécesseurs. Quant au discours de Dakar, il est symptomatique de l'anachronisme avec lequel la France continue de gérer ses anciennes colonies. Qu'un président français plus jeune que moi aille s'adresser à des Africains du XXIe avec les idées de Renan et de Gobineau est très inquiétant. Inquiétant ? Pas pour l'Afrique. Pour Monsieur Sarkozy et peut-être pour la France.
Il est temps de parler clair, de dire les vérités qui fâchent. Dans cette histoire de dupes, qui aide qui ? Qui a besoin de qui ? Sans l'Afrique, la France aurait-elle acquis un droit de véto aux Nations unies, aurait-elle bénéficié de la sécurité énergétique et minière qui est la sienne aujourd'hui ?
LES PRÉSIDENTS DU G5 SAHEL RÉPONDRONT-ILS À L'INVITATION DE MACRON ?
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré est le seul pour l'instant à avoir fait savoir qu'il se rendrait en France
Ils ont été invités à Pau (France) le 16 décembre afin de clarifier leur position sur la présence militaire française et sur le sentiment anti-français qui monte notamment au Mali.
Cette demande de clarification, publiquement formulée par le président français le 4 décembre, est déterminante puisque selon Emmanuel Macron, elle conditionne le maintien de la présence française. Si ces propos ne passent pas auprès d'une partie de l'opinion publique, notamment au Mali, et sont donc très commentés, du côté officiel, c'est pour l'heure le silence.
Les dirigeants du G5 n'ont pour l'instant publiquement pas commenté l'invitation d'Emmanuel Macron, ni publiquement donné leur réponse.
À une exception, et pas des moindres : celle de Roch Marc Christian Kaboré. Le président burkinabè est le seul à avoir fait savoir qu'il se rendrait en France.
« Nous allons répondre à cette invitation et nous aurons l'occasion de nous parler franchement », a t-il précisé à des journalistes qui l'interrogeaient à l'issue d'une cérémonie.
De source officielle, Roch Marc Christian Kaboré a été convié par le président français lui-même. Selon nos informations, Emmanuel Macron a aussi appelé les autres dirigeants du G5, avant de rendre public son invitation. L'Élysée assure qu'aucun n'a signalé son refus de venir, indique une source élyséenne. Mais s'ils viennent, dans quel état d'esprit seront ces chefs d'État ?
La France, un bouc-émissaire ?
Pour l'heure aucune information n'a filtré du côté du Mali, ni du côté du Niger. Au Tchad, une source gouvernementale assure simplement que rien ne s'oppose à la venue du président Déby en France, sur le principe, même s'il est censé être le lendemain à Libreville pour un sommet sous-régional.
En Mauritanie, cette invitation ne semble pour l'instant pas faire débat. Le pays n'est pas concerné par l'opération Barkhane et aucun sentiment hostile aux militaires français ne s'y exprime. « Nous sommes très à l'aise avec cette invitation tant que les formes diplomatiques sont respectées » résume un officiel.
L'action de Barkhane est de pus en plus stigmatisée dans la région, certains l'accusant même de défendre uniquement les intérêts économiques français. Or ce discours anti-français est parfois relayé par des responsables politiques, s'est ému mercredi Emmanuel Macron. En cause notamment les déclarations en juin dernier de Chérif Sy, le ministre burkinabè de la Défense. Il avait affirmé à propos des soldats de Barkhane : « s'ils le voulaient vraiment, ils auraient pu les battre », en parlant des terroristes. Et le ministre de s'interroger alors : « les Français ont-ils d'autres priorités ? »
D'autres propos tenus par certains élus et personnalités publiques maliennes ont également déplu. La France s'agace de voir que Bamako et Ouagadougou laissent ainsi se développer un tel discours de rejet. « On a l'impression que la présence française devient le bouc-émissaire facile », déplore un diplomate français.
Texte Collectif
PÉTITION SUR LE PATRIMOINE CULTUREL AFRICAIN "PILLÉ"
À la place de la « restitution » des objets culturels africains volés par la « rapine coloniale », nous proposons d'imposer une "taxe culturelle africaine" aux musées occidentaux, taxes à reverser au trésor public des pays africains
« NON A LA RESTITUTION; OUI A UNE "TAXE CULTURELLE AFRICAINE" ("TCA") SUR LES BILLETS D'ENTRÉE DES MUSÉES OCCIDENTAUX "RECELEURS" »
Nous Africaines, Africains, adressons la présente pétition à qui de droit.
La « restitution » prochaine promise par le président français Emmanuel Macron est un engagement au-dessus du pouvoir du Jupiter élyséen. Au regard des contraintes du code du patrimoine français et des dispositions qui stipulent l’inaliénabilité des œuvres d’art appartenant aux musées français, y compris publics. Le président Macron a créé la commission Sarr – Savoy sur la restitution des œuvres d’art aux Africains, sur la base du simple et hypocrite principe qui veut que : « Quand vous voulez enterrer une affaire, créez une commission »
Aussi, nous vous invitons à signer cette pétition pour dire « non » à la restitution, aux pays africains, des objets culturels africains présumés pillés pendant la colonisation. "Présumés pillés", car les colonies étaient une extension de la métropole qui les avaient sous son joug. Il n'était donc pas, dans le contexte historique de l’époque, illégal que le colonisateur transférât ces objets dans les musées occidentaux ou les achetât pour sa collection privée. Et comme le dit le président Félix Tshisekedi à propos des objets culturels congolais à Bruxelles : "Les Belges nous ont aidé à bien les conserver". Oui, ces objets ont été bien conservés dans les musées occidentaux et il n’est pas sûr qu’'ils seraient dans un état reluisant s'ils étaient restés en Afrique il y a 100 ans, ou même qu'ils existeraient encore. La « restitution » a été tentée au 18ème siècle pour les êtres humains africains mis en esclavage aux USA : des centaines ont été libérés des chaines de l’esclavage, souvent en les faisant racheter par un philanthrope. Ils ont été mis dans des bateaux pour rejoindre ce qui deviendra le Libéria, sur la côte ouest-africaine. Ces anciens Africains-Américains (on disait alors Afro-Américains revenus en terre d’Afrique se constitueront en caste endogame et en classe dominante, conservant les noms donnés par leurs anciens maitres américains, et imposant leur joug, à leur tour, aux indigènes qu'ils avaient trouvés au Libéria. Tout cela finira dans un bain de sang en 1980, quand le sergent Doe assassinera le président William Tolbert est tous ses ministres, ligotés à des poteaux plantés sur une plage au petit matin, pour ce qui restera l’un des plus sanglants putschs africains. Mais, nous digressons.
Toutefois, il est important de faire certains parallèles. Aucune personne sérieuse n'exige plus des réparations financières à verser à l’Afrique en compensation de la traite négrière atlantique qui dura trois siècles. Et c'est à juste raison que les gens sérieux n’en parlent plus. Car, ce serait vendre deux fois les Africains mis en esclavage dans les champs de coton américains et plantations de canne à sucre franco-antillaises aux siècle précédents : le prix de leur ancêtre a été payé, on veut maintenant obtenir le denier de Judas pour leur descendants africain-américain de 2018 ?
Pour en revenir à notre sujet : à la place de la « restitution » des objets culturels africains volés par la « rapine coloniale » : "Eh bien, nous proposons qu'on les laisse dans les musées occidentaux (français, belges, suisses, américains, etc.) et qu'on impose une "taxe culturelle africaine" à ces musées, taxes à reverser au trésor public des pays africains d'origine.
C’est une idée identique à celle, devenu un projet réel, qu'avait eu le président Jacques Chirac, en imposant une « taxe de solidarité » sur les billets d'avion. La taxe de solidarité sur les billets d'avion, aussi appelée taxe Chirac est cette taxe internationale prélevée sur le prix des billets pour financer l'organisme international Unitaid.
Cet impôt a été proposé au départ conjointement par Jacques Chirac et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et adopté par cinq pays lors de la conférence ministérielle de Paris sur les financements innovants du développement le 14 septembre 2005. Les 5 pays fondateurs étaient la France, le Royaume-Uni, la Norvège, le Brésil et le Chili. Initialement 30 pays s'étaient engagés à mettre en place cette taxe mais en 2013, seuls neuf pays appliquent cette taxe sur les billets d'avion : le Cameroun, le Chili, la République du Congo, la France, Madagascar, le Mali, Maurice, le Niger et la République de Corée. La Norvège contribue également en allouant une partie de sa taxe sur les émissions de CO21. Cette taxe concerne tous les billets d'avion pour un vol au départ d'un des pays participant. Elle a rapporté en France 1 milliard d'euros de 2006 à 2012 (185 M€ en 2012). En 2016, ses recettes se sont élevées à 230 M€6. Son produit est affecté au Fonds de solidarité pour le développement dans la limite d'un plafond fixé à 210 M€.
Ce que nous proposons donc, c'est une « taxe culturelle africaine » sur tous les musées occidentaux qui "recèlent" des œuvres d’art africaines. Nous proposons en plus un « droit de suite des peuples » à l’occasion des reventes de pièces d'art africaine par les commissaire priseurs comme Sotheby's et Christie's, commissaires-priseurs londoniens, parisiens ou new-yorkais qui arrivent à vendre un masque Fang du Gabon à 5,9 millions d'euros, pièce issue de la collection privée de Pierre et Suzanne Vérité (et réconciliation ? sic) qui avaient commencé à les acquérir dans les années 1920. Pour parler propriété intellectuelle donc : un "droit de suite des peuples" sur les œuvres culturelles et artistiques ; et non plus un simple droit de suite des individus sur leurs possessions artistiques.
Notre projet de taxe culturelle africaine est pragmatique, moderne, équitable et propice à favoriser la circulation des œuvres. De ce point de vue, le fait que des visiteurs occidentaux ou asiatiques (et pourquoi pas, africains aussi) aillent admirer une œuvre d’art nègre ou une masque rituel africain dans un musée occidental, s’appelle aussi de la circulation d’œuvres. Tout comme accueillir un étudiant béninois dans une université sénégalaise relève de de l’exportation de services.
Au total, notre proposition de compensation pérenne par la taxe culturelle africaine est à rebours des positions des idéologues victimaires (africains ou non) que sont les Kemi Seba Capo-Chichi, Mamadou Felwine Sarr, Marie-Cécile Zinsou, et autres Bénédicte Savoy.
Par ailleurs, avec une telle approche, nos musées commenceront à avoir les capacités financières pour acquérir et promouvoir de l’art africain contemporain, au lieu d'exposer les mêmes ossements millénaires, calebasses centenaires et bifaces de pierre datant d'un million d'années, issus d’excavations menées par des fonctionnaires non rétribués et qui prennent la poussière dans nos musées vétustes.
Car, quelle sera la destination de la taxe culturelle africaine ? Ce que nous préconisons, ce sont les avenues de financement suivantes :
- Aider les musées africains actuels à se doter d’œuvres d’Art africain contemporain
- Soutenir les projets numériques, notamment ceux des startups, et particulièrement dans les industries créatives et culturelles.
La modernité du bâtiment d’un musée africain ne nous convaincra pas qu’il est en capacité de conserver et de mettre en valeur, avec professionnalisme et constance, une œuvre d’art africain hypothétiquement restituée : Le Musée des Civilisations Noires de Dakar, inauguré en grande pompe, il y a moins d’un an (en décembre 2019), avait, au dernières nouvelles, sa ligne de téléphone fixe suspendue, pour défaut de paiement.
La pétition leur sera envoyée à chacun par écrit, avec les noms des signataires. Pour qu’advienne un grand dialogue présidentiel de haut niveau, entre les chefs d’Etats et chefs de gouvernements d’une part, et les acteurs culturels, artistes, créateurs, experts culturels et représentants de communautés autochtones d’autre part.
Juste compensation et non pas stérile restitution !
Initiateur de la pétition : Ousseynou Nar Gueye Expert En ingénierie culturelle - Diplômé de DESS-Mastère en Conception, Décision et Gestion des Arts - Option Politiques culturelles internationales, Université Paris III-Sorbonne Nouvelle ( Promotion 1999) – Secrétaire national à la Communication, aux Questions Educatives et à la Coopération Africaine du parti S.U.D (Sénégalais Unis pour le Développement, parti présidé par le député et candidat à la candidature de la présidentielle de février 2019, Moustapha Guirassy).
Journaliste à la RTS, elle se distingue par son voile qui ne « l’enferme » pas mais surtout son combat pour la défense de ses paires et des enfants. À l'en croire, « la foi doit guider les actions »
La Croix Afrique |
Charles Senghor |
Publication 07/12/2019
Journaliste à la radiotélévision publique sénégalaise, Oumy Ndour, se distingue par son voile qui ne « l’enferme » pas mais surtout son combat pour la défense des femmes et des enfants.
Au Sénégal, les téléspectateurs sont habitués aux belles tenues colorées d’Oumy Ndour, journaliste dont le voile est toujours parfaitement assorti aux habits. Considérée comme une « icône du voile », elle balaie cette appellation d’un revers de main. « Je ne me considère pas comme telle, explique-t-elle. Le port du voile est une décision personnelle, une manière de vivre ma foi. Que je veux vivre le plus librement possible dans la paix et la tranquillité. »
Et de fait, ces derniers mois, cette jeune musulmane s’est surtout distinguée pour son combat pour la défense des droits des femmes et des enfants. Car pour elle, « la foi doit guider les actions ». Cofondatrice, depuis le mois de mai, du collectif « dafa doy » (ça suffit en wolof) – après le meurtre d’une jeune femme, Bineta Camara, suivi d’autres, les jours suivants – elle est l’un des porte-voix du combat contre les féminicides au Sénégal. « Notre collectif a pour objectif de marquer une avancée majeure par rapport à la lutte contre les violences faites aux femmes », précise-t-elle.
Forte de son influence sur les réseaux sociaux, elle est une des responsables de la plateforme « Ladies club Sénégal » qui « porte la voix de plus de 60 000 femmes » sur de grands sujets comme « la prise en charge de femmes, d’enfants victimes de violences, la formation, la recherche d’emploi »
Parcours
Titulaire d’une licence en journalisme, Oumy Ndour travaille aujourd’hui à la radiotélévision nationale du Sénégal (RTS). Après sa formation au Centre des sciences et techniques de l’Information (Cesti) de Dakar, cette jeune femme originaire de Fatick, dans le centre du Sénégal – mais née Dakar et ayant vécu de longues années à Thiès (ouest)- a obtenu, un diplôme de bibliothécaire, archiviste et documentaliste avant de s’envoler pour le Canada. Là-bas, elle a fait des études au conservatoire en technique vidéo, tout en travaillant pour le festival « Vues d’Afrique ». Mais sept ans après, elle retourne « définitivement » au Sénégal, pour « mieux servir son pays. »
« Être voilée ne veut pas dire s’enfermer »
Oumy Ndour aime rappeler qu’« être voilée ne veut pas dire s’enfermer », relève que son voile ne l’empêche pas de bien faire son travail de journaliste. « Je suis chef du desk culture de la télévision nationale. De ce point de vue, je couvre toute sorte de manifestations culturelles. Du reggae aux expositions photos de femmes nues. Ce sont des expressions artistiques que je dois couvrir dans le cadre de mon travail », explique-t-elle. Oumy estime qu’elle n’a pas à porter de jugement de valeur sur le choix de son prochain. Pour autant, elle tente de montrer partout où elle se retrouve à travers des actes et des paroles que « ce n’est pas parce qu’on porte le voile qu’on doit être marginalisé ». « Pourquoi devrait-on interdire à une fille qui décide de porter le voile de le faire alors qu’en face, il y a une autre qui a décidé de se mettre des extensions de cheveux et des jupes et on ne lui dit rien ? », s’interroge-t-elle, car pour elle, « les différences ne doivent pas être sources de conflit mais d’enrichissement ».
La diversité religieuse
Mère de famille, Oumy estime que le port du voile doit être libre. « Il m’est arrivé de rabrouer des parents qui sont venus me demander de dire à leurs filles de porter le voile. Je suis contre les gens qui forcent les filles à se voiler », relève-elle.
Par ailleurs, prenant exemple sur sa propre famille, la journaliste valorise le vivre-ensemble dans le respect des différences religieuses, notamment entre musulmans et chrétiens. « J’ai des cousins prêtres, des cousines religieuses et c’est très beau quand on a des réunions de famille de voir toute cette diversité religieuse », témoigne-t-elle.
Les projets plein la tête, la jeune femme compte bientôt quitter la télévision pour mieux matérialiser son engagement en faveur des femmes et des enfants.
LA PROBLÉMATIQUE DES CHÔMEURS DIPLÔMÉS
Le taux de chômage est d’environ 15%, mais les Sénégalais les plus diplômés sont les plus touchés. D’après les chiffres 2017 de l’agence de la statistique, le taux de chômage des titulaires d'un Bac+2 était supérieur à 27%
Le taux de chômage est d’environ 15%, mais les Sénégalais les plus diplômés sont les plus touchés. D’après les chiffres 2017 de l’agence de la statistique, le taux de chômage des titulaires d'un Bac+2 était supérieur à 27%.
Cela fait plusieurs années que Yves Nzalé a fini ses études à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais ce diplômé en droit public option internationale y revient souvent, pour « rester dans le bain », dit-il : « C’est comme un sportif, il a besoin tout le temps de s’entraîner. Quand vous êtes dans l’ambiance universitaire, c’est la recherche, c’est le débat intellectuel, il y a tout le temps une mise à jour des connaissances pré-acquises. »
Pas de politique de recrutement transparente
Titulaire d’un master en 2014, Yves Nzalé rêvait d’une carrière de diplomate, mais : « Après avoir obtenu le diplôme, le plus dur est à vivre. C’est la traversée du désert, c’est la galère. Vous pouvez déposer 200, 300 CV sans avoir même une possibilité d’entretien. Il n’y a pas d’emploi. Il n’y a pas de vision d’emploi, surtout à cause de certaines pratiques liées à la politique de recrutement, l’absence de concours. Il n’y a pas une politique sérieuse d’emploi. Malheureusement, c’est ce qui pousse beaucoup de jeunes à partir à l’étranger. »
Bilali Keita, 35 ans, a fait cinq ans d’études en droit privé. II est spécialisé en contentieux des affaires : « Je suis diplômé depuis 2015. Depuis lors, on est assis comme ça à attendre. On espérait être recruté dans le cadre de l’administration sénégalaise, pouvoir en quelque sorte apporter notre pierre à la construction du pays. Mais lors des recrutements, vous entendez que telle personne qui n’a ni profession ni diplôme est recrutée. Donc, vous vous découragez. La question est de savoir: est-ce que ça valait la peine d’étudier ? »
En attendant de trouver mieux, Bilali Keita se contente de petits boulots, un peu de commerce, et donne des cours dans des établissements privés.
DÉCÈS D’UN AGENT DU GIGN EN PLEIN EXERCICE ORGANISÉ PAR L’AMBASSADE DES ETATS-UNIS
L’exercice « Summit Challenge 2019 » organisé par le Bureau régional de Sécurité de l’Ambassade des Etats Unis à Dakar, dans la lutte contre le terrorisme est endeuillé par le décès brutal d’un membre des unités.
L’exercice « Summit Challenge 2019 » organisé par le Bureau régional de Sécurité de l’Ambassade des Etats Unis à Dakar, dans la lutte contre le terrorisme est endeuillé par le décès brutal d’un membre des unités. Il s’agit précisément d’un membre du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).
C’est l’ambassade des Etats Unis au Sénégal qui a donné l’information sans expliquer, les circonstances de la mort du jeune Oumar Ndour. Mais, selon l’Obs, la victime, atteinte d’un malaise, a finalement rendu l’âme.
Sa dépouille, d’abord acheminée à l’hôpital régional de Thiès, sera ensuite transférée à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie.
Le défunt, affectueusement appelé "homme de base" par ses camarades, était membre de la 4e promotion. Il a aussi fait ses preuves dans la sécurité de proximité de personnalités, en étant l’un des gardes rapprochés de l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, lors d’un séjour de 3 mois de celui-ci au Sénégal.
UN BUDGET DE 75,6 MILLIARDS DE FRANCS CFA POUR L’URBANISME, LE LOGEMENT ET L’HYGIÈNE PUBLIQUE
Le budget octroyé en 2020 au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique s’élève à 75.633.732.151 francs CFA
Dakar, 7 déc (APS) – Le budget octroyé en 2020 au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique s’élève à 75.633.732.151 francs CFA, a-t-on appris samedi de l’Assemblée nationale.
La rubrique ‘’pilotage, gestion et coordination administrative’’ va bénéficier d’une allocation de 1.812.302.784, selon un rapport de la commission des finances de l’institution parlementaire.
Les crédits alloués à la rubrique ‘’aménagement et développement urbain’’ s’élèvent à 10.319.339.000 francs, ajoute le document remis aux journalistes lors de l’examen du budget du même ministère par les députés réunis en séance plénière.
Le logement, la construction d’équipements et d’infrastructures publics bénéficient de 39.772.670.161 francs.
Le gouvernement a prévu 23.729.420.206 francs CFA pour le cadre de vie.