Macky absent du pays pour 5 jours
On pourrait bien appeler l’appelé Macky tukki. Dire qu’il voyage beaucoup relève d’un euphémisme. Mais bon, pour la bonne cause diront ses supporters. En tout cas, le président de la République quitte Dakar ce matin pour prendre part au Forum d’Assouan pour la paix et le développement durables prévu du 11 au 12 décembre 2019 à Assouan en Egypte. Il participera aussi au Forum mondial de la Jeunesse prévu du 14 au 15 décembre 2019 à Sharm El Sheikh, sur le thème «paix et sécurité internationales : défis actuels». D’après des sources de «L’As », le ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Talla l’a devancé. Le retour du Chef de l’Etat est prévu le 15 décembre soit 5 jours d’absence.
Cambriolage à main armée à Malika
Des malfrats encagoulés à bord d’un pick-up de couleur blanche appartenant au Ministère de la Santé, volé à hauteur du quartier Thierno Ndiaye, ont fait irruption dans la pharmacie Mouhamed à Malika. Ils ont ouvert le feu, ligoté le vigile Omar Sy avant de le bâillonner. Les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi aux environs de 1 heure du matin sur la route dénommée Tally bou khonk. Informés, les limiers de Malika, appuyés par leurs camarades de Yeumbeul, sont intervenus au plus vite. Dès que les voleurs ont aperçu le véhicule de police, il ont pris la clé des champs avant d’être poursuivis jusqu’au niveau du quartier Thierno Ndiaye de Yeumbeul-Sud où ils ont disparu. Nos sources nous informent d’ailleurs que des douilles de fusils artisanaux ont été retrouvées sur place. Tandis que le vigile Omar Sy, blessé, a été évacué dans une structure sanitaire de la place et qu’une enquête a été ouverte par les limiers de Malika.
Blocage à Pamecas
Le Directeur de l’institution de Microfinance Pamecas est dans le collimateur de certains de ses employés affiliés au Syndicat national des Mutuelles des travailleurs des Mutuelles d’épargne, des crédits et activités connexes (Sntmecac), membre de la centrale syndicale Uts. Il est accusé d’avoir refusé d’organiser l’élection du Collège des délégués du personnel de ladite société. D’après le secrétaire général du Sntmecac, Pape Momar Dièye : « Nous sommes au regret de dénoncer le comportement inacceptable du Directeur général de l’Um-Pamecas pour son refus d’organiser l’élection du Collège des délégués du personnel. Malick Diop est en train de faire de la politique du diviser pour mieux régner afin de durer à la tête de l’institution. C’est un comportement irresponsable et injustifié que nous dénonçons et contre lequel nous invitons les autorités à sévir pour que le droit soit lu». Et le secrétaire général de l’Uts, Aliou Ndiaye, de renchérir : «Nous avons saisi l’inspection du travail qui nous a donné raison. Mais la Direction refuse de dire le droit. C’est pourquoi, nous userons de tous les moyens légaux pour que cette société respecte les revendications des travailleurs qui demeurent légitimes.» Ces syndicalistes ont par la suite décrié également la gestion de l’institution. « Depuis que Malick Diop est à la tête de notre société, la situation financière est déficitaire. Depuis 2016, il ne présente que des bilans déficitaires. Ce qui est déplorable. Nous rappelons au Dg qu’il a été élu pour rassembler toutes les forces de la société pour atteindre l’objectif commun, à savoir le redressement de la situation financière de Pamecas et non pas la politique du diviser pour mieux régner. »
Le mandat du Dg se termine en 2020
Les syndicalistes interpellent les Présidents des conseils d’administration des caisses de base et leur demandent de prendre leurs responsabilités pour l’évaluer objectivement en dépit de l’expiration de son contrat d’objectif de 5 ans qui expire en 2020. Autres doléances formulées par ces syndicalistes, ce sont la politique de fidélisation et l’octroi de parcelles aux travailleurs et l’arrêt des contrats atypiques qui favorisent la précarisation à cause de l’infiltration de la microfinance par certains prestataires intermédiaires légaux qui ont commencé à pénétrer le secteur bancaire par un système de l’outsourcing et la sous-traitance. Ce qui favorise la criminalité financière. Nous avons tenté de joindre le Directeur général de Pamecas, Malick Diop, pour avoir sa version des faits dans cette affaire, mais son téléphone sonne dans le vide. Il nous a envoyé par la suite un message pour nous faire comprendre qu’il est hors du territoire national.
Rupture de certains médicaments et tension de trésorerie
Le Directeur général de la Pharmacie et du Médicament, le Docteur Yérim Mbagnick Diop, a donné hier les raisons de la rupture de certains médicaments. C’était à l’occasion d’une réunion du comité de pilotage sur l’harmonisation de la règlementation pharmaceutique en Afrique de l’Ouest. Pour le représentant du ministre de la Santé et de l’Action Sociale, cette situation est liée à une tension de trésorerie, mais elle est sur le point d’être réglée. Dr Yérim Mbagnick Diop rassure que d’ici peu les populations vont disposer de médicaments à suffisance et de qualité. Wait and see !
Lutte contre les faux-médicaments
Restons avec le Directeur général de la Pharmacie et du Médicament qui soutient que l’objectif de cette rencontre initiée par l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (Ooas) est de permettre aux Africains d’avoir des médicaments fabriqués dans le contient par des industries pharmaceutiques montées par des Africains. Car beaucoup de pays d’Afrique, selon lui, importent 90% de leurs médicaments. Avec les aléas que cela comporte, dit-il, il peut y avoir des tensions au niveau mondial ce qui crée des ruptures. Pour Dr Diop, c’est une situation qu’on peut considérer comme une difficulté dans l’approvisionnement et elle ne doit pas perdurer. Le Directeur général de la Pharmacie et du Médicament souligne que l’harmonisation cherche à pousser tous les 15 pays de la CEDEAO à avoir des agences nationales de règlementations pharmaceutiques autonomes qui auront plein de pouvoirs. Il ajoute que dans ces agences, une partie importante sera réservée à la pénalisation du crime. A l’en croire, ces agences permettront aux pays de la sous-région de mener des actions conjointes afin de lutter contre ce fléau que constitue la vente illicite des faux-médicament.
Vente de médicaments à Keur Serigne bi
Ne quittons pas Dr Yérim Mbagnick Diop qui annonce que des initiatives sont en cours pour éradiquer la vente de faux médicaments à Keur Serigne bi à Dakar et à Touba. Il dira sur le cas de Keur Serigne Bi que des actions sont en train d’être menées par les autorités en charge du secteur de la santé comme la rencontre récente avec le Khalife Général des Mourides et le syndicat des médecins. Yérim Mbagnick Diop pense que la régionalisation des luttes sera plus efficace avec l’harmonisation de la règlementation.
Le Sénégal emprunte 200 milliards dans
Le Sénégal a sollicité et obtenu dans le marché l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) un emprunt de 200 milliards. L’agence UMOATitres en collaboration avec la Banque Centrale des Etats d l’Afrique de l’ouest (BCEAO), a organisé à la demande de la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor le vendredi, une émission simultanée d’Obligations avec des maturités respectives de 5 et 7 ans, pour un montant de 200 milliards. Selon la Direction de la Comptabilité et du Trésor, cette émission, au-delà de contribuer au financement des opérations budgétaires de l’année 2019, pour 50 milliards, relève principalement d’un choix de gestion active de la dette à hauteur de 150 milliards (refinancement d’échéances futures et des conditions plus favorables). L’opération reste, à leurs yeux, conforme à la stratégie d’une gestion active de la dette couplée à une gestion active de la trésorerie. La Direction de la Comptabilité et du trésor indique que les souscriptions retenues sont arrêtées au montant sollicité de 200 milliards contre 383,5 milliards proposés, soit un taux d’absorption des offres de souscription de 51,88%.
Une députée s’emporte contre Mansour Faye et craque
Alors que tous les députés de la majorité parlementaire se félicitaient que leur terroir ait bénéficié des projets des différentes structures du ministère du Développement Communautaire et de l’Equité Sociale et Territoriale, à travers le PUMA, le PUDC, la CMU, Promovilles ou encore les Bourses familiales, l’élue de Bignona, Oulimata Mané s’est interrogée sur l’oubli de sa localité. A l’en croire, sa localité n’a rien bénéficié de ces programmes. D’un ton ferme, elle a interpellé le ministre sur les raisons de cette mise à l’écart. Oulimata Mané a slancé à Mansour Faye et ses collaborateurs que Bignona n’a enregistré aucune infrastructure du PUMA et du PUDC. Contrairement aux autres députés de la mouvance présidentielle, elle estime qu’aucun jeune de son département n’a été recruté par l’Etat. Déclarant qu’elle bénéficie du soutien des populations de Bignona, elle estime ces dernières n’ont pas vu les retombées de leur compagnonnage avec le Président Macky Sall. La députée n’a pas pu terminer son speech et a quitté le perchoir en pleurs. Ce qui a poussé le député Serigne Cheikh Mbacké du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) à dire que si les différents programmes avaient connu un succès, sa collègue de Bignona n’allait pas verser des larmes à l’Hémicycle.
Picasso des temps modernes
Le dessinateur sénégalais a gratifié hier, l’assistance à une savoureuse séance. Peintre vivant au Sénégal, il a peint un tableau à l’effigie du président de la République qui a fait part de toute son admiration pour le jeune sénégalais. «Vous êtes le Picasso des temps modernes» a dit le chef de l’Etat à l’endroit de cet artiste. Flatteur si on connait tout le génie du peintre espagnol.
Les mises en garde du Cored
Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) s’insurge contre la publication des photos des talibés enchaînés dans l’affaire de Ndiagne sans les précautions requises en la matière. Le Conseil attire l’attention des professionnels des médias. Dans un communiqué reçu à «L’As», le Cored se désole aussi que depuis le weekend dernier, certains médias ont fait de même avec les images des candidats à l’émigration morts noyés et dérivant sur les côtes mauritaniennes. En pareilles circonstances, souligne le Cored, ces images auraient dû être floutées. D’après le président du Cored, Mamadou Thior, la publication de ces images non floutées est une atteinte grave à la dignité et aux droits de ces enfants et des familles des victimes de cette tragédie maritime. Le Cored rappelle aux journalistes qu’en toute circonstance, on doit rester des journalistes prudents mais aussi très précautionneux dans la manière de traiter des informations aussi graves et qui soulèvent tant de passion et de douleur. Pour Mamadou Thior et Cie, les faits divers quand ils sont tragiques ou touchent des mineurs requièrent une autre approche qui intègre le respect de la dignité des victimes mais aussi de la douleur des familles.
L’appel de Alioune Tine aux grévistes de la faim
Le président de Think Thank Afrikajom, Alioune Tine, s’inquiète de l’état de santé de Guy Marius Sagna et compagnie qui sont à leur 7e jour de grève de la faim. L’ancien coordonnateur du M23 demande solennellement aux grévistes de la faim d’arrêter la diète parce que le Sénégal a besoin de jeunes en bonne santé physique et morale pour les multiples défis qui attendent. Alioune Tine termine son appel en disant que leur cause est entendue.
L’attaquant sénégalais de Liverpool est dans le viseur du Paris-Saint-Germain, selon le magazine français France football (FF) de ce mardi, qui le cite parmi les successeurs éventuels du Brésilien Neymar
Sadio Mané, l’attaquant sénégalais de Liverpool (élite anglaise) est dans le viseur du Paris-Saint-Germain, selon le magazine français France football (FF) de ce mardi, qui le cite parmi les successeurs éventuels du Brésilien Neymar, annoncé encore comme probable partant du club parisien.
Le PSG qui avait sondé l’Argentin Paulo Dybala pendant le marché estival au plus fort de la volonté de Neymar de retourner au FC Barcelone (élite espagnole), se penche sérieusement sur le cas de l’international sénégalais, selon FF.
‘’Depuis quelques semaines, c’est un autre nom qui commence à recueillir de précieux suffrages surtout en cas de départ de Neymar Jr : Sadio Mané’’, écrit l’hebdomadaire français.
‘’De par sa position offensive à gauche ainsi que son intensité (y compris défensive), son efficacité (meilleur buteur de Premier league) et sa mentalité sans esbroufe, le Sénégalais est perçu à Paris comme un candidat parfait pour compenser un départ du crack brésilien’’, informe FF.
Après sa 4-ème place au Ballon d’or 2019, ses supporters au Sénégal et au-delà, ont fait part de leur étonnement face à la prise de position de son entraîneur, Jurgen Klopp, qui a pris et fait cause pour le Néerlandais Virgil Van Dijk en course pour le titre de meilleur footballeur.
Contrairement à une idée largement répandue, l’identitarisme, loin d’être inné, est un construit social. La négation de l’autre est un comportement qu’on acquiert, qu’on vous fait acquérir en vous désignant l’autre comme une menace à votre vie, vos biens
Les artisans de l’indépendance mauritanienne ne s’accordent, ni sur l’identité de ce territoire nouvellement émancipé, ni sur son appellation. Pour certains, la relation de la Mauritanie avec le panafricanisme est fondatrice ; ce caractère doit être nettement perceptible à travers l’appellation recherchée.
Pour d’autres, la vocation existentielle de la Mauritanie est de servir de tête de pont du panarabisme en Afrique de l’Ouest ; ceux-là veulent de la même manière et avec le même engagement, traduire cette aspiration à travers une appellation suggérant un tel dessein.
On le voit ; les prismes idéologiques, à travers lesquels les pionniers de l’indépendance se représentaient l’identité de la Mauritanie, étaient donc antinomiques, porteurs de germes conflictuels.
L’histoire officielle nous enseigne qu’un consensus fût trouvé ; d’un commun accord, les protagonistes auraient retenu l’appellation « République Islamique de Mauritanie », le référent religieux ayant été présenté comme fédérateur, à l’opposé et au contraire de l’argument idéologique.
Avec le recul, on peut affirmer que ce consensus était provoqué par des artifices argumentaires, plus qu’il ne l’était par une dynamique unitaire. Son contenu réel sera très vite dévoilé par l’orientation arabophone de la politique de l’éducation, exposant à l’exclusion du système éducatif, tous les négro-mauritaniens dont les langues seront bannies à tout jamais des programmes scolaires.
Aux velléités de résistance à l’acculturation, pressentie dans les nouveaux programmes éducatifs, et que les négro-mauritaniens exprimèrent en mil neuf cent soixante six (1966) dans le « Manifeste des 19 », on opposât une répression d’une violence sans précédent dans l’histoire des états nouvellement indépendants.
L’exclusion des négro-mauritaniens va se poursuivre, avec l’enterrement définitif de cet espace du vivre ensemble qu’est l’école, qui de facto, avait cessé de jouer cette fonction depuis bien longtemps, sauf que cette fois-ci, la ségrégation y sera institutionnalisée ; les élèves sont séparés en deux communautés, celles qui ont en partage la langue « hassania », considérées d’office comme arabophones, dont les enseignements seront dispensés en arabe ; les communautés négro-mauritaniennes dont le « hassania » n’est pas la langue maternelle, indexées de francophones et dont les enseignements seront d’autorité dispensés en français ; pour cette partie de la population, ce sera le début d’une véritable ghettoïsation culturelle.
A la fin des années quatre-vingt, les toucouleurs, considérés comme la communauté négro-mauritanienne la plus rebelle au processus d’assimilation culturelle, seront victimes d’un véritable nettoyage ethnique, avant de faire l’objet d’une déportation aveugle, suivie d’une appropriation massive et sauvage de leurs terres sur la vallée, par les entrepreneurs politiques de violence.
Les auteurs de ces barbaries seront rapidement amnistiés par une loi scélérate, perçue par la communauté juridique, comme une prime au génocide. Les leaders historiques de la Mauritanie ont pensé la culture comme un instrument de conquête et de confiscation du pouvoir.
Cette appropriation de la légitimité par la culture, s’est fortement incrustée, de façon indifférente, dans les mœurs politiques de ce pays, affectant de manière structurelle sa cohésion sociale et constituant une menace permanente à sa stabilité.
L’empire des Indes sous domination britannique, va abriter dès 1906, la mise en place d’un marché politique à la faveur duquel , va naître le parti de la ligue musulmane dont les penchants séparatistes vont s’affirmer très vite, face au parti du congrès qui exerce le pouvoir , parti majoritaire à connotation hindouiste , dont l’essentiel des revendications est axé autour du départ de l’occupant, autour d’une logique indépendantiste.
Le clivage entre ces deux visions atteindra son paroxysme, quand le parti du congrès décidât en 1937, de faire voter musulmans minoritaires et Indous majoritaires dans des collèges électoraux séparés ; les musulmans se sentiront à jamais confinés dans leur statut de minorité.
Encouragé en cela par l’occupant britannique, le parti de la ligue musulmane va alors faire de la théorie des deux nations, son principal argument politique. Ce concept est à l’origine de la création du Pakistan, en 1947, suite à la partition des Indes, qui avec plus de dix millions de déplacés, est considérée par les observateurs, comme l’un des exemples les plus dramatiques de toute l’histoire des constructions identitaires.
Le Pakistan, dont l’appellation signifie en langue ourdou « pays des purs », va peu après sa création, se trouver confronté à son tour à la théorie des deux nations, soulevée cette fois-ci par la ligue Awani constituée de Benghalis qui ne tardent pas à faire sécession. Le Bengladesh voit le jour après un conflit sanglant.
La sécession du Bengladesh est vécue comme un prélude à l’éclatement du Pakistan. La solution imaginée par les dirigeants pakistanais pour prévenir une telle éventualité, sera de recourir à la surenchère islamiste ; le Pakistan va alors devenir « République Islamique du Pakistan » et son tout nouveau premier ministre, Zulfikar Ali Butho, ne tarde pas à modifier la constitution en y introduisant un amendement , repris dans son article 260, qualifiant d’apostats les « Ahmadis », exposant de la sorte ces chiites de confession qui représentent plus de 20% de la population pakistanaise, à la pire des persécutions , contre laquelle ils ne manquent pas de réagir par des actes tout aussi violents, au sein d’un Etat effondré « failed state », fragilisé sur le plan institutionnel et qui, dépossédé de toute capacité médiatrice du jeu social, n’a plus les moyens d’assurer la sécurité de ses sujets ; un pays où très vite, l’absence de référent étatique sera remplacée par la montée de référents identitaires, particularistes.
Aujourd’hui, le Pakistan n’est plus qu’une poudrière où sunnites et chiites, soutenus respectivement par l’Arabie Saoudite et l’Iran, s’affrontent à coup d’attentats ciblés et de crimes de masse.
Au Rwanda, Le Hutu Habyarimana, sentant dans les années quatre vingt dix son autorité s’effriter, va, dans une démarche populiste, faire de la thèse du complot un argument politique ; si l’Etat rwandais est menacé, c’est parce que les tutsis complotent pour sa perte et pour la vôtre, vous les hutus ; d’où cet appel terrible de la radio dite « radio des mille collines » pour médiatiser et planifier le génocide des tutsis.
D’avril à juillet mil neuf cent quatre vingt quatorze (1994), des rwandais vont assassiner d’autres rwandais dans une hystérie meurtrière ininterrompue, d’une atrocité abominable, monstrueuse, à coups de machettes, de houes, de haches, de gourdins cloutés…………...
Des enfants furent tués dans leurs écoles par ceux-là mêmes qui étaient chargés de leur éducation, des blessés achevés jusques et y compris, dans les hôpitaux…….Plus les victimes vous étaient proches et plus il fallait afficher à leur égard une grande atrocité pour ne pas s’exposer aux représailles envisagées à l’encontre de ceux qui refusaient de faire le « travail ». Au-delà d’un million de morts en une centaine de jours !
En République Démocratique du Congo, on compte environ une quarantaine de groupes armés, à connotation ethnique, pour la plupart, et dont les affrontements, ont fait depuis les indépendances à nos jours, plus de six millions de morts.
Aujourd’hui, ce pays qui regorge de richesses et de compétences est devenu le théâtre permanent de règlements de comptes tribaux, débouchant sur des conflits sanglants prenant des formes variées ; politiques, économiques, foncières, et dont les conséquences effroyables sur les populations civiles sont d’une actualité poignante ; esclavage sexuel, recrutement d’enfants soldats, kidnapping, expropriations, déplacements, exil…….
On notera la saignée du Liban dont la pluriconfessionnalité, naguère encensée, ne sera d’aucun secours aux centaines de milliers de victimes de conflits intercommunautaires à caractère religieux ; les atrocités, toutes à caractère identitaire, que les populations civiles vivent au Soudan du Sud, en Centrafrique , à bien des égards en Côte d’Ivoire, et dans une moindre mesure, mais de manière inquiétante, en Guinée ; le cas du Burundi qui, en violation des accords d’Arusha, renoue avec les vieux démons de l’ethnicisme , à telle enseigne que la communauté internationale alarmée par ce qui ressemble de plus en plus à des assassinats ciblés, a saisi le conseil de sécurité, dans une démarche préventive pour éviter qu’une hystérie identitaire ne s’empare à nouveau de ce pays, aujourd’hui au bord de la guerre civile ; la Birmanie, où les rohingyas, parce que de confession musulmane, sont déchus de la citoyenneté, expropriés de leurs terres, victimes d’une épuration ethnique, dans un pays qui abrite un Nobel devenu subitement silencieux, devant les atrocités que vit une minorité, quoique considérée par l’ONU comme la plus persécutée au monde.
Ceux d’entre les birmans qui se réclament de l’opposition démocratique font valoir que la solution la plus appropriée serait l’expulsion pure et simple de ces musulmans qui refusent de renier leur religion. Confinés dans des camps de relégation, les rohingyas continuent d’être victimes de véritables pogroms à l’instigation de moines bouddhistes fondamentalistes, instrumentalisés par la junte militaire.
C’est le lieu de déplorer l’attitude de la communauté internationale qui s’est laissée prendre au jeu de l’identitarisme en vue du règlement de la crise de l’ex-Yougoslavie en mil neuf cent quatre vingt quinze ( 1995) ; les accords de Dayton, n’étant ni plus ni moins, qu’une instrumentalisation de l’ethnicisme au niveau international.
Ces accords, qui ne font que remodeler les frontières, en fonction du référent ethnique, ont cependant fait jurisprudence comme mode privilégié de règlement des conflits intercommunautaires, au détriment de l’intangibilité des tracés frontaliers hérités du découpage colonial.
La partition du Soudan en est une illustration, celle de l’Irak bien que non achevée une ébauche, et n’eût été l’intervention de la France au Mali , dans un combat d’avant-garde en totale rupture avec la grammaire de Dayton, l’intégrité territoriale de ce beau pays, par sa richesse culturelle et sa mixité sociale, aurait tout simplement volé en éclats.
Il faut croire hélas, que le Yemen et le Soudan du Sud, demeurent éligibles à la solution du morcellement, ainsi qu’à terme, le Nigéria qui vit un processus identique à celui qui a débouché sur la partition de l’Inde et la naissance du Pakistan.
Avec un Sud chrétien et riche, un nord musulman et pauvre, et en arrière- plan la montée de fondamentalismes religieux aussi biens islamiques que chrétiens (Wahhabisme au nord, évangélisme au sud), la crise que connaît le Nigéria, conduira de façon inéluctable à la naissance d’un Pakistan noir au nord, dont les conséquences déstabilisatrices, affecteront toute l’Afrique de l’ouest, considérée déjà comme une zone potentielle de conflits pour le futur.
Afin d’éviter à ces pays et à d’autres, le plongeon vers l’inconnu, on ne peut que souhaiter voir la conception fondée sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, retrouver son lustre d’antan, au détriment de la thématique géo-ethnique des accords de Dayton.
Il faut espérer que l’union Européenne qui a brillé par son absence, lors du règlement de la crise de l’ex-Yougoslavie, renoue avec la place qui devrait être la sienne, pour peser de tout son poids et participer avec détermination à l’émergence d’une gouvernance mondiale, moins portée vers l’ethnicisation des relations internationales.
Plusieurs facteurs militent pour une alternative à l’approche de Dayton, dont le plus pertinent réside dans la mutation de la politique étrangère des Etats-Unis qui , sous les effets croisés de la multipolarité des conflits, d’un déficit budgétaire chronique et béant, ont renoncé au contrôle de la géopolitique planétaire, et militent avec l’engagement qu’on leur connaît, pour une nouvelle vision des relations internationales, moins tourmentée , plus apaisée, privilégiant la persuasion au détriment de la coercition.
Contrairement à une idée largement répandue, l’identitarisme, loin d’être inné, est un construit social. On ne naît pas identitariste, on le devient. La négation de l’autre est un comportement qu’on acquiert, qu’on vous fait acquérir en vous désignant l’autre comme une entrave au mieux –être auquel vous aspirez, une menace à votre vie, vos biens, votre culture, votre être.
La crise identitaire existe parce qu’il y a des acteurs qui la construisent, des entrepreneurs de violence qui font fortune en exacerbant les particularismes, en gommant les espaces classiques d’intégration, dont le plus important est l’école républicaine ; en excluant des programmes scolaires les activités qui favorisent le vivre-ensemble : sport, scoutisme, colonies de vacances, théâtre ; en instituant un enseignement suprémaciste, faisant l’apologie de la supériorité d’une culture, d’une race , d’une langue sur les autres ; en confisquant les libertés individuelles et collectives, au nom d’arguments populistes dont le recours aux surenchères , religieuse, ethnique, linguistique, régionaliste.
Pour usurper un fauteuil, extorquer une voix, confisquer une fonction, les entrepreneurs politiques de violence n’hésiteront pas à désigner l’autre à la haine publique, le contraindre à l’exil, l’envoyer à la potence.
Ils ont réussi le pari machiavélique de hisser l’identitarisme au niveau de pathologie majeure de la mondialisation, au même titre que les terrorismes ambiants, d’ordre politique, criminel , religieux; au même titre que la socialisation de la guerre ; la prolétarisation galopante des états ; le développement irrésistible de la criminalité transfrontalière et de son versant cybernétique ; la prolifération de trafics en tous genres : armes, stupéfiants, personnes, organes humains, médicaments.
Plus un coin ou recoin habités de cette planète terre où la fièvre identitaire ne fasse des ravages ; des contrées les plus hostiles aux agglomérations les plus attrayantes, des sociétés les plus policées aux démocraties les plus abouties ; chaque pays a ses ouigours, ses rohingyas, ses zones tribales, ses banlieues, ses camps, ses chiites, ses sunnites, ses yazidis, ses coptes, ses kurdes, ses beurs, ses black, ses touaregs, ses musulmans, ses chrétiens, ses haoussas, ses hutus, ses tutsis, ses pygmées, ses albinos, ses métis…..
A cause de ses implications cognitives, le discours identitaire a toujours exercé, depuis la profondeur des siècles, une puissante attraction sur les foules et disposé à leur égard d’une capacité mobilisatrice insoupçonnée. Il n’y a donc rien d’étonnant à voir les leaders d’opinion, politiques ou religieux, succomber à la tentation de faire de l’identitarisme, une variable pivot dans leur quête de légitimité.
Ceux-ci, doivent toutefois intégrer une variable nouvelle ; celle d’une mondialisation mal maîtrisée, à l’ombre de laquelle, l’instrumentalisation des crispations identitaires est devenue une menace stratégique à l’existence même des états.
Maître Taleb Khyar Ould Mohamed Mouloud est avocat à la Cour, ancien membre du Conseil de l’Ordre National des Avocats de Mauritanie.
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IL EST IMPORTANT DE RÉHABILITER ALINE SITOE DIATTA
EXCLUSIF SENEPLUS - L'écrivaine Sylvia Serbin plaide pour une reconnaissance des héroïnes africaines très souvent reléguées au second plan dans les livres d'histoires au détriment de leurs compagnons hommes
Le programme pédagogique ''Gno Yam'' initié par l'éditorialiste de SenePlus Emmanuel Desfournaux pour promouvoir l'égalité femme/homme a été officiellement lancé lundi au musée de la femme Henriette Bathily par Sylvia Serbin. L' auteur du livre Reines d'Afrique et héroïnes de la diaspora noire a, devant une soixantaine d'élèves en classe de sixième et cinquième de l'école EBOA, échangé sur ces braves femmes africaines absentes de l'histoire universelle.
Sylvia a aussi donné son avis sur le rapatriement du corps d'Aline Sitoé Diatta.