Le seul fait d’être le digne fils de son père devrait disqualifier à jamais Karim de toute candidature à une quelconque institution de la République. En 2024, nous aurons vécu dans la mal gouvernance pendant 62 ans. N’en avons-nous pas assez ?
Dans mes livres comme dans mes contributions qui lui sont consacrés, j’ai toujours affirmé avec force que, si notre pays était une grande démocratie avec des institutions solides et un peuple mature dans son écrasante majorité, le vieux président-politicien serait aujourd’hui en prison ou, au moins, en train de raser les murs. Le moins grave des scandales qui ont jalonné sa longue gouvernance y suffirait. J’ai suivi pas à pas ces scandales et les ai au fur et à mesure dénoncés dans trois livres et des dizaines de contributions. Cette même préoccupation m‘a habité dans ma contribution du mardi 22 octobre 2019. Je m’y suis employé à remonter en surface l’un des plus gros scandales de sa gouvernance meurtrie : le détournement sans état d’âme d’un don de Taïwan de 15 millions de dollars, soit 7,5 milliards de francs CFA, « destinés à la réalisation de projets sociaux au Sénégal ». J’ai été aidé dans cet exercice que je poursuis ici, par deux textes bien fouillés de M. Mamadou Oumar Ndiaye, Directeur du quotidien ‘’Le Témoin’’. Je rappelle que, dans ce forfait, le vieux président s’est appuyé sur un de ses sulfureux conseillers spéciaux, un certain Pierre Aïm. Ce dernier s’est rendu en Chine avec une lettre du vieux président qui lui donnait carte blanche pour finaliser la négociation. Je renvoie le lecteur à ma contribution du mardi 22 octobre 2019 qui s’est inspirée du premier texte de M. Ndiaye intitulé « Comment l’argent destiné au Sénégal s’est retrouvé dans un compte privé à Chypre ? »
Dans un second texte du même quotidien Le Témoin et repris par Nettali du mardi 26 décembre 2006, M. Ndiaye revient à la charge, avec des informations qui accablent encore plus le vieux président. Il nous rappelle que son sulfureux conseiller s’est rendu à deux reprises à Taïpeh, auprès du Président Taïwanais, M. Chen Shui-Bian. Le premier séjour a eu lieu du 14 au 17 décembre 2004 et le second du 22 au 25 mars 2005. M. Ndiaye signale qu’entre-temps, le tortueux conseiller avait eu, le 17 janvier 2005, une séance de travail avec M. Bruno Shen, alors premier conseiller de l’Ambassade de Chine-Taïwan à Dakar. C’est au cours du second séjour qu’il a reçu les 15 millions de dollars pour le compte de son mandant. Á cet effet, il rédigea une décharge dans laquelle « il (certifiait) avoir reçu la somme de 15 millions de Dollars US dans le cadre du projet de construction à caractère social pour le Sénégal ». C’était le 22 mars 2005 et il signa : « Pierre Aïm, Fenêtre Mermoz, Dakar. »Ce n’était pas tout d’ailleurs. Il signa une autre décharge pour« avoir reçu la somme d’un million de dollars US pour la prestation de service et conseil dans les relations entre la République de Chine et le Sénégal ». Pour chacune de ces décharges, Mamadou Oumar Ndiaye renvoya au fac-similé qu’il prenait le soin de joindre. C’était donc clair comme l’eau de roche.
M. Ndiaye donna ensuite des précisions sur l’Odyssée des 15 millions de dollars. On se rappelle que Pierre Aïm avait réfuté l’information selon laquelle le fameux magot avait transité dans un compte bancaire ouvert par son fils à Nicosie, en Chypre. « En fait, affirmait M. Ndiaye, M. Aïm ne nous a pas dit toute la vérité. Si les 15 millions de dollars se sont bel et bien retrouvés à Chypre, en effet, ils ont bel et bien transité par le compte bancaire de son fils mais... aux Etats-Unis, à la Bank of América rue Lincoln Road plus précisément. Et c’est à partir de ce dernier compte qu’ils ont été virés à Chypre dans le compte de la Société Fitem Entreprises Limited, ouvert dans les livres de la Société générale. La société Fitem Entreprises qui appartient non pas à Emmanuel Aïm comme nous l’avons écrit mais... à M. Jérôme Godard. »Nous reviendrons à ce Jérôme Godard, qui est une vieille connaissance du couple Wade-père et Wade-fils.
Où en est-on avec ces fameux quinze millions de dollars, s’est demandé à juste raison Mamadou Oumar Ndiaye ? Il répond lui-même à cette question en ces termes : « Jusqu’à présent, il n’y a nulle trace au Sénégal des 15 millions de dollars placés dans le compte bancaire de Fitem Entreprises à Chypre. Il avait bien été dit une fois, et la presse de la mouvance présidentielle l’avait écrit, que M. Macky Sall s’était rendu à Paris pour ramener six milliards de francs que Idrissa Seck ″le voleur″ avait accepté de restituer. Il s’agissait en fait de l’argent de Taïwan que Macky était allé essayer de récupérer. D’après nos sources, il aurait fait chou blanc vu que Jérôme Godard, qui est le cosignataire du compte, a refusé de signer pour la libération des fonds. »Comme s’il se rendait à l’évidence, M. Ndiaye conclut :« On en est là... Une seule certitude : les 7,5 milliards de Taïwan n’ont pas encore été rapatriés au Sénégal. Mais rassurez-vous : ils ne seront jamais perdus pour tout le monde.
On pouvait donc affirmer que la cause était vraiment entendue. Elle l’a été en tout cas du côté de la présidence de la République qui avait observé un silence assourdissant, comme chaque fois qu’il était question des nombreux et graves scandales qui mettaient directement en cause son locataire. On se souvient pourtant qu’il avait menacé M. Moustapha Niasse de plainte, parce que simplement ce dernier avait insinué que les 6 milliards de francs CFA qui s’étaient volatilisés de la SONACOS en 2001, ont pu financer sa campagne pour les élections législatives anticipées du 29 avril 2001. De même, le journaliste Mame Less Camara n’avait-il pas été traîné devant la Division des Investigations criminelles (DIC) pour avoir simplement déclaré que « si on n’y prenait garde, il (Me Wade) allait apprendre aux mécaniciens à tourner des vis » ? Abdourahim Agne n’avait-il pas été envoyé en prison pour avoir demandé à ses concitoyens de descendre dans la rue et évoqué la ‘’Révolution orange’’ à Tbilissi, en Géorgie?
Pour si peu donc, il menaçait des citoyens de plainte, envoyait d’autres à la DIC ou en prison. Voilà qu’on l’accusait publiquement d’avoir détourné 7,5 milliards de francs CFA « destinés à la réalisation de projets sociaux au Sénégal », il se réfugiait dans un silence total dans son palais !
L’argent a été négocié dans les règles de l’art, par les responsables du PCRPE, le Ministre Cheikh Tidiane Sy – à quel titre ? –, le Ministre de l’Économie et des Finances ou ses services compétents. Quand le fruit était devenu mûr, le Président de la République remit la fameuse lettre à son sulfureux conseiller Pierre Aïm. On connaît la suite.
Quelque temps après, l’affaire gravissime était oubliée et on passait à d’autres scandales puisque, apparemment, les Sénégalais n’ont plus de mémoire, ni de capacité d’indignation : ils sont prêts à avaler toutes les couleuvres du monde. Heureusement, grâce à des circonstances imprévues, l’affaire allait rebondir. Les Sénégalais étaient surpris d’un communiqué du Conseil des ministres, celui du 05 janvier 2006. Il y était porté à leur connaissance que le Président de la République informait le Conseil « avoir reçu d’un ami un don personnel de 6 milliards de francs CFA », don qu’il « (avait) décidé de réinvestir dans les secteurs sociaux ». Six milliards et non plus sept et demi, puisque les 7,5 avaient été entre-temps amputés de 1, 5.
Une dizaine de jours plus tard, Me Wade et son Gouvernement nous jouaient le plus enfantin des cinémas : le Premier Ministre de l’époque, Macky Sall, organisa une cérémonie de « remise d’attestations » à un certain nombre de Ministres gérant des secteurs sociaux, pour mieux nous jeter de la poudre aux yeux. Cette mise en scène grotesque n’avait, évidemment, trompé personne. Jusqu’à preuve du contraire, le Premier Ministre Sall n’avait rien distribué, du moins n’avait distribué que du papier. Jusqu’à preuve du contraire, aucun franc des 6 milliards annoncés n’avait franchi les frontières nationales. Interrogé par les journalistes présents à la cérémonie, l’ancien Premier Ministre plus ou plus énervé, répondit laconiquement : « Aller vous dire par où est passé l’argent pour arriver là, je ne le sais pas et cela ne m’intéresse pas. » Coïncidence pour coïncidence, le sulfureux Gérôme Godard, l’ami des Wade, qui réclamait de l’argent au Sénégal dans le dossier des Industries chimiques du Sénégal (ICS), avait reçu une compensation de 6 milliards exactement. C’est, du moins la version du quotidien Le Populaire dans son ‘’Off’’ de l’édition des samedi 15 et dimanche 16 novembre 2008. Je crois difficilement à cette version. Me Wade se débarrasser de ses 6 milliards dont le lien avec ladite compensation était loin d’être évident ! Il se débrouillerait sûrement pour que son Gouvernement frappât à d’autres portes.
J’ai fait état tantôt de circonstances imprévues qui mettront la puce à l’oreille de certains journalistes et observateurs. D’abord, on se souvient que le Sénégal avait sans crier gare rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, pour renouer avec la République populaire de Chine. La visite du Ministre sénégalais des Affaires étrangères à son homologue chinois fut sanctionnée par un communiqué officiel où le Sénégal reconnaissait Taïwan comme faisant partie intégrante de la Chine continentale. Naturellement, les Taïwanais n’avaient pas apprécié ce retournement soudain et cette ingratitude du Sénégal. On raconte que c’était à ce moment-là que l’idée leur était venue de vendre la mèche des fameux 15 millions de dollars.
L’autre circonstance est liée à l’arrestation de Chen Shui-bian, l’ancien Président de la République de Taïwan, en novembre 2008. Il était accusé notamment de détournements de deniers publics, de blanchiment d’argent, de corruption, de faux et usages de faux, etc. Une enquête des nouvelles autorités atterrit alors à Dakar et découvrit que les fameux 15 millions de fonds chinois n’avaient jamais été encaissés par le Trésor public sénégalais. Les enquêteurs seraient même tombés sur beaucoup de journaux qui avaient traité de l’affaire et facilité leur travail, pour ce qui concerne notre pays tout au moins. C’était encore là une information donnée par le quotidien Le Populaire des samedi 15 et dimanche 16 novembre 2008.
C’était donc devenu un secret de polichinelle : le vieux président-politicien Wade avait bien détourné, et sans état d’âme, les 15 millions de fonds taïwanais dans les conditions que nous savons. C’était le premier délinquant de la République, un parjure qui piétinait la Constitution et les autres lois qu’il avait pourtant solennellement juré de défendre. Rien d’étonnant donc qu’il accomplît ses sales besognes avec la complicité d’hommes peu recommandables, dont au moins deux étaient ses conseillers et les amis de son fils bien aimé. Qui étaient-ils, ces hommes dont ne voulaient même pas leurs propres patries ? J’en ai eu une idée, avec mes propres investigations.
Il s’agissait d’abord de Pierre Aïm, alors conseiller spécial du vieux président. L’homme était un véritable aventurier, dont ne s’embarrasserait aucun Président vertueux. Le quotidien français Le Monde des samedi 29 et dimanche 30 juin 2002 nous apprit que l’homme, arrêté en mi-juin en Italie, a été présenté comme le conseiller du président sénégalais. Il figurait alors dans la délégation du président congolais Denis Sassou Nguesso, dont il était lui aussi le conseiller. Le président Nguesso participait alors au Sommet de la FAO. C’est le Ministère français des Affaires étrangères qui avait informé la Justice italienne de la présence de l’homme qui était sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par le juge de Nanterre. Le quotidien français précisa que « le Sénégal (était) son premier pays d’accueil, mais il nouera des contacts privilégiés dans toute l’Afrique de l’Ouest (et qu’il) se lançait dans des investissements à la rentabilité incertaine ». Il avait notamment travaillé avec le Groupe Bolloré qui l’a remercié en 2000. Il avait aussi dirigé la Société de manutention Saga et sera accusé d’un détournement de 50 millions d’euros, dans la gestion de la Société parisienne d’alimentation et de distribution.
L’autre conseiller du vieux président-politicien, lui aussi peu recommandable, était M. Ely Calil, âgé alors d’environ 66 ans. Comme le précédent, il a eu maille à partir avec la Justice française. C’est ainsi qu’il a été mis en examen et écroué le vendredi 21 juin 2002 à Paris, dans le cadre d’une enquête sur des commissions versées en marge de contrats conclus par le Groupe français pétrolier Technip. Le montant de ces commissions était alors estimé à 10 millions d’euros. Nous étions dans les années 90. C’est le célèbre juge d’instruction parisien Renaud Van Ruymbeke qui l’avait mis en examen pour « culpabilité et recel d’abus de biens sociaux », dans ce dossier ouvert en marge de la grosse Affaire Elf.
M. Calil, d’origine libanaise, résidait alors à Londres et possédait la nationalité sénégalaise et britannique. Son avocat qui s’apprêtait à déposer une demande de liberté provisoire pour son client expliqua que « l’Ambassadeur du Sénégal en France a indiqué au Quay d’Orsay que M. Calil était à Paris pour préparer le voyage du président Wade au Sommet de l’Organisation de l’Unité africaine (Oua) qui devait se tenir à Addis Abéba ». Ce que le Quai d’Orsay avait aussitôt démenti, en affirmant que le président Wade était en visite privée en France. Je retrouvais un peu moins de deux mois après notre cher conseiller. Dans son édition du mercredi 28 août 2002, le quotidien français Le Figaro révéla qu’il était convoqué par la Justice française, dans une nouvelle Affaire ELF. Il a été interrogé en mi-septembre par le même juge Van Ruymbeke, du pôle financier du Tribunal correctionnel de Paris. L’interrogatoire portait cette fois-ci sur « 70 millions de dollars versés en 1995 par ELF sur ses comptes suisses à l’occasion d’un marché pétrolier avec le Nigéria ».
Un troisième larron, c’était ce fameux Jérôme Godard qui n’éveille pas en nous de bons souvenirs. On disait de lui qu’il était très proche du fils de son père. C’est lui qui avait fait saisir, à un très mauvais moment, « les comptes bancaires new-yorkais des Industries Chimiques du Sénégal et empêché cette entreprise de travailler pendant presque un an » ! L’essentiel des transactions des ICS se faisait alors avec lui. C’est également lui qui, selon Mamadou Oumar Ndiaye, était le propriétaire de la Société Fitem Entreprises Limited de Chypre, dans le compte de laquelle les fameux 15 millions de dollars de fonds taïwanais avaient été finalement versés.
Voilà quelques individus, de véritables aventuriers parfois apatrides, qui étaient les conseillers et compagnons des Wade, plusieurs années après l’avènement de l’alternance. « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ! », dit un proverbe. Nous savons désormais qui hantaient les Wade et, partant, qui ils étaient (et qu’ils sont encore aujourd’hui). Qui ne le savait pas déjà d’ailleurs ?
Nous savons surtout, nous en sommes plus convaincus encore, que c’était uniquement l’appât du gain qui rapprochait le vieux président-politicien de ces individus-là. Rappelons-nous les propos que lui prêtait Idrissa Seck dans l’un de ses fameux CD, tout au début de l’alternance : « Nos soucis d’argent sont terminés ! » L’homme était donc friand d’argent et était prêt (et l’est encore aujourd’hui, malgré un âge avancé) à toutes les compromissions pour en gagner le maximum. Voilà l’homme qui continue de peser sur la vie politique du Sénégal ! Voilà le nonagénaire qui est sûrement en train de négocier avec son successeur et sosie ‘’la réhabilitation et l’endommagement’’ de son bien aimé fils. De ce fils dont des compatriotes portent encore la candidature à l’élection présidentielle de février-mars 2024 ! Notre pays est-il prêt à accepter seulement sa candidature à cette haute fonction, surtout dans une période qui coïncidera avec l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz ? Le seul fait d’être le digne fils de son père devrait le disqualifier à jamais pour toute candidature à une quelconque institution de la République ?
En février 2024, nous aurons vécu dans la mal gouvernance pendant 62 ans. N’en avons-nous pas vraiment assez ? Sommes-nous prêts à seulement envisager l’élection d’un homme ou d’une femme qui prolongerait cette mal gouvernance ? Il est temps, vraiment temps de tourner définitivement la page de ce couple Wade-père Wade-fils, qui nous en a fait voir de toutes les couleurs avec sa gouvernance meurtrie de douze longues années.
par Dieynaba Sar
AFFAIRE DES 94 MILLIARDS, 4 IDÉES FAUSSES, NULLES ET NON AVENUES !
C’est bien le souci de l’éthique et de la morale qui a conduit Ousmane Sonko à refuser de défendre les intérêts de la famille Ndiaga Ndoye, quand d’autres n’auraient pas hésité un seul instant
C’est l’affaire de corruption (fortement) présumée portant sur un détournement de 94 milliards de franc CFA (plus de 140 millions d’euros) qui enlise le pouvoir et installe le pays dans une période d’instabilité qui ne faiblit pas. Selon toute vraisemblance, principalement orchestré par l’ancien Directeur des domaines de la République du Sénégal, Mamour Diallo, à partir d’un titre foncier de l’Etat (TF1451R), c’est l’affaire de plus qui fait tâche et colle à la peau du régime de Macky II. Depuis plusieurs semaines, la polémique entamée bien avant l’élection présidentielle de février 2019, s’est invitée à nouveau dans le débat public. Ce qui interpelle les sénégalais, c’est l’ampleur des sommes en jeu et l’attitude incompréhensible de la justice, du pouvoir, face à ce gros scandale sans précédent. Beaucoup a été dit, redit, mais comme le dit Ousmane Sonko depuis des mois, seul un procès pourra édifier l’opinion publique. Mais d’ici là, pour mieux vous informer et tirer le vrai du faux, nous allons infirmer pour vous les quatre idées fausses les plus répandues.
1. Dans cette affaire, c’est Ousmane Sonko qui est allé voir la famille Ndiaga Ndoye.
C’est faux ! Reprenons la chronologie des faits. Le 4 mai 2018, le député Ousmane Sonko, président du PASTEF, avait porté plainte pour détournement présumé de deniers publics, mais pour une raison qui demeure toujours inconnue, le procureur ne s’est jamais saisi de l’affaire. Puis, le 08 mai 2018, les organes de contrôle ont été saisis (l’OFNAC, l’IGE). Cinq mois plus tard, en Octobre 2018, Ousmane Sonko convoque une conférence de presse et accuse publiquement un haut fonctionnaire de l’Etat de détournement de fonds publics. Le coupable supposé : Mamour Diallo, directeur des domaines. Les montants détournés : 94 milliards de francs CFA. Le mode opératoire : l’accusé aurait procédé à l’escroquerie lorsqu’il avait en charge un dossier lié à un titre foncier de l’Etat. En réalité, il s‘agit d’un vieux contentieux qui oppose l’Etat et des familles de la communauté léboue (dont la famille Ndiaga Ndoye) concernant un terrain à Rufisque. Ces différents éléments lancent le début de l’épopée médiatique de l’affaire dite des 94 milliards, avec une dernière plainte déposée par Ousmane Sonko auprès du juge d’instruction avec constitution de partie civile, le 23 août 2019.
Mais alors qu’en est-il de l’entrée en scène de la famille Ndoye ? Ces derniers, s’estimant victime d’une injustice qui avait assez perduré, sont venus frapper à la porte du cabinet d’Ousmane Sonko, le 06 août 2018, c’est-à-dire 3 mois après le dépôt de la toute première plainte.
En conclusion, dans cette affaire, c’est la famille Ndiaga Ndoye qui a contacté Ousmane Sonko, parce que, selon eux, il était « la seule personne » capable de les aider à faire face à leur adversaire, l’Etat du Sénégal.
2. Ousmane Sonko a saisi la justice pénale parce qu’il n’a pas pu obtenir le paiement d’une commission.
Personne n’a été dupe. Les Sénégalais en recherche de la vérité n’ont pas été dupes. Dans ce dossier, lorsque l’accusation a été de plus en plus précise, lorsque Ousmane Sonko a révélé être détenteur de preuves irréfutables qui accablent Mamour Diallo, et, qu’il n’a jamais cessé de réclamer l’ouverture d’une instruction judiciaire… Lorsque l’étau s’est de plus en plus resserré et que l’opinion publique et la société civile ont maintenu la pression pour demander à la justice, à l’Etat, d’avoir le courage d’édifier les sénégalais et de dire quelle est la responsabilité de Mamour Diallo (c’est important de le rappeler, un haut responsable du régime en place et inconditionnel de Macky Sall) dans cette affaire de détournement supposé de fonds publics à hauteur de 94 milliards de francs CFA, la stratégie de défense du camp opposé (soutenu par une certaine presse) a été la rhétorique du « tous pourris ». Ce faux-semblant consiste à installer le doute dans les esprits et renforcer la croyance selon laquelle tous les hommes politiques sont des corrompus, ou de potentiels corrompus.
Nul besoin de réclamer des statistiques officielles pour affirmer que les sénégalais n’ont plus foi en la probité de ceux qui les dirigent depuis belle lurette (ce sentiment a empiré avec l’avènement du régime actuel). Le camp d’en face a compris cela. Si le pouvoir doit chanceler, Sonko sera entrainé dans la tourmente. Alors on a essayé de faire diversion et de tromper l’opinion publique en rendant public (en période de campagne électorale) un enregistrement audio où on entendrait Ousmane Sonko négocier avec les représentants de la famille Ndiaga Ndoye et consorts. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, les sénégalais ne sont pas dupes. Ce peuple n’est pas bête. Il sait reconnaitre la vérité en dépit des pressions subies de toutes parts.
La vérité des faits est sans équivoque. La justice a été saisie par Ousmane Sonko au moins 3 mois avant que des représentants de la famille Ndiaga Ndoye et consorts ne viennent le solliciter. Sonko a accepté de les recevoir, les a entendus et a envisagé un temps de les défendre avant de se raviser, car, étant bien conscient de la déferlante mensongère et haineuse qui s’en suivrait automatiquement.
Mais alors, quand bien même il aurait négocié le paiement d’honoraires pour une activité de conseil ou d’expertise en toute légalité, peut-on reprocher à un homme de parler business avec des clients venus le solliciter ? Sur une base légale ? c’est sans fondement. Sur une base morale ? C’est bien le souci de l’éthique et de la morale qui a conduit Ousmane Sonko à refuser de défendre les intérêts de la famille Ndiaga Ndoye, quand d’autres n’auraient pas hésité un seul instant.
3. Mamour Diallo n’a aucune responsabilité dans cette affaire.
Ces mots résument la conclusion (prévisible) de la commission d’enquête parlementaire, concernant l’affaire dite " affaire des 94 milliards, instituée par Résolution n°01/2019 du 15 Février 2019. Or, sitôt le rapport rendu public, il semble suggérer le contraire de ce qu’avancent les députés de la majorité. La première responsabilité de Mamour Diallo semble se trouver dans l’existence de deux actes d’acquiescement (générant respectivement 49 950 000 000 F CFA et 44 227 305 500 F CFA) au profit du dénommé Tahirou Sarr. Le rapport de la commission parlementaire reconnait l’existence de ces actes d’acquiescement tout en mettant un point d’honneur à exclure totalement la responsabilité de Mamour Diallo. Mais, c’est là, une conclusion qui est très difficile à accepter, quand on sait comment les choses marchent.
En résumé, un acte d’acquiescement est un document délivré lorsqu’il y a expropriation pour cause d’utilité publique, l’exproprié est alors convoqué pour notification de la décision d’expropriation stipulée par décret, ensuite, des négociations sont menées au plus haut niveau pour fixer le montant de l’indemnisation. Une fois un accord trouvé, c’est le directeur des domaines dont Mamour Diallo de facto qui rend effectif l’acte d’acquiescement agissant au nom et pour le compte de l’Etat du Sénégal. À ce stade, une question cruciale s’impose : comment la responsabilité de Mamour Diallo peut-elle être entièrement, légalement, raisonnablement, écartée, en ce qui concerne les 2 actes d’acquiescements dont l’existence est reconnue par la commission parlementaire ?
Cette affaire aurait généré au total une créance fictive, illégale, de 94 milliards, établie sur la base de faux documents et de fausses mentions, dénoncés explicitement par Ousmane Sonko lors de sa conférence de presse à Ziguinchor le 12 octobre 2019. Toujours selon le rapport de la commission parlementaire, les transactions n’auraient généré que le paiement de plus de 2,8 milliards de francs CFA (en vérité, pas un seul centime n’aurait dû sortir des caisses du Trésor Public !).
À charge maintenant pour la justice de nous dire le pourquoi de ces créances fictives établies et transactions frauduleuses, mais aussi, clairement établir les degrés de responsabilités, déterminer le préjudice global et sanctionner les coupables.
4. Ousmane Sonko n’était pas habilité à porter plainte alors la justice ne pouvait pas agir.
Cette affirmation est reprise par ceux qui cherchaient jusque-là à couvrir le voile sur cette affaire de détournement supposé de fonds publics, qui, je l’accorde, dépasse parfois l’entendement. Il faut aussi dire qu’il y a également le désir manifeste de justifier la paralysie temporelle du procureur de la République qui défie toute tentative de discernement.
En qui concerne le rôle de la justice : le procureur (qui en principe demeure libre de ses initiatives) n’a pas réagi jusqu’à présent, depuis le dépôt de la plainte d’Ousmane Sonko en mai 2018. Pourquoi une totale absence de réaction alors qu’un haut responsable de l’Etat est mis en cause, puis publiquement accusé à multiples reprises de faits extrêmement graves ? Pour ceux qui trouvent que c’est normal, les raisons avancées sont simples, « en matière de détournement de deniers publics, seul le procureur de la République et l’Agent judiciaire de l’Etat peuvent déclencher des poursuites ». Soit, admettons. Mais peut-on vraiment s’en tenir là quand on a assisté pendant de longs mois au tohu-bohu médiatique soulevé par cette affaire à 94 milliards présumés détournés, dans un pays où les populations manquent de tout ?
Admettons que la plainte de Sonko ne puisse pas « déclencher » une procédure judiciaire, alors, tout au plus, Ousmane fait une simple dénonciation. La gravité des faits évoqués ne peuvent-elles pas induire une réaction de la justice, aussi timide soit-elle ? Au-delà de ces interrogations qui ne trouvent pas de réponses, se pose la question de l’indépendance de la justice au Sénégal. Les sénégalais peuvent-ils avoir confiance en la Justice pour qu’elle les protège, pour qu’elle défende leurs intérêts, même lorsque cela va à l’encontre des intérêts de l’autorité publique, aussi puissante soit-elle ? Les hommes politiques au pouvoir resteront-ils intouchables encore longtemps ?
Dans cette affaire dites des 94 milliards, lorsque l’on a fini de faire le tour du propriétaire, il est toujours essentiel de rappeler, qu’aujourd’hui, Ousmane Sonko, soutenu par PASTEF et l’ensemble des sénégalais épris de justice, est l’homme politique qui se bat le plus pour que la vérité éclate.
Dieynaba Sar est responsable PASTEF Bordeaux, Membre du Secrétariat National à la Communication.
HABIB NEW YEAR
Voilà un peu plus d'un an que Habib Diallo ne fait qu'une chose : marquer. Pourtant, le Sénégalais de 24 ans a pris le temps avant de convaincre à Metz. Portrait d'un homme discret considéré comme le meilleur joueur de tête de France
So Foot |
MATHIEU ROLLINGER |
Publication 25/10/2019
Voilà un peu plus d'un an que Habib Diallo ne fait qu'une chose : marquer. Pourtant, le Sénégalais de 24 ans a pris le temps avant de convaincre à Metz, où son talent a longtemps été plus discuté que sa légendaire timidité. Portrait d'un homme discret considéré comme le meilleur joueur de tête de France.
Trois cents minutes de silence n’ont jamais fait autant de bruit en Lorraine. La faute à un Habib Diallo en panne sèche devant le but lors des matchs de préparation estivale. Resurgissent alors des doutes et des questions aussi légitimes que précipitées : lui, le deuxième meilleur buteur de Ligue 2, auteur de 26 pions — à une unité du pichichi Gaëtan Charbonnier — et acteur majeur du retour du FC Metz dans l’élite, s’écraserait-il à nouveau sur son plafond de verre ? Au pays de l’ascenseur, on craint alors que l'attaquant ne soit qu’un liftier, utile pour appuyer sur le bouton, mais non habilité à s'installer à l’étage supérieur.
Cet été, Vincent Hognon refusait alors de céder à la panique. « Non, ça n’est pas inquiétant, assurait le coach messin. Il avait déjà connu un petit trou d’air en janvier. Ça reviendra avec le travail et l’investissement à l’entraînement. » Trois mois plus tard, le ronflement de l’A31 bordant Saint-Symphorien est toujours audible, à l’inverse des grincements à propos du Sénégalais. Installé sur le podium des plus fines gâchettes de Ligue 1, derrière Wissam Ben Yedder (8) et à égalité avec Victor Osimhen, il facture sept buts en dix journées, sur les neufs inscrits par les Grenats. Mieux, « Monsieur 80% » est depuis la saison dernière le joueur à avoir inscrit le plus de buts dans les championnats français professionnels (33), juste après Kylian Mbappé (35). Des chiffres qui donnent le tournis au point d'évoquer aujourd'hui une « Diallo-dépendance » sur les bords de la Moselle.
« Un bouton de rose qui a mis du temps à éclore »
Olivier Perrin le dit en toute transparence, il n’aurait pas parié sur un tel rendement à ce stade de la saison. Le responsable de la formation messine et ancien manager de Génération Foot, l’antenne du FC Metz au Sénégal, assure pourtant que « lorsqu'on croit en quelqu’un, il faut être patient » . Lui n’a découvert Habib Diallo qu’au moment où celui-ci s’apprêtait à rejoindre la Moselle, en octobre 2013, quand rien n'était gagné. « Avec un parcours aussi chaotique, les gens pouvaient se poser des questions, c’était légitime, admet-il. Mais même quand les vents ne sont pas dans le bon sens, il faut insister jusqu’à ce que l’éclosion se fasse. Et Habib est un bouton de rose qui a mis du temps à s’éclore. »
Au FC Metz depuis six ans, il est l'un des plus anciens au club, mais c’est surtout sa timidité unanimement reconnue, voire son effacement, qui lui collent toujours à la peau.
« Habib est quelqu’un de très discret, très poli, gros bosseur, vachement dans l’observation, qui s’entraîne tout le temps et ne ramène jamais sa gueule, pose Philippe Hinschberger. C’est un peu l’antithèse du cliché du footballeur professionnel. » Habib Diallo est un mystère. « Un mec cool, qui fait des choses simples, souffle Olivier Perrin. La famille, la télé, un peu les voitures, les chiens, les animaux... » Un mec chiant ? Non, juste un type « secret » qui « n’a pas envie de se mettre en avant » . Un caractère que l’enfant de Thiès, ville située à 70 kilomètres à l’est de Dakar, tient d’un famille modeste dans tous les sens du terme.
Personne ne sait grand-chose sur son entourage, si ce n’est que Habib a reçu une « éducation exceptionnelle » , que son père l’a confié à l’âge de 15 ans à Mady Touré, le président de Génération Foot, et que le garçon a passé sa dernière nuit au Sénégal dans les bras de sa mère avant de découvrir un autre monde. « La relation que j’ai avec Habib dépasse la relation entre un président et un joueur » , assure encore aujourd'hui Mady Touré, qui décrit un garçon « déjà très intelligent » et « attiré par le but » , mais bardé de défauts qui le poursuivront sur les terrains. « À ses débuts, il était plein de talent, mais très inconstant dans ce qu’il faisait d’une séance à l’autre ou même dans une même séance : capable de marquer trois buts d’affilée puis de disparaître, insiste Olivier Perrin. C’est ce qui lui est ensuite arrivé à Metz avec des hauts et des bas. »
Génération nan nan
Octobre 2013. Habib Diallo a 18 ans et débarque alors en Lorraine, marchant dans les pas de Babacar Gueye, Diafra Sakho ou Sadio Mané. Et comme ses glorieux prédécesseurs, Habib Diallo doit d’abord observer une période d’acclimatation prévue dans le programme.
« Comme la majorité des garçons issus de Génération Foot, il a eu besoin de vivre une saison au centre de formation pour avaler tout le travail qui n’est pas toujours possible de faire en Afrique, rapporte Perrin. Habib avait tout à découvrir : les horaires, le froid, les entraînements quotidiens, expliquer où on a mal aux kinés, faire de la vidéo... Il faut du temps. Certains extraterrestres comme Ismaïla Sarr arrivent à griller des étapes, mais très peu ont su le faire, indépendamment de leurs qualités pures de footballeur. » Pendant plusieurs mois, les formateurs messins pensent qu’il y a eu une erreur de casting. « Lors de ses deux premières saisons, il n’avait marqué qu’un seul but, explique Philippe Gaillot, le directeur sportif messin. On était si peu convaincus qu’on a hésité à lui donner un contrat pro... On a finalement décidé de lui donner sa chance avec un an de contrat, et deux en option. »
La raison de cette clémence : Habib ne lâche rien, s’accroche et ne rechigne pas à faire plus d’efforts que nécessaire à l’entraînement. Une persévérance qui finira par lui ouvrir les portes du haut niveau. Si José Riga l’avait lancé à 20 ans avec précaution dans le grand bain, en août 2015 contre Lens, c’est Philippe Hinschberger qui est le premier à véritablement lui mettre le pied à l’étrier. « Quand je récupère l’équipe en janvier 2016, il n’est pas dans le groupe, mais dès les premiers entraînements, on a été agréablement surpris par l’impression visuelle qu’il dégageait : un joueur longiligne, très habile, élégant, racé, rembobine l’actuel entraîneur de Grenoble. Je l’ai envoyé avec la réserve, qui jouait un amical un mardi soir contre un club luxembourgeois. Il a mis un triplé. Je l’ai récupéré sur le banc directement le match d’après contre Le Havre. Puis, il s’est mis à marquer contre Nîmes. Une fois rentré dans l’équipe, il n’en est plus sorti. »
L’effectif grenat délesté de « tout un tas d’attaquants qui ne servaient à rien » , Habib Diallo fait alors son trou aux côtés de Christian Bekamenga. Avec ses neuf buts en quatre mois, dont quatre doublés, il pense légitimement que son heure a sonné en Ligue 1, enfin à l’aise dans son environnement. « Habib est quelqu’un de structuré, d’équilibré, avec les pieds sur terre » , continue Hinschberger, admiratif de l’état d’esprit de son attaquant. D’autant plus que Diallo commence à prendre ses aises dans le groupe. « OK, Habib n’est pas le clown qui va animer un vestiaire, mais il n’est pas pour autant renfermé, pose son ex-coéquipier Simon Falette, aujourd'hui à Francfort. On se voyait de temps en temps en dehors du foot. Il m’avait invité au baptême de sa fille ou à des dîners avec les autres Sénégalais du groupe. Avec Ismaïla Sarr, Opa Nguette et Fallou Diagne, ils se retrouvaient de temps en temps au Medusa, un restaurant du coin. » Mais à l’heure de passer au plat de résistance, Habib cale.
À l'ouest, le cap
L’été 2016, le promu messin a fait venir Mevlüt Erdinç et offre le rôle de doublure au jeune Diallo. « Mevlüt a eu une réussite exceptionnelle à ses débuts avant de se blesser, retrace Hinschberger. Et, au moment de prendre le relais, Habib était en difficulté. » Relégables à la trêve, les Grenats optent pour un autre crack : Cheick Diabaté. Diallo, lui, est envoyé à Brest, pour passer un cap.
Rétrospectivement le meilleur choix qu’il pouvait faire. « Il n’y a que lui qui peut dire ce que ce prêt lui a apporté, mais ça lui a quand même permis de changer de cadre et de se remettre en question » , estime Jean-Marc Furlan, alors à la barre du SB29. Ses deux buts lors de ses deux premiers matchs lui permettent de trouver sa place, mais le technicien pointe tout de même quelques carences. « Comme certains footballeurs, il considérait l’entraînement comme un amusement, pointe Furlan. Il pouvait s’entraîner de manière trop décontractée et je me souviens lui avoir dit plusieurs fois de se bouger le cul. » C’est justement cette exigence, cette attention, qui permet à Diallo de se révéler aux autres et à lui-même.
Jean-Marc Furlan est catégorique sur un point : « Dans le jeu aérien, ce n’est pas compliqué, c’est ce qui se fait de mieux en France. » Avant de développer : « Dans le football moderne, les joueurs de son âge ont de moins en moins de dispositions de la tête parce que ce n’est pas leur truc. C’est dû au fait que des spécialistes ont montré que ça pouvait nuire à la santé et que les jeunes ont moins d’appétence pour ça. » À la fin du prêt, Furlan est définitivement séduit. De l’autre côté de l’Hexagone, Metz n’a pas encore pris la mesure de son joueur. Le recrutement des expérimentés Nolan Roux et Emmanuel Rivière bouche l’horizon du Sénégalais, qui est renvoyé une nouvelle fois à ses études finistériennes, pour le plus grand bonheur de Furlan. « Tu es content quand tu arrives à garder des joueurs qui progressent et apprennent à se connaître, sourit-il. J’aimais travailler avec Habib parce que c’est un garçon merveilleux. Il s’était très bien adapté à l’autorité de l’entraîneur, à notre philosophie de jeu et à la conception du groupe... »
Le groupe, voilà justement l’autre donnée importante pour comprendre son épanouissement à Brest. Furlan pouvait sentir chez Diallo « une profonde identité lorraine » par son attachement au club grenat, mais aussi à une région où il a rencontré sa femme. Mais s’il traversait la France d’ouest en est à la moindre occasion, l’attaquant n'en était pas moins adopté en Bretagne. « On avait une vie de groupe assez exceptionnelle, se délecte encore Furlan. On a toujours essayé de former un groupe très serré, très uni, très solidaire. De ce point de vue-là, il a pu se fondre dans ce groupe, comme si sa discrétion était un atout. » Ainsi, Habib Diallo compose une doublette infernale avec son futur rival Gaëtan Charbonnier, permutant sans cesse entre l’axe et le couloir. Puis, l’été arrive et le moment de rentrer à Metz avec. Cette fois, pour de bon ? « Quand je l’ai eu un an, je le voulais une deuxième année, puis une troisième, chicane Furlan. Mais bon, Fred Antonetti a très bien compris quand il est arrivé à Metz et il a dit : "Moi, je le garde."Et il a bien eu raison. »
« Il est devenu un adulte »
L'histoire commune de Diallo et Brest ne s'arrêtera toutefois pas là. Avant de planter un but décisif pour la course à la montée lors du match retour à Francis-Le Blé, l'attaquant avait déjà recroisé ses anciens camarades à Saint-Symphorien pour une scène illustrant à merveille l'expérience qu'il avait vécue. « Quand on est arrivés à Metz, il nous attendait dans les vestiaires pour nous embrasser, narre Furlan. Comme j’avais une équipe de branleurs, ils lui ont sauté dessus et l’ont carrément foutu à poil ! » Ses deux clubs promus la même année, Habib Diallo ne pouvait certainement pas mieux rêver. Mais difficile de savoir si les Brestois reconnaîtront leur Habib, tant celui-ci a pris une nouvelle dimension ces dernières semaines.
Vice-capitaine du FC Metz, endossant le rôle de grand frère pour les nouveaux arrivants de Dakar, l'attaquant de 24 ans est aujourd'hui la figure de proue du bateau messin. « Il a su gommer ses défauts pour devenir incontournable sur le terrain et en dehors, souligne Philippe Gaillot. S'il en est là aujourd'hui, c'est parce qu'il est un modèle dans le travail, le comportement et la performance. Bref, il est devenu un adulte. » Un constat partagé par Olivier Perrin : « Quand je l'ai retrouvé il y a un an et demi, j’avais déjeuné avec lui. En sortant du repas, je me suis dit : "Ce n’est plus un gamin, j’ai un homme en face de moi." Il a eu des déclics avec des gens comme Jean-Marc Furlan qui lui ont fait prendre conscience de ses capacités. On croit que c’est facile quand on a des aptitudes, mais certains ont besoin qu’on les accompagne. Quand on le voit jouer aujourd’hui, il doit enfin en avoir conscience. »
Un nouveau statut qui lui a aussi apporté la reconnaissance de sa sélection, devenant un Lion de la Téranga en novembre dernier, capé à deux reprises depuis. « Sur les 150 joueurs qu’on a fait progresser depuis 2000, il fait partie de ceux qui restent dans le cœur de Génération Foot et il nous le rend bien, s'exclame le président-confident Mady Touré. Mais le chemin n'est pas encore terminé : il veut confirmer en Ligue 1 avec Metz avant de se lancer dans un autre challenge. » Tous disent la même chose : « Habib Diallo est le même joueur, mais en plus mature et avec plus de choses dans ses valises. » Reste à savoir où il les posera par la suite. Mais Jean-Marc Furlan promet que ses futurs courtisans ont peu de risques de se tromper : « Quand Habib aura 28-29 ans - l'âge de maturité pour un avant-centre -, il vaudra mieux l'avoir dans son équipe. » Une marge qui devrait lui permettre de laisser durablement son empreinte en Lorraine.
par Ousseynou Nar GUEYE
SONKO, LA DIAGONALE DU FLOU
Révélation de la dernière présidentielle, il refuse de renoncer aux feux de la rampe. D’accusateur, le président de Pastef se retrouve aujourd’hui dans la position du suspect, et peut-être bientôt dans celle de l’accusé
Jeune Afrique |
Ousseynou Nar GUEYE |
Publication 25/10/2019
Révélation de la dernière élection présidentielle où, vilipendant les élites traditionnelles, il a obtenu une flatteuse troisième place et un score à deux chiffres (15,67 %), Ousmane Sonko refuse de renoncer aux feux de la rampe. Mais, d’accusateur, le président du parti Pastef se retrouve aujourd’hui dans la position du suspect, et peut-être bientôt dans celle de l’accusé.
À l’origine de ce retournement de situation, une affaire foncière dans laquelle il a dénoncé un détournement de fonds publics de 94 milliards de F CFA (143 300 millions d’euros). Le problème, c’est qu’une commission parlementaire a blanchi le haut fonctionnaire (par ailleurs membre du parti au pouvoir) qu’Ousmane Sonko accusait. Lui est convaincu que cette décision n’est qu’une manœuvre pour le faire poursuivre pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Et pour cause : en cas de condamnation, il sera inéligible. Il n’en fallait pas plus pour que le député dénonce une « cabale » ourdie par le président Macky Sall.
Encombrant rival
De fait, la majorité présidentielle n’hésitera pas à lever son immunité parlementaire pour le forcer à comparaître devant les tribunaux en cas de plainte contre lui. Même si cela ne parvient pas à le priver d’avenir politique, ce sera toujours un coup de canif dans le blanc manteau de chevalier anticorruption dont Sonko s’est paré. Le pouvoir veut rogner les ailes de cet encombrant rival, qui se fait le porte-drapeau de tous les mécontents et des combats de la société civile (sortie du franc CFA, gestion vertueuse du pétrole et du gaz et réduction de la mainmise étrangère – réelle ou présumée – sur l’économie formelle).
Il y a d’ailleurs comme une coalition d’intérêts objectifs contre le député. Les héritiers du libéralisme d’Abdoulaye Wade voient d’un mauvais œil l’ancrage parmi les prétendants sérieux à la magistrature suprême de cet intrus qu’est, à leurs yeux, Ousmane Sonko.
Tous ces partis nés des flancs du PDS regorgent de présidentiables en puissance, qui ont pour unique boussole cette phrase d’Abdoulaye Wade : « Le pouvoir sera entre les mains des libéraux pour cinquante ans. » De toute évidence, Sonko n’est pas des leurs. Il n’a pas davantage de soutiens parmi les alliés de « gauche » du parti au pouvoir (socialistes du PS et progressistes de l’AFP), qui n’ont pas l’habitude que ceux qui les doublent sur leur gauche aspirent à gouverner – et aient des chances d’y arriver.
Surenchère
Face à la menace judiciaire qui pèse sur lui, Ousmane Sonko a eu tôt fait de ramener les débats sur le terrain qui lui réussit le mieux : celui du combat politique frontal. La surenchère – quasi paranoïaque – à laquelle se livre le président du Pastef vise un double objectif.
D’abord, elle lui permet de s’ériger en voix discordante, donc singulière et écoutée, au milieu du concert de louanges sincères et d’approbations forcées qui a salué la décrispation politique voulue par Macky Sall (rapprochement avec son prédécesseur et libération de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall). Ensuite, desserrer l’étau qui pourrait l’isoler dans le cas d’une poursuite sans anicroche du dialogue politique national, auquel il a refusé de participer mais qui est bien parti pour inclure désormais la première force d’opposition parlementaire : le PDS d’Abdoulaye Wade.
Dès lors, sa seule option est d’incarner (un peu plus encore) l’antagonisme le plus radical face à Macky Sall et de se poser en recours, statut que pourrait lui disputer un Khalifa Sall réhabilité ou un Karim Wade ramené au centre du jeu grâce à la réconciliation entre son père et le chef de l’État.
La sagesse recommande de prendre Macky Sall au mot, jusqu'à preuve du contraire. Continuer à conjecturer sur le troisième mandat, c'est la meilleure façon de tenter le diable
e-media |
Mamoudou Ibra Kane |
Publication 25/10/2019
Clin d’œil au cinéaste Sembène Ousmane... Oui, mais pas que ! Ce vendredi, Mamoudou Ibra Kane revient en large, dans sa chronique, à la polémique renaissante et relative au... troisième mandat.
Après le limogeage de Sory Kaba, débarqué de la Direction des Sénégalais de l’Extérieur, le débat sur les intentions prêtées à Macky Sall de briguer un troisième mandat est revenu sur la table, tel un serpent de mer.
Une spéculation sans fin pour un mandat qui ne prendra effet qu’au mois d’avril 2024 alors que celui en cours est, à peine, entamé... Pourquoi tenter le diable ?
Un vieil homme et une fillette âgée de dix ans d’origine guinéenne sont décédés dans l’accident d’un bus survenu dans la nuit de jeudi à vendredi à Keur Martin, village situé dans la commune de Tattaguine, a appris l’APS de source sécuritaire.
‘’L’accident a causé au total 22 victimes dont deux corps sans vie ; 6 dans un état grave et 14 avec des blessures légères ‘’, a confié à l’APS le lieutenant Mansour Faye, commandant de la 32ème compagnie d’incendie et de secours de Fatick.
Les passagers, qui étaient à bord du véhicule, sont majoritairement des personnes d’origine guinéenne vivant à Dakar. Le véhicule de transport en commun venait de Dakar et se rendait en Guinée Conakry, selon un gendarme qui a requis l’anonymat.
Citant les témoignages de passagers, il a expliqué que le bus a fait une sortie de route et s’est renversé sur le bas-côté de la chaussée. Il explique que selon ces passagers, le chauffeur aurait perdu le contrôle du bus, alors que celui-ci roulait à vivre allure.
Le lieutenant Mansour Faye, commandant de la 32ème compagnie d’incendie et de secours de Fatick, indique que, ‘’les soldats du feu ont mobilisé deux ambulances et un véhicule d’intervention pour secourir nuitamment les accidentés de la circulation encore coincés à l’intérieur du bus renversé’’ à leur arrivée sur les lieux.
Selon lui, les victimes ont toutes été acheminées au centre hospitalier régional de Fatick.
par El Hadji Omar Massaly
L'AFRIQUE A BESOIN DE "PRÉSIDENTS NORMAUX"
C'est la grande équation à résoudre sur le continent : après avoir été élu avec acclamation, comment quitter avec respect, séduction et considération ?
L’affaire du troisième mandat, qui peuple la corbeille du débat politique guinéen, avait été prédite par certains analystes politiques. Cheikh Yérim Seck, à qui on peut reprocher tout sauf d'être un bon analyste politique dont le regard sur la Guinée attire beaucoup d'attention, avait fait un excellent édito sur la situation en guinée. Yérim postule, dans un style qu'on lui connait, que « Alpha Condé va brûler la Guinée, impacter le Sénégal et déstabiliser l'Afrique de l'Ouest ». Comme en échos, le Directeur de rédaction de Jeune Afrique, le très brillant François Soudan, avait également promené un regard critique sur les tares du pouvoir de Condé.
Alpha Condé, porté au pinacle pour son parcours, ses combats, ses exploits, son leadership, est aujourd'hui cloué au pilori par toutes les personnes éprises de justice, de paix et de stabilité. Il a surpris son monde et continue d'étonner tous ceux qui avaient une estime pour lui, pour avoir osé rentrer au pays et apporter sa pierre à l'édifice. Le président Condé est de ces hommes politiques africains qui ont connu les affres de l'opposition à l'image de Maître Aboulaye Wade, Etienne Tsikedi, Robert Mugabe, Laurent Gbagbo... Ces derniers ont porté des combats nobles dans l'opposition avec des sacrifices énormes. Ils ont consacré une partie de leur vie à la cause des populations.
Il faut dire que le président Alpha Condé a été victime du pouvoir de Sékou Touré. Il a été condamné à mort par contumace et contraint en exil. Il débarque en 1991 en Guinée et il fut emprisonné par Lansana Conté. En 2000, Condé est encore condamné à 5 ans de prison pour « atteintes à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national ». Libéré de prison par une grâce présidentielle, le chef du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) poursuivra son chemin de soldat. Après presque 40 ans d'opposition contre l'injustice, la " dictature ", la mal gouvernance, la corruption..., Alpha Condé sera élu président de la République de Guinée avec 52,52 % en 2010.
Docteur d’État en droit public de la Faculté de droit de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, le président Condé a débuté sa carrière professionnelle dans les amphithéâtres. Il a dispensé des cours à la faculté de droit et sciences économiques de Paris I Panthéon Sorbonne. Cet homme chauve qui a professé le droit, connait certainement cette phrase de Robert Badinter : « le juge constitutionnel doit exercer un devoir d’ingratitude en vers celui qui l’a nommé ». C’est-à-dire, lorsque la vérité est en jeu, lorsque l’avenir de la démocratie est en jeu, il doit se départir de ce qu’il doit à l’autorité publique pour dire le droit.
Alexis de Tocqueville a raison : « tous les pays du monde, toutes les sociétés du monde s'acheminent de façon inexorable vers la démocratie ». C'est fondamental ! Parce que la démocratie, c'est la liberté et la légalité. Aucun homme sur terre ne peut se déclarer comme une autorité absolue. L'Afrique a connu des présidents qui ont intégré cette maxime et avaient, au besoin, abandonné volontairement leur charge. Soit qu’ils aient démissionné, soit qu’ils aient renoncé à se présenter ou à se représenter devant les électeurs.
En effet, Léopold Sédar-Senghor a été, en 1980, le premier à quitter de lui-même la magistrature suprême. Le Camerounais Ahmadou Ahidjo lui emboîtera le pas en 1982. Suivront Julius Nyerere (Tanzanie) en 1985 ; Amadou Toumani Touré (Mali) en 1992 ; Liamine Zéroual (Algérie) et Hassan Gouled Aptidon (Djibouti) en 1999 ; France-Albert René (Seychelles), en 2004 ; Joachim Chissano (Mozambique), en 2005. Sans oublier le Sud-Africain Nelson Mandela, qui, en 1999, a choisi de ne pas briguer un second mandat.
L'Afrique d’aujourd’hui a la malchance d'avoir des hommes politiques au parcours héroïque qui, in extremis, deviennent des « dictateurs ». Rarement parcours aura été aussi exemplaire que celui de Robert Mugabe, de Laurent Gbagbo, de Mouammar Kadhafi et autres, mais ils ont tous fini par la petite porte. Le pouvoir du peuple est plus fort. Un bon chef d'État doit parfois avoir le tact et l'intelligence de décoder le message de son peuple.
Le problème de certains de nos présidents africains c'est la finalité... Ils sont souvent brillamment élus et tristement chassés du pouvoir. Le rapport qu'ils ont avec le pouvoir, qui est de s'enrichir, fait qu'ils refusent d'accepter la volonté du peuple. C'est la grande équation à résoudre en Afrique : après avoir été élu avec acclamation, comment quitter avec respect, séduction et considération ? Je disais à un ami qui aime bien Paul Kagamé que la finalité de son pouvoir m'inquiète. Va-t-il faire encore comme les autres après plus de 20 ans au pouvoir ?
Pendant ce temps, le débat sur le troisième mandat sonne la cloche au Sénégal ? Macky va-t-il s'imposer comme il sait bien le faire… ? Va-t-il renoncer à sa parole comme il l’a fait plusieurs fois ? Mais, je le crois, Macky est…normal.
Alpha Condé doit prendre de la hauteur, de la distance et cesser de vouloir être, avec la meilleure volonté du monde, le président de tout et partout. À Conakry comme ailleurs, l'Afrique a fort besoin de présidents normaux.
El Hadji Omar Massaly est chroniqueur, essayiste
LA PRISON DE SÉBIKOTANE VA ACCUEILLIR SES PREMIERS DÉTENUS LA SEMAINE PROCHAINE (MINISTRE)
La nouvelle prison de Sébikotane, une commune située à une trentaine de kilomètres à l’est de Dakar, va accueillir ses premiers détenus à partir de la semaine prochaine.
La nouvelle prison de Sébikotane, une commune située à une trentaine de kilomètres à l’est de Dakar, va accueillir ses premiers détenus à partir de la semaine prochaine, a annoncé le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall.
‘’La prison de 500 places de Sébikotane est prête. Et à partir de la semaine prochaine, [des] prisonniers y seront transférés’’, a déclaré M. Sall dans une interview publiée vendredi par le quotidien privé L’Observateur.
‘’Cette prison de 500 places devrait avoir une capacité de 5.000 places, mais les moyens ont manqué. Dans le budget de l’année prochaine, on a prévu une prison de 1.500 places à Sébikotane’’, a-t-il promis.
Selon le garde des Sceaux, l’Etat va faire appel au secteur privé pour trouver des fonds qui seront destinés à construire de nouvelles prisons, afin de désengorger celles qui existent déjà.
‘’Reubeuss n’est pas un endroit pour une prison. Le prisonnier a des droits. Il doit être dans un environnement où il peut bouger’’, a-t-il ajouté, affirmant que cette geôle située à Dakar n’offre pas aux prisonniers les conditions de détention dans lesquelles ils doivent être.
Le surpeuplement de la prison de Reubeuss et les conditions de détention des prisonniers sont décriés par les organisations de défense des droits de l’homme.
LE GROS PETARD DU DIRECTEUR GENERAL DE l’APIX
‘’Le Sénégal est le meilleur élève de la sous-région’’ assène Mountaga SY. Pourtant, le patron de l’APIX, avait le rapport Doing Business 2020 sous les yeux. Ou alors il l’a lu à l’envers ?
Lors de la présentation au siège de la représentation régionale de la Banque mondiale à Dakar (République du Sénégal) du rapport du groupe de la Banque mondiale sur le climat des affaires dans le monde, Doing Business 2020, le Directeur Général de l’APIX, Mountaga SY a trop poussé le bouchon en affirmant que le Sénégal est le meilleur élève dans la sous-région. Le classement DB le dément formellement, puisque le Togo se positionne en tête de peloton des économies les plus performantes et attractives de l’espace Uemoa. Retour sur un ratage.
C’est devenu un rituel. Presque. La bourde ou la gaffe verbale dans les communications de certains officiels sénégalais. Parfois même des sorties inopportunes, surexcitées, qui jettent le discrédit sur la pertinence et la crédibilité de leurs propos. La récente sortie du Directeur Général de l’APIX ( agence publique sénégalaise chargée pour la promotion des investissements et des grands travaux), Mountaga SY, en est une illustration. Devant la presse et les dirigeants du bureau régional de la Banque mondiale à Dakar, il a patiné avec une assurance irréaliste, en allumant un gros pétard.
‘’Le Sénégal est le meilleur élève de la sous-région’’ assène Mountaga SY. Pourtant, le patron de l’APIX, avait le rapport Doing Business 2020 sous les yeux. Ou alors il l’a lu à l’envers ? Dans tous domaines du rapport, la palme revient au Togo. Ce pays gagne un super bond en avant de 40 places passant du 137 ème rang/190 pays précédemment à une 97ème place. Le pays de Faure Éyadema fait partie désormais du cercle restreint des pays qui ont transpiré pour améliorer le climat des affaires et enregistré une embellie dans le domaine fiscal.
Le Togo s’adjuge la première place Doing Business 2020 sur l’espace Uemoa, loin devant la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Le Directeur Général de l’APIX, piqué parfois par quelle mouche assène des déclarations qui ne collent pas avec la réalité des chiffres. Sur le dossier du Train Régional Express, beaucoup lui ont reproché ses limites à communiquer les vrais chiffres.
C’est le cas encore avec cette sortie sur le parvis de la Banque mondiale à Dakar, qui sonne comme si le Sénégal était devant le Togo et se révélait être le meilleur élève dans la sous-région. Toutefois, le gouvernement sénégalais a fait beaucoup d’efforts ces deux dernières années pour gagner des points et relever la tête. Le Togo figure parmi les dix économies les plus performantes et attractives du continent africain