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9 octobre 2025
Par Jean-Alain GOUDIABY
L’UNIVERSITE SENEGALAISE S’EMBOURBE-T-ELLE ?
Les universités sénégalaises ont besoin, pour faire face aux enjeux de gouvernance et de développement, d’une gestion assainie et de l’implication de tous les acteurs concernés tout au long du processus de changement.
Les universités sénégalaises produisent des diplômés et des recherches qui peuvent être de grande qualité. Toutefois, ces établissements connaissent des difficultés plus ou moins importantes en fonction de leur structuration, de leur gouvernance ou encore de l’évolution globale du système d’enseignement supérieur et de recherche. ces difficultés résultent de la combinaison de plusieurs facteurs : l’accroissement du nombre d’étudiants, passé de 93 866 en 2012 à 190 145 en 2018, dont 35 % dans le privé ; la restructuration du marché de l’emploi ; les évolutions des législations et de l’environnement physique et social, etc. l’offre de formation demeure très éclectique et inégale, selon les territoires et les domaines disciplinaires. » on dénombre aujourd’hui huit universités publiques au Sénégal. Cette offre est complétée par les instituts supérieurs d’enseignement professionnel. le premier, celui de Thiès, est déjà en fonctionnement ; les quatre autres sont prévus pour la rentrée 2020. À, cela s’ajoutent, selon la direction générale de l’enseignement supérieur (données d’enquête), plus de 300 instituts et universités privés. ces derniers sont créés soit par des promoteurs nationaux ou étrangers, soit appartiennent à un réseau transnational, soit sont une filiale d’un établissement étranger. en somme, l’offre de formation demeure très éclectique et inégale, selon les territoires et les domaines disciplinaires. l’offre reste principalement concentrée à Dakar et dans les villes de Saint-Louis, Thiès, Ziguinchor. les formations du tertiaire sont majoritairement dispensées dans les instituts privés, alors que les sciences humaines et sociales (Shs), les sciences et technologies ou encore la médecine sont présentes dans le public.
Le défi de la gouvernance des universités
Les universités publiques au Sénégal ont vu le jour autour des années 1960 avec l’ambition de se construire en rupture avec le modèle colonial. Des aménagements de programmes ont été tentés dans certaines facultés. Toutefois, le contexte économique et politique n’a pas toujours été favorable. De plus, la gouvernance interne a fait parfois défaut et les recteurs, premières autorités de l’université, n’ont pas toujours su traduire en actes concrets les directives nationales. C’est là, parfois, la différence entre les universités publiques et entre le public et le privé. Dans le dispositif des universités privées, en effet, la place de l’état est réduite à son strict minimum, à savoir les agréments pour l’ouverture, compte non tenu de la forte présence des enseignants des universités publiques pour faire exister certaines formations dispensées dans ces établissements privés, ainsi que les travaux de recherche qui y sont menés. le mode de gouvernance des universités privées permet de renforcer leur présence sur le marché des formations tout en bénéficiant d’une souplesse plus adaptée à la rapide évolution des espaces de formation. L’état sénégalais, […] n’a pas toujours une vision claire de la gouvernance des universités et des changements qui s’y produisent. » Les universités publiques, de leur côté, doivent promouvoir leurs intérêts particuliers face à la concurrence nationale et internationale tout en assumant leur rôle de service public.
L’état sénégalais, malgré sa volonté affirmée d’améliorer le secteur ou d’éviter son enlisement, n’a pas toujours une vision claire de la gouvernance des universités et des changements qui s’y produisent. le fait, par exemple, de vouloir orienter tous les bacheliers de 2019 vers des universités publiques sans étude prospective préalable en est une belle preuve. D’ailleurs, les universités ont elles vocation à accueillir tous les bacheliers, quel que soit leur projet professionnel ou de vie ? De même, on peut considérer que l’assujettissement des recteurs au pouvoir politique et aux autres pouvoirs internes peut mettre à mal l’autonomie dans la gestion. on peut analyser les activités du personnel administratif technique et de service comme la résultante de leur dépendance vis-à-vis de l’autorité des recteurs. Cela est d’autant plus vrai qu’une bonne partie de ce personnel peut être choisie par le recteur. Ces différents choix, ainsi que les orientations prises ou non, ont des conséquences sur la marche optimale de l’institution.
Des réformes qui peinent à être mises en œuvre
Les politiques relatives à l’enseignement supérieur et à la recherche connaissent régulièrement des réformes qui cherchent soit à concrétiser les réformes précédentes, soit à poser les bases d’autres transformations, jugées plus adaptées. C’est ainsi qu’en 2013 s’est tenue à Dakar la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Il en a résulté 78 recommandations qui doivent aider à réorienter la politique d’enseignement supérieur et de recherche. des enseignants, en grève depuis plus d’un mois pour exiger de meilleures conditions, manifestent près de l’université de Dakar le 18 janvier 2012. un an plus tard en 2013, la concertation nationale sur l’avenir de l’éducation supérieur sera initiée et débouchera sur la proposition de 78 recommandations. Cette concertation a porté sur le pilotage de l’enseignement supérieur, sur l’accès et la qualité des formations, sur le financement et les liens entre les formations, le marché du travail et le service à la communauté, sur l’internationalisation, la recherche et l’innovation. en cherchant à réorienter les formations vers les stem (acronyme de science, technology, engineering and mathematics) et à mieux articuler ces formations avec le monde du travail, les responsables de la concertation ont voulu retirer le sable de l’engrenage des universités.
Pour la concertation nationale pour l’avenir de l’enseignement supérieur, il convient d’approfondir la « professionnalisation » des formations. Cette approche se justifie foncièrement par les exigences des politiques de développement et du marché du travail. Ce dernier exige des étudiants une aptitude professionnelle : ils doivent être opérationnels dès leur sortie de l’université. Or cela ne semble pas être le cas pour les diplômés issus des cycles de l’enseignement général, qui représentent l’essentiel des formations dispensées. C’est ainsi que les instituts supérieurs d’enseignement professionnel pourraient être l’une des solutions, si le modèle est sauvegardé. aujourd’hui, malgré les directives présidentielles prises à l’issue de la concertation nationale, malgré les contrats de performance qui étaient une occasion de renforcer la politique gouvernementale, les universités peinent à consolider les progrès réalisés, tant la mise en œuvre des réformes se confronte à une gouvernance faible. Il y a quelques années, pour parler de la présence simultanée d’acteurs publics et privés dans l’enseignement supérieur, on utilisait volontiers le terme de « coexistence ». […] Mais dernièrement, la coexistence a progressivement laissé la place à la concurrence. » cela s’explique, entre autres, par le faible engagement de certains responsables pour la cause institutionnelle et par la méconnaissance des publics accueillis (les étudiants notamment) et des liens qu’il faut construire avec le monde économique, tant pour l’insertion professionnelle des apprenants que pour le service à la communauté.
Vers un partenariat public-privé ?
Le Sénégal s’était lancé dans une politique de libéralisation de l’enseignement supérieur – un domaine qui, jusqu’en 1995 était du domaine exclusif de l’état. Celui-ci a renoncé à être le seul fournisseur de formations supérieures mais s’est efforcé d’en rester le seul garant (conservant notamment le contrôle des processus de certification et d’accréditation à travers l’autorité nationale d’assurance qualité). Il y a quelques années, pour parler de la présence simultanée d’acteurs publics et privés dans l’enseignement supérieur, on utilisait volontiers le terme de « coexistence ». Derrière ce vocable, il y avait l’idée de complémentarité. En 2012-2013, le gouvernement du Sénégal avait pris l’option de payer la scolarité de milliers d’étudiants dans les instituts privés. Mais dernièrement, la coexistence a progressivement laissé la place à la concurrence. Les instituts privés ont globalement meilleure presse, avec des coûts de formation très variables. sans mettre en parallèle taux de réussite et frais de scolarisation, il est tout de même notable que la gratuité de certains services puisse être associée au faible engagement des bénéficiaires (étudiants et enseignants). Or, l’engagement ou l’exigence peuvent s’avérer utiles dans la construction d’une formation de qualité, entendue comme pertinente, opérationnelle et à vocation territoriale. Au même moment, pour faire face à cette concurrence, les universités publiques valorisent des formations payantes et les fonctions de service (services supplémentaires que propose l’université : expertise, formations, location de salles…).
Ces activités génèrent des ressources supplémentaires pour les budgets des établissements. Cette nouveauté vise non seulement à satisfaire des besoins économiques et de développement – l’université considérée comme étant au service de la société – mais également à renforcer les capacités financières (plus de certaines composantes de l’université que de l’institution dans sa globalité). certains changements ou transformations que vivent les universités, tels que la gestion axée sur les résultats, ouvrent des perspectives favorables. » ce qui est certain, c’est que l’enseignement supérieur est de plus en plus partagé entre les secteurs public et privé (en termes d’offre de formation), avec une ligne de démarcation qui est rarement nette : public et privé se réorganisent et redéfinissent leur interdépendance. L’implication des secteurs économiques productifs au sein des universités publiques demeure un véritable enjeu. Certains changements ou transformations que vivent les universités, tels que la gestion axée sur les résultats, ouvrent des perspectives favorables. D’autres, comme la mise en œuvre de la réforme Lmd, sont à l’origine de difficultés plus grandes encore pour le Sénégal, d’autant plus que le système est faiblement doté en ressources et en compétences de gestion et de gouvernance. pour éviter l’enlisement, les universités sénégalaises devraient beaucoup moins faire l’objet de changements « induits » (correspondant aux conséquences des transformations antérieures) et ne subir, dans la mesure du possible, que des changements « conduits », c’est-à-dire voulus. les universités sénégalaises ont besoin, pour faire face aux enjeux de gouvernance et de développement, d’une gestion assainie et de l’implication de tous les acteurs concernés tout au long du processus de changement. C’est la condition préalable pour éviter l’enlisement et construire des universités performantes.
Par Jean-Alain GOUDIABY,
Sociologue et enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
AU SENEGAL, 10% DES FEMMES EN AGE DE PROCREER ATTEINTES D'HÉPATITE B
C'est devenue un problème de santé publique d’autant que le taux de prévalence tourne autour de 10 à 17% au niveau national et de 10% chez les femmes en âge de procréer
Le Ministère de la santé a organisé hier un atelier de partage des résultats de recherche sur la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent. D’après les résultats, le taux de prévalence de l’hépatite B chez les femmes est de 10%.
L’hépatite B est devenue un problème de santé publique au Sénégal d’autant que le taux de prévalence tourne autour de 10 à 17% au niveau national et de 10% chez les femmes en âge de procréer. Selon Dr Aldiouma Diallo, chercheur à IAP, la prévalence est actuellement de 10% chez les femmes, ce qui nécessite un dépistage beaucoup plus important chez les femmes pendant les visites prénatales. «Cela permettra d’intervenir en amont avant qu’il n’y ait pas transmission au niveau des enfants. Les stratégies concernées, c’est surtout lorsqu’on dépiste, de faire le suivi pour voir s’il doit être traité ou pas. Depuis 2016, il y a des vaccinations à la naissance dans les 24h et au niveau du programme élargi de vaccination (Pev)», explique-t-il.
Interpellé sur l’utilité de ces recherches si elles ne sont pas utilisées, Dr Aldiouma Diallo déclare : «C’est au ministère de se l’approprier et de voir comment le diffuser. Car nous ne pouvons pas interférer sur la décision au niveau du ministère. Depuis l’introduction de la vaccination pour les enfants en 2005, la prévalence a complètement chuté. Elle est de 1% chez les enfants», dit-il. Selon le responsable de la recherche au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Samba Cor Sarr, les études sont menées sur un certain nombre de domaines auprès des «bajenu gox». «Nous sommes à un niveau assez acceptable pour ce qui concerne les taux de mortalité maternelle, puisque le Sénégal est passé de 401 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2001 à 315 décès pour 100 000 naissances en 2019. Ce taux est encore en baisse. Ce qui montre que nous sommes dans une perspective assez intéressante. Mais nous devons booster ce taux et espérer atteindre les objectifs durables qui sont de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. Il faut créer des conditions pour être au rendez vous de 2030», plaide-t-il.
PLAIDOYER POUR ALLER AU-DELA DE LA RSE, A TRAVERS LA MISE EN ŒUVRE DU CONTENU LOCAL
Dangote Cement Sénégal (DCs) a ouvert hier ses portes au comité national de l’initiative pour la Transparence dans les industries extractives (iTie). C’est dans le cadre de la semaine initiée à Thiès. Les recommandations faites par l’Itie au terme de la visite et qui s’adresse à toutes les industries cimenteries, c’est d’aller au-delà de la responsabilité sociétale d’entreprise (rse), à travers la mise en œuvre effective du contenu local
Dans le cadre de la semaine initiée à Thiès, Dangote Cement Sénégal (DCS) a ouvert hier ses portes au comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Après un exposé fait par les différents chefs de service sur le processus de fabrication du ciment, les réalisations faites dans le cadre de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) et les perspectives pour 2020, une visite des sites et des mines, l’ITIE a formulé des recommandations adressées à toutes les entreprises de manière générale.
Il s’est agi d’un plaidoyer, pour aller au-delà de la RSE, à travers la mise en œuvre du contenu local. Selon Pape Alioune Badara Paye, secrétaire permanent adjoint du secrétariat technique de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE), le comité est déjà impressionné par le fait qu’il s’attendait à voir beaucoup de poussière à Dangote, mais le constat est que les émissions ne sont pas si importantes. Donc un effort est fait, dans le cadre du respect des normes environnementales. Il s’y ajoute que c’est une entreprise qui contribue beaucoup au budget de l’Etat et le rapport 2018 indique une contribution de 13 milliards. Il y a également des investissements sociaux appréciables dans la zone d’intervention.
A l’en croire, l’objectif de la visite était de voir de visu ce qui se fait sur le terrain, pour se rendre compte s’il y a une corrélation entre la réalité et les annonces. « L’entreprise nous a ouvert ses portes, ce qui nous a permis de faire les constats concrets sur le terrain, et nous rendre compte de comment l’exploitation est faite. Deux aspects fondamentaux ont été passés au peigne fin, il s’agit de l’environnement et de la concertation qui se fait autour des interventions sociales », souligne Pape Alioune Badara Paye. Mais, dit-il, le rapport 2018 a mis un accent sur un aspect important, en l’occurrence le contenu local, pour maximiser les retombées sur l’économie locale.
Pour lui, c’est bien de s’investir dans la construction d’écoles, la prise en charge du secteur prioritaire qu’est la santé, mais il faut aussi aider les entreprises locales à capter toutes les opportunités de l’exploitation à travers la fourniture de biens et services. Il faut aussi que Dangote continue à jouer son rôle de leadership dans la protection de l’environnement et que ce modèle soit répliqué dans tout le Sénégal.
Waly Diouf, Directeur des Ressources Humaines de Dangote Cement Sénégal (DCS), affirme que Dangote a pris un engagement fort vis-à-vis de l’Etat du Sénégal et des communautés et les recommandations de l’ITIE seront forcément implémentées, car l’entreprise s’est toujours prescrit le devoir de rendre entièrement à la communauté ce qu’elle mérite.
Pour Abdoul Aziz Diop Coordonnateur régional de Thiès de la coalition « Publiez ce que vous payez », Président de la commission communication de l’ITIE, qui s’exprimait lors du dîner-débat tenu dans le cadre de la semaine de l’ITIE à Thiès, le contenu local est différent de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE), qui n’est pas contraignante. Le contenu local offre plusieurs opportunités en terme de création d’emplois, de sous-traitance locale, de fournitures de biens et services, de formation qualifiante, de transfert de technologie.
Le rapport 2018 de l’ITIE ressort que sur les 122 milliards de Fcfa qui représentent la contribution des industries extractives au budget de l’Etat, près des 60 milliards viennent de la région de Thiès contre 40milliards en2016, 50milliards en 2017, soit près de 150 pour les 3 années. Mais pour les dépenses de ces industries, elles sont de plus d’un milliard en 2017 à 503 millions de Fcfa en 2018. Selon lui, c’est insignifiant pour des entreprises qui gagnent des milliards et qui contribuent à hauteur de 60 milliards de Fcfa dans le budget de l’Etat. Il s’y ajoute à ses yeux les incohérences dans les ratios car seuls les 2% sont injectés dans la santé, 2% dans l’environnement alors qu’il est dégradé au quotidien, 3% dans le financement des Groupements d’Intérêt Economique (GIE) locaux, 30% dans le système éducatif.
De l’avis d’Abdoul Aziz Diop, ces entreprises distribuent également des billets pour La Mecque, mais qui profitent à des individus. C’est pourquoi, dit-il, c’est important que le contenu local soit une réalité, car s’il est bien mis en œuvre, il peut booster l’économie locale et même nationale. Mais, dit-il, pour une meilleure efficacité, l’Etat doit accompagner le secteur privé local dans le sens d’avoir une bonne cartographie des activités liées au contenu local. Il doit aussi l’accompagner en terme de mise à niveau pour répondre aux standards de ces entreprises, mais aussi les accompagner en terme de financements, pour qu’elles puissent capter toutes les opportunités. Il ajoute : « sinon, il y a des risques que les multinationales créent leurs propres sociétés de service, ce qui risque d’occasionner une invasion fiscale, un blanchiment de capitaux, la corruption, la concussion, etc.
LA COUR SUPREME CONFIRME LA CREI
La Cour suprême a débouté hier Tahibou Ndiaye et sa famille qui l’avaient saisie d’un pourvoi en cassation pour contester la confiscation de tous leurs biens prononcée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
La Cour suprême a débouté hier Tahibou Ndiaye et sa famille qui l’avaient saisie d’un pourvoi en cassation pour contester la confiscation de tous leurs biens prononcée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Selon la Cour suprême, la décision de la Crei est bien fondée en ce sens que l’ancien directeur du Cadastre et sa famille se sont enrichis de façon illicite.
La sentence est tombée tel un couperet sur la tête de l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye et sa famille. Condamné à cinq ans de prison ferme par la Crei qui a prononcé par ailleurs la confiscation de tous ses biens meubles et immeubles, Tahibou Ndiaye avait introduit, en compagnie de sa famille, quatre pourvois en cassation. Mais ils ont été déboutés puisque la Cour suprême a rejeté leurs pourvois.
De l’avis du juge, les moyens évoqués par les avocats de la défense pour solliciter l’annulation de la décision rendue par la CREI ne sont pas fondés et ne peuvent pas prospérer. « Les juges de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite ont légalement justifié leur décision. Le juge les condamne aux dépens», a déclaré la Cour suprême.
Pour rappel, Tahibou Ndiaye, son épouse et ses deux filles adoptives ont été condamnés par la Crei respectivement à des peines de 5 ans ferme, 1 an ferme et 2 ans avec sursis et une amende de 2 060 924 263 Fcfa pour chacun des prévenus. En sus, la Cour avait ordonné la confiscation de tous leurs biens. Sur les intérêts civils, le juge les avait condamnés à payer solidairement la somme de 1 milliard Fcfa à l’Etat du Sénégal, partie civile dans cette affaire.
En somme, les prévenus devaient payer, pour les amendes et les dommages et intérêts, la somme de 9 243 697 052 Fcfa. Face aux juges de la haute juridiction, les avocats de Tahibou Ndiaye ont plaidé l’annulation de l’arrêt de la CREI. Ils ont ainsi soulevé 20 moyens pour Tahibou Ndiaye et 23 pour ses deux filles et son épouse. La défense estime que la totalité des biens ne peut pas être confisquée étant donné que le requérant a des héritiers.
Selon Me Pape Samba Sow, il y a une violation flagrante des dispositions de l’article 163 bis du Code pénal qui constitue la base de l’enrichissement illicite. «Demander à mon client de justifier ses biens acquis de façon licite, c’est vouloir lui faire une fausse application de la loi», pense-t-il. Lui emboîtant le pas, son confrère Me Demba Ciré Bathily estime que cette décision de la CREI doit être cassée. « Toutes les procédures ont été violées dans cette affaire », dénonce l’avocat.
Dans la même logique, Me Borso Pouye a demandé l’application de la loi car il y a une violation de la loi sur toute la ligne. Quant à Me Abdourahmane Sow dit Lénine, il déclare : « De bout en bout, on a dérogé à la règle. On est allé jusqu’à violer la Constitution. Pour la CREI, tout le monde doit être protégé sauf Tahibou Ndiaye et sa famille. Il y a un problème de base légale. C’est sur une base erronée qu’on l’a poursuivi et c’est sur cette base erronée qu’on l’a condamné. Les interdictions pèsent toujours sur lui. Il ne peut plus sortir du territoire sénégalais. Nous demandons que cela cesse parce que les violations sont énormes.»
Prenant le contre-pied, l'avocat général et les conseils de l'État ont demandé le rejet des trois pourvois. Selon eux, il est impossible de dissocier les biens licites et illicites. Il s'y ajoute que Tahibou Ndiaye a profité de sa position pour s'enrichir indûment. «Il n’y a aucune violation de la loi. La CREI a rendu une décision qui est conforme à la loi. L’affaire Tahibou et autres est l’expression la plus achevée de la mal-gouvernance foncière au Sénégal», indique Me Moussa Félix Sow. Même son de cloche pour le parquet général qui a requis le rejet des pourvois introduits par les avocats de l’ancien directeur du cadastre. Au finish, la Cour a rejeté le recours au motif qu'aucun des moyens n'est recevable.
Par Dr Thierno THIOUNE
LE FCFA PUIS L’ECO, ET APRES !
Ci-gît, le FCFA! C’est de prime abord ce qu’on pouvait retenir de la déclaration faite le 21 décembre 2019 à Abidjan par le Président Emanuel Macron et du Président Alassane Ouattara
Ci-gît, le FCFA! C’est de prime abord ce qu’on pouvait retenir de la déclaration faite le 21 décembre 2019 à Abidjan par le Président Emanuel Macron (Président de la France, pays garant de la convertibilité) et du Président Alassane Ouattara (Président de la Côte d’Ivoire, la première économie de la zone et par ailleurs Président en exercice de l’UEMOA). Ce fut incontestablement, le «faire-part de décès» le plus controversé de la vie d’un instrument monétaire au regard des prises de positions des acteurs de tout bord qui s’en sont suivies.
Quoi qu’il en soi, aujourd’hui après cette annonce, il reste indubitable et j’en suis convaincu que c’est une décision d’étape dans la bonne direction à saluer dans le processus devant mener vers la souveraineté monétaire des Etats ayant en commun le FCFA. C’est dire donc que c’est une bonne réponse politique adressée particulièrement aux acteurs qui militaient pour si l’on sait jusqu’ici que le débat semblait galvaudé. Tout de même, cette sortie conjointe des deux présidents français et ivoirien est bien éclairée par celle en dernier du Professeur Kassé (L’ECO ou la continuité des fondamentaux du CFA) constituant une saillie érudite et intelligente aux nombreuses zones d’ombre qu’un débat infertile et infécond entretenu par un groupe de néophytes a voulu laisser planer. Tout le monde peut avoir droit au chapitre sur tout.
Alors, tant qu’on y est, tout le monde se dit maintenant économiste. Que n’avons-nous pas entendu ? Que le FCFA, vestige de la France Afrique, empêche l’industrialisation. (Ce qui empêche l’industrialisation est en nous). Que tous les pays de l’euro, hormis l’Allemagne qui a une industrialisation forte, ont des problèmes avec l’euro. La Finlande et le Luxembourg avec une industrialisation forestière et une industrialisation en balbutiement respectueusement seraient donc pas des pays de la zone euro). Diantre ! Quelles âneries ! Il faudrait que l’opportunité soit donnée véritablement aux acteurs de débattre des questions de fond. La science n’accepte pas l’activisme et lorsque l’éméritat entre par la porte, l’ignorance sort par la fenêtre.
La dernière sortie du Professeur clôt le débat. Il clarifie les avantages des fondamentaux du FCFA et les réformes qui peuvent être introduites en mettant l’accent sur les cinq avantages des apports du futur défunt système que sont la stabilité de la monnaie, la convertibilité, l’accroissement des échanges, le levier pour l’assainissement des finances publiques et la lutte contre l’inflation et l’espace de solidarité et de coprospérité que constitue la zone.
L’essentiel, comme nous avons eu à le faire remarquer dans une interview que nous avions accordée au quotidien l’Enquête du 7 novembre 2017, dénonçant le fait que beaucoup de non-initiés se sont invités au débat ignorant totalement le bien-fondé du maintien ou non du FCFA, est alors la nécessité de se pencher sur les questions fondamentales que sont :
1) Pourquoi la parité rigide Euro-Fcfa puis Euro-Eco?
2) Quel fondement du choix du régime de change fixe ?
3) Quel rôle et quelle gouvernance pour les éventuelles nouvelles institutions monétaires ?
Toutes ces préoccupations trouvent leur justification légitime à présent et de manière non évidente au changement de paradigme tant souhaité. La Genèse et la structuration du FCFA depuis 1939 à nos jours, faite de manière authentique contribue à élucider l’énigme de la parité rigide (comme motif la contrepartie de la garantie de la convertibilité) (I). (Parité rigide ou rigidité de la parité : est-ce tout comme ?).
Le choix du régime de change apparaissait évident avec l’abandon du FCFA et l’avènement de l’Eco comme monnaie sous régionale (II). (Pas si simple que ça !) Et après… !
Que faudrait-il faire de l’outil monétaire face à nos nouvelles formes de défis relatifs, à l’industrialisation, à l’instabilité financière, à l’inclinaison financière, au changement climatique, à la transition écologique et à l’économie verte, à prendre en charge. Une autre gouvernance des institutions monétaires jouant un rôle réajusté d’un instrument monétaire paré de ses attributs les plus modernes et de ses missions les plus avant-gardistes s’impose dans un tel enjeu.
I) Le FCFA : Genèse et structuration depuis 1939 jusqu’à nos jours Faut-il le rappeler ; le FCFA, dans toutes ses formes de mutations, a existé près de 80 ans depuis que le Général De Gaulle l’instituait après les accords de Bretton Woods. A l’époque le fondement originel de la Zone Franc restait le pacte colonial. Celui-ci se présentait comme un mécanisme exclusivement commercial avec une dimension monétaire. Le système des monnaies coloniales procédait du même état d'esprit qui fait croire que « la colonie devait être un moyen d'enrichir la métropole, ainsi qu'un atout pour lui donner poids et prestige dans le concert des pays les plus forts. Donc, créé initialement en 1939, juste avant la seconde guerre mondiale, de fait le Franc CFA est officiellement né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifia les accords de Bretton Woods.Il signifiait alors « franc des colonies françaises d'Afrique ». En 1958, le Franc CFA devient « Franc de la Communauté Française d'Afrique ». Avec l’indépendance, date à laquelle une première critique de nature « idéologique » traversa la Zone Franc, celle-ci entendait renoncer au pacte colonial pour lui substituer un pacte postcolonial lui procurant un rôle d’acteur au même titre que la France.
Aujourd’hui, avec l'appellation Franc CFA signifiant Franc de la Communauté Financière d'Afrique pour les pays membres de l'UEMOA et Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale pour les pays membres de la CEMAC, la Zone Franc s’articule autour de la fixité du FCFA arrimé d’abord au Franc Français puis à l’Euro en vertu de l’article 234 alinéa 1 du traité de Maastricht. Du point de vue de sa structuration , depuis la création du Franc CFA le 26 décembre 1945, 1 F CFA était égal à 1,70 FF. A la suite de la dévaluation du Franc Français (FF)le 17 octobre 1948 on a eu 1 F CFAq ui équivalait à 2,00 FF.
Le 27 décembre 1958 avec l’instauration du nouveau Franc Français (FRF), 1 F CFA coûtait 0,02 FRF. A la dévaluation du Franc CFA de 50 % le 11 janvier 1994, 1 F CFA était estimait à 0,01 FRF. Depuis le 1er janvier 1999, 1 € est égal à 655,957 F CFA d’où l’arrimage du Franc CFA à l'Euro qui offre une convertibilité (une crédibilité internationale) pour le rapatriement des réserves provenant essentiellement des recettes d’exportations par le mécanisme du compte d’opération du trésor français. Ce compte d’opération disparaît avec la naissance de l’Eco. II) L’ECO: de l’Abandon du FCFA et de la création d’une monnaie sous régionale L’abandon du FCFA, du moins dans sa forme actuelle, requiert à juste titre une réflexion profonde étant entendu que les pays membres ont des situations économiques fortement asymétriques. Au-delà du changement du nom (Fcfa à l’Eco), de la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la BCEAO au Trésor Français ainsi que le retrait des représentants de la France des instances de gouvernance où elle était présente, de la suppression du compte d’opération, tout autre changement brusque (notamment la levée de la contrainte liée à la régulation institutionnelle et à l’impression et la fonte de la (nouvelle) monnaie, l’Eco) ne se fera pas sans conséquences.
Pour tourner la page du passé monétaire amphigourique - sans tout à fait le renier - le franc CFA rebaptisé Eco maintient le lien de parité fixe avec l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Ce qui garantit la même valeur de la monnaie pour les consommateurs et pas de brusques dévaluations possibles. Toujours à cause de ce lien avec l’euro, l’Eco est une monnaie plutôt forte, ce qui devrait faciliter les importations. En revanche, les pays de la zone franc sont pénalisés pour les exportations.
L’arrimage à l’euro empêcherait les Etats de proposer des prix compétitifs au détriment des exportations. Dès lors, il est important de faire une analyse fine en termes de coûts/bénéfices pour la Zone Franc. Les arguments pour ou contre le système du FCFA tournent autour de la convertibilité (une crédibilité internationale), la mise en commun des réserves (pot commun de devises), la maitrise des dépenses publiques (le Trésor français consent des avances mais, en aucun cas, elles ne peuvent dépasser 20 % des recettes budgétaires, pays par pays), l'évaluation par l'Union européenne (le rattachement à l'euro comme ancrage du taux de change est généralement reconnu d'avoir eu des effets favorables dans la région en termes de stabilité macroéconomique).
Aussi, pour ne pas tomber dans les travers d’une « catastrophe monétaire », il est important de considérer l’apprentissage de la gestion monétaire si l’on se réfère aux monnaies zambienne, angolaise, kenyane, ou encore vénézuélienne ou argentine qui « toutes ont été ou sont dans des situations difficiles », car ne pouvant pas « supporter des chocs exogènes ».
Dans la Zone Franc, le niveau actuel des déficits budgétaires (-6,7%) et de l’éventuelle monétisation de la dette pourraient également engendrer des effets négatifs importants qui seraient un prix exorbitant à payer pour l’abandon radical du FCFA, du reste pour sa forme actuelle. Mais il est clair que le FCFA, avec des clauses qui sont dépassées, doit être réformé pour faire place à une monnaie africaine au service du développement.
L’ECO est une étape importante mais pas la mort du serpent de mer, la prochaine étape nous mettra en face de ce que j’appelle nos nouvelles formes de dépendance. III) Et après, il faut redéfinir le rôle et la gouvernance des (nouvelles) institutions monétaires devant nos (nouveaux) défis de développement En juillet 2020, l’ECO deviendrait la monnaie de la Zone UEMOA. Et après ?
Pour autant est-ce que les importations des pays de la Zone en provenance de l’UE continueront-elles de reculer ? Elles ont chuté de près de 10%. L’Union importe du Japon et des Etats-Unis respectivement de façon négligeable 2% et 5%. Avec l’ECO la tendance serait elle renversée ?
La prépondérance des importations en provenance de la Chine se situant à 15% dans l’UEMOA sera-t-elle renforcée par l’Eco pour à terme remettre en cause l’hégémonie française en la matière ? Aujourd'hui, la Chine adoptant un régime de change flottant et devenant de plus en plus le premier partenaire commercial de la zone, ne remet-elle pas en cause la pertinence d’une monnaie fut-elle appelée FCFAou ECO qui n’est pas arrimée à un panier de devises où l’on retrouve le yuan, le dollar et l’euro ?
Quel avantage la zone UEMOA (avec un régime de change fixe) tire-t-elle à commercer avec des partenaires commerciaux (avec un régime de change flottant ou fixe) ? Il est vrai que la zone monétaire constitue selon la nature du régime de change qui y appliqué un atout pour les pays y appartenant mais aussi pour les pays partenaires commerciaux.
La France, dégringolant de la 5éme à la 7éme place dans les pays riches, par exemple en commerçant avec la zone UEMOAy tire bon nombre d’avantages. La France profite du libre transfert des capitaux, la parité de change, le faible niveau d’inflation qui offre non seulement aux entreprises françaises la possibilité de rapatrier leurs bénéfices, mais aussi la garantie dans le temps de la valeur produite par leurs investissements estimés à plus de 40% du total du stock des investissements avec la présence de plus de 700 filiales d’entreprises françaises. Certainement les zones d’ombres notamment les conditions de la convertibilité, le maintien ou non de la clause de la convertibilité "illimitée". Les choix du système choisi sont-ils fondés sur des études scientifiques en particulier le Nigeria (71% du PIB et 52% de la population de la CEDEAO) La persistance des déficits extérieurs courants est la conséquence d'une multitude de goulots d'étranglement à la transformation structurelle des économies des Etats membres et leur capacité́ d'offre de biens et services à forte valeur ajoutée.
Il s'agit notamment de la disponibilité de facteurs de production et de leurs coûts de fourniture qui constituent des obstacles majeurs à l'essor des chaines de valeur dans les économies de l'Union. En conclusion Il appert évident aujourd'hui qu’avec ce changement de paradigme, le point d’attraction de l’ECO ne saurait être que d’assurer solidairement la force d’indépendance monétaire. Je reste persuadé qu’une zone monétaire est un atout, c’est vrai, mais qu’il faille se pencher sur les caractéristiques des politiques monétaires, outre que classiques, auxquelles nos nouveaux défis nous obligent. De nombreuses études empiriques menées sur les régimes de change admettent l’absence d’unanimité sur le choix du régime de change. Aucun cas d’école ne le dicte.
Il faudra alors que le régime de change pour la nouvelle monnaie Eco de l’UEMOA se conforme à la politique monétaire adoptée. Il se trouve que les quatre (4) régimes de changes possibles à adopter (régimes de rattachement de taux de change, régimes de change flexible, régimes de marges de fluctuation, régimes de taux de changes doubles ou multiples) obéissent à la fois aux quatre (4) catégories de politique monétaire à appliquer (politique d’ancrage du taux de change, politique de ciblage d’un agrégat monétaire, politique de ciblage de l’inflation, politique monétaire discrétionnaire).
Dés lors, il est bien clair qu’il serait assez pernicieux de défende un régime de change flottant alors que dans certains pays à régime de change flexible avec un leadership irresponsable, le financement monétaire de déficits budgétaires a été souvent à l’origine de forts taux d’inflation. Le seul régime de change qui vaille est celui permettant d’amortir nos chocs extérieurs, de renforcer la diversification de nos économies, leur résilience et facilitant la transformation de notre inclusion financière en un capital national qui sera complété par des investissements étrangers pour des ressources nécessaires à la transformation structurelle. Nous en avons besoin car tous nos projets ou programmes d’émergence voir de développement, de quelque nature que ce soit, dépendent principalement de l’extérieur.
En ce sens, je suis convaincu avec le professeur Kassé que quatre (4) solutions devraient être mises en avant pour l’utilisations des réserves de la BCEAO. D’abord, penser au transfert d’une partie des réserves extérieures aux Trésors publics des États membres. Ensuite, répartir les avoirs entre les États de l’Union au prorata de leurs parts respectives, Puis, compléter par l’émission d’obligations publiques pour financer le Programme Economique Régional PER).
Enfin, affecter une partie des ressources excédentaires à la BOAD qui emprunte sur les marchés externes pour prêter aux États membres à taux compétitif. C’est tout le sens de ce que j’avais évoqué il y’a un peu plus de deux ans que nous ne pouvons envisager le futur de l’Afrique avec la vision des autres comme avec la monnaie des autres. S’il est vrai de croire avec Bruno Cabrillac qu’on ne peut douter de la capacité de la Zone franc à atteindre les deux objectifs classiques de la zone notamment le maintien de la parité fixe et l’efficacité de l’ancrage nominal, il n’en demeure pas moins qu’il est d’une grande nécessité de mettre en place une monnaie africaine au service du développement accompagnée d’un Fond Monétaire Africain (FMA) et d’une Banque d’Investissement Africaine (BIA).
En réalité, les éventuelles nouvelles missions d’une éventuelle Banque Centrale Fédérale Indépendante (BCFI) appellent au préalable à préparer le renforcement de sa gouvernance pour lui permettre d’être à l’abri des défis majeurs liés à l’instabilité financière, le changement climatique, la transition écologique et l’économie verte, tous imbriqués à l’enjeu monétaire. Il faut savoir ce que l’on veut. Une monnaie pour ses attributs ou une monnaie pour sa politique !
Mundell avec son triangle d'incompatibilité nous avait très tôt prévenu sur l’impossibilité d'avoir à la fois une politique monétaire indépendante (1), un régime de change fixe (2) et une libre circulation des capitaux (3). Il faut choisir deux de ces trois objectifs, pour incontestablement subir le troisième. Je suis convaincu avec Michael Klein, Tufts University, que les gouvernements (de l’UEMOA) font face à ce trilemme. Ce n’est pas une sinécure. Le reste ce (ne) sont(que) des commentaires».
Dr Thierno THIOUNE
Maître de Conférences Titulaire en Economie à la FASEG
Directeur des Etudes du CREFDES
Membre du Comité Scientifique du LARED - UCAD
DEMBA BA DIT SES VERITES
Le sénégalais est revenu sur la polémique sur le Ballon d’or France football, la montée du racisme dans les stades du monde, mais également sur les débuts de son ancien coéquipier Franck Lampard, sur le banc de Chelsea.
Sociétaire d’Istanbul Basaksehir (D1 Turquie), Demba Bâ reste un joueur très attaché à ses origines. Fervent musulman, l’ancien buteur des «Lions» n’hésite pas à prendre position sur certaines questions qui touchent des minorités. Dans un long entretien qu’il a accordé à «The independent», le sénégalais est revenu sur la polémique sur le Ballon d’or France football, la montée du racisme dans les stades du monde, mais également sur les débuts de son ancien coéquipier Franck Lampard, sur le banc de Chelsea.
LAMPARD SUR LE BANC DE CHELSEA
«Je n'ai jamais pensé qu'il serait un manager. Gael a dit qu’il savais que ce type serait un bon manager! Puis, tout à coup, je me suis dit" ouais, tu sais quoi, peut-être que j'ai raté ce côté de lui ". En pensant à la façon dont il était avec le groupe, avec les joueurs et avec les jeunes, il est vrai qu'il donne tellement de confiance aux gens autour de l'équipe et ces qualités sont si importantes pour un manager. Je suis tellement content de ce qu'il fait. (…). Ce n'est que sa deuxième année de coaching. Regardez ce qu'il a fait à Derby. Ils étaient en difficulté et il les a amenés en finale des playoffs. Et dès qu'il est parti, ils ont recommencé à lutter. On peut dire qu'il va bien, surtout dans les circonstances, car il a rejoint à un moment difficile et il fait de grandes choses. (…). Je ne suis pas surpris qu'il utilise les jeunes joueurs et qu'il les aide à performer. Lorsqu'il est autour de vous, il élève votre niveau et vous donne la confiance nécessaire pour être le meilleur possible. C'est la qualité N°1 que j'ai toujours vue quand je jouais avec lui. Ces jeunes font leurs preuves chaque semaine. Ils ne sont pas aussi expérimentés que certains joueurs qui ont 27 ou 28 ans. Alors, Chelsea pourrait peut-être recruter des joueurs expérimentés pour les aider à gagner les matchs importants, les plus gros matchs. Cela ne signifie pas qu'ils doivent dépenser des centaines de millions. Je crois que de petits ajouts peuvent les aider. J'ai vu une photo qui montre combien Liverpool a vendu Coutinho et les joueurs qu'ils ont achetés avec cet argent. L'équipe qu'ils ont bâtie, c'est incroyable! Cette année, Chelsea ne sera pas loin. Et je pense que si la direction laisse Frank faire ce qu'il fait, l'année prochaine, ils se battront sûrement pour de gros titres ».
SADIO MANE ET LE BALLON D’OR
« Ces jours-ci, nous parlons tellement de statistiques. Je pense qu'il avait les statistiques individuelles et collectives pour avoir remporté le Ballon d'Or. J'ai toujours dit que si vous échangez les statistiques de Mané en 2019 avec celles de Messi, Messi l'aurait toujours gagné, même avec moins de buts. Le fait que Mané ait remporté la Ligue des champions, la Super Coupe, il a joué une saison incroyable et terminé meilleur buteur commun en Premier League, c'est fou! Non seulement cela, il a été décisif dans tous les matchs. Je pense qu'il aurait pu gagner. J'ai eu cette conversation avec beaucoup de joueurs. Ils disent "oui, mais Messi est un meilleur joueur". Bien sûr, tout le monde le sait! Même si Sadio vient et me dit qu'il est meilleur que Messi, je le giflerais et lui dirais "tais-toi garçon, asseyez vous!" Mais en 2019, selon moi, il a eu une meilleure saison
MANQUE DE CONSIDERATION POUR LES JOUEURS NOIRS
Je crois qu'à partir du moment où quelqu'un est Africain, il va avoir moins de valeur. Il vendra moins de chemises dans son pays. Il y a moins d'opportunités de parrainage dans le pays dont il est originaire. Il pourrait avoir moins de followers sur les réseaux sociaux, car leurs pays sont moins développés qu'en Europe. En ce sens, je dirais que c'est un inconvénient. De plus, la culture du racisme dans le football ne doit pas être débattue, car nous savons tous qu’elle existe. C'est très difficile. Je ne veux pas encore victimiser les Africains en même temps, je sais que nous sommes sous-estimés. Nous avons tous des causes différentes qui nous touchent émotionnellement. Et je crois que quiconque devrait se battre pour une cause en laquelle il croit »
LA CAUSE DES OUÏGHOURS
« Je suis musulman, je suis Africain. Donc, certaines causes m'affecteront plus qu’elles ne le font les autres. Si cela (les droits ouïghours) est quelque chose qui affecte Ozil, alors il a le droit de parler. C’est la même chose que lorsque Didier Drogba était agenouillé dans le vestiaire, suppliant la fin de la guerre en Côte d’Ivoire. Par la suite, la guerre a cessé. Est-ce à cause de Drogba? Je ne sais pas, mais il a probablement aidé à diffuser son message. À ce moment-là, nous n'avons pas entendu Yaya Touré dire "Drogba ne devrait pas être impliqué dans ces politiques". Alors, c'est peut-être l'intérêt que Touré porte à la Chine qui le fait parler ainsi. Certaines personnes disent" Demba, tu parles maintenant, mais quand tu as joué en Chine, tu n’as rien dit ". Et je dirais à ces gens qu’ils ont complètement tort. J'étais sous contrat en Chine en 2017 et j'ai tweeté à propos de la destruction de mosquées là-bas et de l'incendie de Corans et d'autres choses du genre. Je me fichais qu’ils me paient ou non. Je pensais que c’était la bonne chose à faire et je me suis battu pour cette justice. J'étais sous contrat en Chine, mais j'ai mes valeurs, vous savez? »
DES CONSEILS A SES FRERES MUSULMANS
«Aujourd'hui, les musulmans sont persécutés. Vais-je blâmer les gens qui les persécutent? Je dirais d'abord: musulmans, revenez à l'essentiel. Il y a plus de 1,5 milliard de musulmans dans le monde, à partir de la Mecque dans le désert d'une seule personne. Qu'est-ce qui a fait leur succès? C’est parce qu’ils avaient des directives à suivre. Les musulmans d'aujourd'hui ne le font pas. Ils font ce qu'ils pensent être bon, mais ne s'en tiennent pas au Livre. Ils font tout ce qui leur fait du bien. Peu m'importe la religion à laquelle vous appartenez, vous ne pouvez pas dire "j'accepte certaines choses, mais j'en rejette d'autres". Ce n'est pas le bon comportement ».
LA RELIGION ET LE SPORT
«Je le compare toujours au football. Il y a la règle du hors-jeu, il y a le handball dans la surface, il y a le tacle par derrière. Si je dis à l'arbitre : ‘’je vais jouer, mais le tacle par derrière, je ne suis pas d'accord. Donc vous ne pouvez pas me donner un carton rouge’’. Que cela me plaise ou non, il va m'envoyer! Comme dans le football, même s'il y a des règles que vous n'acceptez pas, pour être un joueur professionnel, vous devez respecter ces règles »
LA RECRUDESCENCE DU RACISME DANS LES STADES
« C'est fou. J'ai été surpris d'en entendre parler une semaine, puis de nouveau une semaine plus tard, puis de nouveau. Je me disais: ‘’c'est contagieux!’’. C'est un sujet vraiment difficile. Il doit partir de la position la plus élevée dans les pays. Ils doivent prendre la responsabilité de changer les choses. S'ils continuent à laisser cela se produire, alors où cela va-t-il s'arrêter? Nous sommes fatigués d'en parler tout le temps. Pourquoi les gens ne défendent-ils pas les souffrances des Noirs? Les joueurs doivent quitter le terrain parce que les fans paient pour voir un spectacle. S'ils ne voient pas cette émission, ils iront au club et demanderont des remboursements. Finalement, le club perd de l'argent. Et au moment où cela se produit, il ne l'acceptera plus. Je pense que les joueurs ont cette responsabilité. Mais les clubs ont également la responsabilité de chercher qui l'a fait. Les fans aussi, quand quelqu'un fait un abus raciste, ils doivent être ceux qui le signalent aux commissaires ou à la police. Les parents ont la responsabilité d'éduquer leurs enfants. Le gouvernement a la responsabilité parce que vous voyez des choses folles de politiciens parler à la télévision. La façon dont le monde va est fou ».
"LA ZMAO A DONNÉ UNE CLAQUE À MACRON"
Selon l'économiste Ndongo Samba Sylla, la position exprimée par les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine, jeudi, aura un impact négatif sur le processus de mise en place de la monnaie unique
L’Eco est mal parti. La position exprimée par les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (Zmao), ce jeudi 16 janvier 2020, va avoir un impact négatif sur le processus de mise en place de la monnaie. C’est l’avis de l’économiste, Ndongo Samba Sylla.
Interrogée par Iradio sur la position des pays de la (Zmao) qui condamnent des « manœuvres » du président français, Emmanuel Macron et son homologue Ivorien, Alassane Ouattara, Sylla parle d’une « claque » administrée aux deux chefs d’Etat. «
Les pays de la Cedeao étaient d’accord que l’Eco n’allait être utilisé que par les pays qui ont rempli les critères de convergence. En fin 2019, selon la ministre nigérian des Finances, Zainab Ahmed, seul le Togo avait rempli les critères de convergence sur les 15 de la Cedeao. Mais, le Togo est trop petit pour lancer l’Eco. Donc, Ouattara et Macron n’avaient pas le droit de dire qu’ils allaient renommer la nouvelle monnaie Eco. Ça ressemble à une usurpation », a-t-il laissé entendre.
Alors, est-ce que l’on peut dire déjà que l’Eco est plombé ? Ndongo Samba Sylla répond : « En tout cas, cela va être très difficile. Je pense que les pays anglophones ont donné une claque à Macron et Ouattara. Parce qu’ils avaient annoncé triomphalement la mort du CFA, surtout, ils avaient promis de le renommer Eco dès 2020. Là, ça ne sera plus possible. Il faudrait que les pays remplissent les critères de convergence et ils ne le pourront pas tous. Donc, le CFA sera encore là. L’autre chose est que pour ce qui concerne l’introduction des billets Eco et pièce, va nécessiter du temps. Alors que, l’hypothèse la plus probable est que le CFA sera toujours là. Ce qui signifie que l’on gardera toujours ces signes monétaires ».
par Cheikh Tidiane DIEYE
UN SOMMET EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ÉTAT POUR SAUVER L’ECO
Il faut agir avec diligence pour remettre ce processus à l’endroit afin de sauver le projet souverain sur lequel la CEDEAO a travaillé depuis maintenant près de 30 ans
La tenue d’un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO sur l’ECO n’est pas seulement nécessaire. Elle est devenue urgente. Après l’annonce du lancement de l’ECO par les pays de l’UEMOA, en remplacement du CFA, beaucoup de voix s’étaient levées, dont la mienne, pour dénoncer l’accaparement par les pays partageant le CFA, d’un projet en gestation au sein de la CEDEAO.
J’avais expliqué en particulier que le lancement prématuré de ce projet par l’UEMOA, avec la France, dans des conditions différentes de celles choisies par la CEDEAO, risquait de tuer dans l’œuf l’ECO originel car certains États, comme les populations Ouest africaines, pourraient le rejeter au motif qu’il serait un « CFA bis » marginalement réformé.
La conférence tenue ce 16 janvier 2020 à Abuja par les pays membres de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) sur l’ECO semble malheureusement accréditer cette thèse.
En effet les Ministres des Finances et les Gouverneurs des banques centrales des États de la ZMAO, composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, la Gambie et la Guinée, ont estimé que la décision des pays de l’UEMOA de lancer l’ECO ( version d’Abidjan), le 21 décembre 2019, n’est pas conforme à la décision des Chefs d’État de la CÉDÉAO.
Il faut donc agir avec diligence pour remettre ce processus à l’endroit afin de sauver le projet souverain sur lequel la CEDEAO a travaillé depuis maintenant près de 30 ans.
Je lance un appel aux Chefs d’ État de la CEDEAO pour qu’ils organisent, sans délai, un Sommet extraordinaire sur l’ECO.
En cette année 2020, qui marque le passage de la « CEDEAO des États à la CEDEAO des peuples », c’est le moins qu’ils pourraient offrir à leurs citoyens.
ABDOURAHMANE DIEYE DECLINE SA FEUILLE DE ROUTE
Le nouveau directeur de la Douane, le Colonel-Inspecteur Principal des Douanes, Abdourahmane Dieye, a dévoilé la politique qu’il compte mettre en œuvre pour bien mener la mission qui lui a été confiée.
Le nouveau directeur de la Douane, le Colonel-Inspecteur Principal des Douanes, Abdourahmane Dieye, a dévoilé la politique qu’il compte mettre en œuvre pour bien mener la mission qui lui a été confiée. Il s’est exprimé hier, jeudi 16 janvier 2020, à l’occasion de la cérémonie officielle de son installation, présidée par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
Le Colonel-Inspecteur Principal des Douanes, Abdourahmane Dieye, nommé par décret présidentiel comme le nouveau directeur générale de la Douane, le 2 janvier dernier, a été installé dans ses nouvelles fonctions par le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, hier, jeudi 16 janvier 2020. Dans sa prise de parole, le nouveau patron de la Douane a soutenu qu’il compte s’engager à l’élargissement de l’assiette fiscale dont l’objectif est d’atteindre le taux de pression fiscale de 20%, à l’horizon 2023, conformément aux critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouste africaine (Uemoa).
Dans sa feuille de route, il compte aussi, dit-il, «replacer les préoccupations légitimes de l’entreprise et des créateurs de richesses au cœur de leurs réformes». Il s’agira, fait-il remarquer, «de procéder au parachèvement du processus de dématérialisation des procédures douanières, notamment dans le cadre du dédouanement de proximité, pour éviter les distorsions dans l’application des normes».
Abdourahmane Dieye s’est aussi engagé à insuffler une culture de l’évaluation à tous les niveaux et à tous les échelons. Il sera ainsi question, ajoute-t-il, «d’accorder une attention particulière à toute proposition allant dans le sens de renforcer les capacités humaines et matérielles de l’administration douanière».
Dans ses ambitions, le directeur général de la Douane indique qu’il cherchera à renforcer la dynamique partenariale avec tous les services impliqués, de près ou de loin, dans l’exécution de leurs missions. Il lance, de ce fait, souligne-t-il, un appel au dialogue à tous les partenaires de la Douane dont les industriels, les commerçants, les acteurs sociaux et les consuméristes.
Abdourahmane Dieye dit aussi qu’il veillera à renforcer et redynamiser la coopération bilatérale, avec les pays voisins pour une gestion coordonnée des frontières. D’autre part, Abdourahmane Dieye exhorte ses hommes à redoubler d’efforts et de vigilance pour que la stratégie de mobilisation de recette à moins terme, devant être mise en œuvre à partir de cette année, soit une réussite à laquelle la Direction des Douanes jouera un rôle déterminant. Il soutient aussi engager ses hommes à «s’atteler à la tâche avec engagement, rigueur et professionnalisme».
Le directeur général de la Douane poursuit, en outre, que dans les meilleurs délais, il leur revient de consolider les acquis en matière de sécurisation des produits porteurs de recettes. Il compte également s’investir dans l’élaboration et la mise en œuvre de réformes et de pratiques idoines pour contrer les menaces sécuritaires. Pour rappel, Abdourahmane Dieye remplace à ce poste, l’Inspecteur générale d’Etat, Oumar Diallo, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Oumar Diallo quitte ainsi la Douane, après 2 ans passés à la tête de la Direction et 40 ans de service.
804,3 MILLIARDS EN RECETTES DOUANIERES...
Les recettes douanières sont estimées à 804, 3 milliards de francs CFA en 2019.
Les recettes douanières sont estimées à 804, 3 milliards de francs CFA en 2019. Cette annonce est du coordonnateur de la direction générale de la Douane, Moctar Kéttani Doucouré, qui s’est exprimé hier, jeudi 16 janvier, à la cérémonie d’installation du nouveau directeur. Par la même occasion, il a aussi annoncé que 1835,5 kg de drogue dure ont été saisis au cours de l’année écoulée.
«Les recettes douanières sont passées respectivement de 648,9 milliards, en 2017, à 694,5 milliards, en 2018. Cette tendance haussière s’est confirmée davantage, en 2019, avec les réalisations, encore provisoires, au 31 décembre, de 804,3 milliards, en 2019 ; soit un glissement annuel de 109,8 milliards de francs CFA par rapport à 2018», a déclaré hier, jeudi 16 janvier, le Coordonnateur de la Direction générale de la Douane, Moctar Kéttani Doucouré. C’était lors de la cérémonie d’installation du nouveau directeur de la Douane. Mieux, ajoute-t-il, «l’analyse des résultats de 2019 par rapport à la cible d’objectif de 854,6 milliards, renseigne sur un taux de réalisation provisoire de 94%».
…Et 1835,5 kg de drogue dure saisie
Selon toujours, Moctar Kéttani Doucouré, les soldats de l’économie, ont aussi eu un résultat considérable dans la lutte contre le trafic de drogue. Il donne en exemple, la cocaïne saisie au port de Dakar, à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) et à Gouloumbou. Le poids total de cette drogue est de 1835,5 kg dont les 1185 kg ont été saisis par la Douane et les 750 kg autres par la marine nationale, mais confiés à la Douane.
Par ailleurs, à en croire le Coordonnateur de la direction générale de la Douane, les soldats de l’économie ont totalisé, pour l’année 2019, des recettes contentieuses de plus de 21 milliards de francs CFA, contre 9 milliards de francs CFA, en 2018.
Quant aux marchandises saisies, leur valeur a fortement progressé, entre 2018 et 2019, passant de 54 milliards à 321 milliards de francs CFA, dit-il.
1028 MILLIARDS ATTENDUS EN LIQUIDATION ET PLUS DE 850 MILLIARDS RECOUVRES
Selon le directeur sortant de la Douane, l’Inspecteur général d’Etat (Ige), Oumar Diallo, ces résultats sont des effets indus du dédouanement de proximité, la bonne maîtrise de l’assiette fiscale ainsi que de son élargissement avec l’implication de tous les acteurs de dédouanement. Ils traduisent aussi, ajoute-t-il, la conséquence d’une réorganisation des services de la surveillance, avec la création de nouveaux bureaux dont des Brigades commerciales et mobiles et de postes de Douane. Pour la première fois, informe-t-il, la barre des 1000 milliards sera franchie en liquidation. 1028 milliards sont attendus et plus de 850 milliards seront recouvrés.