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6 octobre 2025
par Macky Sall
LE SOLEIL, AU-DELÀ...
J’en appelle à la responsabilité de chacun d’entre nous. Prenons garde à ne pas tomber encore davantage dans les pièges que nous tendent quotidiennement la pratique des médias et l’exigence démocratique !
La naissance d’un organe de presse dans toute communauté humaine constituée en Nation et aspirant à assurer la conduite de son destin dans un cadre démocratique, est un heureux événement.
Cette naissance est surtout le marqueur d’une option irréversible tendant à faire de la liberté le moteur de la société, le facteur décisif, disons-nous, susceptible de catalyser toutes les dynamiques enclenchées, à la fois en interne et à l’extérieur de cette même société, en vue de la rendre encore plus homogène et plus viable.
Et c’est ainsi que le jeune État indépendant du Sénégal, à peine dix ans d’existence, eût l’intelligence pratique de faire naître un titre quotidien, Le Soleil, dont nous fêtons, aujourd’hui, et à juste titre, les cinquante ans d’existence. 14 915 éditions. Créé le 14 février 1970, ses numéros zéro et un sortiront respectivement des rotatives les 17 et 20 mai 1970.
Il s’agit, naturellement, de reconnaître, d’abord, et de magnifier, ensuite, les multiples et utiles services que cet organe de presse a rendus pendant un demi-siècle au pays. Services rendus avec rigueur, efficacité et régularité, disons avec professionnalisme, dans son rôle affirmé d’accompagner l’entité nationale naissante dans sa quête quotidienne de progrès, d’unité et d’harmonie !
Unité et harmonie nécessaires pour assurer la construction achevée, certes graduelle, mais impérative et irréversible d’une Nation solidaire, dans laquelle nous avons tous, jusqu’ici, accepté d’assumer, avec fierté et dignité, «notre commune volonté de vie commune», pour reprendre les mots de feu le Président Léopold Sédar Senghor.
Et l’on comprend ainsi pourquoi Aly Dioum, alors Directeur de publication, dans la première parution datée du mercredi 20 mai 1970, en titrant son éditorial «Le journal du Sénégal», a pu écrire, pour expliquer le rôle assigné au Soleil, ceci : «Notre rôle sera donc de faire connaître les réalités sénégalaises à tous : au grand public et, pourquoi pas, au Gouvernement qui ne sait pas toujours par les canaux des services administratifs tout ce qui se passe. Par-là, nous espérons animer la Nation, l’inciter à réfléchir à ses problèmes et à agir pour les résoudre».
Il s’agissait donc, dès le départ, pour les dirigeants du nouveau quotidien, de lui faire jouer une fonction d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations par rapport aux enjeux fondamentaux du développement. Enjeux qui, loin d’exclure les dimensions politique et démocratique de la jeune Nation en construction, les intégraient, au contraire, pour en faire une donnée cruciale sur le difficile chemin menant à la création et à la consolidation d’un authentique état de droit.
Que dire, aujourd’hui, du Soleil au terme d’un parcours de cinquante ans ?
En mai 1970, l’éditorialiste du journal laissait entendre, dans son propos, que la Rédaction, dans sa tâche d’évaluer le travail accompli, se soumettra, volontiers, au jugement du peuple, en général, et à celui de ses lecteurs, en particulier. De façon inexorable, le temps a fait son œuvre et autorise, aujourd’hui, avec le recul, de porter un jugement informé sur le parcours professionnel de l’organe de presse qui prit le relais de Dakar-Matin sorti des entrailles de Paris-Dakar, éléments marquants du vestige colonial légué au jeune État indépendant.
Cinquante ans d’existence ont permis au Soleil de produire et de diffuser, dans un bel esprit de service public, des informations majeures qui auront largement contribué, d’une certaine façon, à l’éclosion d’une Nation solide, solidaire et au progrès indéniable de celle-ci. Ce qui est remarquable et mérite d’être souligné à cet égard, c’est le fait que tout a été réalisé et rendu, sans aucune concession, dans la rigueur journalistique, avec un respect total de l’éthique professionnelle et des citoyens. Sans compter l’esprit de retenue et de mesure élégante manifestée par le journal à l’égard de toutes les institutions du pays, qu’elles soient officielles ou sociales.
De ce point de vue, Le Soleil demeure un symbole reflétant une bonne pratique du métier. Il est important de le souligner : Le Soleil brille de mille feux et irradie le paysage médiatique dans un contexte de modernité dans lequel ne cessent d’éclore des canaux d’«informations» de toutes sortes, avec des pratiques parfois douteuses et charriant des comportements aux antipodes des valeurs de nos sociétés et en contradiction notoire avec les exigences du journalisme. La presse a changé. Avec ce changement, tous les acteurs concernés par son existence, voire sa survie, doivent faire une introspection en vue de la préserver davantage face aux périls qui la menacent.
Dans la pratique du métier, l’éditorial est un genre rédactionnel conçu pour donner l’occasion au propriétaire d’un organe de presse, en l’occurrence, dans le cas d’espèce, l’État, au nom de qui je parle, d’exprimer une prise de position. Cette position peut être ainsi résumée : au-delà du cas spécifique du Soleil dont nous parlons, vous conviendrez avec moi qu’au regard de ce que nous venons de souligner, nous nous devons d’interroger le rôle de la presse dans nos sociétés démocratiques actuelles afin de le rendre plus en adéquation avec nos réalités, nos besoins et nos aspirations.
Comme le notent plusieurs penseurs et le constatent de nombreux citoyens, la presse est l’institution non établie dans la structure étatique à la fois la plus indispensable et la plus redoutable pour la démocratie. Et elle l’est encore davantage de nos temps. La presse est certes indispensable, car elle structure et anime principalement le débat démocratique qui est, entre autres, la principale sève nourricière de la contradiction démocratique porteuse de progrès pour notre société. Elle assure la production et la circulation des informations, la diffusion et la confrontation des opinions, en un mot, l’institution des conditions du débat public nécessaire à la formation des volontés individuelles et collectives des citoyens.
La presse est, cependant, redoutable parce qu’elle peut casser l’harmonie sociale, en mettant en péril les grands équilibres d’une Nation. Elle y arrive facilement surtout quand celle-ci est encore fragile dans ses bases. Il lui suffit de déformer, de désinformer, d’escamoter, de colporter des rumeurs, d’opposer les citoyens les uns aux autres, d’attiser des conflits factices pour manipuler l’opinion et exercer une influence néfaste sur la formation de ces volontés.
Tout est ainsi dit !
J’en appelle, par conséquent, à la responsabilité de chacune et chacun d’entre nous. Prenons garde à ne pas tomber encore davantage dans les pièges que nous tendent quotidiennement la pratique des médias et l’exigence démocratique ! Une pratique et une exigence rendues encore plus redoutables par les nouveaux moyens de communication de masse bâtis notamment autour d’un réseau internet. Les professionnels devront réfléchir avec le Gouvernement, pour tenter de mettre davantage à l’abri notre système médiatique et démocratique, ainsi que notre légendaire stabilité sociale.
Et pourquoi pas la tenue des états généraux de la presse ?
Je ne saurais, évidemment, conclure cet éditorial sans rendre un hommage appuyé au père fondateur, feu Léopold Sédar Senghor, et aux Directeurs généraux successifs du quotidien national Le Soleil : feus l’Ambassadeur Aly Dioume et Bara Diouf ; Alioune Dramé, Ibrahima Gaye, El Hadji Hamidou Kassé, Mamadou Sèye, Cheikh Thiam et Yakham Mbaye ; toutes ces plumes sublimes, célébrées ou discrètes, qui ont dessiné le parcours élogieux de ce journal. Leur leadership et leurs compétences managériales ont fait de l’«Astre de Hann» ce qu’il est aujourd’hui. À ceux parmi ces managers hors pair qui sont dans l’autre monde, je prie pour le repos de leur âme au Paradis éternel. Je confonds dans cette reconnaissance les équipes techniques qui se sont relayées dans l’animation du Soleil, non sans rappeler à l’équipe actuelle la nécessité de sauvegarder et de promouvoir cet outil devenu une véritable institution, un patrimoine national, devrais-je dire.
Maintenez Le Soleil au-dessus et qu’il illumine la mêlée !
Je ne doute pas que sous la conduite éclairée de l’actuel Directeur général, le défi sera relevé.
JOYEUX ANNIVERSAIRE !
PREMIÈRE RECONSTITUTION DE L'ASSASSINAT DE SANKARA
Pendant plusieurs heures, tout a été reconstitué. Le commando, l’attaque du 15 octobre 1987, l’arrivée de certaines personnes sur les lieux tels que décrit par les différents protagonistes
Au Burkina Faso, la procédure judiciaire dans le cadre de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara se poursuit. Le 13 février, le tribunal militaire de Ouagadougou a procédé la reconstitution de l’assassinat du père de la révolution et de ses compagnons. Les survivants, témoins et inculpés, ont participé à cette reconstitution. Objectif, retracer le parcours de chaque protagoniste, voir la vraisemblance ou non des différentes versions de certains faits.
Pendant plusieurs heures, tout a été reconstitué. Le commando, l’attaque du 15 octobre 1987, l’arrivée de certaines personnes sur les lieux tels que décrit par les différents protagonistes. « On a reconstitué selon la version des protagonistes, nous explique Maître Prosper Farama, l’un des avocats de la famille Sankara. Les survivants ont joué leur rôle et ceux qui sont décédés se sont vus remplacés par d'autres personnes pour jouer leur rôle. » Cela permet de contextualiser de façon précise et concrète ce qui a pu se passer, poursuit l'avocat, « et de voir la vraisemblance ou pas des versions qui ont été présentées.»
Parmi les inculpés présents, le général Gilbert Dienderé a retracé ce qui a été son parcours, quand les armes ont commencé à crépiter dans l’après-midi du 15 octobre 1987. Du terrain de sport au site de la tuerie, en passant par son bureau de l’époque selon la reconstitution.
« Il a eu le temps d'expliquer ce qu'il faisait ce jour-là, c'était une bonne opportunité, nous pensons que cela en valait la peine », nous explique Maître Olivier Yelkouni, un de ses avocats.
Tous les inculpés et témoins dans l’affaire présents dans la capitale, ont participé à cette première reconstitution de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara durant le coup d’Etat d’octobre 1987.
À LA DÉCOUVERTE DE GRAND TORTUE/AHMEYIM
Structuration, quantité, montants des transactions de BP et Kosmos, rôle des ports de Noukchoot et de Dakar.. Hassana Mbeirick, spécialiste des négociations commerciales internationales, dresse les enjeux du projet gazier entre la Mauritanie et le Sénégal
Financial Afrik |
Adama Wade |
Publication 14/02/2020
Spécialiste des négociations commerciales internationales et ancien Directeur de SNC-Lavalin Mauritanie, Hassana Mbeirick justifie d’une expérience de plus de 25 ans dans le développement du secteur privé mauritanien dont 17 ans dans le secteur minier et pétrolier. Il est aujourd’hui le Directeur-Fondateur de Meen & Meen, une firme d’Ingénierie-Conseil dans le secteur Oil&Gas. Polyglotte, Hassana Mbeirick est un fin connaisseur des rouages de l’économie mauritanienne, de son potentiel économique ainsi que de son environnement des affaires. Sa faculté d’analyse prospective et son esprit indépendant le placent aujourd’hui parmi les rares spécialistes du secteur dont l’objectivité fait référence. En sa qualité de consultant indépendant, ses multiples mandats nationaux et internationaux l’ont mené aux quatre coins du monde au grand bénéfice d’une expertise qui s’affine jour après jour. Dans cet entretien réalisé à son bureau de Nouakchott, l’expert nous entraine à la découverte du projet Grand Tortue/Ahmeyim.
Comment est structuré le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim entre la Mauritanie et le Sénégal?
A la genèse, c’est un schéma classique observé partout dans le monde dans le secteur de l’exploration/exploitation des hydrocarbures. Très souvent, ce sont les juniors qui partent investir dans ce que le jargon désigne par Upstream ou Amont (Autrement dit, exploration, les études géophysiques, bref la recherche dans son ensemble). Quand ces juniors découvrent un gisement, elles doivent passer à l’exploitation ; ce qui bien entendu nécessite des moyens plus conséquents. Le plus souvent, ces juniors n’ont pas accès à la ressource financière suffisante et se voient obligés ou jugent plus intéressant de faire appel aux majors. Il n y a pas un gisement détenu à 100% par un seul groupe. Excepté les très gros gisements qui sont seulement entre les majors. En Russie, ce type de gisement est détenu par Total et Gazprom ou Rosneft. C’est le même schéma dans le secteur minier où les Big Four du secteur comme BHP Billiton, Rio Tinto ou encore Vale détiennent les plus grands gisements.
Quelles sont les quantités de gaz découvertes sur le gisement Grand Tortue/Ahmeyim et d’une manière générale entre la Mauritanie et le Sénégal?
Il y a d’abord plusieurs gisements potentiels entre les deux pays dont Marsouins, Teranga, etc. côté Sénégal. Sur le champ gazier GTA proprement dit, le gisement est évalué à 15 milliards de mètres cubes sur 33 000 km2. C’est un projet d’une durée de vie de 30 ans dirigé par BP. Je salue ici l’accord inter-Etat conclu entre les deux pays et qui témoigne d’une grande maturité de part et d’autre ainsi que d’une clairvoyante vision prospective pour nos deux peuples.
Comment est structuré le projet GTA ?
Le projet GTA est structuré en 03 phases. Et Tout le tapage auquel nous assistons depuis deux ans ne concerne que la phase 1 qui prévoit la production de 2 500 000 mètres cubes dont la commercialisation débutera en 2022. Au terme des phases 2 et 3 la production devra passer à 10Millions de mètres cubes. Je rappelle ici que les études de préfaisabilité (FEED) sont déjà en cours et ont été confiées à KBR, déjà auteur de celle de la phase I. L’incidence en termes d’investissement est énorme entre la première et la deuxième et Troisième phase ; sachant que BP est aujourd’hui à presque déjà 10 milliards d’investissement (phase 1). Il est à noter que le champ gazier GTA est constitué de 12 puits et la phase actuelle d’investissement porte sur l’exploitation de seulement quatre (04) puits.
Justement, quelles sont les parts des deux Etats (Sénégal et Mauritanie) dans ces projets?
Dans un cas comme dans l’autre, la participation des deux Etats est de 10% gérée côté Sénégal par Petrosen et côté Mauritanie par SMH-PM. La petite différence porte sur le profit share entre BP et Kosmos. Sur le Sénégal, c’est 60% BP, 30% Kosmos et 10% Etat du Sénégal. En Mauritanie, c’est 62% BP, 28% Kosmos et 10% Etat de Mauritanie. Le schéma est à peu près le même. Le ticket d’entrée de BP était de 1 milliard de dollars au profit de Kosmos Energy. Dans ce partenariat, il est stipulé que Kosmos continuera de s’occuper de toute la partie exploration (Upstream) et à BP reviendra la responsabilité de l’Intermédiaire (Midstream) ainsi que de l’Aval (Downstream).
Est-ce que la Mauritanie et le Sénégal ont reçu une part du montant de la transaction entre BP et Kosmos, à savoir le Milliard de Dollars qu’à empocher cette dernière ?
Autant que je sache, non. A ce propos, je me rappelle qu’en 2010, au moment du rachat de la mine d’or de Tasiast par Kinross à Redback Mining pour 7 milliards de dollars à la bourse de Toronto, j’avais posé cette question lors de la première édition des « Mauritanides ». Je trouvais et je trouve toujours illogique que les gouvernements ne trouvent pas leurs parts d’une quelconque façon dans de telles transactions de Cession-Fusion-Acquisition. Pour en revenir au cas de Redback Mining, elle a investi en Mauritanie et s’est consituée une substantielle plus-value, soit. Mais il est tout aussi logique que l’Etat qui leur a accordé beaucoup d’avantages y gagne quelque chose. Les législations minières et pétrolières doivent prendre en compte cette problématique de la phase de prospection. Quant à la phase d’exploitation, il n’y a pas de problèmes puisque les Etats disposent de 10% de prise de participation.
Est-ce que dans les codes pétroliers et gaziers des deux pays, les transactions portant sur ces blocs en prospection ou en exploitation sont fiscalisés ou défiscalisés?
Intéressante question. Il y a en effet tout un mécanisme de privilèges fiscaux inhérents à ce type d’investissement ; et c’est normal. En l’occurrence, L’Accord de coopération inter-Etats (ACI) entre le Sénégal et la Mauritanie relatif au développement et à l’exploitation conjointe du champ GTA a été signé en février 2018 et plus tard on y a greffé un acte additionnel relatif au régime fiscal et douanier applicable aux sous-traitants. Autrement dit, les sous-traitants devront – par voie de conséquence – bénéficier des avantages fiscaux dont bénéficie leur commanditaires (ici BP).
Est-ce qu’il y a eu des bonus de signature lors de l’entrée de BP dans le projet?
A priori non, pour la simple raison que BP a racheté des parts d’une entreprise qui opérait déjà. Les bonus concernent le plus souvent les nouveaux contrats de licence.
Comment le gouvernement mauritanien doit-il utiliser les recettes issues de ces ressources?
Cette question renvoie à la notion de Bonne Gouvernance. Et il y a plus qualifié que moi pour en parler. Je dirai seulement que la « malédiction du pétrole » ou l’oil curse se fonde essentiellement sur les appareils statistiques des économistes. Elle est souvent assez théorique, comparatiste et internationaliste, réduisant la question des effets politiques du pétrole à la corruption et à l’autoritarisme.
Ceci dit, nous devons déconstruire certaines idées reçues et tordre le coup à la vision, communément partagée, de la production pétrolière et gazière comme facteur de corruption et d’autoritarisme. Certes, nous ne sommes pas encore épargnés par un tel stéréotype qui appauvrit l’analyse en occultant les autres mécanismes de production du politique et d’appropriation des ressources extractives.
L’économie politique des hydrocarbures est bien trop complexe pour qu’on la limite à des rapports d’exploitation entre des multinationales «modernes» et des communautés d’autochtones plus ou moins «traditionalistes». A nos gouvernants de prendre leurs responsabilités vis-à-vis de la postérité.
Comment associer le secteur privé ?
C’est la question la plus qu’intéressante, car elle touche à une dimension plus fondamentale et plus pertinente que celle concernant la bonne gouvernance. Ceci est valable autant pour la Mauritanie que pour le Sénégal qui – soit dit en passant – a déjà une bonne longueur d’avance sur nous concernant le développement de ce que l’on appelle communément le Local Content. Je vous préviens que sur ce sujet, je pourrais m’attarder un petit peu. C’est, pour ainsi dire, ma corde sensible.
Vous savez, ce type de projets suscite des fantasmes qui donnent lieu à toutes sortes de théories plus ou moins fantaisistes. Mais tout réside dans le rapport de l’Etat aux citoyens.
Cette notion englobe des aspects comme l’emploi et la formation des travailleurs locaux, l’approvisionnement et les opportunités d’affaires pour les entreprises locales. Ce concept qui est un véritable moyen pour les populations locales et les opérateurs économiques nationaux d’être directement impliqués dans les activités
Le contenu local se définit comme la somme des biens et services produits dans le pays, des salaires et des dividendes perçus respectivement par les employés et les entrepreneurs nationaux.
Dit autrement, le contenu local est la composante privée des retombées économiques des projets pétroliers et gaziers. Cette composante privée vient s’ajouter aux revenus de l’État pour faire “tourner la machine économique“ du pays.
Ainsi, il faudra que notre secteur privé soit présent sur toute la chaine de valeur mais de manière compétitive. Cela veut dire qu’il faudra qu’il soit formé au gré des exigences spécifiques du secteur de l’exploitation des hydrocarbures.
Avec une stratégie réaliste et ambitieuse, nous y arriverons au fur et à mesure du développement de ce projet et d’autres.
Malgré des lois souvent ambitieuses et volontaires, le taux moyen de contenu local en Afrique ne dépasse probablement pas 20% des coûts de développement et de production.
Le développement du contenu local a été au coeur des accords entre BP et les deux Etats mauritanien et sénégalais et a été un des principaux leviers des négociations. Afin de soutenir les deux pays dans cette voie, La Banque Mondiale a octroyé un don de 20 millions de dollars pour chacun des pays. Côté mauritanien, on n’a pas encore avancé dans ce sens. Le processus d’élaboration d’une stratégie pour le développement du local content en Mauritanie n’a même pas encore été enclenché sans parler de l’adoption d’une loi y afférent. Le Sénégal – qui bénéficie au moment où je vous parle d’un financement de la BAD pour son projet PADCEJ – a d’ores et déjà adopté sa loi en la matière !
Est-ce que chacun des pays va commercialiser de son côté sa quote-part de la production du gaz ?
Pas du tout. La commercialisation de la production du gaz a déjà fait l’objet d’un appel d’offres international qui a été remporté par BP Gaz Marketing (une filiale de BP) et le contrat définitif devra être signé en début 2020 pour une durée de 20 ans.
Comment le projet a-t-il été structuré dans ses différentes composantes?
Le projet GTA s’articule autour de quatre (04) principales composantes: la construction d’un brise-lames en haute mer qui va abriter l’usine de liquéfaction. Ce contrat de type EPC a été confié au consortium franco-italien Eiffage-Saipen pour un montant de 350 millions de dollars (contrat EPC). La composante ingénierie sous marine d’extraction de gaz a été remportée parMcDermott en partenariat avec Baker Hughes (filiale de Général Electric) pour 750 millions de dollars en mode EPCI (engenering, procurement, construction and installation). La troisième composante est le navire flottant FPSO pour un contrat d’environ 1 milliard de dollars remporté par TechnipFMC en mode EPCIC qui va de la construction à l’opérationalisation. Et la quatrième composante est le FLNG (l’usine flottante de liquéfaction du gaz), un contrat remporté par Golar LNG, via sa filiale à 100% GIMI Corporation. D’une valeur de 1,3 milliard de dollars, ce contrat est de type location et exploitation ou LOA (Lease and Operate Agreement) pour une durée de 20 ans. Le FLNG sera construit en partenariat avec le singapourien Keppel Shipyards. Rien que sur ces contrats, le volume d’investissement s’élève déjà à presque 04 milliards de dollars.
Les ports de Nouakchott et de Dakar sont-ils assez équipés pour un volume d’activités de cette envergure ?
Le port de Nouakchott a l’avantage d’être moins congestionné que celui de Dakar. En revanche le port de Dakar est mieux équipé que celui de Nouakchott qui manque cruellement d’infrastructures et d’aménagements adéquats. Pour vous donner des ordres de grandeur, les chiffres sont déjà éloquents : Rien que pour la partie logistique de McDermott, il est question d’acheminer 250 000 tonnes d’équipements qui doivent arriver principalement au port de Nouakchott dans un intervalle de temps d’une année et demi au plus tard. Dans ce total, il y aura 110 000 tonnes de pipe pour relier 80 à 100 km de conduites sous-marines. Le défi logistique à relever est tout simplement énorme. Il y aura par exemple des équipements qui pèsent 350 tonnes/pièce. Ajoutez à cela l’activité d’acheminement des roches par Eiffage et la congestion portuaire est garantie.
Par contre, la Mauritanie a l’avantage du port de Ndiago dont la proximité du site offshore d’exploitation constitue un premier avantage. A mon humble avis, c’est le futur grand hub offshore de la sous-région. Car dans un proche avenir, l’essentiel des services logistiques lié à l’industrie gazière et pétrolière sera abrité dans ce port. Il est vrai que cela suppose d’énormes investissements pour en faire une véritable zone économique spéciale et un pôle de développement économique à l’image de Saldanha Bay en Afrique du Sud.
A propos justement de McDermott, qu’en est-il réellement de sa faillite en janvier dernier qui a semé un vent de panique dans les milieux boursiers internationaux ?
Pas tant que cela. Il y a eu certes quelques sueurs froides mais plutôt du côté des partenaires opérationnels de McDermott. A l’origine, cette dernière avait fait l’acquisition en début 2018 de Chicago Bridge & Iron (CBI) pour une transaction d’une valeur de Six (06) Milliards de Dollars et depuis McDermott n’est pas arrivé à équilibrer ses finances et trainait des créances globales de quatre (04) Milliards de Dollars dont 02 milliards 600 Millions particulièrement nocifs. Cette situation a perduré jusqu’en début décembre 2019 où elle a vu sa cotation à la bourse de New York chuter en une journée de 47 Dollars à moins de 1 Dollars l’action ! En réaction à une telle situation, la SEC (Security Exchange Commission) qui est le gendarme boursier de New York leur a notifié un ultimatum de redressement de situation ou à défaut d’annoncer la faillite en invoquant l’article 11 y afférent. Acculée, McDermott a fini – en janvier dernier – par activer l’article 11 relatif à la faillite. Une solution a vite été trouvée et tout s’est joué en presque une journée. Ainsi, le calme est vite revenu.
Cette faillite aura-t-elle une incidence sur le bon déroulement du projet GTA ?
Absolument pas. Car, l’accord de négociation pour éviter une faillite totale réelle portait principalement – entre autres – sur la conversion des créances en actifs, la vente de certaines de ces filiales et en contrepartie McDermott recevra un montant de 500 Millions de Dollars d’argent frais pour renflouer ces caisses vides. A la suite de cela, il y a eu des annonces officielles de BP et d’autres voies autorisées pour garantir que tous les engagements de McDermott vis-à-vis de ses clients, partenaires, sous-traitants, employés, etc. seront respectés. Ainsi, tout le monde a retrouvé le sourire et McDermott est reparti du bon pied au grand plaisir des Mauritaniens et des Sénégalais. C’est vrai que cela a été une semaine de panique générale.
Pour finir, Comment le défi environnemental sera-t-il géré compte tenu des aires marines protégées comme le Banc d’Arguin ?
La menace n’est pas seulement pour le littoral mais elle englobe tout aussi les fonds marins. Toutefois, Toutes les parties prenantes au projet mettent cette question en tête de liste des priorités. C’est une problématique majeure prise en compte dans les études environnementales préalables et le spectre d’une potentielle catastrophe écologique est toujours présent à l’esprit. J’espère seulement que toutes les précautions ainsi que les dispositions nécessaires ont été prises à l’effet de conjurer pareil sort.
Il est vrai que BP traine encore dans les esprits le sinistre souvenir de la tragédie de Deepwater Horizon en 2010 dans le golfe du Mexique. Une tragédie causée par une erreur humaine et qui peut arriver partout. Que Dieu nous en garde.
"S'IL Y A UNE VILLE QUI A BESOIN D'UN STATUT SPÉCIAL, C'EST TOUBA"
Barthélemy Dias estime qu'il y a une «volonté manifeste de vouloir empêcher les Dakarois de choisir leur maire», à travers la proposition de statut spécial pour la capitale
Le «statut spécial» de Dakar, proposé par la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), continue de faire débat. Hier, c’est Barthélemy Dias, invité de l’émission Yoon wi de la Rfm, qui y a vu une «volonté manifeste de vouloir empêcher les Dakarois de choisir leur maire». En fait, ce proche de Khalifa Sall estime que Aminata Mbengue Ndiaye n’a fait que porter la parole de Macky Sall qui souhaite que le maire de Dakar soit nommé par décret et non élu. «C’est quand même le Haut conseil des collectivités territoriales, une institution de la République, même si on pouvait s’en passer, qui en fait la proposition. A ce titre, on ne peut pas évoquer un tel débat sans l’onction du chef de l’Etat. C’est que le Président Macky Sall ne peut pas concevoir que quelqu’un qui ne soit pas de son camp dirige la capitale. Il sait que perdre Dakar est une grosse erreur. Mais c’est surtout parce qu’il n’a pas une culture démocratique», a-t-il dit. L’édile de Mermoz-Sacré Cœur souligne qu’«en France, de Mitterrand à Macron, le maire de Paris a été toujours été de l’opposition sans que pourtant cela dérange le pouvoir». Barthélemy Dias invite donc, Aminata Mbengue Ndiaye à «renouveler le bureau du Hcct et ses commissions au lieu de s’occuper de choses qui ne la regardent pas».
Dans tous les cas, Dias-fils voit dans cet éventuel projet de nommer le maire de Dakar un «recul» de la décentralisation et de la démocratie. «C’est extrêmement dangereux. Dakar n’a pas besoin d’un statut particulier car c’est la seule ville qui a un statut constitutionnel. Il est écrit clairement dans la Constitution que Dakar est la Capitale du Sénégal», souligne-t-il. En revanche, Barthélemy Dias voit ce statut ailleurs. «S’il y a une ville qui doit avoir un statut spécial, c’est bien Touba qui, depuis 30 ans, réclame ce statut spécial. Avant de le donner à quelqu’un qui ne l’a pas réclamé autant le donner d’abord à celui qui le demande depuis des années», ajoute-t-il. Le responsable de Taxawu Senegaal rappelle d’ailleurs que rien que pour la liste unique du Khalife où il y a opposition et pouvoir et sans parité, Touba peut revendiquer un statut spécial.
HARO SUR AQUATECH À MBORO !
Outrées par les pénuries récurrentes d’eau, les populations de Mboro, tout rouges de colère, ont investi hier les rues de la ville, pour exiger le départ pur et simple d’Aquatech, dans la distribution du liquide précieux.
Outrées par les pénuries récurrentes d’eau, les populations de Mboro, tout rouges de colère, ont investi hier les rues de la ville, pour exiger le départ pur et simple d’Aquatech, dans la distribution du liquide précieux. De l’entrée de la ville par la route des Niayes jusqu’à la sortie sur la route de Tivaouane, et encadrées par les forces de l’ordre, les populations ont ainsi battu le pavé en scandant «Aquatech dégage ».
Depuis la privatisation induite par la réforme, la gestion de l’approvisionnement en eau de la ville de Mboro est confiée à Aquatech. Mais selon El Hadji Wone, Président de l’Association des Usagers du Forage (ASUFOR) de Mboro, les coupures se sont intensifiées avec des délais d’intervention qui dépassent largement les 48 heures préconisées dans le cahier des charges signé entre l’Office des Forages Ruraux (OFOR) et la société Aquatech Sénégal.
Et selon lui, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est survenue entre le 28 et le 30 janvier dernier, avec une coupure d’eau de plus de deux jours, pour des raisons de non-paiement par Aquatech des factures d’électricité. Pour lui, le manque d’eau a atteint des proportions insoutenables et c’est pourquoi la ville de Mboro s’est levée à l’unanimité, pour exiger le départ d’Aquatech de la gestion de l’approvisionnement en eau de la ville et le retour de l’ASUFOR. Et pour manifester leur colère, les populations, portant des brassards rouges, ont investi la rue, de l’entrée de la ville par la route des niayes jusqu’aux environs du lycée sur la route de Tivaouane, en scandant : « Aquatech, dégage ! » Les griefs des populations tournent autour des pénuries régulières, dépassement excessif des délais de dépannages techniques, la dépendance au réseau électrique, le groupe électrogène non fonctionnel, la cherté des factures, l’utilisation d’une pompe inappropriée au F2, etc.
Selon El Hadji Wone, l’ASUFOR était créditée d’une gestion financière efficace et saine et c’est pourquoi, au moment de passer la main à Aquatech, elle a laissé dans les caisses pas moins de 23 millions de Fcfa. Il s’y ajoute des investissements opérés sur l’outil de travail, avec un objectif social permanent au profit des populations de Mboro.
D’après lui, les populations avaient décerné un satisfecit à l’ASUFOR, qui ne les a jamais habitués à autant de coupures d’eau longues et fréquentes. Mais aujourd’hui, regrette-t-il, les souffrances des populations de Mboro s’intensifient chaque davantage et la plupart ont maintenant recours aux puits pour avoir le liquide précieux, si elles ne passent pas la nuit à la belle étoile, guettant la moindre eau qui coulerait du robinet. C’est fort de ce constat malheureux, dit-il, qu’unanimement et comme un seul homme, « les populations exigent le départ pur et simple d’Aquatech, pour manquements particulièrement graves et répétés de ses engagements et le retour de l’ASUFOR, dont la gestion a convaincu, tant au niveau de la production, que de la distribution de l’eau ».
MOUSSA NDIAYE MAIRE DE MBORO «AQUATECH N’EST PAS EN MESURE DE REGLER LES PROBLEMES D’EAU A MBORO»
Il s’agit d’un mécontentement général, partagé par toutes les populations de Mboro. C’est à cause d’une mauvaise gestion par Aquatech, du réseau d’approvisionnement en eau de la ville. Avec la gestion de l’ASUFOR, jamais ces difficultés n’avaient été connues car il y avait une gestion efficiente, qui a été ensuite léguée à Aquatech. Mais depuis lors, le manque d’eau est récurrent à Mboro. C’est pourquoi, tout le monde doit comprendre la situation que les populations de Mboro sont en train de vivre, l’eau étant une denrée vitale. Selon lui, tout le monde est d’accord qu’Aquatech dégage car n’étant pas en mesure de régler les problèmes d’eau de Mboro et il convient de revenir à l’ancien système laissé par ASUFOR. Chaque fois qu’il y a des problèmes, Aquatech ne daigne même pas venir sur place, ce qui témoigne de son incompétence.
LES EX-TRAVAILLEURS DE LA SOTRAC MENACENT DE MARCHER SUR LE PALAIS PRESIDENTIEL
Pour ces personnes du 3e âge qui faisaient face à la presse hier à Pikine, l’heure de la révolte a sonné puisqu’ils ont épuisé toutes les voies de recours.
Dans tous leurs états, les anciens travailleurs de la défunte Société des transports en commun du Cap-Vert (Sotrac) envisagent d’organiser incessamment une marche sur le Palais de la République, si l’Etat ne leur paie pas leur argent estimé à 9 milliards FCFA
Pour ces personnes du 3e âge qui faisaient face à la presse hier à Pikine, l’heure de la révolte a sonné puisqu’ils ont épuisé toutes les voies de recours. «Nous sommes prêts à tout pour rentrer dans nos fonds. Ce point de presse est un avertissement pour permettre aux autorités de réagir. Faute de quoi, nous allons nous mobiliser avec nos familles et marcher sur les grilles du Palais de la République. Et s’il faut ramasser des cadavres, les autorités seront les principaux responsables de cette situation pour avoir été alertées», menace le coordonnateur du Collectif des ex-travailleurs de la Sotrac, Talibouya Ouattara.
Et de poursuivre : «En tout cas, le Président qui a été averti doit intervenir et régler ce problème qui concerne plus de 2 000 travailleurs désemparés avant qu’il ne soittrop tard». Sur les difficultés auxquelles ils sont exposés, les anciens employés de la Sotrac expriment leur ras-le-bol. «Nos pensions sont dérisoires, certains d’entre nous sont décédés ou malades. Leurs familles vivent dans la misère avec la conjoncture économique, donc c’est le lieu de demander au chef de l’Etat d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Puisque nous avons épuisé toutes les voies de recours pour être payés. Rien n’a bougé depuis 2009 à l’époque où Adjibou Soumaré était Premier ministre».
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, en a pris pour son grade lors de cette rencontre. « Nous avons été déçus des propos tenus à l’Assemblée nationale par Abdoulaye Daouda Diallo qui soutient que nous avons été payés. Nous nous demandons s’il est conscient de la réalité que nous vivons actuellement. Car de pauvres vieillards qui ont consenti toute leur vie pour la Nation veulent être rétablis dans leurs droits», clame Monsieur Ouattara avant de poursuivre : «Nous ne sommes pas là pour demander l’aumône, c’est notre dû. Au total, l’Etat nous devait 14 milliards Fcfa. Et sous le magistère du Président Abdoulaye Wade, on nous avait versé 5 milliards Fcfa en guise d’avance, il reste donc 9 milliards Fcfa que l’Etat nous doit. Nous demandons à l’Etat de nous payer notre argent au lieu de divertir les gens.»
«LES RESEAUX SOCIAUX NE PEUVENT PAS CONCURRENCER LA RADIO»
Malgré l’importance de la digitalisation, Alioune Badara Diagne Golbert, ancien chef de la chaîne 3 de la RTS et actuel directeur général de Teranga Fm, se veut optimiste sur l’avenir de la radio
La Journée mondiale de la radio a été célébrée hier à Saint-Louis où l’audimat est très important. A cette occasion, les journalistes ont indiqué que le contenu est laissé à l’appréciation des populations. Malgré l’importance de la digitalisation, Alioune Badara Diagne Golbert, ancien chef de la chaîne 3 de la RTS et actuel directeur général de Teranga Fm, se veut optimiste sur l’avenir de la radio qui, selon lui, ne peut être concurrencée par les réseaux sociaux.
La Journée mondiale de la radio a été célébrée hier à Saint-Louis. Occasion saisie par Alioune Badara Diagne « Golbert », ancien patron de la chaîne 3 de la RTS, pour rappeler l’importance de la radio dans la société sénégalaise. Trouvé à la place Faidherbe, le Directeur Général de la radio communautaire Teranga Fm, soutient que ce médium occupe une place importante sur l’échiquier médiatique. «La radio ne peut être concurrencée par aucun autre médium.
La radio dépasse de loin les autres médias. Elle est plus rapide que la télévision et la presse écrite alors que les réseaux sociaux ne sont pas toujours accessibles aux populations, contrairement à la radio. Je rappelle que la radio joue un rôle prépondérant dans l’espace médiatique. Et les auditeurs le savent très bien», affirme M. Diagne. A la radio Zig Fm sur l’avenue Général DeGaulle, le chef d’antenne Babacar Niang rappelle que dans un pays en voie de développement comme le Sénégal, l’internet n’est pas présent partout. « Certes, l’internet constitue une concurrence mais l’absence d’électricité fait défaut dans plusieurs localités. De ce fait, les populations rurales et démunies font recours à la radio pour s’informer. C’est pour vous dire que la radio est précieuse et les populations feront recours à elle», a précisé Babacar Niang.
Revenant à la charge, Alioune Badara Diagne «Golbert» insiste : «Aujourd’hui, la radio est irremplaçable. La radio ne peut être concurrencée par les réseaux sociaux. Avec le développement des Tic, les réseaux sociaux foisonnent et les gens font confiance aux réseaux sociaux mais ces réseaux sont parfois gérés par des néophytes qui sont certes des informaticiens mais méconnus dans le journalisme. Il y a certains qui envoient des bribes.
Les réseaux ont tendance à traiter certaines informations à l’état brut sans parfois aucune vérification. Cette attitude est extrêmement dangereuse pour la société. Ce sont des gens qui ne sont pas formés. L’information doit être vérifiée avant d’être traitée. Il faut la véracité des informations », a averti le doyen Golbert pour qui le terrain est important pour un journaliste.
Au niveau de la RTS au nord de l’île, Bator Fall signale que la radio de la Voix du Nord a participé à la « bonne marche de notre société à travers des émissions interactives qui sont animées ».
LA MAJORITE PRESIDENTIELLE COGITE TOUJOURS
La commission politique du dialogue national a abordé, dans le cadre de ses rencontres périodiques, la question de l’exercice du droit de manifester au Sénégal et celle concernant le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti.
Hier, la commission politique du dialogue national a abordé, dans le cadre de ses rencontres périodiques, la question de l’exercice du droit de manifester au Sénégal et celle concernant le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Pour ce deuxième point, la plupart des entités présentes à la table du dialogue ont estimé qu’il fallait se passer, une bonne fois pour toutes, de ce cumul, à l’exception du pôle de la majorité qui vraisemblablement cogite toujours
Les discussions ont été longues sur la question du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. A en croire le coordonnateur du pôle des non-alignés, contacté hier par «L’AS», ce point n’a pu être épuisé. Déthié Faye espère que la rencontre de mardi prochain permettra d’en finir et de trouver un consensus. Selon Monsieur Faye, cette question est très importante pour la consolidation de la démocratie. Juste que, dit-il, il y a des appréhensions sur son efficacité. Et ces craintes viennent apparemment du pôle de la majorité présente à la table de la commission politique du dialogue national.
En effet, d’après Déthié Faye, le pôle des non-alignés a toujours préconisé une interdiction du cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti. Et que c’est une position partagée avec la société civile et l’opposition. Poursuivant, il souligne que même au niveau de la majorité, il n’y a pas un rejet catégorique. Mais il s’avère qu’il y a un certain nombre de questionnements à ce niveau. «Si les membres du pouvoir s’étaient véritablement opposés, on aurait acté aujourd’hui (Ndlr : hier) le désaccord sur ce point », a laissé entendre Déthié Faye. Il faut dire en outre que la révision de l’article 80 de la Constitution, relatif à l’offense au chef de l’Etat, n’était pas à l’ordre du jour, hier.
Toutefois, le coordonnateur du pôle des non-alignés, joint au téléphone, a fait savoir qu’il fait partie des sous-points à aborder. En attendant d’y venir, Déthié Faye a soutenu, hier, que la problématique de l’article 80 est intimement liée à la question sur le cumul des postes de chef de parti et de président de la République. En effet, selon Déthié Faye, «si nous faisons la différence entre ces fonctions, il devient plus aisé de protéger l’Institution qu’est le président de la République. Ainsi, il n’y aura plus de confusion quand on parle au chef de l’Etat », explique-t-il.
ENCADREMENT DU DROIT DE MANIFESTER : UN ACCORD TROUVE
Par ailleurs, toujours lors de cette rencontre de la Commission politique du dialogue national, il a été débattu de l’exercice du droit de manifester au Sénégal. Il a été ainsi convenu entre autres points de revoir la loi de 78 qui régit les réunions politiques, de revoir le mode d’interdiction des manifestations. Et pour cela, Monsieur Faye estime que les lois en vigueur doivent être revisitées et modifiées. Ce, pour permettre à chaque citoyen qui veut organiser une marche d’avoir la réponse de l’autorité administrative dans un délai qui lui permet de saisir éventuellement le juge des référés. Afin que ce dernier tranche sans délai et permette, si les droits du citoyen sont violés par l’autorité administrative, qu’il soit rétabli dans ses droits. Donc, il s’agira, dit-il, de trouver une formulation des dispositions qui vont encadrer ces questions-là. A l’en croire, opposition, majorité comme société civile sont tombés d’accord sur cet encadrement à faire.
Par Ibrahima SENE
UN STATUT SPÉCIAL POUR DAKAR, POUR QUOI FAIRE ?
Il est fallacieux de prétendre en finir avec les "marchandages" dans un régime de Démocratie représentative, pour soustraire le Maire d'un contrôle démocratique du conseil municipal
Avec l'interview donnée au journal "Libération" de ce 13 février 2020, par Me Ousmane SEYE , Vice- Président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), l'on commence à avoir un contour plus net de ce qui est visé dans ce projet de réforme destiné à Dakar, et éventuellement à d'autres Capitales régionales. En effet, quelque soient les explications données pour motiver cette réforme, il ne s'agit en fait que d'un projet de transférer la gestion de la Ville de Dakar, des mais des représentants élus par les populations, aux mains d'administrateurs, nommés par le Président de la République.
Du point de vue des acquis de notre peuple dans le choix de ceux qui exercent une parcelle du pouvoir d'Etat en son nom, il ne s'agirait que d'un recul grave impossible à justifier, ni pour des raisons de gestion et d'administration, encore moins pour des raisons d'incompatibilité politique entre le Premier Magistrat de la Ville, et le premier Magistrat de la Ville.
En effet, du point de vue de la gestion et de l'administration, le Code Général des Collectivités Territoriales a suffisamment bien délimité les compétentes et les prérogations des Villes par rapport aux Communes de plein exercice du Département concerné. D'ailleurs, la représentation des Communes dans le Conseil Municipal de la Ville, à côté de Conseillers élus au suffrage universel direct à la proportionnelle, renforce le contrôle démocratique sur la gestion et sur l'administration de celle -ci. Cette circonstance confère déjà aux Villes un " Statut particulier" par rapport aux Communes de plein exercice.
Aucun conflit de compétence n'a eu à être noté entre les Villes et les Communes qui les composent. Le seul conflit de compétence qu'il a été donné de noter c'est celui entre le pouvoir Exécutif et le pouvoir de la Ville, qui a été surmonté en se référant strictement au Code Général des Collectivités Territoriales. D'ailleurs, dans la "Commission du Dialogue Politique" en cours, les participants, en proposant d'élire les Maires et les Présidents des Conseils Départementaux au suffrage universel direct, n'ont senti nulle part, la nécessité de doter la Ville de Dakar d'un " nouveau Statut particuliers".
Ce faisant, ils n'ont pas pris en considération, le risque, le cas échéant, d'un véritable "conflit de légitimité" entre le Président de la République et le Maire de Ville de Dakar, d'une part, et d'autre part, entre les Maires des Communes et les Présidents de Département, et le Représentant de l'Etat, dans chaque conscription administrative. Ce qui a motivé cette proposition ne repose nullement sur un souci de rendre la gestion et l'administration des collectivités territoriales plus efficace, plus efficiente, mais bien par le souci de libérer le Maire ainsi élu, d'un contrôle démocratique du Conseil Municipal, sous prétexte de mettre" fin aux marchandages" lors de son élection, tout en créant un "conflit de légitimité locale", avec le Représentant de l'Etat dans la circonscription administrative. C'est donc le rêve de transformer sa collectivité territoriale en "fief personnel", et de se transformer en " Lamanes" (anciens Maitres de la Terre), en usant des prérogatives du Maire sur la gestion des terres du Domaine National, qui a motivé les représentants de la majorité et de l'opposition dans la " Commission du Dialogue Politique", à adopter une telle proposition, sans égards aux conséquences néfastes que leurs ambitions politiques individuelles ont sur les acquis démocratiques de notre peuple, sa cohésion nationale et sa stabilité légendaire.
Ce sont ces ambitions personnelles démesurées qui ont poussé à la proposition d'élire les Maires adjoints au suffrage universel direct, pour ne pas avoir moins de légitimité que le Maire! C'est ce risque de "conflit de légitimité" qui a été artificiellement introduit par les participants à la "Commission du Dialogue politique" , que l'on tente d'éviter pour la Ville de Dakar, sous couvert d'un " Statut spécial", pour justifier le projet de transférer la gestion et l'administration de la Ville de Dakar, des mains des représentants élus du peuple, aux mains d'une administration nommée par le Président de la République, tout en laissant intact, ce conflit dans les Communes de plein exercice, constituant une menace grave pour l'intégrité du territoire national et la cohésion de notre peuple.
C'est cela qui, en visant uniquement la Ville de Dakar, donne la fausse impression d'un projet de réforme pour écarter des concurrents politiques pour son contrôle. C'est donc ce grave "conflit de légitimité " qu'il faut résoudre totalement, en laissant aux Conseillers élus, leur droit démocratique de choisir de façon transparente leur Maire, sous la supervision du Représentant de l'Etat dans la circonscription administrative.
Aucune Démocratie représentative ne peut fonctionner de façon optimale, sans "marchandages politiques" pour nouer ou dénouer des alliances. Ce n'est que dans les régimes de Dictature, où il ne peut y avoir "aucun marchandage", puisque ne prévaut que la volonté du Chef. Il est donc fallacieux de prétendre en finir avec les "marchandages" dans un régime de Démocratie représentative, pour soustraire le Maire d'un contrôle démocratique du Conseil Municipal. L'évocation d'Abidjan, de Bamako et d'Accra qui sont organisés en " Districts" avec des administrateurs nommés par le Président de la République, pour justifier une telle réforme pour la Ville Dakar, n'est pas fondée eu égard à l'ancienneté, à l'ampleur et à la stabilité des conquêtes démocratiques de notre peuple, par rapport aux conquêtes de ces autres peuples. Ce sont ces conquêtes démocratiques qui ont toujours fondé la bonne réputation en la matière de notre pays, qui vient d'être classé au "top ten" des pays les plus démocratiques d'Afrique, et de "premier", parmi les pays de l'UEMOA, donc loin devant Abidjan et Bamako.
Les Républicains et Démocrates qui composent le " Comité de Pilotage du Dialogue National" sont interpellés à préserver nos acquis démocratiques, en refusant d'endosser le projet d'élection du Maire au suffrage universel direct, avec son corollaire, le transfert de la gestion et de l'administration de la Ville de Dakar, des mains des représentants élus de la population du Département de Dakar, aux mains d'administrateurs nommés par le Président de la République. Notre pays est la croisée de son trajectoire d'évolutionde son système démocratique! L'Afrique retient son souffle et le monde entier vous regarde!
Ibrahima SENE
PIT/Sénégal
Par Ibrahima FAll
LES SOCIALISTES ONT-ILS UN AGENDA CACHE A SAINT-LOUIS ?
Nous pêcheurs de Ndar méritons plus de considération et de respect de la part des autorités. Depuis quelques années, des successions de faits nous prouvent que le gouvernement n’est pas préoccupé par le sort des pêcheurs de Guet Ndar
Nous pêcheurs de Ndar méritons plus de considération et de respect de la part des autorités. Depuis quelques années, des successions de faits nous prouvent que le Gouvernement n’est pas préoccupé par le sort des pêcheurs de Guet Ndar. Nous souffrons. Nos frères meurent dans la mer. Notre Gouvernement s’enferme dans une indifférence totale. Pour rappel, pendant la campagne électorale pour la présidentielle de 2019, le candidat Macky Sall avait pris des engagements de négocier avec nos voisins de la Mauritanie. Il savait que les pêcheurs avaient besoin de plus de licences de pêche.
C’était l’une de nos préoccupations. L’autre revendication, c’estle dragage de l’embouchure. Nous sommes peinés de constater qu’aucune de nos revendications n’a été réalisée. Pire encore, nous sommes aujourd’hui dans l’obligation de payer des taxes appliquées sur les licences. Nous avons du mal à croire que le président de laRépublique a une politique de pêche.
Bientôt 12 mois après la réélection du président Macky Sall, le Département de la Pêche connait une instabilité déconcertante avec 02 Ministres : Mme Aminata Mbengue Ndiaye et M. Alioune NDOYE membres du Ps. Les Guet Ndarien vivent de la pêche et les changements de ministres ont des conséquences directes néfastes sur les activités des pêcheurs mais également sur leur productivité.
Il est difficile de ne pas croire ce que disait le Ministre Mame Mbaye Niang sur la TFM au cours de l’émission «Faram Facce » avec le journaliste Pape Ngagne Ndiaye. Il a dit : «Il y’a des alliés du président qui ne sont pas loyaux». Ce que nous avons vu au niveau du Ministère de la Pêche atteste les soupçons crédibles de Mame Mbaye Niang. Car avec les deux Ministres socialistes, le secteur de la Pêche bat de l’aile.
Mme Aminata Mbengue Ndiaye qui a migré au Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) n’était qu’une figurante nommée juste pour le décor. Son camarade Alioune Ndoye tente d’étouffer des crises à Mbour et chez nous à Saint Louis. Le malheur nous traque, nous pêcheurs de Guet Ndar. La vérité c’est que les socialistes ne mouillent pas le maillot. Et ils semblent œuvrer pour l’échec du président Macky Sall.
Dans le secteur de l’Education, Serigne Mbaye Thiam est à l’origine de toutes ces crises que connaît l’enseignement depuis 2012. Tout laisse croire que les alliés ne veulent pas la réussite du Président Macky Sall. La loyauté rime avec l’engagement pour la réussite de la politique du Gouvernement. Dans la mesure où la loyauté c’est aussi un comportement. Et pourtant, le président Macky Sall a tout donné au Parti d’Ousmane Tanor Dieng.
A Saint-Louis, la personne qui va subir les conséquences de l’échec des Ministres socialistes lors des prochaines élections locales, c’est bien sûr Mansour Faye. Le frère de la première Dame aurait bien des soucis à se faire. Le poids électoral des impactés de la langue de Barbaries ne doit pas être négligé. L’actuel Maire de Saint-Louis risque de faire les frais du mécontentement des électeurs. Peut-être, les socialistes cachent un candidat qui devra profiter de la colère des électeurs pour battre Mansour Faye. C’est cela l’agenda caché derrière le drapeau vert et rouge.
Le soulèvement des GuetNdarien est l’arbre qui cache la brèche. Avant-hier, un de nos frères pêcheur est mort sur la brèche, en plus des 420 autres morts comptabilisés. Pendant 08 mois, Mme Aminata MBENGUE n’a fait que gérer le courrier et caser des membres de sa famille au Ministère.
Le néophyte Alioune NDOYE ne prend aucune initiative. Son action se limite à gérer des crises depuis son arrivée au Ministère. A Saint Louis en tout cas, nous ne sentons pas son implication dans la recherche de solution en amont. C’est pareil dans les autres zones de pêche comme Mbour, Kayar, Dakar etc…
Nous pêcheurs de Saint Louis, interpellons le président Macky Sall pour qu’il reprenne les choses en main en surveillant les alliés qui semblent avoir des agendas cachés. Le président a une dette vis à vis nous pêcheurs de Saint Louis. Je n’aurai terminé sans demander la libération des jeunes manifestants arrêtés par la police. Nous avons assez souffert à cause de nos frères qui meurent chaque mois sur la brèche. Nous avons assez du manque de moyens. Nous avons assez souffert du mépris de nos Autorités.