Elu à la tête du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas), Mballo Dia Thiam est sérieusement contesté par la nouvelle instance de ce syndicat. A Thiès où un mot d’ordre de boycott a été lancé à l’endroit du nouveau bureau du Sutsas, les syndicalistes s’organisent et réclament la tête de M. Thiam, «un retraité».
L’élection à la tête du Syndicat unique des travailleurs de la santé (Sutsas) de Mballo Dia Thiam plonge l’organisation dans une crise. Elle est la source de colère des sections et sous sections du syndicat, qui ont tenu une nouvelle Assemblée générale nationale, au centre hospitalier régional El Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, pour créer une nouvelle instance du Sutsas. Une rencontre au cours de laquelle elle a annoncé son mot d’ordre de boycott de toutes les décisions émanant du nouveau Bureau national du Sutsas et réclame la dissolution dudit bureau. «Nous n’allons plus suivre aucun mot d’ordre encore moins une décision venant de ce bureau du Sutsas», avertit Madiarra Ngom, Secrétaire général de la section Sutsas de Keur Massa.
Face à la presse, ce samedi, le chargé de la communication de la nouvelle instance du Sutsas et ses camarades contestent l’installation d’un retraité à la tête de leur syndicat. Papa Mor Ndiaye, responsable de l’Union régionale de Thiès considère, lui, que la place «d’un retraité, ce n’est pas de conduire les destinées d’un syndicat de base. Un retraité est différent du travailleur. Il n’a même pas de bulletin de salaire. Il ne cotise pas. Comment peut-il donc diriger un syndicat et négocier au nom des travailleurs ?», s’interroge le M. Ndiaye qui pense qu’«un syndicat de base, c’est pour les travailleurs». Un avis largement partagé par Madiarra Ngom qui soutient que Mballo Dia Thiam «n’est plus en fonction, donc il se bat pour quoi ? C’est la question que l’on se pose. Moi je suis en fonction et quand on me sanctionne dans le cadre du syndicalisme, on coupe mon salaire. Mais lui ce n’est plus son cas, il est à la retraite. Il défend quelle section. Parce que même la section qu’il dit être membre, celle du Centre national de transfusion sanguine, n’a même pas versé de carte. Elle a vendu zéro carte». Le syndicaliste s’interroge : «Il représente qui ?» Outre cette question, le chargé de la communication de la nouvelle instance, Madiarra Ngom, s’est offusqué du déroulement du congrès qui a n’a pas respecté «le processus» de l’élection.
Il explique : «Ce soi-disant Secrétaire général, M. Mballo Dia Thiam, a cordonné tout le processus. Il n’y avait aucune transparence. Et nous qui sommes de Dakar nous avons été chassés pour nous empêcher de prendre part au congrès.» A la question de savoir si la tutelle l’Unsas de Mademba Sock a été interpellée sur le déroulement du congrès, M. Ngom se désole : «L’Unsas n’a pas fait son travail. Nous avons noté beaucoup de manquements. Pour dire que le 3 novembre dernier il n’y avait pas de congrès. Et c’est une honte.» Ce qui justifie la tenue de l’Assemblée générale nationale organisée à Thiès ce week-end pour dire «à ces gens qui sont à la tête du syndicat et qui ne défendent pas nos intérêts, qu’il y a une autre alternative et nous sommes prêts à nous battre au sein même du Sutsas parce que nous sommes toujours membres du Sutsas, c’est lui Mballo Dia Thiam qui n’est plus membre de ce syndicat».
Il martèle : «C’est nous qui devons décider s’il doit être Secrétaire général mais non le contraire. Mais il ne peut s’auto proclamer Secrétaire général. Il a fait son temps, il est dépassé. Il doit partir.» A l’en croire, «les agents de
la santé qui sont les moins payés de la Fonction publique, ont d’autres préoccupations que de réclamer des terrains. Et depuis qu’il est à la tête du syndicat, on n’a vu aucun acquis sauf des décrets qui ne sont jamais appliqués alors que la question de la rémunération n’est pas réglée de même que la formation. Il n’a qu’à donc nous laisser nous battre pour nos intérêts». Dans son speech, M. Ngom a tenu à préciser que «nous ne sommes pas des frondeurs parce que le Sutsas nous appartient, nous sommes en fonction, c’est lui qui n’est plus en fonction et qui doit quitter le syndicat».
DES HAUSSES DE 6% ET 10% À PARTIR DU 1ER DÉCEMBRE
Une hausse de 6% sur la Moyenne et la haute tension et une hausse de 10% sur la Basse tension en épargnant les consommateurs des clients domestiques sur la 1ere tranche vont entrer en vigueur à compter du 1er décembre, a-t-on appris auprès de la Senelec.
Une hausse de 6% sur la Moyenne et la haute tension et une hausse de 10% sur la Basse tension en épargnant les consommateurs des clients domestiques sur la 1ere tranche vont entrer en vigueur à compter du 1er décembre, a-t-on appris auprès de la Senelec.
Dans une note consultée par l’APS, la Senelec annonce une ‘’nouvelle grille tarifaire hors taxes’’ à partir du 1er décembre en application de la Décision N°2019-48 de la Commission nationale de régulation de l’électricité en date du 19 nombre 2019 ‘’portant hausse des tarifs de vente au détail exclusive d’énergie électrique’’.
Cette nouvelle grille prévoit une hausse de 6% sur la Moyenne et la haute tension et une hausse de 10% sur la Basse tension en épargnant les consommateurs des clients domestiques sur la 1ere tranche à compter du 1er décembre.
’’Elle intègre la redevance électrification rurale au taux de 0,7 francs Cfa/KWH à prélever sur les consommations d’électricité des clients BT à l’exception des clients professionnels Grande puissance’’, selon la note, soulignant que cette grille annule et remplace celle appliquée depuis le 1er mai 2017.
LES PRIX DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION EN BAISSE DE 0, 1 % EN OCTOBRE (ANSD)
Les prix des matériaux de construction ont enregistré en octobre une baisse de 0, 1 % dans le sillage du repli des coûts des matériaux de base, de menuiserie et de revêtement des murs et sols
Les prix des matériaux de construction ont enregistré en octobre une baisse de 0, 1 % dans le sillage du repli des coûts des matériaux de base, de menuiserie et de revêtement des murs et sols, a-t-on appris de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
’’Les prix des matériaux de construction ont baissé de 0, 1% en octobre 2019 en comparaison au mois précédent. Cette évolution est expliquée par celle des prix des matériaux de base, de menuiserie et de ceux pour le revêtement des murs et sols’’, indique l’ANSD dans sa note flash sur l’indice des prix des matériaux de construction.
Le document rendu public lundi souligne qu’en variation annuelle, les prix des matériaux de construction se sont réduits de 5, 1 %.
Le rapport des prix moyens des dix premiers mois de 2019 sur ceux de 2018 laisse apparaitre un repli de 0,5%, tandis que les coûts des matériaux pour le revêtement des murs et sols ont chuté de 0,9%, par suite de la poursuite du recul des prix des carreaux sol (-1,1%) et des carreaux mur (-0,6%), note le rapport.
Par rapport à la période correspondante en 2018, les prix se sont renchéris de 1 %, rapporte le document consulté par l’Agence de presse sénégalaise (APS).
LES PERSONNES HANDICAPEES EXPOSENT LEUR PANOPLIE DE MAUX
Leur handicap a fortement transformé leur vie. Entre difficultés, désarroi et cri de cœur, les personnes handicapées de la région de Ziguinchor souffrent.
Leur handicap a fortement transformé leur vie. Entre difficultés, désarroi et cri de cœur, les personnes handicapées de la région de Ziguinchor souffrent. Au nombre de 60.000, environ, ces personnes qui représentent 8,1% de la population régionale et qui, pour la plupart, ont attrapé leur handicap dans des accidents par mines, déplorent l’indifférence et le manque de volonté de l’Etat dans la prise en charge de leurs nombreuses préoccupations.
Les personnes handicapées représentent près de 8,1% de la population de la région de Ziguinchor, selon les dernières statistiques de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) ; soit environ 60.000 personnes vivant avec handicap recensées dans la région. Une couche vulnérable qui affronte difficilement les réalités de la vie. En atteste le nombre dérisoire de 3000 personnes handicapées seulement bénéficiant de la Carte d’égalité des chances sur les 60.000 recensés dans la région.
Une difficulté majeure pour ces personnes qui ne cachent pas leur désarroi et leur manque de soutien. «Nous sommes une couche vulnérable et elles sont nombreuses aujourd’hui les personnes qui, parmi nous, sont sans activités. Et cette Cartes d’égalité des chances ne permet pas à ces personnes d’accéder aux soins de santé; une réelle difficulté qui s’ajoute à la question de la bourse de sécurité familiale qui fait défaut chez la plupart de ces personnes. Une contradiction par rapport à la déclaration du chef de l’Etat qui disait que toute personne handicapée détentrice de la Carte d’égalité des chances doit bénéficier d’une bourse de sécurité familiale…», a martelé le président de l’Association régionale de personnes handicapées, Alassane Badiane.
En outre, M. Badiane soulève la question de l’emploi qui reste une des préoccupations majeures des personnes handicapées de la région qui s’appuient sur la loi d’orientation sociale, qui a du mal à être matérialisée par les autorités, pour crier leur ras-le-bol. «Dans cette loi, 15% des quotas sont réservés aux personnes handicapées lorsqu’il s’agit de recrutement mais, voilà, rien n’est fait à ce niveau», déplore-t-il, avant d’étaler une séries de difficultés qui handicapent ces personnes handicapées.
En effet, la plupart des personnes handicapées dans la région sont des victimes de mines. Suffisant pour qu’elles remettent sur la table la question de la prise en charge de leurs préoccupations, lancent avec dépit ces personnes qui s’expliquent difficilement l’indifférence de l’Etat dans la prise en charge de leurs préoccupations. De la santé à l’éducation, en passant par l’emploi, les difficultés foisonnent chez les personnes handicapées qui vivent le calvaire dans la région. Elles se sentent marginalisées, abandonnées, démunies et ne brandissent qu’un seul slogan: «Nous sommes très fatiguées, très fatigués…»
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EN ÉGYPTE, UN MEDIA INDEPENDANT PERQUISITIONNE APRES L'ARRESTATION D'UN DE SES JOURNALISTES
Le média indépendant Mada Masr a annoncé, dimanche 24 novembre, faire l'objet d'une perquisition en Égypte au lendemain de l'arrestation de l'un de ses journalistes, Shady Zalat, 37 ans, à son domicile.
Le média indépendant Mada Masr a annoncé, dimanche 24 novembre, faire l'objet d'une perquisition en Égypte au lendemain de l'arrestation de l'un de ses journalistes, Shady Zalat, 37 ans, à son domicile.
"Des policiers en civil ont perquisitionné les bureaux de Mada Masr au Caire. Le personnel est actuellement retenu, et leurs téléphones ont été coupés", a écrit le journal en ligne sur son compte Twitter.
Mada Masr est connu pour ses enquêtes sur la corruption et les questions sécuritaires, publiées en arabe et en anglais.
La semaine dernière, le média indépendant avait publié un article affirmant que le fils du président Abdel Fattah al-Sissi, Mahmoud, avait été transféré à Moscou pour occuper un poste diplomatique. Sa réaffectation interviendrait après des critiques internes au sein de l'appareil sécuritaire, selon l'article.
Il n'était pas clair si Shady Zalat, qui travaille depuis 2014 pour Mada Masr, a participé à cette enquête.
Répression des journalistes
Un journaliste de Mada Masr parlant depuis l'extérieur des bureaux a confirmé à l'AFP à la mi-journée que les policiers se trouvaient toujours dans les locaux, autour desquels il dit avoir vu plusieurs véhicules des forces de sécurité.
"Ils m'ont d'abord empêché d'entrer, ensuite ils m'ont emmené au sixième étage, où se trouve le bureau. Nous avons frappé à la porte et j'ai vu mes collègues pendant une fraction de seconde", a-t-il dit. "Un policier, également en civil, a dit 'personne n'entre, ni ne sort' et ils m'ont laissé partir", a-t-il ajouté, en précisant qu'il reviendrait avec un avocat.
Depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2014, une vague de répression s'est abattue sur les journalistes, les opposants et les militants égyptiens.
Mada Masr compte parmi la centaine de sites d'information bloqués par les autorités égyptiennes ces dernières années, et dont l'accès n'est possible pour les Égyptiens que via une application VPN (réseau privé virtuel).
L'Égypte est le pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde après la Chine et la Turquie, selon le Comité pour la protection des journalistes, une association basée à New York.
«ON SE REND COMPTE QUE C’ETAIT UN COUP PREMEDITE»
C’est le président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, qui est monté au créneau pour déplorer ladite augmentation à laquelle avaient été préparées les populations, depuis le mois d’août dernier
La célérité avec laquelle la mesure de la hausse du prix de l’électricité a été validée par la Commission de régulation du secteur de l’électricité renseigne que ladite augmentation est un coup «prémédité». C’est la conviction du président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, qui a tiré à boulets rouges sur ladite commission. La robe-noire qui s’exprimait à l’émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 24 novembre, a livré les causes de cette hausse, non sans déplorer la non effectivité de la réforme de la Sénélec qui est «un gouffre à milliards», selon lui.
La hausse annoncée du prix de l’électricité, dès ce 1er décembre, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cette fois-ci, c’est le président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane, qui est monté au créneau pour déplorer ladite augmentation à laquelle avaient été préparées les populations, depuis le mois d’août dernier. De l’avis de l’avocat, sur les ondes de la radio Sud Fm, à l’émission Objection du dimanche 24 novembre, «cette augmentation, non seulement est une très mauvaise nouvelle, mais sa rapidité montre qu’il y avait préméditation. Il y avait préméditation dans la mesure où si vous regardez la décision d’approbation qui a été prise par la Commission de régulation du secteur de l’électricité, on se rend compte que c’était un coup prémédité». Comme explication, la robe-noire montre la célérité avec laquelle la décision de la hausse a été prise. Selon lui, «la Senelec a écrit à la Commission le 19 novembre et le même jour, la Commission s’est réunie et a pris la décision sur 5 pages».
Sur le comment en est-on arrivé à ladite hausse prévue, Me Kane explique que la Sénélec fait ses prévisions de dépenses et de vente de l’électricité. Poursuivant, il montre que si les prévisions de vente sont inférieures aux dépenses, le déficit est soit payé par l’Etat, soit par les populations. Pour ce cas précis, selon lui, il a été décidé d’augmenter les prix de l’électricité. Une démarche qu’il ne partage pas car estimant que ladite décision de hausse n’a été prise que sur la base «prévision seulement». Enfonçant le clou, le consumériste révèle que c’est le ministre de l’Energie, lui-même, à savoir Mouhamadou Makhtar Cissé qui a fixé les taux suite à la proposition d’augmentation que lui a faite la Sénélec. Ainsi donc, à son avis, la Sénélec, sur la base des taux fixés par le ministre revient auprès de la commission pour sa proposition.
Dans sa diatribe contre cette augmentation du prix de l’électricité, Me Massokhna Kane s’en est pris à la Commission de régulation du secteur de l’électricité qui, selon lui, «ne fait que ce que l’Etat veut, ce que la Sénélec veut». Il pense, en fait, que cette commission composée souvent d’anciens fonctionnaires de l’Etat et de la Sénélec «n’a aucune utilité pour les populations, elle ne remplit pas ses missions et la défense des intérêts des populations».
Revenant sur les raisons de la hausse, la robe-noire consumériste s’en est prise à la Sénélec elle-même. Il est d’avis que «la Sénélec est un gouffre à milliards et ça ne marchera jamais». Pour cause, il explique que ses charges de personnels sont «très lourdes» avec 2.500 employés. Il trouve d’ailleurs anormal que le personnel ne paie pas l’électricité au même titre que les consommateurs. Ce sont, en réalité, ces charges qui sont répercutées auprès des clients, déplore-t-il. Quid de la réforme annoncée ? Sur ce point, Me Kane rappelle qu’une restructuration avait été annoncée depuis 2008. Mieux, poursuit-il, «en 2009, le ministre avait fixé l’agenda pour le redressement, la privatisation et la restructuration de la Sénélec. On parlait de mix-énergétique, de centrales à charbon, de l’énergie renouvelable. On avait dit que la mise en œuvre de la réforme allait démarrer fin 2019 et que les activités de la société seraient divisées en trois filiales : production, transport, et distribution».
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LA LUTTE CONTRE LES CARTELS DE LA DROGUE, UNE PRIORITE POUR LES BISSAU-GUINEENS APPELES AUX URNES
Appelés à voter dimanche lors du premier tour de l'élection présidentielle, les Bissau-Guinéens veulent en finir avec la corruption et la pauvreté qui gangrènent leur pays
Appelés à voter dimanche lors du premier tour de l'élection présidentielle, les Bissau-Guinéens veulent en finir avec la corruption et la pauvreté qui gangrènent leur pays, le rendant propice à l'exercice d'un trafic de drogues dures en provenance d'Amérique du Sud.
Les Bissau-Guinéens votent, dimanche 24 novembre, pour élire leur nouveau président avec l'espoir de tourner la page de plusieurs années d'instabilité. Une instabilité due à une classe politique réputée corrompue et incapable de résoudre les problèmes d'un pays qui se situe parmi les plus pauvres du monde.
Considérée comme un pays de transit de drogues dures en provenance d'Amérique du Sud, la Guinée-Bissau pâtit de la faiblesse de ses institutions et du manque criant de moyens pour lutter contre le trafic. Des lacunes qui ont favorisé la présence de narcotrafiquants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest depuis longtemps propice à l'exercice de ces activités illicites, souligne l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
"Implication de la classe politique"
Si la lutte s'est intensifiée ces dernières années, des saisies records font craindre le retour du fléau. En septembre, près de deux tonnes de cocaïne en provenance de Colombie ont été débarquées sur la côte nord du pays. Il s'agit de la plus grosse prise de l'histoire du pays, pour laquelle 12 suspects ont été interpellés, prouvant que la Guinée-Bissau est loin d'en avoir terminé avec les cartels sud-américains.
"Il y a une implication de la classe politique", estime le juriste Augusto Nhaga. "La justice ne sera compétente que si le ministère public et la police judiciaire ont les moyens d'enquêter et de révéler les implications politiques dans ce trafic."
En cette période d'élection, pour laquelle 12 candidats sont en lice, dont l'actuel président José Mario Vaz et son principal rival Domingos Simões Pereira, le fléau de la drogue est plus que jamais au cœur des préoccupations des Bissau-Guinéens.
2024 DE TOUS LES POSSIBLES
A un peu plus de 4 années de la présidentielle de 2024, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu politique.
A un peu plus de 4 années de la présidentielle de 2024, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu politique. Du président Macky Sall qui semble se baliser le terrain pour un troisième mandat, à Ousmane Sonko de Pastef/Les patriotes qui doit d’abord se tirer d’affaire dans cette histoire de 94 milliards de FCFA, en passant par le leader de Rewmi, Idrissa Seck qui cogite une grande coalition autour de sa personne, de l’amnistie ou de la réhabilitation possible de Karim Wade et de Khalifa Sall, sans oublier l’autre opposition qui se cherche dans le Congrès de la renaissance démocratique (Crd), 2024 s’annonce être l’année de tous les possibles.
Le débat sur le troisième mandat du président Macky Sall a fait couler beaucoup de salive, emportant même des collaborateurs du chef de l’Etat, en l’occurrence l’ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, et l’ancien ministre conseiller, Moustapha Diakhaté limogés pour s’être prononcés en défaveur du troisième mandat. Mais, jusque-là, la question reste entière, dans la mesure où les juristes eux même restent divisés sur la possibilité ou pas pour le président Macky Sall de briguer le suffrage universel pour une troisième fois. Si d’un côté, des constitutionnalistes comme Ameth Ndiaye estiment que ce serait «juridiquement impossible, politiquement trop risqué» pour le président Macky Sall de vouloir faire un troisième mandat, ou encore son collègue Ngouda Mboup qui brandit l’article L.27 qui stipule que «Nul ne peut exercer deux mandats consécutifs», d’autres à l’image du Professeur Babacar Guèye soutiennent que Macky Sall, peut être candidat en 2024, pour solliciter un nouveau mandat. Le Professeur Gueye ajoute qu’une disposition transitoire devrait être inscrite dans la Constitution au cas où l’on ne souhaiterait pas que le Président demande un mandat de plus en 2024. Ce qui revient à dire que si le chef de l’Etat décidait de soumettre cette question aux «7 Sages», sa candidature pourrait passer au vu des cas précédents, notamment celui de l’ancien président Me Abdoulaye Wade. D’ailleurs, de l’histoire politique du pays l’on retient que le Conseil constitutionnel n’a jamais ramé à contre-courant de la volonté du président.
D’aucuns seraient tentés de demander aux populations de s’en tenir à la promesse faite par le chef de l’Etat lui-même de ne pas solliciter un autre mandat. Certes le président avait dit publiquement qu’il ne fera que deux mandats mais, les exemples de revirement font légion. Que dire de la promesse faite de réduire son premier mandat de sept à cinq, de sa promesse de ne jamais nommer par décret son frère Alioune Sall, ou encore de son engagement à mettre sur pied un gouvernement composé de 25 ministres, etc ? Autre chose, le chef de l’Etat a tout fait pour annihiler toute velléité visant à le suppléer au sein de sa formation politique, et même au niveau de la grande majorité présidentiel, en interdisant tout débat autour de la question de son mandat. En fin stratège politique, il a réussi à mettre sous sa coupole tous les «aboyeurs», dont le maire de Podor, Aïssata Tall Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Baldé, entre autres. Mieux, pour avoir «affaibli» ses alliés, il serait en droit de solliciter leur soutien en 2024, si toutefois le Conseil constitutionnel lui donnait carte blanche, car n’ayant aucun leader au sein de la ladite coalition prêt à le succéder.
IDRISSA SECK MANŒUVRE EN DOUCE
Sorti deuxième de la présidentielle dernière avec 20,51%, le patron du parti Rewmi, Idrissa Seck jouera son va-tout à la présidentielle de 2024 prochain, qui sera sa quatrième présentation à une présidentielle. Déjà, il parait clair que le candidat malheureux, resté aphone depuis sa dernière déclaration tenue après les résultats de la présidentielle, cogite quelque chose. En tout état de cause, il structure autour de sa personne une grande coalition qui regroupe Pape Diop de Bokk Giss Giss, Cheikh Hadjibou Soumaré, Malick Gakou du Grand parti, sans oublier Me Madické Niang, El Hadji Issa Sall. Si les derniers cités connaissent déjà leur poids électoral, pour avoir participé à la présidentielle de février dernier, à savoir Issa Sall (4,07%) et l’ancien ministre Madické Niang (1,48%), les autres leaders n’ont pas pu se jauger pour avoir été recalés par le filtre du parrainage et les «7 Sages». Ainsi donc, sauf retournement de situation, le président de Rewmi sort du lot dans cette coalition qui se forme dans le but d’exister politiquement.
OUSMANE SONKO FERA-T-IL PARTIE DE LA COURSE ?
Le leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko fort de son score de15,67%, doit faire son petit bonhomme de chemin ailleurs. Lui qui est considéré par certains analystes, depuis un moment maintenant, comme le seul sur le terrain politique contre le régime du président Macky Sall, a formé une coalition nommée Coalition Jotna/Patriotes pour l’alternative qui a tenu son assemblée générale constitutive, le 31 août dernier. Pour se démarquer de ceux que l’analyste politique, Momar Diongue appelle «les politiciens classiques», Ousmane Sonko et sa coalition disent «œuvrer à l’indispensable renouvellement de la politique, dans le discours comme dans les actes, sous-tendu par les valeurs et l’éthique du patriotisme, du dévouement au peuple, de l’intérêt général et de l’exemplarité citoyenne à tous les niveaux».
Mieux, ils prétendent s’inspirer des Conclusions des Assises nationales et des Recommandations de la Cnri actualisées, pour donner corps et vie à leur projet commun de transformation sociale, entre autres. Mais, l’ancien inspecteur des domaines doit d’abord régler ses comptes avec “Dame justice“ dans l’affaire l’opposant à l’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo, qui l’accuse de «diffamation et d’injures publiques» dans l’affaire des 94 milliards. Sa sortie sur une supposé «combine» qui se tramerait pour bousiller son casier judiciaire afin de l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024, renseigne de l’inquiétude qui anime le patron de Pastef. De toute évidence, il aura raison de s’inquiéter pour son avenir politique, au vu des cas Karim Wade et Khalifa Sall.
KARIM WADE ET KHALIFA SALL CONTRAINTS DE FAIRE PROFIL BAS
Le vent de décrispation avait soufflé en sa faveur. Lui, c’est l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall qui a bénéficié d’une grâce présidentielle, tout juste après les retrouvailles Wade-Macky à l’inauguration de la grande mosquée mouride, Massalikoul Djinane. Sa première sortie devant la presse, après son élargissement de prison, avait été qualifiée de «molle» par bon nombre d’observateurs. Mais, celui qui a donné du tournis à tous les régimes qui voulaient le contrôle de la capitale sénégalaise, semble avoir raison de mettre de l’eau dans son «bissap». Il ne figure toujours pas dans le fichier électoral, donc non encore éligible à une quelconque élection. Il n’est pas le seul à se retrouver dans la même situation. Avant lui, le fils de l’ancien président, Karim Wade avait bénéficié d’une grâce présidentielle qui n’absout pas toute sa condamnation. Tous les deux leaders ont besoin d’une loi d’amnistie pour bénéficier de la plénitude de leurs droits afin de prétendre briguer le suffrage des Sénégalais. Toutefois, il leur reste cette possibilité d’introduire une demande de réhabilitation au niveau du Parquet de Dakar qui va effectuer une enquête dans leur lieu d’emprisonnement, Reubeuss. Cette enquête sera transmise au Parquet général, à savoir Lansana Diaby qui va saisir la Chambre d’accusation qui est libre d’accepter ou de rejeter ladite demande. Une réhabilitation leur permettrait de figurer à nouveau sur les listes électorales. Si Karim Wade peut introduire une telle demande dès à présent, pour avoir été gracié depuis plus de 3 ans, l’ancien maire de Dakar doit prendre son mal en patience jusqu’en septembre 2022. Entre temps, ces deux leaders sont obligés de bien se tenir à carreau pour bénéficier, soit d’une loi d’amnistie, soit d’une réhabilitation car le recouvrement de l’intégralité de leurs droits, avant la présidentielle de 2024, ne serait pas sans conséquence pour le régime en place.
L’AUTRE OPPOSITION QUI SE CHERCHE
Il convient de noter que ces leaders ne sont pas les seuls à mettre sur pied des stratégies pour exister politiquement, d’ici les prochaines joutes. Il existe, en fait, au sein de l’opposition, d’autres plateformes, à l’image du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) qui cherchent à se faire une place dans le landerneau politique. Toutefois, il parait difficile de mesurer le poids politique de cette entité du fait des leaders qui la composent. Il y a, entre autres, le leader du Mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo devenu député par la formule du «plus fort reste», le patron de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye et de Thierno Alassane Sall du mouvement pour la République des Valeurs, incapables tous les deux de dépasser l’épreuve du parrainage à la présidentielle dernière. A ceux-là s’ajoutent les responsables politiques comme Cheikh Guèye de la Ld Debout membre de la “Taxawu Senegaal“, du Professeur Bouba Diop, coordonnateur de Taxaw temm, ou encore du Juge Ibrahima Dème du mouvement “Ensemble“, etc. Cette plateforme qui a fait de la lutte pour la transparence dans la gestion des ressources naturelles du pays son cheval de bataille ne compte pas rester inerte dans ce jeu de calcul dans lequel se livrent les acteurs politiques à l’horizon 2024, et pourquoi pas bien avant avec les locales et législatives prochaines.
Par Alioune BADIANE *
SENGHOR AUJOURD’HUI : ACTUALITES DE LA NEGRITUDE (Suite et Fin)
Les Arts et les Lettres, porteurs des axes idéologiques du Développement national.
En septembre 1960, dès son accession à la magistrature suprême, le poète – Président s’attelle, en toute cohérence, à baliser et éclairer la position centrale de la Culture et donc des Arts et des Lettres, dans la construction d’une identité nationale et négro – africaine. Auparavant, il aura donné l’exemple en composant les paroles de l’hymne national qui commence par appeler les arts à l’exaltation du sentiment national : « Pincez tous vos koras, frappez les Balafons, le Lion rouge a rugi !». Il s’en est expliqué. « Sur un plan plus général, il s’agit, toujours, de créer un art nouveau pour une nation nouvelle » Ainsi, le nouvel Etat du Sénégal se devait d’être demandeur en œuvres de l’esprit, c’est – à – dire, en créations artistiques et littéraires, supports des repères culturels à élaborer selon le principe de « l’Enracinement » et de « l’Ouverture ». Les symboles de la République matérialisés, les artistes et les écrivains, étaient invités à revisiter l’histoire et la géographie, afin de permettre aux populations de puiser dans leurs œuvres mobilisatrices, les forces nécessaires au Développement économique et social de la Nation. « Ce sont nos poètes, nos conteurs et romanciers, nos chanteurs et danseurs, nos peintres et sculpteurs, nos musiciens. Qu’ils peignent de violentes abstractions mystiques ou la noble élégance des cours d’amour, qu’ils sculptent le Lion national ou des monstres inouïs, qu’ils dansent le Plan de développement ou chantent la diversification des cultures, les artistes négro – africains, les artistes sénégalais d’aujourd’hui nous aident à vivre aujourd’hui, plus et mieux. »
Senghor rêve également d’ériger à Dakar un musée des civilisations noires, une Maison de la Culture, une Bibliothèque nationale et des Centres culturels régionaux. S’il n’a pas finalisé ces projets avant son départ volontaire du pouvoir, l’éducation artistique plastique et musicale était présente dans le système éducatif sénégalais, de la maternelle au cours secondaire. Tandis que l’Université se réserve la philosophie de l’esthétique. Des artistes et des enseignants, formés aux diverses techniques d’expression, expérimentent leurs idées dans des espaces mis gracieusement à leur disposition, pour se produire régulièrement à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. L’appui technique, juridique et financier de l’Etat permet aux créateurs d’accéder à de grandes manifestations au Sénégal et à l’étranger. Les artistes sénégalais, toutes disciplines confondues, dialoguant ainsi avec le monde, participent déjà à l’élaboration de la civilisation de l’Universel. Tantôt ce sont les tournées internationales de la compagnie du Théâtre national Daniel Sorano à travers les prestations de l’Ensemble lyrique traditionnel, de la Troupe nationale dramatique et du Ballet national « La Linguère ». Tantôt c’est l’exposition itinérante que le Commissariat aux Expositions d’Art à l’Etranger, présente dans des espaces culturels de prestige, des années durant. Les tapisseries de laine des Manufactures sénégalaises des Arts Décoratifs de Thiès trônent dans les salles et les salons des institutions internationales et des résidences privées. Elles étaient déjà les cadeaux préférés du chef de l’Etat à ses hôtes. A l’intérieur du pays des centres culturels régionaux polarisent l’action culturelle décentralisée, afin de permettre aux terroirs d’alimenter, en éléments de Patrimoine culturel et de création artistique, les recherches alors abritées respectivement par le Centre d’Etudes des Civilisations et le Service des Archives culturelles du Sénégal. Tandis que dans la sérénité de l’Université des Mutants pour le Dialogue des Cultures, installée sur l’Île de Gorée, des Intellectuels d’avant – garde, expérimentaient la pédagogie de l’éclosion des Mutants, futures sentinelles de la civilisation de l’Universel. Le Centre africain pour le Perfectionnement et la Recherche des Interprètes du Spectacle, l’Ecole de danse « Mudra – Afrique », sous la direction de Germaine Acogny et avec l’appui de Doudou Ndiaye Rose, a mis en gestation des symbioses majeures inédites, dont l’actuelle Ecole des Sables est l’héritière. Son fondateur était Maurice Béjart, le Picasso de la Chorégraphie moderne, mais aussi le fils du philosophe d’origine sénégalaise Gaston Berger le père de la Prospective.
Le dispositif institutionnel que voilà, installé en conformité avec les préoccupations et la vision du Président Senghor, était également un outil diplomatique efficace, parce que mis au service de la coopération culturelle internationale. Par le biais de la Collection artistique privée de l’Etat, dont une partie alimentait les expositions itinérantes, les Palais nationaux, les bureaux de la haute Administration, dont les Ambassades, abritaient les œuvres des artistes sénégalais. La radiodiffusion nationale, la revue Sénégal d’aujourd’hui, les courts – métrages des cinémas de quartier comme le Quotidien Le Soleil, rendaient compte de tout cela. Ce dernier éditait son supplément Arts et Lettres. Senghor a créé aussi la Fondation Léopold Sédar Senghor, pour lui assigner le même rôle de recherche et de mécénat que les institutions culturelles, pour toujours scruter et amplifier la contribution de la création littéraire, artistique, scientifique et technique négro – africaine à la civilisation de l’Universel. La revue Ethiopiques rend compte des activités scientifiques de ladite Fondation. Dès lors, une impulsion de l’action culturelle d’une telle envergure, vécue consciemment ou non par les populations sénégalaises, sur le territoire national comme à l’extérieur, est sans doute à prendre en compte dans toute entreprise d’analyse du fait esthétique sénégalais. La « Téranga » et l’élégance y puisent aussi leurs racines profondes.
Quelles actualités de la Négritude ?
Que deviennent les dispositions de l’Etat du Sénégal, initiées sous l’impulsion du poète – Président Léopold Sédar Senghor ? L’article 42 de la Constitution dans son alinéa premier est ainsi libellé : « Le Président de la République est le gardien de la Constitution. Il est le premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal. » Ensuite, l’Etat du Sénégal reste fidèle à l’esprit de Présence Africaine. Le président Macky Sall a présidé à Paris la cérémonie de célébration des 70 ans de ladite Maison d’édition. Enfin, le ministère en charge de la culture est une constante gouvernementale depuis 1966. Dans ce sens, les Fonds de soutien à la création culturelle ont été diversifiés et revalorisés en faveur des Arts, des Lettres, du Cinéma et même des Cultures urbaines. La Galerie nationale d’Art est créée en 1983. Les Grands Prix du Président de la République sont également institués. Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal, les Manufactures Sénégalaises des Arts Décoratifs, et la Compagnie du Théâtre National Daniel Sorano, depuis leur création, sont des institutions d’anticipation sur les industries culturelles et créatives. De même, les Presses universitaires et les Maisons d’Editions privées se multiplient et contribuent, avec les librairies, à la révélation de nouvelles étoiles de la littérature sénégalaise en langue française et en langues nationales.
Le dispositif des infrastructures est renforcé et des projections sont annoncées. D’abord, sont construits le Grand Théâtre national, le Monument de la Renaissance Africaine et le Musée des Civilisations noires. Ensuite, le Président de la République Macky Sall a pris des mesures importantes au Conseil des ministres du 30 octobre 2019 : En effet, selon le communiqué du Conseil, « Il a réaffirmé la place primordiale qu’il accorde à la culture dans le Plan Sénégal Emergent. » Il a également « réitéré ses instructions relatives à la construction de l’Ecole nationale des Arts et de la Culture (ENAC) De même, il a donné le coup d’envoi « de la construction de la Bibliothèque nationale, du Mémorial de Gorée et du Hall des Arts de Dakar. Cette dernière structure étant un aménagement de l’ancien Palais de Justice pour abriter le Musée national d’art contemporain. » En outre, le chef de l’Etat, offre une voie de retour possible de l’ancienne Université des Mutants, lorsqu’il décline la mission de la structure : « Ce nouveau creuset du génie créateur sénégalais et africain sera ouvert à tous les souffles féconds du monde pour stimuler le dialogue des cultures et des civilisations, qui est le socle même de la paix.» Enfin, le chef de l’Etat a demandé « la réalisation d’infrastructures culturelles multifonctionnelles et modernes sur l’ensemble du territoire national, ainsi que la construction de « Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté à vocation culturelle et artistique, à l’échelle des Départements du pays »
En matière d’événements – phares, la Foire internationale du Livre et du Matériel Didactique de Dakar, Le Salon national du Livre, Le Festival national des Arts et des Cultures, Le Salon national des Arts visuels, La Biennale de l’art africain contemporain et les Rencontres cinématographiques de Dakar, sont autant de plateformes offertes aux artistes, aux écrivains, aux cinéastes, aux critiques et autres spécialistes, pour des dialogues pluriels. Or donc, nos créateurs d’œuvres de l’esprit sont dans les conditions de porter l’esthétique des valeurs qui imprègnent leur manière de vivre la diversité culturelle, tout en nourrissant leur créativité régulièrement reconnue et distinguée. Trois belles illustrations : En décembre 2018, Ismaël Lô, après un travail de longue haleine sur la chanson populaire « Taajaboon » a vu ses efforts récompensés, outre le succès commercial, par l’interprétation de sa composition par La Philharmonie de Paris. AL FARUQ a été lauréat de la Coupe d’Afrique de Slam - Poésie en 2018 à Ndjaména. Tandis que Mati Diop, avec son film Atlantique a été distinguée par le Grand Prix du jury du 72è Festival de Cannes édition 2019. Le même film vient de remporter le Tanit d’Argent et le Prix de la meilleure musique originale aux 30è Journées cinématographiques de Carthage.
Finalement, tout se passe comme si le Sénégal d’aujourd’hui, avec ses institutions et ses populations, intègre l’esprit de la Négritude, grâce à une présence remarquée au « Rendez – vous du Donner et du Recevoir » N’est – pas une telle intégration des valeurs dans le quotidien des populations sénégalaises qui a valu au Sénégal l’image d’un « pays de Culture et de Droit, de Droit parce que de Culture » selon le mot du Président Abdou Diouf ? Le Président Abdoulaye Wade avait dit du Musée des civilisations noires : « Senghor l’a rêvé et je vais le réaliser. » Mieux, il a fait ériger le Monument de la Renaissance Africaine devenu symbole signalétique et touristique de la ville de Dakar. Au siège de l’ONU, devant la tapisserie « Le grand Magal de Touba » de l’artiste Papa Ibra Tall, cadeau du Sénégal à l’organisation internationale depuis 1971, le Président Macky Sall rappelait : « Chaque jour, ce chef d’œuvre identifie le Sénégal autant, voire mieux, que toutes les informations scientifiques, les dépliants touristiques, voire le travail au demeurant excellent de générations de diplomates chevronnés. »
Ainsi, nous venons de passer en revue un enchaînement d’actualités de la Négritude comme référentiel de valeurs de civilisation. Grâce à un recours à l’histoire, nous avons rencontré bien des outils face à nos responsabilités individuelles et collectives. A partir de l’action militante du poète – Président, déroulée sur des décennies, il a été possible de mieux comprendre, je l’espère, sa puissance d’impulsion à travers ses formules désormais assimilées : « Enracinement et Ouverture », « Rendez – vous du Donner et du Recevoir », « Civilisation de l’Universel » « Sens de l’Autre », « Illustration des valeurs de civilisation négro – africaines », etc. Or donc, son attachement légitime à l’esthétique dans ses traductions diverses, notamment celles artistiques, architecturales, littéraires et cinématographiques, jette un éclairage sur nos besoins de résilience, d’équilibre intérieur, de libre expression, de démocratie, de paix et de fraternité. Si bien que les idées – sentiments du Poète – Président auront traversé le 20ème Siècle, en se destinant tour à tour au peuple négro – africain et aux autres peuples du monde. Au premier il exhortera à une meilleure connaissance, donc à une valorisation de ses lois culturelles originales, pour une émancipation véritable. Aux autres peuples, il demandera l’acceptation et le respect du principe de la diversité fécondante. L’élaboration de la civilisation de l’Universel est à ce prix. Enfin, ayant bénéficié de l’opportunité d’être élu Président de la République, Senghor s’imposera le devoir, devant l’histoire, de transformer sa vision en politique culturelle déclinée en programmes hardis et actions vigoureuses qu’il tenait à suivre personnellement. Sa démarche est aussi un message à la jeunesse du monde, par – delà celle de la Francophonie. Car, nos efforts de sauvegarde des valeurs de civilisation sont bien le reflet du véritable statut de la créativité culturelle, pour se poser en nourritures spirituelles pour notre jeunesse. En effet, après avoir reçu une éducation digne de ce nom et une formation adéquate, puis un entraînement au leadership et au développement personnel, nos jeunes concitoyens sont en mesure d’accéder plus aisément au champ de l’entreprenariat économique. Il s’y ajoute le développement de la civilisation du numérique, si apte à investir tous nos espaces de vie. Léopold Sédar Senghor, même après avoir quitté le pouvoir, volontairement, n’a cessé de prodiguer ses conseils ni d’exprimer sa disponibilité de poète, pour que fleurisse le dialogue des cultures avec sa condition sine qua non, la créativité. Message ultime de Sédar – Le - Lion!
En définitive, la vocation de la culture n’est – elle pas repositionnée au cœur du projet de développement économique et social de la nation que représente le Plan Sénégal Emergent ? Le Salon international du Livre d’Alger, en désignant notre pays comme invité d’honneur, ne nous a – t – il pas renvoyé l’image confortée de pays de culture parce que de peuple de grands penseurs ? Rien que cela, vaudrait bien l’expression de la gratitude, de la disponibilité et de la vigilance des créateurs culturels, à l’endroit du Premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal. Ses nombreux actes posés contribuent assurément à favoriser l’ancrage de notre pays dans les principes « d’Enracinement et d’Ouverture », de présence au « Rendez – vous du Donner et du Recevoir », de contribution à la « Civilisation de l’Universel », du « Sens de l’Autre » et « d’illustration des valeurs de civilisation négro – africaine ». Y contribue aussi notre « Téranga » mondialement connu et admiré.
Lettre d’Alger, novembre 2019
* Vice – président de l’Université du Troisième
Age du Sénégal (UNITRA.S)
UNE AFFAIRE DE MALTRAITANCE D’ENFANTS DÉFRAIE LA CHRONIQUE
Dakar, 25 nov (APS) - Les journaux parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent en nombre à une histoire de maltraitance d’enfants pensionnaires d’une école coranique de la commune de Ndiagne, dans le département de Louga (nord), tout en commentant les derniers développements et perspectives du jeu politique.
L’histoire ayant eu pour cadre cette commune rurale de l’arrondissement de Coki, dans la région de Louga, a été portée au public le week-end. Il s’agit notamment d’une affaire de maltraitance de talibés, des apprenants d’une école coranique ayant débouché sur l’arrestation de l’auteur présumé, un maître coranique, ainsi que d’autres personnes.
‘’Les enfants, âgés entre 5 et 8 ans, ont été victimes de maltraitances de la part de leur maître coranique qui les menottait aux pieds pour les empêcher de fuguer’’, informe L’Observateur dans sa livraison.
Le journal du Groupe futurs médias, s’inspirant sans doute de chroniques portant sur des faits divers, n’hésite pas à présenter le maitre coranique, auteur présumé des faits, comme le ‘’Monstre de Ndiagne’’, en illustrant sa Une de photos des certaines victimes.
Selon la publication, l’enseignant a été arrêté par la gendarmerie de Coki pour maltraitance sur des enfants en même temps que le forgeron qui fabriquait les menottes artisanales et quatre parents. Ces personnes pourraient d’ailleurs être déférées au parquet de Louga ce lundi, croit savoir le journal.
‘’Des talibés esclaves dans un daara à Coki’’, relaie, à son tour, Vox Populi en précisant que le maître coranique exerçait de mauvais traitements sur les talibés de son daraa, situé à un kilomètre de Ndiagne. Son arrestation ainsi que celle d’autres personnes se sont faites sur la base de dénonciations, rappelle le journal qui retrace dans le même temps les péripéties de cette affaire.
‘’A leur arrivée, les gendarmes ont trouvé des enfants âgés entre 8 et 10 ans, maintenus sur place par des chaines en fer’’, raconte Vox Populi.
‘’Horreur dans un daara’’, fulmine à sa Une La Tribune. Dans ses colonnes, le journal raconte à ses lecteurs comment le ‘’bourreau a été arrêté’’ en évoquant au passage de fortes pressions émanant de certains pour faire libérer le mis en cause.
Autre affaire, autre développement. Le journal Libération continue à faire le suivi de l’affaire de trafic présumé de faux-billets de banque dans laquelle, Seydina Fall dit Boughazelly, député démissionnaire du parti au pouvoir, est cité au point d’être placé sous mandat de dépôt en même temps que ses présumés complices.
‘’Pour appâter ses clients et rassurer aussi ses complices présumés, Seydina Fall chef proclamé d’une mafia spécialisée dans la vente de billets noirs, prétendait travailler avec des commandants de brigade et un procureur. Trois enregistrements ont été interceptés par les gendarmes mais l’ex-député pour sa défense jure qu’il blaguait en diffusant ces mensonges’’, révèle ainsi le journal.
Cette affaire sert de prétexte au quotidien Enquête pour s’interroger sur le fonctionnement de la justice, en rapport notamment avec les présumés scandales financiers impliquant des hommes politiques et les annonces récurrentes de saisie de drogue. Le journal n’hésite d’ailleurs pas à évoquer un ’’laxisme de haut vol sénégalais’’.
‘’Les révélations des derniers faits d’actualité et leur traitement différencié pousse l’opinion à croire à un traitement préférentiel dans l’administration de la justice. Ces derniers jours, sociologues, politologues, experts en sécurité, membres de la société civile se sont élevés contre une chienlit qui délite dangereusement les fondements institutionnels de ce pays’’, écrit le quotidien dans ses colonnes.
Pendant ce temps, d’autres journaux ont mis en avant l’actualité politique, en s’intéressant particulièrement à la situation du Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation politique de l’opposition.
Le Quotidien revient sur la réaction d’Omar Sarr, ex numéro 2 du parti en froid avec sa direction. Un différend ayant notamment poussé le concerné à être considéré comme un démissionnaire.
‘’Oumar Sarr corrige Wade’’, écrit le journal à sa Une en indiquant que L’Alliance suqali Sopi (faire renaître le changement) a réagi à la note d’Abdoulaye Wade qui considère que Oumar Sarr a démissionné de fait.
‘’Le mouvement estime que cette note est nulle et non avenue et que le secrétaire général du PDS n’en est pas l’auteur. Me El Hadji Amadou Sall et compagnie assument tous les actes posés par l’ancien secrétaire général adjoint du PDS tout en pointant du doigt Karim Wade, le fils l’ancien président de la République.
Sud Quotidien met en avant les ‘’stratégies et calculs politiques en perspective de la prochaine présidentielle’’ et annonce un ‘’2024 de tous les possibles’’.
‘’A un peu plus de quatre années de la présidentielle, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu. Du président Macky Sall qui semble baliser le terrain pour un troisième mandat à Ousmane Sonko en passant par le leader de Rewi, Idrissa Seck (…) 2024 s’annonce être l’année de tous les possibles’’, insiste le journal du groupe Sud communication.
Le Soleil s’est éloigné de ces préoccupations en mettant le focus sur le football. Le quotidien national évoque notamment la nomination de Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye et Kalidou Koulidaly pour les trophées individuels de la Confédération africaine de football (CAF).