Le collectif des ex-employés du centre d’appel Pcci est très remonté contre la Sonatel à qui il réclame la somme de 404 millions. Il l’a fait savoir hier devant le siège de la Sonatel après un sit-in avorté, suite au refus du préfet de Dakar de leur délivrer une autorisation.
Réunis en collectif, les ex-travailleurs de Pcci réclament leur argent à la Société nationale des télécommunications (Sonatel). Après des succès au tribunal du travail, au tribunal du commerce et au tribunal de grande instance, la Sonatel refuse de leur payer leur dû. «La Sonatel doit nous payer 404 millions de F CFA et vous avez l’incongruité de la dernière décision de justice ; ils nous disent qu’il faut cautionner 500 millions avant de toucher 404 millions.
Des gens qui sont restés 14 mois sans salaire, certains ont été licenciés abusivement, comment vous pouvez demander à ces gens de cautionner cette somme ?» s’interroge le coordonnateur du collectif des ex-employés de Pcci. Youssoupha Ndao estime qu’ils sont aujourd’hui devant le siège de la Sonatel sur la Vdn, suite au long combat qui les oppose à cette société qui refuse d’accepter les injonctions de la justice. «Nous sommes ici pour rappeler au peuple sénégalais et à l’administration sénégalaise que d’honnêtes travailleurs sont restés 14 mois sans salaire ; qu’ils ont eu 3 décisions de justice favorables, notamment au tribunal du travail, au tribunal du commerce et au tribunal de grande instance, en date du 27 janvier passé, et jusqu’ici cette multinationale française de la France –Afrique refuse et use de dilatoire, d’arguments, pour ne pas payer ce qu’elle nous doit suite à ces condamnations», dit-il.
Selon lui, cela fait 14 mois que nous sommes en train de nous battre sans avoir l’appel du pied de l’administration. «Nous avons choisi cette déclaration pour pointer du doigt les carences de l’administration de Macky Sall, les carences du Ministère du Travail qui n’a rien fait du tout, les carences d’un ministre de l’emploi qui n’ose même pas faire une déclaration sur ce dossier», soutient-il.
Après la Sonatel, les ex-travailleurs s’en prennent au préfet qui a refusé leur demande d’autorisation pour faire un sit-in. « Nous avions prévu un sit-in et nous avions avisé l’administration préfectorale mais nous n’avons pas eu de réponse. Il a le devoir de nous expliquer pourquoi ce mépris alors que nous sommes des citoyens comme tout le monde ; il ne faut pas qu’il confonde son poste avec un poste de sinécure. Il est au service des populations sénégalaises», fustige-t-il. Cependant, on interpelle le président de la République et les personnes ressources de ce pays pour leur dire que personne ne devrait assister sans broncher à ce qui est en train de se passer avec ce collectif.
LE GOUVERNEMENT DECAISSE 2,5 MILLIARDS
Ce sera réglé, parce que ministère de la Pêche est là-dessus. L’Etat a dégagé à peu près 2,5 milliards pour avance de démarrage, afin que l’entreprise démarre" les travaux, a dit Mansour Faye, interpellé sur la question
L’état du Sénégal a dégagé 2,5 milliards de francs CFA, en guise d’avance de démarrage pour permettre à l’entreprise en charge de la stabilisation de la brèche de Saint-Louis, de commencer les travaux, annonce le ministre du développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale et maire de la capitale nord, Mansour Faye.
"Ce sera réglé, parce que ministère de la Pêche est là-dessus. L’Etat a dégagé à peu près 2,5 milliards pour avance de démarrage, afin que l’entreprise démarre" les travaux, a dit Mansour Faye, interpellé sur la question. Il s’entretenait avec des journalistes, à Keur Daouda Cissé, peu après avoir lancé des travaux et inauguré un réseau électrique dans les départements de Thiès et Tivaouane.
Selon le maire de Saint-Louis, les sondages ont déjà commencé au niveau de la brèche, sous la direction du ministère en charge de la Pêche et de l’ANAM. "J’ai bon espoir qu’au courant de l’année, les travaux de dragage et de balisage vont démarrer et s’achever", a indiqué Mansour Faye en langue nationale wolof.
La brèche de Saint-Louis a été ouverte en 2003 sur la Langue de Barbarie, une bande de terre séparant la mer du fleuve, pour épargner une inondation à la capitale nord du Sénégal. Elle ne cesse depuis de s’agrandir, au point de menacer de disparition l’ancienne capitale du Sénégal, sans compter que cette brèche est le théâtre de beaucoup d’accidents de pêcheurs.
Par Thierno Bocoum
LEGALISATION DE L’HOMOSEXUALITE, CETTE NEOCOLONISATION IDEOLOGIQUE
Le dictat de l’extérieur qui s’exprime à travers une forme de colonisation idéologique doit être arrêté net, sans faiblesse et sans compromission.
En France l’affaire Mila, l’histoire d’une jeune fille de 16 ans qui a insulté la religion musulmane et le Coran a été une occasion de mesurer le degré d’hostilité contre les religions en Occident et la volonté clairement exprimée de faire la promotion de l’idéologie Lgbt que cette jeune fille lesbienne a incarnée.
Le slogan « je suis Mila » a été adopté par de hautes autorités de ce pays, des chroniqueurs, influenceurs et intellectuels de haut niveau sous prétexte du «droit au blasphème». Les menaces contre sa personne, tout aussi regrettables, sont montées en épingle pour mieux les mettre en avant comme si des milliers de menaces ne concernaient pas tous les jours des individus sur différents sujets, à travers les réseaux sociaux, porte ouverte à tous les excès. Une innocente jeune fille de 16 ans est donc supportée à fond par de hautes autorités occidentales à travers ses injures, insanités et maladresses infantiles adressées aux croyants.
Les religions révélées telles que l’islam, le christianisme et le judaïsme, qui proscrivent certaines pratiques, sont combattues d’une manière assumée, en Occident. Leur défense est malheureusement rarement assumée. Les propos nuancés pullulent pour échapper à la sempiternelle accusation d’homophobie. Quand des peuples légifèrent pour interdire la polygamie ou encore le port du voile, le registre du respect des droits l’homme n’est jamais visité. C’est plutôt le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ou droit à l'autodétermination qui est évoqué.
Certains hauts dirigeants de pays occidentaux vont jusqu’à demander aux outrecuidants de choisir entre deux options : aimer leur et y rester ou le quitter si on ne supporte pas ses lois et règles. Sauf que le principe sacro-saint du droit à l’autodétermination ne semble pas prospérer quand la question concerne d’autres pays comme le nôtre. Au Sénégal le débat sur la légalisation de l’homosexualité n’a jamais été animé par des nationaux. Ce n’est pas un débat national qui devrait impliquer un échange fructueux entre compatriotes. Il s’agit plutôt d’une forme de campagne d’imposition d’une idéologie que des dirigeants de haut niveau mondial se chargent d’imposer.
Le fait que le Président Macky Sall se sente obligé de parler d’une question qui n’est pas une préoccupation interne, devant son hôte canadien, en des termes qui frisent la justification, est désolant. Il n’a pas de compte à rendre à ceux qui interdisent d’une manière ostensible et assumée la polygamie ou encore le port du voile. Pendant qu’on y est et que toutes les questions sont à évoquer entre chefs d’Etat, pourquoi les nôtres n’inscrivent pas à l’ordre du jour de leur discussion avec leur hôte occidentaux le fait que la polygamie par exemple soit acceptées pour les musulmans vivants dans leur pays d’accueil ? Il y a une absence manifeste de leadership dans le dialogue des idéologies. Ceux qui dominent économiquement s’arrogent le droit d’imposer leur idéologie sociale sans grandes résistances en face.
La légalisation de l’homosexualité est la porte que l’Occident cherche à ouvrir pour nous imposer l’idéologie Lgbt. Une idéologie qui implique le mariage pour tous, le gay pride, l’adoption homoparentale... Dans nos pays nous avons opté pour le renforcement des croyances et des convictions religieuses qui abhorrent certaines pratiques autorisées en Occident. C’est ainsi que nous nous sommes autodéterminés. Le Sénégal a une forte tradition religieuse et les différents segments, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, œuvrent pour une parfaite cohésion sociale en tenant compte de nos réalités socio-culturelles. La vie privée est, cependant, totalement respectée. Les personnes sont libres dans leur intimité.
Toutefois les pratiques ostentatoires constituent des agressions manifestes à nos convictions culturelles et religieuses. Le dictat de l’extérieur qui s’exprime à travers une forme de colonisation idéologique doit être arrêté net, sans faiblesse et sans compromission.
Thierno Bocoum
Président du Mouvement AGIR
OUMAR GUEYE ORDONNE L’APPLICATION DES REFORMES DU STATUT DES FONCTIONNAIRES LOCAUX
Le Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires a organisé, hier, un Comité Régional de Développement (CRD) sur la fonction publique locale
Le Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires a organisé, hier, un Comité Régional de Développement (Crd) sur la fonction publique locale. Le but de cette rencontre est de rationaliser le statut des travailleurs des collectivités territoriales
«La rencontre d’aujourd'hui a pour objectif de sensibiliser les exécutifs locaux afin de s’approprier des réformes nées à la suite de la promulgation de la Loi N° 2011-08 du 30 mars 2011 relative au statut général des fonctionnaires des Collectivités locales», a expliqué d’entrée de jeu le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, qui présidait hier un Comité Régional de Développement (Crd) consacré à cette question.
Selon le maire de Sangalkam, la mise en œuvre de la fonction publique permettra aux agents de poursuivre successivement leurs carrières dans plusieurs collectivités locales quels que soient leurs niveaux de recrutement tout en conservant leurs cartes au niveau de la fonction publique de l'Etat De plus, souligne Monsieur Guèye, «le Président Macky Sall a instruit le gouvernement de tout mettre en œuvre pour rendre opérationnelle la fonction publique locale afin d’améliorer au quotidien les conditions de travail des agents des collectivités territoriales». En ce qui concerne les ressources financières liées aux salaires et aux autres rubriques pour la prise en charge des fonctionnaires, le ministre s’est montré sans ambages.
A l’en croire, «ce sont les Collectivités territoriales qui prendront en charge les salaires et autres avantages de leurs agents à travers leurs budgets». Dans le même sillage, il a rappelé que le 10 octobre dernier, le Président Macky Sall a reçu au Centre International de Conférence Abdou Diouf (Cicad) à Diamniadio l'ensemble des maires et présidents des conseils départementaux.
A cette occasion, le chef de l’Etat leur a transmis comme message que dans la mise en œuvre des politiques publiques qu’il a définies, il compte s’appuyer sur les exécutifs locaux qui sont plus proches de la population pour une diffusion et mise en œuvre des politiques de l’Etat.
C’est pourquoi, insiste le ministre Oumar Guèye, «cette responsabilisation s’accompagne notamment de la prise en charge des travailleurs». Après avoir écouté religieusement le ministre de la Décentralisation, le secrétaire général de l’intersyndicale des travailleurs des Collectivités locales Sidiya Ndiaye a affiché une large banane.
En effet, il s’est fortement réjoui de l’initiative avant de souligner que les mesures annoncées promettent des lendemains meilleurs. «Depuis plus de deux décennies, l’intersyndicale se bat pour l’institution de la fonction publique locale». Ainsi invite-t-il les exécutifs locaux à appliquer la réforme pour aller de l’avant. «Nous allons nous y atteler jusqu’à la régularisation de la situation des agents des Collectivités territoriales», a dit le syndicaliste.
Avant de conclure, Sidiya Ndiaye a demandé notamment la mise en place d’une structure de gestion dédiée aux Collectivités locales qui va s’occuper de la gestion des carrières et de la masse salariale.
APS, RETOUR A L'INCONNU
Le 20 mars 2020, ce sera la fin de mission de la première génération des Agents de sécurité de proximité (Asp). A moins que le président de la République, Macky Sall, ne décide de prolonger leur contrat.
Le 20 mars 2020, ce sera la fin de mission de la première génération des Agents de sécurité de proximité (Asp). A moins que le président de la République, Macky Sall, ne décide de prolonger leur contrat. Comme un couperet, la nouvelle a douché l’enthou sias me des centaines d’agents qui s’interrogent sur leur avenir. Engagée pour une durée de 2 ans, renouvelable une seule fois, la première génération a vu son contrat «exceptionnel le ment» être renouvelé une troisième fois par le chef de l’Etat. En attendant la date fatidique, ils espèrent une nouvelle prorogation pour s’éviter des mois d’incertitude dans la recherche d’emploi.
On compte les jours, on tend les oreilles vers la Présidence pour espérer une décision contraire qui va évidemment apaiser leur inquiétude. Le 20 mars, c’est la fin d’une aventure pour la première génération des Agents de sécurité de proximité (Asp). A moins que le président de la République, Macky Sall, qui a instauré ce corps il y a 7 ans décide de proroger leur mandat.
Comme il l’avait fait il y a deux ans. Autant de «si» qui plongent dans l’incertitude les 7 000 volontaires engagés lors du premier recrutement en 2014. «Catastrophe !», répète au téléphone un Asp en service dans une ville au sud du pays. Il n’en revient pas.
Il a appris la nouvelle comme un coup de massue sur la tête. «C’est une dame qui m’a informé depuis Dakar de la décision prise par le président de la République. Elle m’a même révélé que Macky Sall risque de supprimer l’Asp. Aujourd’hui, beaucoup de collègues estiment que si la première génération part, les autres n’ont plus d’espoir», a-t-il exprimé au bout du fil avec de la désolation dans la voix.
Et depuis l’annonce, il ne cesse de cogiter sur son avenir, des questions légitimes hantent son esprit. Comment après trouver un autre boulot pour entretenir ses enfants et leur maman ? Selon lui, beaucoup d’entre eux ne sont pas encore informés. Rencontré devant la Daf, située en face de la mosquée omarienne sise sur la corniche, cet agent est surpris par cette décision qui est tombée comme une bombe au milieu d’une colonne d’Asp. «C’est vous qui me l’apprenez. Je ne suis pas au courant», soutient-il avec un air bouleversé. Après ces quelques mots échangés, l’agent rejoint son poste. Que faire même si la plupart des agents ont bénéficié de formations connexes en perspectives de ce jour fatidique ?
«Combien d’ingénieurs sont au chômage ?»
Agent dans un commissariat dakarois, un jeune homme pianote sur son smartphone mal éclairé et compte les jours qui le séparent du chômage. «Ça nous plonge dans l’incertitude. J’ai été formé en informatique, mais combien d’ingénieurs sont en chômage. On recommence à zéro sans aucune garantie que ça va marcher», dit-il. Depuis 7 ans, il participe à des opérations de sécurisation, de démantèlement de gangs de trafiquants de drogue, à la régulation de la circulation.
«C’est incroyable tout ça. On ne va rien capitaliser et on peut se retrouver dans l’insécurité parce que certains d’entre nous ont participé à des opérations très dangereuses. C’est un appel que je lance parce qu’on ne peut pas entériner la mesure», prie-t-il. Tout ça a un goût de cendres dans sa bouche.
Originaire du Sud du pays, il a eu à bénéficier d’une formation dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage, sanctionnée d’une attestation. Il est de la 1ère génération. «Nous sommes inquiets», confie-t-il. Père de famille, il pense déjà à venir chercher du boulot à Dakar si cela venait à être effectif.
Au-delà de son cas spécifique, il pense qu’une libération peut avoir des conséquences «parce que, dit-il, les anciens militaires détachés à la police ou à la gendarmerie connaissent déjà les arcanes de l’Administration sécuritaire. Ils savent beaucoup de choses qu’ils peuvent tenter de faire pour se faire de l’argent demain».
Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir cette idée en tête. Interrogé sur la question, un agent des services de renseignement a épousé l’analyse de l’Asp. Selon lui, la recrudescence des cas d’agression, de vols à l’arrachée, etc. risque d’arriver à un niveau beaucoup plus élevé. Pour lui, ce n’est pas une bonne option de libérer ces Asp. Un Agent de sécurité de proximité (Asp), servant dans une autre ville à l’Est du pays et qui a servi dans l’Armée nationale pendant deux ans, estime aussi que le départ de tous ces gens peut constituer un danger pour les Sénégalais. Il est de la première génération.
Il dit : «Ces gens ont été formés, surtout les anciens militaires, au maniement des armes, à la sécurité, à la défense, à la protection. Remercier des pères de famille comme ça, c’est leur demander d’aller chercher encore du boulot. Chose qui n’est pas facile au Sénégal.»
Agents d’appui dans les commissariats et brigades
Dans les bridages de gendarmerie et les commissariats de police, ils font partie du décor. Dans les couloirs, ils se démènent pour gérer les papiers de légalisation. Bref, ils sont des acteurs essentiels du système qui a donné des résultats malgré quelques couacs.
«Nous avons ici des gosses qu’on a formés en informatique. C’est une décision qui vient d’en haut, ils n’en peuvent rien. Ils étaient là comme manutentionnaires. Lorsque l’appel à candidatures pour l’engagement dans le corps a été lancé, ils ont été intégrés. A la suite de leur formation, ils ont été rappelés à la Daf. D’autres sont actuellement en formation à l’initiation aux nouvelles machines pour les enrôlements. Ils maîtrisent bien l’outil informatique», révèle un flic, affecté à la Direction de l’automatisation du fichier (Daf).
Cet autre Asp en service aussi à l’intérieur du pays, notamment à l’Est, issu de la deuxième génération, est d’avis que la décision du Président ne sera pas sans conséquences. Il argue que les agents de sécurité de proximité connaissent trop de choses.
Et il poursuit : «Si on ne renouvelle pas le contrat de la première promotion, il y aura problème. Nous, nous ne pouvons plus continuer parce que là nous saurons maintenant que tôt ou tard, nous serons libérés de la même manière. A partir de ce moment, il n’y aura même plus de travail parce que les gens ne sont plus motivés.»
Au moins, lui, il a fait une formation en installation et maintenance en système photovoltaïque de la part de la direction de l’Asp, corps créé par décret n° 2013-1063 du 5 août 2013. Ils sont pratiquement 10 mille jeunes volontaires à s’engager au service de la sécurité citoyenne. L’engagement civique est d’une durée de deux (2) ans, renouvelable une fois. Dans les textes, consultables sur le site, il est dit que l’Agent de sécurité de proximité (Asp) est un assistant qui s’engage, unilatéralement, pour servir son pays dans un esprit civique.
L’agent concourt à la mise en œuvre de la gouvernance sécuritaire de proximité en rapport avec les acteurs régaliens, à savoir la police et la gendarmerie. Mais également, l’accueil, la surveillance et le contrôle de l’accès du site sur lequel il est déployé rentrent aussi dans son domaine de compétences, sans oublier le renforcement des Administrations dans leurs missions de service public.
«Son statut d’engagé civique le distingue du bénévole et du salarié. L’Asp n’est ni fonctionnaire ni embauché au sens du droit du travail. Il s’engage d’une manière formelle pour une durée limitée dans un but d’intérêt général. Il perçoit en contrepartie un pécule», précisent les textes.
Il est mentionné qu’après sa formation, l’Asp s’engage volontairement à servir son pays, en apportant sa contribution dans la mise en œuvre du concept de sécurité par tous, pour tous et partout. Cet acte citoyen est matérialisé par la signature d’un contrat d’engagement civique individuel d’une durée de deux ans, renouvelable une fois pour la même durée.
Le recrutement cible les Sénégalais des deux sexes, âgés de 24 à 40 ans, et qui jouissent de leurs droits civiques. Pour le recrutement, aucun diplôme n’est au fait exigé, dans un souci de respect de l’égalité des chances. Les personnes vivant avec un handicap ne sont pas aussi exclues du système. Ces personnes à mobilité réduite sont prises en compte dans le recrutement, tenant compte des services adaptés à leurs aptitudes physiques. Lors des deux précédents recrutements, les critères de sélection ont été l’engagement civique antérieur, le cursus scolaire des candidats, les expériences professionnelles, entre autres.
Ces agents retenus ont été formés dans des domaines tels que la connaissance des acteurs de la sécurité, l’hygiène et la salubrité publique, la sécurité-incendie, la protection de l’environnement. Mais aussi ils ont eu des cours en droit pénal, en droit spécial, la procédure pénale, la gouvernance sécuritaire de proximité, la connaissance de l’Etat et des institutions, l’instruction civique, la déontologie et la discipline.
IL FAUT S'ADAPTER AUX NOUVELLES FORMES DE DÉLINQUANCE ET DE BANDITISME
Bassamba Camara est inquiet par rapport à la dégradation de la sécurité dans le pays, marqué ces derniers temps par des agressions, des attaques et par endroits des tueries barbares et atroces.
Le commissaire divisionnaire et expert en sécurité est inquiet par rapport à la dégradation de la sécurité dans le pays, marqué ces derniers temps par des agressions, des attaques et par endroits des tueries barbares et atroces. Bassamba Camara, ancien patron de la police à Kolda et Tambacounda, appelle à une meilleure coordination des actions des forces de défense et de sécurité pour juguler le mal. Toutefois, conseil le l’ancien commissaire divisionnaire, il faudrait aussi que les forces de sécurité s’adaptent aux nouvelles formes de délinquance.
Quelle lecture faites-vous de la recrudescence du grand banditisme ?
Il faut reconnaître l’évidence et constater ce phénomène prégnant qui empêche les populations de dormir. L’insécurité est belle et bien présente dans le pays. La sécurité des personnes et de leurs biens est un droit constitutionnel. Il incombe donc à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, et d’assurer la paix et la tranquillité sur l’ensemble du territoire national. Et pour cela, il (l’Etat) dispose de moyens pour protéger les populations. L’Etat a le monopole de la violence légitime et est seul habilité à en user par l’intermédiaire de ses bras séculiers que sont la justice et les forces de défense et de sécurité. Il suffit d’y mettre la volonté.
Quelle est la solution ?
La solution c’est d’abord de mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité les moyens pour protéger les populations, en effectuant un bon maillage du territoire national par la construction de commissariats de police et de brigades de gendarmerie. Ensuite, en effectuant des recrutements conséquents de personnels, en équipant et en modernisant les infrastructures sécuritaires et enfin en motivant et en protégeant le personnel chargé d’exécuter cette importante mission régalienne.
Les populations sont-elles en sécurité du moment où les malfrats n’épargnent même plus de nos jours les forces de défense et de sécurité ?
Les populations éprouvent un sentiment d’insécurité, car les agressions contre les personnes sont légion et très récurrentes. Ces derniers temps, il y a eu beaucoup de cas d’agression notés, beaucoup de viols, de meurtres, d’assassinats et j’en passe. L’Etat doit faire des efforts conséquents pour circonscrire le fléau qui peut menacer l’équilibre social. Il a certes procédé ces derniers temps à des recrutements de personnels et est en train de faire des efforts dans l’équipement et la modernisation des services de sécurité.
Cependant, il faudrait aussi que les forces de sécurité s’adaptent aux nouvelles formes de délinquance et installer la peur dans le camp des malfaiteurs qui sont devenus très violents et très téméraires. Les délinquants n’hésitent plus à s’attaquer aux Forces de l’ordre et même à tuer des personnels en charge de la sécurité publique.
Des cas d’assassinat de membres des forces de défense et de sécurité sont constatés avec amertume. En atteste l’assassinat du commandant de la Brigade de gendarmerie de Koumpentoum, récemment abattu par balle par une bande de malfaiteurs. C’est pourquoi il faudra surtout multiplier les opérations de sécurisation qui devront être régulières, coordonnées et bien planifiées.
Ces opérations ne doivent plus se faire par intermittence lorsqu’il y a seulement des cas d’agression notés. De telles opérations qui se font sous le coup de l’émotion ne sont pas efficaces et ont montré leurs limites. Elles ne répondent pas aux attentes des populations, car elles sont en fait juste des opérations de «tranquilisation».
De plus en plus, les Forces de l’ordre doivent être moins bureaucrates et investir réellement et de manière permanente le terrain tous les jours et à tout instant. Les zones criminogènes doivent être identifiées, investies et assainies à tout moment. La peur doit changer de camp, c’est ce qu’attendent les populations. Les opérations combinées entre la police et la gendarmerie doivent être multipliées et mieux coordonnées pour aboutir aux résultats escomptés.
Le bureau des douanes de Moussala vandalisé, des armes volées, vous en dites quoi ?
Le cambriolage du bureau des douanes de Moussala pose un grave problème de vulnérabilité de certaines de nos structures de sécurité isolées. Le cas de Moussala est d’autant plus grave que la brigade se trouve à la frontière entre le Sénégal et le Mali. Ce dernier pays connaît des soubresauts qui l’ont plongé dans une situation sécuritaire difficile.
Donc il faudra traquer jusque dans leurs derniers retranchements les auteurs de cette forfaiture et surtout travailler à renforcer la sécurité dans les services de sécurité éloignés et isolés. Il faudra aussi que les personnels en service dans ces unités fassent preuve de beaucoup de vigilance. Ce qui s’est passé est très grave.
Quels conseils de votre part pour une bonne gestion de la question sécuritaire au niveau des frontières ?
Les zones frontalières sont très sensibles et les personnels en charge de la sécurité sont exposés. Aussi faudrait-il renforcer les effectifs dans ces structures, les équiper et les moderniser. En dehors de la problématique de la question de l’insécurité dans le pays, il faudra que notre pays prenne ses dispositions pour faire face à une autre menace : le terrorisme et l’extrémisme violent.
Nos frontières doivent être mieux protégées pour éviter d’éventuelles incursions des terroristes dans notre pays. La vigilance est donc sérieusement recommandée. La sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et il ne peut y avoir de développement sans sécurité.
Les autorités au plus haut niveau sont conscientes de ce phénomène et doivent doter de moyens conséquents les forces de sécurité et de défense pour pouvoir prévenir les risques et lutter efficacement contre la délinquance et l’extrémisme violent. Des commissariats spéciaux sont en train de voir le jour au niveau de nos frontières. De même, des patrouilles mixtes régulières sont en train d’être menées par les forces de défense et de sécurité.
Seulement, il faut que les éléments au front soient mieux formés, équipés et bien motivés.
NIARY TALLY DEFIE LE LEADER TEUNGUETH FC
Après avoir subi son premier revers de la saison face à Jamono de Fatick, qui l’écarte de la Coupe de la Ligue, Teungueth FC va poursuivre ce week-end la course vers le titre.
Après avoir subi son premier revers de la saison face à Jamono de Fatick, qui l’écarte de la Coupe de la Ligue, Teungueth FC va poursuivre ce week-end la course vers le titre. Invaincus en championnat, les Rufisquois rendront visite, ce samedi 15 février, l’équipe de Niary Tally pour le compte de la 10e journée. Il s’agira pour le club rufisquois de rester sur sa bonne série mais surtout de maintenir encore à bonne distance ses poursuivants immédiats au classement de la Ligue 1.
Ecarté en 8e de finale de la Coupe de la Ligue par Jamono de Fatick (Ligue 2), aux tirs au but, Teungueth Fc va reprendre la course en championnat avec le déplacement qu’il effectue ce week-end pour le compte de la 10e journée de Ligue. Leader (1er ; 23 points), les Rufisquois se déplacent au stade Ibrahima Boye de Mbao, ce dimanche 15 février, pour affronter l’équipe de Niary Tally avec au bout une invincibilité à préserver mais aussi un fauteuil de leader à consolider (1er ; 23 points).
Avec 10 points au compteur, les Galactiques du coach Pape Thiaw (8e), auront eux le besoin de frapper un grand coup pour pouvoir se rapprocher un peu plus du peloton de tête.
GF-DAKAR SACRE- CŒUR, LE DUEL D’ACADEMICIENS EN VEDETTE
Cette 10ème journée consacre un duel d’Académiciens non moins attractif. A la deuxième place à 8 points du leader, l’équipe de Dakar Sacré-Cœur (2e avec 15 points) rendra visite à Génération Foot. Les Grenats (12e avec 9 points) ont marqué le pas avec quatre défaites à domicile. Ce week- end, ils chercheront encore à se relancer sur leur pelouse et surtout s’éloigner de cette place de première équipe non relégable.
L’autre affiche phare de cette journée sera sans conteste celle de Ziguinchor. Posté à la 6e place, le Casa-Sport (12 points) accueillera l’AS Douanes (3e, 15 points) dans un match qui promet. Et une victoire sera précieuse aussi bien pour l’équipe hôte que pour les visiteurs.
Si l’équipe ziguinchoroise a besoin des trois points de se mêler au trio de tête, il s’agit pour les Gabelous de retrouver à l’issue de la journée le fauteuil de dauphin. Ralentie par l’Us Gorée, lors de la précédente journée, l’As Pikine (5e, 13 points) ne se laissera conter. Face au Stade de Mbour (13e ; 9 points), les Pikinois sont attendus devant leur public et devront sortir le grand jeu pour rester en contact avec les équipes de tête mais aussi d’éviter d’être décroché au classement. Le Jaraaf (4e ; 14 points) aura de son côté un coup à jouer face au Ndiambour de Louga (11e ; 9 points) qu’il recevra au stade Amadou Barry. Avec le même nombre de points que les Lougatois, Mbour Petite Cote (9e ; 10 points) va livrer le derby qui l’oppose à Caroline Faye, avec ses voisins de Diambars (7e ; 11 points).
Dans une bonne dynamique après ses trois derniers succès, l’Union sportive goréenne (10e ; 10 points), quant à elle, va aller défier au stade Lat Dior de Thiès, le CNEPS Excellence, lanterne rouge (14e ; 8 points).
Par Seydi Gassama
PAR SEYDI GASSAMA POUR EFFECTIVITÉ DU DROIT DE VOTE DES DÉTENUS PLACÉS EN DÉTENTION PROVISOIRE
Le respect des droits humains comme fondement de l’Etat démocratique est un engagement reflété par toutes les constitutions du Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale.
L’Etat du Sénégal est partie à plusieurs traités internationaux de promotion et de protection des droits humains en général et des catégories vulnérables en particulier. De plus, le cadre institutionnel et normatif sénégalais est fondé sur des principes favorables à une application effective des normes du droit international des droits de l’homme. Le respect des droits humains comme fondement de l’Etat démocratique est un engagement reflété par toutes les constitutions du Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale. Ce principe constitue un pilier de l’ordre constitutionnel sénégalais. D’ailleurs, le préambule de notre constitution se réfère entres autres à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, à la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et aux deux pactes : le pacte international relatif aux droits civils et politiques et le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
L’Article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que «Tout citoyen a le droit et la possibilité, sans aucune des discriminations visées à l’article 2 (discriminations fondées sur la race, la couleur de la peau, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou toute autre opinion, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre situation) et sans restrictions déraisonnables : de prendre part à la direction des affaires publiques, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis ; de voter et d’être élu au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret assurant l’expression libre de la volonté des électeurs ; d’accéder dans des conditions générales d’égalité aux fonctions publiques de son pays.
La constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 en son article 8 dispose que «la république du Sénégal garantit à tous les citoyens les libertés individuelles fondamentales, les droits économiques et sociaux ainsi que les droits collectifs. Ces libertés et droits sont notamment : la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté d’association, la liberté de réunion, la liberté de déplacement, la liberté de manifestation.
Tous les citoyens peuvent ainsi revendiquer ces droits civils et politiques sans aucune considération. Cependant, il existe des cas où la loi restreint la liberté individuelle de la personne. Il en est ainsi des personnes déchues de leurs droits civils et politiques du fait de décisions de justice.
Au Sénégal ce sont les articles 34 et 35 du Code pénal qui traitent du droit de vote des détenus. En effet selon les dispositions des articles susmentionnés, les personnes détenues ne sont privées du droit de vote que si la justice a prononcé une peine d’incapacité électorale à leur encontre. Aux termes de l’article 34 du Code Pénal, les tribunaux jugeant correctionnellement pourront dans certains cas, interdire en tout ou en partie, l’exercice de droits civiques, civils et de famille suivants : les droits de vote et d’éligibilité, le droit d’être appelé ou nommé aux fonctions de juré ou autres fonctions publiques, ou aux emplois de l’administration ou d’exercer ces fonctions ou emplois.
Lorsque la peine d’emprisonnement encourue sera supérieure à cinq ans, les tribunaux pourront prononcer pour une durée de dix ans de plus l’interdiction totale ou partielle des droits énumérés ci-dessus.
Lorsque la peine d’emprisonnement prononcée sera supérieure à cinq ans, l’interdiction définitive de tous les droits devra obligatoirement être prononcée.
L’interdiction prendra effet à compter du jour où la condamnation sera devenue définitive.
En outre, le Code électoral sénégalais prévoit des conditions pour participer aux élections législatives, locales et présidentielles. S’agissant des conditions relatives à l’inscription sur les listes électorales, le code prévoit en son article L30 que « nul ne peut refuser l’inscription sur les listes électorales :
1) à un citoyen sénégalais jouissant de ses droits civils et politiques et remplissant les conditions fixées par les articles L36 et L38 qui traitent des conditions d’inscription sur les listes électorales des communes et les conditions d’inscription sur les listes électorales des missions diplomatiques et consulaires.
2) à un citoyen sénégalais par naturalisation, après la date d’acquisition de la nationalité sénégalaise ou pour l’un des conjoints ayant acquis la nationalité sénégalaise par le mariage, après la date d’expiration du délai d’incapacité prévu par l’article 7 du code de la nationalité.
3) aux personnes qui, frappées d’incapacité électorale à la suite d’une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l’objet d’une mesure d’amnistie.
Cependant, le code écarte les personnes frappées par certaines infractions. En effet selon l’article L31, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale :
1) les individus condamnés pour crime ;
2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ;
3) ceux condamnés à plus de trois (03) mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six (6) mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L30 ;
4) ceux qui sont en état de contumace ;
5) les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ;
6) ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ;
7) les incapables majeurs.
En outre selon l’article L.32, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq (05) ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés soit pour un délit visé à l’article L31, troisième tiret, à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois (3) mois ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois (03) mois et inférieure ou égale à six (6) mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200.000 FCFA, sous réserve des dispositions de l’article L.30. Toutefois, les tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’éligibilité. Sans préjudice des dispositions de l’article L.31 et du premier alinéa du présent article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement, ceux auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction.
Enfin aux termes de l’article L.33, n’empêchent pas l’inscription sur les listes électorales :
1) les condamnations pour délit d’imprudence, hors le cas de délit de fuite concomitant ;
2) les condamnations prononcées pour une infraction autre que celles prévues par l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales et des groupements d’intérêt économique et de la loi du 29 juillet 1985 sur les sociétés qui sont qualifiées de délit mais dont la répression n’est pas subordonnée à la preuve de la mauvaise foi de leurs auteurs et qui ne sont passibles que d’une amende ;
3) les condamnations prononcées pour des infractions prévues aux articles 92 à 95 du Code pénal.
On constate cependant que certains détenus ne participent pas à l’expression du suffrage alors que la déchéance des droits civiques n’a pas été prononcée à leur encontre. Nous pouvons donc affirmer que ce manquement constitue une violation de l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que des dispositions pertinentes de la Constitution et du code électoral qui garantissent à ces citoyens privés de liberté le droit de voter ; la question de leur éligibilité ayant été réglée, à notre avis, par la jurisprudence Khalifa Ababacar Sall, l’ancien maire de Dakar qui a été déclaré éligible aux élections législatives du 30 juillet 2017 alors qu’il était en détention provisoire.
Il importe donc de trouver des voies et moyens permettant aux détenus sénégalais qui jouissent de leurs droits civils et politiques d’exercer leur droit de vote. En France par exemple les textes prévoient des cas ou la personne en détention provisoire peut voter lui-même ou par procuration selon les dispositions de l’article L71 du code électoral français.
-Le vote par procuration : les personnes placées en détention provisoire et les détenus purgeant une peine n’entrainant pas une incapacité électorale peuvent voter par procuration.
Les personnes incarcérées qui souhaitent voter par procuration doivent s’adresser au greffe de l’établissement pénitentiaire qui produira un extrait du registre d’écrou, à titre de justificatif de leur incapacité à se rendre dans un bureau de vote et la photocopie d’une des pièces d’identité requise. Il appartient au chef d’établissement pénitentiaire de recenser les détenus souhaitant exercer leur droit de vote, de prendre contact avec l’autorité pour organiser dans l’établissement la venue d’un officier de police judiciaire qui établira les procurations. La validité de la procuration est limitée à un seul scrutin. Toutefois, à la demande de la personne détenue, la durée de la procuration peut être étendue à une année.
-La permission de sortir : Depuis la réforme du code électoral de 1994, la possibilité de voter lors d’une permission de sortir est ouverte aux détenus français condamnés soit à une peine privative de liberté inférieure ou égale à cinq ans, soit à une peine privative de liberté supérieure à cinq ans lorsqu’ elles ont exécuté la moitié de leur peine. L’obtention d’une permission de sortir n’étant pas de droit, elle est soumise à l’appréciation de l’autorité judiciaire. Ces techniques permettent à bon nombre de détenus de pouvoir participer au vote comme tous citoyens.
D’autres pays comme le Danemark et la Pologne ont fait le choix de l’inclusion et de la protection des droits civiques des personnes incarcérées en installant des bureaux de vote en détention.
En Afrique également, certains pays permettent aux détenus de participer à l’expression du suffrage. C’est le cas du Kenya ou 4000 détenus ont pu participer aux dernières élections du 8 aout 2017. Les détenus ont pu voter dans des centres spéciaux ou à l’intérieur des établissements pénitentiaires. Ce qui constitue une avancée majeure dans la lutte pour le respect des droits fondamentaux de tous les citoyens.
Le droit de vote des détenus, garanti par la constitution de l’Afrique du sud post-Apartheid, est effectif et quelque 160 000 détenus ont pu s’inscrire sur les listes électorales et voter lors des élections générales du 8 mai 2019.
Le 19 août 2019, répondant à une interpellation du Comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève, l’Etat du Sénégal a déclaré : « Au Sénégal, à l’exception des personnes privées de droits électoraux à savoir le droit de vote et le droit d’être éligible par une décision de justice, tous les citoyens détenus ou en liberté ont le droit de vote. Toutefois, en l’état actuel, les mesures d’accompagnement pour l’exercice de ce droit ne sont pas encore prises dans les établissements pénitentiaires.»
Il urge donc que l’Etat du Sénégal respecte sa constitution et les traités internationaux de droits humains dont il est partie en adoptant les mesures d’accompagnement qui permettent aux détenus qui ne sont pas déchus de leur droit de vote par une décision de justice d’exercer ce droit sans entraves en milieu pénitencier.
par Seydi Gassama,
Directeur Exécutif Amnesty International Sénégal
TRUMP «DRAGUE» L’AFRIQUE
Michael Pompeo va effectuer des visites à Dakar, Luanda et Addis-Abeba. La capitale sénégalaise devant accueillir en premier, le chef de la diplomatie américaine, ce samedi 15 février, va lui dérouler un tapis rouge.
Michael Pompeo va effectuer des visites à Dakar, Luanda et Addis-Abeba. La capitale sénégalaise devant accueillir en premier, le chef de la diplomatie américaine, ce samedi 15 février, va lui dérouler un tapis rouge. Le successeur de Rex Tillerson devrait profiter de cette tournée pour dissiper les malentendus et un passif causés par le gouvernement Trump, même si du côté de Dakar et de Washington, on semble mettre en avant une coopération bilatérale qui remonte aux indépendances.
Les relations entre l’administration Trump et les Chefs d’Etat africains sont plus que heurtées. Le successeur de Barack Obama n’a jamais raté une seule occasion pour descendre en flammes les présidents africains coupables à ses yeux, à tort ou à raison de maintenir leur peuple dans la précarité et le sous-développement. On se souvient encore de cette phase que Donald Trump a lancé à l’endroit de Haïti, Salvador et plusieurs nations africaines, en parlant de «pays de merde».
Tout récemment, Washington a décidé de réduire ses forces en Afrique. Mieux, il a même durci les conditions d’obtention de visa dans six pays africains parmi lesquels le Nigeria et le Soudan.
Nonobstant ce passif plus que chargé, Micheal Pompeo va entreprendre une visite de quatre jours (15 au 19 février) dans trois pays, notamment le Sénégal, l’Angola et l’Ethiopie. Le Chef de la diplomatie américaine est attendu ce samedi 15 février. Il quittera Dakar, le lendemain, informe un officiel travaillant à l’Ambassade des Etats-Unis mais, qui a préféré requérir l’anonymat.
Déclinant la feuille de route de Mike Pompeo, ce diplomate, confie que la première étape sera consacrée à la «jeunesse africaine». «L’Afrique est le continent qui a la population la plus jeune dans le monde. D’ailleurs, selon les prévisions, elle va doubler d’ici 2030».
Or, argue notre source, «les jeunes constituent un vecteur de croissance, une autonomisation économique». Selon toujours le diplomate américain, le deuxième point inscrit à l’ordre du jour de la visite de Mike Pompeo c’est «la croissance économique, le commerce et les investissements privés». Et pour cause, soutient-il, «parmi les 10 pays les plus performeurs, les 6 sont en Afrique». Le troisième point de la feuille de route c’est la «stabilité et la sécurité sous régionale». «Nous sommes fiers de promouvoir le Sénégal comme exportateur de la sécurité dans la région. Ces trois pays (Sénégal, Angola et Ethiopie) bénéficient de leadership dynamique», indique-t-il.
PROMOUVOIR LA TOLERANCE RELIGIEUSE SENEGALAISE
Ainsi, après ce forum de business où la signature de cinq protocoles d’accord est attendue, Mike Pompeo va prendre part à un événement religieux. En effet, les Etats-Unis semblent tombés sous le charme du commun vouloir de vivre ensemble sénégalais surtout entre les différentes religions.
«Nous voulons promouvoir la tolérance religieuse. Nous avons pu constater qu’on peut trouver dans une même famille deux voire trois religions. Vous avez eu un premier président catholique (Senghor), un deuxième (Diouf) et troisième (Wade) qui avaient tous deux des épouses catholiques», s’enthousiasme notre source. A noter qu’il est aussi prévu une audience entre le Président de la République, Macky Sall et le secrétaire d’Etat américain, suivie d’un déjeuner. Ensuite, Mike Pompeo et son homologue sénégalais, Amadou Bâ vont procéder à des signatures de protocoles de contrat susmentionnés. Sans occulter, une visite au Cesag.
FREINER LA PERCEE CHINOISE
Les Etats-Unis ne le disent pas ouvertement parce que «la diplomatie ne se fait pas sur la place publique», disait l’autre. Toutefois, la percée chinoise sur le continent commence à agacer Washington. Selon le site canadien (journaldemontreal.com), «la Chine a fortement investi en Angola, qui a accumulé près de 25 milliards de dollars de dette auprès de Pékin. Une somme que le pays remboursera par des livraisons de pétrole». Washington avait d’ailleurs, averti les pays africains d’éviter de s’enfermer dans un «piège de la dette». C’est pourquoi, les diplomates américains tentent de montrer à la jeunesse africaine et à leur dirigeant que la meilleure coopération, est celle que propose les Etats-Unis. Au Sénégal, ils brandissent les 71 millions de dollars consacrés gratuitement à l’éducation des sénégalais, dans le cadre du projet «lecture pour tous». Sans occulter les «60 millions dollars par an, investis dans la santé des Sénégalais». Toutefois, il faut relever que les Etats-Unis ne sont pas seulement dans la philanthropie. Puisqu’en plus des sociétés américaines qui ont déjà pignon sur rue au Sénégal, 18 autres tentent de traverser l’Atlantique pour s’installer au pays de la Téranga.
RÉCEPTION DES TRAVAUX DE LA GRANDE MOSQUÉE DE KARANTABA
L’entreprise en charge de la réhabilitation de la grande mosquée de Karantaba à Sédhiou a procédé vendredi à la remise symbolique des clés de l’édifice religieux à l’issue de trois mois de travaux
Sédhiou, 14 fév (APS) – L’entreprise en charge de la réhabilitation de la grande mosquée de Karantaba à Sédhiou a procédé vendredi à la remise symbolique des clés de l’édifice religieux à l’issue de trois mois de travaux, a constaté l’APS.
La cérémonie symbolique de remise des clés s’est déroulée en présence du ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, du gouverneur de la région, Papa Demba Diallo et des autorités religieuses et coutumières de cette localité sud du pays.
Rappelant que la réhabilitation de cette mosquée d’un coût de 53 millions de francs entrait dans le cadre du programme de modernisation des cités et édifices religieux du pays, le ministre de la Culture a salué la diligence des travaux de réfection de cette mosquée.