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18 juillet 2025
LE SÉNÉGAL À L’HONNEUR DU "SUFI NIGHT" 2019 À BRUXELLES
Le Sénégal sera à l’honneur lors de la 12e édition de la "Sufi Night" (la nuit du soufisme, en anglais), prévue samedi à Bruxelles, avec la participation de plusieurs chanteurs religieux sénégalais dont Cheik Papa Djimbira Sow de la confrérie khadrya
Le Sénégal sera à l’honneur lors de la 12e édition de la "Sufi Night" (la nuit du soufisme, en anglais), prévue samedi à Bruxelles, avec la participation de plusieurs chanteurs religieux sénégalais dont Cheik Papa Djimbira Sow de la confrérie khadrya, a-t-on appris des organisateurs.
Cheikh Papa Djimbira Sow est issu des Djimbira de Kèbèmer, au nord-ouest du Sénégal, une famille qui occupe "une place reconnue" au sein de la confrérie khadrya.
Avec son groupe dénommé "Nourou Salam" (Lumière de la Paix), composé de percussionnistes et choristes, Cheikh Papa Djimbira Sow, présenté comme un ’’interprète exceptionnel’’ des chants de la confrérie khadrya, chante le Prophète de l’islam et les grandes figures du soufisme d’Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal sera par ailleurs représenté par l’auteur-compositeur-interprète sénégalais Jupiter Diop Baye Fall, accompagné de membres de la confrérie des "Baye Fall", célèbre pour leur pratique incantatoire réalisée en cercle.
"Né de la rencontre entre la religion musulmane et la culture wolof, le +Baye Fallisme+ est une branche du mouridisme fondée au Sénégal par Cheikh Ibrahima Fall. Ayant fait vœu de pauvreté, les Baye Fall dédient leur vie au travail et à la prière’’, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Une de leurs "pratiques essentielles est le zikroulah qui consiste à exprimer des incantations et des prières en chantant dans une circumambulation à laquelle hommes, femmes et enfants se livrent des heures entières", ajoutent-ils.
Ömer Tuğrul Inançer, spécialiste reconnu de la musique classique turque, et son "Istanbul Turkish Historical Music Ensemble’’ seront également de la partie, renseigne-t-on de même source.
Pour familiariser le public avec "l’univers sublime du soufisme", il leur sera proposé également la projection du film "Les mille et une voix" de Mahmoud Ben Mahmoud+, en présence du réalisateur, ainsi qu’une conférence donnée par l’enseignant-chercheur sénégalais Bakary Sambe, qui traitera du thème "L’islam et le soufisme au Sénégal".
Le choix porté sur le Sénégal "est un signal fort venu de l’étranger pour nous rappeler que nous devons préserver cet islam de paix et de concorde", déclare Bakary Samb, directeur de "Timbuktu Institute", dont les propos sont rapportés par le communiqué.
Aussi le chercheur sénégalais salue-t-il "les efforts de l’Etat du Sénégal pour la valorisation de ce patrimoine religieux qui, désormais, est tombé dans le domaine de l’universel".
À l’issue de la projection du film "Les mille et une voix", le réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud va introduire le thème : "Le soufisme et la grande diversité des confréries qui le composent à travers le monde".
Il reviendra ainsi à Bakary Sambe d’aborder "le passé et l’avenir du soufisme sénégalais, dont, aujourd’hui, près de 95 % de la population du pays se réclament".
"Une conviction habite les soufis au point de régir leur vie entière : Dieu demeure auprès des hommes à chaque instant. En mémoire de cela, ils accomplissent’’ leurs actes d’adoration, relève le communiqué.
Texte Collectif
FAUT-IL AVOIR PEUR DU DÉCOLONIAL ?
Comment articuler une réflexion sur les rapports de force et exploitations de notre temps à l’aune de l’histoire esclavagiste et coloniale, et de celle du capitalisme sauvage mondialisé ?
Le 25 septembre, le journal Le Monde a publié la tribune de 80 psychanalystes accusant la “pensée décoloniale” de renforcer “le narcissisme des petites différences”. Au même moment, les alertes racistes se multiplient en France : la réintégration de Eric Zemmour sur Cnews après condamnation, la mise au pilori de Lilian Thuram et l’emballement médiatique autour du “racisme antiblanc”. Une question se pose selon nous : Pourquoi attaquer les approches décoloniales dont l’objectif est justement d’interroger les racines du mal? Nous, comité éditorial du Hors-Série Africultures « Déconstruire, Décentrer, Décoloniser« , sommes inquiet.e.s face à ces attaques récurrentes et dont la tribune publiée dans le journal Le Monde n’est qu’un épisode de plus.
En février 2019, nous publiions ce Hors-Série pour pointer l’importance d’une réflexion plurielle sur les violences du monde d’aujourd’hui marquées par les rouages d’une domination inscrite dans l’histoire mondialisée depuis des siècles.
Dès lors, les concepts créés par la pensée décoloniale ont un sens et, il nous semble, une efficacité : Comment articuler une réflexion sur les rapports de force et exploitations de notre temps à l’aune de l’histoire esclavagiste et coloniale, et de celle du capitalisme sauvage mondialisé ? Comment renouveler les luttes et résistances aux oppressions, adaptées au contexte contemporain ? Comment penser les relations mondialisées aujourd’hui ? Face à toutes ces questions, la notion de la décolonisation est un outil à la fois théorique et pratique pour penser le monde et de nouvelles relations.
Et c’est en partie parce que nous avons rassemblé les réflexions de plus de 70 contributeurs.ices et parce que nous croyons à la qualité de leur travail qu’il nous paraît malhonnête et égocentré, de la part des signataires de la tribune du Monde, de balayer le travail de chercheurs.euses du monde entier. Les approches décoloniales, dont il est essentiel de souligner la variété, puisent dans la convergence des expériences individuelles, et c’est ce qui a permis l’émergence de l’approche. Et notamment la notion de “savoirs situés” : l’idée d’une multitude de centres n’est pas un narcissisme, elle remet aussi l’expérience individuelle au coeur de la lecture du monde.
Les Premières Nations du Canada appellent cela “savoir expérienciel” : la valorisation de l’expérience de vie comme une connaissance ; en somme : l’irruption du monde réel dans le champ du savoir. Et c’est cela que sont les approches décoloniales. En privilégiant l’articulation constante entre la théorie et la pratique, elles avancent non pas une idéologie mais une praxis critique. En outre, elles diffèrent des identitarismes car elles ne pointent pas les identités comme des finalités politiques mais comme des éléments à prendre en compte dans la compréhension du monde.
Ainsi, la colonialité du pouvoir, concept forgé par le sociologue péruvien Aníbal Quijano, nous permet d’interroger le triangle racisme – capitalisme – patriarcat comme un régime de pouvoir qui émerge en 1492 à l’époque moderne avec la colonisation et l’avènement du capitalisme mais qui ne s’achève pas avec le processus de décolonisation dans les années 1950-60. Elle continue, au contraire, d’organiser les rapports sociaux de pouvoirs actuels dans le système monde. En sont la preuve des exemples aussi variés que : l’accession au pouvoir au Brésil et aux États-Unis (pays marqués par le colonialisme et l’esclavage) de présidents écocidaires, ouvertement misogynes, homophobes et racistes, soutenus par les lobbys de l’extractivisme et de la déforestation ; les travaux les plus pénibles en bas de l’industrie du service tels que le soin ou le ménage assignés à des femmes racisées abandonnées par le droit du travail comme en témoignent leurs récentes grèves, ou encore la surreprésentation de jeunes hommes noirs et arabes parmi les victimes de violences policières.
En somme, les approches décoloniales ne sont rien d’autres à nos yeux que le basculement d’une grille de lecture du monde eurocentré à une grille de lecture du Tout-Monde (Edouard Glissant) et de ses variations. C’est ainsi et il va falloir s’y faire.
Dénètem Touam Bona, Enseignant et anthropologue, auteur de Fugitif, où cours-tu ? (éd. PUF), collabore régulièrement à des revues.
Anne Bocandé, Journaliste culturelle, elle travaille pour la presse écrite et la radio. Rédactrice en chef d'africultures.com (site de référence sur les cultures africaines et diasporiques contemporaines)
Célia Sadai, Célia Sadai grandit dans le quartier de Belleville-Ménilmontant à Paris où elle cotoie des enfants très pauvres mais très droles qui lui transmettent le sens de la punchline
Marie-Julie Chalu, Comédienne et auteure. Diplômée d'un Master d'Études Théâtrales (Paris III - Sorbonne Nouvelle), elle a suivi sa formation de comédienne à l'école de théâtre l'Éponyme, à l'Atelier théâtral de création avec Franço...
Alice Lefilleul, docteure en littérature comparée, enseignante et journaliste
Samba Doucouré, est journaliste pigiste à Africultures. Il a démarré sa carrière dans les médias alternatifs en 2006 en participant à Zalea TV puis Écran d'arrêt.org.
Aminata Aidara est Écrivaine, journaliste et universitaire italo-sénégalaise vivant en France
Hamidou Anne est un ancien diplomate qui a été successivement conseiller du ministre des Affaires étrangères et de celui de la Culture au Sénégal
LE SÉNÉGAL GAGNE 18 PLACES MAIS...
La Banque mondiale a, ce jeudi, publié le rapport Doing Business 2020. Le Doing business analyse les règlementations qui prônent l’efficacité et qui soutiennent la liberté en ce qui concerne l’environnement des affaires
La Banque mondiale a, ce jeudi, publié le rapport Doing Business 2020. Le Doing business analyse les règlementations qui prônent l’efficacité et qui soutiennent la liberté en ce qui concerne l’environnement des affaires. Pour cette année, le Sénégal a fait un bond de 18 places par rapport au précédent rapport. Jadis à la 141e position, le pays occupe aujourd’hui la 123e place sur les 190 économies mesurées.
Une position qui classe le Sénégal dans le lot des pays qui ont le plus amélioré leur score durant les cinq dernières années. Il est d’ailleurs à la seizième place parmi les économies de l’Afrique subsaharienne. D’après le rapport, la meilleure performance du Sénégal est dans l’indicateur de la création d’entreprise où il a obtenu un score de 91,2 sur 100.
À en croire les présentateurs du rapport, si le Sénégal a fait ce bond c’est parce qu’il a réalisé deux grandes réformes importantes. La première c’est dans le domaine de l’obtention des prêts avec la mise en place d’un bureau de crédit. Ce bureau, informe-t-on, a commencé à offrir des services à valeur ajoutée. « Dans l’indicateur de la création d’entreprise, le Sénégal a obtenu 7 points sur 8. Ce qui est une bonne nouvelle », a apprécié l’un des présentateurs du rapport.
L’autre réforme importante qui a joué en faveur du Sénégal c’est la création de la plateforme électronique en ligne pour déclarer et payer des impôts. En sus, le Sénégal a fusionné plusieurs taxes. Ce qui réduit le délai pour l’entreprise à faire des démarches dans l’administration fiscale.
Cependant, malgré cette place occupée, il y a des choses que le Sénégal doit encore améliorer pour mieux se positionner dans le rapport de Doing Business. Le Sénégal doit s’améliorer, indique le rapport, dans les domaines comme l’attribution des contrats, le règlement de la solvabilité. Le rapport Doing business juge également très faible le paiement des taxes et des impôts. S’agissant de cet indicateur, le Sénégal occupe la 176e place sur les 190 pays. Ainsi, il lui faut redoubler d’efforts au niveau de cet indicateur.
Le Sénégal doit également, selon le rapport, protéger les investisseurs minoritaires mais également il doit faire des efforts dans l’exécution des contrats. Ce, même si, concernant ce dernier indicateur, le rapport indique le temps pour vider des contrats a été réduit. De 950 jours en 2012, le Sénégal passe à 650 jours pour vider un contrat grâce à l’installation du tribunal de commerce. Mais, pour les présentateurs du rapport, cela peut toujours être amélioré afin de régler très rapidement les conflits commerciaux.
LE PAPE PRÊT À METTRE UNE CROIX SUR LE CÉLIBAT DES PRÊTRES
Pour lutter contre la pénurie de curés en Amazonie, deux sujets sont débattus jusqu’à samedi au Vatican : l’ordination d’hommes mariés et l’attribution de «ministères» aux femmes. Une révolution au sein de l’Eglise catholique
Plumet rouge sur le casque, les deux gardes suisses montent imperturbablement la garde devant le hall d’entrée de la salle du synode, au Vatican. Quand passent les cardinaux, évêques et experts, ils exécutent une sorte de salut militaire. Le geste est bref mais soigné. Le catholicisme vit ces jours-ci au Vatican un moment historique car il débat de deux questions qui étaient jusqu’à présent de véritables tabous : l’accès à la prêtrise d’hommes mariés et les «ministères» féminins, autrement dit le rôle officiel que l’on pourrait attribuer aux femmes. Que la discussion ait lieu est en soi une révolution culturelle tant le célibat des prêtres et le pouvoir masculin structurent l’Eglise catholique. Aucune autre religion - et même confession chrétienne - n’impose de telles règles à ses ministres du culte. «C’est l’effet François, estime un expert du Vatican. Ce pape a libéré la parole.» A terme, il n’est donc plus exclu que les femmes puissent être ordonnées diacres, le grade juste en dessous de prêtres. Elles pourraient, par exemple, procéder à des baptêmes et célébrer des enterrements. Mais pas la messe, cérémonie centrale dans la piété catholique. Que des hommes mariés (des viri probati dans le latin de l’Eglise : des hommes expérimentés et exemplaires) deviennent, eux, prêtres pourrait être autorisé. Prudent, François a quand même limité (pour le moment) ces deux options à l’Amazonie. Mais c’est une brèche dans laquelle d’autres pourraient s’engouffrer…
Depuis le 6 octobre et jusqu’à samedi se tient donc un synode (c’est-à-dire une assemblée extraordinaire) centré sur les problèmes de l’Amazonie. Voulu par François, c’est un concentré de son pontificat, mettant en avant les priorités qu’il s’est données : l’écologie, la défense des minorités (les droits des peuples indigènes en l’occurrence), une critique virulente d’une économie mondiale prédatrice fabriquant de la pauvreté et des désastres écologiques. Une critique aussi de son Eglise qu’il juge trop cléricale, trop mondaine et pas suffisamment proche des pauvres.
Concurrence des évangéliques
Mais pourquoi débattre de l’ordination d’hommes mariés et des ministères féminins au synode sur l’Amazonie ? A cause du manque criant de prêtres en fonction sur cet immense territoire. Et du rôle éminent qu’y jouent les femmes dans l’animation des communautés catholiques, comme le catéchisme auprès des enfants, les discussions sur l’Evangile. Ce qui de fait mériterait, au minimum, reconnaissance. Sur place, le contingent des missionnaires occidentaux a chuté drastiquement, laissant un grand vide. «70 % à 80 % des communautés chrétiennes souffrent d’un manque d’accès aux sacrements», expliquait, il y a quelques semaines, le cardinal brésilien Claudio Hummes, rapporteur du synode, fidèle parmi les fidèles du pape François. Un des participants aux débats remarquait également que des régions grandes comme la moitié de l’Italie ne disposaient que d’une soixantaine de prêtres. «Nous assistons à une véritable déforestation de la culture catholique», estime un expert.
Si l’Eglise catholique veut maintenir sa présence en Amazonie, elle est donc condamnée à trouver des solutions audacieuses. Dans la région amazonienne, à l’instar d’une grande partie de l’Amérique latine, le catholicisme fait aussi face à une très rude concurrence des évangéliques. L’enjeu est de taille : à terme, l’Eglise catholique est menacée dans son statut de religion majoritaire. «C’est un défi», reconnaît, du bout des lèvres, l’un des assistants au synode. La question est donc cruciale. Certes, elle n’est pas abordée de front (sans doute pour ne pas donner l’impression de déclarer ouvertement la guerre aux évangéliques) mais elle est en filigrane des discussions. Là aussi, c’est une première pour le catholicisme. Comment peut-il contenir la montée en puissance des évangéliques ? Quant au manque criant de prêtres, la situation de l’Amazonie n’est pas, en soi, une exception. C’est ce qu’a fait remarquer le cardinal autrichien Christoph Schönborn pendant le synode. Des pays comme la France sont sur le point de connaître une chute drastique du nombre de curés catholiques. Dans l’Hexagone, les zones rurales en sont déjà largement dépourvues. Mais l’épiscopat français est loin d’être en pointe sur la question de l’ordination de prêtres mariés, contrairement à l’Allemagne ou à la Belgique, où les évêques suivent de très près ce qui se joue à Rome ces jours-ci.
«La porte est toujours ouverte»
Le pape et ses alliés (des cardinaux latino-américains mais aussi européens tel que l’Allemand Reinhard Marx) envisagent l’Amazonie comme une sorte de laboratoire. Mais il reste peu de temps au jésuite argentin, élu en mars 2013 et qui fêtera ses 83 ans le 17 décembre. «Nous avons encore deux ans pour faire nos révolutions», affirmait, il y a peu, un cardinal latino-américain, l’un de ses proches conseillers. Sur l’affaire des viri probati et des ministères féminins, le pape est prudent. Et en bon jésuite, il avance sans dévoiler toutes ses cartes. Début 2019, dans l’avion qui le ramenait des Journées mondiales de la jeunesse qui avaient eu lieu au Panamá, il avait pris garde d’affirmer son attachement personnel à la discipline du célibat. «Je crois que c’est un don pour l’Eglise», disait-il. Et d’ajouter aussitôt : «Comme ce n’est pas un dogme de foi, la porte est toujours ouverte.»
L’ordination d’hommes mariés est un énorme casus belli au sein du catholicisme. Majoritairement, les prélats y sont plutôt opposés. Les rangs conservateurs, déjà très critiques à l’égard de ce pontificat qu’ils trouvent politiquement trop à gauche, se sont déjà braqués. Les ennemis de François voulant encore croire que cela ne se ferait pas. Au cours des discussions à Rome, le pape a pris la mesure de l’opposition de la curie romaine. Plusieurs cardinaux qui assistent au synode se sont déclarés contre l’ordination d’hommes mariés y compris du côté des alliés de François, comme le Ghanéen Peter Turkson à qui il a confié un dicastère (un ministère) chargé du développement humain intégral… une création du pape.
Le synode sur l’Amazonie qui va finaliser son document samedi, n’a pas la latitude de prendre la décision mais de faire des propositions au pape. La balle sera ensuite dans son camp. Son homélie, qu’il prononcera à la messe de clôture dimanche, est pour le moins très attendue. Lui-même formalisera ses décisions au printemps. A ce moment-là, les évêques allemands auront déjà entamé leurs discussions.
Effet cliquet
A Rome, plusieurs observateurs soufflent que le pape hésite encore à franchir le pas à cause d’un risque de schisme. Fin politique, le jésuite argentin pourrait plutôt donner le change pour ne pas trop braquer ses opposants, laissant croire qu’il réfléchit encore, tant la révolution des hommes mariés bousculerait l’Eglise catholique. Quoi qu’il en soit le dispositif semble prêt pour qu’il y ait un effet cliquet. En clair, que d’autres épiscopats ne fassent, à leur tour, leur révolution après l’Amazonie. Mais de toute évidence pas en France… Du moins pas avant longtemps ! «L’ordination d’hommes mariés serait un acte décisif, conclut sous couvert d’anonymat un théologien français, très au fait des arcanes du Vatican. Car il ferait entrer le pontificat de François dans l’histoire.»
UNE PIROGUE SE RENVERSE, UN PÊCHEUR PORTÉ DISPARU
Un pêcheur a été porté disparu à Brin, dans la commune de Ziguinchor (sud), après le chavirement de la pirogue à bord de laquelle il se trouvait avec deux autres pêcheurs, suite à de fortes vagues provoquées par un vent fort
Un pêcheur a été porté disparu à Brin, dans la commune de Ziguinchor (sud), après le chavirement de la pirogue à bord de laquelle il se trouvait avec deux autres pêcheurs, suite à de fortes vagues provoquées par un vent fort, a appris l’APS d’une source sécuritaire.
Les deux rescapés ont réussi à regagner la terre ferme, a indiqué à l’APS le colonel Ousmane Ba de la Gendarmerie nationale.
"Il y avait trois pêcheurs dans la pirogue. Elle s’est renversée suite à de fortes vagues provoquées par des conditions météorologiques pas du tout favorables. Deux personnes ont réussi à regagner la terre ferme en nageant, mais la troisième personne est portée disparue", a-t-il expliqué.
VIDEO
TOUTE LA VÉRITÉ SUR L'AFFAIRE DES 94 MILLIARDS
Yéli Diakhaté un des héritiers du titre foncier sur l'affaire des 94 milliards apporte des clarifications
L'essentiel de l’actualité de ce Jeudi 24 Octobre 2019 avec FATY DIENG
par Amadou Tidiane Wone
ZONE INTERDITE…
Il faut ici et maintenant, un état-major de crise regroupant les principaux leaders de l’opposition et de la société civile pour élaborer une stratégie globale de défense de nos acquis démocratiques, avec des plans d’actions diverses et graduées
L’humoriste français Coluche avait, dans un de ces traits d’esprit dont il avait le secret, défini ainsi le paradoxe de certains régimes politiques qui nous gouvernent : « la démocratie c’est cause toujours. La dictature, c’est ferme ta gueule ! » Expéditif mais de plus en plus proche de la réalité de bien des « démocraties tropicales », dirons-nous…
Disons le franchement : le limogeage en série de hauts fonctionnaires, juste pour des propos tenus, est déjà limite sur le principe. Quelques propos doivent-ils entacher toute une carrière ? Et puis, lorsque l’on prend connaissance des propos en question, on se demande s’ils ne valaient pas, tout simplement, un léger recadrage. Cela aurait pu prendre, pour le cas de Monsieur Kaba qui, que je sache, ne s’exprimait pas en sa qualité de Directeur des sénégalais de l’extérieur, la forme d’un désaveu circonstancié par un de ses alter ego politique dans un premier temps. Non pas sur un ton polémique. Mais juste pour dégonfler l’effet ballon qui s’envole hors contrôle. Suivi, dans la foulée, par un message discret mais ferme d’un haut responsable de l’APR pour lui indiquer les nouvelles limites à ne pas franchir et lui donner la température ambiante au sommet à ce sujet. Si telle est la volonté du prince évidemment ! Garder de la finesse et du doigté même dans l’abus de pouvoir lui conserve une certaine aura. Or, tout pouvoir a davantage besoin d’être respecté que d’être craint. Surtout par ses premiers serviteurs ! Les cimetières de l’Histoire regorgent de monarques injustes embastillés ou embrochés par des gueux… Il ne faut jamais insulter l’avenir.
Mais enfin, la nervosité soudaine qui se fait sentir au sommet de l’Etat lorsque l’on prononce les mots « troisième » et « mandat » dans une même phrase a de quoi nous étonner. Nous avions cru comprendre que le référendum de 2016 avait pour objectif principal de décrisper définitivement l’atmosphère sur la question des mandats présidentiels en verrouillant le dispositif. C’est, du moins, ce qui nous avait été promis, pour faire passer la pilule déjà amère du dédit du quinquennat /septennat encore frais dans toutes les mémoires. En effet, en dépit des preuves irréfutables, visuelles et sonores, des engagements solennels et personnels du président Macky Sall, on nous avait sorti le grand jeu. Des juristes certainement habiles, si tel est d’honneur de leur métier, nous avaient alors embarqués dans la tenue d’un référendum coûteux qui nous aura laissé, entre autres une institution budgétivore, le HCCT, dont on a encore du mal à comprendre l’utilité. Encore plus depuis le rappel à Dieu de son premier président pour qui il semblait avoir été taillé sur mesure. La difficulté de le remplacer en atteste !
Quant aux deux braves magistrats qui, au Comité des droits de l’homme à Genève, n’ont fait que traduire dans des termes juridiques, et avec toute la prudence sémantique requise, l’atmosphère de détente politique qui semblait découler des retrouvailles chaleureuses entre les présidents Macky Sall et Abdoulaye Wade. On les aurait accusés de jeter de l’utile sur le feu s’ils avaient, à l’inverse, réitéré la position du contexte belliciste de l’ère triomphale de la CREI ! Ils auraient peut-être subi le même sort, d’ailleurs. Quand la politique s’en mêle, rien n’est impossible au Sénégal. A preuve, le parlementaire Yaya Sow qui a émis son opinion dissonante sur des décisions de nomination à l’Assemblée Nationale vient d’être déchu de son poste de vice-président de commission ! La démonstration est encore une fois faite que le pouvoir législatif dans notre pays est totalement inféodé à l’exécutif. Il a été exécuté pour avoir osé commenter, négativement, un acte du président de la République. Lii mooy bou mou niaar...
Bref, et très clairement, il y a désormais une zone interdite au discours des membres de la coalition présidentielle : le troisième mandat. Lii moom leerna !
En vérité, toutes ces péripéties sont anecdotiques au vu des gros nuages sombres qui vont désormais s’amonceler dans le ciel de la démocratie sénégalaise. Un modèle, certes inachevé, mais qui avait le mérite d’être voulu, et servi, par des hommes et des femmes de bonne foi, de bonne volonté et de grande culture. Tant au pouvoir que dans l’opposition, des générations successives ont eu à cœur de jouer le jeu. Proprement. Sans tricheries excessives ni franchissement de certaines lignes rouges. L’apparition de nouvelles ressources semble changer la configuration mentale de la nouvelle vague… émergente (!) d’hommes politiques sénégalais. Et c’est comme si des agendas cachés, notamment financiers et miniers, nous dictaient leur loi au mépris des aspirations du peuple sénégalais à vivre mieux et à tirer profit de ses ressources pour améliorer ses conditions de vie. Par son labeur. La cause est donc plus sérieuse que l’on ne pourrait penser et ce ne sera pas avec quelques manifestations de rue et des post sur les réseaux sociaux que la bataille sera gagnée. Il va falloir aussi se lever tôt. Ne pas attendre l’année de l’élection pour dire « Non à un troisième mandat », imprimer des tee-shirts et braver, en ordre dispersé, les interdits de manifester. Il faut ici et maintenant, un état-major de crise regroupant les principaux leaders de l’opposition et de la société civile pour élaborer une stratégie globale de défense de nos acquis démocratiques, avec des plans d’actions diverses et graduées. Car, c’est maintenant que des garanties puissantes et définitives doivent être obtenues, sur la question du troisième mandat notamment. Il faut en faire une exigence, sous la forme d’une question préjudicielle, avant l’entame d’un quelconque dialogue politique ou la signature d’un quelconque accord sur des sujets subséquents.
Il reste quatre ans pour la prochaine élection présidentielle. C’est maintenant que tous les masques doivent tomber afin que l’on sache qui est de quel bord. Tout le reste nous distrait.
Lii mooy deugg !
MBAPPÉ, L'ÉTOFFE D'UN BALLON D'OR
Même s’il possède peu de chances de remporter la distinction individuelle suprême des footballeurs en 2019, le champion du monde a tout pour être sacré très vite
Le Parisien |
Dominique Sévérac |
Publication 24/10/2019
Revenu dans la lumière au meilleur des moments après quasiment deux mois sans jouer, Kylian Mbappé a rappelé mardi à Bruges et aux yeux du monde qu'il demeurait un footballeur à part, dans la catégorie fermée des joueurs capables de faire basculer seul le destin d'un match. Il y a Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar, Salah et donc Mbappé. Le jour de l'ouverture des votes pour le Ballon d'or, dévoilé le 2 décembre sur la chaîne L'Équipe, c'est ce qui s'appelle le sens du timing. Ce garçon de 20 ans, auteur d'un triplé et d'une passe décisive en 22 minutes en Belgique et en sortant du banc réinvente à sa manière la ponctualité.
Mais on ne joue pas seul. Même Messi, intrinsèquement le meilleur joueur du monde, peut être « victime » de Barcelone, balayé par exemple en demi-finale de la Ligue des champions l'année dernière. Ainsi, les héros de Liverpool possèdent cette saison plus de chances que les autres grâce à leur victoire en Ligue des champions et leur formidable parcours en championnat d'Angleterre, deuxième derrière Manchester City. Virgil Van Dijk, Sadio Mané et Mohamed Salah paraissent en avance dans l'esprit des votants, comme Messi et Cristiano Ronaldo, toujours aussi phénoménaux sur les terrains malgré le temps. Arracher le podium pour Mbappé serait déjà une sorte d'exploit.
2020 sera une année plus propice
En fait, il ne lui manque rien, individuellement. La classe du joueur, l'un des critères majeurs du prix, est l'une de ses forces. Avec Messi, il y a match dans ce domaine. Pour cette saison, le palmarès et les résultats collectifs du PSG le desservent alors que son club n'a récolté qu'un titre de champion de France, a été éliminé des deux Coupes nationales (en finale pour la Coupe de France) et de la Ligue des champions après le fameux match retour contre Manchester United, qu'il avait raté dans la même proportion qu'il avait réussi l'aller avec le but du 2-0.
L'année 2020 semble davantage taillée pour lui afin de glaner le fameux globe en or, avec une Ligue des champions à décrocher, un Euro 2020 dont les Bleus seront parmi les favoris, une éventuelle participation aux JO à Tokyo et pourquoi pas un transfert à 300 ou 400 millions d'euros. Les records le poursuivent depuis le début de sa courte carrière, il ne les cherche pas, ils arrivent. Mais ils vont l'aider à atteindre son but très vite : poser à côté du Ballon d'or.
NGONE NDOUR RECADRE LE MINISTRE DE LA CULTURE
La visite du ministre de la Culture à la Sodav s’était déroulée dans une atmosphère très tendue.
Après le savon passé par le ministre de la Culture aux administrateurs de la Société de gestion des droits d’auteurs et droits voisins du Sénégal (Sodav) lors de sa dernière visite, ces derniers ont riposté par un communiqué de presse. Un document qui vise à lever toute équivoque en apportant quelques clarifications sur les chiffres de gestion de la société.
La visite du ministre de la Culture à la Sodav s’était déroulée dans une atmosphère très tendue. L’autorité ayant en effet émis de vives critiques sur le train de vie de la société. De quoi alimenter une discussion tendue entre le ministre Abdoulaye Diop, la présidente du Conseil d’administration Ngoné Ndour et le directeur de la Sodav Aly Bathily. Sans prendre de gants, le ministre avait demandé la réduction du budget de fonctionnement de la structure. Quelques jours après, la Sodav est sortie de son silence pour apporter la réplique. «Après la visite du ministre de la Culture et de la communication dans ses locaux, à la date du 11 octobre 2019, et suite à certains articles de presse et certaines réactions, le Conseil d’administration et la Direction gérante de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (Sodav), ont senti la nécessité d’apporter quelques clarifications sur les chiffres de gestion afin de lever toute équivoque», indique un communiqué de presse rendu public hier.
Pour se défendre, la Sodav indique que «le bilan certifié de la Sodav de l’année 2018déposé au ministère de la Culture, à la présidence de la République, distribué à la presse et aux ayants droit lors de sa dernière Assemblée générale et disponible sur le site www.lasodav.sn, montre un taux de progression de 47,88% des perceptions par rapport à l’année 2017et de 41,18% des répartitions par rapport à l’année 2017, également une diminution de 12,64%de frais de gestion par rapport à l’année 2017». La Sodav qui se défend de vivre sur le dos des artistes, poursuit en démontrant comme preuve de sa bonne foi, son impatience à voir installée la Commission de contrôle permanente des sociétés de gestion collective prévue par l’article 124 de la Loi 2008-09 sur le droit d’auteur et les droits voisins.
En outre, loin de rougir de ses résultats, la Sodav affiche des perceptions de l’ordre de 1 milliard 824 millions 181 mille 191 francs Cfa. Les répartitions déjà effectuées auprès des ayants droit concerne : «Les répartitions représentant 60,08% des perceptions incluant 9,27% d’avances sur répartition, le Fonds de l’action culturelle et sociale est intégralement redistribué aux ayants droit, la trésorerie représentant 4,91%, les charges d’exploitation représentant 27,06% des perceptions, les investissements représentant 3,67% des perceptions». Au final, la Sodav revendique son expertise en matière de recouvrement des droits d’auteurs.
«Afin de mieux faciliter la compréhension de l’opinion publique, la Sodav tenait à faire comprendre aux citoyens sénégalais que la gestion collective n’est pas un système qui fonctionne de manière automatique ; il s’agit d’un mécanisme qui repose plutôt sur de la minutie et de la précision quant à la manière dont les données et informations sont traitées par la société afin que le travail de gestion globale soit effectué dans les règles de l’art et dans la plus parfaite transparence et équité».