Le Ballon d’or africain 2019, l’international sénégalais Sadio Mané n’a désormais qu’une seule ambition : remporter le prochain Ballon d’or France Football. Un pari difficile qu’il devra décrocher face à de sérieux candidats comme Lionel Messi ou encore Kylian Mbappé, entre autres.
Il a attendu quatre années avant de finir par décrocher le titre de Meilleur joueur africain. Une longue attente pour l’international sénégalais de Liverpool, Sadio Mané. Quatre années, comme cette quatrième place obtenue lors du dernier classement du Ballon d’or France Football, derrière un certain Lionel Messi, alors que bon nombre d’observateurs espéraient une meilleure place pour l’une des stars de l’Equipe nationale.
Et durant ces quatre années, l’attaquant sénégalais n’a cessé de progresser et de séduire année après année, avant de finir par convaincre «l’Afrique du foot» ce jour historique du 7 janvier 2020, à Hurghada, en Egypte, devant Riyad Mahrez et Mohamed Salah. Une consécration saluée à sa juste valeur par la plupart des observateurs et par tout le Peuple sénégalais.
L’enfant de Bambali a enfin franchi un palier dans sa jeune carrière de footballeur. Surtout, au plan individuel car les trophées collectifs n’ont pas manqué au cours de l’année 2019. A 27 ans, Sadio Mané a été Vainqueur de la Ligue des champions, vainqueur et double buteur en Supercoupe 2019, comeilleur buteur du championnat anglais avec 22 réalisations, finaliste de la Can 2019 avant de boucler par le titre de champion du monde avec les Reds.
Messi et Mbappé, ses plus sérieux adversaires
Du coup, le chemin est si proche et si loin pour que Mané espère enfin une reconnaissance planétaire en remportant le Ballon d’or France Football. Un objectif nullement impossible même si son principal rival demeure, naturellement, l’Ar gen tin Lionel Messi. Six fois Ballon d’or France Football, l’attaquant barcelonais reste l’un des meilleurs joueurs de la planète.
L’autre potentiel adversaire du Sénégalais reste l’espoir français Kylian Mbappé du Paris Saint Germain. En progression d’une année à une autre, l’attaquant parisien est aussi un candidat au sacre. Ejecté des premiers rangs l’année dernière par les performances de ses prédécesseurs, le jeune prodige français aura à cœur de franchir un palier pour aspirer à plus. Surtout lors du prochain championnat d’Europe en juin.
L’enjeu de la Ligue des champions
La différence entre les différents candidats devrait donc se faire sur les performances en club. La Ligue des champions sera certainement un des éléments déterminants pour départager le trio. Même si l’année dernière un tel critère n’a visiblement pas pesé sur la balance pour désigner l’Argentin comme le Ballon d’or 2019. A l’inverse de Sadio Mané, de Mbappé ou d’un autre, un tel privilège accordé à la star du Barça ne devrait nullement prévaloir.
En Equipe nationale, le Meilleur joueur africain aura désormais la lourde responsabilité de jouer pleinement son rôle de leader. Comme ce fût le cas lors de la dernière Can en Egypte où il a réussi par moments à porter l’équipe et assumer son statut de meilleur joueur africain.
CHEIKH KANTE SOLDE SES COMPTES
Le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), Dr Cheikh Kanté, dit n’avoir commis aucune faute de gestion durant les cinq ans qu’il a passés à la tête du Port autonome de Dakar.
Le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), Dr Cheikh Kanté, dit n’avoir commis aucune faute de gestion durant les cinq ans qu’il a passés à la tête du Port autonome de Dakar. L’ancien Dg intervenait hier à l’ouverture de la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phare du Pse.
L’ancien directeur général du Port autonome de Dakar a profité hier de l’ouverture de la revue annuelle de l’exécution des projets et réformes phare du Pse pour répondre à son successeur. Dr Cheikh Kanté nie avoir légué à Ababacar Sadikh Bèye un port malade, aux signaux rouges. Le ministre auprès du président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal émergent dit avoir «laissé à l’actuel directeur un port en très bonne santé».
Et durant les cinq ans qu’il a passés à la tête de l’institution portuaire, il a réalisé des bénéfices. «De 2012 à 2017, je n’ai fait que des bénéfices et je n’ai connu aucune faute de gestion», a déclaré Dr Kanté. Ainsi défie-t-il quiconque qui aura démontré le contraire.
Ababacar Sadikh Bèye se vantait d’avoir réalisé pour l’année 2018 des résultats «exceptionnels et historiques». Face à la presse, l’actuel Dg du Pad avait fait état de «bénéfices avant impôts de 9 milliards et disait avoir payé en impôt 3 milliards aux services du Fisc». En résultat net, d’après M. Bèye, «le port s’est retrouvé avec 6 milliards, 325 millions de francs Cfa. Un record jamais égalé dans toute l’histoire du port».
Le solde de trésorerie, disait-il, était «négatif de 7,8 milliards de francs Cfa». Ce que le ministre en charge du Pse a contesté avec véhémence à la cérémonie d’ouverture de la revue annuelle de la première phase du Pse. Au cours de cet atelier de deux jours, le Bureau opérationnel de suivi du Pse (Bos), avec l’ensemble des parties prenantes, fera le point de l’état de mise en œuvre des actions phare du Pap 2 et inscrire les perspectives pour l’année 2020.
LE SÉNÉGAL SE SENT POUSSER DES AILES
Lancée en 2018, Air Sénégal est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions
Le Monde Afrique |
Mariama Darame |
Publication 10/01/2020
Le pays se positionne en première ligne sur un marché de l’aviation promis à une croissance exponentielle en Afrique.
C’est une année faste qui s’est achevée pour Air Sénégal. Lancée en 2018, la compagnie aérienne, propriété de l’Etat sénégalais, est devenue la vitrine d’un secteur de l’aviation qui nourrit de grandes ambitions. Le 4 décembre, le président Macky Sall s’est déplacé en personne pour accueillir sur le tarmac de l’aéroport international Blaise-Diagne, à 50 km de Dakar, le deuxième Airbus A330neo de la compagnie, dernier arrivé dans la flotte d’Air Sénégal, composée désormais de sept appareils long-courrier.
Jouant le pilote dans le cockpit de l’avion flambant neuf, le chef de l’Etat en a profité pour réaffirmer son ambition de faire de Dakar un « hub international »reliant l’Afrique de l’Ouest au monde entier. Volet majeur de son Plan Sénégal émergent (PSE), le secteur de l’aérien apparaît comme un marché d’avenir au potentiel encore sous-exploité.
« L’Afrique concentre 17 % de la population mondiale mais ne représente que 3 % du trafic aérien planétaire. De surcroît, l’Afrique de l’Ouest ne représente que 16 % du trafic africain », rappelle Romuald Ngueyap, spécialiste du secteur aérien africain et rédacteur en chef du site spécialisé News Aero. Selon les prévisions de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le volume du trafic sur le continent est amené à doubler d’ici quinze ans pour atteindre 400 millions de passagers. L’augmentation des flux touristiques, l’urbanisation rapide et l’émergence d’une classe moyenne africaine favorisent le mouvement.
Un déploiement effréné
Dans ce contexte, Air Sénégal fait le pari de s’implanter vite et fort sur un marché qui en est encore à ses prémices. « Aujourd’hui, nous sommes dans une dynamique qu’on ne connaît pas dans les autres régions du monde », affirme Cheikh Seck, directeur des opérations. A 45 ans, ce commandant de bord orchestre le déploiement effréné de la compagnie sur des lignes à gros trafic déjà dominées par des mastodontes comme Air France ou Emirates.
« Lorsqu’en février 2019, Air Sénégal a repris les droits de trafic cédés par Corsair sur la ligne Dakar-Paris, c’était très difficile d’imaginer qu’on allait pouvoir remplir 290 sièges par jour », se remémore-t-il. Or sur les trois derniers mois de 2019, la ligne a atteint un taux de remplissage proche de 90 %. Mi-décembre, la compagnie a inauguré deux nouvelles destinations : Barcelone et Marseille. Et en 2020, elle espère pouvoir relier Dakar à Londres, Genève et, surtout, New York et Washington.
Des perspectives prometteuses après deux tentatives manquées de relancer la compagnie nationale, d’abord avec Air Sénégal International (2001-2009) puis avec Sénégal Airlines (2011-2016). « L’Afrique n’a pas le monopole des compagnies avortées, on l’a vu tout récemment avecAigle Azur [compagnie française liquidée en septembre 2019]. C’est un domaine ultra-concurrentiel, et quand on n’a pas de stratégie claire, quel que soit le marché, on disparaît », assène M. Seck.
Pour autant, le directeur des opérations a bien conscience que sa compagnie ne peut pas porter à elle seule le développement du secteur au Sénégal, alors que les faillites se sont multipliées dans la sous-région depuis vingt ans. Les taxes élevées, les restrictions sur les droits de trafic et le prix du carburant en Afrique – « 35 % plus élevé que la moyenne mondiale », selon M. Ngueyap – pèsent sur les comptes et la rentabilité. Au sud du Sahara, Ethiopian Airlines demeure la seule compagnie à avoir su véritablement tirer son épingle du jeu.
« Susciter des vocations »
Pas de quoi doucher les espoirs des acteurs du secteur aérien sénégalais. Au cœur de la réserve naturelle de palmiers centenaires du domaine de Kalahari, à l’ouest de Dakar, s’est tenu les 7 et 8 décembre le Saly Air Show, « premier salon aéronautique d’Afrique de l’Ouest », qui a accueilli près de 3 200 visiteurs et une quarantaine d’exposants venus d’Afrique et d’Europe. Dans l’aérodrome, de nombreux jeunes Sénégalais ont pu voir décoller un avion pour la première fois et découvrir l’histoire qu’entretient leur pays avec l’aviation, des premiers trajets de l’Aéropostale en transit à Saint-Louis au rayonnement de la compagnie panafricaine Air Afrique (1961-2002).
« Nous devons faire connaître au grand public ce que représente l’aéronautique, concrètement, pour susciter des vocations », explique Mouhamadou Bamba Fall, directeur général de West Africa Aerospace Events, l’organisateur de l’événement. Ce Sénégalais qui a grandi en France est revenu il y a cinq ans dans son pays natal pour « apporter [sa] contribution ». « J’étais diplômé de l’ENAC [Ecole nationale de l’aviation civile], j’avais déjà travaillé pour plusieurs compagnies aériennes européennes et, quand je suis arrivé au Sénégal, je me suis rendu compte que le milieu était très fermé. Les aéroports, les compagnies, les écoles, les instances gouvernementales… Tous travaillaient dans leur coin sans jamais se croiser », décrit-il.
Il choisit alors de lancer l’Association sénégalaise pour la promotion des métiers de l’aéronautique (Asepma) et entame une tournée des collèges et des lycées du pays. L’enjeu est de donner une plus grande visibilité au secteur, alors que l’offre de formation du personnel navigant, des techniciens de maintenance et des pilotes reste encore parcellaire et inaccessible pour la majorité des étudiants du continent.
Au Sénégal, l’Ecole polytechnique de Thiès (EPT), à une trentaine de kilomètres de Dakar, est la seule à dispenser, depuis 2013, une formation publique en ingénierie aéronautique. Mais les promotions n’excèdent pas neuf élèves, dont une partie s’envolent vers l’Europe pour y faire carrière. « On attend un soutien extrêmement fort de la part du gouvernement sénégalais pour nous donner les moyens de former un personnel de qualité au niveau local », confie Alassane Diene, le directeur de l’EPT. L’enjeu est de taille. Rien que pour les cinq prochaines années, Air Sénégal aura besoin de recruter entre 50 et 100 pilotes par an.
Affaires et offshore
« Il n’y a pas d’écosystème pour que je puisse vivre aujourd’hui au Sénégal », observe Marie-Jeanne Ndiaye, l’initiatrice du Saly Air Show. Cette Sénégalaise de 37 ans, ingénieure aéronautique passée par Boeing, a l’intention de créer un réseau capable de soutenir le développement du secteur au Sénégal. « Des gens comme moi ou Bamba souhaitons être des catalyseurs. Car ici tout est en train d’évoluer : l’aviationavec Air Sénégal, mais aussi les formations et les start-up, qui se multiplient », souligne-t-elle.
Le Sénégal attire l’attention d’entrepreneurs convaincus que sa position géostratégique, sa stabilité politique et son nouvel aéroport, inauguré en décembre 2017, en font une place incontournable en Afrique de l’Ouest. « Blaise-Diagne » a été conçu pour une capacité d’accueil de 3 millions de passagers annuels. Avec ses 2,3 millions de passagers en 2018, l’aéroport sénégalais surclasse déjà ceux d’Abidjan (2,1 millions) et d’Accra (2 millions).
Mais l’aviation civile n’est pas le seul domaine qui pourrait bénéficier de ce hub. Des perspectives de développement existent aussi pour l’aviation d’affaires et le transport aérien offshore. En prévision de l’exploitation dès 2021 des réserves d’hydrocarbures découvertes au large du Sénégal, la société franco-marocaine HéliConia a été la première à investir le marché du transport offshore en hélicoptère, il y a deux ans.
Quant au Franco-Algérien Karim Benhamouda, il a lancé à l’été 2019, avec le soutien d’investisseurs privés locaux, ProJets Aviation, la première compagnie d’aviation d’affaires au Sénégal. Sa cible : des chefs d’Etat africains dépourvus d’avions présidentiels, des ministres, des institutions internationales, des entreprises, des célébrités et même des ONG. « Dans l’aviation d’affaires, il n’y a jamais rien eu de structuré en Afrique de l’Ouest. Pourtant, il y a un besoin énorme », affirme l’ancien pilote, à la tête d’une dizaine de salariés.
LES MOYENS DE PRÉVENIR LE TERRORISME
Lors de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux les intervenants ont insisté sur les mesures à prendre par les Etats pour prévenir ce fléau.
Prévenir le terrorisme, c’est lutter contre la pauvreté, le chômage, l’exclusion sociale, mais également veiller à une justice effective, impartiale et l’instauration d’un Etat de droit. Il s’agit, entre autres, des points qui ont été relevés lors de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux dont le thème du discours d’usage portait sur «La lutte contre le terrorisme, un défi pour les Etats africains».
«La lutte contre le terrorisme, un défi pour les Etats africains» : c’est le thème du discours d’usage de l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux. Lors de cette rencontre, les intervenants ont insisté sur les mesures à prendre par les Etats pour prévenir ce fléau. Mayé Diouma Diouf Diop, qui a prononcé le discours d’usage, a relevé la nécessité de «garantir à tous les citoyens l’effectivité de leurs droits fondamentaux et l’accès à une justice effective et impartiale».
D’après la présidente du Tribunal pour enfant près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, «c’est un défi majeur que les Etats africains doivent relever». D’après Mme Diop, il s’agit d’empêcher «que certains de nos concitoyens tombent dans le piège tendu par les groupes qui profitent de leur ignorance pour leur faire croire à une illusion de vie contraire aux valeurs de la République».
Soulignant que l’ignorance du droit est un facteur réel d’exclusion sociale, la présidente du Tribunal pour enfant constate pour le regretter qu’en Afrique «la majeure partie de la population est peu scolarisée, la minorité instruite n’est pas attirée par le droit» ; d’où l’importance pour elle «d’assurer l’accès effectif au droit en développant des projets d’assistance juridique pour les populations les plus démunies, surtout dans le monde rural et les zones frontalières».
Autre recommandation faite par Mayé Diouma Diouf Diop dans son discours d’usage lors de cette cérémonie, c’est d’assurer «l’effectivité du droit dans les rapports entre particuliers». D’après elle, «la préservation des droits des populations sur les ressources locales est un facteur important de stabilisation sociale et de prévention contre la radicalisation».
De même, Mme Diop a fait savoir qu’il est question également de «garantir les droits des populations contre les abus de l’Exécutif». Poursuivant son exposé, elle soutient qu’il s’agit «de faire en sorte que dans l’esprit des populations, l’idée de service public l’emporte sur celle de puissance publique». «Que le sentiment d’impuissance qui empêche d’exercer ces droits face à l’Etat cède la place à la croyance à l’Etat de droit, c’est-à-dire la soumission de l’Etat au droit», at-elle indiqué.
«Eviter que les prisons deviennent des lieux de radicalisation» Tout en plaidant pour une meilleure prise en charge de la victime durant tout le procès, la présidente du Tribunal pour enfant estime qu’il ne faudrait pas «non plus perdre de vue la prise en charge pré et post condamnation du délinquant pour éviter la déshumanisation, autre cause de la radicalisation violente». Selon la présidente du Tribunal pour enfant, «il est important de transformer nos prisons en des lieux de redressement et de préparation à la réinsertion sociale des détenus». D’après la magistrate, «il faudrait éviter qu’elles deviennent des lieux de radicalisation comme cela a été vu dans certains pays européens».
Pour Mme Diop, au-delà de «la politique de prévention, la justice devrait également réadapter ses procédures et ses pratiques pour l’efficacité de la répression». Elle conseille de «repenser la prise en charge judiciaire» par le «changement de paradigme en matière de politique pénale, la redéfinition du rôle du procureur de la République dans les stratégies de lutte contre le terrorisme et la mise en place de plateforme automatisée de partage d’informations à but judiciaire».
Mayé Diouma Diouf Diop a aussi insisté sur la question du renseignement qui est essentielle dans la lutte contre ce fléau. Elle a ainsi plaidé pour «la judiciarisation du renseignement qui est une préoccupation majeure». Outre les mesures judiciaires, le Procureur général près la Cour suprême estime pour sa part que les Etats doivent aussi s’attaquer aux causes profondes, notamment «la pauvreté, le chômage, la marginalisation économique et politique d’une partie de la population, la violation des droits de l’Homme, la faiblesse des institutions étatiques».
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a appelé également à rompre avec «avec la mal gouvernance qui gangrène nos Etats et freine leur développement». D’après lui, «la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect de l’Etat de droit». Il a par la même occasion attiré l’attention sur le fait que les lois inopportunes ou inappropriées, l’instrumentalisation de la justice peuvent favoriser «un sentiment d’injustice», tout en soulignant par ailleurs que «le terrorisme se nourrit du désespoir, des humiliations, de la pauvreté (…)».
Au-delà de ces aspects, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly souligne que «le terrorisme est un état d’esprit avant d’être une action». Pour lui, «il faut le combattre militairement s’il le faut et judiciairement par l’adoption de mesures de prévention et de poursuite, mais plus que tout idéologiquement par l’adoption de mesures visant à annihiler sa propagation».
A VELINGARA LE COMMANDANT DE BRIGADE BLOQUE L’ENQUETE ET MENACE LA VICTIME
Entre le malfrat, les gendarmes et le juge, la dame Mariama Baldé ne sait plus à quel saint se vouer.
Entre le malfrat, les gendarmes et le juge, la dame Mariama Baldé ne sait plus à quel saint se vouer. Victime d’arnaque portant sur un montant estimé à 600000 francs, cette commerçante dans la commune de Vélingara se heurte au refus du commandant de brigade de diligenter une enquête afin de neutraliser les coupables. Pire, la pauvre dame se voit sommée de taire l’affaire pour ne pas salir l’image de la brigade sous prétexte que le malfrat aurait usurpé la fonction d’un gendarme en service pour commettre un délit.
L’histoire dépasse le cadre d’un simple fait divers et heurte l’entendement judiciaire. Etre escroquée de 600000 francs et risquer d’être emprisonnée en plus ! voilà le double traumatisme que vit l’infortunée Mariama Baldé. Cette vendeuse dans une boutique multiservices à la commune de vélingara a vu sa vie basculer un matin du mois d’août passé. C’est aux environs de 10 heures le jour des faits qu’un conducteur de moto-taxi débarque dans sa boutique pour lui passer demander de répondre au téléphone à quelqu’un qui voulait lui parler. Au bout du fil, un certain Mamadou Diedhiou, « gendarme » en service à la brigade de velingara. L’individu décline ainsi son identité et dresse son portrait à elle. Pour la commerçante, cela ne faisait guère de doute : ce pandore c’est celui qu’elle venait de croiser au portail de la gendarmerie pendant qu’elle se rendait à son lieu de travail. Mirage !
On ne sait trop pourquoi, mais la pauvre Mariama Baldé s’empresse de répondre à la demande du soi-disant homme en bleu. Elle lui fait deux transferts d’argent via Orange money et Wari pour un montant total de 600000 francs auquel s’ajoutent les frais de transaction. Puis, comme émergeant d’un songe cauchemardesque, le réveil sera brutal pour cette dame quand elle se rende compte de certaines bizarreries sur les numéros des destinataires après avoir effectué les opérations. En panique, Mariama Baldé prend la direction de la brigade de gendarmerie de la localité pour porter plainte. Face au commandant Mamadou Diagne, elle narre sa mésaventure. C’est ainsi que ce dernier lui remet une note réquisition à remettre à la direction de la Sonatel pour les besoins de l’enquête. Bizarre ! Depuis quand les victimes s’adressent-elles directement aux opérateurs de téléphonie pour les cas d’arnaque ?
Revirement de la situation
Si elle a fait preuve d’une telle « naïveté », c’est que Mariama Baldé entretiendrait de bonnes relations avec des éléments de la gendarmerie en service dans cette ville. Beaucoup d’entre eux constitueraient sa fidèle clientèle. Mis au parfum de telles accointances entre la victime et ses propres éléments, le commandant Diagne serait entré dans tous ses états. Et depuis lors, les déboires de la commerçante auraient commencé. A plusieurs reprises, elle aurait été convoquée à la brigade, non pas pour les besoins de l’enquête mais pour des injonctions afin qu’elle ferme sa bouche pour ne pas ternir l’image des gendarmes. La dernière en date, c’était dans le bureau président de tribunal, M Diouf.
Le commandant et la victime dans le bureau du juge …
Convoquée pour venir répondre au commandant de brigade Diagne, Mariama Baldé se verra conduire par celui-ci dans le bureau du président du tribunal départemental de Vélingara. Lequel lui aurait demandé de tourner la page de cette histoire d’arnaque si elle ne voulait pas se retrouver derrière les barreaux pour diffamation à l’encontre des gendarmes de la brigade. Pour équilibrer l’information reçue de la dame, Le Témoin s’est rapproché du commandant de brigade M. Diagne. « Je ne sais pas. J’ignore de quoi vous parlez », a-t-il répondu à nos interpellations dans son bureau aux environs de 18 heures. En attendant, entre tourmente et menaces, la dame Mariama Baldé n’a que ses yeux pour pleurer ses malheurs…
Par ABDOU KHADRE GAYE
A NOS BALAIS, CITOYENS ! ET QUE LA CITE SOIT PROPRE…
Tout le monde est d’accord que notre pays, notre capitale plus que n’importe quel autre coin du Sénégal, a besoin de coups de balais vigoureux, engagés et réguliers. Tout le monde le souhaite.
… Tel semblait être le message de prise de fonction de M. Soham El Wardini à la tête de la ville de Dakar. Tel semble être le message de fin d’année du Président de la République, son Excellence M. Macky Sall. Et tout le monde est d’accord que notre pays, notre capitale plus que n’importe quel autre coin du Sénégal, a besoin de coups de balais vigoureux, engagés et réguliers. Tout le monde le souhaite.
Et, ce samedi 4 janvier 2020, décrété journée nationale de la propreté par son Excellence, a vu, bien sûr, la mobilisation de Ministres, de Maires et de leurs militants et collaborateurs autour du souhait présidentiel ; ce qui, en soi, est une bonne chose. Mais cela ne suffit pas. Et l’engouement citoyen, me semble-t-il, n’était pas tout à fait au rendez-vous, et l’affaire avait quelque peu des relents politiciens, malgré la présence du Maire de Dakar auprès du Président de la République…
Car, en vérité, il faut plus que les Ministres, les Maires et leurs militants et collaborateurs pour entretenir la graine du souhait présidentiel et en faire un arbre, un grand fromager semblable à celui du pénc de Mbot.
En vérité, le succès d’une telle entreprise nécessite l’implication de tous les acteurs sans exclusif ainsi que la concertation, la coordination, l’organisation et la méthode qui ont manqué au grand mouvement set setal de 1989.
Car la concertation est la mère du succès et la propreté, dit-on, ne se décrète pas, elle se secrète. Pour avoir une ville propre, suggère le poète1, il faut de la ferveur à l’entretenir. Mais pour qu’il y ait de la ferveur à l’entretenir, il faut que tout le monde s’y mette, même ceux-là qui le font moins bien. Le succès d’une telle entreprise, dis-je, dépend de la sincérité d’intention qui la sous-tend ainsi que de l’engagement et de la ferveur des acteurs. Car, elle est bien plus importante et bien plus sérieuse qu’on ne le pense. Il ne s’agit pas d’un simple jeu pour passer le temps et tromper l’ennui, non ! Il ne s’agit pas d’une récréation d’écoliers. Il ne s’agit pas non plus de transformer les rues et avenues en scènes de théâtre pour politiciens et activistes en mal de reconnaissance.
Il s’agit de mettre ce peuple en pente en lui montrant son étoile. Il s’agit, au-delà du simple acte de balayage, d’une transformation des consciences, d’un changement profond des comportements... Il s’agit, en vérité, d’un désir conquérant, d’une recréation, d’une révolution citoyenne, qui, comme dit la chanson, verra se lever sur notre peuple un nouveau soleil, un nouveau jour, une nouvelle vision, un nouveau sentiment…
Car celui-là qui prend un balai, s’il est sincère, doit d’abord balayer son cœur et son esprit. Et celui qui nettoie, s’il y met de la ferveur, nettoie aussi son âme… Oui, l’entreprise est bien plus sérieuse qu’on ne le pense. C’est pourquoi je propose qu’on s’inspire du mouvement set setal de 1989 en le dépassant et en évitant les dérives qui l’ont entachées et finalement plombées, entre autres, les guéguerres politiciennes, la folklorisation et le racket. Je propose qu’on élargisse et organise mieux le cadre d’exécution du programme en y impliquant par contractualisation les populations organisées dans les quartiers de nos villes et villages autour d’associations sportives, culturelles, religieuses ou politiques.
Je propose aussi, au-delà de l’acte de nettoyer et autres Initiatives Quartiers2 à encourager, qu’on travaille sur une Charte pour le Civisme et la Citoyenneté3 qui serait une sorte d’engagement citoyen volontaire et personnel pour le respect du bien et de l’espace public à laquelle souscriront tous les Sénégalais, personnes physiques et personnes morales, le Président de la République en premier, les Ministres, les Députés, les Maires et les Chefs de parti d’opposition et leurs lieutenants.
Une caravane citoyenne pourrait accompagner la vulgarisation de la Charte et être l’occasion d’une grande sensibilisation au civisme et à la citoyenneté. On pourrait aussi mettre à contribution, en plus des Organisations Communautaires de Base (OCB), les artistes musiciens, les comédiens (surtout ceux du théâtre forum), les plasticiens, les tagueurs, la presse, etc., en lançant les Prix du Civisme et de la Citoyenneté, récompensant, dans chaque domaine de compétence, les acteurs qui se seront le plus distingués. Youssou Ndour et Cheikh Ndigueul Lo, par exemple, pourraient donner du rythme au mouvement en reprenant leur titre fétiche Set dans un featuring avec les grands noms de la musique sénégalaise (Thione Seck, Baba Mall, Omar Pene, Ismaila Lo, Pape Fall, et d’autres).
On pourrait aussi mettre à contribution les imans et curées ainsi que quelques figures emblématiques, très dynamiques et très actifs en la matière, comme Abbé Jacques Seck, Mame Thierno Birahim Mbacke Borom Darou, Cherif Al Walid Mane Ndiaye, Baye Njin Thiaw Laye, Serigne Ahmada Sy Diamil, Abdoul Aziz Sy Sidy Ahmed et bien d’autres.
Mais je propose surtout qu’on privilégie les quartiers les plus défavorisés en matière de collecte, qu’on respecte d’avantage les techniciens de surface qui sont les professionnels du nettoiement et qu’on améliore leur condition de travail et leur situation, qu’on organise mieux le système de collecte… Sans perdre de vue le fait que balayer est une chose, mais autre chose est la gestion des ordures collectées.
Pour finir, je pense qu’on ne peut pas envisager de rendre Dakar propre et laisser les ruines de Sandaga, au cœur de la ville, être un dépotoir et un refuge de malfrats. Il faut donc accélérer la réhabilitation du grand marché en y associant les commerçants et les riverains. Il faut couvrir le canal 4 et sa puanteur qui, lui aussi, est devenu un dépotoir sauvage et une balafre sur le visage de Dakar. Il faut reprendre celui de la Gueule Tapée qui menace ruine. Il faut penser au ravalement harmonisé des façades des immeubles et bâtiments du centre-ville. Et contenir les marchés et les gares routières, mieux organisé le stationnement des véhicules, maîtriser l’emprise des chantiers. Et replanter les arbres des trottoirs, aménager les ronds-points, les jardins et autres squares. Et construire des édicules publics…
Et…, oui bien sûr, désamorcer la bombe écologique qu’est Mbeubeuss… Bref, l’appel est lancé et relancé comme un abracadabra ; c’est connu. Il n’a pas fait échos, il est vrai. Mais, le souhait est partagé. L’action est nécessaire, urgente même… Entendons-nous donc sur l’essentiel… Entendons-nous, retroussons-nous les manches et mettons en branle notre désir de propreté… Oui ! A nos balais Emadiens4 ! A nos balais Ocbiens5 ! A nos balais, citoyens ! Et que la cité soit propre… Ensemble, changeons de comportements et développons le Sénégal 6
ABDOU KHADRE GAYE
Ecrivain,
Président de l’EMAD
Janvier 2020
1 Il s’agit d’Antoine de Saint Exupéry qui disait : « Et la belle danse naît de la ferveur à danser. Et la ferveur à danser exige que tous dansent - même ceux-là qui dansent mal - sinon il n’est point de ferveur mais académie pétrifiée et spectacle sans signification. »
2 Il s’agit d’activités citoyennes organisées par les populations sur initiative propre tournant autour de set setal, de don de sang, de sensibilisation, etc.
3 L’EMAD a eu à expérimenter la Charte pour le Civisme et la Citoyenneté ou Pacte pour le Civisme et la Citoyenneté au lendemain du naufrage du Joola, suite à l’appel à l’introspection du Chef de l’Etat de l’époque, Me Ablaye Wade. C’est à l’occasion de la caravane citoyenne de vulgarisation de la Charte que fut lancé par l’EMAD l’opération Médecin sans Blouse, reprise bien plus tard par le Ministère de la santé alors dirigée par le Ministre Abdou Fall. 4 C’est le nom par lequel s’appellent les membres de l’ONG EMAD. 5 C’est le slogan du Pacte pour le Civisme et la Citoyenneté lancé par l’EMAD suite au naufrage du Joola. 6 Membres des Organisations Communautaires de Base.
Par Seybani SOUGOU
AFFAIRE CNRA/SEN TV : LA DECISION DU CNRA EST ILLEGALE, NULLE ET NON AVENUE
Souvent, les gouvernants profitent de l’inattention des citoyens pour commettre leurs forfaits
Souvent, les gouvernants profitent de l’inattention des citoyens pour commettre leurs forfaits Une lecture attentive des dispositions de l’article 26 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006, permet de savoir que la décision prise par le collège des conseillers du Conseil national de régulation de l’audiovisuel à l’encontre de la SEN-Tv (suspension des programmes pour une durée 7 jours) est illégale.
Le 2éme alinéa de l’article 26 prévoit la suspension d’un programme
Le second alinéa de l’article 26 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006 dispose « qu’en cas d’inobservation de la mise en demeure, le CNRA peut prendre une sanction qui peut consister en la suspension totale ou partielle d’un programme ». C’est clair, net et précis : cette disposition précise qu’une mesure de suspension partielle et totale doit porter sur un programme et non sur la totalité des programmes. C’est un programme qui est visé par cet alinéa .
Aucune disposition de l’article 26 ne prévoit la suspension d’une durée de 7 jours
Le troisième alinéa de l’article 26 qui énumère la liste des sanctions applicables (sanction pécuniaire de 2 à 10 millions de F CFA, pénalité quotidienne de retard de cent mille à cinq cent mille francs CFA) est précis quant à la durée d’une éventuelle suspension. Ledit alinéa 3 prévoit la « suspension d’une durée allant de 1 à 3 mois ». La loi est extrêmement claire à ce niveau : la durée d’une suspension doit se situer obligatoirement dans une fourchette comprise entre 1 et 3 mois. Aucune disposition de l’article 26 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006 portant création du CNRA ou de la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la Presse ne prévoit la suspension de programmes pour une durée de 7 jours. En prenant unilatéralement la décision de suspendre les programmes de SEN Tv pour une durée d’une semaine alors que la loi a fixé le cadre, à savoir une durée de suspension comprise entre 1 et 3 mois, le CNRA a violé les dispositions de l’article 26 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006 et fait preuve d’une incroyable audace : inventer une durée de suspension qui n’existe pas dans la loi.
Conclusion
La décision du collège des conseillers du CNRA à l’encontre de SEN Tv (suspension des programmes pour une durée de 7 jours) a été prise en violation de l’article 26 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006. En conséquence, cette décision est illégale, nulle et non avenue (et ne saurait être appliquée). Dans l’affaire SEN TV, l’amateurisme du CNRA (inventer une durée de suspension qui n’est pas prévue par la loi) est tout simplement consternant.
La grande star du Reggae jamaïcain Antony B a séjourné à Dakar où il a animé un spectacle à la Place du Souvenir le soir du 31 décembre. Nous l’avons rencontré pour échanger sur le sens et la portée de son engagement. L’homme à l’éternel turban n’a pas fui le débat et a répondu avec une forte conviction à nos questions.
Quel sentiment vous anime en retrouvant le Sénégal pour la deuxième fois ?
Je suis toujours habité par le sentiment de revenir chez moi. En ce qui me concerne, la Jamaïque est juste une étape créée par les aléas de l’histoire. Mais mon vrai « chez moi « se trouve ici et partout ailleurs en Afrique. Nous avons été transportés de force en Jamaïque en tant que fils d’esclaves. C’est pourquoi l’Afrique est la place la plus importante sur terre pour moi. Je suis vraiment heureux de venir me ressourcer et apprendre beaucoup de choses ici en Afrique.
Vous êtes très politique et quelquefois virulent dans vos analyses. Pourquoi avez-vous choisi cette voie ?
Je suis engagé et volontaire, car dans ce monde, les plus grandes victimes sont les Noirs. Nous avons été traités pire que des animaux, pire que des captifs, pire que des esclaves. Pourtant tout le monde sait que l’Afrique est le berceau de l’humanité et toutes les grandes civilisations ont pris naissance, ici même, en Afrique. C’est la civilisation africaine et la civilisation noire qui sont les premières et cela tout le monde le sait sans pour autant l’accepter. Tout ce que nous avons aujourd’hui provient d’Afrique. Que ce soit au niveau du savoir, de la pensée et de toutes les disciplines, l’apport de l’Afrique est primordial. Nous sommes la plus grande famille de l’humanité. Pourtant tous les destructeurs incarnés par les grandes religions, que ce soit le Christianisme ou l’Islam, tentent toujours de nier cette évidence et de nous reléguer au second plan. Toutes les différentes nations et les races comme les Blancs, les Asiatiques ou les Arabes exploitent encore le continent africain. Partout où nous allons, on veut nous reléguer en dernière position et piétiner notre intelligence et nos droits. C’est la seule raison qui me pousse à tenir ce discours. Je ne suis pas un homme en colère. Je ne prône pas la violence, que je déteste par ailleurs. Je ne suis pas pour la guerre, car je crois foncièrement en l’homme dans toute sa dimension humaine et réfléchie. Je n’ai pas d’arme avec moi. Je ne dispose pas de l’arme nucléaire ou de fusils d’assaut. Je suis seulement un militant conscient qui veut et souhaite que les choses changent. Je ne crois pas non plus en une révolution par les armes ou le combat physique, mais je suis pour une révolution des états d’esprit et- des manières de voir les choses. Il faut que les mentalités changent. A l’heure où je vous parle en Jamaïque où je suis né, personne n’aime entendre, nous les Noirs, évoquer notre rapport à l’Afrique. C’est toujours un sujet très sensible. On veut toujours occulter ce lien fort. C’est pourquoi il faut toujours se battre pour imposer sa vision d’homme Noir, de Rasta et d’homme engagé tout simplement. On veut toujours nous monter des œillères pour nous empêcher de faire face à la réalité et cela fait plus de quatre cents ans que cela dure. En tant que Rasta man, on est toujours marginalisé. vous pouvez être un avocat, un professeur ou un médecin, mais il n y a jamais de boulot pour un Rasta man en Jamaïque dans mon propre pays. De ce fait, pour survivre, le Rasta man se contente de petits boulots comme vendre de l’Ital, vendre de l’herbe dans la rue ou encore se tourner vers la musique. C’est vraiment difficile et il ne faut pas croiser les bras pour combattre cela. Dans mon pays 10% de la population détiennent tous les leviers. C’est contre tout cela que je m’insurge. Il y a aussi le fait que le Noir est attaqué et tué de partout. Le Noir tue le Noir, le Blanc tue le Noir, le Jaune tue le Noir. En réalité, tout le monde tire sur le Noir en tous lieux et en toutes circonstances.
Qu’est-ce qui justifie tout cela ?
Pour parler de manière plus terre à terre, en prenant l’exemple de l’Afrique ; entre des pays africains comme le Nigéria, l’Afrique du Sud ou encore le Botswana, il y a tellement de barrages pour séparer les frères Africains. Pourtant c’est le fait de nous autres Africains. Il est très difficile de circuler entre deux pays africains tellement les tracasseries sont nombreuses. Pourtant en Europe, ils ne font pas cela encore moins en Amérique et en Asie. C’est encore une fois cette situation absurde qui m’écœure. Je ne suis pas en colère contre les personnes mais contre les systèmes qui les divisent. Surtout cet odieux système qui veut toujours maintenir le peuple Noir dans l’indignité et la souffrance. Malheureusement l’Africain, et l’homme Noir en général, est le plus grand bourreau de l’homme noir. J’ai voyagé partout à travers le monde. A chaque fois que j’arrive dans un aéroport, il y a une file pour les hommes Noirs et les autres passent sans difficulté. J’ai aussi vu la même chose en Afrique et cela m’a vraiment choqué. Tous les agents en charge de l’émigration dans le monde entier voient toujours d’un œil soupçonneux l’arrivée d’un homme Noir et cela doit cesser. Alors, je ne peux m’empêcher de me poser tout le temps cette question qui me taraude l’esprit : dans quel pays ou partie du monde sommes nous les bienvenues en tant que Noir ? J’avoue que je n’ai pas encore trouvé la réponse. J’ai rencontré les peuples de toute la terre. J’aime tous les êtres humains sans aucune distinction.
Pourquoi cet attachement à l’Afrique car vous semblez être seul contre tous ?
Je suis un militant et je vais le rester. Regardez un peu notre histoire africaine. Très tôt, nous avons été agressés de toutes parts. C’est le peuple qui a le plus été spolié et torturé dans l’histoire. Pourtant, il n y a aucun doute, l’Afrique est le continent le plus puissant et pourvu du monde. C’est mon intime conviction. Et pourtant les Juifs racontent partout qu’ils ont été exterminés par Hitler et chaque année, ils nous le font savoir par tous les canaux possibles. Ils nous forcent à nous le rappeler tout le temps. Ils disposent de moyens colossaux pour nous imposer cela. Pourtant il n y a pas de peuple plus agressé que le peuple Noir. Je ne suis pas un homme en colère, mais juste un homme Noir soucieux du sort de son peuple. Je ne veux pas que la souffrance de mon peuple ne soit pas passée par pertes et profits. Les Africains ont vraiment subi toutes les injustices et les souffrances de cette terre. Nous avons une seule chose à demander aux Africains : Il faut qu’ils commencent et apprennent à aimer et respecter le frère Africain. C’est insensé de tuer son frère pour des intérêts occultes. C’est insignifiant !
Vous parlez souvent de Bob Marley et Peter Tosh. Pourtant on a constaté que la relève n’a pas vraiment assuré le relais en perpétuant cet héritage. Comment expliquez-vous cette perte de vitesse ?
C’est la faute des mass médias. En entendant le mot vous voyez qu’il s’agit bien de masse et de médias. Ils ont tout fait pour stigmatiser et marginaliser le Reggae. Parce que cette musique essaye de livrer des messages forts et de conscientiser le peuple. Ce qui n’arrange pas du tout les intérêts des grands capitalistes. Pourtant dans la musique hip hop, on entend toujours des refrains du genre : « shoot the nigger, kill the nigger « Abattez le nègre, tuez le nègre ndlr) et cela ne semble déranger personne. C’est ce message de violence qu’ils veulent que nos enfants entendent. Nous vivons dans un monde très violent et ce n’est pas toujours le fait des rastamen. Le message conscient du Reggae dérange et les grands médias ne veulent pas de cette forme de discours. Je vais vous faire remarquer une chose. vous n’entendrez jamais dans la vie un artiste Blanc dire : « tuez le Blanc » .Cela ne va jamais arriver. Le reggae a été une musique combattue de toutes parts. Ils ont réussi à faire croire que le Reggae se limite juste à fumer du chanvre indien et à prôner la violence. Ce qui est archi faux. Pourtant tout le monde sait que la musique électro est la plus polluée. Car au cours de leur concert, on y vend de la drogue et de l’ecstasy. Mais personne ne trouve rien à y dire parce que ce sont des artistes Blancs. Il faut oser le dire et le dénoncer. Le Reggae ne fait jamais l’apologie de la violence. Ils ont diabolisé cette musique et ses artistes. Le Hip Hop est beaucoup plus violent dans son essence. C’est une musique qui prône la violence pourtant cela ne semble déranger personne. Le Reggae dérange et on nous fait payer cher notre combat qui consiste à éveiller les masses.
Vous condamnez tout le temps les religions et pourtant vous êtes Bobo (sorte de prêtre rasta ndlr) et Rasta comment expliquez-vous ce qui semble être un contraste ?
Effectivement car je considère que la religion est juste un gros business. Il y a beaucoup d’argent en jeu aussi bien à Rome qu’à La Mecque. Le Mouvement Rastafarian a démarré par une vision éclairée de Marcus Garvey. Au début, il ne s’appelait pas rastafarian mais bien Mouvement Back to Africa (Retour en Afrique). C’est ainsi que le Rastafarisme a démarré. Il était question de retrouver nos ancêtres africains. C’est ainsi qu’on a compris qu’un jour, nous allons rentrer en Afrique. C’est le concept de « Rappatriation » (Rapatriement ndlr). Il faut savoir que Rome dirige l’Europe depuis deux mille ans. Nous avons été opprimés durant quatre cents années. Je suis convaincu que la situation va évoluer au bénéfice de l ’Afrique. Dans moins de six cent ans, l’Afrique va dominer le monde. C’est à dire, moins de temps que l’Europe a mis pour asseoir sa domination.
Vous êtes toujours Bobo ? Qu’est –ce que cela représente-t-il aujourd’hui ?
Effectivement car je considère que la religion est juste un gros business. Il y a beaucoup d’argent en jeu aussi bien à Rome qu’à La Mecque. Le Mouvement Rastafarian a démarré par une vision éclairée de Marcus Garvey. Au début, il ne s’appelait pas rastafarian mais bien Mouvement Back to Africa (Retour en Afrique). C’est ainsi que le Rastafarisme a démarré. Il était question de retrouver nos ancêtres africains. C’est ainsi qu’on a compris qu’un jour, nous allons rentrer en Afrique. C’est le concept de « Rappatriation » (Rapatriement ndlr). Il faut savoir que Rome dirige l’Europe depuis deux mille ans. Nous avons été opprimés durant quatre cents années. Je suis convaincu que la situation va évoluer au bénéfice de l ’Afrique. Dans moins de six cent ans, l’Afrique va dominer le monde. C’est à dire, moins de temps que l’Europe a mis pour asseoir sa domination. Vous êtes toujours Bobo ? Qu’est –ce que cela représente-t-il aujourd’hui ? Le Bobo est comme un prêtre du mouvement rastafarien. Un prêtre qui prie pour la « salvation », qui respecte le jour sacré du Sabbat. De vendredi à 6h du matin jusqu’au lendemain, il se retire du monde et consacre son temps au Plus Haut. C’est un homme qui va à la recherche et qui consacre son énergie à prier ce jour-là. Dans le mouvement rasta, beaucoup de gens acceptent les philosophies, mais ne se plongent pas plus profondément dans les racines, la tradition. Dans toutes traditions, il y a un aspect spirituel et c’est ce que représentent les Bobos pour le mouvement rastafarien. Les « Twelve Tribes » sont plus l’aspect gouvernemental, à voyager sur toute la planète, à pousser les portes et franchir les barrières pour que les rastas puissent se déplacer partout et soient reconnus à l’étranger. Les « Nyahbingh » sont ceux qui se retirent dans les collines et jouent du tambour. Le Bobo est un prêtre qui respecte le Sabbat, qui maintient les principes spirituels. Il montre la voie, comment s’habiller quand on prie. Ce n’est pas différent de ce que Bob Marley faisait. C’est un homme qui essaie de prendre du recul sur le monde.
Mais vous n’êtes pas prêtre…
Anthony B, Junior Reid, Capleton, Sizzla, tous ces « Bobos Shantis » sont des ambassadeurs du mouvement. Nous sommes ceux qui viennent jusqu’ici pour faire connaître le mouvement Bobo Shanti. Parce que le prêtre ne doit pas se déplacer. Il doit être disponible 24 heures sur 24 pour un conseil, une prière.
Ne devriez-vous pas porter le turban de manière permanente ?
Je porte toujours le turban. Nous le portons pour prier. Comme un chef qui va dans sa cuisine et qui se couvre la tête. C’est un objet de prière. Mais nous le portons tous les jours parce qu’on peut avoir envie de prier n’importe quand. Si tu es sur l’autoroute, tu veux prier et tu ne veux pas t’arrêter... Ce n’est pas quelque chose qu’il est obligé de porter partout et tout le temps. C’est un choix que nous faisons. La prière est la meilleure protection dans le monde actuel, alors, tu peux avoir envie de prier n’importe quand.
Monteriez-vous sur scène sans votre turban ?
Oui. Je pourrais. Parce que ce n’est pas une partie de moi. Le Sabbat a été fait pour l’Homme, pas l’inverse. Les règles sont pour les idiots et la discrétion pour les sages. C’est un commandement. Il nous a montré le chemin, mais il n’a pas énoncé d’interdiction.
Connaissez-vous des artistes sénégalais ?
A dire vrai, je n’en connais presque pas. Il se trouve que pour nous autres Jamaïcains, il est très difficile de nous habituer aux noms africains et c’est encore le fait de la colonisation. Cependant, je connais Baba Maal car il a été le premier artiste à nous montrer un autre visage de la culture africaine. Il nous a fait découvrir les magnifiques tenues africaines et la richesse des belles mélodies africaines. Il est venu jusqu’en Jamaïque et il est très connu chez nous. Baba Maal est une grosse star en Jamaïque et nous le voyons beaucoup à la télévision. Il y a aussi Alpha Blondy et Tiken Jah qui font presque partie du mouvement là-bas.
Quel est vraiment le sens de votre message ?
Je prône l’amour et le rapprochement entre tous les peuples de la terre. Rien ne vaut l’expérience et nous devons apprendre de nos erreurs. Pour moi, nous avons essayé de régir le monde par la religion et cela n’a pas réussi. On a aussi essayé en passant par la guerre et cela n’a pas donné de résultat probant. On fait de la politique depuis toujours sans que cela ne change. Maintenant, il est temps d’essayer le remède de l’Amour. Donnons une chance à l’Amour c’est vraiment le sens de mon message. L’Amour est la seule et unique solution. Je demande à tout le monde de délivrer un message positif et plein d’amour.
Avez-vous une idole dans le domaine de la musique ?
Ah oui ! Et c’est Peter Tosh car je l’ai toujours dit.
Pourquoi lui ?
Parce qu’il a été très conscient et il m’a appris beaucoup de choses. Il m’a fait comprendre qu’en tant qu’être humain, j’ai existé bien avant la colonisation et l’esclavage. J’ai été heureux et libre en Afrique. Il nous a tous fait comprendre que nous sommes tous des Africains. Il n’a ménagé aucun effort pour nous faire comprendre que nous disposons d’une grande force. Il l’a ailleurs dit et répété que tous les hommes Noirs sont des Africains. On parle souvent des Indiens et des Juifs, mais aucun peuple n’a subi autant de brimades que nous autres Noirs. A ce sujet je vous rappelle la théorie de William Lynch qui a parlé du syndrome de l’esclave. Il a écrit que pour avoir un esclave docile, il fallait juste éclater la structure familiale. En gros, voilà ce qu’il disait : « J’aimerais vous dire que la méfiance, le manque de confiance en soi, est plus efficace que le respect ou l’admiration. L’esclave Noir, après avoir reçu ce lavage de cerveau, perpétuera de lui-même et développera ces sentiments qui influenceront son comportement pendant des centaines voire des milliers d’années, sans que nous n’ayons plus besoin d’intervenir. Leur soumission à nous et à notre civilisation sera non seulement totale, mais également profonde et durable. N’oubliez jamais que vous devez opposer les adultes et les noirs âgés aux plus jeunes, les noirs à peau foncée aux noirs à peau plus claire, la femme noire à l’homme noir. » Il faut aller voir sur Internet pour mieux comprendre cette fumeuse théorie. Il fallait annihiler toutes formes de résistance car si vous ne pouvez plus vous battre, vous allez rentrer dans votre cage en tant que captif et c’est ce qui est arrivé. Peter Tosh m’a permis de comprendre vraiment toute la portée de notre combat de tous les instants. Il m’a permis de me libérer de ces chaines. Il y a aussi Bob Marley qui n’est pas un simple chanteur pour nous autres Jamaïcains. Il a eu beaucoup d’influence sur le reste du monde. C’est pour cela que son histoire est enseignée jusqu’au Japon. C’était un messie à sa manière. Pourtant l’essence de son message tourne autour de l’Amour. Il faut donc poursuivre sur cette voie et prôner l’Amour.
Quels sont les temps forts et les mauvais moments de votre carrière ?
Ce sont des moments comme cela où je rencontre mes frères Africains. Cela me permet de discuter et de beaucoup apprendre sur ma propre histoire. Je me retrouve heureux et libre en Afrique. Cela fait vraiment partie des moments le plus heureux de mon parcours. Pour les mauvais souvenirs, je dois dire que ce n’est pas vraiment lié à la musique. Je suis écœuré quand je vois ces hordes d’Africains qui tentent de rallier l’Europe dans des embarcations de fortune. Une fois à Paris, j’ai vu à la télévision la manière inhumaine dont on les traitait. Il y avait un déploiement surréaliste de moyens militaires avec des hélicoptères et tout le bazar pour les empêcher de débarquer. C’était insoutenable car ils étaient encore une fois traités comme de la m… Je me demande comment des êtres humains peuvent infliger cela à leurs semblables ces pratiques. Cela m’a vraiment choqué.
«NOO LANK», EN MODE COMBAT !
La plateforme citoyenne, engagée dans un « mortal kombat » contre la mesure étatique de hausse des prix de l’électricité, est décidée à manifester à Dakar et à l’intérieur du pays, ce vendredi, qu’elle ait l’aval de l’autorité préfectorale ou non
La plateforme « Noo Lank », engagée dans un « mortal kombat » contre la mesure étatique de hausse des prix de l’électricité, est décidée à manifester à Dakar et à l’intérieur du pays, ce vendredi, qu’elle ait l’aval de l’autorité préfectorale ou non. En conférence de presse organisée hier, jeudi, ses membres ont appelé tous les Sénégalais à se joindre à la marche nationale de ce jour.
«Nio Lank » bande les muscles, à la veille de sa marche nationale de ce vendredi 10 janvier à Dakar et dans 5 autres régions du pays. Hier, jeudi, en rencontre avec la presse, le collectif a fait part de sa détermination à battre le macadam, que l’Etat autorisée sa marche ou pas.
Tout en relevant qu’une lettre d’information a été déposée depuis le 26 décembre dernier, le collectif «Noo Lank» a mis ainsi l’Etat en garde contre toute initiative d’interdiction de sa manifestation.
Dans le foulée, «Noo Lank » qui a été renforcée ces derniers temps-ci par le soutien du Pds, du Front de résistance nationale (Frn) et d’autres acteurs de l’opposition, a lancé un vibrant appel à la mobilisation pour ce vendredi. « Nous invitons tous les Sénégalais à venir massivement à la marche que nous allons tenir demain (vendredi 10 janvier 2019-ndlr) à partir de 15 heures à la place de l’Obélisque jusqu’au rond-point de la Rts, mais aussi dans les régions du Sénégal: Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda et Thiés, pour manifester leur opposition à la hausse sur les tarifs de l’électricité », a ainsi lance Amadou Gaye, le porte-parole du jour de «Noo Lank ».
Et de poursuivre, face à la presse : « Nous rappelons aux Sénégalais que la hausse du prix de l’électricité vient après le resserrement du contrôle douanier qui a augmenté les coûts de tous les conteneurs, les produits importés. Cette hausse vient également après la hausse des tarifs du prix de l’essence qui va impacter naturellement tous les services de transport et d’automobilistes. Ce que nous disons donc, c’est que cette hausse de l’électricité est contraire à ce que le gouvernement veut affirmer en disant qu’il y a une partie des abonnés de la Senelec qui sera touchée. Cette information est fausse. Parce que lorsque vous augmentez les prix de l’électricité, le transport, les produits importés, tous les produits vont augmenter. Donc, tous les Sénégalais vont être touchés ». Indexant davantage le pouvoir en lace, Amadou Gaye dira : « Encore une fois, nous sommes devant un gouvernement qui a des difficultés financières sérieuses et qui au lieu de faire des économies au sein de la Senelec, où ils y a des pertes énormes sur la fraude et le transport de l’électricité. Au lieu de faire des économies sur les charges d’achat de l’électricité, le Gouvernement et la direction de la Senelec préfèrent encore ponctionner les Sénégalais ».
En conférence de presse hier, jeudi 9 janvier 2020, « Noo Lank » a aussi dit constater avec regret l’emprisonnement continu de Guy marius Sagna et de ses co-inculpés. Dans ce sens, un appel à été adressé à tous les Sénégalais à se joindre au collectif citoyen pour participer, activement et massivement à la grande manifestation nationale prévue, ce vendredi 10 janvier à Dakar et dans cinq (5) autres régions du Sénégal.
LES ENTREPRISES ETRANGERES «DOUBLENT» LES LOCALES
999 milliards ont été payés aux fournisseurs de biens et services par les entreprises pétrolières et minières du périmètre de réconciliation et sur les 5 825 fournisseurs sollicités seuls 4 040 nationaux ui n’ont pu capter que 445 milliards de FCfa.
Le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) portant sur l’année fiscale 2018 va au-delà des 122, 2 milliards de revenus tirés du secteur extractif. L’autre chiffre clé à retenir du rapport 2018 est l’enveloppe de 999 milliards payés aux fournisseurs de biens et services par les entreprises pétrolières et minières du périmètre de réconciliation. 5 825 fournisseurs ont été sollicités dont 4 040 nationaux qui n’ont pu capter que 445 milliards de FCfa.
C’est neuf (09) fois plus que les contributions du secteur au budget de l’Etat. Autrement dit, les recettes extractives s’élèvent à 122,2 milliards FCfa dont 110 milliards de contribution au budget de l’Etat, alors que les montants payés aux fournisseurs de biens et services par les entreprises pétrolières et minières du périmètre de réconciliation, sont estimés à 999 milliards FCfa.
Le rapport portant sur l’année fiscale 2018 de 299 pages, outil d’aide à la décision, n’en finit pas de mettre en exergue les informations sur la chaine de valeur du secteur extractif. Le rapport fait savoir que les entreprises ont fait appel aux services de 5 825 fournisseurs dont 4 040 nationaux. Le montant global payé aux fournisseurs en 2018 est estimé à 999 milliards de FCFA dont 445 milliards aux entreprises nationales. En clair, les 1785 fournisseurs étrangers dénombrés dans le secteur extractif ont engrangé 554 milliards FCfa.
971 fournisseurs de Kédougou «captent» 169 milliards FCFA
Sur un total de 8013 travailleurs dans le Secteur des mines, du pétrole et du gaz, 7636 employés nationaux et 4040 fournisseurs locaux ont été dénombrés.
A Kédougou, le rapport fait savoir que les grandes entreprises minières ont employé 971 fournisseurs pour 169 milliards FCfa. En termes d’emplois, elles ont fait appel à 1628 personnes, soit 96,5% de nationaux. En attendant une effectivité de la loi sur le contenu local, le rapport 2018 fait ressortir que les fournisseurs créent une chaine de valeur en travaillant avec les entreprises minières.