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6 octobre 2025
Par Makhtar DIOUF
LE FRANC CFA OU LE CHAOS ?
Bon nombre d’Africains francophones sont sceptiques, résistants au changement, pensant que le franc CFA est la panacée, et que les pays africains de la zone franc (Pazf) sont incapables de prendre en mains leur destinée monétaire.
D’éminents économistes africains et français ont attiré l’attention sur le franc CFA avec des éclairages pertinents. Mais bon nombre d’Africains francophones sont sceptiques, résistants au changement, pensant que le franc CFA est la panacée, et que les pays africains de la zone franc (Pazf) sont incapables de prendre en mains leur destinée monétaire. Sans le franc CFA ce sera le chaos. Ils sont comme cet esclave dont parlait Cheikh Anta Diop : libéré par son maître, il va jusqu’à la porte, puis revient ; il ne sait pas où aller, il a perdu tout repère, toute idée d’émancipation, pensant que la servitude est sa condition naturelle.
Par conséquent, le devoir d’information et de sensibilisation doit continuer. Commençons par attirer l’attention sur l’historique du franc Cfa, dans ses aspects techniques, mais d’abord dans son côté crapuleux jonché de délits et de crimes, pour voir qui y tenait vraiment et pourquoi.
LA FACE CRAPULEUSE DE L’HISTORIQUE DU FRANC CFA
Deux présidents français pourtant assez différents, le général de Gaulle et Nicolas Sarkozy ont fait du franc Cfa un cactus : qui s’y frotte s’y pique. Comme le montrent les exemples suivants.
GUINEE : FAUX MONNAYAGE CONTRE SEKOU TOURE
Lorsque Sékou Touré proclame l’indépendance de la Guinée en 1958 et sort de la zone franc en 1960 pour créer le franc guinéen devenu syli, il devient pour de Gaulle l’homme à abattre. Le témoignage nous vient d’un de ses hommes de main pour les affaires africaines, surnommé « Ministre de l’Afrique », Maurice Robert, un des piliers de la Françafrique, moins connu que Jacques Foccart dont il est un proche collaborateur. Il est chargé du secteur Afrique du Sdece (Service de documentation extérieure d’espionnage et de contre-espionnage).
En 2004, un an avant sa mort, il libère sa conscience en publiant un ouvrage (Entretiens avec Jacques Arnault) intitulé Maurice Robert, ministre de l’Afrique. Voici ce qu’il écrit sur leurs rapports avec Sékou Touré :
Nous devions déstabiliser Sékou Touré, le rendre vulnérable, impopulaire et faciliter la prise du pouvoir par l’opposition… Parmi ces actions de déstabilisation, je peux citer l’opération “Persil”, par exemple, qui a consisté à introduire dans le pays une grande quantité de faux billets de banque guinéens dans le but de déséquilibrer l’économie… Cette méthode du faux monnayage est en revanche redoutablement efficace : les billets (fabriqués en France), de très bonne qualité, font tabac à Conakry, où le climat humide détériore la monnaie (guinéenne) imprimée à Prague, et inondent le marché guinéen. Cette phase de l’opération ‘’Persil’’ est un succès, ce qui ne fut pas le cas des autres.
Les ‘’autres cas’’, c’est l’armement et l’entraînement de mercenaires pour faire tomber Sékou Touré, comme l’écrit Maurice Robert, ajoutant que sa liquidation physique avait même été envisagée. Le faux monnayage est un délit contre lequel la police internationale Interpol a été créée en 1923. De Gaulle s’y est livré pour défendre son franc Cfa.
TOGO : SYLVANUS OLYMPIO ASSASSINE
Sylvanus Olympio n’a pas le profil du « président africain ami de la France ». Par ses origines lointaines (Brésil, Nigéria). Par sa formation : diplômé de London School of Economics and Political Science, ancien cadre de la multinationale Unilever. Il est polyglotte : anglais, français, allemand (né à Lomé sous l’occupation allemande).
En mai 1960 il déclare à l’Agence France Presse : « Je vais faire mon possible pour que mon pays se passe de la France». Selon Maurice Robert, à l’Elysée, Olympio est considéré comme plus dangereux que Sékou Touré. Début janvier 1963 il décide de quitter la zone franc pour créer une monnaie togolaise indexée au deutchmark allemand. Le 13 de ce mois il est criblé de balles à 7 h du matin, alors que la radio France Inter a annoncé sa mort une heure plus tôt. Selon le vétéran togolais GoodwinTeteh, il a été tué par des militaires français. L’ambassadeur de France au Togo Henri Mazoyer avait demandé à un légionnaire français Gnassingbé Eyadéma (futur président) d’endosser le crime contre paiement de 300 000 francs, une fortune à l’époque.
MALI : COUP D’ETAT CONTRE MODIBO KEITA
Au Mali, le président Modibo Keita quitte la zone franc en 1962 et crée une monnaie nationale. En 1968 il est renversé par un coup d’Etat qui installe au pouvoir un autre ancien légionnaire de l’armée française Moussa Traoré qui fait revenir le Mali dans la zone franc. Modibo Keita meurt en détention en 1977 dans des conditions non élucidées.
COTE D’IVOIRE : LAURENT GBAGBO ENLEVE ET DEPORTE
A la suite des élections controversées de 2010 en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo au pouvoir se voit refuser les caisses de la Bceao pour les besoins de son administration. Il décide de quitter la zone franc et de créer une monnaie ivoirienne, ce qui aurait sonné le glas du franc Cfa. Aussitôt le 3 avril 2011, Sarkozy lui envoie son armée pour l’enlever et le déporter aux Pays-Bas (Cour pénale internationale). Il installe au pouvoir A. Ouattara, ancien cadre du Fmi, ancien sous-gouverneur puis gouverneur de la Bceao, intégriste du franc Cfa.
LIBYE : KHADAFI ASSASSINE
Le journaliste américain Sydney Blumenthal est le conseiller technique de Hilary Clinton Ministre des affaires étrangères (Secretary of State) sous l’administration Obama 2009 - 2013. Il envoie à celle-ci secrètement par courrier électronique privé ‘’email’’ (ce qui est illégal) plus de 3000 mémos. En 2015 la justice américaine découvre l’affaire qui fait scandale (Hilary emailgate). Un de ces mémos du 2 avril 2011 révèle les véritables raisons de l’intervention française en Libye sur ordre de Sarkozy et de l’assassinat de Khadafi le 20 octobre 2011 :
Selon des sources autorisées, Khadafi disposait d’une masse de 143 tonnes d’or et du même montant d’argent équivalent à plus de 7 milliards de dollars qu’il comptait utiliser pour créer une monnaie africaine qui aurait entre autres été une alternative au franc Cfa. C’est lorsque Sarkozy a été informé de ce plan par ses services de renseignement qu’il a déclenché l’attaque en Libye en soutien des rebelles. Il déclare alors que Khadafi est une menace pour la sécurité financière du monde et que la France a décidé d’assumer son rôle devant l’histoire.
Cette monnaie africaine devait aussi « mettre fin à la tyrannie du dollar, monnaie de compte du pétrole » et c’est Hilary Clinton de mèche avec Sarkozy qui a persuadé Obama d’intervenir aussi en Libye avec le mensonge amplement médiatisé d’action humanitaire contre Khadafi qui allait massacrer son peuple.
Pourquoi diantre cet acharnement de gouvernements français à défendre le franc Cfa jusqu’au crime ? Quel est le mobile du crime ? Et si François Mitterrand avait mis sur une piste ? Dans un ouvrage de 1957 Présence française et abandon, l’ancien ministre des colonies (1950-51), écrivait : « Sans l’Afrique il n’y aura pas d’Histoire de France au 21ème siècle ... Déjà la France sait combien l’Afrique lui est nécessaire » (p. 237).
DANS L’ANTRE DU FRANC CFA
Pour pénétrer l’antre du franc Cfa, sans risque d’erreur ou de subjectivisme, prenons comme boussole deux ouvrages écrits par des Français ardents défenseurs de la zone franc : Bernard Vinay, ancien gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale, auteur de Zone franc et coopération monétaire, Ministère de la coopération, 1980 ; Patrick et Sylviane Guillaumont, professeurs d’Economie à l’université de Clermont-Ferrand, consultants des autorités monétaires françaises, auteurs de Zone franc et développement africain, 1984.
Bernard Vinay dit d’emblée que « la zone franc est une organisation unique au monde » (p.3) et qu’elle repose sur trois principes : parité du franc Cfa avec le franc français en libre convertibilité ; centralisation des devises africaines (réserves de change) au Trésor français avec garantie du franc Cfa ; libre circulation des capitaux. Le pivot de la zone franc est la centralisation des devises. C’est pour cela que la zone franc a été créée en 1939 par la France avec toutes ses colonies d’Afrique et d’Indochine pour se constituer un fonds de guerre.
COMPTE D’OPERATIONS ET GARANTIE DE LA FRANCE
Selon B. Vinay « la France s’engage à fournir sur simple demande des francs français avec lesquels les agents économiques des pays partenaires pourront, soit régler leurs achats de biens et services, soit acquérir sur le marché des changes de Paris toutes les devises dont ils pourraient avoir besoin… »
Que deviennent les devises des pays africains au Trésor français ? :
Les conventions que les banques centrales (de la zone franc) ont passées avec le Trésor français leur font obligation de centraliser toutes leurs ressources de change en francs français dans les ‘’ comptes d’opérations’’ que cet organisme leur a ouverts ... La Banque de France devait se porter acheteur de la monnaie dont le cours en francs français risquait en fonction d’un excédent des demandes sur les offres de dépasser la limite haute. Dans ces conditions les opérations de change sur le marché des changes de Paris pouvaient conduire la Banque de France à intervenir et éventuellement à accumuler des ressources de change provenant de cessions par des agents économiques des pays partenaires de la zone franc (p.225).
Cela signifie que les devises africaines au Trésor français sont converties en francs français pour soutenir le cours du franc français au jour le jour, contribuant ainsi, autant que possible, à la stabilité de cette monnaie.
Rappelons qu’en juillet 1944, 44 pays se réunissent à Bretton-Woods aux Etats-Unis pour se pencher sur l’instabilité monétaire. Le Fmi et la Banque mondiale sont créés. Une autre mesure prise est la fin de l’étalon- or (émission de monnaie gagée sur l’or). Les Américains dont l’économie n’a pas été affectée par la guerre qui a eu lieu en Europe ont l’économie la plus puissante et peuvent imposer le dollar comme gage de toute émission monétaire. C’est l’avènement du ‘’gold exchange standard’’ (étalon change or) : l’émission du dollar est gagée sur l’or, et l’émission des autres monnaies est gagée sur le dollar jugé aussi bon que l’or (« as good as gold »), à un taux fixe autour d’une marge de fluctuation de plus ou moins 1 pour cent (passé à plus ou moins 2,25 pour cent). Ces monnaies doivent être soutenues sur le marché des changes par des opérations d’achats et de ventes de devises pour rester dans ces limites afin d’éviter la dévaluation.
Pierre Mendès-France représentant français à la réunion de 1944 signe l’accord, mais de Gaulle ne le ratifie qu’un an après, le 26 décembre 1945, après avoir la veille (25 décembre) créé le franc Cfa. Bizarre, non ?
LA GARANTIE A-T-ELLE ETE EFFECTIVE ?
Suivons B. Vinay : « La garantie est virtuelle aussi longtemps que les instituts d’émission (africains) disposent de réserves (p. 116) … Lorsque les pays de la zone franc disposent de réserves de change, cette garantie est purement nominale puisqu’elle n’est pas mise à contribution » (p.117).
P et S Guillaumont présentent l’évolution des avoirs extérieurs des pays de l’Uemoa (p. 68 – 69) : de 1963 à 1979 ils ont été créditeurs et en progression. Et ils écrivent : « Lorsque le solde est positif, il constitue un gain de devises pour la France (p. 57) ».
Lorsque le solde du compte d’opérations des pays de l’Uemoa devient négatif en 1979, la France s’écarte pour faire passage au Fmi qui intervient pour la première fois dans ces pays avec des financements assortis de conditionnalités : les programmes d’ajustement structurel. P et S Guillaumont en rendent ainsi compte : « La conditionnalité du Fmi modérait les risques que pouvait faire courir à la France l’automaticité du recours au compte d’opérations » (p. 209).
Quels risques pour la France ? Pour une fois qu’il lui est donnée l’occasion de faire jouer sa garantie, elle se décharge sur le Fmi. (C’est la France qui en 1962 avait parrainé l’admission de ses anciennes colonies au Fmi). S’il est vrai que les avoirs extérieurs des pazf n’ont jamais atteint 10 pour cent des avoirs extérieurs français, la Banque de France les utilisait tout de même sur le marché des changes pour soutenir le cours du franc français. Autre mise à contribution des pazf. En 1940 les Allemands occupent Paris, et les autorités françaises pour sauvegarder les lingots d’or de la Banque de France en transfèrent une partie sur l’axe Dakar-Thiès-Kayes.
FRANC CFA ET DEVELOPPEMENT
L’argument sempiternellement avancé pour le franc Cfa est la stabilité. Quelle stabilité ? Sûrement pas politique, au regard du record détenu de coups d’Etat. Au plan économique, dans l’Uemoa, 6 pays sur 8 sont classés pma (pays moins avancés). La stabilité se réduit en fait à l’octroi de crédits au compte-gouttes aux économies africaines, pour soi-disant éviter l’inflation.
Lisons B. Vinay : Les politiques de crédit expansionnistes sont généralement inadaptées dans ces pays. Les structures de production sont insuffisamment diversifiées, et en tout état de cause manquent d’élasticité : elles ne sont pas prêtes à répondre à une croissance rapide de la demande provoquée par le développement du crédit. Un développement rapide du crédit est de ce fait plus enclin sur le plan intérieur à peser sur les prix qu’à générer l’activité (p. 95).
Autrement dit, il faut laisser les pays africains dans le statu quo du sous-développement. Il ajoute : « Les banques centrales de la zone franc ont pendant longtemps fixé des taux d’intérêt parmi les plus bas du monde » (p.98). Une bonne manière d’encourager la fuite de capitaux vers des sites plus rémunérateurs.
Le cheminement avec le franc Cfa a été parsemé d’autres embûches non favorables au développement. Par exemple, les entreprises françaises ont longtemps disposé d’un quasi-monopole sur les importations de produits manufacturés des pazf. Avec l’osmose entre le franc français et le franc Cfa, traiter avec un fournisseur français, c’est comme aller faire ses courses au marché du quartier. Alors que son concurrent allemand peut être plus compétitif en prix et qualité, mais éloigné par les complexités de change monétaire, et aussi la langue. Les dévaluations du franc français, 8 fois depuis 1948, compte tenu de la parité fixe avec le franc Cfa, ont entraîné des pertes importantes pour les pazf. Surtout au niveau de la dette contractée en d’autres devises. Des milliards de francs sont ainsi partis en fumée.
Il n’est pas étonnant que le franc Cfa n’ait pas contribué au développement des pazf. Les derniers Rapports 2018 et 2019 sur l’Indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement sont accablants. Les 8 pays de l’Uemoa figurent tous dans le peloton de queue, derrière le Cap Vert et la Mauritanie, pays hors zone franc. L’indice de développement humain prend en compte le revenu par tête, mais aussi les indicateurs d’éducation et de santé. Parmi les 12 premiers pays africains figure un seul de la zone franc, le Gabon classé 7ème grâce à son revenu par tête généré par d’importants pétrodollars et une faible population d’un peu plus de 2 millions d’habitants.
Les obstacles au développement des pays africains de la zone franc sont certes nombreux. Mais le franc Cfa en est un. « Le sort de l’homme se joue sur la monnaie » écrivait Jacques Rueff, conseiller monétaire du général de Gaulle, dans L’âge de l’inflation (1963).
QUAND LA FRANCE LACHE DU LEST
L’appartenance à la zone franc autorisait à faire fi de la souveraineté des membres africains. Comme le dit B. Vinay :
Jusqu’en 1973, les gouverneurs généraux des banques centrales étaient désignés par le gouvernement français (p. 126). Après l’africanisation des postes de direction, un accord entre la France et les pays membres stipule que deux administrateurs désignés par le gouvernement français participent au conseil d’administration de la Bceao dans les mêmes conditions et avec les mêmes attributions que les administrateurs désignés par les Etats membres (p.127)… Il est des circonstances où les décisions des conseils d’administration ne peuvent être prises qu’avec l’appui effectif de la représentation française » (p. 129).
La sortie de Madagascar et de la Mauritanie en 1973 n’a pas été sans effet sur les mesures de concession partielle de souveraineté qui allaient suivre. Sans doute pour ne pas donner des idées à d’autres. Le premier Africain gouverneur de la Bceao est nommé en 1974, et en 1977-78 le siège est transféré de Paris à Dakar.
L’année 2019 a été marquée par des attaques sans précédent contre le franc Cfa : manifestations, écrits documentés d’intellectuels africains appuyés par des démocrates français, accusations de responsables politiques italiens contre la France dans sa politique avec les pays africains … La coupe était devenue trop pleine. Ce qui a conduit au projet de remplacer le franc Cfa par l’éco, avec comme principales mesures la fin de la détention des réserves de change de l’Uemoa en France et de la représentation française dans la Bceao.
DU FRANC CFA A L’ECO
Le projet éco court circuite le projet initial de dirigeants africains de la sous-région consistant à procéder en deux étapes : dans un premier temps, au niveau de l’Uemoa remplacer le franc Cfa par une monnaie indépendante, adopter une monnaie commune entre les pays à monnaies autonomes, pour dans un second temps fusionner les deux monnaies dans le cadre de la Cedeao, à l’horizon 2005.
Les pays de la Cedeao hors zone franc ont été pris de court par l’initiative éco. Dans l’immédiat, les pays Uemoa doivent lancer leur expérience de monnaie autonome, quitte à ce que des pays de la Cedeao viennent y adhérer par la suite individuellement.
POUR UNE MONNAIE OUEST-AFRICAINE NON-CFA
Faut-il brûler le palais présidentiel de Dakar parce qu’il a été la résidence des gouverneurs de l’Aof ? Personne n’y pense. Gardons notre Bceao, expurgée de ses scories coloniales, pour mener notre première expérience de monnaie commune indépendante.
QUID DES CRITERES DE CONVERGENCE ?
Les critères de convergence (cdc) sont des normes présentées comme devant être respectées par chacun des pays engagés dans une expérience de monnaie commune : taux d’inflation, taux de déficit budgétaire, taux d’endettement, à ne pas dépasser. Le traité de Maastricht de 1992 instituant l’Union européenne en remplacement de la Communauté économique européenne incorpore les cdc sur conseil de l’économiste canadien Robert Mundell, théoricien de la zone monétaire optimale.
Cependant, au moment de lancer la monnaie commune euro en janvier 2000, la moitié des pays membres ne remplit pas les exigences des cdc. Mais il faut faire vite et on ferme les yeux. La marche de l’euro est par la suite truffée de manipulations et maquillages de statistiques par certains membres pour se conformer aux cdc.
Il est certes préférable dans une zone monétaire que chaque économie fonctionne avec une bonne maîtrise de l’inflation, du déficit budgétaire, de l’endettement …, pour éviter de grandes disparités. Mais il n’y a pas lieu de faire des critères de convergence une obsession, de s’y focaliser au point de bloquer l’avènement de monnaies communes africaines. Depuis les années 1960, l’inflation est devenue le cauchemar des pays occidentaux. La lutte contre l’inflation est ainsi le premier objectif de politique économique dans ces pays développés. Cet objectif, quelle que soit son importance, peut-il constituer la priorité des priorités dans des pays africains qui cherchent à se développer ?
MYTHE AUTOUR DE LA CONVERTIBILITE
Certains Africains se confortent dans la possibilité de pouvoir convertir leurs francs Cfa en d’autres monnaies. Encore que cette convertibilité soit limitée, même entre le franc Cfa d’Afrique de l’Ouest et celui d’Afrique centrale. Il existe actuellement dans le monde 180 monnaies différentes, dont 18 totalement convertibles sans restriction, le reste étant constitué par des monnaies partiellement convertibles et des monnaies non convertibles. Ce sont les gouvernements et leurs banques centrales qui chaque année décident du degré de convertibilité de leurs monnaies, tenus d’en informer le Fmi.
Les monnaies classées les plus convertibles (dollar US, euro, franc suisse, livre sterling, yen japonais) sont certes celles de grandes puissances économiques. Mais la monnaie du Kenya, le shilling, est totalement convertible, alors que le réal, monnaie du Brésil émergent, n’est que partiellement convertible. Pourtant le produit intérieur brut du Brésil fait 27 fois celui du Kenya, et le revenu par tête d’habitant 4,5 fois (chiffres 2019). En Chine, il a été décidé que la monnaie le renminbi (unité de compte yuan) ne soit que partiellement convertible.
Ce n’est pas la monnaie qui fait elle-même sa convertibilité. C’est le gouvernement qui en décide. Il n’existe aucun critère unanimement établi pour conférer la convertibilité à une monnaie. On aurait tort de penser que la convertibilité, même limitée, du franc Cfa est un gage de monnaie forte qu’il serait aventureux d’abandonner.
Atouts d’une monnaie Uemoa non-Cfa
Les pays de l’Uemoa sont parfaitement en mesure de battre monnaie par la Bceao sans ingérence de la France. Ce ne sont pas les atouts qui manquent.
(1)Selon le ‘’Rapport sur la politique monétaire de l’Uemoa, Bceao, juin 2019’’, le montant des réserves de change est de 8 874,5 milliards francs Cfa en mars 2019, soit un taux de couverture de l’émission monétaire de 77,1 pour cent et près de 5 mois d’importations de biens et services. Ce qui est bien suffisant pour émettre une monnaie solide et crédible.
(2)Un facteur important d’une expérience monétaire est l’indépendance de la banque centrale. Une banque centrale commune à un groupe d’Etats est une garantie. Elle ne peut être manipulée par un seul Etat jusqu’à déclencher une spirale inflationniste.
(3)La Bceao dispose d’une quarantaine d’années d’expérience en sol africain. Les banques centrales des pays africains à monnaies autonomes n’avaient pas une telle expérience en matière de gestion monétaire au moment de s’affranchir de la tutelle monétaire coloniale. Pourtant, par leurs performances économiques ces pays n’ont rien à envier aux pazf.
(4)La monnaie commune non-Cfa ne risque pas d’être perturbée par le voisinage avec les monnaies inconvertibles des pays frontaliers. L’insularité géographique a été un facteur non négligeable de la réussite monétaire du Cap Vert, à la différence de la Guinée-Bissau qui a fini par adopter le franc Cfa.
Le gouverneur de la banque centrale de Mauritanie dans une interview à ‘’La Tribune Afrique’’ en juillet 2018 déclarait : « Nous avons quitté le Franc Cfa et nous ne le regrettons pas ». Il ajoutait que l’inflation y est bien maîtrisée autour de 3 pour cent. Lorsque la Mauritanie crée sa propre monnaie (ouguiya) en 1973, ses avoirs extérieurs au Trésor français ne sont que de 3. 136 millions francs Cfa, le montant de loin le plus faible des membres de la Bceao où le montant total est de 72.192 millions francs Cfa, soit 4 pour cent seulement.
Ce que le Cap Vert et la Mauritanie ont fait individuellement, pourquoi les 8 pays de l’Uemoa ne peuvent pas le faire, et en mieux, avec une banque centrale commune indépendante des Etats et sans tutelle extérieure ? Les citoyens de cette zone monétaire peuvent se rassurer. Il n’y a pas péril en la demeure.
Mais il ne faut pas se faire d’illusions. Une nouvelle monnaie n’a jamais et nulle part été plébiscitée par les populations. Dans l’Union européenne, les Suédois et les Danois ont par référendum rejeté l’adhésion à l’euro. Pour les Britanniques, il n’était pas question d’abandonner la livre sterling. L’euro a tardé à être accepté et a encore ses détracteurs. Il en sera de même avec la nouvelle monnaie non-Cfa.
L’appréhension des populations à l’égard d’une nouvelle monnaie a surtout prévalu tant que la masse monétaire était constituée pour l’essentiel par la monnaie liquide dite fiduciaire (billets et pièces métalliques). Cette inquiétude peut être dissipée en partie avec l’avènement de la monnaie électronique qui permet les transactions (paiement de factures, envois d’argent, achats sur Internet… etc.) sans contact physique avec des signes monétaires.
Pour plus d’indépendance, la nouvelle monnaie non-Cfa, peu importe le nom à lui donner, devra être indexée à un panier de monnaies et non au seul euro. Cela évitera en tout cas à la nouvelle Bceao dêtre présentée comme la Banque centrale européenne en Afrique de l’Ouest.
NB. Cfa : Colonies françaises d’Afrique, puis Communauté financière africaine. Cette étude a été limitée à la zone franc Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo).
FOOT AFRICAIN, HUIT ANNEES DE CRISES A LA CAF, EN CINQ ACTES
Un audit de la Confédération africaine de football (CAF), mené par la société PwC, pointe de nombreuses dérives et de multiples dysfonctionnements au sein de la CAF. Cette affaire n’est qu’une nouvelle crise parmi celles que la CAF traverse depuis 8 ans
Un audit de la Confédération africaine de football (CAF), mené par la société PwC, pointe de nombreuses dérives et de multiples dysfonctionnements au sein de la CAF. Cette affaire n’est qu’une nouvelle crise parmi celles que l’institution basée au Caire traverse depuis huit ans.
ACTE I : LA VOLTE-FACE D’ISSA HAYATOU (2012-2013)
Nous sommes en mars 2011 au Soudan et Issa Hayatou songe sérieusement à passer la main après 24 années de présidence à la CAF. Celui qui dirige l’instance depuis 1988 vient d’accompagner la première Coupe du monde sur le sol africain et a lancé avec succès une nouvelle compétition, le Championnat d’Afrique des nations. Les récentes éditions de la CAN (Égypte 2006 et Ghana 2008) ont été plutôt réussies à leurs manières, comme le seront celles de 2012 (Gabon-Guinée équatoriale) et de 2013 (Afrique du Sud). Il y a bien sûr de sérieuses ombres au tableau (une CAN 2010 catastrophique marquée par le drame de Cabinda et de récurrentes accusations de corruption). Mais, avant la finale du CHAN 2011, le Camerounais, qui souffre de sérieux problèmes de santé, se dit prêt à partir. Sauf si on lui demande de rester, précise t-il toutefois. Ce que certains membres de son entourage – trop heureux et habitués aux privilèges du football – ne vont pas manquer de faire, multipliant les louanges à son endroit. En 2012, Issa Hayatou change donc d’avis. Il décide de briguer un septième mandat. Problème : Jacques Anouma, son principal rival, veut prendre sa succession. Les manœuvres en coulisse commencent. La garde rapprochée d’Issa Hayatou s’assure du fait que l’Assemblée générale vote de nouveaux statuts qui excluent de facto Anouma de la course à l’investiture. Seule une personne élue au Comité exécutif de la CAF – ce qui n’est pas le cas de l’Ivoirien – peut désormais être candidate. Le « Lion » de Garoua est réélu, par acclamation et sans adversaire, en mars 2013 à Marrakech, en dépit de procédures devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et de la fronde de certaines fédérations ouest-africaines.
ACTE II : LE MANDAT DE TROP POUR ISSA HAYATOU (2013-2017)
Les quatre années suivantes ne vont pas apaiser les tensions, malgré quelques coups d’éclat sur le terrain financier (partenariat avec le groupe Total, et signature d’un accord avec la société Lagardère Sports contre 1 milliard de dollars). La Coupe d’Afrique des nations, tout d’abord, doit changer deux fois de suite de pays hôte. Le Maroc refuse d’abriter la CAN 2015 aux dates prévues (officiellement, par peur du virus Ebola), puis la Libye est dans l’incapacité d’accueillir la CAN 2017. Par ailleurs, le Camerounais ne parvient pas à décrocher une sixième place en Coupe du monde pour l’Afrique pour les éditions 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), alors que c’était son grand objectif affiché. Surtout, en 2014, son pays obtient l’organisation de la CAN 2019 et la Guinée, battue pour l’attribution de la CAN 2021, récupère la CAN 2023 sans réel appel à candidature pour cette édition. Aujourd’hui encore, des dirigeants de la CAF dénoncent un cadeau fait à Issa Hayatou et à son ex-collègue et ami guinéen Almamy Kabele Camara. Ces choix marquent également un tournant dans les rapports entre anglophones et francophones à la CAF. Ils provoquent la fureur de délégués issus d’Afrique de l’Est (CECAFA) et australe (COSAFA). Et c’est justement des rangs du COSAFA que va surgir celui qui va faire chuter Issa Hayatou.
ACTE III : LES CONSÉQUENCES INDIRECTES DU «FIFAGATE »
(2015-2016) En attendant, le patron du foot africain doit assurer l’intérim à la tête de la Fédération internationale (FIFA), en sa qualité de viceprésident le plus âgé. L’omnipotent président de la FIFA, Joseph Blatter, a en effet démissionné le 2 juin 2015, suite à une incroyable série de scandales, survenue juste avant sa réélection. Ce « Fifagate » conduit à la déchéance de nombreux dirigeants du foot mondial, dont le Français Michel Platini. La CAF et ses membres sortent toutefois relativement épargnés de ce chaos indescriptible. Issa Hayatou conduit ainsi l’institution jusqu’à l’élection du successeur de Blatter, prévue le 26 février 2016. Quelques jours plus tôt au Rwanda, la CAF a apporté son « soutien entier » au patron de la Confédération asiatique (AFC), le Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa (Bahreïn). Gianni Infantino, Secrétaire général de l’UEFA, s’est également rendu à Kigali, en marge du CHAN 2016, pour défendre sa candidature devant les électeurs africains. Mais le Suisse n’est pas franchement le bienvenu. Le Camerounais va vite le regretter. À la surprise générale, Infantino est élu président de la FIFA. Celui qui a bâti sa campagne sur des promesses de réforme et de transparence souhaite en finir avec le système Blatter dont Hayatou est devenu un élément essentiel.
ACTE IV : LA VICTOIRE D’AHMAD ET DES RÉFORMES EN CASCADE (2017-2018)
Gianni Infantino s’est toujours défendu d’avoir contribué à la chute d’Issa Hayatou. Il n’empêche : lorsque le patron de la FIFA se rend en mars 2017 à AddisAbeba pour le soixantenaire de la CAF, les relations entre les deux institutions sont devenues exécrables. L’entente cordiale qui prévalait sous le règne de Joseph Blatter semble bel et bien révolue. Gianni Infantino, lui, a multiplié les visites dans des pays souvent acquis à la cause d’Ahmad, l’autre candidat à la présidence de la Confédération africaine de football. Même s’il soupçonne la Fédération internationale de rouler pour son adversaire, le clan Hayatou ne se méfie pas assez du Malgache. Grossière erreur : à la stupeur générale, ce dernier s’impose largement, 34 voix à 20. Furieux, le perdant prend à partie la cheffe de l’administration de la FIFA, la Sénégalaise Fatma Samoura. Il l’accuse d’avoir fait campagne contre lui. Vingt-neuf années de pouvoir s’achèvent dans la confusion. Sitôt élu, Ahmad affiche ses (grandes) ambitions. Il se lance dans une série de mesures et de réformes : refonte de la Coupe d’Afrique des nations avec un passage de 16 à 24 équipes, réorganisation des services administratifs de la CAF, remise en cause du contrat avec la Société Lagardère Sports… Le nouveau patron du ballon rond africain critique particulièrement le Cameroun, censé accueillir la CAN 2019 et qui a déjà accumulé beaucoup de retard dans les préparatifs.
ACTE V : DE GLISSEMENTS EN DÉRAPAGES (2018-2020)
Incapable d’organiser dans les temps une CAN à 24, le Cameroun doit céder l’édition 2019, qui sera ensuite confiée à l’Égypte. Mais les nouveaux dirigeants de la CAF ont tout prévu : ils se lancent dans un périlleux exercice de décalage. Aux Camerounais, ils proposent une CAN 2021 déjà promise à la Côte d’Ivoire. Et aux Ivoiriens, ils offrent la CAN 2023. Les Guinéens, eux, sont priés d’accepter un report à 2025. Après beaucoup de crispations et d’incertitudes, les trois pays acceptent cet improbable glissement. La CAF sort en apparence indemne de ce numéro d’équilibriste. D’autant que la CAN 2019 en Égypte s’avère plutôt réussie. Mais en coulisses, c’est une autre histoire. Plusieurs membres du Comité exécutif sont arrêtés par la justice et/ou parfois exclus du monde du football par la FIFA. Le Secrétaire général de la Confédération, Amr Fahmy, est viré. L’Égyptien a envoyé au Comité d’éthique de la FIFA un dossier contre son patron. Ahmad y est pêle-mêle accusé d’abus de pouvoir, de harcèlement sexuel… En juin 2019 à Paris, il est entendu par la justice locale pour un contrat passé avec une entreprise française. Fraichement réélu, Gianni Infantino décide de reprendre les choses en main. Il dépêche Fatma Samoura pour une mission de six mois en Afrique. Le cabinet PwC mène par ailleurs un audit sur le fonctionnement de l’institution basée au Caire, de 2015 à 2018. Soit de la fin des années Hayatou au début du mandat d’Ahmad. Les conclusions des auditeurs donnent l’image d’un organisme gangréné et à la dérive. Le 14 février 2020, le Comité exécutif doit se réunir. Les réformes nécessaires pour sortir la CAF d’une impasse seront au menu des discussions.
Rfi
LA TRADUCTION, NOUVELLE ORIENTATION DU PHILOSOPHE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Le philosophe sénégalais compte s’engager désormais dans la traduction de ses écrits, dans l’optique de démonter qu’à travers les langues, les mondes se rencontrent aussi à travers les cultures.
Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne compte s’engager désormais dans la traduction de ses écrits, dans l’optique de démonter qu’à travers les langues, les mondes se rencontrent aussi à travers les cultures.
Pour ce faire, M. Diagne, agrégé de philosophie et professeur à l’Université de Columbia (New York), participe à ’’La résidence des cultures’’ organisée par l’Institut français de Saint-Louis.
Dans ce cadre, il animera des conférences à l’Université Gaston Berger (UGB) et ira à la rencontre des élèves au lycée Cheikh Oumar Foutiyou Tall, ex-Faidherbe, et dans plusieurs autres écoles de la "vieille ville".
Il a dit que sa participation à la résidence organisée par l’Institut français de Saint-Louis devrait lui permettre de traduire certaines de ses œuvres et de reprendre les thèmes de ses différentes conférences animées à l’Université Goethe, en Allemagne, et ailleurs dans le monde, pour les publier sous le titre "L’hospitalité dans la traduction".
Le professeur Souleymane Bachir Diagne s’exprimait lors d’une conférence de presse, mardi, en prélude à la cérémonie de dédicace de son livre, intitulé "Léopold Sédar Senghor, l’art africain comme philosophie" (éditions Riveneuve), un ouvrage qui sera publié en livre de poche.
Il a fait part de son option de "travailler sur la traduction comprise, pas seulement comme le geste technique de transférer le contenu d’une langue a une autre, mais véritablement montrer qu’à travers les langues, les cultures se rencontrent, les mondes se rencontrent, parce que toute langue est une certaine perspective sur le monde".
"L’acte de traduire, c’est donner l’acte d’hospitalité à un monde à partir de la langue dans laquelle ce monde s’exprime, et j’insiste à dessein sur ce mot d’hospitalité, parce qu’il y a une sorte d’éthique de la traduction, pour un meilleur moyen de se rencontrer en humanité dans la traduction de nos langues respectives", a-t-il déclaré.
"Si l’on regarde la politique des langues, la sociologie des langues, on sait que le monde est tissé de langues qui sont inégales", note le professeur Diagne. Il relève qu’il y a "des langues dominantes et des langues dominées, et il faut qu’aujourd’hui, les valeurs d’éthique, de pluralisme linguistique s’installent dans le monde".
Selon lui, dans le cas d’espèce, "la francophonie a trouvé la bonne définition, non seulement pour ne pas s’inscrire simplement dans la logique d’une défense frileuse de la langue française, mais plutôt se battre aujourd’hui pour une affirmation du pluralisme linguistique".
La philosophie "n’est pas une discipline comme les autres", a-t-il par ailleurs indiqué, ajoutant avoir toujours pensé que cette discipline devrait être "orientée vers certains élèves" dont le cursus fait qu’ils ne devraient même pas faire de la philosophie.
"On n’a pas besoin d’avoir les diplômes correspondants, pour avoir une inclination ou une manière de penser philosophique", a fait valoir M. Diagne, justifiant sa décision de s’orienter vers la traduction de ses œuvres par le fait que certains de ses écrits et textes philosophiques "sont très techniques".
Il a notamment cité ses œuvres portant sur les sciences de la philosophie et des mathématiques, ainsi que son livre sur la philosophie islamique.
Souleymane Bachir Diagne, élève de Louis Althusser et de Jacques Derrida à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, à Paris, a été reçu à l’agrégation de philosophie en 1978.
M. Diagne est un logicien et spécialiste réputé de la philosophie des sciences et de la philosophie islamique, domaines dans lesquels il a écrit des ouvrages de référence, dont "Boole, 1815-1864 : l’oiseau de nuit en plein jour" (1989).
Il y a aussi ’’Logique pour philosophes’’ (1991), mais aussi "Islam et société ouverte : la fidélité et le mouvement dans la philosophie d’Iqbal" (2001) ou "Comment philosopher en islam ?" (2008).
SEYNABOU NDIAYE RISQUE 20 ANS DE PRISON POUR AVOIR RENDU AVEUGLE SES DEUX BELLES-FILLES
20 ans de prison ferme, c’est la peine que le parquet a requise contre Seynabou Ndiaye qui a infligé des sévices corporels aux deux filles de son époux âgées de 3 ans et 5 ans, à l’époque. Le parquet a requis 3 ans ferme contre le père qui n’a pas comparu. L’avocat des parties civiles réclame la somme de 250 millions F CFA à chacune des filles, devenues aveugles du fait de leur tante qui leur mettait du savon liquide dans les yeux, et du gasoil sur le cuir chevelure sans compter les autres atrocités. Le verdict est attendu le 25 février prochain.
En effet, les faits se sont déroulés 16 mai 2015. A cette date, Babacar Ciss et Mamadou Diop, respectivement délégué de quartier et imam du quartier Darou Salam 1 de Yeumbeul, accompagnés d’une vingtaine de personnes, se sont présentés au commissariat de la localité pour dénoncer des faits de sévices corporels et de maltraitance exercés sur les petites F. Gueye et N. Gueye. L’imam Mamadou Diop déclarait que la petite F. Gueye était sujette à des crise et avait des cicatrices sur le corps. Il soutenait s’être entretenu avec la belle-mère des enfants qui lui faisait croire que les cicatrices de la fille provenaient d’une chute dans les toilettes et que les crises étaient dues au fait qu’elle n’avait pas pris ses médicaments.
Cependant, Amadou Sangaré et Abdoulaye Bèye, voisins de Seynabou Ndiayea, confirmaient les violences dont les filles étaient victimes de la part de celle-ci qui s’en prenait à eux lorsqu’ils s’interposaient. Ils ajoutaient avoir prévenu la police qui s’est transportée aux domiciles de la mise en cause sans procéder à son interpellation. Ce, après qu’elle a pris l’engagement de ne plus toucher aux filles.
ENCENSOIR, DÉTERGENT, GASOIL...
Mamadou Niang, colocataire de Seynabou Ndiaye abondait dans le même sens que les autres témoins. Il affirmait avoir avisé le père des enfants qui venait à la maison une fois par semaine. Il faisait remarquer que les sévices étaient si atroces et récurrents et les voisins avaient fini par alerter le délégué de quartier. Fatou Mbaye, grand-mère maternelle des enfants dénonçaient le silence coupable de de Modou Gueye qui lui faisait croire que les enfants allaient bien.
En présence de leur père, F. Gueye et N. Gueye déclaraient que leur belle-mère les violentait tous les jours.
N.Gueye en sanglots, soutenait que sa belle-mère l’avait frappée à la tête avec un encensoir. Alors que F. Gueye la désignait comme étant l’auteure de ces blessures.
Elle ajoutait avoir vu cette dernière cognait la tête de N. contre le mur des toilettes jusqu’à ce qu’elle pique une crise.
Les jeunes filles ont fait également savoir qu’elles ne voyaient plus à cause du détergent que la mise en cause mettait dans leurs yeux et que cela a fini par leur faire perdre la vue.
Pis, elles ont fait savoir qu’elles s’étaient plaintes auprès de leur père qui n’avait pas réagi.
Devant le prétoire, l’accusée a battu en brèche les accusations portées contre sa personne. « Je n’ai pas mis de savon dans leurs yeux. C’est en prison que j’ai entendu cette histoire de savon liquide puisque c’est ma fille de 17 ans qui les lavait. Le gasoil, c’est leur père qui l’avait acheté car elles avaient des poux », s’est défendue Seynabou Ndiaye affirmant qu’elle a toujours usé de ses mains pour « corriger » les filles. La défense a jugé exorbitante la somme de 250 millions francs CFA réclamée par Me Mbengue pour chacune des deux victimes.
A défaut d’ordonner une nouvelle expertise médicale pour déterminer les causes de la cécité, Me Abdoulaye Sène a demandé que les faits soient disqualifiés en violence et voie de faits.
DES QUOTIDIENS ITALIENS S’EFFORCENT DE NARRER CORRECTEMENT LA MIGRATION
Rome, 12 fév (APS) - Des quotidiens italiens ont pris l’option de raconter la question migratoire de "façon correcte’’, pour éviter toute intoxication et désinformation sur cette problématique devenue de plus en en plus controversée avec la recrudescence ces dernières années de l’émigration clandestine via la Méditerranée.
La Repubblica et la Stampa illustrent cette volonté de la presse quotidienne italienne de traiter le sujet avec tout le recul qui sied, du fait de la sensibilité de cette question cristallisant beaucoup de tensions.
"Nous sommes engagés aujourd’hui à raconter la migration de façon correcte, faire une narration correcte de la question, car en Italie les gens nous racontent que ce phénomène demeure une situation de crise, une urgence, etc.", explique Alessandra Ziniti, journaliste et spécialiste de la question migratoire au quotidien La Repubblica.
S’exprimant mardi à Rome, à l’occasion d’un échange avec des journalistes venus d’Afrique, elle relève que très peu de journaux italiens prennent position sur le sujet, pour éviter une désaffection de leurs lecteurs.
"En tant que journalistes, nous nous engageons à raconter les histoires des migrants, leur apport sur l’économie italienne, tout en militant pour le respect des droits de l’Homme et la protection des migrants", souligne-t-elle, lors d’un séminaire sur la migration et les médias, organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et ses partenaires.
Une telle prise de position est néanmoins source de menaces et d’actes de haines auxquels doivent faire face certains journalistes du pays.
"On est le premier en ligne sur cette thématique. Et nous sommes également l’un des journaux qui défendent la question migratoire", déclare le vice-directeur de quotidien La Repubblica, Dario Cresto-Dina.
Il relève le fait que son quotidien se trouve en avance par rapport à la conscience du citoyen et des politiques sur la question migratoire, tout en évoquant également des menaces dont font l’objet ses confrères relativement au traitement de la question migratoire.
"On essaie de parler beaucoup plus d’Afrique dans le journal. Nous y donnons pas mal d’espace et bien plus que nous accordons à certaines actualités ici", a-t-il fait valoir.
Francesca Paci, journaliste et spécialiste de la question migratoire au quotidien La Stampa, souligne elle aussi l’importance que son journal accorde aux questions africaines, tout en reconnaissant qu’il ne fait pas néanmoins autant que les confrères des autres pays d’Europe.
"Nous privilégions toujours tous ceux qui vont dans le sens de l’accueil des migrants. Ces derniers temps nous nous sommes plus attardés sur la Libye à cause de tout ce qui se passe là-bas en matière de la migration", indique-t-elle.
La suspension des budgets programmes
Une folle rumeur a circulé hier, faisant état de la suspension de l’application du budget programme jusqu’au 1er avril prochain. Que nenni ! « L’As » s’est déambulé dans les arcanes du Ministère des Finances et du Budget pour en avoir le cœur net. En réalité, d’après nos interlocuteurs, il ne s’agit nullement de suspension d’autant plus que la loi des finances 2012 a déjà été votée, mais plutôt de la déconcentration de l’ordonnancement qui a été reportée au 1er avril. En clair, si dans le format budget programme, les ministères deviennent leurs propres ordonnateurs des dépenses, il se trouve que cette disposition n’est pas applicable pour le moment. Ce d’autant que la loi organique validant le projet adoptée le 3 février dernier, devra faire un long circuit, notamment devant le Conseil constitutionnel avant d’être promulguée par le chef de l’Etat. Elle sera suivie de la signature de plusieurs décrets, arrêtés, circulaires et instructions pour fixer les règles de gestion budgétaire de l’Etat, les attributions des nouveaux acteurs, les modalités et procédures de préparation et d’exécution budgétaires, le suivi et l’évaluation des performances et la reddition des comptes. En définitive, Abdoulaye Daouda Diallo reste le seul ordonnateur des budgets jusqu’à cette date fatidique. En somme, on retourne au statu quo le temps de se préparer à mettre en œuvre ce budget programme tant vanté et qui du reste est en train de prouver son efficacité. D’après nos interlocuteurs, le Budget 2010 est déjà exécuté à 18% après seulement plus d’un mois de service. Une bonne performance comparée à l’année écoulée où à cette période, le taux d’engagement était de 21% bien qu’elle fût une année électorale.
Copeol entre dans ses fonds
Le cri de détresse lancé avant-hier dans les colonnes de «L’As» a été payant. D’après des sources dignes de foi, l’Etat a décaissé plus de 4 milliards FCFA en faveur des huiliers dont les 2,6 milliards FCFA pour Copeol. Il s’agit d’une cagnotte émanant du bilan de la campagne agricole de 2017- 2018. Pour celle de 2019, le bilan reste à faire. En revanche, d’après nos sources, l’Etat n’ayant pas subventionné le prix pour la campagne en cours, il n’y aura pas de dette à solder. En tout cas, avec le prix plancher à 210, ce sont les paysans qui se frottent les mains puisque même Sonacos a été obligée de suivre les Chinois dans leur concurrence en payant à plus de 250 francs le kilogramme d’arachide.
Cheikh Oumar Hanne passe à l’acte.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, cité dans le rapport de l’Ofnac et l’ouvrage de Pape Alé Niang pour sa gestion du Coud, a décidé de servir une sommation non seulement à l’auteur du brûlot, mais également mis dans la procédure Nafy Ngom Keita et Mody Niang. Pour laver son honneur, il s’est attaché les services de Mes El hadj Diouf, Babacar Ndiaye, Fatimata Sall et Baboucar Cissé.
Les JOJ de 2022 dans la pointe de Sarène
Le Sénégal est en train de mettre les bouchées doubles pour accueillir les JO en 2022. En visite sur le site de Pointe Sarène où les travaux de construction d’hôtel ont démarré, Alioune Sarr a informé que le groupe espagnol qui dispose d’un espace pour y construire un hôtel va terminer les travaux dans les délais requis. «514 chambres au mois de mars 2021 seront prêtes ; ensuite une deuxième phase sera lancée avant les Jeux Olympiques pour que nous puissions disposer des 1 000 chambres ici à Pointe Sarène», a-t-il informé. En empruntant la route qui mène vers le site, on aperçoit le château d’eau qui doit ravitailler Pointe Sarène. Cette infrastructure qui est en phase de finition permettra au site d’être hors coupure d’eau. Sur les lieux, les ouvriers sont en train de se donner corps et âme pour respecter les délais. Ragaillardi par l’état d’avancement des travaux, le ministre du Tourisme invite les autres promoteurs «à s’inspirer du groupe RIO qui a débuté les travaux. Ils vont respecter le délai de 12 mois. L’ensemble des promoteurs qui ont bénéficié de protocoles auprès de la SAPCO, je les encourage à faire de même dans le cadre de ces investissements que nous suivons pour les grands évènements parce que le Sénégal va accueillir les Jeux Olympiques », soutient Alioune Sarr. Pour développer le tourisme local, le ministre informe que des mesures sont prises afin de rénover plusieurs aéroports dans les autres régions.
Mourtada Sy prend 3 mois pour vol d’un sac de «sidéem»
Le procureur avait requis contre lui un an dont six mois ferme, mais au bout du compte, le tribunal départemental de Mbacké a condamné le jeune tailleur Mourtada Sy (28 ans) à trois mois de prison ferme. Bien que reconnaissant les faits, ce délinquant primaire a essayé de justifier son acte en déclarant qu’il avait volé parce qu’il avait faim. SON système de défense n’a pas convaincu le juge qui l’a reconnu coupable de vol.
10 kilos de Yamba saisis à Kaffrine
Deux hommes à bord d’un véhicule particulier ont été interpellés hier mardi sur la route nationale numéro 1, à la commune de Kaffrine, par les éléments de l’Ocrtis. Après une fouille minutieuse, les flics ont découvert dans le véhicule deux sacs contenant dix kilogrammes de «l’herbe qui tue». Selon des sources proches des limiers, les deux trafiquants présumés ont reconnu les faits et fait des aveux circonstanciés. Placés en garde à vue, ils seront déférés ce mercredi devant le procureur de la république.
Agresseurs
Deux bandes d’agresseurs qui semaient la terreur aux abords de la décharge de Mbeubeuss ont été mises hors d’état de nuire par la Police de Malika qui les a même déférées au parquet. D’après des sources de «L’As», ces bandes d’agresseurs troublaient la quiétude des populations en plein jour, les attaquant sur le chemin lors de leurs déplacements. Selon nos sources, c’est à la suite de plaintes déposées par des victimes qui dénonçaient la présence d’agresseurs aux heures creuses au niveau de la décharge que la Police de Malika a mis en branle ses éléments de la Brigade de recherches. Ces derniers, habillés en civil, ont alors infiltré le site, les déplacements des personnes au niveau de la décharge. Une surveillance qui va porter ses fruits. Puisque durant la semaine dernière, la première bande composée d’A.M et A.S a été très vite démasquée par les limiers. Ils ont été alpagués très vite alors qu’ils tentaient d’agresser un passant avec des coupe-coupe. Ils ont été très vite neutralisés par les hommes du Commissaire Khady Diouf qui les ont conduits au poste de Police avant de les placer en garde à vue. Par la suite, les limiers de la Brigade de Malika ont aussi mis la main sur A.G, C.D et S. Nd. Ces derniers, armés également de machettes, selon nos sources, opéraient en plein jour aux abords de Mbeubeuss pour s’en prendre aux honnêtes citoyens. Mais leur modus operandi a été démasqué par les limiers de Malika. Nos sources nous apprennent que tous les cinq ont été déférés au parquet pour vols avec violence et usage d’armes blanches.
Bentaleb Sow retourne à la barre
La Bceao ne lâche pas l’affaire du billet de banque brûlé en 2017 lors d’une marche anti-Franc Cfa. En effet, le co-coordonnateur du collectif «Noo Lank» et membre du mouvement Frapp France Dégage, Bentaleb Sow sera le 24 février prochain à la barre de la Cour d’appel de Dakar. Interpellé sur son procès après sa relaxe en première instance, Bentaleb Sow dénonce un acharnement de la Bceao sur sa personne. Il estime que leur acte était symbolique et non répréhensible avant d’exprimer toute sa confiance à la justice. «Nous pensons que la justice fera son travail et nous rentrerons tranquillement chez nous avec une victoire encore une fois», dit-il. Il faut souligner qu’il doit comparaitre en compagnie de Kémi Séba qui avait brûlé un billet de 5.000 Fcfa. Expulsé du territoire sénégalais, ce dernier a obtenu une dérogation pour venir se présenter devant les juges.
Coronavirus
La Direction de l’exploitation aéroportuaire a sauvé le Sénégal du débarquement d’un passager en provenance de Chine. En effet, le ministère de la Santé et de l’Action sociale qui s’est réuni hier dans le cadre de la mise au point sur l’épidémie à coronavirus, a abordé le cas d’un passager en provenance de Wuhan qui voulait rallier Dakar. Dans un communiqué parvenu à «L’As», le ministère précise que dans la journée du lundi 10 février, la Direction de l’exploitation aéroportuaire a saisi le contrôle sanitaire aux frontières aériennes suite à une requête d’une compagnie aérienne à propos dudit cas pour autorisation d’embarquer un passager venant de la ville de Wuhan en transit à Hong Kong. Ainsi, le contrôle sanitaire aux frontières aériennes a rappelé à la compagnie que la ville de Wuhan est mise sous quarantaine et que par conséquent, toute personne venant de cette ville était frappée de cette mesure et ne pourrait nullement débarquer à Dakar. Par la suite, la compagnie a confirmé que le passager ne sera pas donc à bord. Par ailleurs, le ministère de la Santé rappelle qu’aucun cas d’infection au nouveau coronavirus n’a été notifié au Sénégal.
Colère des jeunes de Fatick
A Fatick, les jeunes conducteurs de motos jakarata ne décolèrent toujours pas. Ils ont repris les manifestations dès l’annonce de l’arrivée de la dépouille mortelle de Lamine Koita qui était à Dakar pour les besoins de l’autopsie. Elle se trouve présentement à l’hôpital régional de Fatick. Le climat est toujours très tendu. Les jeunes multiplient les manifs paralysant ainsi toutes les activités de la commune. D’ailleurs, le gouverneur de la région a décidé de reporter les réunions du Comité Régional de Développement (Crd) et les ateliers de la semaine.
Rectificatif
Restons à la manifestation violente des conducteurs de motos jakarta de Fatick à la suite du décès de Lamine Koita. Nous avons écrit par méprise dans l’édition d’hier que le jeune conducteur de Jakarta est décédé au commissariat de Police. En fait, les policiers n’avaient pu fouiller que deux jeunes, les deux autres avaient pris la tangente. Les autorités policières soutiennent que Lamine Koïta n’a pas été violenté. «L’As» présente ses excuses à la Police et aux lecteurs.
Saisie de faux médicaments
Le Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (Gprrf) de la Douane a mis la main lundi dernier sur deux véhicules remplis de faux médicaments, dans le triangle Louga-Dahra-Touba. Il s’agit de véhicules de marque Peugeot 504 Pick-Up et de type Mitsubishi en provenance de la Mauritanie. L’embuscade tendue par les éléments de la Brigade polyvalente n°2 du Gprrf, le dispositif de herses et la détermination de l’escouade ont eu raison des deux véhicules. Au total, des dizaines de milliers de boites de médicaments de plusieurs natures ont été découvertes dans les véhicules. La valeur des faux médicaments est estimée à 97 759 382 francs CFA et celle des véhicules à 7,5 millions francs CFA.
Djidiack Diouf et Cie
Le manager de la chanteuse Viviane Chidid n’a pas été entendu hier encore par un juge d’instruction. Déférés à nouveau au parquet, Djidiack Diouf et Petit Mbaye ont bénéficié hier d’un retour de parquet. Pour rappel, ils sont arrêtés depuis vendredi par la Section de recherches de la Gendarmerie, dans une affaire trafic de visas.