Elle s'est éteinte il y a quelques jours à l’âge de 93 ans… Colette Senghor continuait de vivre en Normandie, où elle avait vécu avec son mari, Louis Léopold Senghor, l'ancien président sénégalais. Son successeur, Abdou Diouf est venu lui rendre hommage.
Reportage.
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"DIRE LUXE ET AFRIQUE DANS LA MÊME PHRASE NE DEVRAIT PAS CHOQUER"
La styliste et femme d’affaires, Adama Paris projette d’ouvrir une usine à Dakar pour mettre en commun les métiers traditionnels du vêtement
Le Monde Afrique |
Laureline Savoye et Mariama Darame |
Publication 23/11/2019
Adama Ndiaye, plus connue sous le nom d’Adama Paris, fourmille d’idées quand il s’agit de mettre en valeur les modes africaines. Fondatrice de la Dakar Fashion Week (2002), de la Black Fashion Week à Paris (2012) et de Fashion Africa TV (2014), la créatrice sénégalaise doit ouvrir, après celui de Paris, six concept storesde sa marque, Saargale, dans plusieurs villes africaines.
L’objectif est de valoriser les créateurs, artistes et artisans qui travaillent sur le continent. Adama Paris a reçu Le Monde Afrique dans son nouveau concept store Saargale à Paris pour raconter son parcours et ses projets.
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MBEUBEUS DEVIENT INCONTRÔLABLE
La ville poubelle à l'expansion galopante arrive à saturation et se transforme en une bombe écologique et sanitaire. Tout autour de la décharge, des habitants n’en peuvent plus et des voix s’élèvent pour dénoncer le désastre en cours
TV5 Monde Afrique |
Antoine Delpierre William de Lesseux, Cheick Berthé |
Publication 23/11/2019
Au Sénégal, non loin de Dakar, les ordures des quelques 3 millions d’habitants de la région de la capitale sont déversées directement dans une décharge à ciel ouvert. Son nom : Mbeubeuss. Aujourd’hui, cette ville poubelle à l'expansion galopante et incontrôlable arrive à saturation et se transforme en une bombe écologique et sanitaire. Des voix, comme celle de l'artiste électro française Suzane, s’élèvent pour dénoncer le désastre en cours.
Vu du ciel, c’est une ville tentaculaire, à l’urbanisation galopante, qui s’étend sur 114 hectares, l’équivalent de près de 200 terrains de football. À deux mille pieds d’altitude, on distingue des bâtiments, des rues, des véhicules qui circulent. Mais une fois au sol, Mbeubeuss se dévoile.
Bienvenue dans la décharge à ciel ouvert de Dakar, une des plus grandes du monde. En fait de bâtiments, des montagnes de déchets plutôt. Dans ses allées, les camions venus de la capitale sénégalaise et de sa banlieue déversent de quoi bâtir des quartiers entiers de détritus, par blocs d’ordures sédimentées sur les lieux.
Pour certains, une aubaine
Dans cette ville monstre d’insalubrité, où l’odeur irrespirable et les fumées dues à la décomposition imprègnent tout corps étranger, des gens vivent. On les appelle les "récupérateurs”. Pour ces quelques 2000 travailleurs informels, ce qui ne sert plus ou doit être jeté devient une ressource. Moda Ndiaye est l’un d’entre eux. Sur le site, le sexagénaire fait partie des anciens. L’homme, très attaché à son métier, nous décrit son activité comme une industrie. Lui, s’est spécialisé dans la récupération des toiles imperméables. À la revente, il en tire 25 000 francs CFA par semaine, près de 40 euros. "La majeure partie ce sont des soutiens de famille" explique-t-il. Pour lui, l’endroitest "une montagne d’or. Rien n’est perdu, même le sable on le récupère, on le vend. Tout est à gagner". Ou tout à perdre.
À quelques centaines de mètres de là, la petite unité agricole de Serigne Sène subit les fumées et les émanations de gaz toxique de la décharge. Installé ici depuis les années 1990, il aimerait pouvoir partir : "Macky Sall doit nous aider face à la situation de la décharge. Moi, il faut qu’on me trouve un autre endroit pour poursuivre mon activité. C’est intenable. Et si possible, enlever la décharge, car on a de plus en plus de mal à respirer", explique-t-il.
Tout autour de la décharge, des habitants qui n’en peuvent plus. Mécanicien, Ibou Faye, doit souvent passer à proximité de la décharge. L’homme se dit victime des boues jugées toxiques qui sont relâchées par les ordures : "À chaque fois que je [vais] travailler je passe par Mbeubeuss. À chaque fois que je passe dans la boue, ça me fait des blessures au pied et ça fait mal. Ça ne brûle pas mais après le soir ça gratte, ça fait mal, en grattant ça fait des boutons", se plaint-il.
Mbeubeuss, bombe écologique et sanitaire ?
L’État veut bien le reconnaître. La situation actuelle n’est pas tenable. Ouverte en 1968, la décharge devait être provisoire, mais les autorités ne s’y sont intéressées qu’en 2015, lors de la création de l’Unité de coordination pour la gestion des déchets du pays (UCG). Sa fermeture et son transfert avaient été décidée en 2012. Mais aujourd’hui, le discours a changé. Il s’agit maintenant de “résorber” Mbeubeuss. Selon El Hadj Mamadou Dieng, adjoint au coordonnateur de la décharge (UCG), il faut changer l’image de la décharge : "On ne verra plus de feux. On va installer des structures aux normes, et même un centre de tri et de compostage".
Mais en attendant, aucun calendrier en vue de l’installation de ces structures. Face au manque d’investissement de l’État, les habitants et les riverains vont organiser une manifestation pour demander que des mesures soient prises. Rassemblement prévu dans quelques semaines, le 14 décembre prochain.
Un clip pour dénoncer cette situation
Le déclic, pour la chanteuse Suzane, s’est pourtant produit loin de Dakar. C’est lors d’une tournée en Chine que l’artiste électro française de 28 ans prend conscience : "La couleur du ciel, à Shanghai, les Chinois ne la voient pas tous les jours. Je me suis rendue compte que je ne voyais pas le visage des gens avec cet épais nuage noir constant", raconte-t-elle. "C'est un futur apocalyptique, c'est très triste d'en arriver à ça, et en Chine ils en sont déjà là".
Germe alors l’idée de tourner un clip pour "montrer la réalité des déchets". C’est à ce moment que la tristement célèbre décharge à ciel ouvert de Mbeubeuss dans la banlieue de la capitale sénégalaise s’impose comme le décor pour son morceau "On a cassé la planète, il est où le SAV ?".
SERIGNE MOUNTAKHA RÉCONCILIE WADE ET MADICKE
Après avoir réconcilié Abdoulaye Wade et Macky Sall lors de l’inauguration de la grande mosquée Massa likoul Jinane, le khalife général des Mourides vient de recoller les morceaux cassés entre le secrétaire général national du Pds et Me Madické Niang
Et de deux ! Après avoir réconcilié Abdoulaye Wade et Macky Sall lors de l’inauguration de la grande mosquée Massa likoul Jinane, le khalife général des Mourides vient de recoller les morceaux cassés entre le secrétaire général national du Pds et Me Madické Niang.
«Le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a envoyé le vendredi 15 novembre 2019 son frère Serigne Issakha Mbacké, ancien ambassadeur auprès du Président Abdoulaye Wade, pour lui transmettre un message en deux points dont l’un porte sur ses relations avec Madické Niang.
Le messager a indiqué au Président Wade que le khalife souhaitait sa réconciliation avec Madické Niang», rapporte un communiqué du secrétaire national chargé de la communication du Pds. Selon Mayoro Faye, Me Wade a répondu que le vœu du khalife a pour lui valeur de ndiguël (consigne) et que le marabout peut, dès lors, «considérer la réconciliation comme déjà faite».
Serigne Issakha Mbacké a rappelé que sa démarche fait suite au «souhait» exprimé au khalife par l’ancien ministre des Affaires étrangère de Wade de se réconcilier avec son ancien mentor. Me Niang avait déclaré d’ailleurs qu’il n’avait voulu «ni occuper ni louer la maison de Fann qu’il avait prêtée au Président Wade, ajoutant que les clefs étaient toujours sa disposition».
Le coup de fil entre Wade et Madické
De la même manière, l’émissaire de Serigne Mountakha Mbacké a aussitôt appelé Me Madické Niang pour l’informer de la mission qu’il était en train d’effectuer auprès de Me Wade et que, «sur instruction du khalife général des Mourides, aussitôt son entretien terminé, il s’acheminait vers lui».
Ce que Serigne Issakha Mbacké a fait. Et mieux, souligne le communiqué, il a établi le contact téléphonique entre les deux personnalités qui ont «échangé quelques mots d’amabilité». A la suite de quoi, le candidat malheureux à la Présidentielle du 24 février dernier a annoncé qu’il était «prêt à se rendre au domicile du Président Wade selon sa convenance».
Retour sur le divorce
Le divorce entre Abdoulaye Wade et Madické Niang a été consommé à quelques mois de l’élection présidentielle. Le second estimait que le Pds devait avoir un plan B puisque la candidature de Karim Wade n’était pas évidente. Ce qui avait mis Wade-père dans tous ses états, décidant même de retirer la présidence du groupe parlementaire de l’opposition à Me Niang. Mais Wade n’en avait pas fini. Il publie une lettre salée en septembre 2019 dans laquelle il martèle qu’il n’y aura pas de plan B, accusant d’ailleurs Me Niang d’être «téléguidé» par Macky Sall.
Et dans sa réponse, Me Madické Niang avait fait part de sa «grande déception» que «le Président Wade ait pu se tromper sur (son) compte». C’est de là qu’est partie sa candidature. Une fissure abyssale entre les deux au point que le chef des Libéraux avait demandé à ses militants de voter qui ils veulent sauf Macky et Madické Niang.
Aujourd’hui que la réconciliation est actée, se posent aussi d’autres questions. Madické Niang retournera-t-il chez Wade alors qu’il vient, avec Idrissa Seck, Issa Sall, Pape Diop, Malick Gakou, Hadjibou Soumaré de mettre en place une grande alliance qui sera une «force politique au service exclusif de la défense des intérêts du Peuple sénégalais» ?
LES FAMILLES DEMANDENT A L’ETAT DE LES DEDOMMAGER
Venues de Gadaye, Tivaouane Peulh, Guéréo, Darou Salam et des HLM Maristes et réunies en Collectifs, les victimes de Démolition de maisons à Dakar ont marché hier dans les rues de Dakar.
Venues de Gadaye, Tivaouane Peulh, Guéréo, Darou Salam et des HLM Maristes et réunies en Collectifs, les victimes de Démolition de maisons à Dakar ont marché hier dans les rues de Dakar. Ces nombreuses victimes soutiennent qu’elles en ont marre du silence des autorités alors que la justice a tranché et demandé à l’Etat de les dédommager..
Plusieurs organisations et d’associations de victimes ont participé hier à une grande marche initiée par le Collectif des Victimes de Démolition de Maisons à Dakar. A la Place de l’Obélisque d’où est parti le cortège composé de plusieurs collectifs de victimes de démolition dont ceux de Gadaye, HLM maristes, Guéréo, Tivaouane Peulh, Darou Salam Beigne Bi, les manifestants ont interpellé le Président Macky Sall à qui elles demandent d’appliquer la décision rendue par la Justice dans certains cas, comme celui de Gadaye. Ces personnes dont les maisons ont été démolies disent en avoir marre des lenteurs administratives. Elles menacent de passer à une vitesse supérieure si les autorités ne réagissent pas face à cette situation qui, selon elles, a assez duré.
Selon les manifestants, les familles victimes de ces démolitions sont au nombre de 1976 et attendent depuis 38 mois la matérialisation des promesses faites par les autorités. Lesquelles avaient annoncé que les familles impactées seront rétablies dans leur droit. Mais jusque-là, rien n’a été fait, selon les membres des collectifs. «Nous réclamons nos terres et sommes prêts à y laisser nos vies. On ne permettra à personne de venir construire sur des terres qui nous ont été volées», a martelé Fatou Ngom, une victime habitant Gadaye.
Pour El Hadji Maguèye Diop, l’Etat doit indemniser ceux qui sont encore en vie, car beaucoup de victimes ne sont plus de ce monde. «L’Etat doit prendre ses responsabilités et payer les familles qui souffrent de location», affirme M. Diop, membre du Collectif des Victimes. A propos du dossier de Gadaye où 254 familles ont vu leurs maisons détruites, renseigne-t-on, la justice a ordonné que les familles soient dédommagées.
Toutefois, se plaignent les victimes, la personne à l’origine de ces démolitions se pavane dans Dakar sans être inquiété. Le Front populaire Anti-impérialiste-France Dégage (Frapp-France Dégage) et le Forum Social Sénégalais ont pris part à cette marche qui est partie de la Place de l’Obélisque pour finir au rond-point de la RTS.
STUPÉFIANT !
Les données fournies dans le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue montrent qu’au Sénégal le cannabis est la drogue la plus saisie
Les données fournies dans le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue montrent qu’au Sénégal le cannabis est la drogue la plus saisie. Le document qui s’est intéressé à la période 2014-2017 renseigne que les saisies ayant enregistré une baisse en 2015 ont augmenté les années suivantes. Comme l’attestent les dernières saisies opérées cette année qui sont estimées à presque 2 t de cocaïne.
Le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue (Wendu), couvrant la période 2014-2017, qui vient d’être publié, a donné des informations sur la situation au Sénégal. Le document renseigne que la quantité de drogue saisie en 2014 était bien supérieure à celle de 2015. Les données montrent aussi que les saisies ont augmenté en 2016 et 2017.
Concernant le type de substance, il ressort du document que le cannabis reste la drogue la plus saisie pendant les quatre années avec 4 620 kg en 2014, 1 345 kg en 2015, 10 mille 768 kg en 2016 et 12 mille 798 kg en 2017. Le rapport informe que la saisie de cocaïne a eu tendance à baisser de 2014 à 2016, mais a augmenté en 2017.
Les données font état de 31,86 kg de cocaïne saisis en 2014, 4,26 kg en 2015, 0,87 kg en 2016 et 2,25 kg en 2017. S’agissant des arrestations, le document informe que le nombre de personnes arrêtées augmente chaque année. De 159 en 2014, le nombre de personnes interpellées est passé à 176 en 2015, 394 en 2016 et 1 224 en 2017. Les auteurs du rapport soulignent que 90% des personnes arrêtées sont des hommes.
Parlant de la consommation des stupéfiants, le rapport montre qu’en 2014, le cannabis était la drogue la plus utilisée (à l’exclusion de l’alcool) par les toxicomanes au Sénégal avec 95,2% des personnes en traitement. Ce chiffre, selon le document, est tombé à 91% en 2016 et à 89% en 2017. Il est souligné que l’héroïne représentait 4% en 2015, 1,5% en 2016 et 4% en 2017.
En outre, les auteurs du document renseignent qu’en 2017, 630 personnes (4,1 personnes pour 100 mille habitants) ont été traitées pour alcoolisme au Sénégal. Les auteurs du rapport qui se sont intéressés à l’âge des consommateurs de drogue informent qu’en 2016, 45% des consommateurs de drogue au Sénégal étaient des jeunes âgés entre 20 et 29 ans. En 2017, ce groupe d’âge représentait 47% des consommateurs de drogues.
Le deuxième âge, informe le rapport, est composé de personnes âgées de 30 à 39 ans. L’étude montre aussi que la voie d’administration la plus courante est l’inhalation, représentant 77% en 2016 et 78% en 2017. Elle est suivie de l’ingestion orale qui était de 18,5% en 2016 et 16% en 2017. Le nombre de cas de consommation signalés a été aussi mis dans le document.
Ainsi en 2015, 4 825 cas de consommation de substances ont été signalés. Ce chiffre est passé à 4 917 en 2016 avant de baisser à 4 194 en 2017. Le rapport précise qu’en 2016 et 2017, 15% de ces cas étaient nouveaux. 47% des consommateurs âgés entre 20 et 29 ans Il faut noter que le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue fournit des informations sur la situation en matière de drogue sur la base des dernières données communiquées par les Etats membres de la Cedeao ainsi que la Mauritanie.
L’objectif de ce rapport, fruit de la collaboration entre la Cedeao, l’Onudc et l’Union européenne, est de «fournir aux décideurs les éléments nécessaires afin de prendre des décisions politiques et pratiques fondées sur des données probantes». Le rapport met l’accent sur le contrôle des drogues, les troubles liés à la consommation et le traitement des toxicomanes. Il présente ainsi la vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest «face à ces phénomènes qui créent un problème de santé publique et de sécurité, et une menace pour la bonne gouvernance, le développement et la paix dans la région».
Concernant les pays de la Cedeao, le rapport montre que «le cannabis, la cocaïne, les opioïdes et les substances de type amphétamine (principalement la méthamphétamine) ont été les principales drogues saisies dans la région entre 2014 et 2017».
Cette période, d’après les auteurs du document, «a enregistré une diminution des saisies de cannabis et, d’autre part, une augmentation alarmante des saisies de Tramadol, indiquant une augmentation de l’usage non médical des opioïdes pharmaceutiques». Selon les données, «les saisies de Tramadol se sont multipliées, passant de 17 tonnes en 2014 à 170 tonnes en 2017».
«AVEC TOUS LES MECANISMES MIS EN PLACE, RIEN NE MARCHE POUR LES JEUNES»
Selon le directeur de la microfinance, Oumar Cissé, rien ne marche pour les jeunes.
L'école de formation Ipg/Isti a organisé hier un panel sous le thème: «La micro finance, levier de l'entreprenariat des jeunes diplômés». Cette rencontre avait pour objectif d'inciter les jeunes à s'investir dans l'entreprenariat. Selon le directeur de la microfinance, «rien ne marche pour les jeunes».
Selon une enquête de l’Ands, la population sénégalaise est majoritairement jeune. Beaucoup d’entre eux sont des chômeurs. C’est dans ce sens que l’Etat du Sénégal a mis en place beaucoup de mécanismes de financement pour aider les jeunes à entreprendre des projets, puisque le marché de l’emploi est saturé. Mais, malgré la prolifération des mécanismes de financement, le chômage des jeunes augmente de jour en jour. C’est pour trouver des solutions durables que le groupe Ipg/Isti a organisé un panel sur l’entreprenariat des jeunes. Le directeur de la microfinance, Oumar Cissé, estime que le chômage est plus élevé au niveau des jeunes, donc rien ne marche pour eux. Parce que «30% des jeunes n'ont pas de qualifications. Les personnes sans diplômes représentent 40% des chômeurs, contre 60% de jeunes diplômés.
L'emploi salarié est faible et il a montré ses limites», a-t-il expliqué. Selon lui, on utilise les instruments de l'Etat pour financer des proches. Ces nombreux mécanismes de financement ne permettent pas de résoudre le problème du chômage des jeunes, donc il faut privilégier l'entreprenariat».
En outre, il est revenu sur le taux élevé d’intérêt dans le secteur de la microfinance. Selon lui, le taux élevé dans les institutions financières est une problématique du secteur, mais il faut préciser que ce n'est pas illégal. «Le Sénégal dans l'espace Uemoa a les taux d'intérêt les plus bas. C'est élevé parce que les institutions de microfinance ont des coûts opérationnels. Il y'a des coûts du risque. Nous allons travailler, de concert avec l'Uemoa à diminuer le taux dans les institutions de microfinance», promet-il.
Pour sa part, la directrice exécutive de Jokkolabs, Fatim Niang Niox, affirme que l’on ne naît pas entrepreneur. «L'Etat manque de structuration dans ses mécanismes de financement. Il y'a beaucoup d'agence qui ont été créées et que l’on ne voit plus. Je ne vais jamais financer un entrepreneur qui n’est pas prêt. Si vous ne payez pas, on vous envoie des huissiers ; mais il fallait les accompagner avant de leur donner de l'argent», explique-t-elle.
A l’en croire, chaque africain a une idée de projet, parce que nous ne sommes pas dans une société individualiste. Cependant, elle est revenue sur le manque de structuration des mécanismes de financement de l’Etat. «Ce manque de structuration dans les mécanismes fait qu'il n'y a pas une grande portée sur les chiffres. Je connais des entrepreneurs qui ont des crédits dans presque toutes les structures de microfinance, parce que le montant de financement pour leur projet est insuffisant. Ce qui fait qu'ils sont obligés de rembourser en ne créant pas aucune valeur ajoutée pour leur pays. Il leur faut un accompagnement», prône-t-elle.
LES REGRETS DE THIONE BALLAGO SECK
Il est amer, mais il tient debout : Le chanteur Thione Seck, qui éprouve des regrets concernant son projet Cedeao en chœur, lancé il y a 5 ans
Le chanteur Thione Ballago Seck regrette avoir lancé son ambitieux projet «Cedeao en chœur» il y a 5 ans. Malgré les difficultés et les contraintes, le chanteur ne veut pas revenir sur sa parole et va le concrétiser pour montrer que le mbalax est exportable et qu’il est un musicien «hors pair».
Il est amer, mais il tient debout : Le chanteur Thione Seck, qui éprouve des regrets concernant son projet Cedeao en chœur, lancé il y a 5 ans, en mesure déjà les conséquences alors qu’il est toujours en laboratoire. «Si c’était à refaire, Thione Seck se serait limité à Thione Seck tout court. Mais je n’aurais pas lancé ce projet parce que ça prend de l’énergie, du temps, ça m’empêche de dormir et c’est très coûteux. Et sur le plan sanitaire, j’en paie les frais», a-t-il confié hier lors du lancement des «versions casaçaises» de ce projet aussi ambitieux qu’utopique.
Le leader du Ram Daan garde intacte son envie de réaliser ces séries d’albums : «Si je savais que ça allait se passer ainsi, je n’allais jamais m’engager. Vous savez avec mon âge avancé, je ne peux pas gérer tout cela. Des fois en tournage, j’ai des vertiges. Mais je ne peux plus reculer, c’est moi qui l’avais promis, je n’ai pas le choix. Et je ne veux pas qu’on se moque de moi.»
En tout cas, la première partie des «versions casaçaises» du projet musical va sortir le 5 décembre prochain. Pourquoi ? «Parce que, explique M. Seck,les artistes çasaçais ont été les premiers à avoir participé à ce projet. Pour l’heure, les Cd et les clés ne sont pas disponibles.
Les sons seront sur YouTube le temps de conclure avec les autres chanteurs. 17 voire 19 artistes de la Casamance vont passer, mais il y aura des tournages demain (aujourd’hui) et aprèsdemain (demain), car je ne peux pas prendre tout le monde.
Ça va prendre du temps. Ils sont au nombre de 32 voire 33. C’est pourquoi il y a une première et une deuxième partie», assure Thione Seck. Il faut savoir que Cedeao en chœur, qui est un projet ambitieux,réunit plusieurs artistes du Sénégal et des pays de l’Afrique de l’Ouest qui avoisineraient plus de 960 participants. Thione Seck l’a initié pour marquer son empreinte dans la musique sénégalaise et africaine. Car, dit-il, «je suis dans mon dernier virage en musique et je me suis dit je vais faire chanter mes confrères africains».
Il détaille le projet : «C’est moi qui ai écrit les textes et les autres ethnies vont les traduire dans leur propre langue. Et moi, je vais traduire en retour en français.» Thione Seck a initié cette série d’albums pour relever un défi : Montrer à ceux qui soutiennent que le mbalax n’est pas exportable qu’ils ont tort : «J’ai voulu prouver le contraire. Tous ceux qui ont participé dans ce projet ont chanté en mbalax.
Donc, il peut être exporté. Si on veut que le mbalax avance, il faut le soutenir. Il y a la volonté politique qui manque dans la gestion de la musique sénégalaise.» Ballago père estime que les musiciens nigérians ne sont pas meilleurs que les Sénégalais, mais ils sont mieux soutenus. «Ils y mettent des milliards. C’est pourquoi ils sont au sommet. Si le mbalax était bien soutenu, on aurait dépassé ce stade-là», fait-il remarquer.
Il y a aussi un ego personnel à satisfaire via Cedeao en chœur : «J’ai initié le projet pour que les gens sachent aussi que je suis un chanteur hors pair.» Evidemment !
CHANGEMENT DE LIEU ET HOMMAGE A RANDY WESTON
La 28ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis aura lieu du 27 mai au 1er juin 2 020 à Saint-Louis. L’annonce a été faite hier par Me Ibrahima Diop président de l’Association Saint-Louis/Jazz.
La 28ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis aura lieu du 27 mai au 1er juin 2 020 à Saint-Louis. L’annonce a été faite hier par Me Ibrahima Diop président de l’Association Saint-Louis/Jazz. Pour cette édition, le président soutient que toutes les dispositions sont prises pour transférer les concerts du « In », qui se tenaient sur la place Faidherbe en travaux, vers une autre place plus grande et située à la Pointe Nord de l’île de Ndar. Un hommage sera rendu à Randy Weston, dont le nom restera à jamais lié à l’histoire de ce festival. Il est envisagé la production d’artistes de renom, tels que Ron Carter, Cheikh Tidiane Seck, Bassekou Kouyaté, Pascal Bocar Thiam, Manu Dibango, l’orchestre de Randy Weston et d’autres musiciens tout aussi talentueux.
«L’édition 2019 de portée mondiale, pourrait être pour SaintLouis/Jazz une belle tribune pour la sensibilisation sur des questions de l’heure, relatives notamment à l’environnement, au regard neuf qu’on doit avoir sur l’immigration, le patrimoine architectural de Saint-Louis, 20 ans après son classement par l’Unesco », Ces propos sont de Me Ibrahima Diop, président de l’Association Saint-Louis jazz.
D’après lui, la vingt-huitième édition qui se prépare activement sera rehaussée par la présence de sommités et va se dérouler ailleurs. «Sont attendus des chercheurs et panélistes de renom, tels que les Professeurs Souleymane Bachir Diagne, Mame Moussé Diagne, Pathé Diagne, linguiste, le Pr Ibrahima Thioube, Historien et Recteur de l’Ucad, le Pr Amadou Moustapha Sourang, ancien ministre de l’Education nationale, etc.
Des projets de jumelage entre la ville de Saint-Louis du Sénégal et Saint-Louis du Missouri (Louisiane), les ponts entre le delta du Mississipi et le delta du fleuve Sénégal, seront agités, ainsi que le jumelage-retour entre Saint-Louis du Sénégal et la ville de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, qui présentent beaucoup d’apparentements», renseigne notre interlocuteur. S’agissant du changement de lieu, il indique que celui-ci est dû aux travaux de requalification de la place Faidherbe, qui s’effectuent actuellement, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement touristique.
HOMMAGE à RANDY WESTON
«Dans sa musique et dans bien d’autres styles de jazz affiliés, certains d’entre nous n’entendent peut-être que du bruit: celui d’un art aux ramifications abstraites, qui ne s’offre pas facilement. Pourtant, à travers son swing américain, il puisait sa source dans les cultures africaines qu’il a toujours voulues connaître, apprivoiser et maîtriser. Cheikh Anta Diop qu’il avait rencontré en 1985 à Dakar et qu’il a, depuis lors, considéré comme son mentor, a joué un rôle prépondérant dans cette affirmation de son identité africaine dans une Amérique où être noir était presque une honte», révèle le notaire.
Poursuivant, il rappelle que pendant plus de cinquante ans, Randy façonnera un vocabulaire hybride, pétri de blues et de rythmes hérités des traditions africaines, faisant de lui, un pianiste dont l’essence musicale et la matrice patrimoniale, sont bel et bien négro africaines. « C’est peut-être là où il faut aller chercher la quintessence de ses collaborations fructueuses avec les différents musiciens, tels que Doudou Ndiaye Rose, Abdallah El Gourd, Majid Bekkas et bien d’autres. Ce sera un prétexte pour Saint-Louis/Jazz, à travers ce projet, d’offrir aux mélomanes de l’édition 2020, des créations artistiques inédites, retraçant ces belles collaborations avec des musiciens», promet-il ajoutant qu’ « à travers cet hommage mérité que le festival international de jazz de Saint-Louis compte lui rendre, Randy Weston, de là où il se trouve aujourd’hui, sourira certainement, puisqu’il trouvera réponses à toutes ces questions qu’il s’est inlassablement posées au cours de son existence ici-bas et sans lesquelles il n’aurait peut-être pas fait briller de si belle manière un jazz dont la sève nourricière africaine demeurera à jamais inaltérable ».
Dans cette perspective, et en collaboration avec Me Barra Diokhané, Avocat à la Cour, Critique d’art et ami de la famille de Randy, des négociations sont en cours avec les musiciens qui accompagnaient ce dinosaure du Jazz.
ITINÉRAIRE D'UN TOUCHE-À-TOUT
Pur produit de l’école coranique, Seydina Fall alias Bougazelli a longtemps trimé (vendeur de ticket au poste de santé, faux-lion, joueur de foot, dj…) avant de devenir un député à l’Assemblée nationale. Il vient de passer sa première nuit à Rebeuss
Pur produit de l’école coranique, Seydina Fall alias Bougazelli a longtemps trimé avant de devenir un député à l’Assemblée nationale. Un poste qu’il vient de quitter il y a quelques jours après avoir rendu sa démission, suite à l’éclatement de l’affaire des faux billets. Avant de franchir les portes de l’Hémicycle, en 2012, le député de Guédiawaye a presque touché à tout : faux-lion, joueur de football dans son quartier de Fith Mith, vendeur de tickets au poste de santé ou encore membre du comité qui est chargé de faire la quête pour la mosquée du quartier.
Le Baye Fall de Macky Sall qui a passé, hier, sa première nuit en prison manquera à l’Assemblée nationale lors du marathon budgétaire au cours duquel il répliquait à chaque attaque venant de l’opposition. A l’Assemblée nationale, il est connu comme un des plus grands défenseurs de son patron, le président de la République, mais aussi des ministres qui passent devant les députés lors du vote annuel des différents budgets. Ses prises de parole sont toujours marquées par des attaques envers les députés de l’opposition.
Seydina Fall, plus connu sous le surnom de Bougazelli qu’il tient de l’ancien joueur et gardien de but de l’Espoir de Bignona, Léopold Bougazelli, n’hésite pas à imiter la manière dont parlent certains députés lors de ses interventions. Lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale, c’est le député Mamadou Diop Decroix qui a été victime du côté comédien de l’élu. Ce qui avait fait rire ses camarades de la majorité.
En 2017, lors du vote du Code de la presse, ce militant de l’Alliance pour la République avait passé ses minutes de temps de parole à imiter un célèbre « revueur » de presse d’une radio de la place. Natif de Guédiawaye il y a cinquante ans, l’élu de la majorité est décrit comme un homme qui sait tout faire. «Il a presque touché à tout», nous a dit un habitant du quartier où a grandi Seydina Fall alias Bougazelli.
De joueur de football, il a longtemps animé ce quartier de la commune et bien d’autres de la banlieue avec les séances de «Simb», ou faux-Lion, dans la troupe de Sadio Ndiaye. «Il a été vendeur de tickets au dispensaire du quartier, joueur de football, animateur lors des soirées musicales ou « foureul » et dirigé les quêtes pour la mosquée du quartier », ajoute notre interlocuteur. Pour d’autres, c’est un homme qui a toujours été obnubilé par le luxe. C’est pour cette raison qu’il a l’habitude de fréquenter des gens plus riches que lui, comme des Directeurs Généraux, des ministres et autres hommes d’affaires. C’est sans doute ce qui le pousse souvent à porter des combats d’autrui contre des hommes du camp de l’opposition ou même du parti au pouvoir. C’est ce qui lui a valu d’être surnommé le Baye Fall de ces derniers, dont le président de la République qu’il prend toujours de défendre devant chaque attaque venant des adversaires, notamment de l’opposition.
Récemment, malgré l’interdiction de parler du troisième mandat par le président de l’Alliance pour la République, Macky Sall, il est monté au front pour prendre le contre-pied de Moustapha Diakhaté et Sory Kaba, limogés pour avoir soutenu que le chef de l’Etat entame son dernier mandat. Pour «Bouga » comme l’appellent les intimes, son patron a le droit de briguer un troisième mandat sans même expliquer le fondement de ses propos.
Son statut de défenseur des responsables du parti au pouvoir fait dire à certains qu’il est un courtier politique, car monnayant toujours ses prises de position. Marié à deux femmes et père de cinq enfants, le député est considéré par le voisinage comme un homme au caractère jovial et accessible, malgré son statut de député et responsable de l’Alliance pour la République dans le département de Guédiawaye. Ils sont nombreux ces sénégalais devenus El Hadj ou Adja grâce à lui pour leur avoir offert des billets pour la Mecque.
Seydina Fall Bougazelli, qui a démissionné du Parti Démocratique Sénégalais le même jour que son patron Macky Sall en 2008, s’est toujours imposé comme responsable malgré la présence d’autres ténors du parti militant dans la localité. Depuis 2012 il a toujours fait partie des listes pour les élections législatives. Il est à son deuxième mandat de député à l’Assemblée nationale.
Fin défenseur des ministres lors des plénières pour le vote du budget, il sera un défenseur de moins pour ces derniers et manquera beaucoup à ses collègues, car il a démissionné de son poste dès l’éclatement de cette affaire de faux billets de banque et a déjà passé, hier, sa première nuit à Rebeuss, qu’il connaît pour y avoir séjourné en 1988, au lendemain de l’élection présidentielle. Mandataire pour le Pds, il avait saccagé une urne.