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27 juillet 2025
«J’AI ENVIE DE PARLER, MAIS JE NE PEUX PAS»
Aliou Sall a été entendu, hier, par le Doyen des Juges d’Instruction dans le fond de l’affaire Pétro-Tim. Une affaire dans laquelle le frère du président de la République est mis en cause par la chaine britannique «BBC».
Aliou Sall a été entendu, hier, par le Doyen des Juges d’Instruction dans le fond de l’affaire Pétro-Tim. Une affaire dans laquelle le frère du président de la République est mis en cause par la chaine britannique «BBC». Après son face-à-face avec le juge du premier cabinet, le maire de Guédiawaye s’est montré laconique.
Principal mis en cause dans l’affaire Petro-Tim éventée par la chaine britannique «BBC», Aliou Sall a déféré hier à sa convocation devant le Doyen Juge d’Instruction (Dji). C’est exactement à 12 heures 46 minutes que le maire de Guédiawaye a franchi l’entrée du Palais de Justice. Emmitouflé dans un boubou traditionnel de couleur blanche, le frère du président de la République est arrivé à bord d’une Mercedes bleue de nuit. Quand il entrait dans le bureau du juge d’instruction, il était 13 heures 11 minutes. Il n’y est ressorti qu’à 15h58mn.
Assailli par la presse à sa sortie de l’audition, le maire de Guédiawaye a tenu à jouer aux stars. C’est à peine s’il a répondu aux questions des journalistes. «Que voulez-vous que je vous dise ?
Souhaiteriez vous que je retourne au bureau du juge ?», rétorque-t-il dans un premier temps. Face à l’insistance des journalistes, il a lâché quelques mots, mais pour ne rien dire en fait. «On ne peut pas évoquer les dossiers qui sont en instruction. J’aimerai bien le faire, mais je ne peux pas. Je donne ma langue au chat», a-t-il lâché avant de s’engouffrer dans sa rutilante voiture.
A noter que cette audition de Aliou Sall entre dans le cadre du traitement judiciaire du scandale «à 10 milliards de dollars» révélé par la Bbc. Le maire de Guédiawaye est accusé d’avoir touché des pots de vin lors de la cession des blocs pétroliers et gaziers. Suite au développement de cette affaire, il avait fini par quitter son poste de Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
En effet, dans le dossier PétroTim, le procureur de la République avait lancé un appel à témoins, suite à la diffusion de l’enquête de la chaîne britannique. La Division des Investigations Criminelles (Dic) a bouclé son enquête et transmis le dossier au procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. Ce dernier a envoyé le rapport au Doyen des juges pour l’ouverture d’une information judiciaire. Le magistrat instructeur a démarré ses auditions. Et les 26 témoins qui ont eu à défiler devant la Dic devront tous repasser face au Dji.
CHEIKH DIOP SONNE LA REVOLTE DES ORGANISATIONS SYNDICALES
L’annonce de la hausse du prix de l’électricité qui sera effective à partir du 1er décembre est jugée inacceptable par le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/Force du changement (Cnts/Fc).
L’annonce de la hausse du prix de l’électricité qui sera effective à partir du 1er décembre est jugée inacceptable par le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/Force du changement (Cnts/Fc). Cheikh Diop estime en effet qu’une hausse doit être accompagnée par l’amortissement du pouvoir d’achat des consommateurs à travers une augmentation de salaires généralisée dans le secteur privé.
Le secrétaire général de la Cnts//Fc sonne la révolte. Cheikh Diop monte au créneau pour faire capoter la décision des autorités gouvernementales d’augmenter le prix de l’électricité. Hier en marge de l’atelier d’intégrité sur le contenu local des hydrocarbures, le syndicaliste a manifesté sa désapprobation totale contre la hausse du prix du courant.
Considérant qu’une organisation syndicale n’est jamais d’accord avec une hausse, le leader de la Cnts/Fc estime toutefois que cette décision peut être tolérée à condition que certains préalables soient respectés. «Une hausse de prix de biens et de services doit toujours être accompagnée par l’amortissement du pouvoir d’achat. Mais aujourd’hui, cela est difficile d’autant que les négociations sur les augmentations de salaires généralisées dans le secteur privé et sur les réformes de la convention collective nationale interprofessionnelle tardent. Pendant ce temps, une hausse est annoncée. Cette hausse viendra alourdir le pouvoir d’achat des travailleurs et les organisations syndicales ne pourront pas l’accepter», a martelé le syndicaliste.
A l’en croire, les syndicats affiliés à la Cnts/Fc souhaitent que les négociations sur les salaires avancent en vue d’amortir un tant soit peu la hausse qui s’annonce. «Nous allons nous battre pour que tout travailleur exerçant dans le secteur privé puisse bénéficier d’une hausse de salaire. Notre combat sera également orienté vers la mise en place d’une convention collective réactualisée, car celle qui est appliquée en ce moment est dépassée et obsolète», indique Cheikh Diop. Sans ces préalables, souligne le patron de la Cnts/Fc, ce sera hors de question pour les syndicats d’accepter une hausse du prix de l’électricité.
10 ANS SANS AUGMENTATION DE SALAIRES
Après avoir rappelé que le patronat est en négociations avec les travailleurs, Cheikh Diop indique qu’une hausse ne peut être décidée par les autorités tant que ce processus n’est pas arrivé à terme. «L’Etat sera obligé de revenir sur la table des négociations. Je ne peux trahir le secret des négociations, mais le patronat nous a donné des garanties pour la satisfaction de nos revendications. Nous espérons que nous n’en arriverons pas à un bras de fer», dit-il avant de rappeler qu’il n’y a pas eu d’augmentation de salaire depuis 2009.
Les étudiants de l’Ucad menacent de bloquer les cours
L’orientation des nouveaux bacheliers dans les universités publiques risque de perturber l’année universitaire. A l’instar des enseignants qui exigent d’abord le respect de certaines conditions, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) abondent dans le même sens. Ils menacent de s’opposer à l’orientation de tous les nouveaux bacheliers. Face à la presse hier, ils ont fixé un ultimatum au ministre de l’Enseignement Supérieur, Cheikh Oumar Hann, jusqu’au 1er décembre prochain. Le porte-parole du Collectif des amicales de l’Ucad, Seydou Abdoul Diop, avertit leur ministre de tutelle que si les mesures d’accompagnement ne sont pas prises, ils vont bloquer tous les enseignements à partir du mois de décembre. Ils invitent également Cheikh Oumar Hann à publier le rapport sur les bourses des étudiants.
La députée Yéya Diallo fait un malaise à Toubab Dialaw
Hier en pleins travaux de l’atelier de sensibilisation sur les «perspectives de genre sous l’ère du budget programme 2020», organisé par le collectif des femmes parlementaire à Toubab Dialaw, la députée socialiste a piqué une crise. Les choses sont allées tellement vite que la peur a gagné ses collègues parlementaires. C’est au moment où personne ne s’y attendait que la jeune députée, visiblement épuisée, s’est affalée au sol. C’était avant même le démarrage de la séance. Elle a été secourue par ses collègues qui, immédiatement, l’ont sortie de la salle de conférence pour l’évacuer au hall qui fait face à la mer. Ce fut un moment de panique. Tous criaient, en même temps : «dénouez son foulard !». Et comme si elles s’étaient passé le mot, elles se sont mise à la ventiler avec des foulards. Après avoir repris les esprits, Yéya Diallo a été conduite dans sa chambre. Puis, ses collègues dont fait appel à un médecin qui est venu la consulter. Selon nos sources, la responsable de la jeunesse féminine socialiste est victime d’une hypertension, due à la fatigue. C’est pourquoi, le médecin lui a conseillé de se reposer pour mieux récupérer.
Atelier des femmes parlementaires
Restons à l’atelier des femmes parlementaires, qui ont réitéré leur engagement à renforcer l’autonomisation de la femme, seul gage d’un développement durable ; surtout que la population sénégalaise est composée, en majorité, de jeunes et de femmes. Pour la présidente de la Commission Santé, population, affaires sociales et solidarité nationale Awa Guèye, il faut regarder dans nos ressources si toutes les personnes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, sont prises en charge. Toutefois, elle estime que des avancées sont notées dans le secteur de l’éducation, avec la réduction des abris provisoire, le financement des femmes, la gratuité des soins de santé pour les enfants âgés de moins de 5 ans et la gratuité de la césarienne. En plus de ces avancées, renchérit Ndèye Mayé Diouf Dieng (représentante du ministre des Finances et du Budget), 21 ministères sectoriels disposent de cellules genre. Ce qui constitue, à se yeux, un acquis important.
Série d’accidents à Dakar
Les accidents de la circulation se multiplient, malgré les campagnes de sensibilisation. Dimanche dernier, un dérapage suivi du renversement d’un véhicule de marque Toyota immatriculé Th 3116H s’est produit sur l’autoroute à péage à hauteur de Sébikotane, non loin de Toglou. Bilan : 06 blessés, dont un cas grave. Il s’agit du nommé Michel Obama, âgé de 39 ans, qui s’est retrouvé avec un traumatisme crânien. Les blessés ont été évacués dans des structures sanitaires de la place, suite au constat effectué par la Gendarmerie de Diamniadio. Un autre accident de la circulation a été enregistrée à Castors, Dakar, où le militaire Malick Wagué, en service au bataillon de la musique principale des Forces armées, a été renversé par un cyclomoteur. Le soldat blessé, a eu un traumatisme et une plaie frontale, selon nos sources. Il a été acheminé à l’hôpital Principal, suite au constat effectué par les policiers du Commissariat central de Dakar.
La Bad accorde 40,9 milliards Fcfa au Sénégal
Le Sénégal a bénéficié d’un financement de 62,5 millions d’Euros soit 40,9 milliards Fcfa du Programme d’Appui à la Mobilisation des Ressources et à l’Efficacité des Réformes Stratégiques du Plan Sénégal Emergent (PSE) phase 1 (PAMRER-I). L’accord a été signé hier à Abidjan, en Côte D’Ivoire par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott et le Directeur général adjoint de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour l’Afrique de l’Ouest, Serge N’Guessan. Ce programme est la première phase d’une série de trois opérations, constituant un appui budgétaire programmatique qui couvre les exercices budgétaires de 2019 à 2021. Le PAMRER-I permettra une amélioration de l’administration de l’impôt, notamment l’élargissement de l’assiette fiscale et le renforcement de l’attractivité du pays.
Le DG de la SNR ratisse large
Le Directeur Général de la Société Nationale de Recouvrement (SNR) Me Bassirou Ngom, est de plain-pied dans l’accompagnement de sa base affective de Niakhar. En collaboration avec ses «Amazones», il a organisé au district sanitaire de Niakhar des journées de consultations médicales sur le cancer du col de l’utérus. A cela, s’ajoute un accompagnement des femmes dans le cadre de leur autonomisation, puisqu’il leur a donné des appuis financiers, avec un suivi régulier des activités menées par les différents groupements qui s’activent dans les villages de la commune. Des dispositions sont prises pour pérenniser la démarche. Et le weekend dernier, Me Bassirou Ngom était encore dans sa base
Colères des Jeunes Afro-Arabes
La Fédération Nationale des Jeunes Afro-Arabes du Sénégal (FNJAS) demande à la Justice de sévir contre le maître coranique qui a enchainé avec du fer ses talibés. Le président de l’association, ElHadji Bachir Sow, déplore le fait que les mesures souvent prises par l’Etat ne soient pas appliquées. Il appelle les autorités à saisir cette occasion pour régler le problème des enfants de la rue et ceux des «Daaras» vivant dans des conditions inhumaines. Les jeunes afro-arabes se réjouissent de l’arrestation du marabout, des parents d’élèves et du soudeur métallique qui a fabriqué les objets permettant au maître coranique de torturer ses élèves. Ils appellent l’Etat à élever le niveau de sanctions. Cependant, ils demandent aux membres des 700 associations regroupant des maîtres coraniques de se mobiliser pour éradiquer ce fléau. La FNJAS soutient que si chaque membre cotisait 5.000 francs CFA, ils pourraient collecter 18 millions de francs CFA. Ce qui pourrait régler, définitivement, le problème des enfants «talibés».
13 cases prennent feu au village de Samba Diama
Il y a eu plus de peur que de mal au village de Samba Diama, dans la commune de Kaymor située dans le Département de Nioro. Un grave incendie s’est déclaré hier dans cette localité, aux environs de 13 heures. Heureusement qu’aucune perte en vie humaine n’a pas été enregistrée, mais des dégâts matériels importants ont été constatés. Puisque treize cases sont consumées, dont 10 à usage d’habitation, deux cuisines et un grenier. Pour le moment, les causes de l’incendie restent inconnues. Mais la Gendarmerie de Keur Ayib, qui procédait au constat de l’incendie circonscrit par les sapeurs-pompiers, a ouvert une enquête.
6 jeunes entendus par la Police de Guédiawaye
Dans certines localités, la violence lors des «Navétanes» se prolonge maintenant par un règlement de comptes à la Police. C’est le cas à Djeedah Thiaroye Kaw où 6 jeunes, accusés d’avoir grièvement blessé un autre après un match de football, ont été convoqués hier à la Police de Guédiawaye. Ils risquent gros, s’il n’y a pas de médiation ou de retrait de la plainte de la victime.
Le présumé meurtrier de Matar Dioum en Suède arrêté
Un homme de 27 ans a été arrêté jeudi dernier pour le meurtre de Matar Dioum à Uppsala en Suède, d’après le petit frère du défunt. Selon lui, le suspect a avoué devant le procureur avoir commis le meurtre du Sénégalais Matar Dioum, âgé de 35 ans. Selon nos confrères de Senego, le suspect aurait lui-même contacté la police à 15 heures parce qu’il se sentait mal. Il était en possession d’un couteau et envisageait certainement de se suicider. La police a dû négocier avec lui afin de pouvoir l’appréhender. À 19h30, il a fini par abdiquer et s’est rendu. Ainsi, il est arrêté et inculpé pour le meurtre de Matar Dioum. Il a été impliqué aussi dans une histoire de viol collectif retransmis en direct sur Facebook en 2017. Pour rappel, notre compatriote a été tué à coups de couteaux à Tältstensvägen dans la nuit du 3 août 2019.
Un container se renverse sur des véhicules à Yoff
Un camion porte-container s’est renversé hier (lundi) sur deux véhicules en stationnement, en face de la porte principale du cimetière musulman de Yoff. L’incident a fait plus de peur que de mal, puisque les dégâts ne sont que matériels. Toutefois, cela pose encore une fois la problématique de la sécurité des gros porteurs dans la circulation.
L’inhumation de Colette Senghor, reportée a jeudi
Colette Senghor, la veuve du premier Président du Sénégal, décédée le lundi 18 novembre dernier à l’âge de 94 ans, sera finalement inhumée jeudi au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, et non mercredi, comme initialement prévu, a précisé, lundi, le directeur général de la Fondation Léopold-Sédar Senghor, Professeur Raphaël Ndiaye à «l’Aps». L’Archevêque de Dakar n’a pu finalement retenir cette date du 27 novembre du fait d’engagements pris antérieurement qu’il ne pouvait ni reporter ni annuler. L’enterrement de Mme Colette Senghor est prévu le jeudi 28 novembre à 15h30 à la Cathédrale et non le mercredi 27. La veuve de Léopold Sédar Senghor, décédée à Verson, dans le sud de la France, va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Phillipe Maguilène. La religieuse Marie-Madeleine, une sœur de la défunte, et le maire de la ville de Verson, Michel Marie, prendront le même vol pour venir à Dakar, selon Raphaël Ndiaye. A son arrivée à Dakar, le corps de Colette Senghor sera acheminé à la morgue de l’hôpital Principal.
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LE STOCK D’OR DE LA BCEAO EN FRANCE FAIT DÉBAT
« Les pays de l’UEMOA ont annoncé le retrait de leurs devises logées au Trésor français. Vont-ils aussi récupérer 85% de leur stock d’or qui se trouve à la Banque de France ? »
Après les sorties du Président du Bénin, Patrice Talon, annonçant le retrait prochain des réserves du Franc CFA au Trésor français et de l’économiste sénégalais Felwine Sarr sur la question de la politique monétaire des pays africains concernés, les économistes sénégalais Ndongo Samba Sylla et ivoirien Mamadou Koulibaly se sont vivement exprimés. Et c’est pour faire état de l’urgence de gérer une autre question : celle des dépôts en or de la BCEAO à la Banque de France... Près de 30 tonnes en or stockés...
Après Felwine Sarr, qui a approuvé la volonté annoncée, tout en émettant des réserves sur la démarche de Talon, c’est autour des économistes sénégalais, Ndongo Samba Sylla et ivoirien, Mamadou Koulibaly de partager leurs mots à dire sur la question. Et, comme pour pousser la réflexion plus loin, l’un et l’autre s’interrogent sur les réserves en or qui dormiraient "dans les coffres de la Banque de France."
Pour Ndongo Samba Sylla, après l’annonce de Talon à propos du retrait des devis logées au Trésor public de France, il y a lieu de s’interroger : « Les pays de l’UEMOA ont annoncé le retrait de leurs devises logées au Trésor français. Vont-ils aussi récupérer 85% de leur stock d’or qui se trouve à la Banque de France ? » Dans une réflexion partagée sur Twitter, l’économiste sénégalais associe son interrogation à un extrait des "Etats financiers de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) au 31 décembre 2018".
Lesdits états financiers de la BCEAO font mention de plus d’un million d’onces d’or (1 054 521,73 onces plus exactement) en dépôt à la Banque de France, soit 85% des avoirs en or de la BCEAO, très loin des 119 713,03 onces d’or (Ndlr : 1 once = 31.104 grammes (soit 0.031104 kg, selon un outil de convertisseur universel utilisé à Emedia.sn) en dépôt à siège, sis à l’Avenue Abdoulaye Fadiga à Dakar, au Sénégal. Ces avoirs en or en dépôt à la Banque de France, à la date du 31 décembre 2018, date des derniers états financiers de la BCEAO, sont estimés à plus de 754,5 milliards F CFA.
Le questionnement de Ndongo Samba Sylla est partagé par l’économiste et politicien ivoirien, Mamadou Koulibaly, candidat à la succession de Alassane Dramane Ouattara, à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, en 2020. Pour le Professeur d’économie et Maire d’Azaguié, « en effet, en plus des dépôts en cash dans les compte d’opérations, c’est au moins 1.054.521,73 onces d’or qui sont dans les coffres de la Banque de France, pour le compte de la Bceao. »
Mieux, Koulibaly fait la conversion de l’once d’or en évoquant... 328 tonnes d’or (sic) (Ndlr : plutôt qu’environ 30 tonnes, sur la base du taux en cours 1 once = 31.104 grammes, soit 0.031104 kg) et son calcul, qui lui donne un montant hallucinant (erreur de calcul ?) de 14 milliards d’euros, soit 9236 milliards de FCFA en dépôt en or à la Banque de France, « on devrait parler », s’indigne-t-il. Ce, après avoir montré, à coups de tweets, son grand désaccord à propos de la position exprimée par Felwine Sarr, au Jury du Dimanche, sur les supports du groupe Emedia (Emedia.sn, iRadio & iTV).
par Abdoulaye Cissé
AUDIO
ENFANCE SACRIFIÉE SOUS NOS REGARDS COMPLICES !
Le Sénégal a encore traversé la journée mondiale de l'enfance, tout en folklore, le 20 Novembre dernier. Et pourtant, le slogan aurait pu être : Sénégal, enfance en danger ! Il ne se passe plus un jour sans que l'horreur ne s'abatte sur les enfants
Le Sénégal a encore traversé la journée mondiale de l'enfance, en fête et tout en folklore, le 20 Novembre dernier. Et pourtant le Slogan aurait pu être : Sénégal, enfance en danger !
Et pour cause, il ne se passe plus un seul jour sans que l'horreur ne s'abatte sur les enfants. Qu'ils soient enfants talibés ou simples enfants de la rue, le sort des enfants doit mobiliser comme une cause nationale.
Sujet de préoccupations de votre chronique, Abdoulaye Cissé.
On ne peut même plus accorder du crédit aux chiffres avancés par les services de l’État quand ils disent avoir retiré au moins 3000 enfants de la rue.
C’est plus facile à croire qu’ils les ont fait disparaitre, qui sait s’ils ne les ont pas mangés !
Ils les ont juste ôté de notre vue comme par magie. On ne peut pas croire que ces enfants sont aujourd’hui quelques par d’autres et en sécurité.
Il ne se passe plus un seul jour sans que l’horreur ne s’abatte sur les enfants au Sénégal : qu’ils soient de la rue ou pas d’ailleurs.
Sérieusement, on prend trop à la légère l’énoncé de slogan qui sonne finalement creux et fait autant de bruit que des tonneaux vides et pour rien.
C’est comme la perspective du Sénégal zéro déchets : pure chimère bien sûr parce qu’on continue à produire des ordures sans jamais avoir mis en place un système efficient pour les évacuer, et pour le coup ce serait bien, de les faire disparaitre sans dégâts pour l’environnement.
Il parait d’ailleurs qu’à des kms à la ronde de Mbeubeuss, la célèbre déchetterie, on n’y vit plus. On y respire l’air et les habitants sentent toute sorte de cancer les pénétrer, pour ne pas dire plus.
C’est comme le slogan zéro bidonville alors que la ville n’a même pas délimité ses excroissances où s’entrechoquent le semblant de ville, parce que bâti, et le gros village de toute la communauté de gens qui voyagent pour des raisons économiques pour gagner leur pain du quotidien.
Le nombre d’enfants dans la rue n’a jamais baissé, c’est qu’on n’a jamais pris la mesure de la question. On peut d’ailleurs comprendre que cela prenne du temps en raison des réticences et du poids des croyances populaires qui laissent encore à penser que la rue est la meilleure école de la vie pour faire de votre enfant, un bonhomme. Mais alors, comment comprendre les lenteurs dans la définition de la réglementation et de l’adoption des lois et règlements y afférents.
Il faut d’ailleurs savoir de quoi on parle : Est-ce qu’on parle des enfants talibés ?
Ou on parle de ces enfants, parfois sans attache, jetés dans la rue, exploités par des adultes ou juste parce que la rue est devenue leur famille.
Dans les deux cas, c’est insupportable de laisser cette enfance sacrifiée.
La convention des Droits de l’enfant a soufflé ses 30 bougies cette année. C’est un âge mûr. Pour ce qui concerne les enfants talibés, on le sait, la solution réside dans la collaboration des maitres coraniques. Mais on n’a toujours pas adopté le code portant statut des Daaras qui permettrait d’immatriculer les écoles et de placer chaque maitre coranique face à ses responsabilités.
Ça règlerait une bonne partie du problème, certainement d’ailleurs la partie la plus difficile.
Pour le reste des enfants de la rue, tant qu’on n’aura pas construit des structures d’accueil, on fera semblant de continuer à vouloir les sortir de la rue, mais pour les mettre où ? C’est ça le problème !
Ce n’est qu’après ça qu’on pourra se dresser contre toute forme d’exploitation des enfants. C’est un sévices que de mettre des enfants dans la rue. Et notre complicité à tous pèsera longtemps sur notre conscience en détournant le regard sur ce fléau. Et parfois même en jetant la petite pièce comme pour se donner bonne conscience.
On devrait juste écouter un peu plus ceux qui se battent au quotidien pour les enfants sans jamais attendre l’État. Elles se reconnaitront toutes à travers l’association « Empire des enfants », à travers « SOS » et surtout à travers la structure « Kër Imagination », classée meilleur musée pour enfants au monde.
Cette structure, située à Yoff, a remporté le prestigieux prix décerné par Hands on International et l’Académie européenne des musées. Manifestement un havre de paix pour enfants. Et si on multipliait les « kër imagination ».
Ce n’est vraiment pas compliqué au final, mais on ne comprend pas pourquoi la volonté politique semble faire défaut pour des choses aussi essentielles.
PAR Mamadou Oumar NDIAYE
QUE DIABLE FAIT DONC LE RÉGULATEUR SAËR NIANG DANS CETTE GALÈRE ?
Le distingué directeur général de l’ARMP a raison : nous n'avons rien compris à la grande entourloupe qui a permis au gouvernement d’attribuer le marché de la distribution de l’eau dans nos grands centres urbains, et pour les 15 prochaines années, à Suez
On nous pardonnera notre ignorance. Certaines choses sont en effet tellement complexes qu’elles ne sont pas compréhensibles par le commun des mortels que nous sommes. Et tant pis pour nous autres pauvres zouaves qui n’avions qu’à aller dans les plus grandes universités du monde où ces distingués experts ont fait leurs humanités. Ah la démocratie, foutu système qui permet à des manants de se prononcer sur des choses auxquelles, sous d’autres règnes, ils n’oseraient même pas s’intéresser. A plus forte raison prétendre donner leur opinion ! Or voilà que, pauvres diables et grands imbéciles, nous confondons allègrement prix et coûts. Plus grave, nous mélangeons le prix auquel l’opérateur va être rémunéré avec celui auquel le client va acheter l’acheter l’eau qu’il consomme. Et l’on se permet, dans ces conditions, de nous mêler d’un débat auquel nous ne comprenons que dalle.
Saër Niang, le distingué directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP), a raison : les grands ignorants que nous sommes doivent se taire. Pour cause, ils n’ont rien compris aux calculs sophistiqués — à la grande entourloupe devrait-on dire plutôt ! — qui a permis au Gouvernement d’attribuer le marché de la distribution de l’eau potable dans nos grands centres urbains, et pour les 15 prochaines années s’il vous plait, à la multinationale française SUEZ. Comme le veulent les Occidentaux, les ONG et autres chantres et vigies de la bonne gouvernance, aujourd’hui, pour n’importe quel marché, en particulier lorsqu’il met en jeu des centaines de milliards de nos francs, il faut évidemment lancer un appel d’offres qui peut être soit national soit international. Le but étant d’offrir les meilleurs prix possible, en tout cas le meilleur rapport qualité/prix. Et donc d’éliminer la surfacturation. Pour le plus grand bénéfice du consommateur et du contribuable, bien sûr. En l’occurrence, il s’agissait d’un appel d’offres international, les bailleurs de fonds contribuant énormément au financement de notre secteur hydraulique. Schématiquement, cet appel d’offres comportait deux étapes : une technique à l’issue de laquelle trois soumissionnaires ont été qualifiés à savoir la Sénégalaise des Eaux (SDE), qui distribuait l’eau potable en milieu urbain dans notre pays depuis 1996, SUEZ et VEOLIA. A partir de ce moment, c’est l’offre financière, c’est-à-dire le prix auquel le mètre cube d’eau était vendu au consommateur, qui devait départager les trois concurrents encore en lice.
A l’ouverture des prix, la SDE propose un prix du mètre cube à 286 francs. Elle est suivie par Suez qui, elle, dit vouloir vendre le même volume d’eau à 298 francs. Soit 12 francs de différence pour le mètre cube ! Veolia suit très loin avec 366 francs. A partir de ce moment, on se dit que la cause est entendue et que la SDE remporte le marché. Attendez, heu, vous n’avez absolument rien compris : ne confondez surtout pas prix et coûts ! Et puis, il y a des éléments qui entrent dans le calcul du prix que vous, profanes, n’avez pas et que, de toutes façons, vous n’êtes pas fichus de comprendre. Par conséquent voilà : bien que la SDE ait proposé un prix du mètre cube d’eau plus bas, le gagnant c’est…le soumissionnaire arrivé deuxième en termes de prix ! C’est-à-dire SUEZ. Circulez, il n’y a plus rien à voir. C’est comme ça et nous n’allons pas perdre de temps à vous expliquer parce que, de toutes façons, c’est trop compliqué pour entrer dans vos petits cerveaux.
Vessies de la magouille et lanternes de la transparence !
Dans cette affaire que d’aucuns ont qualifiée de « scandale du siècle », plus gravissime encore que celui « à 12 milliards de dollars » du pétrole et du gaz sénégalais, le Gouvernement a toujours insulté l’intelligence des Sénégalais en prétendant leur faire prendre les vessies de ses magouilles pour des lanternes de transparence. Car c’est justement parce que nous sommes idiots au point de regarder le doigt du sage lorsqu’il nous montre la lune que nous n’arrivons toujours pas à comprendre qu’une société moins-disante ait été écartée au profit, excusez le néologisme, d’une autre « plus disante » ! Et au cas où nous ne le saurions pas, le très avenant Saër Niang, directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), vient fort heureusement de nous rappeler que nous sommes des nigauds qui ne comprennent rien à rien.
Des crétins intégraux, quoi ! A des confrères de la Petite côte qui avaient eu l’insolence de l’interroger ce weekend à propos des conditions surréalistes dans lesquelles le marché de l’eau a été attribué à Suez au détriment de la SDE, notre homme a pris la mouche. «C’est un dossier qui a atterri chez nous à la suite d’un contentieux. Ce qui a été dit dans la presse n’est pas conforme à la réalité… Car un prix est un chiffre, mais un coût est une structure de procédure. Le prix proposé par la Sde est moins élevé que le prix affiché par Suez, mais dans le calcul du ministère de l’Hydraulique tel que nous l’avons vu, les coûts ne sont pas les mêmes. En réalité, le coût de Suez n’est pas plus élevé que celui proposé par la Sde. On a cru que le prix avancé par la Sde est celui que va payer le citoyen sénégalais, mais en réalité ce n’est pas cela. Il s’agit du prix auquel l’opérateur va être rémunéré. Donc, cela n’a rien à voir avec le prix que le client va payer, même s’il est vrai que le prix de rémunération de l’exploitant a une incidence sur le prix que va payer le consommateur. C’est un dossier complexe. C’est pourquoi les gens doivent savoir raison garder d’autant que le dossier est pendant devant la Cour Suprême. » Bref, le prix de la SDE est moins élevé que celui de SUEZ, certes, mais les coûts de cette dernière société, eux, ne sont pas plus élevés que ceux de la SDE. Vous y avez compris quelque chose, vous ? Nous, non ! Mais c’est justement parce que nous sommes des crétins incapables de comprendre des choses aussi complexes que le « calcul du ministère de l’Hydraulique » auquel fait référence ce bon vieux Saër Niang. C’est sans doute d’ailleurs en vertu d’un calcul aussi complexe, en tout cas aussi bizarre, que celui du ministère de l’Hydraulique que la durée du mandat du même Saër Niang à la tête de l’ARMP a joué les prolongations. Car les deux mandats de trois ans étant échus depuis longtemps, et son successeur ayant été choisi suite à un appel à candidatures, notre homme demeure toujours en place deux ans après la fin de sa mission.
Les calculs du ministère de l’Hydraulique sans doute ! Ne disposant pas d’ordinateurs aussi sophistiqués que ceux de ce ministère et ne maitrisant pas les algorithmes que manient avec une si belle aisance ses têtes d’oeuf, que l’on nous permette juste, à notre humble niveau, de faire 2 + 2 = 4 et de procéder à des additions et à des soustractions pour voir ce que la venue de Suez va coûter aux consommateurs que nous sommes ! D’après une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, rien que sur les branchements au réseau d’eau, Suez va gagner sur notre dos en 15 ans 73 milliards de francs. Explication : alors que ce branchement est facturé 99.000 francs par la SDE, SUEZ, elle, va réclamer 239.000 francs pour la même opération. Vous vous demandez sans doute d’où ces chiffres sont-ils sortis ? Eh bien, du compte d’exploitation prévisionnel de SUEZ qui figurait dans les documents annexes transmis par M. Saer Niang, justement, à toutes les parties prenantes du recours déposé devant ses services ! D’autres exemples ? Eh bien, selon cette même vidéo, la différence entre la facture d’eau moyenne annuelle acquittée par ménage sous la SDE et celle qu’il paiera sous Suez est de 20.880 francs. Si on multiplie par le nombre d’abonnés et sur 15 ans, cela fera 42 milliards. Entre les branchements et nos factures, SUEZ nous pompera donc 115 milliards supplémentaires sur 15 ans. Et ça, ce ne sont pas les fameux calculs du ministère d l’Hydraulique !
Un magot supplémentaire de 115 milliards en 15 ans, qui dit mieux ?
Les pauvres consommateurs que nous sommes, qui allons devoir payer plus cher l’électricité à partir de ce mois-ci soit dit en passant, seront encore obligés de sortir plus de blé pour nous procurer de l’eau. Et là, c’est vraiment les prix qui vont augmenter et non pas les coûts, n’est-ce pas M. Saër Niang ? Car encore une fois, en plus de devoir payer le mètre cube d’eau 12 francs plus cher, nous allons aussi devoir casquer beaucoup plus cher pour avoir droit désormais —au cas où la « victoire » de Suez serait confirmée par la Cour suprême — pour avoir droit à un branchement d’eau. Mais le plus grave sans doute dans les déclarations de Saër Niang, c’est qu’elles interviennent alors que le recours de la Sénégalaise des Eaux contre l’ARMP, et donc contre lui, est toujours pendant devant la Cour suprême. Laquelle a certes débouté la société d’eau dirigée par M. Abdoul Baal de sa requête visant à obtenir la suspension de l’attribution provisoire à Suez du marché de la gestion par affermage de la distribution de l’eau dans les villes du Sénégal pendant les 15 prochaines années. Mais quand même, le dossier n’a pas encore été examiné sur le fond par la Cour suprême.
Autrement dit, l’affaire est toujours pendante et le patron de l’ARMP aurait donc dû s’abstenir de se prononcer aussi profondément qu’il l’a fait sur ce dossier. Au risque d’apparaître comme un allié objectif de la Saint-Louisienne des Eaux, ce regroupement de Ndar-Ndar composé de l’ancien ministre de l’Hydraulique, Mansour Faye, du patron de l’hôtel Sindoné (un établissement dans lequel les gens de Suez ont leurs aises !), Papy Ndiaye, du Dg de la Sones, Charles Fall, et — on n’ose pas dire — du patron de l’Armp. Saër Niang a sans doute dû oublier qu’il est un régulateur — par conséquent tenu à être équidistant — et non une partie à ce contentieux. Mais bon, la dernière manche se joue au niveau de la Cour suprême, ayons la patience d’attendre que cette haute juridiction rende son oracle. Encore qu’elle n’ait jamais habitué les Sénégalais, cette Cour, à faire preuve de hardiesse…Mais n’est-il pas permis de croire aux miracles ?
«L’AFFAIRE BOUGAZELLI EST UNE HONTE POUR LA RÉPUBLIQUE…»
L'ancienne ministre des Télécommunications, Fatou Blondin Ndiaye Diop, fait le tour de l'actualité sociopolitique nationale et répond à ceux qui estiment que le mouvement "Aar Li ñu Book" s’est considérablement essoufflé au point d’être déclaré mort-né
Ancienne ministre des Télécommunications sous le régime du président Abdoulaye Wade, Mme Fatou Blondin Ndiaye Diop est une membre très influente et co-coordinatrice de la plateforme citoyenne « Aar Li ñu Book ». Femme charismatique et éloquente, elle répond à ceux qui estiment que le mouvement s’est considérablement essoufflé au point d’être déclaré « mortné ». Entretien exclusif !
Le Témoin: Quelle lecture faites-vous de l’arrestation suivie de placement sous mandat de dépôt de l’ex-député Seydina Fall Bougazelli accusé de faux monnayage ?
Fatou Blondin Ndiaye Diop : Une lecture à la fois négative et gênante ! Car si le présumé auteur des faits était un délinquant de rue, on aurait compris et relativisé. Mais quand il s’agit d’un député de la République, membre très influent du pouvoir, pris en flagrant délit de trafic de faux billets de banque, il y a de quoi avoir peur pour mon pays ! Comme dans un film policier, les faits sont effrayants compte tenu des premiers éléments publiés dans la presse et issus de l’enquête préliminaire rondement menée par des gendarmes professionnels et assermentés. C’est vraiment regrettable de le dire, mais l’affaire Bougazelli est une honte pour la République !
Son placement sous mandat de dépôt est quand même un ouf pour l’Etat de droit…
Ecoutez ! Les faits tels que présentés ne peuvent nullement se réduire à un ouf de soulagement. Car le mal est déjà fait ! Un mal contre la République et l’Assemblée nationale qu’incarnait Seydina Fall Bougazelli au moment des faits. Vous savez, dans cette affaire, la pression de l’opinion et l’influence médiatique étaient si intenses que les autorités politiques ne pouvaient pas ne pas laisser la Gendarmerie et la Justice faire leur travail. Par ailleurs, ce que je déplore et condamne, c’est le fait que Bougazelli ait été libéré lors des premières heures de sa garde-à-vue. N’a-t-il pas pu entre temps organiser sa défense ou faire disparaitre une partie du matériel fabriquant des billets ? Dieu seul sait ! Dans tous les cas, souhaitons qu’il aura droit à un procès juste et équitable au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés. Pour le reste, que le montant soit 32 millions cfa ou 32 milliards cfa en fausses coupures noires ou lavées, qu’importe ! En effet, c’est le caractère du faux matérialisant le délit ou le crime organisé qui est grave ! Je suis convaincue que si c’était un farouche opposant au régime comme Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Barthélémy Dias par exemple, qui avait été pris la main dans le sac des faux billets, inutile de vous dire qu’il allait mourir en prison. Allez visiter les prisons, nombreux sont des citoyens ordinaires ou lambda sévèrement condamnés pour simple détention d’un faux billet de 5.000 cfa ou 10.000 CFA. Le trafic, n’en parlons pas !
Le mouvement « Aar linou bokk » n’est-il pas en passe de devenir un mort-né ?
(Rires) Mort-né ? Jamais ! Car le mouvement « Aar Linou Book » vient juste de naitre compte tenu de nos ambitions et du long chemin à parcourir. C’est vrai que les Sénégalais ont du mal à se mobiliser avec acuité pour les intérêts de la Nation et sur des questions qui n’ont pas un impact direct dans leur vécu quotidien. Un autre aspect est le fait aussi que les populations sont beaucoup plus sensibles à des préoccupations d’ordres confrériques que celles relatives à l’intérêt collectif. Par exemple, durant tous les mois d’octobre et novembre, les Sénégalais étaient préoccupés par le grand Magal de Touba et le Maouloud. Donc, on ne pouvait pas les appeler à des vendredis de mobilisation. Sans oublier qu’au sein du mouvement « Aar li nu bokk », il y a eu également une remise en cause de la stratégie de contestation. Vous n’êtes pas sans savoir que nos manifestions se déroulaient chaque vendredi, et à un certain moment il y a eu des tentatives du régime en place pour discréditer le mouvement. Et surtout de freiner son élan de mobilisation par des interdictions préfectorales qui ont conduit à une situation de flottement.
Cacophonie ou essoufflement ?
Aucun des deux car je préfère le terme « flottement » pour justifier la situation que traverse le mouvement. L’une des causes du flottement réside dans le contexte de naissance de la plateforme. Car, il faut le rappeler, la naissance du mouvement « Aar linu bokk » a coïncidé avec la veille de la fête de Tabaski. Donc, une période où les sénégalais étaient beaucoup plus préoccupés par les préparatifs de la fête. Dans ces conditions, il était très difficile de les mobiliser autour des revendications d’intérêt général. Tous ces facteurs politiques et sociologiques ont constitué des bocages à la bonne marche du mouvement « Aar linu bokk ».
Y-a-il vraiment une opposition au Sénégal comme s’est si bien interrogé « Le Témoin » dans sa dernière édition ?
Justement ! D’ailleurs, je m’offusque de l’article et surtout du titre comme si « Le Témoin » quotidien ignorait tous les actes posés par le mouvement « Aar Linu Bokk ». Car, s’il existe au Sénégal un mouvement qui s’oppose de façon citoyenne, républicaine et surtout responsable, c’est bel et bien « Aar Linu Bokk ». Pour preuve encore, lors de notre assemblée générale tenue samedi à Dakar, la plateforme « Aar Linu Bokk » a invité tous les citoyennes et citoyens à s’opposer farouchement à toute hausse du prix de l’électricité. Car si le gouvernement avait bien géré les permis d’exploration de pétrole et de gaz d’une manière avantageuse pour le pays, il n’aurait pas eu besoin de recourir à la hausse du prix de l’électricité. Et comme dans de pareille situation, le mouvement se réserve le droit d’organiser la lutte du peuple sénégalais pour refuser de supporter les errements, l’incurie et l’incompétence du gouvernement de Macky Sall. Et le moment opportun, vous verrez s’il y a encore une opposition ou pas au Sénégal.
Comment comptez-vous mener votre mandat de six mois à la tête de la plateforme « Aar Linu Bokk » ?
D’abord, permettez-moi de féliciter les deux co-coordonnateurs sortants, le Dr Cheikh Tidiane Dièye et M. Aliou Sané pour leur travail remarquable. Ils ont un bilan très positif. En compagnie de l’autre co-coordinateur, Guy Marius Sagna, ainsi que de l’ensemble des autres membres, on va définir les enjeux afin de se remobiliser pour se remettre en marche. Car, jusqu’à présent, le sujet « pétrole » reste entier dans la mesure où le procureur de la République a transmis le dossier au juge et les auditions continuent. Cependant, il faut comprendre qu’Aar linu bokk n’est pas affaire d’immédiateté ou une course de vitesse. C’est une course de fond. C’est un combat d’activistes citoyens contre l’Etat et des multinationales comme BP pour la récupération des ressources au profit du peuple sénégalais. C’est pourquoi, ce sera un combat de longue haleine avec une cadence qui demande un engagement patriotique. Et je reste optimiste sur le fait que, tôt où tard, le peuple sénégalais va prendre conscience de l’éminence des enjeux qui sous tendent la cause défendue par la plateforme « Aar linu bokk ».
La question du troisième mandat préoccupe-t-elle « Aar Linu Bokk » ?
La question tant agitée du troisième mandat n’est pas encore un sujet d’actualité pour le mouvement. Parce que la plateforme Aar linu bokk se focalise sur l’essentiel à savoir la préservation de nos ressources naturelles notamment celles petro-gazières dont la gestion reste aujourd’hui très polémique. Pour le reste, à ce que je sache, il n’y a aucun acte administratif posé par le président Macky Sall laissant penser qu’il s’achemine vers un troisième mandat d’autant plus que la constitution est claire sur la limitation des mandats à deux. Donc, je suis convaincue que c’est juste un débat « politicien ».
LE G 20 DECRETE LA CONFRONTATION !
Il ne devrait plus y avoir un long répit pour la partie gouvernementale. Les syndicalistes du G 20 sont sur le pied de déterrer la hache de guerre.
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 26/11/2019
Il ne devrait plus y avoir un long répit pour la partie gouvernementale. Les syndicalistes du G 20 sont sur le pied de déterrer la hache de guerre. Dame Mbodj et compagnie ne devraient plus tarder à déclencher les hostilités contre le régime du Président Macky Sall. Le G 20 qui a déposé un préavis de grève le 31 octobre dernier, a invité à Mbour tous les enseignants à se tenir prêts, pour ce qu’il nomme «la grande confrontation contre le Gouvernement» dès l’expiration en fin novembre du préavis. L’entité syndicale qui affirme n’avoir plus aucun doute sur la volonté du Gouvernement de torpiller le suivi du protocole d’accord du 30 avril 2018, s’en prend aussi au G 6, signataire de ce dit protocole, coupable d’avoir «trahi» les enseignants ;
Ce conglomérat qui regroupe 27 organisations syndicales d’enseignants, a donné le ton dimanche dernier à Mbour, deuxième étape, après Kaolack, de sa tournée nationale d’information et de sensibilisation. A quelques jours de l’expiration de son préavis de grève déposé le 31 octobre dernier, le cadre syndical a tenu à faire le point sur le suivi du protocole d’accord du 30 avril 2018 conclu avec la partie gouvernementale.
Pour son coordonnateur national, Dame Mbodj, il reste évident que le Gouvernement est en train de «fouler au pied les droits des enseignants». Il dénonce vigoureusement la persistance des lenteurs administratives, le non apurement de la dette due aux enseignants qui s’élèverait à plus de 100 milliards frs CFA à ce jour et enfin la surimposition effectuée sur les rappels. Autres questions évoquées par Dame Mbodj, la volonté du Gouvernement de revenir sur le taux de validation des années de volontariat et de contractualisation, l’octroi des prêts DMC, l’affectation des parcelles aux coopératives d’habitat, la gestion démocratique du personnel qui piétine à son avis dans le rapprochement conjugal. Autant d’acquis sur lesquels, le Gouvernement est en train de «louvoyer, tergiverser».
Le Secrétaire Général du Cusems/Authentique, convaincu que le Gouvernement «ne cesse de grignoter les acquis syndicaux», invite par conséquent ses collègues à préparer la confrontation. « Aujourd’hui, le G20 est à Mbour dans le cadre de la première phase de la tournée nationale que nous avons décidé de dérouler après le dépôt de notre préavis de grève le 31 octobre dernier. Nous avons décidé de faire le tour du Sénégal pour discuter avec les enseignants, partager avec eux notre plateforme revendicative, les mobiliser et les préparer à la confrontation avec le Gouvernement du Sénégal», a indiqué Dame Mbodj.
Le coordonnateur national du G 20 qui s’est dit très satisfait de la mobilisation notée à Mbour, a laissé entendre que son cadre syndical reste de loin l’entité la plus crédible aux yeux des enseignants, et la plus apte par conséquent à prendre en main le destin du corps enseignant. C’est parce, a-t-il dit, l’autre entité, le G 6 en l’occurrence, «a vendu son âme au diable». «Les enseignants vont tourner le dos à tout syndicat qui est de connivence avec le Gouvernement, qui se renie et qui tourne le dos aux enseignants» a-t-il martelé, convaincu dit-il aujourd’hui que les enseignants ont trouvé dans le G 20 la seule entité apte à prendre en charge leurs revendications légitimes, bafouées par le régime actuel «qui n’a que du mépris pour les enseignants».
Par Abdou Salam KANE
BËRE LEEN BËRE LEEN
Ndioro Ndiaye gênerait elle encore au jour d’aujourd’hui et en quoi gênerait-elle ? On a beau chercher l’on n’a rien pu trouver
Esope, fabuleux fabuliste et philosophe antique, a dit de la langue chez l’homme, qu’elle était la meilleure et la pire des choses. Certes oui, puisque, tout uniment, elle pouvait, d’un claquement, vous mener au paradis comme vous conduire en enfer directement sans retard ni escale ! Mais les temps ont changé ; aujourd’hui la langue a muté, elle est devenue un langage et c’est celui du 2.0, de électronique, du WEB, de l’internet ou de comme on voudra le nommer. Si bien que la bonne vieille calomnie qui ne se répandait guère qu’à un train de sénateur, car de bouche à oreille, prend maintenant un train d’enfer et circule, positivement, à la vitesse de la lumière.
D’un seul clic à présent, le monde entier est atteint ou en situation de l’être par n’importe quelle fable ou calomnie ou peste à travers des réseaux que l’on appelle, gentiment, sociaux. Des choses, des idées, des jugements, des opinions qui auraient mis des jours, des mois voire des années à s’enraciner, s’incarner, prennent corps instantanément au plus profond des gens et c’est, à proprement parler, la croix et la bannière que de tenter de les extirper ! Mais il est impérieux pourtant d’essayer de le faire, pour la vérité et ce qui nous reste encore de notre humanité, de notre éthique de responsabilité. Ndioro Ndiaye a été ministre longtemps ici, chargée sous diverses appellations de la condition féminine. Abdou Diouf qui l’avait nommée, a quitté le pouvoir en 2000, comme on le sait. Il a rédigé des mémoires publiés en 2O14 par les éditions du Seuil à Paris.
Le 14 novembre dernier Le Témoin quotidien sort sous la plume d’un certain Mor Fall, un ‘’soi-disant’’ témoignage de ce même président Abdou Diouf en faveur d’Aminata Mbengue Ndiaye. Or ce témoignage n’est en faveur de la toute nouvelle secrétaire générale du PS et présidente du HCTT que par effet de miroir : c’était, en fait, une charge assez violente contre Mme Ndioro Ndiaye, ministre à l’époque de la Promotion féminine.
Aminata Mbengue Ndiaye occupait un poste dans l’administration de ce département sans en avoir les qualifications réglementaires requises. Ndioro a cru devoir l’en écarter pour se conformer à la loi. Elle sera, Aminata Mbengue ensuite, et à son plus grand profit si l’on s’en réfère à la suite de sa carrière, recasée à la présidence de la République comme chargée de mission. Mais, pour faire reluire Aminata, fallait-il nécessairement que Ndioro fusse tant noircie ? Ce n’est pas très joli et ce n’est pas juste mais bon, il peut arriver que de telles choses se produisent et en politique très souvent. Et là, nous y sommes en plein ! Mais, en attendant que d’y revenir voici : En relisant les mémoires de Diouf publiés par ‘’Le Seuil’’ en 2014, rappelons-le, on s’aperçoit avec stupeur que les passages reproduits, cités par le sieur Mor Fall (l’ogre, l’insatiable en argot militaire) et désobligeants à l’endroit de Ndioro Ndiaye, n’y figurent tout simplement pas ! Rien, nulle part, zéro ! Comment ça ? C’est de l’invention du ‘’fake’’ ?
Interpellés à ce propos, les responsables du ‘’Témoin’’ ont excipé de leur bonne foi et fourni un ‘’pdf’’ reçu par eux, de ‘’l’insatiable’’ sans doute, et parfaitement identique, à la virgule près, au ‘’papier’’ qu’eux même avaient publié ! Une situation comme celle-ci s’appelle un ‘’Pat’’ au jeu d’échec, le match est nul. Sauf que là, on n’est pas dans un jeu, aux échecs en l’occurrence, mais dans la vie réelle et en politique pour tout dire. Et là il y a à faire et largement de quoi à faire. Qui est à la manœuvre ? Ou profite de ce semblant d’imbroglio ? Ndioro Ndiaye gênerait elle encore au jour d’aujourd’hui et en quoi gênerait-elle ? On a beau chercher l’on n’a rien pu trouver.
A moins qu’elle ne soit introduite, tout à fait à son insu, dans un autre jeu, d’une autre partie et d’un autre coup : celui du billard à trois bandes. C’est-à-dire que pour percuter une boule ‘’A’’ que la configuration sur le tapis ne permet pas d’atteindre directement, il faut passer par la bande, y rebondir et toucher une boule ‘’B’’ avant que d’atteindre sa cible à savoir la boule ‘’A’’. C’est la seule manière de faire un détour lorsqu’on ne peut aller tout droit ! C’est de l’adroite tortuosité en somme ! C’est le billard et la politique quelques fois ! Pour ceux, nombreux, qui ne connaissent pas en fait de billard, la manœuvre est la suivante : entrer dans les bonnes grâces de Aminata et s’assurer d’une reconnaissance future en ‘’débinant’’ l’une de ses anciennes ennemies avec l’onction, l’aval de son grand frère et mentor de toujours : le président Abdou Diouf ! A quelles fins pourra-t-on se demander ? Et pourquoi maintenant ?
C’est parce que hélas et c’est le lieu de le déplorer et de s’en inquiéter, dès le lendemain du jour où il a été réélu pour son deuxième mandat, la succession du président Macky Sall a été déclarée ouverte et a commencé et c’est le plus tragique, par ses propres partisans. Je ne parle pas de ses alliés officiels du PS ou de l’AFP mais bien des APR originels eux-mêmes et cet épisode malheureux pour Ndioro Ndiaye et pour Diouf de façon symétrique, ne serait que le résultat— un épiphénomène de la guerre de positionnement qu’ont commencé à se livrer les héritiers putatifs et diadoques autoproclamés du président Macky Sall ! Déjà ! Sitôt ! Cela est grave et extrêmement car qui sait qui sera encore de ce monde en 2024 au mois de février ? Pas moi, en tous cas, ni Mor Fall ou sa patronne dont les identités nous sont bien connues en dépit des masques et des noms d’emprunt.
L’univers 2.0 est entré en politique depuis longtemps déjà dans les pays développés que ce soit aux Etats-Unis ou en Grand Bretagne et encore que nous soyons toujours en voie de développement, nous y sommes confrontés à notre tour. Et ce à travers des figures assez emblématiques telles celle du Président Diouf dont nous savions tous combien il était courtois, posé, mesuré, taiseux et autant avare de ses paroles que des deniers publics lorsqu’il était aux affaires. Or ne voilà-t-il qu’il se retrouve piégé, par la faute de quelque collaborateur par trop distrait, étourdi, paresseux ou pressé aux prises avec la perversité des NTIC. On peut imputer à Diouf ce qui a reçu son imprimatur et aux éditions du Seuil ce qu’elles ont publié et ça c’est l’ouvrage que l’on peut trouver dans toutes les librairies tout le reste est du ‘’fake’’. Juridiquement parlant. Mais il reste que maintenant, grâce ou à cause des NTIC, tout devient possible, tout devient égal et donc se confond et ce sont les mal- intentionnés qui en tirent toujours bénéfice !
Là c’est Ndioro Ndiaye qui est la victime directe et collatérale en même temps. Car, l’on peut imaginer que sa proximité actuelle avec le Président Sall ne fait pas que des heureux dans le cercle des héritiers putatifs. Elle qui avait pensé devoir servir son pays à la place où son cursus et son expertise pouvaient être utiles, la voici mise à l’index pour des raisons aussi imméritées qu’obscures.
Hors de toutes les courses ou compétitions pour des postes nationaux, elle est quand même la victime innocente de celles furieuses et effrénées que certains de décider de mener. Cela me rappelle une antienne, une vieille rengaine chantée naguère par Souleymane Faye « Bëre leen bëre leen bu leen berewule gni bëre bëree ba daanu seen kaw ». C’est vrai sans doute, mais aussi où peut-on bien aller comme ça ? Sera-ce loin, croyez- vous ? Je ne le pense pas !
ASAK
Ndlr : Sans chercher à polémiquer — ce que nous n’oserions même pas nous permettre s’agissant d’un de nos maîtres de la plume pour qui nous avons le plus grand respect —, nous voudrions juste dire à nos lecteurs que les passages reproduits dans nos colonnes relatifs à des appréciations portées par l’ancien président de la République sur Mme Ndioro Ndiaye figurent bien dans la version électronique de ses « Mémoires ». Et aux pages 131 et 132 que nous avons indiquées ! A ce que l’on sache, le Président Abdou Diouf, qui séjournera à Dakar à partir de demain pour assister aux obsèques de Mme Colette Hubert Senghor, n’a jamais démenti les propos que nous lui avons prêtés à propos de son ancienne ministre de la Promotion féminine ! Tout le reste relève de commentaires et… d’excellente prose. Merci de nous avoir régalés, cher Maître ASAK !
Les passages du livre en format pdf
131
« Lorsque Mantoulaye a quitté le gouvernement, Ndioro Ndiaye qui l’a remplacée a voulu liquider Aminata. Je l’ai dissuadé de le faire, en lui signalant l’erreur qu’elle commettrait, Aminata étant performante à son poste. Ndioro essaya de me convaincre, en me sortant pour argument qu’Aminata Mbengue n’était pas de la hiérarchie A. Je lui répondis qu’elle ne m’apprenait rien, parce que moi-même étant informé de ce fait depuis longtemps, mais j’avais fait de la nomination d’Aminata une exception, parce que je trouvais qu’elle était la femme de la situation. En dépit de tout, Ndioro décida de nommer une autre personne au poste, en me rassurant qu’elle allait donner un projet à Aminata. Comme quoi parfois les gens creusent leur propre tombe ; elle ne lui a rien donné à faire, et Aminata est restée à tourner en rond. A chaque fois que j’interpellai Ndioro sur le projet, elle me répondait: Oui, oui, je suis en train de le préparer, je cherche le financement. Vraiment Mr le Président, faîtes-moi confiance. quand j’ai attendu de guerre lasse, j’ai nommé Aminata Mbengue chargée de mission à la Présidence. Par la suite, Ndioro a fait une faute très grave. Le Sénégal devait abriter une très grande rencontre, la Conférence des femmes africaines pour préparer Pékin, à laquelle devaient prendre part les Premières Dames. En Conseil des Ministres, j’ai demandé à Ndioro de s’appuyer sur l’ensemble des Ministres, et je lui dis que j’allais mettre tout le monde à sa disposition pour les accueils, le protocole. Elle a voulu faire la championne en organisant toute seule dans son département cette manifestation d’envergure, qui devait préparer Pékin pour les femmes africaines. Elle a voulu tout organiser seule, et ce fut un fiasco total. Madame Abasha était là, tout comme Madame Rawlings. Il y avait d’autres Premières Dames mais ma femme n’était pas là. Pourtant, j’avais demandé à Ndioro de mettre à contribution tout le monde. La suite prouve qu’elle l’a fait exprès. En effet, à la sortie du gala à Sorano, le griot chargé de l’animation n’a fait que chanter Ndioro. Il l’enfonça d’ailleurs en disant «Ah! Nous venons pour la première fois de voir un ministre organiser seul un évènement, sans l’aide de personne, et le réussir ». Et dire que j’avais demandé qu’on lui apporte toute l’assistance nécessaire. quand le lendemain j’ai reçu à déjeuner la Reine Fabiola, connaissant mon état d’esprit, elle me dit « Monsieur le Président, pardonnez à votre Ministre ». Je lui répondis, Majesté, je vous ai comprise ». On ne peut pas diriger un pays s’il n’y a pas de sanctions contre les fautes graves comme cellelà. Surtout, on ne peut pas essayer de promouvoir son image personnelle au détriment de celle du pays, et en fin de compte, briser sa propre image et l’image du pays. C’est alors que
132
Je me suis dit que celle qui connaît le mieux la femme c’est Aminata, la chargée de mission, parce que, si Ndioro l’avait comme directrice de la Promotion féminine, elle n’aurait pas commis ces erreurs. A la surprise générale, elle a fait un excellent travail auprès des groupements des femmes à Louga, au niveau de la région et dans le Sénégal.
LES CHIFFRES DE LA LOI DE FINANCES 2020
L’Assemblée nationale planche à partir de ce mercredi en séance plénière sur le projet de Loi de finance 2029 arrêté à 3 258,45 milliards FCFA en recettes et 3 708,95 milliards de FCFA en dépenses
L’Assemblée nationale planche à partir de ce mercredi en séance plénière sur le projet de Loi de finance 2029 arrêté à 3 258,45 milliards FCFA en recettes et 3 708,95 milliards de FCFA en dépenses, faisant ressortir un déficit budgétaire de 450, 5 milliards FCFA, équivalant à un pourcentage de 3%, d’après les chiffres du ministère des Finances et du Budget.
Le Budget 2020 est un budget de ‘’continuité’’, conformément aux orientations stratégiques du Plan Sénégal émergent (PSE) et ‘’un budget de rupture’’ qui renouvelle ’’profondément la boîte à outils de l’Etat en matière de gestion des finances publiques, à la faveur de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA’’, selon un document du ministère.
Il s’agit d’un budget-programme dont ‘’les crédits sont regroupés autour d’un dénominateur commun qui est la politique publique, abstraction faite des services qui l’exécutent’’.
‘’Comparé à la LFR1 qui est arrêtée en recettes à 2 964,79 milliards FCFA et en dépenses (hors amortissement de la dette) à 3 398,65 milliards de FCFA pour la LFR1, le présent projet de loi connait une hausse respective de 293,66 milliards de FCFA (9,8%) et 310,30 milliards de FCFA (9,1%) en valeur absolue’’, indique le projet de budget consulté par l’APS.
Cette LFR 1 a été suivie en novembre d’une LFR2 en hausse de 104,1 milliards de francs CFA en valeur absolue, et de 2, 6% en valeur relative, représentant la subvention additionnelle accordée au secteur de l’énergie et le produit de la redevance provenant de la gestion des autoroutes.
Dans le projet de Loi de finances initiale 2020, les montants se répartissent entre le budget général (3 122,55 milliards FCFA en recettes et 3 573 milliards de FCFA en dépenses) et les comptes spéciaux du Trésor (projetés, comme dans la LFR1 2019, en ressources et en charges à 135,95 milliards de FCFA).
Les recettes budgétaires sont composées des grandes masses suivantes : recettes fiscales, 2 675 milliards de FCFA (en hausse de 9,9% par rapport à la LFR1) ; recettes non fiscales, 124 milliards de FCFA (en hausse de 0,5% par rapport à la LFR1) ; recettes FSE, 30 milliards de FCFA ; tirages sur dons-projets, 260,5 milliards de FCFA ; dons budgétaires, 33 milliards de F CFA.
Selon le projet de budget, les dépenses sont arrêtées à un montant total de 3 573 milliards de FCFA.
Elles se décomposent ainsi qu’il suit : charges financières de la dette publique (intérêts et commissions), 364,80 milliards de FCFA, contre 273,19 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une hausse de 91,61 milliards FCFA en valeur absolue et 33,5% en valeur relative ; dépenses de personnel , 817,7 milliards de FCFA, contre 743,41 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une progression de 10% ; dépenses d’acquisitions de biens et services, 947,43 milliards de FCFA, contre 911,92 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une hausse de 3,9%.
Il y a aussi les dépenses en capital sur ressources internes, 681,5 milliards de FCFA, contre 693,32 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une baisse de 1,7% ; les dépenses en capital sur ressources externes, 761,6 milliards de FCFA, contre 640,86 milliards dans la LFR 1, soit une progression de 18,8%.
Les comptes spéciaux du Trésor (CST) sont projetés, comme dans la LFR1 2019, en ressources et en charges à 135,95 milliards de FCFA.
Ils sont composés des catégories suivantes, toutes équilibrées en recettes et en dépenses : comptes d’affectation spéciale : 113,75 milliards de FCFA ; - comptes de commerce : 0,15 milliard de FCFA ; - comptes de prêt : 20,75 milliards de FCFA ; - comptes d’avance : 0,8 milliard de FCFA ; - comptes de garantie et avals : 0,5 milliard de FCFA.
Selon le projet de budget, le Sénégal devrait maintenir le dynamisme de sa croissance en 2020, laquelle est projetée à 7%, contre 6% de hausse du PIB prévue en 2019.
L’inflation (mesurée par le déflateur du PIB) devrait rester faible, autour de 1,7% en 2020, loin du seuil de 3% fixé parmi les critères de convergence de l’UEMOA, indique t-on dans le document.
‘’Une inflation basse, rappelle t-on, constitue le premier bouclier protecteur du pouvoir d’achat des populations, raison pour laquelle la politique économique du Gouvernement en fait systématiquement un objectif prioritaire’’.
Le ministère des Finances et du Budget souligne que le Sénégal devrait être lié à partir de 2020 avec le Fonds monétaire international (FMI) par un programme triennal à conclure dans le cadre de l’ICPE (Instrument de Coordination des Politiques Economiques).
L’ICPE est un instrument introduit par le FMI en 2017 pour ‘’soutenir les pays qui peuvent bénéficier de l’accompagnement du Fonds dans le cadre d’un programme, sans toutefois avoir besoin d’un soutien financier de l’institution’’.
Selon le ministère, ‘’le programme accompagnera la mise en œuvre du deuxième Plan d’Actions Prioritaires (PAP 2) du PSE, dont les prévisions d’investissements sur la période 2019- 2023 sont évaluées à 14 098 milliards de FCFA, en hausse de 45,6% par rapport au PAP 1’’.