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10 octobre 2025
MALADES ET ACCOMPAGNANTS SOURIENT… AU RESPECT DE LA NOTE PAR LES HOPITAUX
La note circulaire ministérielle sur les urgences est actuellement respectée par les hôpitaux. Etat des lieux à travers le diagnostic d’un homme de l’art.
La note circulaire ministérielle sur les urgences est actuellement respectée par les hôpitaux. Etat des lieux à travers le diagnostic d’un homme de l’art.
Il est 17 heures. La grande porte de l’hôpital Ibrahima Pouye, ex-CTO, grouille de monde. Les patients, les accompagnants, les médecins, les infirmiers et autres font d’incessants va-et-vient dans l’espace et entre les salles. Une dame, la soixantaine révolue, avec des béquilles qu’elle a du mal à tenir, est aidée par son enfant. « Je ne sais pas quoi dire, mais les médecins sont devenus subitement très serviables » sourit-elle. Au bâtiment des urgences, on pourrait penser que tout le Sénégal est malade ou souffre de quelques bobos tellement il y a du monde. Ce sont des dizaines de blessés ou de malades qu’ont fait entrer dans les salles et qu’on en ressort. D’autres sont transportés dans des ambulances ou sur des brancards.
Aïssatou, assise sur un banc le long d’une véranda qui fait face à des blocs, à la main sur son menton, signe de son désespoir. « J’ai juste appris la nouvelle selon laquelle il a été demandé aux médecins de bien prendre en charge les patients qui vivent souvent le martyre à leur arrivée dans les hôpitaux et centres de santé. Je pense que c’est une excellente mesure que l’Etat a prise pour au moins qu’on n’ait plus de malades qui souffrent faute de prise en charge ou encore par manque de places qui est souvent le prétexte avancé par le personnel des hôpitaux pour refuser de prendre des malades ou des blessés. Je me rappelle qu’une fois, je m’étais rendue à l’hôpital Principal, on ne m’avait pas admise faute de place. Du moins, officiellement. Il a fallu que je fasse des allers et retours pendant des jours pour qu’enfin on me trouve une place.
Le plus écœurant, c’est le fait qu’en cas de refus, on ne t’indique même pas un autre endroit où aller », se désole la dame. Avant de saluer la mesure prise par le gouvernement afin d’obliger les hôpitaux à traiter les cas relevant des urgences : « Quel que soit ce qui se dira, on doit applaudir cette décision prise par l’Etat. On ne peut quand même pas laisser les médecins et autres faire ce qu’ils veulent pour des histoires de sous ou autres que l’Etat leur doit. Un malade ne peut pas attendre la résolution de ces doléances. Cette fois-ci, j’ai emmené un malade. Alhamdoullilah, il a été bien pris en charge » se réjouit notre interlocutrice.
La mesure de l’Etat n’est pas appréciée à sa juste valeur par certains médecins
Le médecin Mamadou Mansour Diouf explique sur sa page Facebook les incongruités d’une telle mesure « hypocrite ». Extraits de ce post : « SéNéGAL : LA SANTé PRISE EN OTAGE ! Lors de cette énième « concertation sur les urgences » tenue en septembre 2019 au King Fahd Palace, le ministre de la Santé avait préconisé « un diagnostic profond du service des urgences dans les hôpitaux ». Après moult palabres comme d’habitude, et après avoir été grassement rémunérés à coup de perdiems, d’indemnités kilométriques et autres émoluments, ils nous sortent cette circulaire avec le slogan de « Plan d’accélération pour l’amélioration de la prise en charge des urgences » sans doute pour être en phase avec le fameux « Fast track ».
Eh bien, le « diagnostic profond de la gestion des urgences » je vais vous le faire sans la moindre complaisance, n’en déplaise à qui que ce soit », écrit d’emblée, et avec véhémence on en conviendra, le Dr Diouf. Selon lui, la mesure sur les urgences aurait été prise sans concertation avec les acteurs des hôpitaux. « CONCERTATION SUR LES URGENCES ! Qui étaient les acteurs qui planchaient sur ces questions d’urgences médicales lors de ces concertations initiées par le ministère de la santé ? Figurez-vous qu’il y avait une pléthore de bureaucrates très éloignés des réalités de la gestion des urgences : médecins-chef de région médicale, médecins-chef de district, spécialistes de santé publique, conseillers en tout genre, directeurs d’hôpitaux etc... mis à part une petite minorité de véritables spécialistes des urgences (SAMU, SOS Médecins entre autres).
Vous réunissez des charretiers, des conducteurs de motos Jakarta et de taxis clandos pour plancher et trouver des solutions aux problèmes de navigation aérienne, vous ne pouvez pas avoir d’autres résultats que cette circulaire ministérielle ridicule et absurde », soutient-il.
A en croire notre médecin, ce sont ces « spécialistes des urgences » qui seraient derrière « ce pompeux plan d’accélération ». Enfonçant le clou, il soutient que « lors de ces concertations, les vrais acteurs qui gèrent les urgences au quotidien dans les postes de santé, les centres de santé, les districts sanitaires et hôpitaux ont été mis en rade ». Mieux, le ministère de la Santé et de l’Action sociale aurait agi sans prendre en compte les conditions difficiles des hôpitaux. « Aucun de ces médecins-chef n’a daigné mandater les vrais acteurs du terrain qui gèrent les urgences au quotidien dans leurs structures respectives. Le ministère de la Santé est pris en otage par une kyrielle de médecins bureaucrates, adeptes de séminaires, symposiums, tables rondes, ovales et carrées, très éloignés des réalités du terrain de la médecine clinique. C’est ça la réalité qu’on le dise ou non », soutient le Dr Mamadou Mansour Diouf. Selon lui, pour discuter sérieusement de la prise en charge des urgences il faut réunir ceux qui interviennent en amont et qui assurent le transport des patients c’est-à-dire ceux intervenant à la phase dite pré hospitalière : SAMU, SOS Médecins, SUMA Assistance, Sapeurs-Pompiers.
Ensuite, dit-il, les acteurs du service d’accueil des urgences depuis l’IOA (Infirmier Organisateur de l’Accueil), en passant par les médecins urgentistes, les différents spécialistes appelés à intervenir aux urgences (anesthésistes réanimateurs, chirurgiens toutes spécialités confondues, orthopédistes-traumatologues, gynécologues-obstétriciens, sages-femmes, biologistes, spécialistes de l’imagerie médicale, etc.) Apparemment, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a choisi de ne discuter qu’avec les médecins bureaucrates !
«LA CIRCULAIRE DU MINISTRE DIOUF SARR ENTRETIENT UNE CONFUSION TRES GRAVE»
Le médecin privé Serigne Falilou Samb désavoue totalement le ministre de la Santé à propos de sa circulaire réglementant les urgences dans notre pays.
Le médecin privé Serigne Falilou Samb désavoue totalement le ministre de la Santé à propos de sa circulaire réglementant les urgences dans notre pays. « Cette circulaire du ministre Abdoulaye Diouf Sarr entretient une confusion très grave » selon lui.
« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps.» Le problème ce n’est pas la circulaire, qui, du reste, rappelle une partie du protocole de prise en charge d’une urgence (la traçabilité). Ce qui est inquiétant, c’est de voir un ministre intervenir à un niveau opérationnel aussi bas (une note de rappel interne du directeur général de la santé aux administrateurs hospitaliers aurait suffit) » soutient d’emblée le Dr Serigne Falilou Samb.
Le praticien dans le privé ajoute qu’ « on attendait de la part du ministre la proposition d’un plan stratégique de gestion des urgences au Sénégal qui impliquerait toutes les forces vives. La gestion d’une urgence ne commence pas à la porte de l’hôpital et toutes les urgences militaires, civiles, domestiques, environnementales nécessitent inéluctablement une gestion médicale. »
Poursuivant, notre interlocuteur estime aussi que cette circulaire « entretient une confusion très grave » dans la mesure où, selon lui, « on confond ministère de la Santé publique et le secteur public de la santé ». Et de déplorer le fait que « le secteur privé de la santé n’est associé à rien c’est-à-dire ni aux programmes, ni à l’élaboration des politiques de santé. Et pourtant, il a réussi là où le public a lament a b l e m e n t échoué. Le ministre oublie que les cliniques privées travaillent sous D.S.P (Délégation de service public) et peuvent être d’un apport considérable dans la gestion des urgences. Ce qui, d’ailleurs, fait partie de leur quotidien ».
A en croire toujours Dr Serigne Falilou Samb, un plan stratégique de gestion des urgences au niveau départemental pouvait impliquer dans un système de garde tournante les cliniques privées « avec des stratégies de compensation financière». L’essentiel, selon lui, c’est mettre au centre du dispositif le patient et de créer les conditions d’une sécurité sanitaire sans faille. « L’exercice de la médecine est une obligation de moyens. La médecine est un art pratique et non de la philosophie encore moins des voeux pieux » ajoute ce membre de l’Ordre des médecins du Sénégal.
Urgences médicales : Tous les Sénégalais en sursis
A l’en croire, il serait impératif de sortir le SAMU national de l’opérationnel pour en faire un véritable centre stratégique de coordination, d’orientation et d’organisation des secours et urgences du Sénégal. Pis, estime-t-il, « ce SAMU tel qu’il est conçu est juste un outil cosmétique destiné à quelques privilégiés de Dakar et son coût peut ne pas être social du tout (pour certains) ». Le Dr Falilou Samb préconise enfin que dans chaque région une équipe de coordination soit rapidement mobilisable en cas de besoin. Une équipe mixte constituée des acteurs de la santé, des sapeurs-pompiers, des forces de défense et de sécurité, de l’administration territoriale etc.
FRICTION SUR LA LIGNE DE L ‘OPÉRATEUR VIRTUEL MBACKIOU FAYE
Mbackiou Faye s’impatienterait et menacerait de tenir une conférence de presse retentissante pour dénoncer les agissements de Free
En venant de Dakar et en se rendant vers la Foire, on ne peut manquer de voir, sur la VDN, après le croisement dit de l’ « ancienne piste », à droite, une villa aux couleurs rouges et blanches, avec le chiffre 75 bien en évidence sur son fronton. Et sur le trottoir, devant cette villa, des véhicules, dont plusieurs camionnettes tout-terrain, aux mêmes couleurs et frappés du même chiffre aux portières.
Renseignement pris, c’est là que se trouve le siège de l’opérateur mobile virtuel (ou MvNO) Sirius Telecom Afrique appartenant à l’homme d’affaires — et maître d’oeuvre de la construction de la mosquée Massalikoul Djinane —, Amadou Mbackiou Faye. Apparemment, tout est fin prêt pour le lancement des activités de cet opérateur dont les abonnés se distingueront à travers des numéros commençant par 75. En fait, c’est à la veille du dernier Magal que l’opérateur avait prévu de commercialiser ses produits, plus particulièrement du crédit téléphonique pour les mobiles.
Hélas, depuis lors, il est resté sur les starting-blocks. La faute à des négociations qui n’aboutissent pas avec l’opérateur Free sur les tarifs à consentir à la société de M. Mbackiou Faye. Pour comprendre les enjeux, il faut savoir que les MvNO sont des opérateurs de télécoms virtuels. Autrement dit, ils ne disposent pas de l’infrastructure physique nécessaire à l’exercice de l’activité d’opérateur télécom et doivent donc utiliser celle des « vrais » opérateurs. Au Sénégal, ces derniers sont au nombre de trois : la Sonatel, Free (anciennement Tigo) et Expresso. Schématiquement, les MvNO achètent de gros volumes de crédit téléphonique qu’ils revendent avec une marge bien sûr. Autrement dit, ce sont des grossistes qui commercialisent ce crédit sous leur propre marque.
Et payent en plus une redevance auxdits opérateurs pour pouvoir utiliser leurs infrastructures. Au Sénégal, le pionner dans ce domaine, c’est l’opérateur Kirène. Pour, donc, accompagner les MvNO, le gouvernement a prévu que chacun d’eux serait porté par un « vrai » opérateur. Ainsi, la société GFM de Youssou Ndour est portée par la Sonatel, celle de Mbackiou Faye, on l’a vu, par Free, et l’entité Origines SA de El Hadj Ndiaye de la télévision 2S s’adosse sur Expresso.
Ici, on ne freecote pas avec les MVNO !
Pour espérer s’en tirer, l’opérateur du « 75 » doit donc bénéficier de tarifs compétitifs de la part de Free. Le problème c’est que les prix fixés par la société de Yérim Sow, Xavier Niel (Free, justement, en France) et le Malgache Hassanein Hiridjee sont tellement élevés que M. Mbackiou Faye risque d’être beaucoup plus cher que la concurrence. Et, donc, d’être condamné à plus ou moins long terme à mettre la clef sous le paillasson. Les multiples séances de travail tenues avec le continuateur des activités de Tigo n’y ont rien fait, malheureusement. C’est d’ailleurs la mort dans l’âme que l’homme de confiance du khalife général des Mourides a dû faire son deuil du lancement des activités de sa société avant le dernier « Magal ». En désespoir de cause, il s’est tourné vers l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) qui, apparemment, peine à faire entendre raison aux gens de « Free ».
D’après des sources ayant suivi les négociations de près, ce dernier opérateur aurait, pour les besoins de ce recours du 75, voulu présenter une structure des prix radicalement différente de celle qu’il avait présentée il y a trois mois à peine lorsque la Sonatel, ou Orange si l’on préfère, avait déposé une plainte contre lui pour dumping. A l’époque, donc, M. Mamadou Mbengue, le Dg de Free Sénégal, en l’absence de comptabilité analytique, avait présenté la structure des coûts de sa société pour démontrer sa bonne foi. Saisie d’une plainte par M. Mbackiou Faye, l’Artp aurait donc voulu trancher en se basant sur cette structure des prix augmentée d’une marge pour fixer les prix applicables au « 75 ». Hurlements de M. Mbengue et de ses collaborateurs qui ne veulent plus entendre parler de cette structure des coûts qu’ils avaient eux-mêmes déposée pourtant il y a un trimestre à peine !
Toujours est-il que, d’après nos sources, Mbackiou Faye s’impatienterait et menacerait de tenir une conférence de presse retentissante pour dénoncer les agissements de Free. On espère qu’au cours de cette rencontre avec les confrères il n’ira pas jusqu’à traiter les gens de cet opérateur de « Freepouilles » !
En attendant, il risque de voir la très belle avance qu’il avait prise sur ses deux concurrents se réduire… Du moins, s’ils consentent enfin à prendre le départ. Car il nous revient que près d’un an après le délai qui leur avait été imparti, aussi bien Youssou Ndour qu’El Hadj Ndiaye n’ont pas encore payé à l’Etat la somme de 400 millions et 300 millions de francs respectivement représentant le prix des licences MvNO.
Seul Mbackiou Faye a fait un chèque de ce montant à l’ordre du Trésor public. On se demande ce qu’attend Abdoulaye Daouda Diallo, qui cherche désespérément de l’argent pour boucler son budget, pour obliger ses deux amis opérateurs à passer à la caisse… Et pas de manière virtuelle !
Par Kadialy GASSAMA,
QUELLE MESURE EFFICACE POUR LE PLEIN REGIME DANS LES HUILERIES ?
La politique de substitution aux importations, en dépit des évolutions théoriques apportées par l’apparition de phénomènes économiques nouveaux comme l’économie du numérique ou la conquête de l’espace, constitue toujours un facteur d’entrainement assez efficace pour le développement agricole et industriel dans notre pays. Des pays comme le Brésil, l’Argentine ou le Mexique ont connu un développement industriel fulgurant à partir de l’application de cette politique, surtout que le Sénégal connaît, de nos jours, une amplification appréciable de la classe moyenne, à l’orée de l’exploitation gazière et pétrolière. Au demeurant, le développement industriel constitue un domaine prioritaire dans la phase 2 du PSE.
En effet, Une part plus accrue de la contribution du secteur industriel dans la formation du PIB, amenuise l’exportation des fruits de la croissance et participe, de façon intensive, à l’accumulation interne du capital. C’est dire que les politiques d’autosuffisance et de transformation de produits primaires comme l’arachide pour la production d’huile alimentaire, favorise le développement endogène; L’économie rurale sénégalaise à dominante arachidière, étant une économie intégratrice à vocation industrielle. L’arachide est une culture d’une grande importance économique et stratégique au Sénégal, en ce qu’elle soit une culture à la fois vivrière, commerciale, industrielle, fourragère et fertilisante. En dépit de la concurrence grandissante des autres oléagineux, l’arachide garde toujours des atouts non négligeables, l’huile d’arachide est considérée comme une huile de meilleure qualité pouvant résister aux plus hautes températures.
En 2018, lors de la campagne de commercialisation agricole, il avait été relevé une baisse des prix du kilogramme sur le marché intérieur induite par un important surplus de la production nationale d’arachide sur les besoins de consommation interne. A cette époque, le surplus de production avoisinait cinq cent milles tonnes d’arachide, pour une production exceptionnelle d’un million quatre cent milles tonnes ; Indubitablement, il y avait une mesure de politique économique à prendre pour permettre l’adéquation de l’offre à la demande, en encourageant les exportations en Chine et d’éviter ainsi les méventes ou la baisse drastique des prix défavorables aux producteurs du monde rural.
Aussi, était-il envisagé la suspension de la taxe conjoncturelle à l’exportation sur l’arachide qui était une mesure protectionniste instaurée pour satisfaire, en particulier, les besoins des industries de trituration d’arachide pour la production d’huile alimentaire et d’autres produits dérivés . Il est compréhensible, pour favoriser le développement industriel porteur et l’accumulation subséquente de la valeur ajoutée, de prendre une telle mesure de politique économique, lorsqu’il ne se dégage pas de surplus, à fortiori, quand la production nationale d’arachide reste inférieure aux besoins des industriels et de la consommation diffuse. En instituant la taxe conjoncturelle à l’exportation sur l’arachide avant les années 2018 où les productions d’arachide, peu ou prou, étaient inférieures à neuf cent milles tonnes, l’analyse qui était faite était une analyse en termes d’insuffisance de la production nationale d’arachide, dans l’objectif de décourager, au niveau tarifaire, les exportations de graines, notamment en Chine.
Les risques de sous production de nos usines
En 2019, avec la présente campagne agricole, le monde rural se confronte à une situation inverse par rapport à 2018 où nous constatons une flambée des prix du kilogramme d’arachide dans le marché diffus, avoisinant 350 CFA à 450FCFA à certains endroits, soit plus du double du prix officiel. Cette nouvelle situation est due à deux facteurs cumulatifs : D’une part, la baisse drastique de la production nationale d’arachide cette année, autour probablement de sept cents, à huit cents milles tonnes, soit presque la moitié de la production en 2018.
D’autre part, la montée en flèche de la demande d’importation de la Chine consécutivement à une diminution en 2019 de la production d’arachide dans ce pays et dans le marché mondial. Aujourd’hui en 2019, dans le monde rural, la demande pour les besoins de consommation interne est supérieure ou égale à l’offre nationale d’arachide ,au point de favoriser une hausse sensible des prix avec la demande d’importation des chinois. Bien sur, les paysans vendent aux plus offrants, privant du coup l’approvisionnement des industries locales de trituration en arachide.
La SONACOS est, à la date d’aujourd’hui, à moins de 1000 tonnes de collecte pour ses industries, alors que l’année dernière, à pareille époque, elle était à plus 17000 tonnes, Il en va de même pour les autres industries de trituration. Il est clair que, si aucune mesure de politique fiscale n’est prise allant dans le sens de la restauration de la taxe à l’exportation qui risque d’ailleurs d’être inefficace au vu de l’acuité de la demande locale et internationale sur l’arachide, nos industriels risquent de connaître des situations de sous production et de sous emploi pouvant réduire la croissance et renchérir les prix sur l’huile au Sénégal .
La conjugaison de ces deux facteurs est d’une nuisance assez substantielle pour notre économie, au regard de la flambée prévisionnelle du prix de l’huile d’arachide, toutes choses restant égales par ailleurs, du développement des produits concurrents importés et de la baisse subséquente de l’activité économique globale. L’application de la taxe de 40FCFA à l’exportation sur le kilogramme d’arachide, soit environ 20% du prix officiel de 210 FCFA, qui, au demeurant, sera très en déca du prix sur le marché diffus, était suspendue provisoirement par le gouvernement en 2018, afin d’agir sur la demande et d’infléchir la baisse tendancielle des prix, défavorable au producteur. Il ya lieu non seulement de restaurer la taxe à l’exportation sur l’arachide, mais, d’en augmenter le taux pour que le prix à l’export soit supérieure au prix pratiqué dans le marché diffus , ou, au mieux ,de prendre carrément une mesure d’interdiction temporaire des exportations d’arachide compte tenu de l’intensité de la demande, en attendant des situations plus clémentes d’augmentation de l’offre. En vérité, lorsque, les conditions du marché intérieur et international se modifient, il est naturel pour un gouvernement attentif de procéder à des anticipations pour réorganiser le marché en supprimant les défaillances et de pouvoir ainsi piloter sans péril le navire au gré des vagues,
La vision justement, c’est de faire du secteur agricole et des industries de transformation, le moteur de la croissance dans notre pays, constituant de ce fait, un domaine stratégique à protéger au moyen, entre autres, de la politique fiscale, du contingentement ou de la prohibition à l’import ( pomme de terre , oignons ) ou à l’export (arachide) selon le cas . Or , le secteur agricole et des industries de transformations qui polarisent la majorité du monde du travail au Sénégal ,dépend plus d’aléas climatiques ,en ce qui concerne particulièrement l’arachide ,que toute autre contrainte relevant des surfaces arables, des intrants et de la technologie.
Les campagnes antérieures ont rarement atteint le million de tonnes , sauf en 2018 et 2017 et, dans la plus part des cas, les productions suffisaient à couvrir les besoins intérieurs pour l’auto consommation et pour les industries de transformation .Faut - il rester les bras croisés devant une situation de sous production intérieure et d’insuffisance d’offre en 2019 devant la présence de demandeurs chinois dans notre pays, Que non! Dans un monde où le protectionnisme prend le pas sur le libre échangisme , l’instauration d’une taxe appréciable ou la prohibition des exportations des graines d’arachide dont les intrants sont subventionnés du reste ,reste dérogatoire aux règles de l’OMC; Elle traduit la volonté politique de protéger un secteur hautement sensible pour une croissance endogène et auto centré ;
Toutefois, si les conditions du marché l’exigent , une suspension de la taxe ou la levée de l’interdiction dans le cadre d’un ajustement pourront être envisagées , tout en étant conscient qu’une culture sous pluie essentiellement avec le risque climatique ,est un désavantage comparatif , en attendant une meilleure maitrise de l’eau dans notre pays pour amoindrir l’impact des variables aléatoires dans les processus productifs.
Kadialy GASSAMA,
Economiste Rue Faidherbe X Pierre Verger Rufisque
VIDEO
DÉCOLONISATIONS
Une fresque en trois volets, à contre-courant de l'histoire officielle des colonisateurs, diffusée sur la chaîne Arte. Un tour du monde de la décolonisation racontée par les colonisés et non par les puissances colonisatrices
Arte, la chaîne du documentaire d’histoire. Arte, la chaîne miroir. Regarder le passé de l’Europe en son reflet cathodique. La télévision publique, lieu de débats, d’archives et de mémoire. Montrer ce que longtemps, souvent, on n’a pas voulu voir. Et parmi les sujets, le plus tu, donc le plus invisible, la colonisation et son immédiat pendant, le processus de décolonisation.
Des premières colères populaires aux guerres d’indépendance, Arte propose une histoire de la décolonisation racontée par les peuples colonisés, non, comme il est de coutume, chez nous, en Europe, par les puissances coloniales. Pari ambitieux, il embrasse plusieurs périodes, plusieurs continents. Au risque de trahir des causes et des trajectoires qu’on ne peut pas mêler. Passionnante question du point de vue, des histoires globales et des histoires individuelles.
Voici un tour du monde de la décolonisation racontée par les colonisés et non par les puissances colonisatrices. Tous les peuples colonisés parlant d'une seule et même voix. Un documentaire narré à la première personne du pluriel, c'est-à-dire "nous". C'est très inhabituel à la télévision, notamment sur Arte. On voit ce que ces peuples ont en commun dans leur passé.
Ce documentaire "Décolonisations" en trois épisodes est diffusé sur Arte, et vous est présenté par Mark Boal et Karim Miské, aux côtés de l'historien Pierre Singaravélou.
par Seydi Ababacar DIENG
LES FAILLES DE L'ÉCO UEMOA
EXCLUSIF SENEPLUS - Les pays de l’Union peuvent-ils dépendre indéfiniment de la France ? Qu’il nous soit permis de douter de sa crédibilité en tant que sauveur en dernier ressort
La coopération monétaire entre la France et les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) vient de connaître de « profondes réformes », selon certains observateurs. D’autres – comme nous – pensent qu’il s’agit fondamentalement d’un changement de nom. Le choix de l’expression Eco UEMOA dans le titre n’est pas anodin. En effet, il est important de bien dissocier le projet de monnaie unique Eco de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de celui de l’Eco qu’adopteront les pays de l’UEMOA au cours de l’année 2020. Une différence de taille existe et est relative à la nature du régime de change adopté.
Le régime ou système de change exprime les modalités de relations qui existent entre les monnaies de pays différents. On distingue principalement deux types de régime de changes : le système de changes fixes et le système de changes flexibles ou flottants. Dans le système de changes fixes, le taux de change est fixé par les autorités publiques (définition officielle) tandis qu’en régime de changes flexibles, c’est le marché qui détermine le niveau du taux de change. Le taux de change désigne le nombre d’unités monétaires nationales qu’il faut céder pour obtenir une unité monétaire étrangère (devise).
Il est important de rappeler que chaque régime de changes – fixité, flexibilité et les différentes variantes – comporte des avantages et des inconvénients. Le choix d’un régime de changes, qui est éminemment politique, dépend naturellement des caractéristiques intrinsèques de l’économie ou des économies considérées dans le cas d’une union monétaire.
La CEDEAO a opté pour un régime de changes flexibles tandis que l’UEMOA maintient le régime de fixité – taux de change fixe entre l’Eco et l’euro. Il demeure légitime de s’interroger sur cette décision : a-t-elle été prise pour contrecarrer le projet Eco de la CEDEAO ? Les politistes pourront certainement nous éclairer. Toutefois, en s’appuyant sur l’histoire des relations entre la France et ses ex-colonies et entre la France et le Nigéria, une réponse affirmative serait plausible.
Dans les lignes qui suivent, nous commenterons certains des éléments constitutifs de ces « nouvelles réformes ».
Le retrait des représentants français des organes de décision et de gestion de l’Union ne garantit aucunement la fin de l’influence – ingérence – du gouvernement français sur les décisions et la gestion de l’Union. Les rencontres et les entretiens téléphoniques entre chefs d’Etat ou de gouvernement français et ouest africains sont sans conteste le lieu privilégié pour faire passer des « consignes ».
Quant à la garantie de convertibilité illimitée de l’Eco par la France, il est a priori rassurant de savoir que celle-ci interviendra, en tant que sauveur en dernier ressort (SDR), auprès des Etats en difficultés. Ainsi, cette garantie génère de fait une situation d’aléa moral. En effet, lorsqu’un pays débiteur sait que l’appui financier du SDR lui sera attribué, il peut être tenté de ne pas prendre toutes les mesures nécessaires – souvent impopulaires – pour assainir sa situation financière. Il est important de rappeler que la plupart des décisions macroéconomiques exigent un arbitrage entre des coûts de court terme et des gains de long terme – ou inversement.
Aussi, les prêteurs, sachant que l’existence du SDR limite leurs risques, peuvent avoir des comportements plus aventureux. L’existence même de ce SDR pourrait accroître la prise de risque et subséquemment le coût de gestion d’une crise de liquidité de l’Union.
Par ailleurs, les ressources financières de la France ne sont pas illimitées alors même que les fonds pour enrayer une crise généralisée de liquidité dans l’UEMOA peuvent être extrêmement élevés. Que se passerait-il si une crise généralisée de l’Union coïncide avec une économie française sévèrement touchée par une forte récession économique ? Tout le monde sait que la France est contrainte en matière de dépenses publiques par le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) de l’Euroland. Ce PSC lui impose de ne pas avoir un déficit de son budget qui excède 3 % de son Produit intérieur brut (PIB). Qu’il nous soit alors permis de douter de la crédibilité de ce SDR.
Il est alors plus prudent que les pays de l’UEMOA comptent sur eux-mêmes, en adoptant « une gestion sobre et vertueuse» (président Sall du Sénégal) – c’est-à-dire une utilisation parcimonieuse et efficiente des maigres ressources publiques par des décideurs politiques compétents certes mais surtout éthiques et crédibles. Le cas échéant, ils n’auront pas besoin d’un SDR.
Aussi, doivent-ils faire confiance aux cadres de la Banque centrale – au moins aussi compétents et expérimentés que les autres banquiers centraux du monde – pour gérer la politique monétaire.
Il est aussi légitime de se poser la question suivante : les pays de l’Union peuvent-ils dépendre indéfiniment de la France ? Rappelons que la France connaît depuis plusieurs décennies un déclin industriel et un chômage important – de 9 % actuellement. Sa dette publique correspond cette année à presque 100 % de sa richesse (PIB) et le problème du financement des retraites n’est toujours pas résolu.
Le doute subsiste quant à la viabilité à moyen terme de la coopération monétaire entre la France et ses ex-colonies, compte tenu des difficultés évoquées ci-dessus et surtout de la triple «pression» – implicite et explicite – «d’activistes» africains, de certains partenaires européens tels que l’Allemagne et l’Italie mais aussi de partis politiques et de citoyens français. Tous ces acteurs considèrent cette coopération comme un vestige de l’héritage colonial, de la « Françafrique » et surtout comme un frein au développement économique des ex-colonies. On peut évoquer, à cet égard, la déclaration du vice-premier ministre italien, en janvier 2019 : « la France est responsable de la pauvreté et de l’immigration des Africains en Europe ».
Concernant les personnes qualifiées « d’activistes » africains, certains peuvent ne pas être d’accord sur la forme de leur lutte, notamment le recours à certains slogans – jugés politiquement incorrects – mais reconnaissent sur le fond la légitimité de leur combat. En démocratie, la libre expression des idées et opinions doit être de rigueur. Tout point de vue est respectable mais discutable !
Ne pas approuver la politique d’un gouvernement français ne signifie pas être contre la France ou le peuple français. Nombre d’africains ont une nationalité française tout comme beaucoup de français ont des nationalités de pays africains. Beaucoup d’africains ont combattu pour la patrie française, certains y ayant perdu leur vie. Qui plus est, même des politiciens et journalistes français sont résolument contre cette forme de coopération entre la France et ses ex-colonies. Ils l’ont plusieurs fois dénoncée.
Ceux qui sont d’accord avec ce système de coopération et qui viennent encore de magnifier « les nouvelles réformes » doivent donc féliciter vivement ces « activistes ». En effet, le président français a évoqué les agissements de ces « activistes » dans son discours lors de l’annonce de ces « changements ». Dès lors surgit naturellement une question : les « activistes » ont-ils influencé ou précipité la décision de ce dernier ?
La monnaie est, selon certains économistes, une institution sociale, un phénomène social. La monnaie, étant un concept multidimensionnel, n’est pas un domaine exclusivement réservé aux économistes. Les sociologues, les historiens, les psychologues, les juristes, les politistes, ... doivent participer au débat. Mais, il faut de la mesure et de la pondération en toute chose !
La question de la monnaie est extrêmement sérieuse et stratégique. Débattons donc humblement avec respect dans un cadre serein et objectif. Exprimons les convictions profondes et sincères et évitons la critique facile mais aussi les « positions de circonstance » – intervenir juste pour consolider une situation de confort, souvent acquise de manière indue ou pour solliciter implicitement un poste de responsabilité dans le public. C’est à partir d’un débat fécond qu’émergeront des propositions de solutions pertinentes pour résoudre les problèmes concrets des populations africaines, notamment les plus défavorisées.
FAMARA IBRAHIMA SAGNA RASSURE ET S’EN PREND A SES DETRACTEURS
Le président Famara Ibrahima Sagna n’a pas apprécié la sortie des membres de la commission cellulaire du dialogue politique.
Le président Famara Ibrahima Sagna n’a pas apprécié la sortie des membres de la commission cellulaire du dialogue politique. Ces derniers accusent des membres du comité de pilotage du dialogue national de vouloir remettre en cause la composition, le fonctionnement et les décisions actées jusque-là par leur entité. Mais «Big Fam», qui n’a pas raté ses détracteurs, estime qu’il n’a jamais été question de modifier quoi que ce soit dans le dispositif actuel.
«Il convient de noter à ce stade que le président de la République et moi n’avons jamais évoqué la réduction à zéro de la commission politique actuelle par son intégration dans le décret du président de la République portant organisation du Comité de Pilotage, encore moins de son indépendance ou de son autonomie par rapport au Comité de Pilotage », rassure Famara Ibrahima Sagna dans une note parvenue à «L’As».
Poursuivant, le président du comité de pilotage du dialogue national estime que tous ceux qui l’ont interrogé sur le sujet des rapports fonctionnels entre les deux commissions se sont entendus répondre invariablement que cette question relevait de la compétence exclusive du chef de l’Etat et que s’ils avaient des préoccupations quelconques à l’esprit, qu’ils veuillent bien prendre l’attache du président de la République. De ce fait, ajoute-t-il, «certaines élucubrations ou opinions lues dans la presse concernant des rapports difficiles entre le Comité de Pilotage et la Commission politique présidée par le Général Niang relèvent de fantasmes habités par des gens qui ne peuvent en aucun cas démobiliser ma détermination à servir mon pays et la République ».
Monsieur Sagna de répéter que le fait de maintenir la commission politique actuelle, indépendante, ou autonome de la commission politique prévue par le nouveau décret relève de la seule autorité du président de la République et des acteurs de la vie politique et sociale qui l’ont convaincu d’accepter ses tâches actuelles. Quant aux autres membres du comité de pilotage, ils estiment, toujours dans la note parvenue à «L’As», qu’un mauvais procès est fait à Famara Ibrahima Sagna. Ils disent ainsi partager sa conviction et soutiennent que les gens qui ont quelque chose à dire sur l’agencement des choses tel que prévu par le décret du président de la République doivent s’adresser à l’instance compétente pour faire examiner leurs préoccupations. «Le Comité tiendra sa première réunion le 14 janvier 2020 pour adopter son agenda de travail»
Par ailleurs, Famara Ibrahima Sagn a rappelé que «le président de la République, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, a créé un Comité de Pilotage du Dialogue national en accord avec les acteurs de la vie politique et sociale du pays». Et qu’il a été sollicité par le président de la République et ces acteurs politiques de prendre la présidence de ce comité, ce qu’il a accepté avec «honneur et fierté». Il soutient dans la foulée que le décret portant création du Comité de Pilotage du Dialogue national a prévu cinq (5) commissions dont une commission politique et qu’il a suggéré au président de la République d’élargir le nombre de commissions de cinq (5) à huit (8), de manière à pouvoir assurer la participation du plus grand nombre d’acteurs possibles au débat ouvert. «Après sept mois de réglage, il a été possible d’installer officiellement le Comité de Pilotage le 26 décembre dernier.
Le 14 janvier 2020, le Comité tiendra sa première réunion pour adopter son agenda de travail, constituer effectivement les huit (8) commissions officiellement autorisées par le président de la République et entamer ses travaux pour une durée de trois (3) mois », retient-on en définitive dans la note parvenue à «L’As».
ECHEC DES NEGOCIATIONS ET MARCHE VERS L’IMPASSE
Les membres du Collectif Mbeubeuss «Da fa doy» se disent plus jamais que déterminés à continuer leur combat pour la fermeture de la décharge de Mbeubeuss.
Les membres du Collectif Mbeubeuss «Da fa doy» se disent plus jamais que déterminés à continuer leur combat pour la fermeture de la décharge de Mbeubeuss. Ils ont fait cette annonce à la suite de leur négociation avec le ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, qui s’est soldée par un échec. Les membres du Collectif soutiennent qu’ils ne sont rassurés par les propositions du ministre et annoncent la poursuite de leur lutte articulée autour de la fermeture de la décharge.
Leur coordonnateur Mamadou Malcom Fall raconte: « Nous avons rencontré le ministre de l’Environnement sur notre revendication à savoir la fermeture de Mbeubeuss. Mais le ministre nous a fait des propositions qui ne nous ont pas convaincus. Car notre attente majeure à savoir la fermeture de Mbeubeuss n’a pas été prise en compte. Les autorités n’entendent pas délocaliser Mbeubeuss. Ce qui veut dire que notre lutte va continuer.»
Sur les raisons de la poursuite de leur combat, le sieur Fall précise : «Mbeubeuss est une bombe écologique avec son lot de difficultés qui nuisent à notre environnement et notre santé. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés, nous allons poursuivre donc le combat. » Les habitants de la banlieue qui réclament la fermeture de Mbeubeuss s’étaient d’ailleurs opposés, samedi dernier, à l’entrée des camions mobilisés dans le cadre de la Journée nationale du nettoiement. Ce qui avait conduit à l’arrestation de certains parmi eux par la Police avant qu’ils ne soient libérés.
A noter que l’Etat du Sénégal veut implanter sur ce site un système de traitement des déchets. Un projet qui ne semble pas convaincre les populations qui s’activent pour la fermeture de Mbeubeuss.
LES PRODUCTEURS DES NIAYES BRADENT LEURS RECOLTES ET ACCUSENT L’ARM ET LA DIRECTION DE L’HORTICULTURE
Actuellement la production de choux inonde le marché, à cause surtout de l’invasion de la production marocaine, et c’est pourquoi les producteurs sont obligés de brader leurs récoltes.
Actuellement la production de choux inonde le marché, à cause surtout de l’invasion de la production marocaine, et c’est pourquoi les producteurs sont obligés de brader leurs récoltes. C’est ainsi que le kg de choux est cédé à 60 voire 40 Fcfa, ce qui n’est pas du goût des maraîchers qui accusent l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) et la Direction de l’Horticulture de n’avoir pas pris les bonnes décisions pour protéger la production nationale.
Les producteurs maraîchers de la zone des niayes sont actuellement dans l’expectative. Et pour cause, après avoir investi pour avoir une bonne production de choux, ils sont maintenant obligés de brader leurs récoltes, pour la simple raison que le marché local est inondé de choux. Après une visite des exploitations maraîchères de Diogo hier, où la production de choux risque d’être réduite à néant dans les champs faute de canaux de commercialisation, les producteurs ont exprimé leurs inquiétudes, non sans accuser l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) et la Direction de l’Horticulture de n’avoir pas pris les bonnes décisions, pour protéger la production nationale.
Selon Issa Omar Basse, Président de l’Association pour la Promotion des Produits Agricoles du Sénégal (APASEN), les mêmes problèmes de commercialisation des produits horticoles reviennent chaque année. Le sac de chou de 70 kg est cédé à 5 000 Fcfa sur le marché, soit 60 Fcfa le kg et ce prix est même tombé à 40 Fcfa. Cela, à ses yeux, est dû à une surproduction artificielle parce que tout simplement elle est entretenue par des importations qui viennent généralement du Maroc, de la Hollande, de la France. C’est ainsi qu’il y a une invasion de produits marocains vers le Sénégal et qui ne semble pas être contrôlée par l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) et la direction de l’Horticulture.
D’après lui, les producteurs ont investi des sommes colossales pour avoir une production de qualité, mais malheureusement ils ne peuvent pas vendre, parce que tout simplement le marché est inondé de produits importés. Chaque jour, dit-il, ce sont des dizaines et des dizaines de camions en provenance du Maroc qui viennent déverser des produits sur le marché sénégalais, ce qui rend la vie misérable aux producteurs locaux.
Pour lui, il y a une absence de synergie entre les acteurs qui doivent prendre les décisions, en l’occurrence l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), la direction de l’Horticulture et la Direction de l’Analyse, de la Prévision des Statistiques Agricoles (DAPSA), qui concernent les importations. Il affirme que ces trois acteurs ne descendent jamais sur le terrain pour mieux apprécier la situation du marché, afin de prendre les bonnes décisions.
C’est pourquoi la DAPSA publie souvent des statistiques qui sont bizarres à ses yeux et n’étant pas conformes à la réalité du terrain. Il cite par exemple les statistiques publiées par ladite direction, concernant la production d’oignons au Sénégal et qui fait état que l’année dernière, elle était de 400 000 tonnes alors que la demande intérieure en terme de consommation était de 300 000 tonnes, soit un surplus de 100 000 tonnes. Et pourtant, pour la même période, plus de 200 000 tonnes d’oignons ont été importées. Il ajoute : « C’est dire que chaque année, de fausses statistiques sont publiées et par ricochet, l’ARM n’est pas bien renseignée pour pouvoir prendre les décisions idoines, autrement dit pouvoir déterminer exactement s’il faut à un temps T ouvrir ou pas, au marché local, les produits importés. Au lieu de descendre sur le terrain, ils restent cloîtrés dans les bureaux pour prendre des décisions erronées. Il faut absolument une synergie entre les trois acteurs pour pouvoir prendre des mesures pertinentes. Si cette situation perdure, ce sera la mort définitive de l’horticulture dans la zone des Niayes.
Et pourtant, c’est la zone qui crée le plus d’emplois et tous les jeunes qui s’y réveillent chaque matin peuvent travailler et gagner leur vie à la sueur de leur front dans les activités maraîchères, la pêche, l’élevage. Mais tout cela risque de s’effondrer car l’Etat du Sénégal semble privilégier les intérêts des horticulteurs marocains. » Pour les producteurs de la zone des Niayes, l’Etat devrait se prescrire le devoir de protéger ses propres agriculteurs, ne serait-ce que pour leur permettre de rembourser leurs crédits contractés auprès des banques de la place. Et de ce point de vue, il doit aller dans le sens de mettre un terme aux importations entre les mois d’octobre et de juin, car à cette période, les producteurs locaux peuvent approvisionner correctement le marché.
KAKO NUBUKPO CONVOQUE LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L'ÉCO
L'économiste togolais entend réunir à Lomé en avril prochain, plusieurs de ses pairs pour réfléchir aux contours de cette monnaie - Sont annoncés à ce rendez-vous : Carlos Lopes, Cristina Duarte, Martial Ze Belinga, Felwine Sarr, entre autres
Les réformes annoncées le 21 décembre 2019 par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron au sujet du Franc CFA continuent d’intéresser l’opinion, suscitent des réactions et même des initiatives. La dernière en date, les Etats généraux de l’Eco, la nouvelle monnaie régionale annoncés par l’économiste togolais Kako Nubukpo à Lomé fin avril à Lomé.
Selon l’ancien ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques de son pays, l’annonce faite à Abidjan traduit « l’impératif pour les filles et fils d’Afrique de se retrouver pour réfléchir ensemble aux contours de la monnaie Eco idéale et tracer une feuille de route susceptible de guider les chefs d’Etats de la CEDEAO pour une adoption rapide à 15 de cette monnaie qui doit être une véritable monnaie africaine ». D’où pour lui, l’initiative d’organiser à l’Université de Lomé, du 28 au 30 avril 2020, un colloque scientifique intitulé : « quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’ouest ? ECO 2020 ».
Plusieurs noms sont annoncés à cet rendez-vous qui devra se tenir quelques mois avant la mise en œuvre de l’Eco. L’on cite le Bissau-guinéen Carlos Lopes, la Cap-verdienne Cristina Duarte, le Camerounais Martial Ze Belinga, l’Ivoirien Mamadou Koulibaly, la Malienne Aminata Dramane Traoré, et les Sénégalais Felwine Sarr et Demba Moussa Dembélé, entre autres.
« L’expertise africaine doit être présente collectivement au rendez-vous de l’histoire car ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise », lit-on dans l’annonce des organisateurs qui indiquent que « l’appel à contributions sera bientôt disponible en ligne ».
En rappel, l’annonce de l’Eco avait été faite comme étant l’une des réformes du Franc CFA. Cette monnaie devra pourtant hériter de la parité fixe avec l’Euro d’une part, et les garanties de la France d’autres parts.