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7 octobre 2025
LES PÊCHEURS INSTALLENT LE CHAOS A SAINT-LOUIS
C’est une image apocalyptique : le siège de l’Omvs incendié, l’agence de la Senelec vandalisée, Tribunal saccagé, voitures calcinées, circulation barrée, de nombreux blessés enregistrés dont des policiers.
Gonflés à bloc, les pêcheurs de Guet-Ndar ont plongé la ville de Saint-Louis dans le chaos pour réclamer l’application des accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie. Dans leur sillage, les manifestants ont tout détruit et blessé plusieurs agents des Forces de l’ordre.
C’est une image apocalyptique : le siège de l’Omvs incendié, l’agence de la Senelec vandalisée, Tribunal saccagé, voitures calcinées, circulation barrée, de nombreux blessés enregistrés dont des policiers. Les pêcheurs de Guet-Ndar, qui ont bloqué le pont Moustapha Malick Gaye, pendant plusieurs heures, ont affronté les Forces de l’ordre sans répit.
Alors qu’ils réclamaient juste l’application stricte des accords de pêche signés avec la Mauritanie et la fin des tracasseries et harcèlements des garde-côtes mauritaniens. Gonflés à bloc et décidés à en découdre, ils ont investi les rues hier en milieu de journée. Aussi longtemps qu’ils se souviennent, les Saint-Louisiens ne se rappellent pas d’une manifestation aussi violente.
Durant leur marche, ils ont brûlé tous les objets (morceaux de bois, vieille pirogues et autres) qu’ils ont ramassés pour marquer de manière inédite cette journée chaotique. En colère, ils ont incendié trois voitures, saccagé le dépôt installé par l’entreprise en charge des travaux de requalification de la place Faidherbe dans le cadre du plan de développement touristique, vandalisé l’agence de la Senelec.
Même l’hôpital n’a pas été épargné. Lors de ce face-àface avec les flics, plusieurs personnes ont été blessées et évacuées à l’hôpital dont plus d’une dizaine de policiers. Cette manifestation a impacté les activités des populations, car le centre-ville a été paralysé pendant des heures.
En tout cas, les revendications tournent autour de l’octroi de licences de pêche, qui devraient découler des accords signés par les deux pays. Les pêcheurs avancent que les autorités mauritaniennes les ont «arnaqués dans la mesure où après la signature des derniers accords, elles nous ont empêchés de pêcher» alors qu’ils se sont acquittés de toutes les taxes imposées par Nouakchott.
«Cette situation est inacceptable et a été favorisée par l’attitude passive des autorités sénégalaises», râlent les Guet-Ndariens. Ils veulent mettre la pression sur le gouvernement pour obliger la partie mauritanienne «à respecter ses engagements». En plus, ils dénoncent «le harcèlement et les tracasseries» dont ils sont victimes de la part des garde-côtes mauritaniens.
Ils «arraisonnent» régulièrement leurs pirogues, les «dépouillent» de leur matériel de pêche et les «violentent». Autant de revendications, qui ont sorti les pêcheurs de leurs pirogues pour rejoindre la terre ferme. Ce n’est pas tout : le problème du balisage et du dragage de la brèche, qui continue d’avaler les pêcheurs avec plus de 400 morts recensés à cause de nombreux accidents. Pourtant, l’Etat a promis depuis plusieurs années de résoudre cette revendication.
Lors de sa dernière visite, le ministre de la Pêche, Alioune Ndoye, avait fait savoir que les autorités mauritaniennes avaient décidé d’annuler les taxes du troisième trimestre que les pêcheurs Sénégalais devaient payer à la partie mauritanienne et dont ils avaient souhaité être exonérés dans la mesure où ils n’avaient pas pêché pendant cette période.
Il avait aussi annoncé aussi que Nouakchott avait accepté d’annuler à hauteur de 75% les amendes que les pêcheurs sénégalais devaient payer suite à des contraventions. Sans oublier la prorogation d’un an du protocole signé par les deux pays, qui permettait aux Sénégalais de pêcher librement dans les eaux mauritaniennes un quota de 50 mille tonnes avec obligation de débarquer au moins 2% en Mauritanie.
Aujourd’hui, les pêcheurs dénoncent un retard dans l’octroi des licences de pêche alors qu’ils ont payé chacun 1,5 million F Cfa. Une situation qui a embrasé hier la ville de Saint-Louis.
LE FONIO, UNE "CULTURE CULTURELLE" REVALORISÉE PAR L’ENGAGEMENT DES FEMMES
Le fonio, une céréale généralement associée à certaines communautés du sud-est du Sénégal, sort de sa relative confidentialité depuis quelques années, grâce notamment aux femmes productrices et transformatrices de la région de Kédougou
Kédougou, 5 fév (APS) - Le fonio, une céréale généralement associée à certaines communautés du sud-est du Sénégal, sort de sa relative confidentialité depuis quelques années, grâce notamment aux femmes productrices et transformatrices de la région de Kédougou dont les efforts de valorisation en ont fait un produit désormais très prisé aux plans national et international.
Considéré comme produit typique de certaines communautés du Sénégal - bédik, bassari, mandingue, koniagui, jaaxanké, dialounké, peul, etc., de la région de Kédougou -, pour lesquelles il sert notamment de plat de référence pendant les grandes fêtes et les moments de réjouissance, le fonio s’émancipe de plus en plus de son espace de confinement et de ces aires culturelles déterminées. Il est de plus en plus au goût du jour, grâce par exemple à l’engagement des femmes regroupées au sein du Groupement d’intérêt économique (GIE) Niokolo Koba Club, dirigé par Aïssatou Aya Ndiaye.
La contribution des groupements de promotion féminine a permis, avec l’appui de partenaires privés et publics, de booster les rendements avec une production de 1300 tonnes en 2018, soit un bond de 17 % par rapport à 2017. Ces statistiques de la campagne 2018-2019 ont été annoncées par Jean Paul Malick Faye, l’adjoint du gouverneur de la région de Kédougou chargé des affaires administratives, lors de la dernière célébration de la journée du fonio, dont la cérémonie officielle a été organisée dans l’enceinte de la mairie de Kédougou.
Selon le maire de Kédougou, Mamadou Adji Cissé, 90 % des femmes de la région de Kédougou s’adonnent à l’exploitation du fonio, dans la commune comme dans les zones rurales, dans la culture ou dans la transformation et la commercialisation.
Les femmes de la communauté bassari principalement, dont ‘’Onyan’’ est désormais l’appellation officielle depuis la dernière codification des langues nationales, se sont imposées avec le temps comme le fer de lance de l’héritage lié à la culture du fonio, aliment des grandes occasions comme les fêtes d’initiation.
De la commune de Kédougou, certaines de ces femmes font tous les jours le trajet séparant leurs foyers des champs, par le biais d’une route caillouteuse de quelque 6 km qui traverse plusieurs villages malinké, peul et bassari. De part et d’autre de ce chemin de fortune, des habitats en toits de chaume et autres hautes herbes jaunies par la fin de l’hivernage, plongent le visiteur dans un décor très particulier.
Cira Delphine Bindia, Mathia Bindia et Penda Bonangue, comme à l’accoutumée, sont déjà arrivées très tôt dans leurs champs. Un fourrage herbacé brouté et piétiné par le cheptel.
Le fonio étant fauché en cette période de récoltes, il ne reste que quelques gerbes dans la parcelle.
A quelques mètres de là, on trouve par-ci des gerbes de fonio piétinées et par-là d’autres étalées sur des supports en bois en attendant leur battage. Plus loin encore, un tapis herbacé signale la présence d’autres spéculations comme l’arachide, l’oseille de Guinée, la canne à sucre, le mil.
Il ressemble à une pelouse mal rasée des stades de football avec des herbes jaunâtres. Il s’agit d’une parcelle de fonio qui n’a pas eu le temps de murir à cause de l’arrêt des pluies, renseigne Cira Delphine Bindia, entourée des autres productrices.
Sur le plan agronomique, renseigne l’ingénieur-agronome Cheikh Guèye, le fonio est une culture qui ressemble un peu à du gazon, avec ses graines minuscules de l’ordre d’un à deux millimètres. Dans les champs, seuls les avertis peuvent savoir s’il s’agit bien de la céréale du fonio ou d’une autre variété.
Le fonio, de son nom scientifique herbacée, digitaria exilis, peut s’adapter à tous les sols, en raison de sa valeur intrinsèque, cette espèce étant dotée d’un ‘’système racinaire pivotant’’ pouvant aller jusqu’à 7 mètres de profondeur dans certains cas, indique l’ingénieur agronome.
Il s’y ajoute que le fonio, l’une des plus anciennes céréales cultivées en Afrique, est une culture pas très exigeante aussi bien en eau qu’en nutriments.
Aussi la culture du fonio est-elle considérée comme l’apanage des ‘’paresseux’’, parce que ‘’c’est une culture moins exigeante’’ qui ne demande ni abattage d’arbres, ni épandage d’engrais, ni même aucune surveillance, souligne Tama Bindia, traditionnaliste bassari et époux de Cira Delphine Bindia.
"C’est une herbe comme les autres’’, ajoute M. Bindia, soulignant qu’il suffit d’avoir ‘’des terres très peu fertiles’’ et d’épandre un peu partout le fonio pour qu’il pousse et murisse et soit récolté dès le mois d’août, à point pour que les familles puissent faire face à la période de soudure.
"Nous avons l’habitude de cultiver le fonio depuis notre tendre enfance. C’est une culture simple qui ne nécessite aucune surveillance parce que c’est une graminée. Après le semis, vous pouvez retourner à la maison sans vous faire des soucis sur d’éventuels dégâts causés par les oiseaux granivores et autres rongeurs. Vous trouverez que la plante a poussé’’, explique Mme Bindia.
Le fonio n’est donc pas cultivé à la base dans un but commercial, mais s’inscrit dans un contexte culturel marqué par le besoin de perpétuer un héritage culturel et de préserver une manière de vivre et des traditions basées sur la religion traditionnelle. Il faut là penser aux grandes cérémonies initiatiques au cours desquelles des offrandes sont faites aux ancêtres pour assurer la protection des futurs initiés.
Si ce n’est cette motivation première, fondamentalement identitaire, qui a stimulé l’engagement des communautés concernées dans la promotion de cette céréale, la culture du fonio aurait disparu depuis longtemps, tranche Cira Delphine Bindia.
"Nous ne voulons pas que la culture du fonio disparaisse mais les rendements ne sont pas importants en raison des conditions de travail très difficiles liées au manque de matériel agricole. Nous sommes obligées d’emblaver de petites parcelles’’, déclare-t-elle en peul.
Elle insiste sur les difficultés auxquelles les productrices de fonio font face, de la période des semis à la récolte.
Il y a l’entrave liée à l’impossibilité d’utiliser des tracteurs pour cultiver le fonio, du fait que même si la plante s’accommode de tous les terrains, elle exige en revanche peu de sol pour espérer une bonne levée des graines. Ces femmes productrices misent par conséquent sur d’autres méthodes culturales en utilisant des charrues à trois dents pour espérer augmenter les superficies cultivées et les rendements.
Elles font également tout pour ne pas rater la période des semis (juin-juillet), promesse d’une bonne production.
De fait, outre le manque de matériel agricole, ces femmes disent être limitées par d’autres types de contraintes, au moment de la récolte – qui se fait de façon manuelle -, mais aussi en termes de stockage et de séchage des gerbes. Le battage et le vannage, le séchage comme le stockage également constituent d’autres défis, de même que le décorticage et le blanchiment des grains, ainsi que le lavage et le dessablage avant cuisson de la céréale, selon Cira Delphine Bindia.
Quand la plante arrive à maturité, les productrices doivent procéder au fauchage de la paille pour éviter que les graines ne se répandent par terre. Les gerbes de fonio risquent aussi de se noircir et surtout de pourrir quand le champ est gorgé d’eau, explique Cira Bindia.
"Le fauchage de la paille nécessite une main-d’œuvre importante’’, alors que ‘’certaines personnes refusent de sortir de la commune pour travailler dans les champs’’, sans compter que les opérations de battage ‘’demandent beaucoup d’efforts physiques parce qu’il faut utiliser les mains et les pieds’’, insiste Mme Bindia.
Une partie du fonio paddy est destinée à la consommation des ménages, une autre est vendue au GIE Niokolo Koba Club spécialisé dans la transformation et le conditionnement de cette céréale, indique la productrice bassari, saluant les innovations technologiques à l’origine du regain d’intérêt pour le fonio, jadis considéré comme une plante de soudure. La transformation du fonio, une opération longue et pénible
La production a ainsi enregistré un bond significatif, en raison des mesures incitatives mises en place par les partenaires publics et privés. Les producteurs en ont profité pour prendre leur destin en main en mettant sur pied le Réseau des acteurs de la filière du fonio (RAFF), dirigée par Aïssatou Aya Ndiaye, présente dans le secteur depuis des décennies.
Mme Ndiaye (73 ans), est surnommée la ‘’reine du fonio’’, pour son engagement dans la transformation, la commercialisation et la promotion de cette céréale, au centre d’une journée qui lui est dédiée chaque année à Kédougou.
Elle a réussi à fédérer les groupements de promotion féminine, en mettant sur pied le GIE Niokolo Koba Club, une entreprise leader au Sénégal dans la production et la commercialisation du fonio précuit.
Le GIE a installé une unité de transformation de fonio et une unité de production de beurre de karité sur l’avenue Fadiga, également appelée ‘’Lawol Tamba’’ et qui mène à Tambacounda. Une fois franchies les portes du premier bâtiment, une machine dessableuse de fonio, destinée à séparer les produits des récoltes des impuretés, grains de sable et autres corps étrangers, donne toute la mesure des ambitions de modernisation des installations de ce GIE.
Un autre bâtiment sert de lieu de stockage et abrite aussi une machine à transformer le fonio - créé par Sanoussi Diakité, ancien directeur général de l’Office national de formation professionnelle (ONFP) – et un décortiqueur à fonio GMBF doté d’un moteur électrique d’une capacité de traitement de 100 à 150 kg/heure.
Le décorticage et le blanchiment manuel du fonio sont des opérations pénibles et fastidieuses, nécessitant 4 à 5 opérations successives au pilon et au mortier, séparées par autant de vannages manuels.
"Le fonio est agréable à consommer, mais sa transformation n’est pas chose aisée parce qu’il faut d’abord le dessabler, le nettoyer, le cuire, le sécher et le paqueter. Il faudrait aussi respecter les normes hygiéniques’’, explique Aïssatou Aya Ndiaye.
Les tamis, les calebasses, les bassines en plastique sont les ustensiles utilisés par les femmes transformatrices pour laver le fonio avant sa cuisson. Il est ensuite mis dans de grands bols en aluminium dont les fonds sont percés de trous pour le cuire à la vapeur.
La dernière opération consiste à sécher le fonio précuit. Pour cela, une unité de séchage d’une capacité de 2 tonnes a été aménagée à l’arrière-cour du bâtiment, grâce à l’appui financier de l’Union européenne (UE), dans le cadre d’un partenariat avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, selon Mme Ndiaye.
Dans cette perspective, elle appelle le gouvernement du Sénégal à s’inspirer du Mali et du Burkina Faso qui appuient leurs producteurs et transformateurs de fonio pour leur ouvrir les portes du marché international.
"Nous participons au Salon international de l’Agriculture (SIA) de Paris, mais nous amenons de faibles quantités comparés aux producteurs du Mali et du Burkina Faso. Si l’Etat nous appuie davantage, nous pourrions conquérir le marché international au même titre que les autres pays de la sous-région’’, assure la présidente du GIE Niokolo Koba Club, lauréat en 2018 du Grand prix du chef de l’Etat pour la promotion de la femme. Le combat pour la reconnaissance du fonio comme culture prioritaire
Il reste que ces dernières années sont marquées par un regain d’intérêt pour la culture du fonio dans les régions de Tambacounda, Kolda et surtout Kédougou.
Cet intérêt s’explique par le fait que le fonio n’a pas de gluten contrairement aux autres espèces végétales consommées dans le monde, dont le riz, note l’ingénieur-agronome Cheikh Guèye.
Du point de vue biochimique, le fonio est riche en acides aminés indispensables à l’organisme. De par ses propriétés bêta-glucanes, il peut aider les personnes souffrant de diabète dans leur alimentation, poursuit M. Guèye, par ailleurs coordonnateur du Réseau des acteurs de la filière fonio (RAFF).
Il est également avéré que le fonio est bon pour ceux qui veulent garder la ligne, l’obésité étant en train de devenir un fléau dans certains pays occidentaux, a-t-il dit, ajoutant que sa consommation est aussi conseillée aux personnes qui développent des allergies par rapport à certaines céréales en raison de la présence de gluten.
Le fonio constitue également une soupape alimentaire pour les communautés, en ce sens qu’il murit avant les autres cultures. Souvent décrite dans certaines zones comme une culture des sols pauvres, la céréale s’adapte parfaitement aux changements climatiques avec sa gamme de variétés dont les cycles culturaux vont respectivement de 45 jours à 4 mois.
Mais la principale contrainte liée au fonio réside dans le fait qu’il est considéré comme ‘’une culture culturelle’’, caractérisé par des ‘’pratiques spécifiques’’ à des cultures et à des traditions déterminées, relève le coordonnateur du Réseau des acteurs de la filière fonio.
"Ce n’est pas une technique à vulgariser ou à faire en sorte que toutes les autres contrées du Sénégal s’y mettent. Il y a un brassage qu’il faut pour arriver à cela’’, insiste l’ingénieur-agronome qui travaille sur le fonio depuis 2003.
Cheikh Guèye voit la culture du fonio sous l’angle de la ‘’pratique et tout ce qu’elle comporte comme paramètres déterminants’’ qu’il faut considérer si on veut faire la promotion de la culture de cette céréale sur le territoire national.
"Notre combat aujourd’hui, c’est de se battre pour que le fonio soit hissé au même rang que les autres cultures prioritaires au Sénégal comme le riz, l’arachide, etc. A l’entame ou à la fin de chaque campagne, pourquoi parle-t-on du prix d’arachide et non de celui du fonio ?’’, déplore l’ingénieur-agronome.
C’est dans cette perspective que le 30 juillet 2018, les acteurs de cette filière ont organisé à Kédougou le premier atelier de lancement de la campagne de production du fonio, auquel étaient conviés les producteurs des autres régions du pays. Une rencontre qui a permis de tirer les leçons des campagnes passées et de se projeter dans la nouvelle campagne, renseigne-t-il.
"Nous avons compris que l’Etat n’est pas dans les dispositions de restructurer la filière fonio. Donc, nous avons pris les devants dans le cadre du partenariat public-privé, nous nous sommes battus’’ pour élaborer des contrats de culture avec les producteurs de la région de Kédougou, dans le cadre de cette campagne 2019, note Cheikh Guèye.
Sur cette base, il a été décidé qu’un prix d’achat soit fixé pour le fonio, ce qui a été fait pour la présente campagne de commercialisation, le prix du fonio paddy ayant été arrêté à 300 francs CFA le kilogramme, informe M. Guèye.
Il assure que ce prix satisfait les producteurs, déjà heureux qu’un contrat pareil leur soit proposé pour la première fois.
Une telle incitation, ‘’si elle est soutenue, peut permettre de booster la production et d’accorder une place de choix dans l’assolement paysan pour la culture du fonio. Ils attendent que l’Etat et les autres partenaires du public et du privé les soutiennent dans cette lancée’’, dit le coordonnateur du RAFF.
Il ne s’agit pas que de production au champ, précise-t-il, ajoutant qu’il y a un travail global qui est en train d’être fait sur toute la chaîne de valeur pour la sortir de sa situation de confinement. Des défis à relever dans tous les maillons de la chaîne de valeur
Le premier goulot d’étranglement, c’est le marché, un point sur lequel les acteurs du fonio sont en train de travailler, assure M. Guèye, avant d’insister sur ‘’une bonne coordination’’ des différents maillons de la chaîne de valeur et la création d’une réelle valeur ajoutée, ainsi que la mise en place des pôles de transformation professionnalisés.
"Bref, il faut restructurer la filière. Il y a un travail de restructuration à faire en impliquant tous les acteurs de la filière’’, préconise le technicien. Il a rappelé qu’en 2018, la Délégation à l’entreprenariat rapide des jeunes et des femmes (DER) s’était signalée dans le financement des producteurs, par exemple.
Mais ‘’beaucoup de choses restent à faire’’, estime Cheikh Guèye, selon qui les acteurs du fonio doivent être dotés de plus de moyens pour qu’ils puissent faire bien leur travail.
A ce jour, les producteurs ne disposent pas de semences typiquement sénégalaises et encore moins de semences certifiées, même si des efforts ont été faits dans ce sens, reconnaît l’ingénieur agronome.
Selon lui, en partenariat avec les chercheurs de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), un Règlement technique particulier (RTP) a été élaboré depuis 2017. Ce document attend cependant d’être validé, dit-il.
Il ajoute que sa validation permettrait de lancer rapidement la production semencière certifiée, l’ISRA ayant d’ores et déjà isolé trois variétés de fonio destinées à être multipliées et certifiées. Le retard noté dans la validation du RPT s’explique par l’absence d’un programme spécial dédié à la filière fonio, déplore-t-il.
Dans cette perspective, l’ingénieur-agronome a insisté sur la nécessité de lever les contraintes liées à la production, concernant notamment les semences et l’acquisition de matériel de transformation. ‘’Au-delà de la culture, fait-il savoir, il n’y a pas encore de machines pour faucher le fonio. Quand le plant de fonio est mûr, il se couche et au moindre geste ça coule’’.
Jean Paul Malick Faye, l’adjoint au gouverneur de la région de Kédougou a pour sa part exhorté les acteurs de la filière à s’armer de la ‘’culture des données statistiques’’ en vue de permettre à l’exécutif régional de planifier ses futures actions dans ce domaine.
Il assure que l’Etat du Sénégal a beaucoup investi dans la filière fonio à travers la Délégation à l’entreprenariat des femmes et des jeunes (DER) et le Programme d’appui au développement agricole et à l’entreprenariat rural (PADAER).
"Pour soutenir cette chaîne de valeur, il nous faut savoir si ces financements injectés ont produit des résultats’’, a-t-il souligné, estimant que cette perspective devrait également passer par la formation des acteurs en matière de gestion des données statistiques.
"Selon lui, sans cette formation, ils ne pourront procéder à la collecte de données statistiques fiables. Il a donc invité les acteurs de cette filière à faire de la collecte des données ‘’une priorité’’. Le fonio, ‘’une culture culturelle’’
Le fonio s’adapte aux changements climatiques avec sa gamme de variétés, mais la principale contrainte à sa promotion réside dans le fait que c’est ‘’une culture culturelle’’, caractérisée par des ‘’pratiques spécifiques’’ à des cultures et à des traditions, note Cheikh Guèye.
"Ce n’est pas une technique à vulgariser’’, et il ne s’agit pas non plus de ‘’faire en sorte que toutes les autres contrées du Sénégal s’y mettent. Il y a un brassage qu’il faut pour arriver à cela’’, selon lui.
L’ingénieur-agronome voit la culture du fonio sous l’angle de la ‘’pratique et tout ce qu’elle comporte comme paramètres déterminants’’ à considérer, dans le cadre de la promotion de la culture de cette plante sur le territoire national.
Depuis 2003, date du début de ses travaux consacrés à cette céréale, Cheikh Guèye n’a eu de cesse de considérer le fonio comme ‘’une culture sacrée’’. Son action combinée à celui d’autres acteurs a finalement abouti à l’inscription du fonio au patrimoine immatériel du Sénégal, le 25 avril 2019, en même temps que ‘’les pratiques sociales divinatoires mystiques qui lui sont associées’’.
Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ces pratiques sociales, du point de vue historique comme anthropologique, notamment, il s’est rendu à Bandiagara, au Mali, chez les Dogons.
"Pour eux, le fonio s’appelle +la graine de vie+. A l’image des Massaï du Kenya qui considèrent la vache comme leur propriété, les Dogons disent aussi que le fonio leur appartient’’, explique le technicien sénégalais, qui a aussi vécu pendant des années au Burkina Faso, un des grands producteurs du fonio en Afrique de l’Ouest.
"Il y a plein de secrets qui sont rattachés au fonio et au riz. Et les initiés ne le disent pas aux non-initiés. Ce n’est pas des choses qu’on étale en public’’, conclut l’ingénieur-agronome.
Selon le traditionnaliste Tama Bindia, le fonio, du point de vue de la communauté bassari, ‘’c’est d’abord un aliment culturel et même spirituel puisqu’il est au cœur de la religion traditionnelle’’.
"A côté des champs de riz, de mil, d’arachide, de maïs, etc., le Bassari cultive toujours le fonio qui est réservé uniquement aux cérémonies et pratiques thérapeutiques traditionnelles’’, explique Bindia, qui a écrit un poème dédié au fonio, lequel a été déclamé par une jeune fille de sa communauté lors de la journée annuelle dédiée à la céréale.
Considéré comme un aliment cultuel, le fonio est présent lors des offrandes offertes aux ‘’esprits surnaturels’’, explique le traditionnaliste.Pour cette raison, renseigne-t-il, un repas offert aux esprits tutélaires est toujours fait à base de fonio. De même, cet aliment est présent à l’occasion des grandes initiations, un des moments les plus importants en pays Bassari.
"Même les Bassari vivant à Dakar et hors du pays qui veulent initier leurs enfants doivent s’assurer qu’ils auront du fonio et des coqs rouges. Ceux qui sont restés au village gardent du fonio pour eux. Le fonio va intervenir à tout moment de l’initiation’’, signale M. Bindia, enseignant à la retraite et ancien adjoint au maire de Kédougou (2009-2014).
En prévision des années d’initiation, les Bassari cultivent toujours du fonio pour les besoins rituels liés à cette cérémonie traditionnelle. Ils peuvent aussi réserver des années d’avance des récoltes de fonio pouvant servir lors des cérémonies initiatiques. D’autant que c’est une céréale qui ne s’avarie pas trop vite et peut rester intacte pendant trois à quatre ans. Le fonio est ainsi gardé jalousement dans le grenier familial.
Lors des cérémonies initiatiques, les repas à base de fonio préparés par les femmes sont portés par les hommes pour le bois sacré où des offrandes seront faites aux esprits tutélaires.
Le traditionnaliste raconte qu’il existe même une ‘’place fonio’’ dans les villages, localisée juste avant le bois sacré, là où les hommes se disputent les repas à base de fonio. Des mets simples, à base souvent de viande de chèvre, qui accompagne les futurs initiés, selon Tama Bindia.
Au total, le fonio, un aliment léger, agréable à manger et consommable par tout un chacun, quels que soient l’état de santé et les caractéristiques biologiques des uns et des autres, a une fonction éminemment spirituelle en pays bassari, au-delà de sa valeur nutritive.
Il est à ce point spécial chez les bassari que ce peuple détient des recettes à partir desquelles il est possible de proposer une dizaine de plats différents, sur la base de cette seule céréale.
LE G7 NE RELACHE PAS LA PRESSION
Une grève totale est ainsi exécutée ce jour, mercredi, par le G7 qui regroupe le Saemss, le Sels, le Siens, le Cusems, le Sels/A, l’Uden et le Sneelas/Fc et qui ne compte reculer d’un iota dans son combat
L’année scolaire 2019-2020 est partie pour être mouvementée. A moins que le « Macky» ne trouve des réponses dynamiques et instantes aux revendications des personnels enseignants, les syndicats et autres cartels de l’école vont continuer de dérouler leur mot d’ordre de grève générale sur l’étendue du territoire national. A l’instar du G7, composé du Saemss, du Sels, du Siens, du Cusems, du Sels/A, de l’Uden et du Sneelas/Fc, qui entend paralyser aujourd’hui les enseignements-apprentissages dans tous les établissements scolaires, après avoir débrayé hier, mardi, dans le cadre de son deuxième plan d’actions. Avec en conséquence, de fortes menaces sur le calendrier des compositions.
Revoilà le jusqu’au-boutisme qui s’empare encore du système éducatif sénégalais, entre un gouvernement incapable de satisfaire ses principaux engagements et des personnels enseignants déterminés à tordre la main des autorités pour rentrer dans les acquis syndicaux arrêtés d’accord partie. Une grève totale est ainsi exécutée ce jour, mercredi, par le G7 qui regroupe le Saemss, le Sels, le Siens, le Cusems, le Sels/A, l’Uden et le Sneelas/Fc et qui ne compte reculer d’un iota dans son combat initié depuis des mois pour pousser le gouvernement à régler ses revendications.
Après avoir bouclé donc leur premier plan d’action qui avait tant soit peu perturbé le secteur éducatif, Saourou Sène et ses camarades passent à l’étape suivante avec un deuxième plan d’action qui a démarré depuis hier, mardi, par un débrayage suivi d’Assemblées générales départementales d’informations avant la grève totale pour ce mercredi 5 février. Si le premier volet de ce plan d’action n’a pas fondamentalement perturbé les établissements d’enseignement hier, mardi , avec des élèves qui étaient en pleine séance de compositions, il reste que la grève totale a poussé les autorités académiques de Dakar à décaler le calendrier des examens prévus.
Il est 11 heures au lycée Saidou Nourou Tall de Dakar et la cour est vide. Certains élèves sont en train de prendre tranquillement leur petit-déjeuner, alors que les autres suivent tranquillement leurs compositions. Des élèves qui se disent en ce moment très concentrés sur leurs évaluations expliquent : « Nous sommes en composition et on n’est pas au courant d’un mouvement d’humeur des enseignants».
Au lycée Galandou Diouf de Mermoz, non loin de là, on trouve des élèves regroupés en groupuscules, dans le vestibule de l’école. Et la rengaine n’est guère différente : « Vous ne faites pas cours ?». Et les filles de répliquer : «Si, Monsieur. Par contre on est en composition. En plus, nos professeurs sont en réunion d’information ».
Dans une salle, se trouvent les membres du G7 en pleine discussion. Ils refusent de répondre à nos questions : «Attendez dans quelques minutes :» ; nous a fait entendre l’homme a la porte. Sur ces entrefaites, des élèves nous font savoir que les classes de 2nde, 1ère et 4ème sont en phase de compositions. Par contre, retrouvés devant la porte de leur salle de classe, des élèves de 3ème nous confient : «nous sommes là depuis ce matin, on n’a pas vu notre professeur, on a entendu qu’il est en réunion et aussi qu’ils sont en colère contre l’Etat ».
Interpellé à l’issue d’une assemblée générale tenue avec ses collègues du G7 au lycée Galandou Diouf, Ndongo Sarr, secrétaire général adjoint du Cadre unitaire syndicale des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems) explique que leur réunion était destinée à évaluer l’entame de leur deuxième plan d’action matérialisé par un débrayage du mardi 04 février, et une grève totale, aujourd’hui, dans tout le territoire national. « Au menu de cette assemblée générale, il était question de sensibiliser les collègues du G7, les informer des enjeux de la lutte afin de pouvoir maintenir et renforcer la mobilisation ». Avant d’affirmer que le mouvement est bien suivi par ses collègues.
Comme en témoigne, selon lui, « l’acte pris par les autorités académiques de la région de Dakar de repousser le calendrier des examens prévus demain (ce mercredi-ndlr) ». Ce qui est, de son avis, un indice du taux de suivi du mouvement de grève. Ndongo Sarr ne s’empêchera toutefois pas de constater « nous avons en face de nous des autorités qui, il faut le regretter, ne réagissent que quand on leur met la pression». Pour cause, il arguera que le G7 a observé une trêve d’une année pour donner le temps au gouvernement de matérialiser le protocole d’accords signés depuis le 30 avril 2018 mais « nous avons l’impression que les autorités ne se soucient guère de nos préoccupations ».
Pour lui donc, la balle est dans le camp des autorités qui n’honorent pas leur parole. Toujours dans sa logique de justification, le secrétaire général adjoint du Cusems dira : « dans les pays normés, les protocoles d’accords mettent fin à une crise. Malheureusement, chez-nous, ils sont l’objet d’une crise ». Et de conclure : « Nous voulons que l’Etat honore sa parole en apurant le passif social car c’est l’Etat même qui avait dit que ces accords sont réalistes et réalisables».
DES PEINES ALLANT JUSQU’A 10 ANS ET 100 MILLIONS D’AMENDE
La nouvelle loi sur le plastique prévoit des dispositions coercitives afin de réduire considérablement l’usage des sachets plastiques.
La nouvelle loi sur le plastique prévoit des dispositions coercitives afin de réduire considérablement l’usage des sachets plastiques. Elle prévoit un emprisonnement pouvant même aller jusqu’à 10 ans de détention, avec une amende de 100 millions de F CFA
La loi n°21-2019 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques qui abroge celle n°2015-09 du 4 mai 2015, vise à restreindre l’usage du plastique à son strict minimum. En effet, celle-ci interdit les produits plastiques à usage unique ou jetables, prohibe les sachets plastiques sorties de caisse, qu’ils soient biodégradables, oxo biodégradables ou oxo fragmentables, instaure un système de consigne des bouteilles en plastique et prévoit des objectifs d’intégration de plastique recyclé dans les produits neufs constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques mis sur le marché. Mieux, elle met en place un régime de responsabilité élargie des producteurs qui les obligent à prendre en charge les produits qu’ils mettent sur le marché lorsque ceux-ci deviennent des déchets et institue une taxe qui frappe les produits fabriqués à partir de matières plastiques non recyclables.
Par ailleurs, selon les clauses de cette nouvelle loi, la production, l’importation, la détention en vue de la vente, la mise en vente, la mise à la disposition de l’utilisateur, l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, de produits plastiques à usage unique ou produits plastiques jetables sont interdites .
L’interdit concerne, les gobelets, les verres et les couvercles à verre, les couverts et les assiettes, les pailles et les bâtonnets mélangeurs pour boissons (pipettes), les sachets destinés et utilisés pour conditionner l’eau ou toute autre boisson alcoolisée ou non à des fins de mise sur le marché. Elle stipule aussi que les sacs plastiques sorties de caisse, avec ou sans poignées, avec ou sans bretelles, sont interdits qu’elle que soit leur épaisseur. Cependant, selon les dispositions de cette nouvelle loi, l’interdiction ne vise pas les sachets plastiques destinés et utilisés dans les points de vente pour emballer les denrées alimentaires afin de les protéger, de permettre leur manutention ou leur acheminement du producteur ou du revendeur au consommateur et d’assurer leur présentation.
TOUTES LES BOUTEILLES FERONT L’OBJET D’UNE GARANTIE
La loi prévoit aussi qu’une consignation (garantie) est exigée à l’achat de tout produit contenu dans des bouteilles en plastique. Le montant de la consignation fixé par décret est perçu par le vendeur au moment de l’achat et est restitué en cas de retour de la bouteille en plastique vide, informe-t-elle. Mieux, il est aussi dit que tout vendeur est tenu, en cas de retour, d’accepter les bouteilles en plastiques vides et de les acheminer au point de collecte le plus proche. Les producteurs sont également tenus, tous les 6 mois, de présenter au ministre en charge de l’Environnement, un rapport sectoriel contenant, entre autres, la quantité de bouteilles en plastiques mises sur le marché, celle collectée et le nombre de points de collecte mis en place ainsi que leurs nature et localisation. La restriction sur le plastique concerne aussi les importations. Il est mentionné dans le texte que l’importation de plastiques sur le territoire national est interdite.
En cas d’importation, le produits est saisi et réexporté dans son pays d’origine ou de provenance, aux frais de l’importateur, sans préjudice des poursuites pénales. En outre, des sanctions sont prévues contre les fabricants et les importateurs de sachets plastiques. La loi prévoit que quiconque fabrique ou importe des produits en plastique à usage unique et des sacs plastiques sorties de caisse, est puni d’une peine d’emprisonnement allant d’une année à 3 ans, assortie d’une amende de 5 à 10 millions de FCFA. Et, l’utilisateur des produits en plastique à usage unique sortis de caisse, est puni d’une peine d’emprisonnement de 3 à 5 ans. L’exportateur de plastique, sans autorisation du ministère de l’Environnement, encourt une peine d’emprisonnement de 3 voire 5 ans et d’une amende allant de 50 à 100 millions. Celui qui importe du plastique court le risque d’être condamné de 3 à 5 ans de prison, avec une amende de 50 à 100 millions de FCFA.
RADDHO ET HORIZON SANS FRONTIERES S’INDIGNENT
La sortie du président de la République, Macky Sall, disant que «le Sénégal n’a pas les moyens de rapatrier ses ressortissants de Wuhan», n’est pas du goût des défenseurs des droits de l’homme.
La sortie du président de la République, Macky Sall, disant que «le Sénégal n’a pas les moyens de rapatrier ses ressortissants de Wuhan», n’est pas du goût des défenseurs des droits de l’homme. Le Secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Sadikh Niass, tout comme le président d’Horizon Sans Frontières, Boubacar Sèye, ont déploré cette déclaration de Macky Sall. Si pour le premier, le «président Macky Sall a parlé trop vite», le second, quant à lui, qualifie cette sortie «d’aveu d’échec». Pour rappel, depuis quelques jours, les Sénégalais vivant à Wuhan, ville chinoise qui est l’épicentre du Coronavirus, ont lancé un cri de cœur à travers les médias et les réseaux sociaux pour leur rapatriement au Sénégal. D’ailleurs, plusieurs pays ont déjà rapatrié leurs citoyens.
SADIKH NIASS, SECRETAIRE GENERAL DE LA RADDHO : «Le Président a parlé trop vite»
«La pandémie du Coronavirus est très inquiétante. Elle doit être gérée avec responsabilité, à l’instar du dispositif qui a été mis en place pour gérer l’épidémie d’Ebola. C’est une maladie dangereuse et qui n’est pas bien connue, surtout en Afrique. Toutefois, à mon avis, le président a parlé trop vite. Il a tranché le débat en rejetant cette demande de nos compatriotes terrifiés en Chine, alors qu’il est de la responsabilité de l’Etat de protéger ses citoyens, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils se trouvent et partout dans le monde. Un discours plus prudent serait le mieux, du genre : «nous sommes en train d’étudier la faisabilité du rapatriement». Un Etat a beaucoup de possibilités et d’alternatives. Je crois que le président faisait allusion aux moyens techniques et aux dispositifs sanitaires plus qu’aux moyens financiers. Mais, même dans ce cas, des solutions peuvent être recherchées dans le cadre de la coopération avec d’autres Etats partenaires qui disposent de tels moyens et ensemble voir comment, si la situation s’empire, prendre en charge nos compatriotes qui sont actuellement à Wuhan.»
BOUBACAR SEYE, PRESIDENT D’HORIZON SANS FRONTIERES : «Cette sortie du président de la République est un aveu d’échec…»
«Gouverner, c’est prévoir ! Pour nous, cette sortie du président de la République est un aveu d’échec dans la prise en charge des problématiques liées à la protection des Sénégalais de l’extérieur. Car, des situations d’urgence peuvent se pointer du jour au lendemain. A quoi servent nos liens avec les autres nations ? Comment des pays comme la Tunisie, l’Algérie, le Maroc ont-ils trouvé solutions, alors que leurs fils vivaient la même situation ? Cette déclaration, que nous jugeons légère, fait des Sénégalais de l’extérieur des cibles faciles, exposées à tous les dangers et sans aucune assistance. Ce fait est purement et simplement assimilable à une non-assistance à personne en danger. Encore une fois, nous lançons un appel pour secourir ces Sénégalais dont leurs familles vivent dans une angoisse incommensurable. Monsieur le président, si vous permettez, prenez votre responsabilité devant l’histoire car, demain, vous pourriez être tenu pour responsable, s’il leur arrive malheur…»
«LA GESTION DES DECHETS N’EST PAS CE QUE L’ON VEUT NOUS FAIRE CROIRE DEPUIS DES ANNEES»
Le directeur de l’Institut africain de gestion urbaine (Iagu), Oumar Cissé, pense que pour une réussite du programme nettoiement initié par les autorités, il faut que le mode de gestion des déchets soit revu.
Deux éditions après leur lancement en grande pompe par le Chef de l’Etat, Macky Sall, les «Cleanings days» connaissent des fortunes diverses. Le directeur de l’Institut africain de gestion urbaine (Iagu), Oumar Cissé, pense que pour une réussite du programme nettoiement initié par les autorités, il faut que le mode de gestion des déchets soit revu. Mieux, ajoute-t-il, il est nécessaire également d’avoir un système de revalorisation performant des ordures, relavant que la gestion des déchets n’est pas ce que les autorités veulent nous faire croire, depuis des années.
Deux éditions se sont écoulées après le lancement des Journées nationales de nettoiement appelées «Clearings days». Quelle lecture vous en faites ?
Il y a une volonté politique, depuis quelques mois, qui se réaffirme pour montrer qu’on veut mettre un terme à l’insalubrité qui prévaut dans le pays, en particulier dans des villes comme Dakar. De l’autre côté, il faut revenir sur les fondamentaux. La gestion des déchets n’est pas ce que l’on veut nous faire croire depuis des années. Elle fait complexe. Car, elle fait intervenir de nombreux paramètres. Tout un tas d’engagement citoyen est nécessaire pour rehausser la conscience collective autour de cette problématique. Mais, il faut instaurer les fondamentaux, depuis le producteur jusqu’à son étape final ; il y a un ensemble d’exigences qu’il faut prendre en compte. Ce n’est pas encore le cas. Qui dit déchets ultimes, pense à une élimination correcte comme cela doit se faire. Il est impensable qu’à l’heure actuelle, 1% des déchets ne sont pas éliminés correctement. La situation de Mbeubeuss est là pour le prouver. Les manquements sont nombreux sur toute la filière. Sur toute la filière, nous souffrons parce que nous n’évaluons jamais les systèmes que nous mettons en place. Quand une autorité prend le secteur, il croit que la gestion des déchets est née sous son magistère. Donc, nous ne savons pas où est-ce qu’on a des acquis et des insuffisances. Quel que soit l’engagement citoyen, la volonté politique ou la mobilisation, tant que nous ne mettons pas en place les fondamentaux, l’action risque d’être vaine.
Le constat avec les éditions des «Cleanings days» est que les politiques se sont plus approprié la question que les populations. Cela ne peut-il pas nuire à l’initiative ?
On peut escompter qu’ils vont réveiller des communautés. Tant que celles-ci, ne sont pas conscientisées, cela ne servira à rien. Ils peuvent insuffler ce déterminisme communautaire qui est incontournable. Les politiques savent très bien que tant que la mayonnaise ne prendra pas au niveau de la communauté, ça ne servira absolument à rien. Dans leur lecture, à force de répéter, d’être présent sur le terrain, les citoyens vont prendre en charge la question.
Des images qui circulent sur internet montrent des déchets médicaux jetés sur la plage du Cap Manuel. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Ce sont des déchets biomédicaux qui sont dangereux mais qui ne peuvent pas avoir un autre sort que les ordures ménagères. On n’a pas besoin d’autres explications pour comprendre. Il y a une destination autre qui est basée beaucoup plus sur le traitement à partir de l’élimination, c’est le transport des déchets. Il y a des exigences. Les jeter dans la nature, ça se fait. Mais, c’est mal faire. C’est faire de façon dangereuse. Il y a des ménagères et d’autres biomédicaux. Ces deux familles (de déchets, ndlr) ne doivent même pas se rencontrer. A partir de la salle de soin, comment ils sont stockés ? A partir de quel moment, ils sont transportés à l’intérieur de l’infrastructure hospitalière ? Où on doit passer ? Comment les gens qui les collectent doivent s’équiper ? Et comment les éliminer ? Ce sont des exigences très rigoureuses que les spécialistes connaissent. Les exigences d’enfouissement ne sont pas les même que les déchets ménagères et industriels.
549 NOUVEAUX CAS AVEC 7571 DECES CHAQUE ANNEE
549 nouveaux cas de cancers sont dénombrés au Sénégal chaque année, avec 7571 personnes qui meurent de la maladie. L’information est donnée par la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca)
549 nouveaux cas de cancers sont dénombrés au Sénégal chaque année, avec 7571 personnes qui meurent de la maladie. L’information est donnée par la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca) qui a tenu un point de presse hier, mardi 4 février, pour marquer la Journée mondiale du cancer. Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le chef de la Division des maladies non transmissibles, le docteur Babacar Guèye est revenu largement sur le plan de prévention de la maladie mais aussi des interventions du Sénégal dans cette lutte.
Le cancer, s’il est précocement détecté, peut être guéri. En cette Journée mondiale du cancer célébrée hier, mardi 4 février, les acteurs sénégalais de la lutte cette maladie ont fait le plaidoyer pour des mesures préventives. Selon la directrice générale de la Santé, docteur Marie Khémess Ngom Ndiaye, chacun de nous doit veiller à une hygiène de vie saine, en faisant attention à ce que nous mangeons. «Tout le monde sait que tous les organes peuvent être atteints de cancer et effectivement cela appauvrit les familles. Il nous faut renforcer la sensibilisation et travailler pour que, là où il n’y a pas des techniciens de santé, l’information puisse passer et atteindre les cibles pour les bonnes pratiques», a-t-elle souligné. Venue présider la cérémonie, docteur Ngom Ndiaye a aussi déclaré que «la lutte contre le cancer n’est pas uniquement l’affaire du ministère de la Santé, mais de tous. Plusieurs facteurs entrent dans la prévention, dont la vigilance au niveau des produits de consommation».
Aujourd’hui, le nombre de nouveaux cas au Sénégal est de 549, avec 7571 personnes qui meurent chaque année de cancer, selon la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca). A en croire la présidente, docteur Fatma Guenoune, un accès égal à la prévention, au traitement, peut sauver des vies. «En sensibilisant le public, en faisant comprendre le cancer aux politiques, nous réduisons la peur. Améliorons la compréhension, dissipons les mythes et les idées fausses et modifions les comportements ainsi que les attitudes», a-t-elle déclaré, lors du point de presse à l’initiative de sa structure, la Lisca. Et de poursuivre : «nous devons passer en action et plusieurs vies pourraient être sauvées chaque année si nous mettons en œuvre les stratégies appropriés en matières de ressources pour la prévention, la détection précoce et le traitement». Le coût total annuel du cancer est estimé à plusieurs milliards de francs, selon les acteurs de la réponse au Sénégal.
Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, plusieurs actes sont posés, parmi lesquels la gratuité de la chimiothérapie pour les cancers gynécologiques et une subvention pour les autres types de cancers, le vaccin de l’hépatite B dès la naissance, l’introduction du vaccin du col de l’utérus chez les filles âgées de 09 ans, la mise en place d’un Centre d’oncologie qui va être implanté à Diamniadio, entre autres.
198 MILLIONS COLLECTES PAR LA LISCA A L’ISSUE DU DERNIER TELETHON
La Lisca a aussi profité de l’occasion pour faire le bilan du dernier téléthon : 218 millions de promesses de dons dont 198 millions ont été récoltés. Une somme qui a permis de prendre en charge 677 malades, d’offrir trois bourses de spécialisation en oncologie à des médecins, de soutenir 17 séances de traitement psychosocial. Pour cette année 2020, dans la continuité du thème «Je suis- Je vais», lancé en 2019 et qui prend fin en 2021, la Lisca compte organiser un autre téléthon, le 21 février prochain, avec un objectif d’atteindre le milliard pour la continuité des actions. «Le thème 2019-2021 «Je suis- Je vais», qui que vous soyez, vous avez le pouvoir de réduire l’impact du cancer sur vous-même, sur les gens que vous aimez. Il est tant de prendre des engagements personnels. 2019 a marqué le lancement de la campagne qui est un appel à l’action et qui incite à l’engagement personnel. La Lisca va continuer de développer des dons et des aides aux malades. En 2020, nous allons poursuivre la prise en charge, avec la construction d’une salle de chimiothérapie à Thiès, le financement des campagnes de sensibilisation et de prévention, la construction d’une maison de vie pour maintenir la dignité des malades».
« SADIO MANE VOULAIT ETRE LE MEILLEUR »
Selon son agent Bjron Bezemer, le sénégalais a choisi de prendre la direction de la Premier League pour enfin vivre ses rêves et atteindre son objectif.
Bien qu’il soit dans l’anonymat il y a quelques saisons, Sadio Mané a déjà pour objectif de joueur les premiers rôles dans cette discipline. Pour faire une carrière linéaire et riche, l’international sénégalais a préféré le haut niveau à l’argent.
Lorsqu’il a complètement explosé au Red Bull Salzburg, Mané avait l’opportunité d’aller gagner beaucoup d’argent en allant jouer dans les championnats exotiques. Mais non ! Il a choisi de prendre la direction de la Premier League pour enfin vivre ses rêves et atteindre son objectif. Son agent Bjron Bezemer l’a d’ailleurs dévoilé.
« Sadio avait des offres de pays comme la Chine et la Russie mais aussi de plus grands clubs en Europe. Nous avons dit: “ non, ce n’est pas le moment de gagner de l’argent ou d’être assis sur un banc dans un club de haut niveau, nous voulons faire un pas de carrière ”, alors il a accepté l’offre de Southampton pour moins d’argent parce que nous pensions que c’était le bon coup à ce stade. J’ai eu quelques conversations avec le manager et directeur du football là-bas et ils nous ont donné une bonne impression.
Sadio a fait confiance aux bonnes personnes et finalement, cela a payé », a-t-il déclaré. « Notre objectif pour Sadio Mané a toujours été de faire de lui le meilleur joueur de la planète. Dans cette perspective, il estime que “le plus important était de le gérer pour qu’il prenne la bonne décision. Il est facile de conclure une affaire rapidement, mais nous préférons avoir une relation à long terme avec tous nos joueurs », a-t-il conclu. Véritablement, des années après le choix s’est avéré payant. Sadio Mané fait partie actuellement des meilleurs du monde. En témoigne sa 4ème place au Ballon d’Or France Football 2019.
Les 4 présumés meurtriers de Ndioba Seck en prison
« L’As » avait déjà annoncé l’arrestation de quatre suspects dans l’affaire du meurtre de Ndioba Seck, par les éléments du Commissariat d’arrondissement de Guinaw Rails. En effet, après la durée légale de leur garde-à-vue, la police a déferré les présumés meurtriers de Ndioba Seck, tuée à coups de couteau. Sans aucun doute, renseignent des sources de «L’As», les quatre suspects sont placés sous mandat de dépôt. Ils séjournent présentement à la prison de Rebeuss en attendant les auditions dans le fond du dossier. En revanche, ils auraient tous nié les faits.
La Douane saisit 1 900 faux billets de 100 dollars
La Douane est de plain-pied dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et de faux monnayage. Elle a réussi un coup de filet dimanche à Rufisque. En effet, la brigade mobile n°2 de la subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur a saisi dimanche, aux environs de 18h, 1900 billets de banque noirs en coupures de 100 dollars. Ce qui représente, d’après le bureau des relations publiques et de la communication, une contre-valeur de 114 millions de francs CFA. La même source renseigne que la saisie a été effectuée suite à un renseignement portant sur un homme suspecté d’être en possession de fausses monnaies, avec intention de faire une livraison ou une transaction dans les alentours de l’hôpital Youssou Mbergane Diop de Rufisque. C’est ainsi que les éléments de la Brigade n°2 se sont rendus sur les lieux. Ils ont vite identifié l’homme en question à cause de son comportement suspect. Interpellé par les gabelous, le bonhomme présente aux agents des Douanes le contenu de son sac. Il y avait un sachet de couleur blanche contenant une grande enveloppe scotchée, quatre sachets contenant de la poudre blanche et un sachet contenant une poudre de couleur bleue. Dans l’enveloppe, les Douaniers découvrent 1900 billets noirs en format 100 dollars en faux billets. Le prévenu est mis à la disposition du Parquet du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour les besoins de l’enquête.
Plainte contre Pape Gorgui Ndong
Le «cleaning day» de Pikine se termine à la police. Le maire de Pikine-Ouest et responsable de l’Alliance pour la république (Apr), Pape Gorgui Ndong, est visé par une plainte. C’est le responsable politique Madani Tall Guèye qui a déposé la plainte (mention 1229) au Commissariat d’arrondissement de Pikine. Joint au téléphone, Madani Tall Guèye dit poursuivre en justice l’édile de Pikine-Ouest pour sabotage de leur opération «cleaning day», samedi dernier, en mobilisant ses proches qui les ont insultés et ont provoqué une bataille rangée. Il y a eu des blessés lors de la bagarre. Il nous revient que Madani Tall Guèye est un proche du Directeur des Ressources humaines de l’Ageroute, Cheikh Tidiane Thiam cité parmi les adversaires potentiels du maire Pape Gorgui Ndong aux prochaines élections locales. Nos tentatives pour joindre l’édile de Pikine-Ouest sont restées vaines.
Mbao se dote d’une brigade avancée de gendarmerie
Longtemps réclamée par les populations de Keur Mbaye Fall avec la recrudescence des agressions, Mbao va se doter très prochainement d’une brigade avancée de gendarmerie. Elle va bientôt ouvrir ses portes grâce à l’institution municipale dirigée par le maire Abdoulaye Pouye. Une action saluée par les acteurs au développement qui demandent la collaboration des populations avec les pandores pour sécuriser davantage la zone.
Report de la grève des gros-porteurs
La grève des acteurs du transport routier sur le corridor Dakar-Bamako, prévue pour le 9 février prochain, a été reportée à une date ultérieure, d’après des sources de «L’As». Les conducteurs des gros-porteurs ont renoncé au mouvement d’humeur sur demande de la partie malienne à savoir le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs du Mali (Synacor/Mali). Le secrétaire général de Synacor/Mali, Moctar Dabo, a envoyé une lettre à la partie sénégalaise, notamment à l’Union des routiers du Sénégal dirigé par Gora Khouma.
Le Sénégal sort du lot des 25 pays les plus pauvres
Le Sénégal ne figure pas sur la liste des 25 pays qui ont le plus faible produit intérieur brut (PIB).Autrement dit, il ne fait pas partie des 25 pays les plus pauvres, d’après le classement du site français, fr.statista.com. A travers un diagramme, les experts montrent le classement des pays ayant le plus faible produit intérieur brut (PIB) par habitant dans le monde en 2019. Ainsi, le Soudan du Sud arrive en tête des pays les démunis, avec un PIB par habitant de 236 dollars. Il était suivi du Malawi et du Burundi. A la grande surprise, le Rwanda qui est toujours cité en exemple figure parmi les 25 pays les plus pauvres du monde. Son PIB est de 830 dollars par habitant. Pratiquement les pays de l’Afrique de l’ouest sont les plus pauvres du monde. Car sur la liste figurent la Guinée Bissau, la République de Guinée, La Gambie, la Sierra Léone, le Burkina Faso, le Mali, le Liberia, le Niger etc.
Opérations de sécurisation à Diourbel
Dans le cadre d’une vaste opération de sécurisation des personnes et de leurs biens menée par le commissariat de police et la brigade de gendarmerie de Diourbel dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 février 2020, les éléments de ces deux corps ont procédé à l’interpellation de 57 personnes et à l’immobilisation et la mise en fourrière de 74 véhicules. Selon le commandant de corps urbain du commissariat de Diourbel, Ousmane Diop, dans ce lot figurent 4 personnes pour usage et détention de chanvre indien, 5 individus pour ivresse publique manifeste, et 2 personnes pour rébellion à agent et détention d’arme blanche. Selon toujours le commandant Diop, 44 individus ont été interpellés pour vérification d’identité, 63 «motos-Jakarta» et 11 véhicules immobilisés et mis en fourrière.
Thione Niang a «confondu» attestation de dépôt et autorisation
La Direction de la règlementation touristique (DRT) est sortie, hier, de sa réserve pour apporter des éclairages suite au contentieux entre Thione Niang et la police concernant l’exploitation du réceptif hôtelier «Sendou International House». Dans un communiqué parvenu à «L’As», la DRT a rappelé d’abord que les réceptifs hôteliers (hôtels, auberges, résidences, appartements meublés, chambres d’hôte, lodges, gîtes d’étape, campements, etc.) sont régis par le décret n°2005-145 du 02 mars 2005 portant réglementation des établissements d’hébergement touristique. A l’en croire, leur exploitation est soumise à l’autorisation du ministère chargé du tourisme à la suite du dépôt d’un dossier. «Il est établi qu’une attestation de dépôt lui a été délivrée par le chef de Service. Actuellement, le dossier est en instance à la Direction de la Règlementation Touristique et sera présenté à la commission nationale de classement et d’agrément des établissements d’hébergement touristique pour avis technique avant son autorisation par arrêté du Ministre du Tourisme et des Transports aériens», font savoir les services du ministère du Tourisme.
Thione Niang a «confondu» attestation de dépôt et autorisation (bis)
La Direction de la règlementation touristique (DRT) précise que l’attestation de dépôt comme son nom l’indique, est synonyme d’accusé de réception, et par conséquent elle ne peut en aucune manière valoir come autorisation d’exploitation du réceptif, ainsi que le prétend Thione Niang. Il en est de même, ajoute-t-elle, pour les documents administratifs obtenus au niveau des autres administrations. Aussi, selon toujours la DRT, il est important de préciser que même avec l’autorisation, les réceptifs comme tous les autres établissements recevant du public, sont soumis à des contrôles périodiques par les agents des services habilités pour vérifier, entre autres, la tenue des registres de police et de sécurité, l’hygiène, la régularité administrative, le respect des normes, l’économat, le reversement de la taxe de promotion touristique.
Les excuses de Noo Lànk à Me Wade
Le Collectif Noo Lànk regrette les propos discourtois tenus à l’endroit de l’ancien président de la République lors de sa dernière marche. Dans un communiqué, le collectif présente ses excuses à Me Abdoulaye Wade «suite aux maladresses verbales survenues lors de sa manifestation du vendredi 31 janvier 2020». Noo Lànk s’excuse également auprès des militants et sympathisants du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) ainsi que des mouvements affiliés et du peuple sénégalais. Toutefois, le collectif réitère son appel à une mobilisation pour la lutte contre la hausse injustifiée du prix de l’électricité et pour la libération de Guy Marius Sagna.
Dialogue national
Malgré la polémique, Famara Ibrahima Sagna fait des progrès. Le président du comité de pilotage du dialogue national a adopté hier le projet des termes de références des travaux de la commission économique et sociale. Le bureau de ladite commission est composé d’un président et de trois assesseurs. Quatre Sous-Commissions sont mises en place et présidées chacune par une personne-ressource. Aussi chaque président de Sous-Commission est assisté par au moins un vice-président et un rapporteur. La sous-Commission n°1 s’occupe de l’orientation économique, financière et de souveraineté économique. La deuxième sous-Commission prend en charge le travail, l’emploi et la protection sociale. La troisième sous-Commission va se pencher sur les secteurs productifs, en l’occurrence les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Et la dernière Sous Commission prend en charge la cohésion nationale et lien social. Pour chaque Sous-Commission des contributions écrites sont demandées. Il est indiqué que les préoccupations, les recommandations et les propositions consensuelles consignées dans le rapport pour chaque Sous-Commission doivent être précises afin de permettre au Chef de l’Etat de prendre des décisions.
Maladies d’origine alimentaire
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) organise depuis hier un atelier sous régional de formation des autorités compétentes sur l’analyse des risques. Cette rencontre dure jusqu’au 7 février et vise à instaurer une interaction entre les gestionnaires etles experts, en mettant l’accent sur l’analyse des risques. Elle regroupe une vingtaine de participants ayant une prérogative dans la sécurité sanitaire des aliments au Sénégal et au Burkina Faso. Selon les estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui datent de 2015, une personne sur dix tombe malade chaque année à cause des maladies d’origine alimentaire. Et en Afrique, plus de 91 millions de personnes tombent malades, entraînant 137 000 décès ; ce qui représente le tiers de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire. Comme de nombreux pays du continent, le Sénégal aussi est touché par ce fléau ravageur.
Maladies d’origine alimentaire (bis)
Selon Ibrahima Faye, associé au Programme de la FAO au Sénégal, les maladies d’origine alimentaire sévissent dans notre pays de façon récurrente. Parmi les causes de la multiplication de ces maladies, M. Faye cite la prolifération des aliments vendus sur la voie publique, les changements notés dans les modes de préparation et de transformation des aliments, la restauration hors foyer de plus en plus importante, etc. Pour limiter les risques de propagation des maladies d’origine alimentaire et protéger les consommateurs, les autorités sénégalaises ont élaboré, avec l’aide de ses partenaires dont le Grand-duché de Luxembourg, un Plan national de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments (Pnrussa). Pour le président du comité national du Codex Alimentarius, Amadou Diouf, l’alimentation constitue l’une des causes du cancer. «Une bonne alimentation est déjà le premier médicament. Celui qui se nourrit bien et qui est dans un environnement sain n’a pas besoin de médicaments», indique Amadou Diouf. D’où la nécessité pour lui de sécuriser l’alimentation.
Macky Sall dans la lutte contre le cancer
En cette Journée internationale de lutte contre le cancer, le Président Macky Sall a exprimé sa compassion aux malades qui luttent contre cette maladie. Le président de la République s’engage à favoriser l’accès aux soins à travers la promotion du dépistage, la gratuité de la chimiothérapie des cancers féminins, l’acquisition d’appareils de radiothérapie et la création du Centre National d’oncologie.